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Full text of "Oeuvres complètes. Publiées par les soins de la Société mathématique d'Amsterdam"

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1 


T.    J.    STIELTJES 
1856—1894. 


ŒUVRES  COMPLÈTES 


DE 


THOMAS  JAN  STIELTJES 


PUBLIÉES   PAR   LES   SOINS   DE   LA 


SOCIÉTÉ  MATHÉMATIQUE  DAMSTERDAM 


TOME  I 


GRONINGEN 

P.    NOORDHOFF 

1914 


QiQ 


5^ 


_588271 

/s,  7.  54 


PRÉFACE. 


Dans  sa  réunion  du  30  avril  1910,  la  Société  mathématique  d'Amsterdam 
prit  la  résolution  de  publier  une  édition  complète  des  Oeuvres  scientifiques  du 
membre  défunt  le  docteur  es  sciences  Thomas  Jan  Stieltjes.  Après  la  belle  pu- 
blication de  la  Correspondance  d'Hermite  et  de  Stieltjes  par  M.M.  B.  Baillaud 
et  H.  Bourget,  la  Société  tenait  à  témoigner,  elle  aussi,  de  sa  haute  admiration 
pour  l'oeuvre  de  l'éminent  géomètre  qui ,  nous  ne  saurions  l'oublier ,  avant 
de  devenir  Français ,  avait  été  notre  compatriote. 

L'exécution  de  ce  projet  fut  confiée  à  une  commission  composée  de 
M.M.  W.  Kapteyn,  J.  C,  Kluyver  et  E.  F.  van  de  Sande  Bakhuyzen,  qui 
acceptèrent  cette  tâche  avec  empressement.  Après  avoir  été  autorisée  par 
les  rédactions  des  différents  journaux  à  réimprimer  les  notes  et  mémoires  en 
question,  la  commission  demanda  à  M™^  Stieltjes  la  permission  de  consulter 
les  papiers  laissés  par  son  époux,  afin  de  pouvoir  examiner  s'il  s'y  trouvait 
encore  quelque  travail  dans  un  état  assez  avancé  pour  en  permettre  la  pu- 
blication. M"^*  Stieltjes  ayant  gracieusement  acquiescé  à  cette  demande,  la 
commission  a  pu  ajouter  quelques  petites  notes  au  second  volume  de  cette 
collection. 

Les  notes  et  mémoires  avaient  été  publiés  en  diverses  langues  :  dix  en 
hollandais ,  deux  en  allemand ,  tous  les  autres  en  français.  La  commission 
décida  de  les  réimprimer  tous  tels  qu'ils  étaient,  en  ajoutant  une  traduction 
française  aux  articles  hollandais. 

Pour  l'ordre  de  ce  recueil,  la  commission  se  guida  sur  l'importante  „Notice 
sur  les  travaux  scientifiques  de  T.  J.  Stieltjes"  publiée  dans  les  Annales  de 
la  Faculté  des  Sciences  de  Toulouse  (Sér.  i,  9,  1895,  i — 64)  par  le  professeur 
E.  Cosserat.  Dans  cette  Notice ,  l'auteur  donne  une  brève  analyse  par  ordre 
chronologique  des  Notes  et  Mémoires  de  Stieltjes.  On  y  trouve  82  numéros, 


IV  PRÉFACE. 

dont  les  N^  15  et  34  sont  des  traductions  françaises  des  N^  10  et  38  respec- 
tivement. La  suppression  pure  et  simple  de  ces  deux  traductions  eût  donné 
lieu  à  un  changement  de  numérotage.  Pour  conserver  aussi  longtemps  que 
possible  les  mêmes  numéros,  nous  avons  substitué  au  N"^  15  un  autre  petit 
article  tiré  de  la  Zeitschrift  ftlr  Vermessungswesen  (Stuttgart,  15,  1886, 141 — 144). 
Cet  article  fut  envoyé  de  Paris  au  rédacteur  de  ce  journal  par  un  inconnu; 
mais  la  commission  est  en  possession  d'une  lettre  qui  sera  publiée  à  la  fin 
du  second  volume  et  dont  on  peut  tirer  presqu'avec  certitude  la  conclusion 
que  cet  inconnu  était  Stieltjes.  Cette  substitution  permit  de  conserver  les 
numéros  de  la  Notice  jusqu'au  N^  l'j.  Mais  à  partir  de  là,  les  numéros  de 
l'édition  présente  sont  devenus  inférieurs  d'une  unité  aux  numéros  anciens. 
En  outre  quelques  notes  seront  ajoutées  à  la  fin  du  second  volume:  on  y 
indiquera  quelles  sont  les  lettres  de  la  Correspondance  qui  se  rapportent  aux 
différents  articles,  on  y  insérera  les  notes  qui  se  trouvent  dans  la  Notice  de 
M.  Cosserat  et  enfin  la  commission  ajoutera  encore  elle-même  quelques  notes 
et  éclaircissements. 

La  commission  n'a  pas  jugé  opportun  de  joindre  aux  oeuvres  complètes 
une  notice  biographique.  Elle  n'aurait  pu  que  redire  ce  qui  a  déjà  été  dit 
et  si  bien  dit  dans  la  „Notice  sur  Stieltjes"  que  M.  Bourget  a  jointe  à  la 
Correspondance;  elle  y  a  seulement  joint  un  portrait  datant  des  dernières 
années  de  Stieltjes. 

La  commission. 


TABLE   DES   MATIÈRES. 


Page. 
I.     lets   over  de  benaderde  voorstelling  van  eene  functie  door 

eene  andere i 

I.     De  la  représentation  approximative  d'une  fonction  par  une 

autre,  (traduction) 1 1 

/•i 
II.     Een  en  ander  over  de  integraal  /    \og  F  {z  -\-  u)  du  .     .     .       21 


0 


II.     Remarques  sur  l'intégrale   /    \og  F  {x -{- u)  d  u.  (traduction)       26 

0 

III.  Notiz  ûber  einen  elementaren  Algorithmus 31 

IV.  Over  Lagrange's  Interpolatieformule 33 

IV.     A  propos  de  la  formule  d'interpolation  de  Lagrange.   (tra- 
duction)     47 

V.     Eenige  opmerkingen  omtrent  de  differentiaalquotienten  van 

eene  functie  van  één  veranderlijke 61 

V.     Quelques    remarques   à  propos  des  dérivées  d'une  fonction 

d'une  seule  variable,  (traduction)     . 67 

VI.     Over  eenige  theorema's  omtrent  oneindige  reeksen    ...       73 
VI.     A  propos   de  quelques  théorèmes  concernant  les  séries  in- 
finies, (traduction) 83 

VII.     Over  de  transformatie  van  de  periodieke  functie 

Aq  -f-  ^1  cos  99  -j-  Bj  sin  9?  -f-  •  •  •  4"  A„  cos  w  99  -f-  B„  sin  n  cp      93 
VII.     De  la  transformation  de  la  fonction  périodique 

Ao  -f-  Aj  cos  9?  +  ^1  sin  99  -|-  ...  -|-  A„  cos  w  99  -}-  B,e  sin  n  cp 

(traduction) 99 

VIII.     Over  een  algorithmus  voor  het  meetkundig  midden  .     .     .     105 

VIII.     Sur  un  algorithme  de  la  moyenne  géométrique,  (traduction)     121 

IX.     Over  het  quadratische  rest-karakter  van  het  getal  2      .     .     137 

IX.     Le  nombre  2  comme  résidu  quadratique,  (traduction)    .     .     141 

X.     Bijdrage  tôt  de  théorie  der  derde-  en  vierde-machtsresten .     145 

X.     Contribution  à  la  théorie  des  résidus  cubiques  et  biquadra- 

tiques.  (traduction) 210 

XI.     Sur    un    théorème    de   M.  Tisserand.    (Extrait  d'une  lettre 

adressée  à  M.  Hermite) 276 


VI  SOMMAIRE. 

Page. 
XII.     Sur    un    théorème    de    M.  Tisserand.    (Note  présentée  par 

M.  Hermite) 279 

XIII.  Bewijs  van  de  stelling,  dat  eene  geheele  rationale  functie 
altijd,  voor  zekere  reëele  of  complexe  waarden  van  de 
veranderlijke ,  de  waarde  nul  aanneemt 281 

XIII.  Preuve  du  théorème,  d'après  lequel  une  fonction  entière 
et  rationnelle  s'annule  pour  certaines  valeurs  réelles  ou  com- 
plexes de  la  variable,  (traduction) 284 

XIV.  Quelques  considérations  sur  la  fonction  rationnelle  entière 
d'une  variable  complexe 287 

XV.     Môglichkeit    oder    Unmôglichkeit  einer  Pothenotischen  Be- 

stimmung 305 

XVI.     Sur    la    théorie    des    résidus   biquadratiques  (Extrait  d'une 

Lettre  adressée  à  M.  Hermite) 308 

XVII.     Sur    le    nombre    des    diviseurs    d'un    nombre  entier.  (Note 

présentée  par  M.  Hermite) 311 

XVIII.     Sur  l'évaluation  approchée  des  intégrales.    (Note  présentée 

par  M.  Hermite) 314 

XIX.     Sur    l'évaluation  approchée  des  intégrales.    (Note  présentée 

par  M.  Hermite) 317 

XX.     Sur  quelques  théorèmes  arithmétiques.   (Extrait  d'une  lettre 

adressée  à  M.  Hermite) 319 

XXI.     Sur  la  décomposition  d'un  nombre  en  cinq  carrés.  (Extrait 

d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite) 322 

XXII.     Sur  un  théorème  de  Liouville.  (Note  présentée  par  M.  Her- 
mite)     324 

XXIII.  Sur    un    théorème    de    M.  Liouville.    (Note    présentée   par 

M.  Hermite) 326 

XXIV.  Sur  le  nombre  de  décompositions  d'un  entier  en  cinq  carrés. 
(Extrait  d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite) 329 

XXV.     Over    de    quadratische    ontbinding   van    priemgetallen  van 

den  vorm  3  n  -j-  1 332 

XXV.     Sur    la    décomposition    quadratique    de    nombres    premiers 

de  la  forme  3  n -j- L  (traduction) 338 

XXVI.     Note    sur  le  déplacement  d'un  système  invariable  dont  un 

point  est  fixe 344 

XXVII.     Sur  quelques  applications  arithmétiques  de  la  théorie  des  fonc- 
tions elliptiques.  (Extrait  d'une  Lettre  adressée  à  M.  Hermite)     360 


SOMMAIRE.  VII 

Page. 
XXVIII.     Sur  le  caractère  du  nombre  2  comme  résidu  ou  non  résidu 

quadratique 362 

XXIX.     Quelques    remarques  sur  l'intégration  d'une  équation  diffé- 
rentielle     364 

XXX.     Note  sur  le  problème  du  plus  court  crépuscule     .     .     .     .     375 
XXXI.     Quelques    recherches    sur    la  théorie  des  quadratures  dites 

mécaniques 377 

XXXII.     Sur  un  développement  en  fraction  continue.  (Note  présentée 

par  M.  Tisserand) 395 

XXXIII.  Note  sur  la  densité  de  la  Terre 397 

XXXIV.  Quelques  remarques  sur  la  variation  de  la  densité  dans 
l'intérieur  de  la  Terre 400 

XXXV.     Note    sur  quelques  formules  pour  l'évaluation  de  certaines 

intégrales 426 

XXXVI.  Sur  une  généralisation  de  la  théorie  des  quadratures  méca- 
niques. (Note  présentée  par  M.  Tisserand) 428 

XXXVII.     Note  à  l'occasion  de  la  réclamation  de  M.  Markoff  .     .     ,     430 
XXXVIII.     Un    théorème    d'algèbre.    (Extrait  d'une  Lettre  adressée  à 

M.  Hermite) 432 

XXXIX.  Sur  certains  polynômes  qui  vérifient  une  équation  différen- 
tielle linéaire  du  second  ordre  et  sur  la  théorie  des  fonc- 
tions de  Lamé 434 

XL.     Sur    quelques    théorèmes    d'algèbre.    (Note    présentée    par 

M.  Hermite) 440 

XLI.     Sur  les  polynômes  de  Jacobi.  (Note  présentée  par  M.  Hermite)     442 
XLII.     Sur  une  généralisation  de  la  série  de  Lagrange    ....     445 

XLIII.     Sur  l'intégrale  / ^„  , 451 

i    (•  +  «-) 

XLIV.     Sur  une  fonction  uniforme    (Note  présentée  par  M.  Hermite)  457 
XLV.     Sur    une    loi    asymptotique    dans    la    théorie  des  nombres. 

(Note  présentée  par  M,  Hermite) 459 

XLVI.     Sur    quelques   formules  qui  se  rapportent  à  la  théorie  des 

fonctions  elliptiques 462 

XLVII.     Sur  quelques  intégrales  définies 466 


(Afzonderlijk  gedrukt  te  Delft  in    1876) 


lets  over  de  benaderde  voorstelling  van  eene  functie 
door  eene  andere. 

Is  de  functie  f{x)  continu  voor  aile  waarden  van  x  tusschen  a  en  6 , 
en  zoo  00k  (p{x,  a^.ag, . . .,  ««),  dan  kan  men  de  vraag  stellen  deconstanten 
0^,02,  ...,  a„  z66  te  bepalen,  dat  de  functie  (p{x)  voor  a < ic < 6  zoo 
weinig  mogelijk  van  f{x)  verschilt. 

Het  ligt  voor  de  hand  de  constanten  %,  «g.  •  •  -,  û^w  te  bepalen  door 
de  voorwaarden,  dat  voor 

X  —  X-^  j  \ 

~~   ^'  J  (a<a;i<rr2..<rc„<6). 

X  =  Xn      ] 

de  functie  (p  {x)  dezelfde  waarden  aanneemt  als  f{x) ,  zoodat  men  heeft 

(1) f{Xp)  =  <p{Xp,a^,ao,,..,an). 

(p=l,2,..,n) 

Door  99  {x)  in  plaats  van  f{x)  te  nemen .  maakt  men  eene  fout 

(2) R{x)=f{x)-<p{x), 

eene  continue  functie  van  x,  die  nul  wordt  voor 

X  =  iC2» 

X  =  Xn  y 

en  dus  in  't  algemeen  telkens  van  teeken  verandert,  vvanneer  x  een 
dezer  waarden  overschrijdt. 

1 


2         BENADERDE  VOORSTELLING  VAN  EENE  FUNCTIE  DOOR  EENE  ANDERE. 

Denkt  men  zich  de  lijn 

y  =  n{x)  =  f{x)  —  (p{x) 
geconstrueerd ,  dan  snijdt  deze  dus  de  X-as  in  de  n  punten 


y  =  0. 

Eene  goede  overeenstemming  van  de  functies  f{x)  en  99  (x)  vvordt  aan- 
geduid  door  eene  geringe  afwijking  van  de  X-as  voor  a<rr<6.  Door 
nu  het  aantal  n  der  grootheden  x^,  x^,  . . .,  Xn  te  vermeerderen ,  kan 
eene  betere  overeenstemming  van  99  (x)  met /"(^r)  verkregen  worden , 
maar  00k  bij  eene  vast  aangenomen  waarde  voor  n  hangt  nog  de  graad 
van  benadering,  die  men  bereiken  zal,  af  van  de  keus  der  grootheden 
iCi,  rcg,  . . .,  Xn.  Hoe  deze  het  best  genomen  worden,  zal  hier  nagegaan 
worden. 

Het  is  hiertoe  noodig  te  bepalen ,  wat  men  verstaat  onder  eene  zoo 
klein  mogelijke  afwijking  der  beide  functies.  Hier  zal  als  maat  van 
die  afwijking  genomen  worden  de  som  van  aile  inhouden,  begrensd 
door  de  X-as ,  de  lijn  y  =zR{x)  en  de  beide  grensordinaten  voor  x=^a 
en  voor  x  =  b;  al  deze  inhouden  namelijk  met  hetzelfde  teeken 
genomen.    Noemt  men  deze  som 

(6  — a)M, 
dan  is  M  het  rekenkunstige  midden  van  aile  met  een  gelijk  teeken 
genomen  waarden  der  fout  tusschen  x  =^  a  en  x  =  b.    De  grootheden 
Xi,X2,  ..  .y  Xn  zullen  nu  zoo  bepaald  moeten  worden,  dat  M  een  minimum 
wordt. 

In  de  onderstelling,  dat  nu  R(.x)  telkens  van  teeken  verandert, 
wanneer  x  een  der  waarden  x^,  X2,  . . .,  Xn  overschrijdt,  en  dat  R {x)  voor 
geen  andere  waarden  van  x  tusschen  a  en  &  nul  wordtdan  juistdeboven- 
genoemde,  is 

(&  —  a)  M  =  Tr  {x)  dx  —  \\  {x)dx-\-.... 

a  Xi 

_|_(_l)n-i/  R{x)dx-^i—l)''     R{x)dx, 

X„-i  Xn 

waarbij  M  hetzelfde  teeken  heeft  als  R  (x)  voor  a<,x<  Xy 


BENADERDE   VOORSTELLING   VAN   EENE   FUNCTIE   DOOR   EENE    ANDERE.       3 

M  is  dus  hier  afhankelijk  van  rr^,  x,,  . . .,  Xn,  evenals  de  grootheden 
ai,a2,...,aM  dit  zijn  ten  gevolge  van  de  vergelijkingen  (1). 

Maar  men  kan  ook  a^,  ag,  . . .,  On  als  de  onafhankelijk  veranderlijken 
aannemen;  a^^,  iCg,  . . .,  ic„  zijn  dan  de  wortels  van  de  vergelijking 

en  kunnen  als  afhankelijk  van  a^,  Og,  . . .,  a^  beschouwd  worden.    De 
condities  voor  een   minimum  van  M  zijn  dan 


dan 


of  daar  ^{x)  telkens  aan  de  veranderlijke  grenzen  der  integralen  nul 
wordt 


of  wel,  daar  volgens  (2) 

__  ôR  _  Dy 

(p=l,2,  ....w) 
In  (1)  en  (3)  heeft  men  nu  te  zamen  2/2  vergelijkingen  ter  bepalîng 
van  fli,  CTg,  . . .,  ani  x-^^x^y  . . .,  ^n- 

In  't  algemeen  komen  in     f        nog  de  grootheden  Oj ,  0.2 ,  . . . ,  an 

voor,  zoodat  zoowel  de  vergelijkingen  (1)  als  de  vergelijkingen  (3)  de 
grootheden  a^,  Og,  ...,  ffn,  ^i,  iCg,  ...,  Xn  bevatten,  en  deze  laatste 
rCi,  rcg,  . . .,  a;„  hangen  dan  noodzakelijk  af  van  de  functie  f{x)  Dit 
is  niet  het  geval,   wanneer  (p{x^  a^,  a~2.i  •••.of„)  van  dezen  vorm  is: 


4        BENADERDE   VOORSTELLING   VAN   EENE   FUNCTIE   DOOR   EENE   ANDERE. 

want  dan  is 

Ôç)  (x)  ,    > 

en  de  vergelijkingen  (3)  worden 

rX\  '•Xi  rb 

(4)    .     .     0  =      (pp  [x)  dx—     (pp  (x)  dx  -]-... -\-  {— lY     (pp  (x) dx, 

«  a-,  Xn 

(p  =  1,  2,  . .  ,  n) 

waarin  nu  alleen  x^,  X2,  . .  .^x»  voorkomen.  Men  kan  dus  hieruit  deze 
grootheden  bepalen ;  ze  hangen  niet af van  f{x).  Zijn  eenmaal x^,  .^3,  ...,Xn 
bekend,  dan  heeft  men  ter  bepaling  van  a^,  a^,  . .  .,an  nog  de  vergelij- 
kingen  (1)  op  te  lossen  ,  die  nu  lineair  worden ,  en  wel  van  den  vorm  : 

f{xp)  =  a^(p^  {xp)  -\-  a2(P2  (%)  +  .'.  +  an(pn  {ocp). 
(p=\,2,...,n) 

De  uitdrukking  voor  M  wordt  eenvoudiger  in  dit  geval ,  want  in 
plaats  van 

/Xi 
\f{x)  —  «1  (p^  (x)  —  ...an<Pn  {x)\  dx—  .  .  . 

a 

±  /    \f{^)  —  «1  Ç'i  (^)  —  .  .  .  —  an(pn  {X)\  dx 

mag  men  volgens  (4)  schrijven 

(&  —  a)  M  =  fy{x)  dx  —  f'fix)  dx^...-\-{—\Y  Çf{x)  dx. 

a  Xi  x„ 

Het  eenvoudigste  bijzondere  geval  is  nu  hier 

(p^{x)=:    ï, 
çjg  (x)  =  X, 

n  (^)  =  ^^ 


<pn(x)  =  X^~-\ 

zoodat  het  te  doen  is  om  de  functie  f{x)  benaderend  door  eene  geheele 
algebraïsche  functie  van  den  n  —  P'*'"  graad  voor  te  stellen.  Verder  zij 


BENADERDE  VOORSTELLING   VAN  EENE  FUNCTIE  DOOR   EENE  ANDERE.       5 

De  vergelijkingen  (4)  ter  bepaling  van  x^,X2,...,Xn  worden  nu 
(5)  0=rxP-'^dx  —  j\p-^dx-\-...i-{—])^-^fxP-^dx-\-{—l)''f]cP-^dx, 

-1  Xi  a;„_i  x^ 

Of 

0  =  2a;f  -  2:cf  +  . . .  +  (-  D»  - 1  2xf,  +  (—1^  +  14.  (—  l)n. 

(p=l,2,...,n) 

Deze  vergelijkingen  kunnen  algemeen  opgelost  worden;  dit  schijnt 
echter  langere  berekeningen  te  vorderen  dan  hier  op  hare  plaatszouden 
zijn  ;  ik  zal  daarom  alleen  laten  zien,  dat  de  waarden 


X,  =  cos 


X9  =  cos 


ÏITI 


w  +  r 

(w  —  1)71 


(6) 


w+1     ' 


COS 


w+1 


cos 


w+1 


werkelijk  aan  de  vergelijkingen  (5)  voldoen. 

Vermenigvuldig  namelijk  die  vergelijkingen  met  willekeurige  con- 
stanten  en  tel  ailes  op,  dan  volgt 

0  =  1%  [x)  dx  —  [%  {x)  dx-\-  ...-\-{—\Y  (  w  [x)  dx, 

-1  a;,  x„ 

waarin  ip  (x)  eene  willekeurige  geheele  rationale  functie  van  x  van  den 
w  —  !•'*"  graad  hoogstens ,  voorstelt.    Stelt  men  verder 


en  tegelijk 


X  =  cos  u 

Xi  =  cos  Un, 
X2  =  cos  Un-U 

rcg  =  cos  M„  _  2 1 


Xn  =  COS  V,  , 


6        BENADERDE   VOORSTELLING   VAN   EENE   FUNCTIE   DOOK   EENE   ANDERE. 

dan  wordt 

0=/  ip{co8u)sïnudu — /  yj {cos  u)  sin  u  du -\- ... -\- {— l)^    xp{co8u)B,inudu. 


0 

Nu  is 


sin  u 


eene  geheele  rationale  functie  van  cos  u  van  den  p  —  P^"  graad  ;  men 
mag  dus  stellen 

,        .       sin  pu 

W  (cos  u)  =       .    ^ 

'       sin  M 
(p=l,2,...,w) 
en  vindt  zoo 

(7)    .     .    ^  =z  \  ^\x\  pu  du  —  \  8\x\  j)u  du -\- . . . -Y  { — 1)**  /  sinpwdw, 

0  u,  tt„ 

(p==l,2,...,n) 
of 

0  =  2cospMi  —  2  cospwg +  ...  +  (—  l)"-i2cospw„—  1  +  (—  1)"  +  ^. 

(p  =  1,  2,  . .  ,  n) 
Dat  nu  hieraan  voldaan  wordt  door  de  waarden 


Ml  ^  — p—  =  a, 
^       n  +  1 

2^         o 


W7r 


blijkt  gemakkelijk,  want  stelt  men 

P  =  2  cos  2?a  —  2  cos  2pa  +  2  cos  3^a  —  ...+(—  l)"-i  2  cos  ?ipa , 
dan  volgt 

P  sin  pa=-2  cos  /?a  sin  pa  —  2  cos  2pa  sin  pa-\- . ,  .-\-{ —  1)"  -  ^  2  COS  nipa  sin  pa 
=  sin  2jpa  —  [sin  3pa  —  sin  pa]  -\-  [sin  4pa  —  sin  2pa]  —  ... 
+  ( —  1)""^  [sin  (w4-  l)pa  — sin(w—  \)pa], 
of  voor  n  >  1 

Psin;?a=;(—  l)'*-^sin  {n-\-  l)pa-\-{ —  l)^sin  w_pa -|- sin^a. 


BENADERDE   VOORSTELLING   VAN   EENE   FUNCTIE   DOOR   EENE   ANDERE.        7 

Nu  is 

sin(w+  l) pa  =:  s'm pn  ^=  0 
en 

sin  npa  =  sin  {pn  —  pa)  =  (—  1)p  - 1  sin  pa , 

dus  volgt ,  daar  sin  pa  niet  nul  kan  zijn , 

P=:l+(—  1)"  +  P-1. 

Voor  w  =  1  kan  dadelijk  geverifieerd  worden,  dat  u^  =  ^  aan  (7) 

voldoet.  Hiermeê  is  dus  de  juistheid  der  in  (6)  gegeven  waarden 
aangetoond.  Er  blijft  nog  over  iets  van  de  waarde  van  M  te  zeggen; 
ze  is  bepaald  door 

2M  =  r} {x)dx  — ...  +  {—  1)" ['  f{x) dx. 

Kan  nu  f{x)  voor  aile  waarden  van  x  tusschen  —  1  en  -)-  1  ont- 
wikkeld  worden  in  eene  reeks 

p=soo 

p  =  0 

dan  vallen  bij  de  substitutie  hiervan  in  de  uitdrukking  van  2M  dew 
eerste  termen  weg,  en  er  blijft 

2M  =  r^^  ôn+pX^+Pdx- ...+(-!)"[' £^6„+pa;"+P(ia;. 

Neemt  men  nu  hiervan  alleen  den  eersten  term  cm  eene  benaderde 
waarde  S  van  M  te  vinden ,  dan  is 

2 S  =  6„  j  fVda  —...+(-  lYÇx^dx]^, 

-1  Xn 

of  ook 

2S  =  &n  j  [V  +  W  (^)]  dx-...-\-{—\YJ[x^-\-w  {x)]  dx\^, 

-1  Xn 

wanneer  weer  v^ {x)  een e  geheele functie  van  den  w—  l»*"»  graad  hoogstens,  is. 
Voor  X  =  cos  M  volgt,  wanneer  ook  weer  .i;i  =  cosMn  enz    gesteld 
wordt 


8        BENADERDE   VOOKSTELLING  VAN   EENE  FUNCTIE   DOOR   EENE   ANDERE. 

2 S  =  ( —  1)"  6„     /  icos''  u-^yj  (cos  u)]  sin  MdM  —  ... 

0 

-f  (—  1  )"  r  [cos"  u-\-rp  (cos  m)]  sin  M  du 

Men  mag  nu  voor  cos"  u-^tp  (cos  m)  nemen 

sin  (n4-  l)u 

— ±-^ — ^^—  =  cos"  M  —  . . . 
2"  sin  u 

en  dan  wordt  na  uitvoering  der  integratie 

2S  =  t^^^"^  j-2cos(n4-l)Wi  +  2cos(n4-l)w2-... 

+  (—  1)"  2  cos  (w  -f  1)  Wn  +  2  j  , 

dus  daar 

{n -\- 1)  Up  ^  pji , 

l s  =  <=i|^-.  ^ 

Om  een  enkel  voorbeeld  te  geven  :  laat  gevraagd  worden  Kl  -j-  y 
voor  0  <  2/  <  1  benaderend  door  eene  uitdrukking  van  den  vorm  a-\-  fiy 
voor  te  stellen. 

Men  neme  hier  eerst: 


1 


dan  is  n  =  2, 


dus 


(-  1<  :r  <  +  1) 


of 


en  voor  — j-—  =: 


271  . 

rci  =  cos  y  =  —  I , 
^2  =  cos  Y  =  -f  I , 


^^5  =  %  —  ^a2, 

«i  =  i(K7  +  K5), 
«2  =  i(K7-1/5), 


(0  <  2^  <  1) 


BENADERDE  VOORSTELLING  VAN  EENE  FUNCTIE  DOOR   EENE  ANDERE.       9 

a  =  l  [31/5  —  Vï]  =  1,0256  . ., 
^  =  ]/7  —  Vb  =  0,4097  . . 
Om  de  waarde  van  S  te  vinden ,  dient  hier  de  ontwikkeling 


|/i+^^=l/||/i+| 


=  l/|!'  +  ^a-^  +  -l. 


dus 


en 


S  =  —  -^^  =  —  0,00425  . . 

Overigens  kan  hier  de  waarde  van  M  zelf  gemakkelijk  gevonden 
worden;  ik  vind 

M  =  —  0,00437  . . 

Dat  hier  aan  de  gestelde  voorwaarden  voldaan  is,  ligt  voor  de  hand. 

Ik  merk  nog  op,  dat  de  vergelijking  (7)  in  verband  met  (4)  doet 
zien ,  dat  wanneer  men  eene  functie  f{x)  voor  0  <  x  <  n  benaderd 
wil  voorstellen  door 

a^  sin  X  -{-  a2  aïn  2x  -{-...  -\-  an  sin  nx, 
voor  Xi,  X2,  .. ,,  Xn  de  waarden 

ji  271  nn 

genomen  moeten  worden.  Dit  zijn  juist  de  waarden  voor  welke 
Lagrange  eene  eenvoudige  méthode  gegeven  heeft  om  a^,  ao,  . . .,  a»»  te 
bepalen,  namelijk  de  vergelijkingen  (1)  op  te  lossen.    Het  resultaatis: 

waaruit  voor  w  =  00  dan  voigt 

2  r' 
ap^=  —     Bin  pxf{x)  dx. 


10     BENADERDE   VOORSTELLING   VAN   EENE   FUNCTIE   DOOR   EENE   ANDERE. 

De  grootheid  M  is  hier 

nM=    f{x)  dx~...-{-{—lf    f  {x)  dx  ; 

0  jiir^ 

ze  convergeert  blijkbaar  voor  w  =  oo  tôt  nul,  wanneer  f{x)  zooals  hier 
eene  continue  functie  van  x  is. 


(Brochure  imprimée  à  Delft  en    1876) 
(traduction) 


De  la  représentation  approximative  d'une  fonction 
par  une  autre. 

Les  deux  fonctions /"(x)  et  9; (x,  a^,  Og, ...,  a„)  étant  continues  pour 
toutes  les  valeurs  de  x  entre  a  et  6,  on  peut  se  proposer  de  donner  aux 
constantes  a^ ,  ao ,  • . . ,  a„  des  valeurs  telles  que  pour  a  <  a;  <  6  la  fonction 
q){x)  diffère  de  f{x)  aussi  peu  que  possible. 

Il  est  clair  que  dans  ce  but  on  peut  déterminer  les  constantes  a^,  Og, . . .,  a„ 
par  la  condition  que  pour 

X  — —  x^  j 

^~^^[     {a<Xi<X2...<Xn<b) 

X  :^  Xn 

la  fonction  (p{x)  prenne  les  mêmes  valeurs  que /"(a;),  en  sorte  qu'on  ait 

(1) f{Xp)  =  (p{Xp,a^,a2,...,an) 

pour  toutes  les  valeurs  p=  1,2, . .  .,n. 

En  prenant  99  (x)  au  lieu  de  f{x)  on  commet  une  erreur 

(2) R{x)  =  nx)-<p{x). 

R(ic)  est  une  fonction  continue  de  x  qui  s'annule  pour 

X  —  ^j^ , 
X  ^  X2, 


X  —  Xn, 

et  qui  change  donc  en  général  de  signe  toutes  les  fois  que  x  passe  par 
une  de  ces  valeurs. 


12    DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE. 

Supposons  la  courbe 

y  =  R{x)  =  f{x)  —  cp{x) 
construite  ;  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire  elle  coupe  l'axe  des  X 
aux  n  points 

X  ==  X2 , 


X  —  Xn  ) 

La  concordance  des  fonctions  f{x)  et  99  (.%)  est  bonne,  lorsque  la  courbe 
y  =  R{x)  s'éloigne  peu  de  l'axe  des  X  pour  a<x-<Cb.  En  augmentant  le 
nombre  n  des  grandeurs  x^,  x^, . . .,  Xn  on  peut  obtenir  une  meilleure  concor- 
dance de  (p(x)  avec  f{x);  mais,  si  le  nombre  n  est  donné,  le  degré  de 
l'approximation  qu'on  peut  atteindre  dépend  du  choix  des  grandeurs 
Xi,  X2, . . .,  Xn-  Nous  examinerons  maintenant  quel  est  pour  ces  grandeurs 
le  choix  le  plus  convenable. 

A  cet  effet,  il  est  nécessaire  de  dire  ce  qu'il  faut  entendre  par  un  écart 
minimum  des  deux  fonctions.  Ici  nous  prendrons  pour  mesure  de  cet 
écart  la  somme  de  toutes  les  aires  comprises  entre  l'axe  des  X,  la 
courbe  yz=:R{x)  et  les  deux  ordonnées  extrêmes  qui  correspondent  kx  =  a 
et  à  x^=b'j  toutes  ces  aires  étant  comptées  de  même  signe.  Si  nous 
représentons  cette  somme  par 

(6— a)M, 
M  est  la  moyenne  arithmétique  des  erreurs  entre  x-=aetx  =  by  toutes 
les  erreurs  étant  prises  en  valeur  absolue.  Il  faudra  donc  déterminer  les 
grandeurs  a^^,  ^3»  •  •  •>  ^n  de  manière  à  rendre  M  minimum. 

Dans  l'hypothèse  que  R  (x)  change  de  signe  toutes  les  fois  que  x  passe 
par  une  des  valeurs  x^,  x^,  - . .,  Xn  et  que  R  [x]  ne  s'annule  pour  aucune 
autre  valeur  de  la  variable  entre  a  etb,  on  a 

{b  —  a)M=  rÏKx)  dx  —  /  "*R  (ic)  (/:z;  + 

+  (-  1  )" - 1  pR  {x)  dx  +  i—l yf  R  (x)  dx , 

Xn-i  Xn 

où  M  a  le  même  signe  que  R  {x)  pour  a  <  rc  <  iCi. 


DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE.      13 

M  dépend  donc  ici  de  x^,  x^. .  • .,  Xn,  de  môme  que  a^,  a.,, . . .,  «m  en  dépen- 
dent d'après  les  équations  (1) 

Mais  on  peut  aussi  prendre  %,  ag,  .  •    ,  »„  comme  variables  indépen- 
dantes ;  a^i ,  iCg ,  . . . ,  a:„  sont  alors  les  racines  de  l'équation 

f{x)  =  (p{x,a^,a^,...,an) 
et  peuvent  être  considérées  comme  dépendant  de  a^,  a^,  .  • .,  «w    Les  con- 
ditions pour  que  M  soit  minimum  sont  alors 


da. 

=  0, 

f>M 

ôag 

=  0, 

^M 

da„ 

=  0, 

ou  bien,  vu  que  R{x)  s'annule  toutes  les  fois  aux  limites  variables  des 
intégrales, 


(jp=l,2,...,w) 
Mais  suivant  l'équation  (2) 

Donc 

(S)  .   .    o=f  ^-|if)..-f ^-||)..  +  ...-f(-i)./^-|if... 

a  X,  i» 

(prz:l,2,...,W) 

Les  équations  (1)  et  (3)  qui  sont  au  nombre  de  2w,  peuvent  servir  à  la 
détermination  de  a^ ,  Cg »  •  •  •  »  On.x^^.x^,  . . . ,  a;„. 

En  général  les  expressions  ~|"-  contiennent  encore  les  grandeurs 

«1,  ag,  . . .,  a„,  en  sorte  que  les  équations  (1)  et  les  équations  (3)  contien- 
nent toutes  les  grandeurs  «i,  a.,,  ...,an.  x^,  a:^,  . . .,  a;„,  et  ces  dernières 
x^,X2,...,Xn  dépendent  alors  nécessairement  de  la  fonction  f{x)  Il 
n'en  est  pas  de  même  lorsque  99  (xi ,  a^ ,  «a  »•••»«»»)  ^  ^^  forme  suivante  : 


14     DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE. 

car  alors  on  a 

et  les  équations  (3)  deviennent 

(4)     .     .     0=r(pp{x)dx—r(pp{x)dx-]-...-\-{—\Yf(pp{x)dx. 

a  X,  x„ 

(p=l,2,...,w) 
Dans  celles-ci  les  seules  variables  sont  Xi,  x^,  • .  -,  Xn-  On  peut  donc 
déterminer  ces  grandeurs  à  l'aide  de  ces  équations,  et  elles  ne  dépendent 
pas  def{x)  Les  variables  x^,  X2, . .  -,  x„  étant  trouvées,  il  reste  à  résoudre 
les  équations  (Ij  pour  déterminer  %,  «2»  •  •  •>  «nî  ces  équations  deviennent 
maintenant  linéaires ,  savoir  : 

f{Xp)  =  ai  9?i  {Xp)  +  C/gÇ'a  M+  •"+  Cln<Pn  (Xp). 

La  formule  qui  donne  M  se  simplifie  en  ce  cas,  car  au  lieu  de 
{b  —  a)M.  =  l  \f{x)  —  ai(pi{x)  —  . . .  —an(pn{cc)ldx  —  . . . 

a 

rb 

±     \f{x)  —  a^(PT^{x)  —  ...  —  an(Pn{x)\dx 

on  peut  écrire  d'après  (4) 

{b'—a)M=  rf{x)  dx  —  rf{x)  dx-\-...-\-{—\Y  tf{x)  dx. 

a  Xi  x„ 

Le  cas  particulier  le  plus  simple  est  maintenant  représenté  par  les 
formules 

<p^{x)=l, 
(P2{x)  =  x, 

(p^{x)  =  X^, 


en  sorte  qu'il  s'agit  ici  de  représenter  approximativement  la  fonction 
f{x)  par  une  fonction  algébrique  entière  du  degré  n — 1.  Supposons 
en  outre 

a  =  — 1, 

6  =  -fl. 


DE  LA  REPRESENTATION  APPROXIMATIVE  D  UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE.     15 

Les  équations  (4)  qui  servent  à  déterminer  x^,  X2,  . . .,  x„  deviennent 
maintenant 

(5)  0  =  l^\p-'^ dx  —  pxP-^dx-^ . . .  +  {—iy'-'  TxP-^ dx -{-{-  l)""  fxP-^dx 

ou 

0  =  2a;f  —  2a:f  +  . . .  4-  (—  l)"-i  2x^-\-{—\)p  +  ^-\- (—  1)". 
(p=l,2,...,w) 
Il  existe  une  méthode  générale  pour  résoudre  ces  équations,  mais  elle 
exige  des  calculs  trop  longs  pour  qu'il  me  semble  utile  de  la  faire  con- 
naître ici.  Je  me  contenterai  de  faire  voir  que  les  valeurs 

/  fiji 

/  X.  =  cos 


(6) 


w  +  1' 
w  — 1 

Xn  =  COS  j — r  71 . 

^  w+  1     ' 


Xp  =  cos  '^ ,\ 

^  n-\-\ 


Xn=C08 


w+1 
satisfont  réellement  aux  équations  (5). 

En  effet,  multiplions  ces  équations  par  des  constantes  arbitraires  et 
ajoutons-les  toutes    II  en  résulte 

/X,  pX,  ^+  1 

xp{x)dx — /   xp {x) dx -\- . . . -\- { — 1)"  /   xp{x)dx^ 

—  1  Xl  X;, 

où  rp{x)  représente  une  fonction  arbitraire  de  a;  entière  et  rationnelle  et 
du  degré  {n  —  1)  tout  au  plus. 
Posant  alors 

rr  ^  cos  M 
et  en  même  temps 

X^  =  cos  lin  , 
OC2  =  cos  M„  _  1 , 

rr3  =  cosw„_2, 

Xn  =  cos  Mj  , 


16     DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE. 

on  obtient 

0=     rp(co8u)s\nuclu  —  /  ip (cosu)sinu du -\- . ..-{-{ — 1)"  /  ip{cosu)Bmudu. 

0  Ui  u„ 

Or 

sm pu      _„    ,       „    1 
sin  w 

est  une  fonction  de  cos  u  entière  et  rationnelle  du  degré  (p  —  1).    On 
peut  donc  poser 

,         ,      sin  pu 

w  (cos  u)  =  ~— *— 

^  ^  sin  w 

(2)=l,2,...,w) 
et  l'on  trouve  de  cette  façon 

(7)    .     .  0=      sin  pu  du  —  /   8m  pu  du -\-  ...-{-{— ly     sin  pu  du 

Ou,  un  ■ 

{p=\,2,...,n) 
ou 

0  =  2cOSpMi  — 2COSpM2+.  ..+  {—  l)''-^  2  cos  pUn—  1  +  (—  1)'*+*'. 

{p  =  l,2,..  ,  w) 
On  voit  aisément  que  les  valeurs 

71 

2ji 

Vo  =  r— :  =  2a  , 

«"=,1+1  =  "" 

satisfont  à  cette  équation ,  car  si  l'on  pose 

P  =  2  cos  pa  —  2  COS  2pa  -f-  2  cos  3pa  —  .  .  .  -j-  (  —  1  )"  " ^  ^  cos  npa  , 
il  s'ensuit 

Psinpa  =  2  cospasin pa  —  2  cos  2pasïnpa  +  •••  +  ( —  1)"""^  2cos  w^asin^a 
=  sin  2pa  —  [sin  3pa  —  sin  pa]  -j-  [sin  4pa  —  sin  2pa]  —  ... 
+  (—  ])"-4sin(w-f-  l)i5a  —  sin  (w  —  ]) pa] 
ou,  pour w>  1, 

P  sin  pa  =  (—  1  )"  - 1  sin  (n -\-  l)  pa -\-  (—  1)"  sin  npa  -f-  sin  pa. 


DE  LA  REPRESENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE.     17 

Or  on  a 

sin  (w  -j-  1)  pa  =  sin  p7i  =  0 
et 

sin  npa  =  sin  {pn  —  pa)  =  ( —  1)p-i  sin  pa. 
On  conclut  de  là,  vu  que  sinpa  ne  peut  pas  être  nul ,  que 
P=l  +  (— l)"+p-'. 

Pour  n  =  lon  vérifie  immédiatement  que  Mj  =  ^satisfait  à  l'équation  (7). 

Il  est  donc  démontré  que  les  valeurs  (6)  satisfont  au  problème.  Reste 
à  parler  de  la  valeur  de  M  ;  elle  est 

2  M  =  f^ix)  dx-...-]-{—\Y  [''  }{x)  dx. 

- 1  x„ 

Lorsque  f{x)  pour  toutes  les  valeurs  de  x  entre  —  1  et  -|-  1  peut  être 
développée  en  une  série 

les  n  premiers  termes  de  l'équation  qui  donne  2  M  disparaissent  quand 
on  y  substitue  cette  valeur  de  f{x).  Il  reste 

2M=/       '^bn^pX^^PdX—...^{-iY\         ^hn  +  pX^^Pdx. 
-1     ''  =  0  Xn         P  =  ^ 

Si  nous  prenons  p  =  0,  pour  trouver  une  valeur  approchée  S  de  M, 
nous  avons 

2S  =  6n  j  l^^'dx— ...-{-{— \Y  ( x^'dx 

OU  bien 

2S  =  6n  j  Ha;^  +  v  (^)]  dx  — . . . -{-{—\Y  (  [x"  +  y  ix)]  dx\ 

-1  Xn 

yf{x)  étant  de  nouveau  une  fonction  entière  du  degré  (n  —  1)  tout 
au  plus. 

On  en  tire ,  en  posant  comme  auparavant 

X  =008  M, 

Xi  =  coswn,  etc., 

2 


18     DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE. 

2 S  =  ( —  1)"  6n  !  /  [cos"  u-\-y^  (cos  m)]  sin  udu  —  ... 

0 

-|-  (—  1  )"  r  [cos*»  u-^tp  (cos  u)]  sin  u  du 

Or,  au  lieu  de  cos"  u-\-yj  (cos  u)  on  peut  prendre 

sin  (n  +  1  )  M 
2"  sin  u 
et  alors  on  trouve  après  l'intégration 

2cos( 

+  (— l)"2cos(w+  l)w«  +  2J 


^^  =  2"(n+^r)i~^^^"^^+^^^^  +  ^^^'^^+^^'^^~--- 


partant,  comme 

(w4-  \)Up=p7l, 

(8) S  =  (^i|^-. 

Considérons  un  seul  exemple:  on  demande  de  représenter  approxima- 
tivement Vl  -\-y  pour  0  <  ^  <  1  par  une  expression  de  la  forme  a  -|-  Py- 
Ici  il  faut  prendre  d'abord 


Alors  n  =  2, 


par  conséquent 


ou 


et,  pour —^=2/, 


(-I<aj<+1) 

fl7i==cos—  =  — 1> 
iCg  =  cos  ^  =  ~[-  i , 


«i  =  -HK7  +  l/5), 
«2  =  i{K7-K5), 


^l  +  2/  =  «i  +  «2(2?/-l) 
(0<2/<l) 


DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE.     1 9 

Donc 

a  =  i[SVô  —  V7]=\  ,0256  . . , 
^  =  y7~V6  =  0,4097  . . 

Pour  trouver  la  valeur  de  S,  on  se  sert  du  développement  en  série 
suivant: 


Don( 


1/h 

2      -'   2' '+3 

f   2     '  +  2.3       8.9  + 

2             144 

1/6 
^=       -576=      ^'^^^2^-- 

et 


D'ailleurs  la  valeur  précise  de  M  peut  aisément  être  calculée  dans  ce 
cas.  Je  trouve 

M  =  —  0,00437  . . 

Il  est  évident  que  les  conditions  posées  sont  satisfaites. 
J'observe  encore  que  l'équation  (7)  jointe  à  l'équation  (4)  fait  voir  que 
si  l'on  veut  approximativement  représenter  une  fonction  f{x)  par 

«1  sin  X  -}-  a2s\n  2x  -\- . . .  -{-  a„  sin  nx , 
(0  <  a;  <  ^) 
il  faut  prendre  pour  x^,  x^,  .  ■  -,  ^n  les  valeurs 

71  2n  nn 

Ce  sont  là  précisément  les  valeurs  pour  lesquelles  Lagrange  a  donné 
une  méthode  simple  permettant  de  déterminer  a^  Og,  . . .,  a„,  c.  à  d.  de 
résoudre  les  équations  (1).  Le  résultat  est  le  suivant  ; 

2  v^     n        .    (        sn    \  .(    871    \ 

d'où  l'on  tire  pour  7i  —  oo 

2   C 
ap=^^     sin  px  f{x)  dx. 

0 


20   DE  LA  REPRÉSENTATION  APPROXIMATIVE  D'UNE  FONCTION  PAR  UNE  AUTRE. 

La  grandeur  M  est  ici  donnée  par  l'équation 

fnh  r 

^M  =  j  f{x)dx  — ...  +  {—  ly-  /  f{x)  dx. 

0  MIT 

nTÎ 

Pour  M  =  00  elle  converge  évidemment  vers  zéro,  lorsque /"(a;),  comme 
c'est  ici  le  cas,  est  une  fonction  continue  de  x. 


II. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk. ,  4,    1878,    100—104.) 


Een  en  ander  over  de  integraal  /  \ogr{x-^u)du. 

0 

In  het  volgende  zal  ik  laten  zien ,  dat  de  waarde  van  deze  integraal 
gevonden  kan  worden  door  onmiddellijke  toepassing  van  de  gewone 
definitie  van  eene  bepaalde  integraal ,  en  daaraan  eenige  opmerkingen 
toevoegen  over  eene  functie,  waarvan  de  afgeleide  van  log  r(.x)  een 
bijzonder  geval  is 

De  waarde  van  de  bovenstaande  integraal  is  bekend,  en  wel  is^) 

(1)     .     .     .     .      /  log  r  (:c  -|-  w)  du  =:llOg27l-\-X  log  x  —  x. 

0 

Hierin  wordt  x  positief  ondersteld,  als  uiterste  waarde  kan  x  =  0 
zijn,  dan  is 

(2) I  log  r{u)  du  =  i  log  2 71. 

0 
In  deze  laatste  integraal  wordt  log  r{u)  voor  u  =  0  oneindig ,  maar  uit 

/  log  r{u)  du=^  f  log  r{u  -\-l)du  —  1  log  u  du 
Ô  6  0 

ziet  men,  dat  de  integraal  toch  eene  eindige  waarde  heeft,  en  welke 
die  waarde  is;  want  de  eerste  integraal  rechts  is  volgens  (1)  gelijk 
aan  ^log27r — 1,  en  de  tweede  is  gelijk  aan  —1. 

Ik  onderstel  nu  x  positief,  en  ga  uit  van  de  bekende  formules 

(3)  r{x)r[x+l^rl^v+l)..r[x+'^)  =  n-^-^^'{2n)'^ 

(4)  .     .     .     .    logr{x)  =  llog27i-{-{x-'i)logx-x-^j^' 

(0<6/<  1) 


')    Zie  Bierens  de  Haan,  Tables  d'intégrales  définies. 


22  EEN  EN  ANDER  OVER  EENE  BEPAALDE  INTEGRAAL. 

De  formule  (4)  is  de  gewone  ontwikkeling  van  \ogr{x)  in  eene  half- 
convergente  reeks,  tôt  de  eerste  termen  beperkt. 
Uit  (3)  volgt 

(5)    .     .    |[logr(a;)+]ogr(:.+  l)  +  ...  +  logr(a;  +  ^^-^^^^ 

Voor  n  =  00  gaat  het  eerste  lid  over  in 

I  log  r {x -\- u)  du , 

0 

en  de  limiet  van  het  tweede  lid  wordt  met  behulp  van  (4)  gemak- 
kelijk  gevonden. 

Vooraf  behandel  ik  het  geval  x  =  ~.    In  dit  bijzondere  geval  kan 

de  formule  (3)  veel  gemakkelijker  afgeleid  worden  dan  in  het  alge- 
meene,  en  wel  is  hiertoe  de  formule 

r{x)r{i—x)  =  ~.-''-^ 

sin  nx 
voldoende. 

In  plaats  van  (5)  komt  er  dan 

-i[iogr(-l)  +  iogr(l)  +  ...  +  ,ogr(«-)]=(|_J-),og2.-i^iog« 

en  voor  n  =  (x>  vindt  men  de  formule  (2). 

In  het  algemeene  geval  wordt  het  tweede  lid  van  (5)  met  behulp  van  (4) 

^_^)log2._(^_^)log«  +  ^^log2.+(a.— i^)log«x-^+-/^,^  = 

1  /  1    \  « 

=  --\og  271  -\-  [x  —  ^\og X  —  X -\- 


2     *=        '  \        2nJ^  '    12n^x' 

en  voor  n  =  oo  vindt  men  de  formule  (1). 

Door  de  formule  (1)  ten  opzichte  van  x  te  differentieeren ,  komt  er 

(6) hp  {x-\- ii)du  =  ]ogx, 

0 

waarbij  gesteld  werd 

-^^^Ogr{x)  =  rp{x). 

Uit  deze  formule  (6)  kan  men  weêr  (1)  terugvinden  ;  door  integratie 
ten  opzichte  van  x  volgt  namelijk 

log  r{x  -\-  u)  du  =  C  -\-  x\og  X  —  X. 

0 


f 


EEN  EN  ANDER  OVER  EENE  BEPAALDE  INTEGRAAL.  23 

De  onderstelling  x  =  0  of  .t  =  1  kan  dienen  tôt  bepaling  van  de 
standvastige  C,  wanneer  men  namelijk  de  formule  (2)  bekend  onder- 
stelt.  Deze  formule  (2)  kan  echter,  zooals  boven  opgemerkt  werd, 
vrij  gemakkelijk  gevonden  worden. 

De  formule  (6)  is  een  bijzonder  geval  van  eene  meer  algemeene.  Stelt 
men  namelijk  als  defînitie  van  eene  functie  xp{x,  p) 
/7\        /       \      1-     \n^-P  —  l       11  1 

{p>0,  x>0) 
wat  voor  p^l  overgaat  in 

11  1 


yj{x,  l)^lim  Jlogw 
>1  in 
W  (;c,  P) 


x-{-l      "  '      x-}-n 
en  voor  p  >  1  in 

111  1 


p—l      xP      {x-{-l)P      {x-\-2)P      *■'' 
dan  is  het  gemakkelijk  te  zien,  dat  \p  {x,p)  werkelijkeeneeindigewaarde 
heeft,  en  verder  is  v;(.%-,  1)  identiek  met  hetgeen  zooeven  doorv^(x) 
aangeduid  werd. 

Het  is ,  wanneer  men  alleen  met  reëele  functiën  te  doen  wil  hebben , 
nog  niet  noodzakelijk  altijd  x  >  0  te  onderstellen  ;  zoo  kan  bijv.  in 
de  defînitie  voor  rp{x,  1)  de  x  zeer  wel  negatief  worden. 

Is  k  een  geheel  positief  getal .   dan  volgt  uit  (7) 

v{x,p)  +  y>\x-\-j,pj-{-yj(x-^^,pj-{-...  +  xp(x-{-  --^  ,  pj  = 
=  lim  kP   - — (. 


k^-p—1 

l-p 

k^-p—v 

1-p. 

1— p  {kx)P      {kx-\-l)p  (kx+nk—l)P 

of 

/         \      .  1        k 1\  /  k^~P 1\ 

zooals  dadelijk  blijkt,  wanneer  men  in  {l)xdooTkx,  w  door  A:n  ver- 
vangt.  Voor  p  =  \  gaat  deze  formule  (8)  over  in  eene  andere,  die 
uit  (5)  ontstaat  door  met  n  te  vermenigvuldigen  en  dan  ten  opzichte 
van  x  te  dififerentieeren.  Deelt  men  (8)  door  k  en  stelt  danA;  =  oo, 
dan  gaat  het  eerste  lid  over  in 


/ 


1 

y)  {x -^  u ,  p)  du. 


24  EEN  EN  ANDER  OVER  EENE  BEPAALDE  INTEGRAAL. 

Om  echter  te  zien  vvat  hierbij  uit  het  tweede  lid  wordt,  zal  ik  eerst 
eenige  andere  eigenschappen  van  de  functie  ip{x,  p)  afleiden. 
Uit  de  als  definitie  gestelde  formule  (7)  volgt  onmiddellijk 

y^{x-]-l,p)  =  yj{x,p)-{-^, 
en  algemeener 

(9)  ^i^  +  k.p)  =  v{x,p)  +  ^  +  ^^^+...+^-_^l_^y 

Uit  deze  laatste  formule  blijkt,  dat  (7)  ook  aldus  geschreven  kan  worden 
V^ {x,p)  =  lira   -- j w{x-\-  n,  p) -\- w  {x ,  p)\ , 


of 


In^-p 1 

n  =00  \     i-  — p 


waarvoor  men  verder  mag  schrijven 

0  =  hm  - — -^r^-- w{x-\-n,p)], 

n  =  ao\  J-         p  I 

want  het  verschil 

{x-^-ny-v  —  X  _  w^-P  — 1 
1  — p  1  — p 

convergeert  voor  n  =  oo    tôt  nul.    Voor  j9  >  1  en  voor  p  =  1  ziet  men 
dit  dadelijk,  en  wanneer  p  tusschen  0  en  1  ligt,  blijkt   het  uit 

1  —  p  1—p    ~j        uP     J    uf  "J        wP  ~  (w  +  ex)p' 

0  On 

(O<0<1) 
Vervangt  men  nu  nog  n-\-x  door  x,  dan  volgt 

(10) \\mJ^'-^^^-rp{x,  p))  =  0. 

Door  nu  (8)  door  k  te  deelen  volgt 

^  [v^(^, jp)  +  ¥ (^  +  y , p)  +  •  •  •  +  V (^  +  -^ ' p)\  = 


EEN  EN  ANDER  OVER  EENE  BEPAALDE  INTEGRAAL.  25 

Is   nu   X  positief  en  0<p^l,  dan  volgt  hieruit  voor  A  =00,  op 
(10)  lettende 

(11) f^p{x-\-u,p)du  =  ^    _~   , 

0  ^ 

{x>0,  0<pgl) 

Stelt  men  in  de  formule ,  waaruit  dit  door  grensovergang  afgeleid 
werd,  x=  rr  en  daarna  A;  =  00,  dan  blijkt,  dat  de  formule  (11)  00k 

nog  geldt  voor  x=:0. 

Uit  deze  formule  (11)  ontstaat  nu  voor  p=l  de  formule  (6). 

Ik  eindig  met  eenige  verdere  opmerkingen  omtrent  de  functie  rp  {x,p). 

Is  x  positief,  dan  kan  ?/;  {x,  p)  door  eene  bepaalde  integraal  uitge- 
drukt  worden 

(12)  .    .    .     yM  =  j^^j    {-^-î^e-'u^-^d». 

0 

waaruit  men  weder  verdere  ontwikkelingen  kan  afleiden,  bijv. 

(13)  .      .       y,(^,p)=y,(ï,p)  +  jl-.l'l^^{lOg^lJ~'dU, 

0 

(H)v.(..,p)=-^^-24,-ïJ^f(ï^-i-|>-«''-'^«. 

0 

Men  kan  namelijk,  wanneer  x  positief  is,  de  formule  (7)  herleiden 
door  —,  T-j^Y\p  ^"^'  ^^^  bepaalde  integralen  teschrijven  vanden  vorm 

aP      r{p)J 

0 

en  eveneens  de  eerste  term 

n^-p  —  1         1     ;-ooe-«_e-n" 

uP-^du. 


1     1^ 

ÏP)J 
0 


1-p   ~rip) 

Deze  laatste  formule  ontstaat  uit  de  voorafgaande ,  door  met  da  te 
vermenigvuldigen,  en  tusschen  degrenzen  a=:len  a  =  wteintegreeren. 
Op  deze  wijze  vindt  men,  na  eenige  herleiding,  de  formule  (12), 
waaruit  (13)  en  (14)  gemakkelijk  volgen. 

De  formule  (14),  waaruit  men  dadelijk  weder  tôt  (10)  besluiten 
kan,  levert  00k  eene  half-convergente  reeks  voor  v{x,p)  die  men 
trouwens  00k  onmiddellijk  uit  (7)  zou  kunnen  afleiden  door  toepassing 
van  eene  bekende  formule  van  Maclaurin. 


II. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk. ,  4,   1878,    100 — 104.) 
(traduction) 

ri 

Remarques  sur  l'intégrale  /  \og  r {x -{- u)  du. 

0 

Je  me  propose  de  faire  voir  ici ,  que  la  valeur  de  cette  intégrale  peut 

être  trouvée  par  une  application  immédiate  de  la  définition  ordinaire 

de  l'intégrale  définie.    J'ajouterai  quelques  remarques  à  propos  d'une 

fonction  qui  dans  un  cas  particulier  se  réduit  à  la  dérivée  de  \ogr{x). 

La  valeur  de  l'intégrale  écrite  ci-dessus  est  connue;  c'est  la  suivante^) 

(1)    .     .     .    .    f  logF {x-\-u}  du  =l\og2ji-\- xlogx  —  x. 

0 
Dans  ces  expressions  x  a  par  hypothèse  une  valeur  positive  ou  nulle. 

Dans  ce  dernier  cas  on  a 

(2) flogr{u)du  =  l-\og2n. 

0 
Pour  î^  =  0,  l'expression  log  r{u)  qui  figure  dans  la  dernière  intégrale 

devient  infinie,  mais  la  formule 

f  log  r  (m)  du=  j  log  r{u-{-  l)du  —  1  log  u  du 
00  0 

montre  que  cette  intégrale  a  néanmoins  une  valeur  finie  qui  se  déduit 
de  cette  formule.     En  effet ,  la  première  intégrale  du  second  membre 
vaut  l  log  271  —  1  d'après  la  formule  (1) ,   et  la  seconde  vaut  —  1. 
Je   suppose   maintenant  x  positif  et  je  pars  des  formules  connues 

(3)  .  r(a;)r(a;  +  |)r(a;  +  |)..r(x  +  ^^):-n--  +  M2-)'ï^/^(M, 

a 

(4)  ....    \ogr{x)  =  ^\og27i-{-{x—l)\ogx  —  x-\r^j^- 
(0  <  0  <  1) 

1)    Voir  Bierens  de  Haan,  Tables  d'intégrales  définies. 


REMARQUES  SUR  UNE  I^^^ÉGRALE  DÉFINIE.  27 

La   formule   (4)  donne  le  développement  ordinaire  de  logr(a;)  en 
une  série  semi-convergente ,  limitée  aux  premiers  termes. 
Il  résulte  de  (3) 

(5)     1  [log  r{x)  +  log  /^(o;  +  -i)  +  . . .  +  log  r(x  +  '^\= 

=  (I  ^  2nj  ^"^  2-  -  (:r  -  ^)  log  n  + 1  log  r{nx). 
Pour  w  =:  00  le  premier  membre  devient 
/  \o%r{x-\-u)du, 

0 

et  la  limite  du  second  membre  est  aisément  trouvée  à  l'aide  de  (4). 

Je   commence    par   traiter  le  cas  x=. — .     Dans  ce  cas  spécial  la 

formule  (3)  peut  être  déduite  beaucoup  plus  facilement  que  dans  le 
cas  général:  il  suffît  alors  d'employer  la  formule 

r{x)r{i-x)  =  -A-' 

Au  lieu  de  (5)  on  trouve  alors 

i[iogr(l)  +  iogr(l)  +  ...  +  iogr(^)]=(l-i-)iog  2.-1^  log» 

et  pour  a;  =00  on  obtient  la  formule  (2). 

Dans    le  cas  général  le  second  membre  de  (5)  devient  d'après  la 
formule  (4) 

=  llog2.+  (^-4)log:.-^  +  y2^ 

et  pour  n=:oo  on  trouve  la  formule  (1). 

En  différentiant  la  formule  (1)  par  rapport  à  rc,  on  trouve 

(6) i  \p{x-\-u)du=^\ozx, 

0 

oii  l'on  a  posé 

^logr(:r)  =  v^(a;). 

Cette  formule  (6)  permet  de  retrouver  la  formule  (l);  en  effet,  en 
intégrant  par  rapport  à  a;,  on  en  tire 

log  r(a;  -}-  w)  dM  =  C  +  o;  log  x  —  x. 


I 

0 


28  REMARQUES   SUR   UNE   INTEGRALE   DÉFINIE. 

L'hypothèse  .t  =  0  ou  x^l  peut  servir  à  la  détermination  de  la 
constante  C,  si  l'on  suppose  la  formule  (2)  connue.  Quant  à  cette 
dernière,  elle  peut  être  trouvée  assez  facilement,  comme  nous  l'avons 
fait  remarquer  plus  haut. 

La  formule  (6)  est  un  cas  particulier  d'une  formule  plus  générale. 
En    effet,    si  l'on  prend  une  fonction  y){x,p),  définie  par  l'équation 

(7)    y.i,,p)  =  nmf-^^-^^^-^^-...--^^ 

{p>0,  x>0) 
ce  qui  pour  p  =  \  prend  la  forme 

y)  {x,  1)  =3  lim    log  w ,-— -  —  . . . ,  -    — ,- 

^      n.=ool  X      x-\-l  x-]-n— l 

et,  pour  p  >  1,  la  forme 

il  est  aisé  de  voir  que  v'  {x,  p)  a  réellement  une  valeur  finie.  De  plus 
la  fonction  y)  {x,  1)  est  identique  à  celle  que  nous  avons  désignée  plus 
haut  par  y)  {x). 

Il  n'est  pas  même  nécessaire  de  supposer  toujours  a;  >  0 ,  pour 
qu'on  ait  affaire  à  des  fonctions  réelles;  dans  l'équation  qui  définit 
xp  {x,  1)  par  exemple ,  x  peut  fort  bien  devenir  négatif. 

Lorsque  k  est  un  nombre  entier  positif,  il  s'ensuit  de  (7) 

W  {x,  p)  ^- w\x^-^,p\  +  W\oo-^-j^,p\ -{-... -\-W  \x-^-^,p\  = 

n=o=     \      1—p  {kx}P      {kx-{-iy      '"      {kx-\-nk—l)P       1—p 

ou 

(8)     yj{x,p)-i-xpl^X-\-j^-,p^-\-...-i-yj(^X+-^,p^  =  hp{ip{kx,p) ïzFf) 

ce  qui  apparaît  immédiatement ,  si  dans  (7)  on  remplace  x  par  kx 
et  n  par  kn.  Pour  ^  =  1  cette  formule  (8)  se  transforme  en  une  autre 
qu'on  obtient  aussi  en  partant  de  (5) ,  si  l'on  multiplie  cette  dernière 
par  n  et  qu'on  la  dérive  ensuite  par  rapport  à  x.  Si  l'on  divise  (8) 
par  k  et  qu'on  pose  ensuite  k  =  oo ,  le  premier  membre  se  change  en 

ri 

/  V  {x-\-u,  p)  du. 

0 


REMARQUES  SUR   UNE   INTEGRALE  DEFINIE.  29 

Mais  avant  d'examiner  ce  que  devient  alors  le  second  membre,  je  dois 

commencer  par  établir  quelques  autres  propriétés  de  la  fonction  tp  (a;,  p). 

De  la  formule  (7)  qui  définit  la  fonction  y)  {x,  p),  on  tire  immédiatement 

rp{x-\-l,p)  =  y^{x,p)-\-  —  , 

et  plus  généralement 

(9)     xp{x-\-k,p)  =  ip {x,  p)  +  --  -f-  .      ...^  +  . . . 


xP   '  (x~\-l)P  '   '    '   '  {x-\-k  —  i)P 
Cette  dernière  formule  fait  voir  qu'au  lieu  de  (7)  on  peut  également 


écrire 


ou 


xp  {x,  p)  =  lini  [— y>{x  +  n, p)  +  w  {x, p)], 


[n^-p 1  \ 

0  =  \\my^^~— v'  {x  +  w,  !>))• 

Cette  dernière  équation  peut  être  remplacée  par 

0  =  lim  (<--+-f '^ ■zl-^(^  +  n.p)\ 

n  =  oo\  -»•  — p  I 

En  effet,  la  différence 

(a;  +  w)i-P  — 1      ni-P  — 1 
\—p  1 — p 

converge  vers  zéro  pour  w=:oc.  On  le  voit  immédiatement  pour^  >  1 
et  pour  ^  =  1  ;  lorsque  p  est  entre  0  et  1 ,  la  vérité  de  cette  proposition 
ressort  du  calcul  suivant: 

(rr4-  w)i-P—  l        n^-P  —  l  _  r^  +  "dM_  Ç'dn _  r''  +  ''du_ x 

T^^  \::^p'~~J         uP      I    uP~J         MP"~(n  +  0aÔp' 

0  On 

(0<Ô<1) 
En  remplaçant  encore  n-\-x  par  x,  on  en  tire 

(10) \im('''^^-wix,p))  =  0. 

x  =  oo  \     -»■  P  I 

En  divisant  ensuite  (8)  par  k,  on  obtient 

y  [v  C^,  p)  +  V^  (^  +  -^ .  p)  +  .  •  •  4-  V  (^  +  ^^  '  P)J  = 


30  REMARQUES   SUR   UNE   INTEGRALE   DÉFINIE. 

Si  l'on  suppose  x  positif  et  0<p^l,  il  s'ensuit  pour  A  =00,  eu 
égard  à  la  formule  (10), 

(11) 1  ip{x-{-u,p)du=~ — ^^^. 

0 

{x>0,  0<p^l) 
La  formule  (11)  est  valable  aussi  pour  x^O;  pour  le  démontrer, 

il   faut  poser  x  =  j-,  et  ensuite  k  =  co  dans  la  formule,  de  laquelle 

nous  venons  de  dériver  la  formule  (11)  en  passant  à  la  limite. 

Or,  pour  p  =  l,  la  formule  (11)  se  transforme  en  la  formule  (6). 

Je  termine  en  faisant  encore  quelques  remarques  au  sujet  de  la 
fonction  tp  {x,  p). 

Lorsque  x  est  positif,  tp  (x,  p)  peut  être  exprimée  par  une  intégrale 
définie 

1         /"<»  /  1  tf  — (a;— 1)M\ 

(12)  .    .    .  W.,P)  =  j^^/   (l-i-_)a-«„.-.«, 

0 

d'où  l'on  peut  tirer  entre  autres  les  développements  suivants 

(13)  .     .^(.,p)  =  v-(l,p)  +  ^/l^^'(logJ:)^-'du, 

6 

(i4)v.(...)=^:-^-i-^-^/"(-f^-i-l).-«"«-..». 

0 

En  effet,  lorsque  x  est  positif,  on  peut  réduire  la  formule  (7)  en 
écrivant  — ,      -Lup'  ^^^'  ^^"^  forme  d'intégrales  définies:  on  sait  que 


uP-^du. 


On  a  de  même  pour  le  premier  terme 

n^-P — 1  1       roog-M  —  g-nu 

l-p    -T{p)j  û 

0 

Cette  dernière  formule  se  tire  de  l'avant-dernière,  lorsqu'on  multi- 
plie celle-ci  par  da  et  qu'on  intègre  entre  les  limites  a  =  1  eta  =  *î. 
On  trouve  ainsi,  après  quelques  réductions,  la  formule  (12),  d'où 
(13)  et  (14)  suivent  aisément. 

La  formule  (14),  d'où  l'on  peut  conclure  immédiatement  à  la  for- 
mule (10) ,  donne  aussi  une  série  semi-convergente  pour  ^)  {x,  p),  série 
que  d'ailleurs  on  pourrait  également  tirer  de  (7)  en  appliquant  une 
formule  connue  de  Maclaurin. 


III. 

(J.  Math.,  Berlin,  89,    1880,  343—344.) 


Notiz  uber  einen  elementaren  Algorithmus. 

Es  seien  a^,  «2-  -  •  -y  cik  réelle  Zahlen ,  M^  ihr  arithmetisches  Mittel , 
Mg  das  arithmetische  Mittel  aller  Producte  aus  je  zwei  verschiedenen 
dieser  Zahlen ,  Mg  das  arithmetische  Mittel  aller  Producte  aus  je  drei 
verschiedenen  dieser  Zahlen  u.  s.  w.  Die  letzte  der  auf  dièse  Weise 
zu  bildenden  Grôssen  ist  M^^  =  a^  ag . . .  au-  Es  soll  ferner  festgesetzt 
werden  Mq  =  1  • 

Im  Allgemeinen  ist  dann 

M^-Mp-iMp  +  i 

(p=i,2,...,;c  — 1) 

positiv;  genauer  gefasst:  dieser  Ausdruck  wird  nie  negativ  und  nur 
dann  gleich  Null ,  wenn  entweder  sâmmtliche  Zahlen  a^,  Og, . . .,  a^t  ein- 
ander  gleich  sind,  oder  wenn  mindestens  k  —  p -{- \  dieser  Zahlen 
gleich  Null  sind.  Im  letzteren  Falle  ist  offenbar  Mp  =  Mp-i-i  =  0. 
Sind  jetzt  die  Zahlen  a^,  a^.  •••?  (^k  sâmmtlich  positiv  und  setzt  man 

""^^  Mp_i  ' 

(P=:l,2,  ...,/fc) 

so  ist  nach  obigem  Satz 

wobei  der  Fall ,  in  welchem  die  Zahlen  a^^a^, . .  .,ak  sâmmtlich  einander 
gleich  sind,  ausgeschlossen  werden  mag. 
Weiter  ist 

a,  Oo  . . .  Or  =  a,  Oo  . . .  flAi 


32  NOTIZ   UEBER   EINEN   ELEMENTAREN   ALGORITHMUS. 

und  wenn  von  den  Zahlen  a^,  a^,  . .  .,«*  keine  yo^  und  keine  <,ak  ist, 

^~  k  =  k  ' 

k 

cik  =  -^ -, — ,-  >  Qk, 

±^±-^,,,^± 
«1       tta   '  '    Ok 


folglich  : 


0  <  ai  —  flfc  <  — V--  (»!  —  Ok). 


Durch  wiederholte  Anwendung  der  Opération,  durch  welche  die 
Zahlen  a[,  a^, . .  .,alf  aus  ai,a2,  ...,«&  hergeleitet  wurden ,  erhalt  man  also 
Gruppen  von  k  Zahlen ,  deren  Product  unverândert  bleibt ,  wahrend 
sie    sich    unbegrenzt   einander   nahern       Die   Zahlen   einer   Gruppe 

convergiren  also  sâmmtlich  gegen  die  Grenze  (a^  a^ . . .  ca:)^. 
Bezeichnet  man  die  Zahlen  der  n^^n  abgeleiteten  Gruppe  mit 

(p=l,2,...,A;) 
so  werden  die  Differenzen 

rt  (w) ^  (n) 

{p  =  l,2,...,k—l) 
welche  sich  beliebig  der  Null  nâhern ,  immer  mehr  einander  gleich, 
sodass  das  Verhaltniss  von  je  zwei  dieser  Differenzen  (fur  dasselbe  n) 
fur  n  =  00  die  Einheit  zur  Grenze  hat. 


IV. 

(Amsterdam,    Versl.  K.  Akad.  Wet. ,  i*  sect  ,  sér.  2,  17, 
1882,  239—254.) 


Over  Lagrange^s  Interpolatieformule. 

1.  De  gewoonlijk  aldus  genoemde  formule  leert  de  geheele  rationale 
functie  van  x ,  van  den  n  —  1^**"  graad  hoogstens ,  die  voor  de  n 
bijzondere  waarden  x  =  x^,  x  =  X2,  . . .,  x=:Xn  met  eene  willekeurige 
functie  f{x)  in  waarde  overeenkomt,  onder  den  volgenden  vorm 
kennen 

(p(x) 


^,{X-X,)cp'{x,)^^^^' 


waarin 

q,  (x)  =  {X  —  X^)  {x  —  X2)  .  .  .{x  —  Xn) 

en  ç>' {x)  als  gewoonlijk,  de  afgeleide  functie  van  q){x)  voorstelt. 

Is  de  functie  f{x)  zelf  geheel  rationaal,  van  niet  hoogeren  dan  den 
n  —  1*'^°  graad ,  dan  is  identiek 

In  het  algemeen  echter  moet  deze  formule  aangevuld  worden  door 
eene  rest,  evenals  dit  bij  het  theorema  van  Taylor  het  geval  is. 

In  het  84"*^  deel  van  het  Journal  fur  die  reine  und  angewandte 
Mathematik,  heeft  Hermite  (p.  70  e.  v.)  den  volledigen  analytischen 
vorm  van  deze  rest  als  eene  bepaalde  integraal  gegeven  en  vvel 
onder  twee  verschillende  gedaanten  ;  als  grensgeval  ligt  in  deze  for- 
mulen  ook  de  rest  van  de  reeks  van  Taylor  opgesloten. 

Evenals  men  onmiddellijk  uit  de  bepaalde  integraal ,  die  de  vol- 

3 


34  OVER  lagrange's  interpolatieformule. 

ledige  rest  van  de  reeks  van  Taylor  voorsteit,  den  restvorm  van 
Lagrange^)  kan  afleiden,  kan  men  ook  een  analogen  restvorm  voor  de 
interpolatieformule  van  Lagrange  uit  de  veelvoudige  integraal  af- 
leiden, waaronder  Hermite  de  rest  voorsteit  Maar,  evenals  men 
veeltijds  deze  vereenvoudigde  rest  bij  de  reeks  van  Taylor  afleidt 
zonder  van  de  hulpmiddelen  der  integraalrekening  gebruik  te  maken, 
kan  men  hetzelfde  ook  voor  den  analogen  restvorm  van  de  inter- 
polatieformule verlangen.  Eene  zoodanige  ontwikkeling  wordt  in 
het  volgende  gegeven. 

Ik  merk  nog  op  dat,  hoewel  de  hier  verkregen  restvorm  gemakkelijk 
uit  Hermite's  formule  afgeleid  kan  worden ,  deze  toch  niet  dezen 
vereenvoudigden  restvorm  gegeven  heeft.  Het  is  hiertoe  noodig  eene 
élémentaire  eigenschap  van  bepaalde  enkelvoudige  integralen  tôt  veel- 
voudige integralen  uit  te  breiden ,  wat  echter  geen  bezwaar  ontmoet. 

De  te  bewijzen  formule  kan  aldus  geschreven  worden 

waarin  ^  eene  waarde  heeft,  gelegen  tusschen  het  grootste  en  het 
kleinste  der  getallen  x,  ooi,  . . .,  ocn. 

Hierbij  moet  ondersteld  worden ,  dat  de  functie  f{x)  evenals 
/■'(2),  f"{z),  . . .,  f^~'^{z)  eindig  en  continu  zijn  voor  aile  waarden  van  z, 
gelegen  tusschen  x,  x^,  . . .,  Xn  en  dat  voor  dezelfde  waardei)  van  z  de 
functie  /""  -  ^  {z)  een  eindig  en  bepaald  differentiaalquotiënt  f^  {z)  heeft. 

De  formule  (1)  neemt  een  meer  eleganten  vorm  aan,  wanneer  men 
er  /""(l)  uit  afzondert;  men  overtuigt  zich  gemakkelijk,  dat  ze  alsdan 
deze  gedaante  aanneemt 

(o^  /•(x)         f{x,)        f{Xo}  I    fM  _  1  .^^,. 

^^^   '  '  '  w'{xyw'{x^Vw'{x2V"'^W'{Xn)       1.2. 3. ..m'    ^^^' 
waarin 

^)  {z)  ^={Z  —  X){Z  —  X^)  {z  —  Xo}...{z  —  Xn). 

Men  herkent  hierin  eene  uitbreiding  van  de  voor  w  =  1  ontstane 
élémentaire  formule 

f{x)  —  f{x^)  _   ,  ^^. 


')    Théorie  des  fonctions  analytiques.     Eerste  editie  (1797)  p.  49, 


OVER   LAGRANGE'S  INTERPOL ATIEFORMULE  .  85 

2.  Het  bewijs  van  de  formule  (1)  berust  nu  op  de  volgende  hulp- 
stelling  : 

„ Wanneer  de  functie  Gr  (z)  voor  de  n  -f-  1  verschillende  waarden 
z  =  x,  z  =  X]^,  . . .,  z  =zxn  de  waarde  nul  aanneemt,  dan  neemt  het  n^* 
difîferentiaalquotiënt  G"  (z)  de  waarde  nul  aan  voor  eene  waarde  z  =  ^, 
gelegen  tusschen  het  grootste  en  het  kleinste  der  getallen  x,  x^,  . . .,  Xn-" 

Ondersteld  wordt  hierbij  ,  dat  G  (s),  G'(2),  . . .,  G'»-^^)  eindig  en 
continu  zijn  voor  aile  waarden  van  z  gelegen  tusschen  x^x^,  ...,^n, 
en  dat  voor  dezelfde  waarden  wan  z  de  functie  Q^-^{z)  een  eindig 
en  bepaald  differentiaalquotiënt  Q»{z)  heeft. 

Voor  w  =  1  is  dit  een  bekend  theorema ,  waaromtrent  het  voldoende 
is  te  verwijzen  naar  Dini ,  Fondamenti  per  la  teoria  délie  funzioni  di 
variabili  reali,  p.  70. 

Het  bewijs  van  dit  theorema,  evenals  dat  van  eenige  nauw  ver- 
wante,  zooals  het  in  de  nog  meest  gangbare  leerboeken  voorkomt, 
bijv,  Serret,  Cours  de  calcul  différentiel  et  intégral ,  bevat  eene  leemte, 
die  eerst  aangevuld  werd  door  eenige  onderzoekingen  van  Weierstrass; 
men  zie  Dini,  p.  43 — 51.  Weierstrass  zelfschijnt  van  deze  onderzoe- 
kingen omirent  de  grondslagen  der  functieleer  niets  gepubliceerd  te 
hebben. 

Het  is  vooral  noodig  op  te  merken ,  dat  in  het  eenvoudigste  geval 
n  =  l  de  grootheid  |  tusschen  x  en  x^^  ligt ,  en  verschillend  zoowel 
van  x  als  van  x^  aangenomen  mag  worden. 

Het  bewijs  van  de  hulpstelling  in  het  algemeene  geval  volgt  nu 
onmiddellijk  uit  de  waarheid  in  het  eenvoudigste  geval  w:=l.  Is 
namelijk  n  =  2,  dus 

(}{x)  =  0,        G{xi)  =  0,        G{Xo)  =  0, 
dan  kan  men  onderstellen 

X<Xi<  x^ 
en  men  heeft  dan 

G'(fi)==0,  x<^^<x^ 

G'(|,)  =  0,  x^<^.^<x, 

en  hieruit  door  nog  eens  het  theorema  voor  n  =  i  toe  te  passen 
G"(|)  =  0.  ^i<l<^2 

Men  kan  op  deze  wijze  voortgaan ,  en  het  blijkt  dan  tevens,  dat 


36  OVER  lagrange's  interpolatieformule. 

in  het  algemeene  geval  |  ondersteld  mag  worden  niet  gelijk  te  zijn 
noch  aan  het  grootste,  noch  aan  het  kleinste  der  getallen  x,Xi,  ...,0Cn. 
De  voorvvaarden  van  continuiteit  en  differentieerbaarheid ,  die  men  aan 
de  functie  G  {z)  en  de  afgeleide  functies  moet  stellen ,  volgen  zonder 
moeite  uit  die,  welke  voor  het  geval  n=i  gesteld  moeten  worden. 

3.     Het  bewijs  van  de  formule  (1)  kan  nu  aldus  gevoerd  worden. 
Ter  bekorting  moge  het  interpolatiepolynomium  van  Lagrangedoor 
F  (x)  aangeduid  worden  ,  zoodat 

(3) F{x)=y^-, -^^-vfM- 


p  =  \ 


Onder  de  waarden  x^,  x^,  . .  .^Xn  komen  geen  twee  gelijke  voor,  en 
daar  de  functiën  Y  {x)  en  f{x)  voor  ic  ^ rc^,  rc  =  a;,,  . .  ..,  x^=Xn  dezelfde 
waarden  aannemen,  en  het  ons  te  doen  is  om  in  het  algemeen  een  be- 
knopten  vorm  van  het  verschil  f{x)  —  F  {x)  te  vinden  ,  zoo  kunnen  wij 
hierbij  zonder  nadeel  de  onderstelling  maken,  dat  de  waarde  a;  niet 
samenvalt  met  een  der  waarden  x^,  rrg,  . . .,  Xn- 

Dit  aangenomen,  zij 

(4)  .     .     .     .    f{x)  =  Y{x)-\-{x  —  x^){x  —  x^).,.{x  —  Xn)'^. 

De  waarde  van  R  is  dan  hierdoor  volkomen  bepaald.  Terwijl  nu 
verder,  voor  een  oogenblik,  x,x^,  . . .,  ^„  als  constanten  gedacht  wor- 
den en  z  eene  nieuwe  veranderlijke  is,  beschouwen  wij  de  functie 

(5)  .     .     Ç^{z)  =  —f{z)-\-¥{z)-\-{z  —  x,){z-x,y..{z  —  Xn)B., 

waarin  dus  R  de  door  (4)  volkomen  bepaalde,  van  ^  onafhankelijke 
waarde  heeft. 

Blijkbaar  is  nu,  niet  alleen 

a(a;)  =  0, 
maar  ook 

■G(:ri)^0,         G(:C2)  =  0,         ...,         G(a;„)  =  0, 

waaruit  dus  volgens  de  hulpstelling  van  art.  2  volgt 

(6) G«(|)  =  0, 

waarin  |  eene  waarde  heeft  gelegen  tusschen  het  grootste  en  het  kleinste 
der  getallen  x,  x^^,  . . .,  Xn-    Maar  daar  F{z)  hoogstens  van  den  n  —  1'^'=" 


OVER  lagrange's  interpolatieformule.  87 

graad  in  -s  is ,   valt  bij  de  w-voudige  differentiatie  van  (5)  F  (z)  weg , 
en  is 

G"  (2r)  =  — /^"  (2)  +  1  .  2  .  3  .  . .  w  .  R. 
Wegens  (6)  volgt  nu 

en  dit  in  (4)  gesubstitueerd  geeft 

waarmede  het  bewijs  van  de  formule  (1)  geleverd  is. 

4.  Wanneer  men  in  de  nu  00k  bewezen  formule  (2)  de  steeds 
ongelijke  getallen  x,  x^,  ...,  Xn  allen  tôt  eenzelfde  limiet  X  laat  con- 
vergeeren ,  dan  volgt 

^  '  \rp  {X)   ^   W  {x^)  '  w  {^)\       \.2...n'    ^    ' 

Behalve  de  onderstellingen  die  voor  de  geldigheid  der  formulen  (l) 
en  (2)  gemaakt  moeten  worden ,  moet  bij  deze  laatste  formule  boven- 
dien  nog  f^{x)  voor  a;  =  X  continu  zijn,  daar  men  anders  niet  kan 
besluiten,  dat  /*"(!)  bij  convergentie  van  |  tôt  X,  tôt  de  limiet /""(X) 
convergeert. 

Deze  formule  (7).  die  dus  in  het  geval,  dat  f^{x)  voor  a;  =  X  continu 
is,  eene  directe  algemeene  definitie  van  het  n^"  differentiaalquotiênt 
van  eene  functie  f{x)  geeft ,  schijnt  nog  niet  in  de  hier  gegeven  alge- 
meenheid  bewezen  te  zijn  Wel  komt  zij  voor  in  het  uitstekende 
werk  van  Lipschitsch  ,  Differential-  und  Integralrechnung,  p.  204  , 
Form.  20,  maar  bij  het  daar  voorkomende  bewijs  moet  men  onder- 
stellen,  dat  x^x-^,  . . .,  Xn  bij  hunne  convergentie  tôt  de  limiet  X,  behalve 
dat  zij  steeds  ongelijk  blijven,  nog  aan  andere  condities  moeten  vol- 
doen,  die  hier  overbodig  blijken.  Zie  t.  a.  p.  p.  203,  regel  6  v.  o. 
En  verder  is  daar  het  bestaan  van  een  eindig  en  continu  n  +  1*'* 
differentiaalquotiënt  aangenomen.  Ook  deze  conditie  ligt  stellig  in 
het  geheel  niet  in  den  aard  der  zaak,  en  nadat  Weierstrass  continue 
functies  heeft  leeren  kennen,  die  niet  differentieerbaar  zijn ,  zou  niets 


38  OVER  lagrange's  interpolatieformule. 

gemakkelijker  zijn  dan  functiën  op  te  stellen  ,  voor  welke  de  formule  (7) 
geldig  is  ,  maar  waarbij  van  geen  n  +  1"**  differentiaalquotiënt  sprake 
kan  zijn^) 

5.  De  overeenkomst  van  de  formule  (1)  met  het  theorema  van 
Taylor  valt  nog  meer  in  het  oog,  wanneer  men  het  polynomium  Y{x) 
niet  voorstelt  onder  de  élégante  en  symmetrieke  gedaante  door 
Lagrange  gegeven ,  maar  onder  den  vorm,  dien  Newton  in  het  3**  Boek 
der  Principia  bij  gelegenheid  van  zijne  behandeling  van  het  kometen- 
probleem  geeft. 

De  formule  (1)  neemt  dan  namelijk  deze  gedaante  aan 

(8)    .     .     .    f{x)  =  A^-j-A2{x  —  x^)-i-As{x  —  x{){x  —  X2)-{-.. 

-{-  An{X  —  X^)  {X  —  X2)...{x  —  Xn-l)-{- 
.    {X  —  Xi)  {X  —  X2)  .  .  .{X  —  Xn) 


Hierin  is 


en  algemeen 


1.2.3...«  ^'"'(«• 


i  /       V         1/      '  Û  /y.        /y%  I  /y,         ^y. 

Jyi^   ■""   U/2  *A^2  *^1 


(9) \    ^      "P'p  M     "P'p  (^2)  ç^'p  M' 

I  (pp  (z)  ^{Z  —  X^)  {Z  —  X2)  .  .  .{Z  —  Xp). 

Newton  geeft  niet  explicite  deze  algemeene  uitdrukking  voor  Ap, 
maar  wel  de  volgende rekenvoorschriften  om  achtereenvolgens  A^,  Ag, ... 
te  berekenen  : 


Ai-A(^i), 

A.-^^-^^ 

X2        x^ 

A          Bo  —  Ap       , 

Ao= — = -,      A.=: 

'     %  -  ^1  '     * 

B3  —   A3 

x^  —  x^' 

B,=r{x2), 

B.        ^^-^^ 

XS-X2' 

13      _       Cg   —    Bg 

X4              Xg 

Ci=A^3), 

P  _   Di  -  Cl 

... 

T)i=nx,), 

... 

1}    Men  zie  J.  Math  ,  Berlin,  79,  p.  29  e.  v.,  00k  90,  p.  221. 


OVER   LAGRANGES   INTERPOLATIEFORMULE.  89 

Stelt   men  deze  grootheden ,  zooals  zij  achtereenvolgens  gevonden 
worden ,  aldus  te  zamen 

Al 

A2 
Bi  A3 

(10) (  B,  A,, 

Cl  Bq 


G 


dan  komt  deze  berekening  geheel  overeen  met  die  van  de  gewone 
interpolatie  in  het  geval,  dat  rr^,  ccg, . .  ,rcneenerekenkunstigereeksvor- 
men,  met  deze  geringe  wijziging,  dat  de  1»'*,  2''%  3''%...  rijen  van 
verschillen  hier  respectieve  door  de  factoren  l.(x2  —  x^),  1.2.{x2—Xif, 
1 .  2  .  3  .  (xg  —  Xif  . . .  gedeeld  voorkomen. 
Volgens  de  formule  (2)  is 

^-=1.2.8..'.(p-l)^'-'(^^)' 

waarin  fp  eene  waarde  heeftgelegen  tusschen  hetgrootsteen  het  kleinste 
der  getallen  Xi,  X2,  . . .,  Xp.  Laat  men  dus  in  de  formule  (8)  x^,  x^,  -  -  .,Xn 
tôt  eenzelfde  limiet  convergeeren ,  dan  ontstaat  onmiddellijk  de  for- 
mule van  Taylor  met  den  restvorm  van  Lagrange. 

6.     De  Newton'sche  vorm  van  het  interpolatiepolynomium 

F  {x)  =  Al  +  A2  (a;  —  x^  +  A3  {x—x^)  {x  —  x^-\-'-' 

-\-  kn{x  —  ^i)  {X  —  X<,)...{x  —  Xn-  l) 

heeft  boven  dien  van  Lagrange  00k  nog  dit  voordeel ,  dat  hij  onmid- 
dellijk doet  zien  welken  vorm  F  (a;)  aanneemt,  wanneer  er  onder  de 
grootheden  x^^  x^^  - . . ^  Xn  sommige  tôt  eenzelfde  limiet  convergeeren 
of  gelijk  gesteld  worden. 

Convergeeren  namelijk  x^^  x^^  . . .,  rcp  tôt  de  limiet  X,  dan  is  volgens 
(9)  en  (7) 

en  daar  aile  in  het  tableau  (10)  voorkomende  grootheden  op  dezelfde 
wijze    als   A^  samengesteld  zijn ,    zoo  kan  men  00k  onmiddellijk   in 


40  OVER  lagrange's  interpolatieformule. 

dit  geval  het  geheele  tableau  (10)  vormen.  Men  ziet  namelijk  gemak- 
kelijk,  dat  men  hierbij ,  om  onbepaalde  uitdrukkingen  —  te  ontgaan, 

slechts  die  grootheden  x^y  x^, . . .,  a-» ,  welke  ten  slotte  gelijk  gesteld 
worden,  onmiddellijk  op  elkaar  behoeft  te  laten  volgen.  Men  heeft  dan 
verder  de  formule  (11)  en  Newton's  voorschriften  te  volgen  om  het 
geheele  tableau  te  verkrijgen.  Werden  dus  bijv.  x^,  x^,  . . .,  xp  allen 
gelijk  X,  dan  moet  men  in  dit  geval  bekend  onderstellen 

AX),r(x),  ...,rp-Hx). 

Hierin  schijnt  dan  ook  de  meest  geschikte  méthode  te  bestaan , 
om  het  polynomium  van  den  laagst  mogelijken  graad  H  (a;)  te  vormen, 
dat  aan  deze  voorwaarden  voldoet 


(12) 


H{x,)=r{x,),  U'{x,)  =  f'{x,), ,H''.-i(^i)  =  r'-M^i). 

H {x,)=r{x,),  H' {x,)=r{x,), , H"«- 1  {x,)=r'-' {x,). 


E{Xn)=nXn),    R'iXn)=r{Xn), ,  H"- M^«)  =  T"  "  M^n), 

welk  polynomium  R{x)  hoogstens  is  van  den  graad  k —  1  voor 

A;  =  a^  -|-  «2  +  •  •  •  «"• 
Men  verkrijgt  op  de  boven  beschreven  wijze  dit  polynomium  H  (x) 
onder  dezen  vorm 

l{{x)  =  A-\-Bix—x^)-^C{x-x^f-\-..  .-\-L{x  —  x^Y^  +  M{x—x^r^{x—X2)-\-.. 
. .  .-{-R{x  —  rr^)"'  {x  —  X2)''* .  . .  {x  — Xn-i)""-^  {x  —  Xn)  "»  "  ^ 

waarin  de  constanten  A,  B,  C,  . . .,  R  onmiddellijk  aan  het  tableau  (10) 
ontleend  kunnen  worden. 

7.  Voor  het  verschil  f{x)  —  H  (x)  bestaat  weder  eene  eenvoudige  uit- 
drukking,  en  daar  hierin  eene  verdere  uitbreiding  ligt  van  de  formule 
(1),  zoo  moge  de  hierop  betrekking  hebbende  ontwikkeling  nog  in 
't  kort  geschetst  worden.  Hetzal,  na  het  voorgaande,  overbodig  zijn 
de  condities,  waaraan  men  f(x)  te  onderwerpen  heeft,  hierbij  in  extenso 
te  vermelden. 

In  de  eerste  plaats  dan  is  het  noodig  de  hulpstelling  van  art.  2  aldus 
uit  te  breiden  ; 


OVER   LAGRANGE'S  INTERPOL ATIEFOR MULE.  41 

Voldoet  eene  functie  G  (z)  aan  de  condities 

Q(x)  =  0,  Gc'{x)  =  0,  ...,  G°-i(^)  =  0, 
G(y)  =  0,  G'{y)  =  0,  . . .,  Gl^-Uy)  =  0, 
G{z)=0,       G'{z)=0,       ...,        Gr-i(s)=0, 


a-\-  ^  -{-y  ...  =  n 


waarvan  het  aantal 
bedraagt ,  dan  is 

waarin  |  gelegen  is  tusschen  de  grootste  en  de  kleinste  der  ongelijke 
waarden  x,  y,  z,  . , . 

Na  hetgeen  in  art.  2  gezegd  is,  schijnt  het  niet  noodig,  bij  het 
bewijs  hiervan  lang  stil  te  staan.  Men  kan  eerst  het  geval,  dat  het 
grootste  der  getallen  a,  /5,  ^,  . . .  twee  is,  beschouwen,  en  vervolgens 
voor  dit  grootste  onder  die  getallen  3,4,5,...  aannemen. 

8.  Zij  nu  H  (x)  het  polynomium  van  den  k  —  l'*""  graad  hoogstens, 
dat  aan  de  condities  (12)  voldoet,  en 

(13)    .     .     .  f{x)  =  Rix)-{-{x  —  x,r^ix  —  X2V>..Ax  —  Xn)"''R 

dan  is,  x  verschillend  van  x^,  x^,  . ,  .,  Xn  ondersteld,  de  waarde  van  R 
hierdoor  volkomen  bepaald.    Beschouwt  men  nu  verder  de  functie 

G{z)  =  —  fi2)-\-iî  iz)  -\-{z  —  a^i)"'  {z  —  x^r*  ...{z  —  Xn^'B,, 

dan  is  blijkbaar  niet  alleen 

G  ix)  =  0, 
maar  ook 

G(a;i)  =  0,      G'{x^)  =  0,     . . .,    G«'-i(a:i)  =  0 , 
G(a;2)  =  0,      G'(X2)  =  0,     ...,     G''>-Hx2)  =  0, 


G{Xn)=0,         G'{Xn)=0,      ...,      G'"'-HXn)  =  0, 

en  derhalve 

G*(|)  =  0, 

maar,  daar  H  (z)  hoogstens  van  den  k  —  !•*"  graad  is ,  heeft  men 
G  *  (s)  =  —  /"M^)  4-  1  .  2  .  3  .  . .  A  .  R 


42  OVER  lagrange's  interpolatieformule. 

en  ten  slotte 


(14) 


Hierin    ligt    I  tusschen  het  grootste  en  het  kleinste  der  getallen 

X  j  iCj,  .  .  .)  OCh' 

In  deze  formule  Hggen  zoowel  de  reeks  van  Taylor  als  de  formule 
van  Lagrange ,  door  een  restterm  aangevuld ,  als  bijzondere  gevallen 
opgesloten. 

In  de  aangehaalde  verhandeling  stelt  Hermite  ook  voor  dit  geval 
het  verschil  f{x)  —  H  {x)  met  behulp  van  bepaalde  integralen  voor. 

9.  Het  algemeenste  resultaat,  dat  door  de  in  het  voorgaande  ont- 
wikkelde  méthode  verkregen  kan  worden,  schijnt  het  volgende  te  zijn. 

Laten  f{x)  en  H(a;)  dezelfde  beteekenis  behouden  als  in  art.  6—8, 
verder  fy^{x)  eene  nieuwe  functie  van  x  zijn  en  'H.^{x)  die  rationale  functie 
van  X  van  den  k —  1»^^"  graad  hoogstens,  die  aan  de  condities  (12)  vol- 
doet,  wanneer  men  daarin  de  functie /"(rc)  door  fi{x)  vervangt.    Zij  nu 

(15) f{x)  =  R{x)-\-U{f,{x)-^,{x)). 

Zal  de  waarde  van  R  hierdoor  op  ondubbelzinnige  wijze  bepaald  zijn, 
dan  moet  x  niet  alleen  van  x^^  X2,  . . .,  Xn  verschillen,  maar  bovendien 
mag  niet  /i(x)  —  B^{x)  =  0  worden. 

Dit  nu  onderstellende ,  zij 

G  {z)  =f{,)-}îiz)-R  if,  (0)  -  E,  (z)) , 
dan  is  niet  alleen 

G{X)=:0, 

maar  ook 

G(a;i)=0,        G'{x{)=0,    ...,     G".-i(^i)=0, 


en  dus  volgens  art.  7 

maar  daar  R^{z)  en  Hi*(2)  identiek  nul  zijn,  zal 

Q>^{z)=fHz)-Rr,H2) 


OVER  lagrange's  interpolatiéformule.  43 

worden  en  derhalve  heeft  men 

of  wel 

(16) nx)=E(x)-{.{r,ix)-iî,{x))^. 

Deze  algemeene  formule  gaat  onmiddellijk  in  de  formule  (14)  over, 
wanneer  men  aanneemt 

A(^)  =  ^. 
Dan  wordt  namelijk 

/•*  (a;)  =  1 .  2  .  3  . . .  A 
en  zooals  dadelijk  te  zien  is 

/;  (X)  -  Hi  (X)  =  {X  —  X^)''^{X  —  X^y*  ...{X  —  Xn)"'. 


NASCHRIFT. 

Dat  er  altijd  één  en  niet  meer  dan  één  functie  H  (x)  bestaat ,  die 
aan  de  condities  (12)  voldoet,  en  hoogstens  van  den  A —  P'"  graad  in 
X  is,   kan  onmiddellijk  aldus  aangetoond  worden. 

H{x)  =  aQ-\-aiX-{-  a^x^  -j"  •••  +  «*- 1^* ~  S 
dan  heeft  men  ter  bepaling  van  de  k  onbekenden  ao,  a^,  . . .,  Ok-i  de 
volgende  k  linéaire  vergelijkingen 

aQ-\-x^a^-\-x^a^-\- -]- x\-^ak-i=f  (x^) 

lai  +  2a;ia24- -\-{k—\)x\-''ak-i=r(x{) 

1.2. «2  +  .    .    .     .     -{-{k—\)(k-2)x\-^ak-i=f"{x^) 

(ai— l)!a„,_i+..    4-(A-l)(A  — 2)...(A  — ai  +  l)a;*-'''flA_i  = 

=r^-Hx^) 

OoH-^2«i4-^2''^a2  + -\-x\-^aic-\=f  {x^) 

l.ai4-2a;2«2  + ■\-{k---\)xl-^aic-i  =  f'{x^) 

De  te  bewijzen  stelling  bestaat  nu  daarin ,  dat  aan  dit  stelsel  ver- 
gelijkingen steeds  door  één  en  door  niet  meer  dan  één  stelsel  van 
waarden  voor  Oq,  a^, . . .,  a*- 1  voldaan  kan  worden. 


44 


OVER   LAGRANGE  S  INTERPOLATIEFORMULE. 


Vooreerst  is  nu  op  te  merken,  dat  het  systeem  (A)  nooit  meer  dan 
één  oplossing  kan  toelaten ,  want  waren  er  bijv.  twee  oplossingen  , 
dan  zoude  men  dus  twee  verschillende  functies  G  (x)  en  H  (x)  hebben, 
die  beide  aan  de  voorwaarden  ,  in  (12)  uitgedrukt ,  voldoen  en  die  beide 
van  den  k — P'«"  graad  hoogstens  zijn.  Dit  nu  is  onmogelijk,  want 
uit  die  vergeîijkingen  (12)  zou  volgen ,  dat  het  verschil 

Gix)  —  E.{x) 
algebraïsch  deelbaar  is  door  de  uitdrukking  van  den  A;''*"  graad 

{x  —  X^Y'  {x  —  X2)"*  ...{x  —  Xn)"". 

In  de  tweede  plaats  is  het  évident,  dat  aan  (A)  door  de  waarden 
ao  =  0,    ai  =  0,    02  =  0,     . . .,    ak-i=^0 
voldaan  wordt    zoodra  de  tweede  leden  der  vergeîijkingen  gelijk  nul 
gesteld  worden,  en  na  het  bovenstaande  is  dit  00k  de  eenige  oplossing 
in  dit  geval 

Uit  de  théorie  der  linéaire  vergeîijkingen  volgt  nu  onmiddellijk,  dat 
de  déterminant  van  het  stelsel  vergeîijkingen  (A)  niet  gelijk  nul  is,  want 
uit  die  théorie  is  bekend,  dat  zoodra  deze  déterminant  gelijk  nul  is,  aan 
de  vergeîijkingen  (A),  nadat  daarin  voor  de  tweede  leden  overal  de 
waarde  nul  genomen  is,  voldaan  kan  worden  door  een  stelsel  waarden 
a^,  ai,  . . .,  ttk-i,  die  niet  allen  gelijk  nul  zijn,  wat  in  strijd  zoude  zijn 
met  het  boven  bewezene. 

Uit  het  niet  gelijk  nul  zijn  van  den  déterminant  van  het  stelsel  ver- 
geîijkingen (A),  volgt  nu  onmiddellijk,  dat  aan  dit  stelsel ,  bij  wille- 
keurige  waarden  der  tweede  leden,  steeds  door  een  enkel  stelsel  van 
waarden  Œq,  ai,  . . .,  a^-i  voldaan  kan  worden. 

Men  kan  overigens  de  waarde  van  dien  déterminant  gemakkelijk 
aangeven. 

Wanneer  men  namelijk  in  onderstaande  bekende  identiteit 


1  a 
I  b 
le 


6*- 


=  {b  —  a){c  —  a)  {d  —  a) 

{c  —  b){d  —  b) 

id  —  c) 


iq  —  a) 
iq-b) 
iq  —  c) 

iq—p) 


OVER  LAGRANGE'S  INTERPOLATIEFORMULE. 


45 


de  a^  eerste  der  grootheden  a,  b,  c,  . .  .,p,  q  tôt  de  limiet  Xi,  de  Og 
volgende  tôt  de  limiet  X2  enz.  laat  convergeeren ,  de  horizontale  rijen 
op  passende  wijze  transformeert ,  waarbij  men  te  deelen  heeft  door 
de  factoren  die  ten  slotte  gelijk  nul  worden,  en  voorts  bij  den  grens- 
overgang  van  de  formule  (7)  gebruik  maakt,  verkrijgt  men  de 
navolgende  waarde  voor  den  déterminant  van  het  stelsel  verge- 
lijkingen  (A) 

0  !  1  !  2  ! ...  (ai  —  1)  !  (0:2  —  Xi)"'"»  (a^g  —  x^y^"» . .  .  (a:„  —  Xi)"'"» 


0!l!2!...(a2— 1)! 


(^  —  x^)"'"» . . .  {Xn  —  x^y*"^ 


0Il!2!...(a„— 1)1 


{Xn—  Xn-l) 


De  geheele    bewerking  blijkt  genoegzaam   uit  het   volgende   bij- 
zondere  geval 

k  =  b,  M  =  2,  a^  =  3,  00  =  2. 

Hier  heeft  men 

1  a    a^    a^    a* 

1  6     62     63    54 

l  c     c^    c^    c^ 

l  d    cP    d^    d^ 

1  e     e2     63     ^4 


1  a  a^  a^  a* 

^0  ^1  h  '3  h 

Uq  Ml  U2  W3  u^ 

\  d  d^  d^  d^ 

Vo  Vi  Vo  Vo  V. 


X  (6-a)(c  — a)(c  — 6)(e  — rf) 


waarin 


a»-  6»" 


a  —  6  '  6  —  a 
a»" 


+ 


(a  — 6)(a  — c)  '   (6  — a)(6  — c)^(c  — a)(c  — 6)' 


(r  =  0,  1,  2,  3,  4) 


46 


OVER   LAGRANGE  S  INTERPOLATIEFORMULE. 


Derhalve 

is 

1 

a 

a2 

a^ 

a* 

to 

h 

h 

h 

^4 

Wo 

Ml 

W2 

W3 

W4 

=:(d  — a)(rf- 

-6)(d  — c) 

1 

d 

d^ 

d^ 

d^ 

(e  — a)  (e- 

-6)  (e  — c) 

^'o 

Vi 

V2 

^3 

V4 

en  voor 

lim  a  =  lim  6  =  lira  c  =  oJi , 
lim  e  =  lim  d  =  3^2 , 
volgt  nu  met  behulp  van  de  formule  (7) 


1     Xi  x^  x^  x^ 

0     1  2rci  "^x^  Ax^ 

0    0  2  2.3  0^1  3.4:ri2 

1/y»  /y»   2  /y»   3  /v'   4 
2          2               2  2 

0     1  2  0^2  3  x^  4  rcg^ 


^  \*^2       '  ^1  /  • 


IV. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet. ,  i*  sect. ,  sér.   2,17, 

1882,  239—254.) 

(traduction) 


A  propos  de  la  formule  d'interpolation  de  Lagrange. 

1.  La  formule  qu'on  désigne  ordinairement  par  ce  nom  fait  connaître 
la  fonction  entière  et  rationnelle  de  x,  du  degré  (n—  1)  tout  au  plus, 
qui  pour  n  valeurs  particulières 

/y»   ■—  ■   /Y*  /y*  ^^^  /y»  /v»     ■  1  ■■    /y» 

%A/  — —  U/-[  I     tAy  — ^  vl/o  f    •  •   •  •    tA/  ■   vvfi 

prend  la  même  valeur  qu'une  fonction  arbitraire /"(a;);  cette  fonction 
rationelle  a  la  forme  suivante 


où 


(p{x)  =  {x  —  Xi){x  —  X2)...{x  —  0Cn), 

et  où  (p'  (x)  désigne ,  comme  d'ordinaire ,  la  dérivée  de  <p  {x). 

Si    la    fonction  f{x)  elle-même  est  rationnelle  et  du  degré  (« — 1) 
tout  au  plus,  on  a  identiquement 

(p{x) 


Mais  dans  le  cas  général  cette  expression  doit  être  augmentée 
d'un  reste,  exactement  comme  la  formule  de  Taylor. 

Dans  le  84'^™®  tome  du  Journal  fur  die  reine  und  angewandte  Mathe- 
matik ,  Hermite  (p.  70  et  suîv.)  a  donné  la  forme  analytique  complète 
de  ce  reste;  il  lui   donne  la  forme  d'une  intégrale  définie,  et  cela  de 


48  A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 

deux  manières  différentes.  Ces  formules  contiennent  aussi,  comme  cas 
limites,  le  reste  de  la  série  de  Taylor. 

De  même  que  de  l'intégrale  définie  qui  représente  complètement 
le  reste  de  la  série  de  Taylor  on  peut  immédiatement  déduire  la 
formule  du  reste  de  Lagrange^),  de  même  aussi  l'on  peut  dans  le 
cas  de  la  formule  d'interpolation  de  Lagrange  déduire  de  l'intégrale 
multiple,  par  lequel  Hermite  représente  le  reste,  une  forme  analogue 
de  ce  reste.  Mais  aussi  bien  que  dans  le  cas  de  la  série  de  Taylor  on 
déduit  souvent  la  formule  simplifiée  de  ce  reste  sans  le  secours  du 
calcul  intégral ,  peut-on  désirer  la  même  chose  pour  la  forme  analogue 
du  reste  dans  la  formule  d'interpolation.  Nous  développerons  ici  une 
méthode  qui  conduit  à  ce  but 

Je  remarque  que  Hermite  n'a  pas  donné  la  formule  simplifiée  pour 
le  reste  que  nous  obtiendrons  ici,  quoique  cette  formule  puisse  aisément 
être  déduite  de  la  sienne.  A  cet  effet  il  est  nécessaire  d'étendre  à 
des  intégrales  multiples  une  propriété  élémentaire  des  intégrales 
définies  simples,  ce  qui  n'offre  aucune  difficulté. 

La  formule  qu'il  s'agit  de  démontrer  peut  être  écrite  comme  suit 

oîi  I  a  une  valeur  intermédiaire  entre  le  plus  grand  et  le  plus  petit 
des  nombres  x,  x^,  . . .,  x». 

Il  faut  supposer  que  la  fonction /■(0),  aussi  bien  que  f{z),f"  (z), . . .,/""" ^  (z), 
soit  finie  et  continue  pour  toutes  les  valeurs  de  z  situées  entre 
X,  Xi,  . .  .,Xn  et  que  pour  ces  mêmes  valeurs  de  ^  la  fonction  f^~^{z) 
ait   une  dérivée  f^^Hz)  finie  et  déterminée 

La  formule  (1)  prend  une  forme  plus  élégante  lorsqu'on  écarte  la 
fonction  /"(^)  (|)  ;  on  se  convaint  aisément  qu'elle  prend  alors  la  forme 
suivante 

(o\        iM  _j_  ZM  _L /M  I      I  fM  _       1       .,^, ,. 

où 

xp  {z)  =  {Z  —  X){Z  —  X^)  {z  —  Xo}...{z—  Xn). 


i)    Théorie  des  fonctions  analytiques.    Première  édition  (1797),  p.  49. 


A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE.  49 

On  reconnaît  dans  cette  équation  un  cas  plus  général  de  la  formule 
élémentaire 


X  —  X 


^r(^), 


qui  s'en  déduit  lorsqu'on  pose  n=l. 

2.    La  démonstration  de  la  formule  (1)  repose  sur  le  lemme  suivant: 

„ Lorsque  la  fonction  G  {z)  prend  la  valeur  zéro  pour  les  w  -f-  1  valeurs 
différentes  zz=x,  z=^x^,  ...,  z  =  Xn,  la  w^^™®  dérivée  G("^(s)  devient 
nulle  pour  une  valeur  z  =  ^  intermédiaire  entre  le  plus  grand  et  le  plus 
petit  des  nombres  x,  x^,  . . .,  rc„." 

Il  faut  supposer  que  les  fonctions  (}{z),  G' (z),  . . .,  G^^~^'>(z)  soient 
finies  et  continues  pour  toutes  les  valeurs  de  z  intermédiaires  entre 
X,  x^,  .  . .,  Xn,  et  que,  pour  les  mêmes  valeurs  de  s,  G*" -^'(2)  ait  une 
dérivée  Gn(z)  finie  et  déterminée. 

Ce  théorème  est  connu  pour  w  =  l;  il  suffit  de  renvoyer  à  Dini, 
Fondamenti  per  la  teorica  délie  funzioni  di  variabili  reali,  p.  70. 

La  preuve  de  ce  théorème,  aussi  bien  que  de  quelques  théorèmes 
qui  s'y  rattachent  telle  qu'elle  se  trouve  dans  les  livres  d'étude  les 
plus  employés  encore  aujourd'hui,  p.  e  dans  Serret,  Cours  de  calcul 
différentiel  et  intégral,  contient  une  lacune  qui  n'a  été  comblée  que  par 
quelques  recherches  de  Weierstrass  ;  on  peut  consulter  Dini ,  p.  43 — 51. 
Weierstrass  lui-même  n'a  rien  publié  à  ce  qu'il  paraît  de  ces  recherches 
sur  les  bases  de  la  théorie  des  fonctions. 

Il  faut  surtout  remarquer  que  dans  le  cas  le  plus  simple  de  tous, 
celui  oïl  w  =  1 ,  la  grandeur  ^  est  située  entre  x  et  x^  et  qu'on  peut 
lui  donner  une  valeur  qui  diffère  tant  de  x  que  de  x^ 

La  preuve  du  lemme  dans  le  cas  général  se  déduit  immédiatement 
de  ce  même  lemme  reconnu  comme  vrai  dans  le  cas  le  plus  simple, 
celui  où  n=l.     En  effet,  lorsque  w  =  2,  et  par  conséquent 

G(a;)  =  0,        G(a:i)  =  0,        G(a;o)  =  0, 
on  peut  supposer 

X  <CX^  <iX2 

et  l'on  a  alors 

G'(li)  =  0,  x<è,<x, 

G'(l2)  =  0,  X,<l2<X2 

4 


60  A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 

et  en  appliquant  encore  une  fois  le  théorème  pour  n  =  1 , 

On  peut  continuer  ainsi  et  l'on  voit  en  même  temps  que  dans  le 
cas  général  la  grandeur  ^  peut  être  supposée  différente  et  du  plus 
grand  et  du  plus  petit  des  nombres  x,  x^,  . . .,  Xn.  Les  conditions  qu'on 
doit  imposer  à  la  fonction  G  {z)  et  à  ses  dérivées ,  celles  d'être  continues 
et  dérivables,  se  déduisent  aisément  de  celles  qui  se  rapportent  au 
cas  où  n=  1. 

3.  La  preuve  de  la  formule  (1)  peut  maintenant  être  donnée.  C'est 
la  suivante- 

Pour  simplifier,  je  désigne  par  F  (x)  le  polynôme  d'interpolation  de 
Lagrange;  donc 

Parmi  les  valeurs  x^,  x^y  . . .,  Xn  il  n'y  en  a  pas  deux  qui  sont  égales 
et  comme  les  fonctions  F  {x)  et  f{x)  prennent  les  mêmes  valeurs  pour 
x  =  X]^,  x  =  X2,  . . .,  x  =  Xn  et  que  nous  nous  proposons  de  trouver  une 
formule  générale  et  simple  qui  exprime  la  différence  f{x)  —  F{x),  nous 
pouvons,  sans  qu'il  en  resuite  aucun  inconvénient,  supposer  que  la 
valeur  de  x  ne  coïncide  pas  avec  une  des  valeurs  x^,  X2,  . . .,  Xn- 

Ceci  posé,  soit 

(4)  .     .     .     .    f{x)  —  F{x)-\-{x  —  x{){x  —  X2)...{x  —  Xn)Fl. 

La  valeur  de  B.  est  complètement  déterminée  par  cette  équation. 
Figurons-nous  pour  un  instant  que  les  grandeurs  x,  Xi,  . . .,  Xn  sont 
constantes,  tandis  que  z  représente  une  nouvelle  variable,  et  considérons 
la  fonction 

(5)  .     .     G{z)  =  -f{z)  +  F{z)-{-{z-x,){z  —  X2)...iz-Xn)n, 
dans  laquelle  R,  a  la  valeur  donnée  par  (4),  indépendante  de  z. 

Il  est  évident  alors  qu'on  n'a  pas  seulement 

Gc{x)  =  0, 
mais  aussi 

G(a;i)  =  0,        G{X2)  =  0,        ,        Gc{xn)  =  0, 

d'où  l'on  tire  à  l'aide  du  lemme  énoncé  au  n*^  2 
(6) G(«)(|)  =  0, 


A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE.  51 

OÙ  f  a  une  valeur  intermédiaire  entre  le  plus  grand  et  le  plus  petit 
des  nombres  x ,  a^.  . . . ,  Xn-  Mais  comme  F  (z)  est  en  z  du  degré  (w —  1) 
tout  au  plus,  cette  fonction  donne  zéro  lorsqu'on  dififérentie  n  fois  de 
suite  l'équation  (5)     On  trouve  donc 

QW  (z)  =  —fin)  (s)  -I-  1  .  2  .  3  . .  .  w  .  R. 
L'équation  (0)  donne  maintenant 

et  en  substituant  cette  valeur  dans  l'équation  (4)  on  obtient 

f{x)  =  Y  {X)  +  '^-^-Ifa  -  ^>  ;  ■  -^-^  -  ^'■'  fm  (^)  ; 

nous  avons  donc  trouvé  la  démonstration  de  la  formule  (1). 

4.  Lorsque ,  dans  la  formule  (2)  qui  maintenant  a  été  démontrée 
elle-aussi ,  on  laisse  tendre  vers  une  même  limite  X  tous  les  nombres 
x,x^,  .    .,  Xn,  toujours  différents  entre  eux,  il  s'ensuit  que 

n^)     ,    fi'-^i)    ,  ,    fM  \  _  1 


Outre  les  hypothèses  qui  doivent  être  faites  pour  que  les  formules 
(1)  et  (2)  soient  valables ,  il  faut  encore  que  dans  cette  dernière  for- 
mule f^^^{x)  soit  continue  pour  a;  =  X,  attendu  qu'il  est  impossible 
autrement  de  conclure  que  /("^  (|)  tend  vers  la  limite  f^^  (X)  lorsque  | 
tend  vers  X. 

Cette  formule  (7)  qui  donne  donc  dans  le  cas  où  la  fonction  f(v>  [x) 
est  continue  pour  x^=X.  une  définition  directe  et  générale  de  la 
^ième  dérivée  d'une  fonction  f{x),  n'a  pas  encore,  paraît-il,  été  démontrée 
aussi  généralement  que  nous  l'avons  fait  ici.  Elle  se  trouve,  il  est 
vrai,  dans  l'excellent  ouvrage  de  Lipschitsch,  Differential  und  Inte- 
gralrechnung ,  p.  204,  Form.  20,  mais  d'après  la  démonstration 
qu'en  donne  l'auteur  il  faut  supposer  que  les  grandeurs  x,  Xi^  . . .,  Xn 
ne  restent  pas  seulement  inégales  entre  elles  en  tendant  vers  la  limite 
X,  mais  qu'elles  satisfont  encore  à  d'autre  conditions  qui  ici  se  mon- 
trent superflues.  Consultez  l'ouvrage  cité  p.  203,  ligne  6  de- dessous. 
En  outre  l'auteur  a  supposé  qu'il  existe  une  dérivée  n  -\- 1''^'"'  finie  et 
continue.    C'est  là  encore  une  condition  qui  n'est  certainement  pas 


52  A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 

exigée  par  la  nature  des  choses,  et  après  que  Weierstrass  a  fait 
connaître  des  fonctions  continues  qui  n'ont  pas  de  dérivées,  rien  ne 
serait  plus  facile  que  de  trouver  des  fonctions  pour  lesquelles  la  for- 
mule (7)  est  valable,  sans  qu'il  puisse  être  question  d'une  dérivée 
n  -\- 1'®™®  de  ces  fonctions,  i) 

5.  L'analogie  entre  la  formule  (1)  et  le  théorème  de  Taylor  devient 
plus  évidente  encore  lorsqu'on  ne  donne  pas  au  polynôme  Y  {x)  la 
forme  élégante  et  symétrique  que  lui  donne  Lagrange,  mais  celle 
qui  se  trouve  chez  Newton  dans  le  troisième  Livre  des  Principia  à 
l'occasion  de  la  discussion  du  problème  des  comètes. 

La  formule  (1)  prend  alors  la  forme 

(8)     .     .     .    f{x)  =  K^-\-  A2{^  —  x^)-\-  k^{x  —  x^){x  —  x^)^... 

-\-  An{x  —  X^)  {x  —  Xc^  .  .  .  (x  ~  Xn-l)  -\- 
1    (^  —  X^)  [x         rCg)  •  •  ■  (^         ^»)  f(n)(t\ 

"^  1  .  2  .  3  . . .  w  '     ^^'' 


tÂy-t  «^o  •X'p  Jb 


Dans  cette  équation  on  a 

et  généralement 

(9) l    ^      fp'p{xô~^  (p'p{x^)'^"''^<p'p(Xpy 

I  cpp  (Z)  =  {Z  —  X^)  {Z—X2)...{Z  —  Xp). 

Newton  ne  donne  pas  explicitement  cette  formule  générale  pour  Ap, 
mais  il  fait  connaître  les  procédés  nécessaires  pour  calculer  succès- 


A,  =  ^ 


sivement  A^,  Ag, 

. . .  etc.    Ce  sont  les  suivants 

Ai  =  /-(Xi), 

^  _  Bi-Ai        ^   _  B^-Ao 

^           Xo  —  X-i^'^^            Xg—  X^    ' 

Bi^Z-C^r^), 

r>              Cl  —  Bi           ^               Cg  —  Bg 

Gi=f{x,)> 

P  _  Di  -  Cl 

^4          ^3 

^,  =  fM, 

1)     Voir  J.  Math.,  Berlin,  79,  p.  29  e.s.,  et  90,  p.  221. 


A   PROPOS   DE   LA    FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE.  53 

Si  l'on  fait  le  tableau  suivant  de  ces  grandeurs  dans  l'ordre  où  on 
les  trouve 


A2 
Bi  A3 

(10) /  B2  A^, 

Cl  Bq 


a 


Bi 


ce  calcul  s'accorde  entièrement  avec  celui  de  l'interpolation  ordinaire 
dans  le  cas  où  x^,  X2,  .  • .,  Xn  forment  une  progression  arithmétique, 
avec  cette  légère  différence  que  la  première,  la  deuxième,  la  troi- 
sième .  .  série  des  différences  sont  ici  divisées  respectivement  par 
les  facteurs  l  .{x^  —  Xi),  1  .  2  .  (rrg  —  xj^,  l .  2  .  3  .  (ajg  —  Xif  . . .  etc. 
On  a  d'après  la  formule  (2) 

^^  =  T72.3..'.(p-l)^"-"(^^)' 

où  ^p  a  une  valeur  intermédiaire  entre  le  plus  grand  et  le  plus  petit 
des  nombres  Xiy  x^,  • .  -,  Xp.  Si  dans  la  formule  (8)  on  laisse  tendre 
Xi,  0C2,  . . .,  Xn  vers  une  même  limite,  on  obtient  donc  immédiatement 
la  formule  de  Taylor  avec  la  formule  du  reste  de  Lagrange. 

6.     La  forme  newtonienne  du  polynôme  d'interpolation 

F  {x)  =  Al  -f  A2  (:zJ  —  x^)  -f  A3  (a;  —  x^)  [x  —  x^)-}-.    . 

-\-  An{x  —  X^)  {X  —  X2)  .  .  .  {X  —  Xn-l) 

a  encore  sur  celle  de  Lagrange  l'avantage  de  faire  voir  immédiate- 
ment quelle  est  la  forme  que  prend  F  {x)  lorsque  plusieurs  des  gran- 
deurs x^,  X2,  .  ■  -,  Xn  tendent  vers  une  même  limite  ou  sont  prises  égales 
entre  elles. 

En    effet,    lorsque   x^,  X2,  . . .,  Xp   tendent    vers  la  limite  X,    on  a 
d'après  les  équations  (9)  et  (7) 

(") "°'^^=1.2.3.^(p-l)^'^""<^) 

et  comme  toutes  les  grandeurs  du  tableau  (10)  sont  composées  de  la 
même  manière  que  Ap ,  on  peut  dans  ce  cas  former  immédiatement 


54  A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 

tout  le  tableau  (10).  En  effet,  on  voit  aisément  qu'il  suffit,  pour 
éviter  les  expressions  indéterminées  de  la  forme—-,  de  faire  suivre 

l'une  par  l'autre  sans  intervalle  celles  des  grandeurs  x^,  Xo,  • .  ,  Xn,  qui 
à  la  fin  seront  supposées  égales.  Pour  obtenir  le  tableau  entier,  il 
faut  ensuite  se  servir  de  la  formule  (11)  et  des  préceptes  de  Newton. 
Lorsque  p.  e.  les  grandeurs  x^,  X2,  . . .,  Xp  deviennent  toutes  égales  à  X, 
il  faut  supposer  connues  les  quantités 

^(X),^'(X),  ...,/(^-^)(X). 

Il  semble  bien  que  c'est  là  la  meilleure  méthode  pour  former  le 
polynôme  H  {x)  du  degré  le  moins  élevé  qui  satisfait  aux  conditions 
suivantes 


(12) 


l  H  (:r„)  =  /•  (Xn)  ,    H'  (Xn)  =f'{Xn), ,  H^»  "  '^  (Xn)  =  f^""^  "  '>  {Xn), 

ce  polynôme  E.{x)  est  du  degré  k — 1  tout  au  plus,  où 

^  =  «1   +  «2  +   •   •   •  «M- 

On  obtient,  en  suivant  la  méthode  décrite  plus  haut,  la  forme 
suivante  du  polynôme  B.{x) 

H {x)  =  A+B (x—x^)  +C [x—Xif  + . . .  +  L  {x—x^p  +  M {x—x^)"^  (x—  x,)-{-  . 

...-{-R{X  —  Xi)"»  (X  —  Xo)"*  ..  .{x  —  rCn-l)"»-  •  {x  —  Xn)""-'^ 

où  A,  B,  C,  . . .,  R  sont  des  constantes  qu'on  peut  déduire  immédiate- 
ment du  tableau  (10). 

7.  Il  existe  encore  une  expression  simple  pour  la  différence 
f(x)  —  B.{x),  et  comme  ceci  nous  conduit  à  une  généralisation  delà 
formule  (1) ,  nous  voulons  esquisser  rapidement  le  développement  de 
ce  calcul.  Après  ce  qui  précède  il  sera  inutile  de  mentionner  tout 
au  long  les  conditions  auxquelles  f{x)  doit  satisfaire. 

Il  faut  en  premier  lieu  généraliser  le  lemme  du  n^  2  et  cela  de  la 
manière  suivante  : 


A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE.  55 

Lorsqu'une  fonction  G  (z)  satisfait  aux  conditions 

G(a;)=::0,  G'(a:)=:0,  . . .,  G <"  - 1)  (a;)  =  0, 
G(2/)  =  0,  G'{y)  =  0,  ...,  G^^-i)(y)  =  0, 
G  iz)  =  0,       G'  (z)  =0,       . . .,         G<y  - 1)  (2)  =  0, 

dont  le  nombre  est 


«  +  /5  +  / 


on  a 


G("-i)(|)  =  0, 
où  I  est  une  grandeur  inférieure  à  la  plus  grande  et  supérieure  à  la 
plus  petite  des  grandeurs  différentes  x,  y,  z,  . . . 

Après  ce  qui  a  été  dit  au  n^  2 ,  il  paraît  superflu  de  s'arrêter  long- 
temps à  la  démonstration  de  ce  théorème.  On  peut  considérer  d'abord 
le  cas  où  le  plus  grand  des  nombres  a, /5, /,  . .  .  est  égal  à  2,  et 
prendre  ensuite  3,4,5,...  pour  le  plus  grand  de  ces  nombres. 

8.  Soit  maintenant  R(x)  le  polynôme  du  degré  k  —  1  tout  au  plus, 
qui  satisfait  aux  conditions  (12)  et  soit 

(13)     .     .     .  f{x)  =  E(x)-\-ix  —  x^Y^  ix  —  X2Y-  ...{X  —  XnY"  R. 

Alors,  si  l'on  suppose  la  grandeur  x  différente  de  x^,  x^,  ...,  Xn  la 
constante  R  est  complètement  déterminée  par  cette  équation.  Si  l'on 
considère  ensuite  la  fonction 

G  {z)  =  -riz)  4-  H(^)  +  (2r  -  x,r^  (z-x^r* ...  (0  -  Xn)""  R 
il  est  évident  qu'on  n'a  pas  seulement 

G(:i;)=:0, 
mais  aussi 

G(a:i)=:0,      G'{x{)  =  0,     ...,     (3t("^-'^\x{)  =  0, 
G(X2)  =  0,      G'ix^)  =  0,     ...,     G("-ï>(a;2)  =  0, 


G(^„)=:0,       G'(:r„)==0,     .  . .,     G^'--^^Xn)  =  0, 
et  par  conséquent 

GW(|)=:0. 

Mais  comme  H  (z)  est  du  degré  k  —  1  tout  au  plus ,  on  a 
G*  (^)  =  — /•('^)  (s)  +  1  .  2  .  3  . . .  A; .  R 


56  A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   d'INTERPOLATION   DE  LAGRANGE. 

et  enfin 


(14) 


R  = - fik)  (t) 

1.2.  3...  A;'     ^^^' 


Dans  ces  équations  la  grandeur  ^  a  une  valeur  intermédiaire  entre 
celle  du  plus  grand  et  du  plus  petit  des  nombres  x,  x^,  . . .,  Xr,. 

Cette  formule  comprend  comme  cas  particuliers  la  série  de  Taylor 
aussi  bien  que  la  formule  de  Lagrange,  y  compris  les  termes  qui 
expriment  les  restes. 

Dans  l'article  cité  Hermite  représente  pour  ce  cas  aussi  la  différence 
f{x)—  R{x)  à  l'aide  d'intégrales  définies. 

9.  Le  résultat  le  plus  général  qui  peut  être  obtenu  par  la  méthode  que 
nous  avons  développée  dans  ce  qui  précède ,  me  paraît  être  le  suivant. 

Supposons  que  les  expressions /"(rr)  et  H  {x)  conservent  la  signification 
qu'elles  avaient  aux  n^^  6 — 8.  Soit  en  outre  f^  [x)  une  nouvelle  fonction 
de  X  et  Hi  {x)  la  fonction  rationnelle  de  x  du  degré  k  —  1  tout  au  plus, 
qui  satisfait  aux  conditions  (12),  lorsqu'on  y  remplace  la  fonction 
f{x)  par  f-^  {x).  Soit  maintenant 
(15) /(a;)  =  H(a;)  +  R(A(:r)-H,(x)). 

Pour  que  la  valeur  de  R  soit  déterminée  sans  ambiguïté  par  cette 
équation  ,  il  faut  non  seulement  que  x  diffère  de  o^i,  o^g,  . . ..,  Xn,  mais 
en  outre  que  f^  {x)  —  H^  {x)  ne  s'annule  pas. 

Faisons  ces  hypothèses  et  soit 

G(^)  =  ^(2)-H(.)-R(A(s)-Hi(^0- 
Alors  on  a  non  seulement 

G(a;)  =  0, 
mais  aussi 

G(rr,)=0,         G'(a;i)=0,     ..,     G('"-i)(rrO  =0, 


G(a:n)  =  0,        Q,'{xn)=^Ç),     ....     G("«-^U^«)  =  0, 
et  par  conséquent ,  d'après  le  n^  7  , 

G^'^)  (I)  =  0. 
Mais  comme  les  expressions  H^'^^(0)et  H/'^'(2)sont  identiquement  nulles, 
on  a 


A   PROPOS   DE  LA   FORMULE  D'INTERPOLATION   DE  LAGRANGE.  57 

et  par  conséquent 


ou  bien 
(16)    .     . 


r{x)  =  R{x)  +  (f,{x)-U,{x)) 


Cette  formule  générale  se  transforme  immédiatement  dans  la  for- 
mule (14)  lorsqu'on  prend 

Mx)  =  a^. 
En  effet ,  on  a  alors 

f^l^  {x)=l.2.'S...k 
et ,  comme  on  peut  le  voir  immédiatement , 

A  (X)  -  Hi  (X)  =  {X  —  X^y^{x  —  X^y*  ...{X  —  Xn)"'. 


POSTSCRIPTUM. 

On  peut  démontrer  immédiatement  de  la  façon  suivante  qu'il  existe 
toujours  une  et  une  seule  fonction  H  {x)  qui  satisfait  aux  conditions 
(12)  et  qui  est  en  x  du  degré  k  —  1  tout  au  plus. 

Soit 

H  (x)  ^  «Q  -J-  «1  -'^  +  0^2^^  -{- . .  .-\-ak-iX^-^. 
Pour  déterminer  les  k  grandeurs  inconnues  Qq,  a^,  . . .,  ak-i  on  a  alors 
les  k  équations  linéaires  suivantes 

|Oo  +  ^iai  +  ^i^«2  + -{-xi-'^ak-\=f  (Xi) 

la^-^  2x^00  + -\-{k—l)x'^-"-ak-i=riXi) 

1.2.a2  +  .    .    .     .     -\-ik—l){k-2)x'l-^ak-i=f"ix,) 


(A)  .  .  ^(a^_i)!a„,_i+...  +  (A;-l)(fe  — 2)...(A:  — ai+Do^f-^-aA-i^ 

=  /•(">- ^M^à) 

«0  +  ^2 «1  +  ^2''^ «2  + -\-x^-^ak-i=f  {Xz) 

l.ai  +  2a;202  + -\-{k—l)x^^-^ak-i=r'ix^ 


Le  théorème  qu'il  s'agit  de  démontrer  consiste  dans  ceci,  il  est 
toujours  possible  de  satisfaire  à  ce  système  d'équations  par  un  seul 
système  de  valeurs  Qq,  a^,  . . .,  ak-v 


58 


A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D  INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 


On  peut  remarquer  d'abord  que  le  système  (A)  n'admet  jamais  plus 
d'une  seule  solution,  car  s'il  pouvait  y  avoir  p.  e.  deux  solutions  on 
aurait  deux  fonctions  différentes  G  (x)  et  H  (x)  satisfaisant  l'une  et 
l'autre  aux  conditions  (12)  et  qui  seraient  l'une  et  l'autre  du  degré 
k  —  1  tout  au  plus.  Or,  cela  est  impossible,  car  de  ces  équations  (12) 
il  résulterait  que  la  différence 

G{x)  —  B.  (x) 
est  algébriquement  divisible  par  l'expression  du  degré  k 

(x  —  X{}"'  {x  —  X2)"*  .  .  .{x  —  XnY"- 

Il  est  évident  en  second  lieu  que  les  valeurs 

«0  =  0,     ai  =  0,     02  =  0,    . . .,    ak-i  =  0 

satisfont  aux  équations  (A),  aussitôt  que  les  seconds  membres  de  ces 
équations  sont  égalés  à  zéro;  et  d'après  ce  qui  précède  c'est  là 
l'unique  solution  en  ce  cas. 

La  théorie  des  équations  linéaires  nous  conduit  immédiatement  à 
cette  conclusion ,  que  le  déterminant  du  système  d'équations  (A)  n'est 
pas  nul.  En  effet,  d'après  cette  théorie  on  peut,  aussitôt  que  ce 
déterminant  est  nul ,  satisfaire  aux  équations  (A) ,  après  avoir  remplacé 
partout  les  seconds  membres  par  zéro,  par  un  système  de  valeurs 
ao,  %,  ...,«*-!,  qui  ne  sont  pas  toutes  nulles  ce  qui  serait  contraire 
à  ce  que  nous  avons  démontré  plus  haut 

Et  de  ce  que  le  déterminant  du  système  d'équations  (A)  n'est  pas 
nul ,  il  résulte  immédiatement  qu'on  peut  toujours ,  lorsque  les  seconds 
membres  ont  de  valeurs  arbitraires,  satisfaire  à  ce  système  d'équations 
par  un  seul  système  de  valeurs  Œq,  a^,  . . .,  ak-i. 

D'ailleurs  on  peut  aisément  indiquer  la  valeur  de  ce  déterminant. 

A  cet  effet  on  peut  partir  de  la  formule  connue 


(6  —  a)  (c  —  a)  (d  —  a) . .  .{q  —  a) 

ic  —  b){d  —  b),..iq—b) 

{d—  c)...{q—  c) 


1 

a 

a2    . 

.    a'^-i 

1 

h 

62     . 

.     6*-i 

1 

c 

C2       . 

.     c^-i 

1 

P 

P'       . 

. .    p'^-i 

1 

q 

q'    . 

.     s*-^ 

iq—p) 


A    PROPOS   DE  LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE  LAGRANGE. 


59 


OÙ  les  oj  premières  des  grandeurs  a,  6,  c,  .  ..,  ^9,  q  tendront  à  la  fin 
vers  la  limite  x^,  les  Og  grandeurs  qui  suivent  vers  la  limite  iCg,  etc. 
Il  faut  transformer  convenablement  les  lignes  de  ce  déterminant,  en 
les  divisant  par  les  facteurs  qui  s'annulent  à  la  fin  et  en  appliquant 
à  la  limite  la  formule  (7).  On  obtient  ainsi  pour  le  déterminant  du 
système  d'équations  (A)  la  valeur  suivante 

Ô  !  1  !  2  ! ...  (a^  —  1)  !  (0:3  —  x^)"^"*  {x^  —  x^)"^"^  ...{xn  —  rCi)"»"» 
0  !  1  !  2  ! ...  (ag—  1)  !  (^^3  —  rrg) ««"» . . .  {xn  —  x,y*''n 


0!  l!2!...(a„— 1)! 


La  suite  des  opérations  est  suffisamment  évidente  d'après  la  con- 
sidération d'un  cas  particulier,  celui  où 


Ici  on  trouve 


A;=:5,  w  =  2,  a^  =  3,  02  =  2. 


1  a  a^  a^  a* 

1  6  62  63  54 

\  c  ê  (?  à 

\  d  d?  d^  d* 

l  e  b^  e^  e* 


1  a  a^  a^  a* 

^0  ^1  h  h  h 

Uq  Ml  W9  M3  w^ 

l  d  d^  d^  d^ 

Vo  Vi  Vr,  Vg  Vi 


X  (6  —  a)  (c  —  a)  {c  —  6)  (e  —  d) 


où 


'■"a  — 6^6  — a' 


Vr  = 


Vr  = 


(a  — 6)(a  — C)   '   (6  — a)(6  — c)   '   (c  — a)(c  — 6) 


d  —  e  '  c  —  d 

(r  =  0,  1,  2,  3,  4) 


60 


A   PROPOS   DE   LA   FORMULE   D'INTERPOLATION   DE   LAGRANGE. 


Par  conséquent  on  a 


a 
h 

d 

Vi 


Ma    t 


a* 


=  {d  —  a)id  —  b)  (d  —  c) 
(e  —  a)  {e  —  h)  {e  —  c) 


et  en  prenant 


lira  a  =  lim  6  =  lim  c  =  x^ 
lira  e  =  \imd  =  X2i 
on  trouve  maintenant  à  l'aide  de  la  formule  (7) 


Xi 

1 
0 

X2 
1 


x{' 

2 

2Xo 


^1 


Xi' 


2.3  a;i    SÂx^^ 
3x2^      4.x^ 


=  2{x2-x{f. 


(Amsterdam,   Nieuw  Arch.  Wisk  ,  IX,    1882,   106  — m.) 


Eenige  opmerkingen  omtrent  de  differentiaalquotiënten 
van  eene  functie  van  één  veranderlijke. 

Is  eene  functie  f{x)  voor  aile  waarden  van  x,  a^x^b,  gegeven,  en 
voor  al  deze  waarden  van  x  differentieerbaar,  dan  is 

(A) '-^^^  =  ni). 

{a<$<b) 
Hieruit  volgt,  wanneer  a  en  6  tôt  een  limiet  X  convergeeren,  en 
/■'  {x)  continu  is  voor  x  =  X, 

(B) Limfc{W^^,(X). 

Dat  voor  de  geldigheid  van  deze  formule  (B)  de  voorwaarde,  dat 
f'{x)  voor  a;  =  X  continu  is,  noodzakelijk  is,  blijkt  uit  het  volgende 
voorbeeld.     Zij  f{0)  =  0  en  voor  x^O 

f(x)  =  a;2  008^^2 

De  functie  f{x)  is  dan  continu  en  differentieerbaar  voor  aile 
waarden  van  x;  in  het  bijzonder  is  f'{0)=:0.  Daarentegen  is/''(a;) 
niet  overal  continu,  en  namelijk  discontinu  voor  x  =  0. 

Zij  nu  n  een  geheel  positief  getal ,  en 

Pn=r/-,  riPn)  =  {-ir^, 

V  n  w 

dan  volgt 

f(Pn)-f(Pn^ù  ^ ,_ ^y,  Ul^n^  ^  h'^Tl)  (y-^ K^^ipi). 
Pn— i>i.  +  i  V'n  +  1   '   '      n     / 


62       DIFFERENTIAALQUOTIËNTEN  V.  EENE  FUNCTIE  V.  ÉÉN  VERANDERLIJKE. 

Neemt  nu  n  in  't  oneindige  toe  ,  dan  convergeert  p„  tôt  de  limiet  nul, 
en  toch  convergeert 

f{Pn)—f{Pn  +  l) 
Pn—Pn  +  1 

niet  tôt  de  waarde  /"'  (0)  =  0. 

Men  overtuigt  zich  zelfs  gemakkelijk  er  van ,  dat  hoe  klein  een 
positief  getal  h  ook  gegeven  is,  men  steeds  twee  positieve  getallen 
p  en  q,  beide  kleiner  dan  h ,  kan  bepalen ,  zoodanig  dat 

fip)-m 
P  —  Q. 

eene  willekeurig  voorgeschreven  waarde  aanneemt.  Er  kan  dus  geen 
sprake  zijn  van  de  convergentie  van  deze  uitdrukking  tôt  eene  be- 
paalde  limiet. 

Wordt  dus  omtrent  de  wijze,  waarop  a  en  ô  tôt  hun  limiet  X 
convergeeren ,  niets  anders  bepaaid,  dan  is  de  àangegeven  voor- 
waarde,  dat  f  [x)  voor  a?  =  X  continu  is,  noodzakelijk  voor  de  gel- 
digheid  van  (B). 

Zoodra  éditer  vastgesteld  wordt,  dat  a  en  6  zoodanig  tôt  hun 
limiet  X  convergeeren,  dat  X  steeds  tusschen  a  en  6  blijft,  of  ten 
minste  niet  buiten  het  interval  a ,  6  valt ,  dan  geldt  de  formule  (B) 
reeds,  zoodra  slechts  f{x)  voor  x=^X.  een  eindig  differentiaalquotiënt 
f  (X)  heeft.  Het  is  dan  zelfs  niet  noodig,  -dat  f{x)  voor  andere  waarden 
van  X  differentieerbaar  is. 

Om  dit  te  bewijzen  heeft  men  niet  van  (A)  uit  te  gaan,  welke 
formule  de  differentieerbaarheid  van  f{x)  voor  aile  waarden  a^x^b 
onderstelt ,  maar  men  kan  uitgaan  van  de  identiteit 

f(b)-na)  ^  nh)-f{X)  -\-_fCL)  -fia) 
b—a  6— X+X— a 

Ligt  nu  X  in  het  interval  a ,  b ,  dan  hebben  b  —  X  en  X  —  a  het- 
zelfde  teeken,  waaruit  volgt  dat 

f{h)-f{a) 
b  —  a 
ligt  tusschen 

b—X  X-a      ' 


DIFFERENTIAALQUOTIËNTEN  V.  EENE  FUNCTIE  V.  ÉÉN  VERANDERLIJKE.       63 

welke  beide  waarden  volgens  de  onderstelling,  dat  /"(a;)  voor  a;  =  X 
een  eindig  differentiaalquotiént  heeft ,  tôt  f(X)  convergeeren  ;  derhalve 

ook  '-^-^~^'^^.  Het  is  duidelijk,  dat  ao(b  ook  gelijkXmogen  worden. 

Als  een  voorbeeld  kande  functie  f(x)  dienen,  bepaald  door  /"(O)  =  0  en , 
voor  X  ^  0,  door  f(x)  =  +  x^  waarin  het  bovenste  of  onderste  teeken 
te  nemen  is,  naargelan^^  x  meetbaar  of  oumeetbaar  is.  Deze  functie 
heeft  alleen  voor  x^O  een  differcntiaalquotiënt ,  waarvan  de  waarde 
door  de  formide  (B)  gevonden  kan  worden ,  zoolang  nul  niet  buiten  het 
interval  a  ,  b  valt. 

De  formule  (A)  vormt  een  bijzonder  geval  van  de  volgende  meer 
algemeene,  waarvan  ik  het  bewijs  elders^)  gegeven  heb. 

Zij 

r  (z)  =  iz  —  x{)  {z  —  0^2) . . .  (2  —  Xn  +  1), 

(X^<X2<X^..  .<Xn<  ^n  +  l) 

laten  f{x),f'(x),f"{x),  ...,  f'-"-'^Ux)  continu  zijn  voor  aile  waarden 
van  X,  Xi^x^Xn  +  i,  terwijl  voor  deze  zelfde  waarden  f^**-^^{x)  een 
eindig  differentiaalquotiënt  /"W  (x)  heeft  ;  dan  is 

p  =  n-t- 1   j./       \  -I 

(AA)    ...  V  •  --^-^—  — ^—  /"(")  iè). 

^    ^  f^^    r'ixp)      1.2.S...n'      ^^^ 

{X^<  ^  <  Xn  +  1) 

Hieruit  volgt,  wanneer  x^^,  X2,  . . .,  Xn.+  i  tôt  eene  gemeenschappe- 
lijke  limiet  X  convergeeren ,  en  bovendien  nog  /"(">  (x)  voor  x  =  X 
continu  is, 

p  =  n  +  l 

r'{xp)~1.2.S 


(BB) "l:'M=T-w\--nr'^^)- 


Wij  iagen  reeds  boven  in  het  bijzonder  geval  n  =  l ,  dat  in  het 
algemeen  de  voorwaarde  omtrent  de  continuiteit  van  f^**^{x)  nood- 
zakelijk  is. 

Wanneer  echter  ondersteld  wordt  dat  %  en  Xn  +  i  bij  hunne  conver- 
gentie  tôt  X  steeds  X  insluiten ,  of  ten  minste  dat  X  niet  buiten  het 
interval  x^,  x„  +  i  valt ,  dan  geldt  de  formule  (BB)  in  veel  wijder  om- 


1)    Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet.,  1«  sect.,  sér.  2,  17,  1882. 


64       DIFFERENTIAALQUOTIËNTEN  V.  EENE  FUNCTIE  V.  ÉÉN  VERANDERLIJKE. 

vang;  en  wel  is  het  dan  voldoende ,  dat /'("-^'(n;)  voor  de  bijzondere 
waarde  x  =  X  een  eindig  differentiaalquotiënt  /"'">  (X)  =  /(;  heeft.  Het 
is  zelfs  niet  noodig,  dat  f^"-'^^{x)  voor  andere  waarden  van  x  differen- 
tieerbaar  is,  laat  staan  dan  een  continu  differentiaalquotiënt  heeft, 
zooals  boven  ondersteld  moest  worden. 

Het  bewijs  hiervan,  dat  het  eigenlijke  doel  van  deze  mededeeling 
uitmaakt ,  kan  aldus  gevoerd  worden. 

Zij 

dan  zijn  ook 

(p{x),   rp'ix),   ...,   cp(^-^\x), 

volkomen  bepaald,  en  «^("-^(a;)  heeft  voor  rr  =  X  een  eindig  differen- 
tiaalquotiënt  99(")(X)  =  0.    In  het  voorbijgaan  zij   opgemerkt,  dat  uit 
de  onderstelling ,  voor  x=^'X.  is  /("-  ^^  {x)  dififerentieerbaar ,  reeds  volgt, 
j(n-i)  (^x)  is  voor  rr  =  X  continu. 
Ik  stel  nu 

p  {z)  =  {Z  —  X^)  {Z  —  X^...{Z  —  Xn), 

q{z)  =  {z  —  x^{z  —  x^)..  .{z  —  Xn  +  \), 

dan  is  volgens  (AA) ,  wanneer  men  in  deze  formule  n  door  n  —  1 
vervangt , 

f^^V'K^v)       1.2.B...(n-l)^         ^'^' 
(rTi  <  |<  a;„) , 

p=n+l        .V  . 

V     -^^1==:. ^ 9.(n-l)(.) 

2^^^    q'{x,)        i.2.^...{n-\f  ^'^^' 

(X2<   r]  <    Xn-^l) 

en -wel  vereischen  deze  formules  geenerlei  onderstelling  omirent  de 
differentieerbaarheid  van  9?("-d(^). 

Door  aftrekking  en  deeling  door  Xn  +  i  — x^  volgt  nu 

^^    r'{xp)       1.2.3...  (w  —  1)  I  Xn  +  i  —  x^ 

Voor  de  rechts  tusschen  accoladen  geplaatste  uitdrukking  kan 
geschreven  worden 


DIFFERENTIAALQUOTIÊNTEN  V.  EENE  FUNCTIE  V.  ÉEN  VERANDERLIJKE.       65 

Un+i  — a;J  ï?  — X  'U„  +  i  — a;J  X  — ^ 

Daar  i  en  r]  binnen  het  interval  x^,  Xn  +  i  Hggen,  en  X  ten  minste 
niet  buiten  dit  interval  ligt ,  zoo  zijn 

n—X  X— ^ 

'  en 


Xn  + 1         ^i  ^n  + 1         ^1 

volstrekt  genomen,  kleiner  dan  één  Verder  volgt  uit  de  onderstelling, 
dat  93("-^)(a;)  voor  x=X  een  eindig  differentiaalquotiënt  99W{X)  =  0 
heeft,  dat 

y(n-l)(^)_y(n-l)(X)  y(n-l)(X)—  y(»-l)(|) 

^-X  ^"  x-i 

tôt  de  limiet  nul  convergeeren ,  wanneer  x^,  X2,  . . .,  Xn  +  i  allen  tôt  hun 
limiet  X  convergeeren.    Dus  volgt  ten  slotte 

of,  daar 


was  en  men  identiek  heeft 


j»  =  n4-l 


rr" 


^   r'(aJp)~"1.2.3...w      1.2.3...n' 

waarmee  het  bedoelde  bewijs  geleverd  is. 

Men  kan  zeggen,  dat  deze  formule  altijd  geldt,  zoodra  slechts/'(")(X) 
eene  bepaalde  beteekenis  heeft,  want  dit  vordert  reeds  vanzelf,  dat 
^(n-i)^^^  in  de  nabijheid  van  x=:X  overal  eene  eindige  en  continu 
veranderlijke  waarde  heeft;  evenzoo  wat  f^^-^^x),  f^^-^Hx),  ...  betreft. 

Maar  omgekeerd  kan  niet  bevveerd  worden,  dat  altijd   wanneer 


"-  Z  ^ 


p  =  i 


r'  ixp) 


eene  bepaalde  eindige  waarde  heeft ,  deze  waarde  =  t^^o ^s.    Want 

het   kan  zeer  wel  gebeuren ,   dat  toch  nog  in  dit  geval  /"^"KX)  niet 

5 


66       DIFFERENTIAALQUOTIËNTEN  V.  EENE  FUNCTIE  V.  EEN  VERANDERLIJKE. 

bestaat.  Dit  blijkt,  wanneer  men  bedenkt ,  dat  door  verandering  van 
de  waarde  van  f{x)  voor  a;  =  X  de  bovenstaande  uitdrukking  niet  van 
waarde  verandert,  zoolang  geen  der  waarden  aj^,  Xg  ...,  Xn-^i  gelijk 
aan  X  is. 

Ligt  X  buiten  het  interval  a^^,  a;„+i ,  dan  behoeven 

»7  — X              X-l 
— ^ en    , 

X^ — Xn-\-\  ^1        3Cn-{-\ 

g^ç^n  echte  breuken  meer  te  zijn ,  en  deze  omstandigheid  belet  dan 
het  bewijs  ten  einde  te  voeren.  Maar  wij  zagen  reeds  door  een  voor- 
beeld ,  dat  in  dit  geval  omtrent  f^'^-^x)  verdere  onderstellingen  noodig 
zijn,  namelijk,  dat  in  het  algemeen  /"("'(a;)  bestaat  en  voor  a;  =  X 
continu  is. 


V. 


(Amsterdam,   Nieuw  Arch.  Wisk. ,  IX,    1882,    106— m. 
(traduction) 


Quelques  remarques  à  propos  des  dérivées  d'une  fonction 
d'une  seule  variable. 

Lorsqu'une  fonction  f  {x)  est  donnée  pour  toutes  les  valeurs  de  x 
pour  lesquelles  a^x^h,  et  qu'elle  peut  être  différentiée  pour  toutes 
ces  valeurs  de  a;,  on  a 

(A) ^-^-^'=r(«. 

(a  <  ^  <  6) 
Il  s'ensuit  que  lorsque  a  et  6  tendent  vers  une  limite  X  et  que  la 
fonction  f  {x)  est  continue  pour  a;=:X, 

(B) iim«^-a^=r(x). 

L'exemple  suivant  fait  voir  que  la  condition,  d'après  laquelle  la 
fonction  f  {x)  est  continue  pour  a;  =  X,  doit  nécessairement  être 
remplie  pour  que  la  formule  (B)  soit  valable. 

Exemple.     Soit  f{x)  =  0,  et  pour  x^O 

La  fonction  f{x)  est  alors  continue  et  peut  être  différentiée  pour 
toutes  les  valeurs  de  x.  On  a  en  particulier  f  (0)  =  0  La  fonction 
f  {x)  par  contre  n'est  pas  continue  partout:  elle  est  notamment  dis- 
continue pour  rc  =  0. 

Prenons  maintenant  un  nombre  n  entier  et  positif,  et  soit 

vn  " 


68  DÉRIVÉES   d'une   FONCTION   d'UNE   SEULE   VARIABLE. 

il  s'ensuit  que 

Lorsque  n  tend  vers  l'infini,  pn  converge  vers  la  limite  zéro;  cepen- 
dant l'expression 

f{Pn)—f{Pn  +  \) 
Pn—Pn  +  l 

ne  tend  pas  vers  la  valeur  f  (0)  =:  0. 

On  se  convainc  même  aisémenc  de  ce  que,  quelque  petit  que  soit 
un  nombre  donné  h,  on  peut  toujours  trouver  deux  nombres  positifs 
p  et  q,  inférieurs  à  /î,  tels  que  l'expression 

f{v)  -  nq) 

P  —  Q 
prend  une  valeur  quelconque  donnée.    Il  ne  peut  donc  être  question 
d'une  convergence  de  cette  expression  vers  une  limite  déterminée. 

Nous  avons  dit  que  la  condition  nommée,  d'après  laquelle  la  fonction 
f'{x)  est  continue  pour  x=:X,  doit  nécessairement  être  remplie  pour 
que  la  formule  (B)  soit  valable,  dans  l'hypothèse  où  la  loi  suivant 
laquelle  a  et  6  tendent  vers  leur  limite  X  est  inconnue. 

Mais  dès  qu'on  admet  que  a  et  6  tendent  vers  leur  limite  X  de  telle 
manière  que  X  reste  constamment  entre  a  et  6 ,  ou  du  moins  ne  tombe 
pas  en  dehors  de  l'intervalle  a,  6,  la  formule  (B)  est  déjà  valable  si 
f{x)  a  pour  x  =  X  une  dérivée  finie  /"(X)  Dans  ce  cas  il  n'est  pas  même 
nécessaire  que  f{x)  possède  une  dérivée  pour  d'autres  valeurs  de  x. 

Pour  le  démontrer  il  n'est  pas  nécessaire  de  partir  de  (A) ,  formule 
qui  suppose  que  la  fonction  f{x)  peut  être  différentiée  pour  toutes  les 
valeurs  de  x  pour  lesquelles  a^x  ^b,  on  peut  agir  directement 
comme  suit. 

Nous  avons 

f(b)-r(a)_r{b)-r(x)+rm-na) 

b—a  b—X+X—a 

Lorsque  la  valeur  de  X  est  située  dans  l'intervalle  a ,  b,  les  ex- 
pressions b  —  X  et  X  —  a  ont  le  même  signe  ;  il  s'ensuit  que 

m- m 


DÉRIVÉES   d'une   FONCTION   D'UNE   SEULE   VARIABLE.  69 

a  une  valeur  intermédiaire  entre 

b  —  X  X  —  a      ' 

deux  expressions  qui  tendent  vers  f  (X)  dans  l'hypothèse  que  f{x)  a 

pour  x  =  X.  une  dérivée  finie  ;  il  en  est  donc  de  même  pour  -^ ^^• 

Il  est  évident  que  les  grandeurs  a  et  6  peuvent  aussi,  l'une  ou  l'autre, 
devenir  égales  à  X. 

Nous  pouvons  prendre  pour  exemple  la  fonction /(a?),  déterminée 
par  f{0)  =  0  et  par  f{x)  =  +  x^  pour  x^O.  Il  faut  prendre  le  signe 
supérieur  ou  le  signe  inférieur  selon  que  x  est  rationnel  ou  non. 
Cette  fonction  ne  possède  une  dérivée  que  pour  a;  =  0,  dérivée  dont 
on  peut  trouver  la  valeur  par  la  formule  (B) ,  tant  que  zéro  ne  tombe 
pas  en  dehors  de  l'intervalle  a,  b. 

La  formule  (A)  constitue  un  cas  particulier  de  la  formule  suivante 
plus  générale,  dont  j'ai  donné  la  démonstration  ailleurs.^) 

Soit 

r  [Z)  =  {Z  —  X^)  {Z  —  Xg)  ...{z  —  Xn  +  l)i 
{X-^  <X2<X^.  .  .<Xn<  Xn  +  \) 

et  supposons  les  fonctions  f{x)^  f  {x),f"  {x),  . .  .^  f^^-~^^{x)  continues 
pour  toutes  les  valeurs  de  x  pour  lesquelles  x^^'^x'^Xn^ri  tandis  que 
^(n-i)(^)  a  pour  ces  mêmes  valeurs  une  dérivée  finie  f^'^^{x).  Nous 
avons  alors 

Il  s'ensuit  que  lorsque  x^,  X2,  ...,  Xn  +  i  tendent  vers  une  limite 
commune  X  et  que  de  plus  la  fonction  f^^^{x)  est  continue  pour  x  =  X, 
on  a 


1)    Amsterdam ,  Versl.  K.  Akad.  Wet. ,  l»  sect.,  sér.  2,  17. 


70  DÉRIVÉES   d'une   FONCTION   D'UNE  SEULE   VARIABLE. 

Nous  avons  déjà  vu  plus  haut  dans  le  cas  particulier  w=  1  qu'en 
général  la  condition  relative  à  la  continuité  de  /"(")  (x)  est  nécessaire. 

Mais  si  l'on  suppose  qu'en  convergeant  vers  X  les  grandeurs  x^  et 
Xn  +  i  sont  l'une  supérieure  l'autre  inférieure  à  X  ou  du  moins  que  X 
ne  tombe  pas  en  dehors  de  l'intervalle  x^ ,  Xn  +  i,  la  formule  (BB)  a 
une  signification  bien  plus  générale:  il  suffit  alors  pour  qu'elle  soit 
valable  que  la  fonction  /"^"-^'(rr)  ait  pour  la  valeur  particulière  x  =  X 
une  dérivée  finie  /"("'  (X)  =  k  11  n'est  pas  même  nécessaire  que  Z"^"  -  ^^  {x) 
ait  une  dérivée  pour  d'autres  valeurs  de  x,  moins  encore  que  cette 
fonction  ait  une  dérivée  continue,  comme  nous  devions  le  supposer 
plus  haut. 

La  preuve  de  cette  affirmation  qui  constitue  le  but  spécial  de  cette 
communication,  peut  être  donnée  comme  suit. 

Soit 

alors 

(p{x),  <p' {x),  . . .,  (p^^'-^^x) 

sont  elles  aussi  complètement  déterminées  et  (p'^^-^^x)  possède  pour 
x  =  X  une  dérivée  finie  95<")(X)  =  0.  Je  remarque  en  passant  que 
l'hypothèse  d'après  laquelle  f^''-^^{x)  peut  être  différentiée  pour  ic=:X, 
permet  déjà  de  conclure  que  la  fonction /("-^^(a;)  est  continue  pour  a:  =  X. 
Je  pose  maintenant 

p  (z)  =  {z  —  x^)  {z  —  x^)...{z  —  Xn)  , 

q{z)  =  {z~X^){z  —  X^)...{z  —  Xn->rl)- 

On  a  alors  d'après  la  formule  (AA),  lorsqu'on  y  remplace  n  par  w—  1, 

y^pM  ^ 1 („ _  1) ,,. 


•^^p'ixp)        1.2.3...(n— 1) 

{X^  <  |<  Xn) 


:n  +  l 


(pjXp)   _  1 

^^2     q'ixp)       1.2.3...(w-l) 

{X2<  t]<  Xn+l) 


Ai    q'{x„)       1.2.3...(w  — 1)^         ^'^^' 


et  ces  formules  n'exigent  aucune  hypothèse  relative  à  la  possibilité  de 
dériver  la  fonction  (^^^-i)  (x). 


DÉRIVÉES   d'une   FONCTION   D'UNE   SEULE   VARIABLE.  71 

On  trouve  maintenant  en  soustrayant  et  en  divisant  par  Xn  +  x  —  x^^ 


)       1.2.3...(w~l)  (  rcn+i-xi 

L'expression  entre  parenthèses  qui  figure  au  second  membre  peut 
être  remplacée  par 

/      ^-X      \   <fM  -l)(,y)  — y(n-l)(X)         /      X  — ^      \     y(n  -  D  (X)  -  y'"  -  1)  (|) 

U„  +  i  — rcj  î;  — X  ""Un+i  — o^i/  "X  — I 

Comme  les  grandeurs  ^  et  77  sont  situées  dans  l'intervalle  rr^ ,  rcn  +  i , 
et  que  X  n'est  certainement  pas  en-dehors  de  cet  intervalle,  les  ex- 
pressions 


sont,  en  valeur  absolue,  inférieures  à  l'unité.  De  plus  l'hypothèse 
d'après  laquelle  (f^^-'^^{x)  possède  pour  a;  =  X  une  dérivée  finie 
9("'(X)==0,  nous  permet  de  conclure  que  les  expressions 

ç,(n-l)(^)_y(n-l)(X)  y(n-l)(X)  — y(n-l)(^) 

»7-X  ^^  X-^ 

convergent  vers  la  limite  zéro,  lorsque  les  grandeurs  Xj,  o-g,  . . .,  x„+i 
tendent  toutes  vers  leur  limite  X.    On  trouve  donc  enfin 


p  =  n  +  l 


fp{Xp) 


mais,  comme  on  a 
et,  identiquement 

on  peut  écrire 


lim    V    ^^,  =  0, 


9.(0;)= /-(a:)  * 


1.2.3..,w 


p-^   i''{Xp)      1.2. 3. ..w       1.2.3...n 

Nous  avons  donné  ainsi  la  démonstration  dont  nous  parlions. 

On  peut  dire  que  cette  formule  est  valable  dans  tous  les  cas  où 
/"'"'(X)  a  une  signification  bien  déterminée;  car  il  en  résulte  que  la 


72  DÉRIVÉES   d'une   FONCTION   D'UNE   SEULE   VARIABLE. 

fonction  /("-i)  (x)  a  alors  partout  dans  le  voisinage  de  rr  =  X  une  valeur 
finie  et  continue,  et  qu'il  en  est  de  même  pour  /^("  -2)  (a;),  f(n-^'>  (x), . . .  etc. 
Mais  on  ne  peut  pas  affirmer  réciproquement  que  lorsque 

f{Xp) 


^^   Z    p 


p  =  l  (^P) 

a  une  valeur  finie  déterminée,  cette  valeur  est  7-5-^ Car  il  peut 

X  .  Z  .0  .  .  .fl 

fort  bien  arriver  que  même  alors  /'<")(X)  n'existe  pas.  On  le  voit  en 
remarquant  que  lorsqu'on  substitue  x  =  X  dans  f{x)  l'expression  écrite 
ci-dessus  garde  la  même  valeur,  tant  qu'aucune  des  grandeurs 
x^,  x^, . . .,  Xn+i  n'est  égale  à  X. 

Lorsque  X  est  en- dehors  de  l'intervalle  x^,  Xn  +  i,  les  expressions 
,-X     ^^      X-l 


X^        ^M+1  ^1        ^n-j-l 

ne  sont  pas  nécessairement  des  fractions  inférieures  à  l'unité,  et  cette 
circonstance,  lorsqu'elle  se  présente,  nous  empêche  de  conduire 
la  démonstration  à  sa  fin.  Mais  nous  avons  déjà  vu  par  un  exemple 
que  dans  ce  cas  de  nouvelles  hypothèses  relatives  à  f^^-'^^x)  sont 
nécessaires:  il  faut  supposer  alors  en  général  que  /''"^(x)  existe  et  que 
cette  fonction  est  continue  pour  x  =  X. 


VI. 

(Amsterdam,   Nieuw  Arch.  Wisk.,  IX,  1882,  98—106.) 


Over  eenige  theorema's  omirent  oneindige  reeksen. 

1.  In  het  SQ"''  deel  van  het  Journal  fur  die  reine  und  angewandte 
Mathematik,  p.  242—244,  geeft  de  heer  G.  Frobenius  in  een  kort 
opstel ,  Cher  die  Leibnizsche  Reihe ,  een  theorema ,  dat  aldaar  ten 
slotte  onder  den  volgenden  vorm  uitgesproken  wordt. 

„Ist  s„  eine  von  n  abhângige  Grosse,  und  nâhert  sich 

n 
bei  wachsendem  n  einer  bestimmten  endlichen  Grenze,  so  nâhert  sich 

(1  —  x)  (Sq  +  s^x  +  S2X^  +  s^afi  +  . . .) 
falls  X  bestandig  zunehmend  gegen  Eins  convergirt,  derselben  Grenze." 
Dit  theorema  vertoont  eenige  analogie  met  een  ander,  dat  mij  sedert 
lang  bekend  was  en  waarvan  de  waarheid,  naar  het  mij  toeschijnt, 
bij  eenig  nadenken  van  zelf  duidelijk  is;  reden,  waarom  ik  indertijd 
het  volledig  uitwerken  van  een  streng  bewijs  naliet.  Het  stukje  van 
den  heer  Frobenius  geeft  mij  nu  echter  aanleiding,  het  hierop  be- 
trekking  hebbende  eenigzins  te  ontwikkelen,  en  er  eenige  opmerkin- 
gen  aan  toe  te  voegen  ;  waarbij  het  blijkt,  dat  men  algemeener  kan 
zeggen  dat ,  wanneer  w  >  0  is , 

en  00k 

«1^  +  is2^  4-  i«s^  +  i«4^  +  •  •  • 


My^) 


74  OVER   EENIGE   THEOREMA'S   OMTRENT   ONEINDIGE  REEKSEN. 

wanneer  x  steeds  toenemend  tôt  de  limiet  1  convergeert ,  tôt  dezelfde 
limiet  convergeert  als 

-^^— ^ — ^— ' ' voor  w  =  00. 

n 

De  vorm  van  het  bewijs  van  Frobenius  schijnt  mij  toe  niets  te 
wenschen  over  te  laten ,  en  ik  heb  daarom  niet  geaarzeld  hem  hierin 
geheel  te  volgen. 

2.  Het  boven  bedoelde  theorema  bestaat  in  het  volgende.  Zijn 
Oq,  Oj^,  ttg,  . . .  aile  positief,  of  ten  minste  niet  negatief,  en  convergeert 
de  reeks 

xp  {x)  ■=^  aç^-\-  a^x  -{•  Qc^oi?  -\- . . . 
voor  aile  waarden  0  <  a;  <  1 ,  maar  divergeert  deze  reeks  voor  x  =  1, 
dan    volgt    hieruit   van  zelf,    dat  t/;  (a?)  boven  aile  grenzen  toeneemt 
wanneer  x^  steeds  toenemend,  tôt  1  convergeert.    Vormen  nu  verder 

^0  '    ^1'    ^2  5    •  •  • 

eene  onbepaald  voortloopende  rij  getallen,  die  tôt  eene  limiet  M  con- 
vergeeren^),  dan  is  het  duidelijk,  dat  ook  de  reeks 

/'(a;)  =  ao5o  +  a^s^x  -\-  a^j2^^  +  •  •  • 
voor  aile  waarden  0  <  rc  <  1  convergeert. 

In  deze  onderstellingen  nu  bestaat  de  te  bewijzen  eigenschap 
hierin,  dat 

ZM_ 

tôt  de  limiet  M  convergeert ,  terwijl  x  steeds  toenemend  tôt  de  een- 
heid  nadert. 

De  omtrent  de  rij  getallen 

^0  »    ^17    ^2  »    •  •  • 

gemaakte  onderstelling  heeft  dezen  zin  :  hoe  klein  een  positief  getal 
£  ook  gegeven  is,  het  is  altijd  mogelijk  een  eindig  getal  w  zoo  groot 
te  kiezen ,  dat ,  wanneer  men  stelt 


1)  Dat  M  eindig  is,  wordt  hierbij  als  van  zelf  sprekend  ondersteld.  Het  spraakgebruik , 
volgens  hetwelk  men  somtijds  van  een  reeks  grootheden ,  die  ten  slotte  boven  aile  grenzen 
toenenien,  zegt,  dat  zij  tôt  de  limiet  oo  convergeeren ,  schijnt  mij,  in  het  algemeen,  niet 
aanbevelenswaard. 


OVER   EENIGE  THEOREMA'S  OMTRENT  ONEINDIGE  REEKSEN.  75 

(1) S„  +  k  =  ^-\-^k, 

{k  =  0,  1,  2,  3,...) 
de  volstrekte  waarden  van 

^0»    ^1»    ^2»    •  •  • 

aile  kleiner  dan  e  zijn. 
Zij  nu 


dan  volgt,  met  behulp  van  (1), 

f{x)  =  V  +  anX^(K  +  eo)i-an  +  ix^  +  H^  +  h)  +  cin+2X^+HM  +  e.,)+. 

zoodat  f{x)  eene  waarde  heeft ,  gelegen  tusschen 

P  +  (M  +  ^)(v^(^)-Q) 
en 

P  +  (M-£)0/;(a;)-Q), 

waaruit  volgt,  dat  f{x)  :  y^{x)  ligt  tusschen 

p_Q(M  +  £) 


yj{x) 
en 

P-Q(M-£) 


M  — £  + 


rp{x) 

Wanneer  nu  x  tôt  1  convergeert,  convergeeren  P  en  Q  tôt  zekere 
eindige  limieten,  terwijl  volgens  de  onderstelling ,  yj{x)  boven  aile 
grenzen  toeneemt.  Men  zal  dus  x  kleiner  dan  1 ,  maar  zoo  dicht  bij 
1  kunnen  nemen ,  dat  de  volstrekte  waarden  van 

P-Q(M  +  e)  ^^  P-Q(M^e) 
y>{x)  rf{x) 

kleiner  zijn  dan  een  geheel  willekeurig  gegeven  positief  getal  6,  en 

kleiner  dan  6  blijven ,  wanneer  x  nog  dichter  bij  1  genomen  wordt. 

Wat  bewezen  moet  worden  is  dit  :  hoe  klein  een  positief  getal  /? 

ook  gegeven  is,  men  zal  altijd  een  positief  getal  a  z66  kunnen  bepalen, 

dat  voor  aile  waarden  van  x,  bepaald  door  de  voorwaarde  1  >a; ^  1  —  a 

fix) 
de  volstrekte  waarde  van  het  verschil    ']  {  — M  kleiner  dan  ^  is. 

y>{x) 

Inderdaad,  men  kan  a  aldus  bepalen.  Men  splitse  ^  in  de  som  van 


76  OVER   EENIGE   THEOREMA'S   OMTRENT   ONEINDIGE   REEKSEN. 

twee  positieve  getallen  ^  =  6  -{-  s.  Bij  de  waarde  van  e  bepale  men  n 
evenals  boven;  namelijk  men  neme  wzoogroot,  dat  SM+fc  =  M4-£A 
gesteld  zijnde,  «o»  ^i»  «2>  •  •  •  volstrekt  genomen  allen  kleiner  dan  s  zijn. 
Nadat  dus  n  en  daarmee  ook  P  en  Q  bekend  zijn ,  bepale  men  nu  a 
door  de  voorwaarde ,  dat  de  volstrekte  waarden  van 

P  — Q(M  +  £)  ^^  P  — Q(M  — £) 

voor  aile  waarden  1  —  a  ^  x  <  1 ,  kleiner  dan  à  blijven. 

Volgens  het  bovenstaande  ligt  dan,  voor  deze  waarden  van  x^ 

fix) 


V'(^) 


tusschen  M  +  «  +  ^  en  M  —  £  —  ô ,  d.  w.  z.  tusschen  M  +  ^  en  M  —  /5. 

Het  is  duidelijk,  dat  de  onderstelling  dat  xp  {x)  en  f{x)  reeksen  zijn  , 
gerangschikt  volgens  de  geheele  opklimmende  machten  van  x,  bij 
de  bovenstaande  afleiding  eigenlijk  geene  roi  speelt;  zoodat  de 
uitkomst  gemakkelijk  in  een  algemeener  vorm  uitgesproken  kan  wor- 
den.  Hierbij  moet  echter  opgemerkt  worden,  dat  een  wezenlijk  punt 
van  de  redeneering  hierin  bestaat,  dat  s„,  5n+i,  s„+o,  . . .  niet  van  de 
veranderlijke  x  afhangen,  zoodat  de  bepaling  van  n  geheel  onafhan- 
kelijk  is  van  de  bijzondere  waarden,  die  men  later  goedvindt  aan  x 
toe  te  schrijven. 

3.  Als  een  voorbeeld  van  de  bruikbaarheid  van  het  bewezen  theo- 
rema  kan  de  hypergeometrische  reeks  dienen 

Hierbij  komen  dus  alleen  die  gevailen  in  aanmerking,  waarin  de 
reeks  voor  a;  =  1  divergeert. 

De  volgende  aan  Gauss,  Disq.  gen.  circa  etc.  WerkelII,  p.  125 
en  207,  ontleende  eigenschappen  mogen  vooraf  in  herinnering  ge- 
bracht  worden. 

1)  Van  zekeren  term  af  veranderen  de  termen  van  de  reeks 
F  (a,  ^,  y,  1)  niet  meer  van  teeken ,  en  zij  nemen  hi  voortdurend  toe, 
ôf  voortdurend  af. 


OVER   EENIGE  THEOREMA'S   OMTRENT   ONEINDIGE  REEKSEN.  77 

2)  De  termen  nemen  bo ven  aile  grenzen  toe ,  wanneer  a  -j-  /S  —  y  —  l 
positief  is. 

3)  De  termen  convergeeren  tôt  eene  eindige ,  van  0  verschillende 
limiet ,  wanneer  a-}-/5  —  y  —  1  =  0. 

4)  De  termen  convergeeren  tôt  nul ,  wanneer  a-{-  ^  —  y  —  1  nega- 
tief  is. 

5)  De  reeks  convergeert  voor  a;  =  1 ,  wanneer  a-\- ^  —  y<CO,  en 
divergeert ,  wanneer  a-}- (i  —  y'^0  is. 

Volgens  3)  convergeert  de  uitdrukking 

a(a+l)...(a  +  n-l)ig(^+l)...(^+w-l) 
l.2.S...n...y{y-}-l)...{y-\-n—l) 

waarin  a-f-/?  —  y  —  1  =  0,  voor  w  =  oo ,  tôt  eene  eindige  limiet,  welke 
limiet  gelijk  is  aan 

n{y-l) 

lets  algemeener  vindt  men  voor  a-{-  ^  —  y  —  m^O 

/Qx        li^  «(a  +  l)---r«  +  W-l)/?(^  +  l)...(yg  +  n-l)  _  n{u-l)n{y-\) 
^  ^  '  n  =  œU{u  +  l)...{u  +  n-l)y{y+l)...{y  +  n-l)-n{a-i)U{^-l)' 

en  wel  volgt  dit  onmiddellijk  uit  de  defînitie  van  II  (0): 

rr/ N      I-  1.2.3...n 

n{z)  =  hm  , — î— — 7 — j— ^TT -, — j — :W«. 

Daar alleen  de gevallen ,  waarin  de  reeks  voor  x^\  divergeert,  hier 
beschouwd  worden ,  zoo  ziet  men  uit  5) ,  dat  a  -}-  /S  —  y  ^  0  ondersteld 
moet  worden.  De  gevallen  a-f-/5  —  }'>0  en  a-f-/5  —  y=^^  moeten 
afzonderlijk  behandeld  worden. 

I.  a4-/5— y>0. 

Dan  is  dus  m  =  a  -f-  /^  —  7  positief;  neemt  men  nu ,  in  het  alge- 
meene  theorema 

,  _-,      ,   _a(a  +  l).>>(«  +  ^-l)/g(ig  +  l).-.(/g  +  ^-l) 
^«-     '     --M(u+l)...(M+w_l)y(y  +  l)...(y  +  M-l)' 


1       n    _^(M+1)--'(M  +  W-1). 

^'   ''"-  1.2.3. ..n  ' 


dan  is 


78  OVER   EENIGE   THEOREMA'S   OMTRENT   ONEINDIGE   REEKSEN. 

f{x)  =  aoSo-{-aiS^x-{-a2S2X^. .  .  =  F(a,  ^,  y,  x), 
en  volgens  (3) 

.=.'"-^-n(a-i)n(^-i)' 

zoodat  men  onmiddellijk  verkrijgt 

II.  a  +  /?  -  7  =  0. 

Neemt  men,  om  dit  geval  te  behandelen 

,  _1         ,  _  (g  +  1  )  (g  4-  2) .  . .  (g  4-  n)  ^  (;g  +  1) . . .  (^  +  n  - 1  )  ^  n+1 
'~a'       ^"-  1.2.B...n.y{y+i)...{y-{-n-l)  ^a  +  n 


a 


n  +  1' 


dan  is 


„=œ^""~n(a)n(/?-l)~an(a-l)n(yS-l)' 


en  na  eene  kleine  herleiding 


(5)    .    .    .    .     lim 


F(a,;g,a  +  /g,rc)_       n(a  +  ^-l) 


'    '-(r^J 


1    \         n(a  — i)n(/ô  — 1) 


Het  behoeft  nauwelijks  gezegd  te  worden ,  dat  de  door  (4)  en  (5) 
uitgedrukte  eigenschappen  ook  onmiddellijk  uit  de  théorie  der  her- 
leiding  der  F-funktie  volgen.  De  formule  (4)  is  in  overeenstemming 
met  de  formulen  [82]  op  p.  209  en  formule  [48]  op  p.  147  van 
Gauss'  Werke,  Bd.  III,  terwijl  de  formule  (5)  onmiddellijk  volgt  uit 
formule  [28],  p.  217. 

Geheel  dezelfde  méthode  kan  toegepast  worden  bij  die  reeksen, 
welke  op  dezelfde  wijze  als  de  hypergeometrische  samengesteld  zijn, 
maar  bij  welke  de  coefficient  van  x"^  in  teller  en  noemer  meer  ele- 
menten  bevat.  Noemt  men  F  (x)  de  oneindige  reeks ,  waarvan  de  eerste 
term  -\-l  is ,  en  waarvan  de  w  -j-  1«*«  term  ontstaat  door  den  w^*°  te 
vermenigvuldigen  met 


OVER   EENIGE   TIIEOREMA'S   OMTRENT   ONEINDIGE   REEKSEN.  79 

{a^n-l){a,  +  n-i)...{ak  +  n-l) 
n{fi,-\.n-l)...{^,  +  n-l) 

dan  vindt  men  voor 

w  =  a  +  «1  +  «2  +  •  •  •  +  a  A  — /»i  — /^s  —  •  •  •  — /^&  >  0, 

en  wanneer 

«  +  «1  +  «2  +  •  •  •  +  «A  —  /^l  ~  ^2  —  •  •  •  —  ^A  =  0 

is, 

F  (g-)      _  n{^,-\)n{^,-i)...n{a,-i) 
'    1    \""n(a-i)n(ai-i)...n(/?A-i)" 


•-fc) 


4.  Neemt  men  in  het  theorema  van  art.  2  voor  de  functie  v' (a;)  in 
het  bijzonder 

zoodat 

ao  =  a^=a2  =  .  ..=:a„=  1, 
dan  volgt  dus 

lim (1  —  x)\sq-\-SiX-^S2X^-{-  , .  .\=^i 

x  =  l 

lim  Sn  =  M. 

n=oo 

Het  theorema,  in  art.  1  vermeld,  is  blijkbaar  algemeener,  want 
wanneer  lim  s„^  M  is,  zoo  ziet  men  gemakkelijk  ,  dat  hieruit  volgt 

n  =00 

,.^.o  +  «i  +  -..  +  !^  =  M, 

n=ao  W 

terwijl  men  uit  dit  laatste  niet  omgekeerd  tôt  lim  Sn  =  M  kan  besluiten 

n=Qo 

Deze  omstandigheid  gaf  aanleiding  om  te  onderzoeken ,  of  nog  niet 
bij  andere  onderstellingen  omtrent  de  functie  ip  (x)  in  het  theorema  van 
art.  2  de  voorwaarde  lim  Sn  =  M  vervangen  kan  worden  door  deruimere 

n  =00 

Um'»  +  ^'  +  --  +  ^-i  =  M; 
en  het  bleek ,  dat  dit  werkelijk  het  geval  is  voor 


80  OVER  EENIGE  THEOREMA'S  OMTRENT  ONEINDIGE   REEKSEN. 

{u  >  0) 
en  voor 

Het  bewijs  zal  hier  alleen  voor  v^(a;)  =  (l  —  ic)-"  gevoerd  worden, 
daar  het  bewijs  voor 

vW  =  log(^) 

hierna  geen  bezwaar  zal  opleveren. 
Uit  de  onderstelling ,  dat 

\im''  +  '^  +  -"  +  '--l  =  U, 

n  =  oo  n 

volgt ,  dat  hoe  klein  een  positief  getal  e  ook  gegeven  zij ,  het  altijd 
mogelijk  is  een  geheel  positief  getal  n  zoo  groot  te  kiezen,  dat  voor 

(6) '^-^'^++t'^'— =^  +  --> 

(A;  =  0,  1,2,3,...) 
de  getallen  eq,  e^,  cg .  •  •  •  aile ,  volstrekt  genomen ,  kleiner  dan  e  zijn. 
Zij  nu  verder 

terwijl  ik  er  aan  herinner,  dat 

y>{x)=l+~-X  +  -     \^^     ^  X^J^...  =  {1-X)  — 

is. 

Uit  (6)  volgt  voor  s„^_fc  de  waarde 

(8)     .     .     .     .     s„  +  fc  =  M  +  (w  +  A;  +  l)£A4-i  — (w  +  A;)efc, 

(A;  =  0.  1,2,  3,  ...) 

waaruit  gemakkelijk  op  te  maken  valt ,  dat  de  reeks  f(x)  voor  0  <  a;  <  1 


OVER   EENIGE  THEOREMA'S   OMTRENT  ONEINDIGE  REEKSEN.  81 

convergeert.    Met  behulp  van  (7)  en  (8)  kan  men  nu  f{x)  aldus  voor- 
stellen. 

,/-(a;)  =  P  +  MJ(l-rc)-"  — Q(-n(M)Heo^"  +  R  +  S, 

k  =00 

R  =  M (1  —  o;)  V  (M  +  l)„4.fc  _  1  £^2;"+*- \ 
(9)    .     .    (  k^i 

s  =  (1  -  M)  ^  (w)„+*_ieArc"+*-i. 

A:=l 

Hierin  is  ter  bekorting  door  {u)p  de  coefficient  van  x^  in  de  ont- 
wikkeling  van  (1  — x)~^  aangeduid,  dus 

Daar  «i,  r,,  . . .  aile,  volstrekt  genomen,  kleiner  dan  e  zijn,  zoo  is  de 
volstrekte  vvaarde  van  R  kleiner  dan 

fc  =  00 

eU{l  —  x)   2^(M-f  l)^  +  ;t_iX"  +  ^--S 

en  evenzoo  de  volstrekte  waarde  van  S  kleiner  dan 

k  =  <x> 

A  fortiori  zijn  dus  de  volstrekte  waarden  van  R  en  S  respectievelijk 
kleiner  dan 

fc   =00 

EU{1—X)    ^{U-\-\)hX^  =  BXl{\—x)-'^ 

en 

fc  =  oo 

±e{\—u)^  (M)^a:*  =  ±  «(1  —  m)  (1  —  rc)-«. 

fc  =  0 

Stelt  men  dus 

(10) u-\-\.vf.{\—u)  =  t, 

dan  is  de  volstrekte  waarde  van  R  -f-  S  kleiner  dan 

£/(l— a;)-", 
dus  is 

R  +  S  =  £î/<(1— a:)-", 

waarin  y  eene  positieve  of  negatieve  echte  breuk  is. 


8â  OVER   ËENIGE  THEOREMA's  OMTRENT  ONEINDIGE  REEKSEN. 

Uit  (9)  volgt  dus  nu,  door  vermenigvuldiging  met  (1  —  x)^, 
(11)     .     {l  -  x)^f{x)  =  ¥.-\-\F  —  M.Q  —  n{u)neoX''l{l  —  x)''-{-Eyt. 

De  functie  P  —  MQ  —  w(w)„eû^"  is  geheel  rationaal  in  rc,  en  neemt 
voor  x  =  l  noodzakelijk  eene  eindige  waarde  aan,  zoodat 

IP  —  MQ  — n(M)n£o^"l(l— ^)", 
daar  u  positief  is,  stellig  tôt  nul  convergeert,  wanneer  a;,  steeds  toe- 
nemend,  onbepaald  tôt  de  eenheid  nadert.  Menkandus,  hoe  klein 
eene  positieve  grootheid  ô  ook  gegeven  is,  altijd  een  positief  getal 
a  bepalen  zoodanig,  dat  voor  aile  waarden  van  x  gegeven  door 
1  —  a^x<  1  de  volstrekte  waarde  van 

\F  —  Uq  —  n{u)nSoX''i{l—x)'* 
kleiner  dan  ô  is. 

Het  valt  nu  uit  (11)  gemakkelijk  op  te  maken,  dat  werkelijk 
(1  —  xYf{x),  bij  onbeperkte  nadering  van  x  tôt  1,  tôt  de  limiet  M 
convergeert,  m.  a.  w.  dat,  hoe  klein  /?  ook  gegeven  is,  men  a  altijd 
zoo  kan  bepalen,  dat  voor  aile  waarden  van  x  voldoende  aan 
i  —  a^x<  1  de  waarde  van  (1  —  xYf{x)  minder  van  M  verschilt  dan  /?. 
Inderdaad,  men  neme  twee  positieve  getallen  5  en  £  zoodanig,  dat 

Bij  de  waarde  van  e  bepale  men  nu  n  z66 ,  dat  de  waarden  van 
«0,  ^1,  «21  •  •  •  ^^  (6)  allen  volstrekt  kleiner  dan  £  uitvallen.  Nadat  aldus 
n,  en  daarmee  ook  P  en  Q ,  bekend  zijn,  bepale  men  nu  a  door  de 
voorwaarde,  dat,  wanneer  x  niet  meer  dan  a  van  1  verschilt, 

IP  —  MQ  —  w(zO«£oa;»*|(l  —  ^)" 
volstrekt  kleiner  dan  ô  is.    Volgens  (11)  ligt  dan  voor  deze  waarden 
van   x   het    product  (] — x)^fix)  tusschen  de  grenzen  M-|-^4"^^  ^^ 
M  —  5  ~  ^£ ,  d.i.  tusschen  M  +  /5  en  M  —  /S. 


VI. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch    Wisk  ,  IX,    1882,  98—106.) 
(traduction) 


A  propos  de  quelques  théorèmes  concernant  les  séries  infinies. 

1.  Dans  le  SO'^""»  tome  du  Journal  far  die  reine  und  angewandte 
Mathematik,  p  242 — 244,  M.  G.  Frobenius  publie  dans  un  court 
article  Ueber  die  Leibnizsche  Reihe  un  théorème  auquel  il  donne 
finalement  la  forme  suivante: 

„Si  Sn  est  une  fonction  de  n  et  que  l'expression 

n 
tend  vers  une  limite  déterminée  et  finie  lorsque  n  augmente,  l'expression 

(l  —  rr)  (■'?o  +  SiX-{-  .<Î2.r2  +  s^oc^  +  . . .) 
tend  vers  la  môme  limite  lorsque  la  valeur  de  x  tend  vers  l'unité  en 
croissant  continuellement." 

Ce  théorème  montre  une  certaine  analogie  avec  un  autre  théorème 
qui  m'était  connue  depuis  longtemps  et  dont  la  vérité,  à  ce  qu'il  me 
paraît,  s'impose  pour  peu  qu'on  y  réfléchisse;  pour  cette  raison  je 
m'étais  abstenu  autrefois  d'en  chercher  une  démonstration  achevée  et 
rigoureuse  Cependant,  l'article  de  M.  Frobenius  me  fournit  main- 
tenant l'occasion  de  développer  quelque  peu  mes  idées  à  ce  sujet  et 
d'y  ajouter  quelques  remarques  qui  font  voir  qu'on  peut  dire  géné- 
ralement ,  que  lorsque  w  >  0 ,  les  expressions 

(  1  -  .)-  [,,  +  «  .,  .  +  «i^-il> .,..  +« i^t^l +1)  s,^: . .  .j, 
et 


'-(l-y 


84  QUELQUES  THÉORÈMES  CONCERNANT   LES  SÉRIES  INFINIES. 

lorsque  a:  tend  vers  l'unité  en  augmentant  continuellement ,  tendent 
vers  la  même  limite  que  l'expression 

n  ^ 

Il  me  semble  que  la  forme  de  la  démonstration  de  Frobenius  ne 
laisse  rien  à  désirer;  c'est  pourquoi  je  n'ai  pas  hésité  de  le  suivre 
entièrement  sous  ce  rapport. 

2.  Le  théorème  dont  je  parlais  est  le  suivant.  Supposons  que  les 
grandeurs  ao ,  «i ,  ag . . .  soient  toutes  positives  ou  du  moins  pas  néga- 
tives et  que  la  série 

V^  (ic)  =  tto  +  ai  rr  -h  a2  a;2  4- . . . 
converge  pour  toutes  les  valeurs  de  x,    telles  que  0<  a;<  1,  tandis 
qu'elle  diverge  pour  x=^\. 

On  en  conclut  aisément  que  la  valeur  de  ip{x)  augmente  au-delà 
de  toute  limite  lorsque  x  tend  vers  1  en  croissant.    Et  si 

représentent  une  série  illimitée  de  nombres  convergeant  vers  une 
limite  M  '),  il  est  évident  que  la  série 

f  {x)  =  ao  So  +  Û^l  ^1  ^  +  ^2  *2  ^^  +  •  •  • 
converge  elle-aussi  pour  toutes  les  valeurs  de  x,  telles  que  0  <  a;  <  1. 
Or    dans    ces   hypothèses    la    propriété    qu'il    s'agit  de  démontrer 
consiste  en  ce  que  l'expression 

fjx) 
ip{x) 
tend    vers    la  limite  M ,    lorsque  x  tend  vers  l'unité  en  augmentant 
continuellement. 

L'hypothèse  faite  à-propos  de  la  série  de  nombres 

^0  }    ^1  )    ^2  '    •  •  • 

a  le  sens  suivant  :  Si  e  est  un  nombre  positif  donné ,  il  est  toujours 
possible,  quelque  petit  que  soit  e,  de  choisir  un  entier  fini  n  tel 
que  lorsqu'on  pose 


1)  Cette  limite  M  est  supposée  finie,  cela  va  sans  dire.  On  dit  quelquefois  que  des  gran- 
deurs formant  une  série  et  qui  finissent  par  croître  au-delà  de  toute  limite,  convergent  vers 
la  limite  oo  ;  mais  cette  manière  de  s'exprimer  me  semble  en  général  peu  recommendable. 


QUELQUES   THEOREMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES.  85 

(1) 5n  +  *  =  M-|-£ft, 

(A  =  0,    1,    2,   3,    ...) 

les  nombres 

*0  )    ^1  »    ^2  »    •  •  • 

sont  tous  inférieurs  à  «  en  valeur  absolue. 
Posons 

lQ=:ao  +  «i^  +  ûf2^^+ +  a„_ia;"-^ 

On  a  alors,  en  faisant  usage  de  l'équation  (l), 

Il  s'ensuit  que  f{x)  a  une  valeur  intermédiaire  entre 

P  +  (M  +  £)[t/^(x)-Q] 
et 

P+(M-£)[t/.(rr)-Q], 

f(x) 
d'où  l'on  conclut  que  -\-x  a  une  valeur  intermédiaire  entre 

^  P-Q(M+j 

Or,  lorsque  x  tend  vers  1,  P  et  Q  tendent  vers  certaines  limites 
finies,  tandis  quev^(a;),  d'après  notre  hypothèse,  augmente  au-delà  de 
toute  limite.  Il  sera  donc  possible  de  prendre  pour  x  une  valeur 
inférieure  à  1  et  si  peu  différente  de  1  qu'en  valeur  absolue  les 
expressions 

P-Q(M  +  g)    ^^   P-Q(M-6) 

yj  (x)  y>  (x) 

deviennent  plus  petites  qu'un  nombre  positif  <5  arbitrairement  choisi 
et  qu'elles  restent  plus  petites  que  ô  lorsque  la  valeur  de  x  s'approche 
encore  davantage  de  l'unité. 

Le  théorème  qu'il  s'agit  de  démontrer  est  le  suivant.  Quelque 
petit  que  soit  un  nombre  donné  positif  /5,  on  pourra  toujours  déter- 
miner un  nombre  positif  a  de  telle  manière  que  pour  toutes  les  valeurs 


86  QUELQUES   THÉORÈMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES. 

de  X  vérifiant  la  condition  1  —  a<x<  lia  différence  '  f ,  —  M  devient 

plus  petite  que  /?  en  valeur  absolue. 

En  effet,  il  est  possible  de  déterminer  a  de  cette  manière.  Divi- 
sez ^  en  une  somme  de  deux  nombres  positifs  ^  =  ô-{-e.  Cherchez 
ensuite  comme  plus  haut  une  valeur  de  w  qui  correspond  à  celle 
de  £,  c.  à  d.  prenez  n  de  grandeur  telle  que  lorsqu'on  pose  s,,  +  a  =  M  -}-  «^ 
les  nombres  «o,  hf  h>--'  deviennent  tous  inférieurs  à  £  en  valeur 
absolue.  Connaissant  donc  n  et  partant  P  et  Q ,  déterminez  a  par  la 
condition  d'après  laquelle  les  expressions 

P  -  Q  (M  +  g)  ^^  P-Q(M-.) 

restent  inférieures  à  5  en  valeur  absolue  pour  toutes  les  valeurs  de 
X  pour  lesquelles   1  —  a^x<  1. 

D'après  ce  qui  précède  l'expression 

yj{x) 

a  alors,  pour  ces  valeurs  de  ic,  une  valeur  comprise  entre  M -}-«  4"  ^ 
et  M  —  e  —  ô,  c.  à.  d.  entre  M  +  /Î  et  M  — /S.  ' 

Il  est  évident  que  l'hypothèse  d'après  laquelle  y  {x)  et  f{x)  sont 
des  séries  ordonnées  suivant  les  puissances  entières  ascendantes  de  x 
ne  joue  à  vrai  dire  aucun  rôle  dans  la  démonstration  donnée  Le 
résultat  peut  donc  aisément  être  énoncé  sous  une  forme  plus  générale. 
Il  faut  cependant  remarquer  à  ce  propos  que  notre  raisonnement 
exige  absolument  que  Sn,Sn+i,Sn+2,  ...  ne  dépendent  pas  de  la  vari- 
able X,  de  sorte  que  la  détermination  de  n  est  complètement  indé- 
pendante des  valeurs  particulières  qu'on  juge  bon  d'attribuer  plus 
tard  à  x. 

3.  Pour  faire  voir  l'utilité  du  théorème  démontré  nous  pouvons 
l'appliquer  à  la  série  hypergéométrique 

où  il  ne  faut  considérer  que  les  cas  oh  cette  série  diverge  pour  x=l. 
Commençons    par  rappeler  les  propriétés  suivantes  empruntées  à 
Gauss,  Disq.  gen.  circa  etc.  Oeuvres,  III,  p.  125  et  p.  207: 


QUELQUES   THÉORÈMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES.  87 

1)  A  partir  d'un  certain  terme  les  termes  de  la  série  F  (a, /?,  y,  1) 
ne  changent  plus  de  signe  et  augmentent  ou  diminuent  continuellement. 

2)  Les  termes  augmentent  au-delà  de  toute  limite,  lorsque  l'ex- 
pression a  -|-  i^  +  y  —  1  est  positive. 

3)  Les  termes  tendent  vers  une  limite  finie  dififérente  de  0,  lorsque 
a-]-^-y  -1=0. 

4)  Les  termes  tendent  vers  zéro,  lorsque  l'expression  a-{-^—y  —  l 
est  négative. 

5)  La  série  converge  pour  x=l,  lorsque  a-{-li  —  y<0;  elle  di- 
verge ,  lorsque  a  -[-  ^  —  y  ^  0. 

D'après  3)  l'expression 

a(a  +  l)...(a  +  n-l);g()g-f  1)...  jfi  +  n-^l) 
1.2.S...n...Y{y  +  i).-.{Y  +  n-l) 

où  a-\-  (i  —  y  —  1=:0,  tend  pour  n  =  oo   vers  une  limite  finie. 
Cette  limite  est 

n(y-i) 
n(a-i)n(/8-i)' 

On  trouve  un  peu  plus  généralement 

(^\  lim  a{a  +  l)...{a  +  n-l)^{^+l)...{fi  +  n-l)  _  U  {u-l)n{y-l) 

^  '    '    n=œU{u-\-l)...{u  +  n-l)y{y  +  ï)...{y-\-n-l)-n{a-i)n{^-iy 

lorsque  a  -}-/^  —  /  —  m  =  0. 

C'est  ce  qui  ressort  immédiatement  de  la  définition 

n  (Z)  =  lim    -, r-:r~-, p-^rr ; r r-   W*. 

Comme  nous  ne  considérons  ici  que  les  cas  où  la  série  diverge 
pour  x  =  l ,  il  faut  supposer  d'après  5)  a-{-  ji  —  y^O.  Les  deux  cas 
a-\- ^  -  y  >0  et  a-\- ^  —  y=zO  doivent  être  traités  séparément. 

I.  a  +  /5-j/>0. 

On  sait  alors  que  la  grandeur  u  =  a  -^^  —  y  est  positive. 

Si  dans  le  théorème  général  on  prend 

_  a(a  +  l)...(«  +  n  -  1)  ^(^  -f- 1)  .^.  (y?  -f  n-J) 
-u{u  +  i)...{u-i-n-'i)y{Y  +  i)"{y  +  n-l) 
_M(n  +  l)...(M  +  n-l) 
■"  1.2.3...n 


=  1, 


ao  = 
on  trouve 


88  QUELQUES   THEOREMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES. 

ip  [x)  =  Qo  -{•  a^  X  -\-  a^x^  -\- . . .  =  {l  —  X)- ^ 
/■(a;)  =  oo  §0  +  «1  ^1  ^  +  «2  ^2  a^^  +  •  •  •  =  F  («>  ^1  y,  x) , 
et  d'après  (3) 

,.  „     n(w— i)n(;'  — 1) 

de  sorte  qu'on  obtient  immédiatement 

(4)        hmii-xr+^-yFia  8  V  x)  =  nMiArJL-Li) ^^ ^y - D. 

W      •     -^"fl/^       ^)  ï[a,p,y,x)—  n(a  -  l)n(;ff-l) 

IL  a  +  ^-}/  =  0. 

Si  l'on  pose,  pour  traiter  ce  cas, 

^  _1         ^   _(a  +  l)(a4-2)...(a  +  n)/^(^  +  l).■.(^  +  7^-^)       n  +  1 
'~  a  '      ^"^       1.2.3...w.î'(j/-fl)...(7  +  n-l)        ^a+n' 

a 

ao  =  a ,       a„  = 


il  en  résulte 


w-fl' 

,;^„  _    n(Y-i)    _     n(«  +  ^-i) 
„ = 00  " ~"  n (a)  n (;S-  f) -a n  (a  - 1)  n  (;g  - 1) 

Et  après  une  petite  réduction  on  obtient 

F(«,A«  +  ^,a;)_      n(«  +  /g-l) 

^^^    •    •    •    *    x  =  i    iog(-J_]     ~n(a-i)n(;8-i)" 

Il  est  presque  superflu  de  dire  que  les  propriétés  exprimées  par 
(4)  et  (5)  peuvent  aussi  être  déduites  immédiatement  de  la  théorie  de 
la  transformation  de  la  fonction  F.  La  formule  (4)  s'accorde  avec  les 
formules  [82] ,  p.  209  et  [48] ,  p.  147  des  Oeuvres  de  Gauss ,  Tome  III, 
tandis  que  la  formule  (5)  est  une  conséquence  immédiate  de  la  for- 
mule [28],  p.  217. 

On  peut  appliquer  une  méthode  identique  aux  séries  composées 
de  la  même  manière  que  la  série  hypergéométrique,  mais  dans 
lesquelles  le  coefficient  de  x"  contient  un  plus  grand  nombre  d'élé- 
ments dans  le  numérateur  aussi  bien  que  dans  le  dénominateur.  Si 
Ton  appelle  F  (x)  la  série  infinie  dont  le  premier  terme  est  égal  à  1 
et  dont  on  obtient  le  (w  + 1)^^™®  terme  en  multipliant  le  w>^™®  par 


QUELQUES   THÉORÈMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES.  89 

(«  -I-  ^  -  1)  (g^  -I-  n  -  1)  .  .  .  (g^  -f-  n  -  1) 

n(fi,-\-n-l)...{^k  +  n-l)         ^' 
on  trouve  pour 

M  =:  «  -f  «^  -(-  «2  +  .  .  .   -f-  a;t  -  ^l  -  A2  -   •  •  •  -  ^*  >  0 


lim(l-a;)"F(n;) 


n  (w  - 1) n  iii,  -  i)n(/g,  - 1). . .  ri  (^^  -  r 


n (a  - 1) n {a,  - 1)  n (a2-  1) . . . n {a^  -  1) ' 
et  pour 


«  +  «1  +  «2  +  •  •  •  +  «*  —  i^l  -  /^2   -   •  •  •   -  /^A  =  0 

lira , 


F  (a;)       _  n  (^1  -  1)  n  (^^a  -  1) . . .  IUfik  -  1) 


'-'-(i^J 


1     \        n  (a  -  1)  11  (Oi  -  1) ...  Il  (a&  ~  1) 


4.    Si  dans  le  théorème  du  n"  2  on  donne  à  ip  {x)  la  forme  spéciale 

^  (^)  =  Y-ZTx  =  1  +  ^  +  ^^  +  •  •  •  r 
de  sorte  que 

ao  =  a^  =  a2  =  . . .  =  a  n  =  1 , 
il  s'ensuit  que 

\im  {1  —  x)  ]so  -\-  s^x  -\-  s^  x^  -]-  . . .  I  =  M , 

x  =  l 

lim  Sn  =  M. 

tt  =  00 

Le   théorème   énoncé   au  n''  1   est  évidemment  plus  général,    car 
pour  lims„:=M  on  peut  en  tirer,  comme  cela  se  voit  aisément, 


lim 


go4-gl  +  '-'  +  gn-l_j^ 


tandis  qu'il  n'est  pas  possible  de  tirer  réciproquement  de  cette  der- 
nière équation  la  formule  lira  Sn  =  M. 

n  =00 

Cette  circonstance  m'induisit  à  examiner  si  d'autres  hypothèses 
encore  concernant  la  fonction  rp  {x)  permettent  de  remplacer  dans  le 
théorème  du  n"  2  l'équation  lims„=M  par  l'équation  plus  générale 

n  =00 

lim  "»  +  ^' +  •■■  +  "-'=.  M. 

n  =  00  W 

Je  découvris  qu'il  en  est  réellement  ainsi  :  on  peut  prendre 


90  QUELQUES   THÉORÈMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES. 

(W>0) 

et 

Je  ne  donnerai  la  démonstration  que  pour  rf{x)  =  {i — x)-^  attendu 
que  la  démonstration  pour 

n'offre  ensuite  aucune  difficulté. 
De  l'hypothèse 

on  déduit  qu'il  est  toujours  possible,  quelque  petit  que  soit  un 
nombre  positif  donné  e,  de  prendre  un  nombre  entier  positif  w  tel 
que  pour 

(6) '-^'^"^^+t'^^-  =  ^  +  -^' 

{k  =  0,  1,  2,  3,     ..) 

les  nombres  £q,  e^,  eg, .  •  •  deviennent  tous  inférieurs  à  £  en  valeur  absolue. 
Posons  ensuite 

je  puis  rappeler  qu'on  a 

^,  ,           ,    M           ,  M(w4-1)       p  , 
/"(:z;)  =  5o  +  y  «1  ;r  H p^"  «2  ^  +  •  •  • . 

L'équation  (6)  donne  pour  Sn+k  la  valeur 

(8)    .    .    .    .    Sn+fc  =  M.-{-{ni-k  +  l)e,+i-{ni-k)ek, 
ik  =  0,  1,  2,  3,...) 

d'où  l'on  conclut  aisément  que  la  série  fix)  converge  lorsque  0<  a?<  1. 


QUELQUES  THÉORÈMES  CONCERNANT   LES   SÉRIES  INFINIES.  91 

A   l'aide   des  équations  (7)  et  (8)  on  peut  maintenant  donner  à  f{x) 
la  forme  suivante: 

f{x)  =  P  -f  M  [(1  -  X)-''  -  Q]  -  n{u)nt,,x^  +  R  +  S, 
(9)    .     .    ^  ^1 

&=  00 

Pour  plus  de  brièveté  on  a  appelé  ici  {u)p  le  coefficient  de  x^  dans 
le  développement  de  (1  -x)~'*,  c.  à.  d,  on  a  pris 

^^^^  -  1.2.3...P 

Attendu  que  les  grandeurs  e^  £2»  •  •  •  sont  toutes  en  valeur  absolue 
inférieures  à  e,  la  valeur  absolue  de  R  est  inférieure  à 


BU{1  -X)^{U-\-  1)„. 


n  +  ft-1 


et  de  même  la  valeur  absolue  de  S  est  inférieure  à 

fc  =  00 
±£(l-w)  2^(M}„  +  ,_ia;"  +  *-i. 

A    plus    forte  raison  les  expressions  R  et  S  sont  donc,  en  valeur 
absolue,  inférieures  à 

A  =  00 
£M(1   -x)   ^{u-\-\)kX^=:EU{l-x)-'' 

et 

k  =  x 
±e{l  -u)  ^{u)kX'  =  ±e{l-u){i  -X)-^ 

k=zO 

respectivement. 
Si  l'on  pose  donc 

(10) ît-f-v.a.  (1  — M)I=^ 

la  valeur  absolue  de  R  -}-  S  sera  inférieure  à 

£^(1  -X)-". 

Par  conséquent 


92  QUELQUES   THÉORÈMES   CONCERNANT   LES   SÉRIES   INFINIES. 

OÙ  y  représente  une  fraction  positive  ou  négative  inférieure  à  l'unité 
L'équation  (9)  donne  maintenant ,  après  multiplication  par  (1  —  rc)", 
(11)     .     (1  -  xrf{x)  =  M-f|P-MQ-w  (w)n£o^"l  (1  -  xr  4-  eyt. 

La  fonction  P  —  MQ  —  w(w)n£o^"  est  rationnelle  en  x  et  prend  néces- 
sairement une  valeur  finie  pour  rc  =  1 ,  de  sorte  que  l'expression 

lP-MQ-n(w)n£o^"!(l  -xY, 
attendu  que  u  a  une  valeur  positive,    tend  certainement  vers  zéro, 
lorsque  x  se  rapproche  indéfiniment  de  l'unité  en  augmentant  conti- 
nuellement. 

On  peut  donc  toujours,  quelque  petite  que  soit  une  grandeur 
positive  donnée  ô ,  déterminer  un  nombre  positif  a  de  telle  manière 
que  pour  toutes  les  valeurs  de  x  satisfaisant  àl-a^a;<l,Ia  valeur 
de  l'expression 

\V  -M.q-n{u)ne^x''\{l-xy* 
devienne  inférieure  à  (5  en  valeur  absolue. 

Or,  on  déduit  aisément  de  l'équation  (11)  que  l'expression  (1  -x^fix), 
tend  réellement  vers  la  limite  M ,  lorsque  x  se  rapproche  indéfiniment 
de  l'unité,  en  d'autres  termes  qu'on  peut  toujours,  quelque  petite 
que  soit  une  grandeur  donnée  /S ,  déterminer  a  de  telle  manière  que 
pour  toutes  les  valeurs  de  la  variable  satisfaisant  à  1  -a-^x<  i 
la  différence  entre  la  valeur  de  (1  —  rc)"/(x)  et  M  devient  inférieure  à  /?. 

En  effet,  prenez  deux  nombres  positifs  ^  et  e  tels  que 

Déterminez  ensuite  le  nombre  n  de  telle  manière  que  dans  l'équa- 
tion (6)  les  valeurs  de  eq,  e^,  e^,  . . .  deviennent  toutes ,  en  grandeur 
absolue,  inférieures  à  celle  de  e.  Le  nombre  n  et  partant  P  et  Q 
étant  ainsi  connus ,  prenez  un  nombre  a  tel  que  si  la  différence  entre 
X  et  l'unité  n'est  pas  supérieure  à  a,  l'expression 

IP  -  MQ  -  W  (M)n£o^"l  (1  -  ^)". 

devient  inférieure  à  ^  en  valeur  absolue.  D'après  l'équation  (11)  la 
fonction  {l  —  xYf{x)^  pour  ces  valeurs-là  de  x,  est  alors  située  entre 
les  limites  M  -|-  <5  -f-  i  e  et  U-ô  -te,  c.  à.  d.  entre  M  -j-  /5  et  M  -  /5. 


VII. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk.,  9,   1882,   m  — 116.) 


Over  de  transformatie  van  de  periodieke  functie 

Aq  -f-  Al  cos (p  -\- Bi  sin  ç>  -{-...  -\-  An cos ncp  -\-Bn9mn cp. 

Het  groote  nut,  dat  men  in  veel  gevallen  kan  trekken  uit  de 
ontbinding  in  factoren  van  eene  uitdrukking  van  bovengenoemden 
vorm,  schijnt  mij  de  volgende  eenvoudige  ontwikkeling  van  hetgeen 
hierop  betrekking  heeft  te  wettigen. 

Voor  het  geval ,  dat  w  =  2  is ,  en  de  uitdrukking  voor  geen  waarde 
van  99  gelijk  aan  0  wordt,  heeft  men  deze  ontbinding  in  factoren 
bij  de  ontwikkeling  der  storingsfunctie  sedert  lang  toegepast ,  en  in 
art.  54  van  de  Auseinandersetzung  einer  zweckmâssigen  Méthode 
zur  Berechnung  der  absoluten  Stôrungen  der  kleinen  Planeten,  erste 
Abhandlung,  zegt  Hansen  in  eene  noot:  Die  allgemeine  Théorie  der 
Auflosung  des  Polynomen 

X  =  yQ-\-y^C08X-{-y2C092x-\-  YqCOSSx-{-  .  .  . 
4"  sin  a; .  {/?o  +  /^i  cos  rc  -[-  /^g  cos  2  a;  -f-  •  •  •  I 

in  Factoren  habe  ich  in  meiner  Pariser  Preisschrift  vollstandig  ent- 
wickelt.  Ik  heb  van  de  hier  aangevoerde  Mémoire,  sur  les  pertur- 
bations qu'éprouvent  les  comètes ,  geen  inzage  kunnen  nemen ,  en 
de  vorm  waarin  Hansen  de  vraagsteit,  zou  misschien  kunnen  doen 
vermoeden ,  dat  de  daar  gegeven  behandeling  eenigszins  afwijkt  van 
de  volgende. 

Overigens  wil  het  volgende  niets  anders  zijn  dan  eene  beknopte 
samenstelling  van  de  formules,  die  voor  de  besproken  herleiding 
noodig  zijn. 


94  DE  TRANSFORMATIE  VAN  EENE  PERIODIEKE  FUNCTIE. 

Omirent  de  reëele  coëfficiënten  A^,  B^,  in  de  uitdrukking 

Aq  +  ^i  cos  (p  -\-  A2  cos  2  (p  -\- .  . .  -|-  An  cos  w  99  -4" 
-}-  Bj  sin  99  +  B2  sin  2  99  -f-  •  • .  +  Bn  sin  w  99 

zal  alleen  ondersteld  worden ,  dat  A„  en  B„  niet  beide  gelijktijdig 
nul  zijn,  wat  blijkbaar  geen  schade  aan  de  algemeenheid  doet.  Ter 
bekorting  zal  bovenstaande  uitdrukking  door  F  (93)  aangeduid  worden; 
zij  verder 

e'^^  =  cos  cp  -\-  i  sïn  (p  =  z  , 
dus 

6 "" ^ '  =  cos  99  —  isin(p  =  z-'^ , 
dan  is 

2  F  ((^)  =  2  Ao  +  Al  iz  +  s-i)  +  A,  (2^  +  z -2)  _f-  . .  .  -f  A„  (2"  -f  2"")  — 
—  Bi  i  (0  —  0- 1)  —  B2  2  (02  —  2r  -2)  —  .  .  .  —  B„  I  (2"  —  3  -") , 
of  wel 

2  0«F(9^)  =  GU), 
wanneer  gesteld  wordt 

G(z)  =  iAn-Bni)z'--}-{An-.i-Bn-iiy^^-'  +  ...  +  {A,-B,i)z^+'-{-2AoZ^-\- 
+  (Al  +  Bi  ^)  s"  - 1  +  (A,  4-  Bo  2)  2"-2  +  .  .  .  -f  (An  +  Bn  2). 

De  gebroken  functie  ^2;-«G(2)  neemt  dus  voor  z  =  e^\  d.  w.  z. 
voor  waarden  van  z  met  den  modulus  1,  de  waarde  F  (99)  aan  De 
geheele  functie  van  den  2n'**"  graad  G  (z)  heeft  nu  blijkbaar  deze 
eigenschap,  dat 

s2nG(l 

toegevoegd  is  met  G  (2),  en  dit  heeft  eene  bijzondere  eigenschap  van 
de  wortels  der  vergelijking  (}{z)  =  0  ten  gevolge.    Zij  namelijk 

G  (2)  =  (An  -  Bn  i)  {z  -  p,  e5>«)  (z  -  p.2  65^0  ...  (0  -  po„e^^«''0, 

dan  moet  de  uitdrukking  rechts  onveranderd  blijven ,  wanneer  men 

z  door  —  vervangt,  vervolgens  met  s^w  vermenigvuldigt  en  eindelijk 
z 

i  en   —i  verandert;  dus  heeft  men 

G(2;)  =  (An4-Bnî)(l  -pie-3.»s)(l  - p2e-~9.i 2) , , ,  (i  -  p^^  e-^^"' z). 
Volgens  de  eerste  ontbinding  zijn  de  gezamenlijke  wortels  van  de 


DE  TRANSFORMATIE  VAN  EENE  PERIODIEKE  FUNCTIE.  96 

vergelijking  Q(z)  =  0,  elk  dezer  wortels  zooveel  maal  neergeschreven 
als  door  den  graad  van  veelvoudigheid  wordt  aangewezen , 

en  volgens  de  tweede  ontbinding 

Pi  P2  P2n 

Daar  nu  deze  beide  groepen  alleen  in  volgorde  kunnen  verschillen, 
zoo  blijkt  hieruit,  dat   wanneer  jp^e^i»  een  r-voudige  wortel   is,  ook 

—  6«>  *  een  r-voudige  wortel  is. 
Pi  ^ 

De  gezamenlijke  wortels  van  de  vergelijking  G(2)  =  0  kunnen  dus 

in  twee  groepen  gesplitst  worden. 

Vooreerst  de  wortels  met  een  modulus  verschillend  van  1.  Deze 

wortels  kunnen  voorgesteld  worden  door 

r^e"!',    r2e"»S  . . . ,  r^e"*', 

ri        '   ra        '      '  rk 
waarin  r^ ,  r.,, . . .,  r/,  aile  kleiner  dan  1  zijn. 

Het  geheele  aantal  dezer  wortels  is  even  en  gelijk  aan  2  k. 
Ten  tweede  de  wortels  met  een  modulus  1.    Deze  mogen  zijn 

Hun  aantal  2  l  is  evenzeer  even ,  en  men  heeft 

k  +  l  =  n. 

Het  is  trouwens  duidelijk,  dat  Vj,  Vg, . .  .,^21  de  wortels  zijn  van 

F(9.)  =  0, 

en  daar  F  (99),  bij  vermeerdering  van  99  met  2^1,  dezelfde  waarde  aan- 

neemt,    zoo    valt    hieruit    reeds  op  te  maken ,  dat  het  aantal  dezer 

wortels  even  moet  zijn. 

.Hierbij  is  nog  op  te  merken,  dat  uit 

2z''Fi(p)  =  G{z) 
in  verband  met 

dz~      '^     * 
door  differentiatie  naar  z  volgt 

s"-i  [2w  F  («^)  —  2  i  F' M]  =  G'  {z), 
«  »  -  2  [2  n  (2  w  —  1)  F  M  —  2  (2  w  —  1)  i  F'  (</>)  +  2  F"  {<p)]  =  G"  {z) , 


96  DE  TRANSFORMATIE  VAN  EENE   PERIODIEKE  FUNCTiE. 

waaruit  blijkt,  dat  wanneer  voor  zekere  waarde  van  z 

G(0),    G'(«),    G"(0),    ...,G(^-i)(0), 

aile  nul  worden ,  en  G(^^(0)  niet  nul  is,  voor  de  bijbehoorende 
waarde  van  9?  ook 

F(9.),     F'(9>),     F"(<^),  ...,     FC-DCç.), 

gelijk  nul  zijn,  en  Y^^^{<p)  niet  nul  is;  zoodat  een  r-voudige  wortel 
van  G  (0)  =  0  overeenkomt  met  een  r-voudigen  wortel  van  F  (99)  =  0. 

Wat  M^,  M2»  •  •  -,  Wfc,  l'i,  V2,  ' .  -,V2i  betreft,  wegens  de  periodiciteit  der 
exponentiaalfunctie  kan  men  elk  dezer  waarden  met  een  willekeurig 
veelvoud  van  2n  vermeerderen  of  verminderen,  en  ze  dus  aile 
bijv.  >  0  en  <  2  tt  onderstellen.  Het  is  voor  het  volgende  overigens 
geheel  onverschillig,  hoe  de  bepaling  hierover  getroffen  wordt,  wan- 
neer slechts  aan  de  eenmaal  aangenomen  waarden  vastgehouden 
wordt. 

Na  dit  ailes  is  dus 

G  (2)  =  (A„  -  B„  i)  X  T  X  U  X  V, 
T  =  (z  -  r^  e"'»)  ...(z-Tk  e"*0 , 
U  =  (.-^eM)...(._i- .«.<). 

V  =  (0  -  c"' 0  {z  -€"<'')...  (z  -  e"*'  •)  ; 
en  dus  voor  z  =  e^^ 

F  ((p)  =  ^  e-^î'*  (An  -  Bn  i)  X  T  X  U  X  V. 
Door  nu  de  factoren  van  T,  U,  V  respectievelijk  aldus  te  herleiden 

eî'*-rit".«  =  e«'»X(c(^~"'^*"  -  r,) , 
eî''-  — fc«.»  =  6Î"xfl---e-^''-"'^l 

n  \     n  r 

en  vervolgens  gebruik  te  maken  van  de  identiteiten 
komt  er 


DE  TRANSFORMATIE  VAN  EENE  PERIODIEKE  FUNCTIE  97 

F  (93)  =  C  [1  —  2ri  cos  {cp  —  Ml)  +  r^^]  x  .  •  •  X  [1  —  2rA  cos  {(p  —  m^)  +  r'i]  X 

X  sin  ^{(p  —  Vi)  sin  \  [cp  —  v^)...  sin  \{(p  —  v-zi), 
waarin 

Bepaalt  men  R  en  a  zoodanig,  dat 

An  +  Bni^Re"», 
dus 

An  — Bni  =  Re-''» 

is,  dan  volgt  voor  het  product  van  aile  wortels  der  vergelijking 
G(^)=:0  de  waarde  e^"*,  dus 

of  wel 

2  a  -|-  2  m  71  =  Vi  +  î^2  4-  •  •  •  +  î'a  i  +  2  Ml  +  2  Wg  +  •  •  •  +2  W;t , 

waarin  m  een  geheel  getal  is ,  waarvan  de  waarde  door  deze  verge- 
lijking  volkomen  bepaald  wordt ,  wanneer  men  eenmaal  de  waarden 
van  Vi,r2, . . . ,  r2i,  Mi,  Wg, . . . ,  Wj^  en  a  op  bepaalde  wijze  aangenomen 
heeft. 

De  waarde  van  C  wordt  nu 

(_  l)n  22i-i  E,  g-^ig" +"»"  (ri  r2 . . .  rit)-S 
of 

C  =  (—  1)»»  +  »*  22^-1  R  (ri  rg . . .  r^)- 1 . 

Hier  volgt  ten  slotte  de  samenstelling  van  aile  formules: 

F  (99)  =  Ao  +  ^1  cos  9?  +  ^2  cos  2  9?  +  •  •  •  +  ^n  cos  w  93  -f- 
4"  Bi  sin  9?  -[-  B2  sin  2  9?  -j-  •  •  .  +  Bn  sin  w  99 , 

+  2  Ao  s»»  +  (Al  4-  Bi  i)  2«  - 1  +  (A2  +  Bo  i)  2»»  -  2  -I-  .  . .  +  ( An  +  B„  0- 
Wortels  van  G{z)  =  0: 

rie">»,      roe^*\  . . . ,  rke"*"', 

n  ^2  ^* 

e"'»,  e"*»,  . . . ,       e""*, 

rj,  rg, . . . ,  r/c  kunnen  aile  kleiner  dan  1  genomen  worden  ; 


98  DE  TRANSFORMATIE   VAN   EENE   PERIODIEKE   FUNCTIE. 

2  a  +  2  m  71  =  Vi  +  z?2  4- . . .  +  i;2i  4-  2  (Ml  +  M2  +  •  •  •  4-  Wi) , 

¥{(p)  =  Cx'n[l  —  2rpC0s((p  —  Up)-^rl]  X^n  8mX((p  —  Vp). 
p=i  '^       p=i        ^ 

Om  een  enkel  voorbeeld  te  geven ,  zij 

F  (95)  =  4  —  3  K2  sin  <p  —  2 1/2  cos^  (p. 
Men  vindt ,  dat  F  (9?) ,  F'  (95) ,  F"  (9?)  voor  9?  =  45°  nul  worden ,  ter- 
wijl  F'"  (99)  niet  nul  is,  dus  heeft  men 

Een  vierden  wortel  van  F(9?)  =  0  vindt  men  door  benadering;  er 
komt 

v^  =  106°  35'  45".4. 
Nadat  aldus  vier  wortels  van  de  zesdemachtsvefgelijking  G(z)  =  0 

gevonden  zijn,  is  het  gemakkelijk  de  beide  overige  rg"*  en  —  e"» 
te  bepalen.     Ik  verkrijg  ten  slotte 

F  (9?)  =  C  [1  —  2  r  cos  (9?  —  m)  +  r^]  sin^  |  (<p  —  v-^)  sin  |  (9?  —  V4) , 
i^log  C  =  1.268505 , 
ioiogr  =  9.484070  — 16, 

M=239°12'7".3, 

ri  =  45°, 

v^  =  106°  35'  45''.4. 


VII. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk. ,  9,    1882,   iri  — 116) 
(traduction) 


De  la  transformation  de  la  fonction  périodique 

Aq  +  Al  cos  99  +  Bi  sin  99  -|-  •  •  ■  +  An  cos  w  99  +  B„  sin  n  99. 

La  grande  utilité  qu'on  peut  retirer  dans  bien  des  cas  de  la  décom- 
position en  facteurs  d'une  expression  de  la  forme  écrite  ci- dessus  me 
semble  justifier  les  simples  considérations  suivantes  sur  ce  sujet. 

Dans  le  cas  où  n  =  2  et  où  cette  expression  ne  devient  nulle  pour 
aucune  valeur  de  99  on  a  depuis  longtemps  appliqué  cette  décomposition 
en  facteurs  ;  on  s'en  est  servi  dans  le  développement  de  la  fonction 
perturbatrice ,  et  dans  le  n^.  54  de  son  Auseinandersetzung  einer  zweck- 
mâssigen  Méthode  zur  Berechnungder  absoluten  Stôrungen  der  kleinen 
Planeten,  erste  Abhandlung,  Hansen  dit  dans  une  note:  J'ai  déve- 
loppé complètement  dans  mon  ouvrage  couronné  à  Paris  la  théorie 
générale  de  la  décomposition  en  facteurs  du  polynôme 

X  =  7o  +  ^1  cos  a;  +  72  cos  2  a;  -f  ^3  008  8  a;  +  . . . 
+  sin  a; .  |/5o  +  /?i  cos  a;  +  /^g  cos  2a;  +  . . .(. 

Je  n'ai  pas  pu  me  procurer  le  Mémoire  sur  les  perturbations  qu'éprou- 
vent les  comètes ,  auquel  l'auteur  fait  allusion  ;  et  la  forme  dans 
laquelle  Hansen  pose  le  problème  pourrait  nous  amener  à  supposer 
que  sa  méthode  diffère  quelque  peu  de  la  nôtre 

Notre  article  n'a  d'autre  but  que  celui  d'indiquer  brièvement  les 
formules  nécessaires  à  cette  décomposition. 

La  seule  hypothèse  à  faire  concernant  les  coefficients  réels  A^,  B*, 
dans  l'expression 

Ao  -^-  Al  cos  9?  -f  A2  cos  299  -f-  .  .  .  -f-  A„  cos  n99  + 
+  Bi  sin  9?  -[-  B2  sin  2  99  -|-  . .    -}-  Bn  sin  n99 


100  DE   LA   TRANSFORMATION   D'UNE   FONCTION   PÉRIODIQUE. 

est  celle  ci  que  An  et  Bn  ne  s'annulent  pas  en  même  temps,  ce  qui  ne 
nuit  pas  à  la  généralité. 

Pour  simplifier,  l'expression  ci-dessus  sera  indiquée  par  F  (ç>).  Posons 
en  outre 

e?"  =  C03(p  -\-  i8[n(p  =  z, 
donc 

e~^'  =  cos9?  —  iam(p  =  z~^, 
nous  avons  alors 

2F{cp)  =  2Ao  +  A,{z-i-z-^)  +  A,{z^  +  z-^)i-...  +  An{z-  +  z—)- 
—  Bii{z  —  z-^)  —  B2i{z'^  —  z-^)  —  ...  —  Bni{z''  —  z-''), 

ou  bien 

2s"  F  (9?)  =  G  (^), 
si  l'on  pose 

G(0)  =  (A„-BnO2'"  +  (A«_i-B„_iO22"-i-f...  +  (Ai-BiZ>"  +  i4-2Ao0"  + 
4-(Ai  +  BiOs'»-'  +  (A2  +  B2ï)s"-2  +  ...  +  (An4-Bna 

La  fonction  fractionnaire  ^z-'^Gc{z)  prend  donc  pour  z=^e'^\  c.-à-d. 
pour  des  valeurs  de  z  dont  le  module  est  égal  à  l'unité,  la  valeur  F  (99). 
La  fonction  entière  G  {z)  du  degré  2w  jouit  apparemment  de  la  propriété 
suivante  :  l'expression 

est  conjuguée  avec  G(z).  Il  en  résulte  une  certaine  propriété  des  racines 
de  l'équation  G  {z)  =  0.    En  effet ,  posons 

G(^)  =  (An  — B«z)(0  — ^ieî'*)(^— P2e^'•)•••(^-P2ne*"•0• 
L'expression  qui  figure  au  second  membre  doit  alors  rester  invariable, 

lorqu'on  remplace  z  par  — ,  qu'on  multiplie  ensuite  par  z'^^  et  qu'on 
change  enfin  i  en  —  i.    Par  conséquent 

G  {z)  =  {An  4-  Bni)  (1  —  Pi  e-«'*'  z)  (1  —po  e-^'^z)  ...{i—p2n  e-'i"'^z). 

D'après  la  première  décomposition,  les  racines  de  l'équation  G  (z)  =  0, 
sont 

oii  chaque  racine  doit  être  écrite  un  nombre  de  fois  égal  au  degré  de 


DE   LA   TRANSFORMATION   D'UNE   FONCTION   PÉRIODIQUE.  101 

multiplicité    correspondant  ;    et    d'après    la   seconde   décomposition , 
elles  sont 

—  e^»*, — c*»*,  ....  — e«««*. 

Comme  ces  deux  groupes  ne  peuvent  différer  que  par  l'ordre  de  leurs 
termes,  il  s'ensuit  que  lorsque  p^  6«'*  est  r  fois  racine,  il  en  est  de  même 

pour  —  e*'*. 

Les  racines  de  l'équation  G  (0)  =  0  peuvent  donc  être  divisées  en 
deux  groupes. 

On  a  d'abord  les  racines  dont  le  module  diffère  de  l'unité  Ces 
racines  peuvent  être  représentées  par  les  expressions 

r^e"'*,      r2e"'*,  . . . ,  ne"**, 

—  6«'',  —  e"»»,  .  .  .  ,  — e"*», 

où  les  grandeurs  r^,  r<i, . .  .,rk  sont  toutes  inférieures  à  l'unité. 
Le  nombre  total  de  ces  racines  est  pair  et  égal  à  2A;. 
En    second  lieu  nous  avons  les  racines  avec  un  module  1.    Sup- 
posons que  ce  soient  les  racines 

e"»»,    e"»»,  . . .,    e""». 
Leur  nombre   21  est  pair  également,  et  l'on  a 

k-\-l  =  n. 
Il  est  d'ailleurs  évident  que  v-^,  v^,  •  •  • ,  V2i  sont  les  racines  de 

F(9P)  =  0 
et   comme    F  (9?),    lorsque    l'angle  (p  est   augmenté   de  27i,    prend  la 
même   valeur,   cette  remarque  suffit  pour  faire  voir  que  le  nombre 
de  ces  racines  doit  être  pair. 

Nous  pouvons  encore  observer  à  ce  sujet  que  l'équation 
2«"F(ç?)  =  G(^) 
donne,  lorsqu'on  la  dérive  par  rapport  à  .s  en  tenant  compte  de  la 
relation 

d<p  1 

dz 
0«-i  [2  w  F  (9?)  —  2  î  F'  {(p)]  =  G'  {z), 
0"-2  [2  w  (2  w  —  1)  F  (<p)  —  2  (2  n  —  1)  î  F'  (9^)  +  2  F"  (9^)]  =  G"  {z) , 


102  DE   LA   TRANSFORMATION   D'UNE   FONCTION   PÉRIODIQUE. 

ce    qui  fait    voir   que    lorsque   pour  une  valeur  déterminée  de  z  les 
fonctions 

G(^),     G'(^),     G"f^),  ...,  QC-^C^) 

s'annulent  toutes,  tandis  que  G^*'^^)  ne  s'annule  pas,  les •  fonctions 

F(9.),     F'(9P),     F"(9.),  ...,  F('-i)(ç.) 
s'annulent  également  pour  la  valeur  correspondante  de  9?,  tandis  que 
F('')(97)  ne  s'annule  pas:  d'où  il  résulte  qu'un  nombre  qui  est  r  fois 
racine    de    G  (^)  =:  0   correspond   à    un   nombre  qui  est  r  fois  racine 
de  F((^)  =  0. 

Quant  à  w^,  2/2,  •••,  w^,  i\,  ra,  ...,  v^u  à  cause  de  la  périodicité 
de  la  fonction  exponentielle ,  on  peut  augmenter  ou  diminuer  chacune 
de  ces  grandeurs  d'un  multiple  quelconque  de  2n^  de  sorte  qu'on 
peut  les  supposer  toutes  p.  e.  >  0  et  <  2n.  Il  est  d'ailleurs  absolu- 
ment indifférent  pour  la  suite  de  savoir  quelle  choix  de  ces  gran- 
deurs on  a  fait:  il  suffit  qu'on  s'en  tienne  aux  valeurs  une  fois 
adoptées. 

Après  tout  ceci  on  a  donc 

G  (^)  =  (An  —  Bn  V)  X  T  X  U  X  V , 
T  =  (5;  —  fi  e^^'O  ...  (0  —  r^  e"**) , 


U:= 

-  z  — 

1 

^1 

g  M: 

\ 

• 

.(.- 

1 

gMA 

V  = 

^{z- 

6^1' 

';(0 

— 

e' 

^^'j.- 

.{z- 

-e« 

=  .T* 

'): 

partant ,  pour  z 

F  (<p)  =  ^  e-"?»'  (A„  -  Bn  î)  X  T  X  U  X  V. 

En  réduisant  alors  les  facteurs  de  T,  de  U  et  de  V  respectivement 
de  la  manière  suivante 

ri  V         n  /' 

g  ?  »  g  t),  j  __  g  i  (?  +  "1)»  /g  i  (?>  -  fi)i g  -  i  (?  -  u.)  n 

et  en  faisant  usage  ensuite  des  identités 

(g(?-".)»_^^)(l_±g-(?-«:)A^_I_fl_2^^cos(<p-Mi)  +  r?], 


gi(9'-f,)i_g-4(y-r,)i_2^-gin|(ç,_^^)^ 


DE   LA   TRANSFORMATION   D'UNE   FONCTION   PÉRIODIQUE.  103 

on  obtient 

Fi<p)  =  C[l  —  2r^  eus  {(p  —  u^)  +  rl]X...X[l  —  2rk  cos  (97  —  u^)  +  ri]  X 

X  siii  1(9?  —  t\)  sin  l  {(p  —  V2) . .  .8m^{(p  —  V2i); 
où 

C  =(—  1)"  22'-  1  (An  —  Bn  0  ei(^'  +  "^  +  •••  +  ''"  +  2«.  +  2m,  +...  +2M*)i  (^^  ^^  ,  ,  ^  ^^)- 1. 

Si  l'on  détermine  R  et  a  de  telle  manière  que 

donc 

Ân  —  Bni  =  Re-''\ 

on    obtient    pour    le    produit    de    toutes    les    racines    de  l'équation 
G  (2)^0  la  valeur  e^"»  et  par  conséquent 

g  2  O  t  -_  g  (»,  +  C,  4-  .  .  .  +  C,^  +  2  Ui  +  2m,  +  .  .  .  +  2  M;s)t 

ou  bien 

2a-{-2mn  =  v-^-\-V2-\-...-\-V2i-\-2u^-{-2u2-{-...-\-2Uk; 

équation  dans  laquelle  m  représente  un  nombre  entier,  dont  la  va- 
leur est  entièrement  déterminée  par  cette  équation,  dès  qu'on  a  adopté 
des  valeurs  déterminées  de  v^,  v^^  . .  .,V2i,  de  u-^,  U2, ..  .,Uk  et  de  a. 
La  valeur  de  C  devient  maintenant 

(_l)n22i-iRe-«te(«  +  "»'').(rir2...rjt)-S 
ou 

c  =  (—  l)"»  +  «  22'  - 1  R  (ri  7-2 . . .  n)  - 1. 

Voici  enfin  une  récapitulation  de  toutes  les  formules  trouvées: 

F  (9?)  =  Aq  +  Al  cos  9?  +  A2  cos  2  99  +  •  •  •  +  An  cos  w  9?  -f- 
+  Bi  sin  97  -(-  B2  sin  2  97  +  •  •  •  +  Bn  sin  w  9? , 

+  2Ao^"  +  (Ai  +  BiO^«-i  +  (A2  +  B20^"-2  +  ...+(An  +  Bni). 
Les  racines  de  G  (^)  ^  0  sont 


rie">», 

r-je".',  . 

..,  r^kfc"*»; 

±,., 

i-"- 

Tk 

e".', 

e"»»,  . 

. . ,       e"«*. 

Les  grandeurs  r^,  rg,  . . . ,  r*  peuvent  toutes  être  prises  inférieures 
à  l'unité. 


104  DE   LA   TRANSFORMATION   d'UNE   FONCTION   PÉRIODIQUE. 

An  +  Bnî^Re"*, 

2a-^2m7i  =  v^-\-V2-j-...-}-  V2i-\-  2  (Wi  +  t/2  +  .  . .  +  W/t), 

C  =  (— l)»»  +  "2  2«-iR(rir2...rfc)-i, 

p  =  k  p=2l 

F{(p)  =  Cx  n  [1  — 2rpCos(9?  — Wp)  +  râ  X  n    sinACç?  — Vp). 
p=i  p=i 

Pour  donner  un  seul  exemple,  soit 

F  {(p)  =  4  —  SV2  sin  cp  —  2V2  cos  ^  q,. 
On  trouve  que  F  (99),  F'  (99),  F"  (95)  s'annulent  pour  97  =  45°,  tandis  que 
F'"  (9?)  ne  s'annule  pas.     Donc 

v^  =  rg  =  Vs  =  45°. 
Une    quatrième    racine    de    F  (99)  ==  0 ,    trouvée   par   une  méthode 
d'approximation,  est 

v^  —  106°  35'  45".4. 
Après  que  quatre  racines  de  l'équation  du  sixième  degré  G{z)  =  0 
ont   été    trouvées    de   cette  manière,   il  est  facile  de  déterminer  les 

deux  autres  re"*  et  —  e"*.     J'obtiens  enfin 

F  (99)  =  C  [1  —  2  r  cos  (99  —  m)  +  ^'"^J  sin^  |  (9?  —  v^)  sin  -^  (99  —  vj , 

loiog  0=1.268505, 
ioiogr  =  9.484070— 16, 
w=:289°12'7".8, 

v^  =  106°  85'  45".4. 


VIII. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk.,  9,   1882,   198— 211) 


Over  een  algorithmus  voor  het  meetkundig  midden. 

In  het  89»*"  deel  van  het  Journal  fur  die  reine  und  angewandte 
Mathematik  p.  343 ,  heb  ik  eene  rekenwijze  aangegeven ,  waardoor 
het  mogelijk  is,  wanneer  k  positieve  getallen  a^,  a.2^,...^ak  gegeven 
zijn  ,  uit  deze  getallen  op  rationale  wijze  A;  an dere  getallen  6^,  69»  'm^a; 
af  te  leiden ,  zoodanig  dat  a^  ^2  •  •  •  ^*  =  ^1  ^2  •  •  •  ^*  ^s,  en  de  verschil- 
len  tusschen  de  getallen  h^.h^,  . .  .,hk  onderling  zoo  klein  kunnen  zijn, 
als  men  verkiest. 

Ik  stel  mij  voor  in  het  volgende  op  dit  onderwerp  terug  te  ko- 
men ,  en  de  bewijzen  mede  te  deelen  van  hetgeen  in  die  korte  noot 
is  uitgesproken. 

1.  Zij  dan  ,  wanneer  a^,  a^,  • .  .^au  willekeurige  reëele  getallen  zijn, 
Ml  hun  rekenkundig  midden,  d.  w  z.  hun  som  gedeeld  door  hun 
aantal  k;  M2  het  rekenkundig  midden  van  aile  producten  van  twee 
verschillende  der  getallen  a^,  ^2,  . . . ,  a&,  d  w.  z.  de   som   dezer  pro- 

ducten  gedeeld  door  hun  aantal 0 ;  evenzoo  M3  het  reken- 
kundig midden  van  aile  producten  van  drie  verschillende  der  ge- 
tallen «1 ,  «2,  • . . ,  «jt  enz  ;  eindelijk  M;t  =  a^  a,  . . .  a^t. 

Omtrent  de  getallen  a^,  Oo^  . . .  ,ak  wordt  verder  niets  ondersteld, 
zoodat  het  00k  gebeuren  kan ,  dat  eenige  dezer  getallen  gelijk 
zijn.  Het  is  nauwelijks  noodig  op  te  merken ,  dat  daarom  hierboven 
het  woord  verschillende  niet  betrekking  heeft  op  de  getallenwaarde 
van  ai ,  ^2 ,  . . . ,  a^t ,  maar  wel  op  de  aan  deze  getallen  toegekende 
individualiteit. 


106  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

Voor   de   gelijkvormigheid    stel   ik  nog  vast,   dat  Mq=1  zal  zijn. 
De  uitdrukking 


M^-Mp_iMp  + 


(p=l,2,3,...,A;-l) 
is  nu  in  het  algemeen  positief,  of  scherper  uitgedrukt,  deze  uitdruk- 
king is  nooit  negatief  en  alleen  dan  gelijk  nul,  wanneer  5f  aile  ge- 
tallen  a^,  ag,  ...,  Ok  aan  elkander  gelijk  zijn,  ôf  wanneer  minstens 
k  —  p-j-l  dezer  getallen  gelijk  nul  zijn,  in  welk  geval  blijkbaar  Mp 
en  Mp4-i  afzonderlijk  gelijk  nul  zijn. 

Deze  eigenschap  is  in  hoofdzaak  sedert  lang  bekend,  en  voor 
eenige  geschiedkundige  opmerkingen  hieromtrent  kan  ik  volstaan 
met  te  verwijzen  naar  een  opstel  van  Dr.  D.  Bierens  de  Haan,  in 
het  8'^^  deel  der  Verslagen  en  mededeelingen  der  Koninklijke  Aka- 
demie  van  Wetenschappen ,  Afdeeling  Natuurkunde ,  Amsterdam , 
1858,  p.  248—260.  Men  zie  ook  het  opstel  van  Lobatto  in  het 
9'^''  deel  dier  Verslagen,  p.  92—106. 

Voor  het  gemak  van  den  lezer ,  en  ook  om  de  grensgevallen , 
waarin  de  uitdrukking  gelijk  nul  wordt,  volledig  te  behandelen, 
laat  ik  hier  echter  het  bewijs  van  het  boven  gezegde  volgen. 

2.    Zij  gegeven 

(  f(^)  =  {x  —  tti)  ix  —  a2)...{x  —  ttk) , 

^^^  f{x)  =  Mox'<  —  4-'^iX''-'^+  ^^t"^^^  M^x^-^  — .■.  +  Mfe, 

\  1  1 .  ^ 

waar    in    het  tweede  lid  het  bovenste  of  onderste  teeken  te  nemen 

is,  al  naar  dat  k  even  of  oneven  is. 

Volgens  de  onderstelling  omtrenta^,  «g?  •  •  •  >  ^a:  heeft  dan  de  ver- 

gelijking  f{x)^=0  slechts  reëele  wortels ,  en  hetzelfde  geldt  dus  van 

de  vergelijkingen,  die  vorderen,  dat  de  verschillende  afgeleide  functiën 

van  f{x)  de  waarde  nul  aannemen.   Daarom  heeft  ook  de  vergelijking 

(2)  0  =  MoxP  +  ^—^^-i^M^x^i-^^^^M2xP-'^—...±^^Mp  +  Mp  +  i 
1  1 .  ^  1 

alleen  reëele  wortels,    want  deze  vergelijking  is  niet  wezenlijk  ver- 
schillend  van 

dx^^-p--^ 


OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN.  107 

Ik  onderscheid  nu  deze  drie  gevallen. 

1°.    Mp  +  i  is  niet  gelijk  nul. 

2°.    Mp-j-i=:0,  maar  Mp  is  niet  gelijk  nul. 

3°.     Mp  +  i  =  0  en  Mp  =  0. 

In  het  eerste  geval  zijn  ook  aile  wortels  van  de  vergelijking 

reëel,  en  derhalve  ook  die  van 

(4) 0=:Mp  +  ia:2  — 2Mp.T  +  Mp_i; 

want  het  tweede  lid  dezer  laatste  vergelijking  onderscheidt  zich 
alleen  door  een  stand vastigen  factor  van  de  {p — ])'*^  afgeleide  van 
de  functie,  die  het  tweede  lid  van  (3)  uitmaakt.  Uit  de  realiteit  der 
wortels  van  (4)  volgt  nu 

M^  — Mp_iMp^i^O; 

en  wel  is  M^  — Mp_iMp  +  i  alleen  dan  gelijk  nul,  wanneer  de  beide 
wortels  van  (4)  gelijk  zijn.  Hiertoe  is  weder  noodzakelijk  en  vol- 
doende,  dat  aile  wortels  van  (3),  dus  ook  aile  wortels  van  (2),  aan 
elkaar  gelijk  zijn ,  wat  weder  medebrengt  dat  aile  wortels  van 
f(x)  =  0  gelijk  zijn  ,  of  rr^  =  «g  =  •  •  •  =  «'*:• 

IsdusMp  +  i  niet  gelijk  nul,  dan  is  M^ — Mp-iMp  +  i  altijd  positief, 
behalve  wanneer  a^  ^^g^  .  =aA:,  in  welk  geval  de  uitdrukking 
gelijk  aan  nul  is. 

In  het  tweede  geval  is  blijkbaar  M^  —  Mp-iMp  +  i  positief. 

Eindelijk  is  in  het  derde  geval  deze  uitdrukking  gelijk  aan  nul, 
en  heeft  de  vergelijking  (2)  minstens  twee  wortels  gelijk  nul,  zoodat 
de  vergelijking  f{x)^0  minstens  k  —  p-{-\  wortels  gelijk  nul  heeft; 
of  m.  a  w.  in  dit  geval  zijn  minstens  k  —  p-\-l  der  getallen  a^  «g»  •••»«* 
gelijk  aan  nul. 

Hiermede  is  het  in  art.  1  uitgesprokene  volledig  bewezen. 

3.  Van  nu  af  onderstel  ik  ,  dat  a,,  «9»  •  •  •  j^*  aile  positief  zijn , 
en  stel 

/c\  I  nr  /  Mo  ,  Mo  ,  Mifc 


M/    ^-^-M^'     "-^-M,.!' 


108  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

zoodat  de  getrofifen  overeenkomst  omtrent  Mo  veroorlooft  te  schrijven 

{p=:],2,S,...,k) 


waaruit  volgt 


ctp  —  Op  +  l' 


Mp  — Mp_iMp  +  i 


Mp_iM. 


dus 

a'p^a'p  +  i; 

en,  wanneer  ook  de  waarde  nul  voor  a^,  a2,  .  ■ .  ^ak  uitgesloten  wordt, 
kan  alleen  dan  a[=^afp^-^  worden,  wanneer  a^=:a2=  ■  •  •  =  Ok.  Daar 
ook  dit  laatste  geval  geheel  zonder  belang  is,  kan  het  gevoegelijk 
buiten  beschouwing  blijven,  en  is  derhalve 

(6) a'i  >  «2  >  a's  >  «4  >  . . .  >  oîfc  ; 

terwiji  uit  (5)  onmiddellijk  volgt 

(7) tti  «2  «3 . . .  «A  =  al  a2  a's . . .  ajfc . 

Nu  is  blijkbaar 

,  _  «1  +  «2  +  0^3  +  •  •  '  +  «A 


O'k 


aj        ttg        ag    '  '    Œk 


en,  wanneer  wij  nu  onderstellen  dat  geen  der  getallen  ffi,  %»  •  •  • .  o'fc. 
grooter  dan  %  en  kleiner  dan  ak  is,  zoo  volgt 


«A:  >  «1  , 


derhalve  aftrekkende 


^ l 

(8) 0  <  a'i  —  4  <    -j—  («1  —  ttk). 

Leidt  men  nu  uit  ai ,  a^.  ■  ■ ,  a'k  eene  nieuwe  groep  van  k  getallen 
aï ,  a2 , . . . ,  a'k  af  op  dezelfde  wijze  als  a'i,  a2 ,  . . . ,  a^  uit  a^ ,  ag ,  .  .  .  ,  a^  ; 


OVER    EEN   ALGORHHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG    MIDDEN.  109 

evenzoo  uit  ai',  a2 , .  .  • ,  a'k  de   getallen   ai",  aï', . . . ,  a'k  enz  ;  dan  is  dus 

Oi  >  a\  >  a2  >  ..  .>  a'k  >  Uk, 
a'i  >a'{  >  0^'  >  ...>  a'k  >  a'k, 
a'x   >  ai"  >  ar  >  . . .  >  a'i^'  >  a'^  , 


0<a'i  —  a'k<    j^^  {a^  —  ak) , 

0  <  ai'  —  a^'  <  -  "■-  (ai  —  aJtX  (    ""-)  (ûTi  —  a^t) , 

0  <  ai"  -  a'i'<  ^  (ai'  -  a'ji)  <  (^f  (a^  -  a*) , 


»!  ag  . . .  ajt  =  ai  a'2 . . .  a^  =  a"  a2'  . . .  a*  =  ai"  a2"  . . .  ajt'  =  •  • . , 

en    voor  de    n^^  afgeleide   groep    van  getallen  af^ ,  af\...,  a^    heeft 
men 

,(n-l)  \  ^(n)  \  ^(n)  \  \  ^(n)  -^  ^^("-1) 

A;  — 1\" 


0<ai«)-a^-)<(^-^)"(a,-a.), 


a,a^^...ak  =  a'('UfK..a^;^\ 


Daar  nu 

^A  —  IX" 


m 


bij  onbepaald  toenemende  waarden  van  n,  ten  slotte  zoo  klein  wordt 
als  men  verkiest,  zoo  volgt  dat  de  getallen  aj^^  af\  ...,  a{*>  aile 
voor  M  =  00  tôt  eene  gemeenschappelijke  limiet  convergeeren ,  die 
blijkbaar  gelijk  is  aan  het  meetkundig  midden  van  a^,  a2,  . . .  ■,  ak 

k 

l/"ai  «2 . . .  a*. 

4.    Voordat  ik  verder  ga ,  zij  het  geoorloofd  eenige  getallenvoor 
beelden  te  geven. 


110  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

Eerste  voorbeeld.    A;  =  3. 


«1  =5, 

«2=5, 

«3  =4, 

14 

,   65 

,   60 
«3=^3, 

„   7603 
"'  ~"1638' 

35290 
^'-"767"3' 

16380 
^^  -  ^529 

of 

ai' =4.64163  61416  36..., 

a^'  =  4.64158  88465  08..., 

a^'  =  4.64154  15131  77.... 
Men  ziet,  hoe  snel  de  getallen  van  eene  zelfde  groep  tôt  elkaar 
naderen ,  immers 

al  —  a2  =  0.02380  95  ... , 

a^  —  as  =  0.02747  25  ... , 

al'  —  a'^  =  0.00004  72951  38  ... , 

a'^  —  afi  =  0.00004  73333  31 ... . 
Het  gemiddelde  der  waarden  van  de  tweede  afgeleide  groep  geeft 

al"  =  4.64158  88337  74  ... . 

Later  zal  blijken,  dat  het  verschil  al"  —  aé"  ongeveer  3  eenheden  in 
de  lO***  decimaal  bedraagt.    De  limiet  is  hier 

I^ÏÔÔ^  4.64158  88336  12769  . . . 
Tweede  voorbeeld.    A;  =  4. 


of 


«1=3, 

a2  =2,               «3=2, 

a,  =2, 

9 

20       ,   11 
a2=^,       «3=y, 

n'            24 

_  17531 
""'  -   7920  ' 

„       116410    „   128826 
"'-  52593'  ""'-   58205  ' 

15840 

"^  -  7157 

ai'=  2.21351  010101..., 

a^'=  2.21341  24313  1..., 

as' =  2.21331  50073  0..., 

al' =2.21321  78287  0.... 

OVER   EEN  ALGORITHMUS   VOOR   IIET  MEETKUNDIG   MIDDEN.  111 

en 

ai  -«^=0.02777  78..., 

a2  —as=0  02222  22  ... , 

a's  —ai  =0.01118  18..   , 

al'  —  a^  =  0.00009  76697  0  . . . , 

al'  —  a'é  =  0.00009  74240  1 . .  . , 

0^'  —  ai'  =  0.00009  71786  0  . . . . 

Uit  de  waarden  van  al',  02,  as,  «4   volgt 

a'r  =  2.2 1336  38420  8...; 
de  limiet  is  hier 

1^'24  =  2.21336  38394  007  ...  . 

5.  In   de    beide   gegeven  voorbeelden  worden  de  verschillen  der 
opvolgende  getallen  van  eene  zelfde  groep 

ttl   —  «2 ,    O2  —  «3 ,  •  •  • 

a'i  —  «2 ,  «2  —  03 ,  . . . 
niet   alleen  bij  overgang  tôt  de  volgende  groepen,  hoe  langer   hoe 
kleiner,  maar  de  verschillen  die  tôt  eene  zelfde^groep  behooren,  wor- 
den hierbij  onderling  hoe  langer  hoe  minder  verschillend. 

Inderdaad  kan  men  het  volgende  uitspreken. 

Het  quotient  van  elke  twee  der  k  —  l  verschillen 

(i>=l,2,  3,  ...â:-1) 
convergeert  voor  n  =  oo  tôt  de  limiet  1. 

Van  de  verschillende  bewijzen ,  die  ik  voor  deze  eigenschap  vond , 
is  het  volgende  verreweg  het  eenvoudigste. 

6.  Ik  stel 

a^  =  a  —  iCi , 
02  =  a  —  rcg , 
«3  =  0  —  0:3 , 


waarin  a  een  willekeurig  getal  is ,  en  neem  verder  aan 

Xi<X2<Xs<...<:Xk, 

zoodat  ook  geen  twee  der  getallen  a^  Og,  . . .,  Uk  gelijk  zijn.  Verder  zij 


112  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

(    f{^)=={x  —  X^)  {X  —  X2)...  {X  —  Xk)  , 

zoodat  de  getallen  No,  Nj,  ...,Nfc  op  dezelfde  wijze  uit  x^,  X2,...,Xk  ge- 
vortnd  zijn  als  Mo,  M^,  . . . ,  M;t  uit  «i,  «2»  •  •  • ,  «a:.  Het  kaii  tôt  geen 
onduidelijkheid  aanleiding  geven,  dat  f(x)  hier  en  in  het  vervolg  eene 
andere  beteekenis  heeft  dan  in  art.  2.  Men  overtuigt  zich  nu  on- 
middellijk,  dat  de  getallen  Mq,  M^,  . . . ,  Mk,  op  de  volgende  wijze  door 
middel  van  de  functie  f{x)  en  hare  afgeleide  functiën  uitgedrukt 
kunnen  worden 

M,       =r{a), 
kMk-i  =  r{a), 

Â;(A;  — l)...3.2Mi       =/"(^-i)(a), 
^k{k— 1)... S. 2. IMq       =f^^^{a), 

waaruit  dus  volgt 

(p- 1,2,  3,...,  A;) 
waarbij  p{a)^=f{a)  te  nemen  is. 

In  plaats  van  (11)  kan  men  00k  schrijven 

NoflP—  -|-  Ni  aP-^-\-  ^^^~^^  Ng aP-2  _  . , . 
^^^^     •     ''^No^-^^^^^^^^h^^^ 

Ontwikkelt  men  deze  vvaarde  van    a'p  volgens  de  afdalende  machten 
van  a,  dan  vindt  men  voor  de  eerste  termen  dezer  ontwikkeling 

,,^,  'M       (p-l)(NJ-NoN2) 

De  p  reëele  ongelijke  wortels  der  vergelijking  van  den  p*^^"  graad 

mogen  genoemd  worden  y-^,  y^,  . . . ,  yp  volgens  hunne  grootte  gerang- 
schikt,  dus 

y^<y2<"-<yp- 


OVER  EEN   ALGORITHMUS  VOOR  HET  MEETKUNDIG  MIDDEN.  113 

Evenzoo  mogen  z^<^Z2<i  ■  - .  <  Zp-^  de  reëele  ongelijke  wortels  van 
de  vergelijking  /"*-p+i  (a;)  =  0  zijn ,  zoodat  z-^^  tusschen  y^  en  ^g»  % 
tusschen  y^  en  2/3 ... ,  eindelijk  Zp-i  tusschen  yp-i  en  yp  ligt.  Hierbij 
is  dus  p  >  1  te  onderstellen.     Volgens  (11)  is  dan 

a'  =    (g  — yi)(a  — y2)---(fl^  — yp) 
^       (a  —  z^) {a  —  Z2)...{a  —  Zp-i)  ' 

en  wanneer  men  de  deeling  uitvoert  en  in  gedeeltelijke  breuken 
splitst,  volgens  (13) 

(14) «^=«-Ni+'z'^, 

waarin 

Q5)  ^  ^^ i^k  —  Vi) {zk  —  y 2)"' {zk  —  yp) 

{Zk  —  Z^-"{Zk  —  Zk-\){Zk  —  ZkJrl)"'{Zk  —  Zp-i)' 

In  den  teller  van  deze  uitdrukking  voor  A^r  zijn  de  factoren 

{zk  —  Vi)  {zk  —  2/2)  •  •  •  (zk  —  yk) , 
aile  positief;  daarentegen  de  overige  factoren,  ten  getale  van p  —  A:, 

Zk  —  yk  +  i,  Zk  —  yk+2)  . . . ,  Zk  —  yp, 
aile  negatief. 

De  negatieve  factoren  in  den  noemer  van  A^  zijn 

Zk-—  Zk-\-l,    Zk Zfc  +  2,    '•',    Zk Zp-i] 

hun  aantal  is  p  —  k  —  1.  Het  aantal  negatieve  factoren  in  den  teller 
van  Ak  is  dus  één  grooter  dan  het  aantal  negatieve  j^ctoren  in  den 
noemer;  derhalve  zijn 

-^1 1    -^2  >    -"3  I    •  •  •  >    -^P  —  1  > 

aile  negatief,  en  daar  de  verschillen 

a  —  ^i>a  —  ^2>--->^  —  Zk-i 
positief  zijn ,  zoo  volgt 

4>a-N,+  Ai  +  A2  +  ---  +  Ap-i^ 
^^  ^  a-'Zp-i 

Nu  is  Al  +  A2  + . .    -|- Ap.-i  blijkbaar  de  coefficient  van  —  in  de 

Qi 

ontwikkeling  van  ap,    volgens    de    afdalende    machten    van    a;    dus 

8 


114  OVER   EEN   ALGORITIIMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

volgens  (13)  gelijk  aan  —  (p— 1)  (N?— NoNg),  verder  is  a  —  z^  kleiner 
dan  a  —  x^  =  a^,  a  —  Zp-i  grooter  dan  a  —  Xk  =  Ok,  terwijl  a  —  N^ 
blijkbaar  gelijk  aan  ai  is;  zoodat  nu  volgt 

(P-1)(N;-NoN,) 

Up  <^  «1  —  , 


(16)    . 


«1 

,^    ,        (P-1)(N;-NoN2) 
ap>  ai 

ttk 


Voor  p^l  heeft  men  blijkbaar  de  teekens  >  en  <  door  het 
gelijkteeken  te  vervangen. 

7.  De  afleiding  der  ongelijkheden  (16)  steunt  wezenlijk  op  de  om- 
standigheid  dat  A^,  Ag,  . . .,  Ap_i  aile  negatief  zijn.  Men  kan  dit 
laatste  ook  nog  aldus  aantoonen. 

Zij 

g  (x)  =  {x-  2/i)  (rc  —  2/2) . .  .  (o;  —  yp) , 
dan  is  blijkbaar 

,  _  pg(a) 

en 

9'{x)_      1      _^_J__^       _^       1 


g{x)       x  —  y^~x  —  y2~"'~x  —  yp' 
waaruit  door  differentiatie  volgt 

g{x)g"{x)-g'{x)g'{x)^  1 1__  _  1 

g{x)g{x)  {x  —  y^f      [x  —  y^f      '"      {x  —  ypf 

en  men  vindt  •hierin  x:=Zk  stellende,  daar  g'{zk)=iQ  is, 

g"{zk)  ^  _         1         _         1         _       ^  „  . 

9  M  {zk  —  yif      {zk  —  y  2?      '"      \zk  —  ypf  ' 

Nu  is  echter,  zooals  uit  o'p^=-4j4  onmiddellijk  volgt, 
.    _  pgjzk) 

^'--  g"{zk) 

dus 

o  1  1  1 


Aifc  {zk  —  yif      {zk  —  y 2?      '"      {zk  —  ypf  ' 

zoodat  Kk  is  negatief. 

8.     Vervangt    men    in  (16)  p  door  p -}"  ^  »  ^^^  verkrijgt  men  door 
verbinding  der  verschillende  ongelijkheden 


OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET  MEETKUNDIG   MIDDEN.  115 

»^-«Wi<'"+-P<"'-"*'(N?-NoN,), 

dus    daar  p  hoogstens  gelijk  is  aan   A;  —  1  en  a^  —  a*  en  Nf  — NqNs 
positief  zijn,  zoo  veel  te  meer 


(17) 


"l  "A: 

ap—a'p  +  i>^ '^^ ^(N?  — N0N2). 

"1  "A: 


In  de  uitdrukking  rechts  komt  nu  p  niet  meer  voor. 

Al  de  voorgaande  ontwikkelingen  blijven  onveranderd,  wanneer 
men  de  getallen  a^,  a^, . .  .^ak,  door  ûi"> ,  o^"\  . . .  0  J*^  en  tegelijker- 
tijd  a(,  a^,...,ajj  door  af*  +  i>,  4"  +  i\  . . . ,  ajj'  +  i^  vervangt. 

Daar  nu  reeds  bewezen  is,  dat  af\  af\...,Q^p  voor  w  =  oo  tôt 
eene  zelfde  positieve  limiet  naderen,  zoo  kan  men  blijkbaar  n  altijd 
z66  groot  nemen,  dat 

positief  is,  en  dan  volgt  gemakkelijk 

af)-(;^-l)(af-a("))      <^^>-<^^^>      a;')  +  (fe-l)(af)-4")) 
«*"^  +  (A  -  1)  «'  -  a?^)      0?  "^  '^  -  <+V^      af  ^  -  (A:  -  1)  {o!-?  -  a^) 

Neemt  men  n  groot  genoeg.  dan  verschillen  de  beide  waarden , 
waartusschen 

„(n  +  1) fjin  +  1) 

Op  —  «p  +  1 


„(n  +  1)  „(n  + 1) 

Wg  "3  +  1 


ligt,  ZOO  vveinig  als  men  verkiest  van  de  eenheid. 

Hiermede  is  dus  het  in  art    5  uitgesprokene  bewezen. 

9.    Voor    het   gemak    der   schrijfwijze   zal    ik  voor  een  oogenblik 
a^")  door  bpj  a^"*"^^  door  b^  aanduiden. 
Dan  is  dus 

Oi  —  bk— r j 7 -y-  » 

61  ^  62  ^  •  •  ^  bk 


116  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

Of 


e  uitdrukking  rechts  is 

-^[b,  +  b,     V-^    b,b,    ' 

.  .  4-  1  —  A2. 

waar  p  en  g  de  getallen  1,  2,  3,  ...,  k   doorloopen,    en  j?>ç  blijft. 
Deelt    men    nu    beide  îeden  door  {b^  —  bkf  en  gaat  men  over  tôt 
de  limiet  voor  n  =  oo,  dan  volgt,  daar  volgens  het  voorgaande 


„="L(6i-6,)2    ~U-1; 
is ,  en  ter  bekorting  de  limiet  van  b^,  &2>  •  •  •  »  ^a  genoemd  wordt  b , 
k^  ,.       bi  —  b'k  1         ^.  ,2 


Nu  is 


2(^_5)2  =  12^  22  +  32  +  ... +  (A;- 1)2  + 

+  12  +  22  +  . ..  +  (A:  — 2)2  + 

+  l2  +  ...+(A;-3)2  + 


+  1S 


waarvoor  men  na  herleiding  verkrijgt 


^{p-qf  =  ^kHk'-\), 


dus 


bi-6^     _^/fe  +  lx        1 
„:?«,(6i-6*)2  ~12U-lj^    6' 


OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG  MIDDEN.  117 

10.  Deze  formule  (19)  geeft  een  duidelijk  begrip  van  de  snelheid, 

waarmede  ten  slotte  de  getallen  tôt  hunne  gemeenschappelijke  limiet 

* 

Va^  a2 ...  ttfc  convergeeren ;  het  blijkt  dat   af  +  ^^  —  aj" ■*" ^^  eene  eindige 

verhouding  heeft  tôt  de  tweede  macht  van  a^^^—afK 

In  het  eerste  voorbeeld  van  art.  4  was 

ai'  —  a'i  =  0.00009  4628  .  . . , 

en  als  benaderde  waarde  van  al"  —  a's    kan  nu  genomen  worden 

en  daar  aï' ,  «2",  «s"  op    zeer    weinig    na    eene    rekenkunstige  reeks 
vormen,   heeft  men  aan 

ai"  =  4.64158  88337  74... 
de  correctie 

—  Tô  -^^i^^^  =  —  0.00000  00001  61 . . . 

toe  te  voegen,  om  de  in  12  decimalen  nauwkeurige  waarde  van  i^ioo 

4.64158  88336  13  . . . 
te  verkrijgen. 

In  het  tweede  voorbeeld  heeft  men  aan 

ai"  =  2.21336  38420  8  . . . 
de  correctie 

—  â  ^"'  T/'^'^'  =  —  0.00000  00026  8  . . . 

aan  te  brengen ,  om  te  verkrijgen 

1^24  =  2.21336  38394  0.... 

11.  Met    een    enkel   woord  moge  nog  het  geval ,  dat  eenige  der 
getallen  a^,  02,..., ait  gelijk  nul  zijn,  besproken  worden. 

Onderstellen  wij 

«1  =  «2 ^  û?3  ^  •  •  •  ^  «A  >  0 ,  h<k, 
en 

«/i  + 1  =  fl/i  +  2  =  • . .  =  a^  =  0 , 


118  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

dan    zijn    blijkbaar    Mo,  Mj ,  M^,  ...,M;j   positief,    niet   gelijk    nul,  en 
M/j  +  i, . . .  ,Mjk  aile  gelijk  nul. 
Derhalve  worden 

a'i,  02, . . .  jûffe 
aile  positief  en  niet    gelijk    nul,    a/t.i  =  0;    terwijl   o'h  +  2,  ■  •  ■  lO'k  geen 
bepaalde  beteekenis  hebben.    Stelt  men  echter  vast,  dat  in  dit  geval 
^h  +  u  •  •  -i^^ic  aïlen  gelijk  nul  zullen  zijn  ,  dan  zijn  er  dus  van  de  getallen 

«1,  02,.-  -^a'k 
evenveel  gelijk  nul,  als  van  de  oorspronkelijke  groep  a,,  02,-.,0k 

Men  ziet  nu  onmiddellijk,  dat  de  verdere  beschouwingen  van 
art.  3  met  hoogst  geringe  wijzigingen  onveranderd  doorgaan,  en 
dat  ook  nu  de  getallen  a[''\  a'2\  . .  ■ ,  aP  tôt  eene  zelfde  limiet ,  die 
gelijk  aan  nul  is,  convergeeren. 

Daarentegen  is  de  wijze,  waarop  deze  convergentie  hier  plaats 
vindt,  geheel  anders,  en  men  kan  zeggen ,  dat  deze  convergentie 
veel  langzamer  is. 

Het  blijkt  namelijk ,  dat  de  verhouding  van  twee  opvolgende 
getallen 

Clp ,    Op  ,    Op ,    Qp  ,  .  .  . ,  Clp     ... 

ip=\,2,S,...,h) 
bij  toenemende  n  tôt  eene  eindige,    gemakkelijk   te    bepalen   limiet 
convergeert ,  die    voor  de  verschillende  waarden  van  p  dezelfde   is  ; 
terwijl  de  verhoudingen  der  getallen  van  eene  zelfde  groep 

«1    .    «2    ;  •  •  •  jÛf'/i 

tôt  eindige  limieten  convergeeren,  die  alleen  van  k  en  h  afhangen, 
niet  van  de  getallenwaarden  van  a^,  02,...,  o/^,  waarvan  men  is  uit- 
gegaan. 

Daar  het  strenge  bewijs  van  deze  eigenschappen  meer  ruimte 
schijnt  te  vorderen ,  dan  in  eenige  overeenstemming  is  met  hun 
oogenblikkelijk  belang,  zoo  vergenoeg  ik  mij  met  deze  aanduidingen. 

12.  De  toepassing  op  willekeurige  complexe  waarden  levert  groote 
moeielijkheden  op. 

Wel  is  het  gemakkelijk,  in  dit  geval  yoorwaarden  op  testellen, 


OVER    EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN.  119 

die,    ZOO  zij  door  a^,  a2,....,ak  vervuld  worden ,   voldoende  zijn  om 

te  besluiten,  dat  de  rekenwijze  tôt  eene  bepaalde  limiet  voert,  en  dan 

1 

aan  te  geven ,  welke  der  k  waarden  van  (a^  a^  ...  a*)*  deze  limiet 
is;  maar  het  schijnt  uiterst  bezwaarlijk  om,  zooa^,  a2,...,afc  wille- 
keurig  gegeven  zijn,  uit  te  maken ,  of  er  al  dan  niet  eene  limiet  is, 
en  in  het  eerste  geval  deze  limiet  aan  te  geven. 

Alleen  het  geval  k  =  2  levert  niet  het  minste  bezwaar  op,  en  het 
zal  daarom  voldoende  zijn ,  de  volgende  uitkomsten  eenvoudig  mede 
te  deelen. 

Men  vindt  dan  ,  dat  in  dit  geval  er  altijd  eene  limiet  gelijk  aan 

±  Va^  a2 
is,   behalve  wanneer  de  verhouding  a^  :  a^  reëel  negatief  is. 
Stelt  men 

en  neemt  r^  en  r^  positief,  a^  en  03  tusschen  0  en  27i  (de  eerste  waarde 
in-,  de  tweede  buitengesloten) ,  dan  is  de  limiet  gelijk  aan 

wanneer  de  volstrekte  waarde  van  a^  —  a^  kleiner  dan  n  is. 
Is  echter  a^  —  a^  grooter  dan  tt,  dan  is  de  limiet  gelijk  aan 

Neemt  men  bijv. 

1 
z 

dan  is  de  limiet  gelijk  aan  +1  of  —  1,  al  naar  dat  het  reëele  deel 
van  z  positief  of  negatief  is. 
Daar 

Oi,  ai,  a",  al"... 
hier  aile  rationale  functiën  van  z  zijn ,  zoo  heeft  men  in 

b^-\-b2  +  h  +  ..., 
waarin 

6j  =  tti ,  62  ==  ^i  —  ^1  »  ^3  =  ^i'  —  «1  >  &4  =  ûi"  —  ai' ,  . . . , 
eene  oneindige  reeks ,  waarvan  de  termen  rationale  functiën  van  2;  zijn , 


120  OVER   EEN   ALGORITHMUS   VOOR   HET   MEETKUNDIG   MIDDEN. 

convergeerend  voor  aile  waarden  van  z,  waarvan  het  reêele  deel  niet 
gelijk  nul  is,  en  waarvan  de  som  gelijk  aan  -f- 1  of  gelijk  aan  — 1 
is ,  al  naar  dat  het  reëele  deel  van  z  positief  of  negatief  is. 

Eene  dergelijke  reeks  is  door  Weierstrass  opgesteld  in  de  hoogst 
belangrijke  verhandeling  zur  Functionenlehre,  voorkomende  in  de 
Monatsberichte  der  Kônigl.  Preuss  Akademie  der  Wissenschaften , 
1880,  p.  735. 

Kort  daarna  merkte  Tannery  op ,  dat  men  op  zeer  eenvoudige 
wijze  dergelijke  reeksen  kan  vormen.  (Zie  Monatsberichte ,  1881, 
p.  228  e  V.). 

Men  zal  gemakkelijk  opmerken ,  dat  de  bovenstaande  reeks  als  bij- 
zonder  geval  begrepen  is  onder  degene ,    die  Weierstrass  t.  a.  p. ,  p. 

230  aangeeft.     (Men    verbetere    daar    de    drukfout;    in    plaats    van 


x'  =      '       moet  gelezen  worden  x'  =  r— j— - 

J.  "^~  X  JL  —j~  X, 

Eene  vertaling  van  het  eerste  opstel  van  Weierstrass  en  de  latere 
mededeeling  naar  aanleiding  van  Tannery's  opmerking,  is  te  vinden 
in  het  Bulletin  des  sciences  mathématiques  et  astronomiques,  deuxième 
série,  tome  V,  Avril  1881. 


VIII. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk.,  9,    1882,    198— 211.) 
(traduction) 


Sur  un  algorithme  de  la  moyenne  géométrique. 

Dans  le  89^^™®  tome  du  Journal  fur  die  reine  und  angewandte 
Mathematik ,  p.  843,  j'ai  indiqué  une  méthode  de  calcul  permettant, 
lorsque  k  nombres  positifs  a^,  ag,...,  ak  sont  donnés,  d'en  déduire 
rationnellement  k  autres  nombres  6^,  63»  •  •  •  >  ^*  de  telle  manière  qu'on 
ait  «i  «2  •  •  •  ^fc  =  ^1  ^2  •  •  •  ^f<  ^t  <1"^  ^^s  différences  des  nombres  6^  62,  •  •  •  >  &* 
soient  aussi  petites  qu'on  veut. 

Je  me  propose  de  retourner  sur  ce  sujet  dans  l'article  présent  et 
de  faire  connaître  les  preuves  de  ce  qui  a  été  avancé  dans  cette 
brève  note. 

1.  Soient  a^,  ag»  -•-i  ^k  des  nombres  réels  arbitraires,  M^  leur 
moyenne  arithmétique,  c  à.  d.  leur  somme  divisée  par  leur  nombre 
A;  M2  la  moyenne  arithmétique  de  tous  les  produits  différents  des 
nombres  a^,  ag,  ...,  a*   pris    deux-à-deux,    c  à.  d.  la  somme  de  ces 

produits  divisée  par  leur  nombre         ^ —  ;  de  même  Mg  la  moyenne 

arithmétique  de  tous  les  produits  différents  des  nombres  ai,a2,  ...,ak 
pris  trois-à  trois,  etc.  ;  enfin  Mk  =  a^  a^  . .  ■  ak. 

On  ne  fait  aucune  autre  supposition  au  sujet  des  nombres  a^,  «2»  •••»«*  ; 
il  peut  donc  arriver  que  plusieurs  de  ces  nombres  sont  égaux  entre 
eux.  Il  est  à  peine  nécessaire  de  faire  remarquer  qu'en  employant 
plus  haut  le  mot  différent  nous  n'avons  pas  voulu  indiquer  que  les 
valeurs    numériques   de    tous    les    nombres  a^,  ag,  ...,  a*  sont  diffé- 


122  SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 

rents  ;  nous  avons  simplement  voulu  attribuer  à  chaque  nombre  une 
individualité  distincte 

Pour  des  raisons  de  symétrie  je  pose  encore  Mq  =  1.  L'expression 
M^  — Mp_iMp  +  i 
{p=l,  2,  3,  ,..,  k  —  1) 
est  généralement  positive  ou ,  plus  précisément ,  cette  expression  n'est 
jamais  négative  et  ne  devient  nulle  que  lorsque  tous  les  nombres 
a^,  «2»  •••>  ^*  sont  égaux  entre  eux  ou  qu'au  moins  k — p-\-l  de 
ces  nombres  s'annulent  auquel  cas  les  expressions  Mp  et  Mp  +  i  s'an- 
nulent évidemment  l'une  et  l'autre. 

Cette  propriété  générale  est  connue  depuis  longtemps  ;  en  matière 
d'histoire  il  suffit  de  renvoyer  le  lecteur  à  un  article  du  docteur 
D.  Bierens  de  Haan  publié  dans  le  8'®™®  tome  des  Verslagen  en 
mededeelingen  der  Koninklijke  Akademie  van  Wetenschappen ,  Sec- 
tion de  physique,  Amsterdam  1858,  p.  248—260.  On  peut  consulter 
aussi  l'article  de  Lobatto  dans  le  9'^"®  tome  des  Verslagen ,  p.  92 — 106 

Cependant  pour  épargner  de  la  peine  au  lecteur  et  aussi  pour 
traiter  d'une  façon  générale  les  cas  limites  où  l'expression  considérée 
s'annule,  je  fais  suivre  ici  la  preuve  du  théorème  énoncé. 

2.    Posons 

(  f{x)  =  ix  —  ai)  {x~a^)...{x  —  ajc) , 

^^^      I     f{x)  =  U,x'^-\-W,x^-^-\.  ^^^"^^  M^a^^-^-.-.  +  M,, 

où  il  faut  prendre  dans  le  second  membre  le  signe  supérieur  ou  le 
signe  inférieur  selon  que  le  nombre  k  est  pair  ou  impair. 

D'après  l'hypothèse  faite  au  sujet  des  nombres  a^,  a^^  . . . ,  au  l'équa- 
tion f{x)  =  0  n'a  que  des  racines  réelles  et  la  même  chose  est  donc 
vrai  pour  les  équations  exprimant  que  les  dérivées  successives  de 
f{x)  s'annulent.    C'est  pourquoi  l'équation 

{2)0  =  ll,xP  +  ^-^-^M,xP-i-^^j^M,xP~^~...±^'^-M,  +  M,  +  x 

n'a  que  des  racines  réelles  ,  car  cette  équation  ne  diffère  pas  essen- 
tiellement de  la  suivante  : 

d'^-p-^fjx) 


SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE.  123 

Je  distingue  les  trois  cas  suivants. 

1°.    Mp  +  i  diffère  de  zéro. 

2°.    Mp  +  i  =  0,  mais  Mp  diffère  de  zéro. 

3°.    Mp  +  i  =  0  et  Mp  =  0. 

Dans  le  premier  cas  les  racines  de  l'équation 

sont  toutes  réelles,  et  il  en  est  donc  de  même  de  celles  de  l'équation 

(4) 0  =  Mp  +  ia;2  — 2Mpa:  +  Mp_i; 

en  effet ,  le  second  membre  de  cette  dernière  équation  ne  diffère  que 
par  un  facteur  constant  de  la  {p — !)'*■"«  dérivée  de  la  fonction  qui 
constitue  le  second  membre  de  l'équation  (8).  De  la  réalité  des  ra- 
cines de  (4)  on  conclut  à  l'inégalité 

]^^-Mp-_iMp  +  i^O; 
l'expression  ^1|  —  Mp_i  Mp  +  i  ne  s'annule  que  lorsque  les  deux  racines 
de  l'équation  (4)  sont  égales  entre  elles.  A  cet  effet  il  faut  et  il 
suffît  que  toutes  les  racines  de  (3),  donc  aussi  toutes  celles  de  (2), 
soient  égales  entre  elles,  d'où  l'on  conclut  que  toutes  les  racines  de 
l'équation /"(a;)  =  0  sont  égales  entre  elles,  c  à.  d.  que  ai  =  a2  =  --=^* 

Par  conséquent  lorsque  Mp  +  i  ne  s'annule  pas,  l'expression 
M|-Mp_iMp  +  ]  est  toujours  positive,  excepté  au  cas  ou a^=^a 2=..  =ak; 
car  alors  elle  s'annule. 

Dans  le  deuxième  cas  l'expression  M^  —  Mp_iMp  +  i  est  évidem- 
ment positive. 

Enfin  dans  le  troisième  cas  cette  expression  est  nulle  et  l'équation 
(2)  a  au  moins  deux  racines  nulles,  de  sorte  que  l'équation /■(rc)  =  0 
a  au  moins  k  —  p-{-l  racines  nulles  ;  en  d'autres  termes ,  dans  ce 
cas  au  moins  k  —  p -\- 1  des  nombres  a^,  o^,  •  •■,  «jt  s'annulent. 

Nous  venons  de  donner  la  démonstration  complète  du  théorème 
du  n^  1. 

3.  Je  suppose  à  partir  de  ce  moment  que  les  nombres  ai,a2,.  .,«* 
soient  tous  positifs,  et  je  pose 

(5)     .     .     .     «i  =  Mi,     02=./,     08=,-/,    ■••»    «*=  ni 


124        SUR  UN  ALGORITHME  DE  LA  MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE. 

ces  équations  jointes  à  l'hypothèse  faite  au  sujet  de  la  signification 
de  Mo  me  permettent  d'écrire 

Mp 
Mp_i 
(p=l,  2,  3,  ...,  k) 
Il  s'ensuit  que 

,         ,      _M^-Mp_iMp+i 

donc 

ap^Op+i, 
et  si  l'on  exclut  aussi  la  valeur  0  des  nombres  a^,  ag,  .  •  • ,  a^,  on  ne 
peut   avoir  a[^=a'pj^i,    à   moins   que   a^  =  ag  = . .    :=  «jt-    Comme   ce 
dernier   cas  n'a  lui  aussi  aucune  importance  nous  pouvons  sans  in- 
convénient l'écarter;  nous  avons  donc 

(6) ai>a^>a^>ai>...>ajfc, 

tandis  qu'on  tire  immédiatement  des  équations  (5): 

(7) a^a^o^. .  .ak=^a!\a2a'^-.  .a'k. 

Or,  on  a  évidemment 

,_  ai  -f-  g^  +  %  +  ...+  g^ 
""- k ' 

k 
ak= 


L  +  ±  +  ±  +  ...  +  ± 


et   si    nous  supposons  qu'aucun  des  nombres  a^,  a^,  .  >  • ,  ak   ne  soit 
supérieur  à  a^  ni  inférieur  à  Uk,  il  s'ensuit  que 

a'k  >ai, 
donc,  en  retranchant  ces  deux  inégalités  l'une  de  l'autre, 

(8) 0<ai-a;,<^^(aj-a;t). 

Si  des  nombres  ai,  ag , .  • . ,  a*  nons   déduisons    un  nouveau  groupe 
de  k  nombres ,  savoir  aï,  a2 ,  . . .  ,  Ok   de   la   même   manière  que  des 


SUR  UN  ALGORITHME  DE   LA   MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE.  125 

nombres  a^,  a.,,  . . . ,  a^  nous  avons  déduit  les  nombres  ai,  a2,  . . . ,  aJk , 
et  si  des  nombres  ai',  a^^  . . . ,  a'k  nous  déduisons  de  la  même  ma- 
nière les  nombres  ai",  a'i\  . . . ,  a'k,  etc. ,  nous  avons  donc 

«1  >  ai  >  a2  >  . . .  >  a^  >  ajfc, 
ai  >ai'>a.^'  >  . .  .>  a'i  >  a'k, 
ai'>ai">a^">...>ar>ai', 


^ \ 

0  <  ai   —a'k<  —^  (ai  —  a/t) , 

0<a'{  — a^'  < —y- (<^i —«'*)< ("X")  ("i~^*)' 
0  <  ai"  -  aT  <  ^  (ai'  -  a',')  <  (^  J  (a^  -  a,) , 


Cj^  ag  .  .  .  ffjt  =  <^i  <^  •  •  •  û*  =  <*1  02  •  .  .  d'k  =  <*1  '  <ï2  '  .  .  .  CLk   ^  '  '  •  ' 

Les  équations  correspondantes  pour  le  w'*""*  groupe  de  nombres  déduits 
des  groupes  précédents ,  c.  à.  d.  pour  les  nombres  a}"^  af\...,  ép ,  sont 

af-')  yép  >af  >. . .  >ai'»)  >a?-i\ 
1\" 


0<at'')-alr><(^^[(a,-a,), 
a^  a., . 
Or,  comme  l'expression 


i^0L,...ak  =  ai^^  (!!^K..a^p 


r-^) 


lorsque  w  augmente  indéfiniment ,  finit  par  devenir  aussi  petite  qu'on 
le  désire,  il  s'ensuit  que  les  nombres  af^ ,  a^"\  ...,  ép  convergent 
tous  pour  n  =  oo  vers  une  limite  commune  évidemment  égale  à  la 
moyenne  géométrique  des  nombres  a^,  Og,  ...,  a^,  c.  à.  d.  à 

k  

4.    Qu'il   me    soit   permis,    avant   que   de   continuer,    de   donner 
quelques  exemples  numériques. 


126  SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 

Premier  exemple.     A;  =  3. 


tti  =5, 

«2  =5, 

«3  =4, 

,   65 

,   60 

«3=^3, 

„       7603 
'''""1638' 

„   35290 
''  =   7673  ' 

,,   16380 
''  ~  3529 

ou 

ai' =4.64163  61416  36..., 
a^'=  4.64158  88465  08..., 
aâ'=  4.64154  15131  77.... 
On  voit  avec  quelle  rapidité  les  nombres  d'un  même  groupe  de- 
viennent égaux  les  uns  aux  autres;  en  effet 

ai  —  aa  =  0.02380  95  ... , 
02  —  as  =  0.02747  25  ... , 
oi'  —  a^'  =  0.00004  72951  38  . .    , 
a^'  —  oli  =  0.00004  73333  31 ... . 
La  moyenne  des  valeurs  obtenues  pour  les  nombres  du  deuxième 
groupe,  déduits  du  premier,  est 

ai"  =  4.64158  88337  74.... 

Nous  verrons  plus  tard  que  la  différence  ai"  —  a's    est  environ   de 
0.00000  00003.   La  limite  est  ici 

■^ÏÔÔ  =  4.64158  88336  12769  .... 

Deuxième  exemple,     k  =  i. 


ou 


«1  =3, 

02=2,       %=2, 

a^  =2, 

«i=|. 

20       ,    11 
«2-^,      «3=  y, 

«'   24 

_ 17531 
'  ~  7920  ' 

„       116410    „       128826 
"^  -  52593  '  ""'  ~   58205  ' 

ai' =2.21351  OlOlO  1..., 
a^'=  2.21341  24313  1..., 
a^'=  2.21331  50073  0..., 
al' =2.21321  78287  0.... 

15840 
"*-  7157' 

SUR  UN  ALGORITHME  DE  LA  MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE.        127 

et 

a\  -  a^  =  0.02777  78  ... , 

ao  —  as  =  0.02222  22  ... , 

o^_  al  =  0.01118  18..    , 

ai'  _  a!i  =  0.00009  76697  0  . . . , 

a'{  -  a!i  =  0.00009  74240  1  .  . .  , 

a'i  —  a'I  =  0.00009  71786  0  . .  . . 
Des  valeurs  de  aï ,  de   ào ,   de   as    et    de  a'^   on  tire 

aT  =  2.21336  38420  8  .  .  . . 
La  limite  est  ici 

1^24  =  2.21336  38394  007  ... . 

5.  Dans    les    deux    exemples  donnés  on  voit  que  non  seulement 
les  différences  successives  des  nombres  d'un  même  groupe  telles  que 

o'i  —  02 ,  02  —  as ,  . . . 
ai  —  02  ,   02  —  Os  , . . . 

deviennent  de  plus  en  plus  petites  lorsqu'on  passe  aux  groupes  sui- 
vants ,  mais  aussi  que  les  différences  appartenant  à  un  même  groupe 
tendent  de  plus  en  plus  vers  une  même  valeur. 

En  effet,  on  peut  énoncer  le  théorème  suivant. 

Pour  w  =  00  le  quotient  de  deux  quelconques  des  {k  —  1)  différences 

Op     —  Op^i 

(p  =  l,  2,  3,  ...  k  —  1) 
tend  vers  la  limite  1. 

Parmi  les  différentes  preuves  de  cette  propriété  que  j'ai  trouvées 
la  suivante  est  de  beaucoup  la  plus  simple. 

6.  Je  pose 

a^  =  a  —  x-^, 

02  =  a  — rcg, 

03  =  0  —  ^3, 

a^^  a  —  Xkj 
où  a  représente  un  nombre  quelconque.   Je  suppose  en  outre  que 

Xi<X2<X^<.  ..<Xk, 


128        SUR  UN  ALGORITHME  DE  LA  MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE. 

de  sorte  qu'il  est  impossible  que  deux  des  nombres  a^,  a2,  ..,  a^ 
aient  la  même  valeur.    Soit  encore 

if  {X)  =  (X  —  X-j)  (X  —  X2)  .  .  .(X  —  Xk), 

les  nombres  No,  Nj,  . . . ,  Na  sont  donc  formés  à  l'aide  des  grandeurs 
x^,  Xo,  . . . ,  Xk  de  la  même  manière  que  les  nombres  Mq,  M^,  . . . ,  M& 
ont  été  formés  à  l'aide  des  grandeurs  a^,  Og,  ...,  Ok.  Aucune  am- 
biguïté ne  peut  résulter  du  fait  que  f(x)  a  ici  dans  la  suite  une  autre 
signification  que  dans  le  n^  2.  On  se  convainc  aisément  que  les 
nombres  Mq,  M^,  . . .,  Ma;  peuvent  être  exprimés  de  la  façon  suivante 
à  l'aide  de  la  fonction  fy,x)  et  de  ses  dérivées  : 

M,       =/-(a), 

Â;  Ma- !  =  /•'(«), 
kik  —  l)M.k-2  =  f"{a), 


(10) 

Il  s'ensuit  que 
(11) 


A;  (A;  —  1)  ...  3  .  2  .  1  Mo      =  ^^^  (a). 


"^— /•(*-p+i)(a)' 

(p  =  l,  2,  3,  ...,  k) 

oh  il  faut  prendre  f^{à)  =  f{a). 

Au  lieu  de  l'équation  (11)  on  peut  écrire 

JL  1  .  â 

En  développant  la  formule  du  second  membre  suivant  les  puis- 
sances descendantes  de  a,  on  trouve  pour  les  premiers  termes  de  ce 
développement 

(13) <:=«  — Ni +... 

Appelons  2/1,  2/2,  •  •  • ,  Vp  les  p  racines  réelles  et  inégales  de  l'équa- 
tion du  p^^^^  degré 


SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE  GÉOMÉTRIQUE.  129 

ces  racines  sont  par  hypothèse  rangées  suivant  leur  ordre  de  gran- 
deur, de  sorte  que 

Vi  <  2/0  <  . . .  <  î/p. 

Appelons  de  même  z^,  z.,,  ■  ■  ■ ,  Zp-\,  grandeurs  qui  satisfont  aux 
inégalités  2-,  <  2:0  <  •  •  •  <  «^^t^- 1 ,  ^es  racines  réelles  et  inégales  de  l'équa- 
tion Z^'^-^+i)  (.t)  =  0;  de  sorte  que  z^  est  située  entre  y^  et  tj^-,  z^ 
entre  y^  et  t/3...  et  enfin  Zp^i  entre  yp-\  et  y  p.  Il  faut  supposer 
p  >  1.    On  a  alors  suivant  l'équation  (11) 

a'  =     (a~yi)(a  — y2>...(<t  — yp) 
^         {a  —  Zi){a  —  Zo)...{a  —  Zp--i)' 

et,  si  l'on  exécute  la  division  et  qu'on  partage  le  quotient  en  frac- 
tions simples,  on  aura  suivant  l'équation  (13) 

(14)     .......    a^  =  „_N,+  l:'<^^. 

OÙ 

{zk  —  ?/i)  {zh.  —  yo)  •  •  •  i^k  —  yp) 


(Zk  —  Z'i)  .  .  .  [Zk  —  Zk-l){Zk  —  Zk  +  l)  '  '  '{Zk  —  Zp-i) 

Dans    le    numérateur    de    cette    fraction    qui    représente    A*    les 
facteurs 

i^k  —  yi)  {sk  —  y^)'"  i^k  —  Vk) 
sont  tous  positifs;  les  autres  {p  —  k)  facteurs  au  contraire,  c.  à.  d.  les 
facteurs 

Zk  —  y/c  + 1 ,  Zk  —  yfc  +  2 ,  •  ■  • ,  Zk  —  yp 
sont  tous  négatifs. 

Les  facteurs  négatifs  du  dénominateur  de  l'expression  A*  sont 

Zk ^A;  +  1  ,    Zk  —  Zk-\.2,    .  •  •  ,    Zk  —  Zp-i] 

leur  nombre  est  de  p  —  k  —  1.  Le  nombre  des  facteurs  négatifs  du 
numérateur  de  la  fraction  kk  surpasse  donc  d'une  unité  celui  des 
facteurs    négatifs   du  dénominateur.    Par  conséquent  les  expressions 

sont  toutes  négatives,  et  comme  on  a 

a  —  z^y  a  —  z.2>  . .  .>  a-  Zk~\, 
toutes  ces  expressions  étant  positives,  il  s'ensuit  que 

9 


18Ô  SÛR   tJN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 

„^<«-N.+  ^-  +  ^^  +  ---  +  ^^-' 

CL  —  Zi 

et  que 

a'  > a  -  Ni  4-  A  +^2  +^j^-Mp -i_ 

Or,  l'expression  Ai  -|-  Ag  +  . . .  +  Ap_i  est  évidemment  le  coefficient 
de  —  dans  le  développement  de  ap  suivant  les  puissances  descen- 
dantes de  a;  suivant  (13)  cette  expression  est  donc  égale  à 
— (p— I)(Nf  —  N0N2)  et  l'on  a  a — z^  <ia  —  x^  =  a^,  a—Zp-i  >  a — Xk^=ak, 

tandis   qu'on  a  aussi,    comme  cela  se  voit  aisément  a  — Ni  =  ai. 
Il  s'ensuit  donc  que 

(p-l)(N?-NoN2) 


(16) 


o'p  <ai  — 

u-l 

,^,        (p-l)(N?-NoN2) 

Op  >«! 


ak 

Pour  p  =  1  il  faut  évidemment  remplacer  les  signes  >  et  <  par 
le  signe  =. 

7.  Pour  pouvoir  déduire  les  inégalités  (16)  nous  avons  tenu  compte 
—  et  c'était  une  base  essentielle  de  notre  raisonnement  —  du  fait 
que  les  grandeurs  A^  Ao,  ...,  Ap_i  sont  toutes  négatives.  Ce  fait 
peut  être  démontré  encore  autrement. 

Soit 

g  (x)  =  {x  —  y^){x  —  2/2)  ...{x  —  yp) , 

il  s'ensuit  évidemment  que 

„/_PÔ'(«) 

et  que 


g{x)      x  —  y^'x  —  y^  x  —  yp 

On  en  tire  en  différentiant 

g  (x)  g"  (x)  —  g' [x)  g' (x)  _  _       1        _        1 1^ 

g{x)g{x)  {oc  —  y{f      {x  —  y^f      '"      {x—ypf 

et  si  dans  cette  expression  l'on  pose  x=:Zk,  on  trouve,  puisque  g'(zk)  =  0, 

9"M^  1 !___  1 

9  [zk]  {zk  —  yif       {zk  —  yof      '"      {zk—  ypf 


SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA    MOYENNE  GEOMETRIQUE.  131 

Or,  de  l'équation  ap  =  ^,  ,^  on  peut  tirer  immédiatement ^ 
^  "       g' {a)  ^ 

.   _pg (zk) 

'-  9"{Zk)  ' 
donc 


Ak  (Zk  —  Vif       {Zk  —  yii'       '"       (Zk—  Vvf  ' 

d'où   il  suit  que  A*  est  négatif. 

8.  Si  l'on  remplace  p  par  p-\-l  dans  l'équation  (16),  on  obtient 
en  combinant  les  différentes  inégalités 

n'  —„'    ,  ,   /-    <J'k-{-p{0'i  —  a'k)    .^j2  vr    i^jx 

dp  —  Op  +  i  < — — — ^INj  —  JN0JN2), 

donc  à  plus  forte  raison ,  attendu  que  p  est  tout  au  plus  égal  à  A:  —  1 , 
et  que  les  expressions  a^  —  a^  et  N?  —  Nq  N.i  sont  positives , 

«;-o^+.<''*+'*-''<'''-''^>(n;-NoN.), 

(17)     .     .     .    {  '    ' 

ai  -  <+,  >  «ar-_L'L-Jl(«L- «Jâ  (Nf  -  No  N,). 

"1  ^k 

Les  seconds  membres  de  ces  équations  ne  contiennent  plus  le 
nombre  p. 

Tous  les  développements  antérieurs  restent  les  mêmes,  si  l'on 
remplace  les  nombres  a^,  o^,  . . . ,  akj  par  af\  4"\  . . . ,  ap  et  en  même 
temps  les  nombres  af,  a^,  aj^  par  af+^\  o^'^^\  •••,  a?"^'^ 

Or ,  comme  nous  avons  déjà  prouvé  que  les  nombres  af\  af\  ...,  a^ 
tendent  tous  pour  w  =:  x  vers  une  même  limite  positive,  on  peut 
apparemment  toujours  donner  à  n  une  grandeur  telle  que  l'expression 

a(«)_(;^_l)(a(n)_aSr)) 

est  positive ,  et  dans  ce  cas  on  conclut  aisément  que 

^     '    (,f4.(/fc_l)(aW_a2»0       <*'^  — <A'^       <~{A;— 1)(^^^^^ 

Lorsqu'on  donne  à  n  une  valeur  suffissamment  grande,  les  deux 


132  SUR    UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 

grandeurs  entre  lesquelles  est  située  l'expression 

^(n  +  l)_       (w  +  l) 


diffèrent  de  l'unité  aussi  peu  qu'on  le  désire. 

Nous  avons  donc  démontré  ce  qui  a  été  avancé  au  n*^  5. 

9.    Pour   simplifier   les  formules,   je  remplacerai  momentanément 

a^")  par  6p  et  a^"  +  i>  par  &;. 
On  a  donc  dans  ce  cas-là 


ou 


Ki+i-+i)(«-'«=  ^+î+::+-+i7+ 


+1+  >  +Ï+- 

Le  second  membre  peut  s'écrire 

~-^\b,^b,    v~      b^b,  ' 

, .  4- 1  -  Â;2. 

où  p  et  ç  acquièrent  successivement  toutes  les  valeurs  1 ,  2,  3,  . . .,  â;, 
avec  cette  condition  qu'on  aura  toujours  p  ^  q. 

Si  l'on  divise  les  deux  membres  par  (b^  —  bkf  et  qu'on  passe  à  la 
limite  pour  w  =  oo,  on  trouve,   attendu  que  d'après  ce  qui  précède 

n=œ{b^—bky       \k—ll 

k\.       b\  —  bk  1         ,.,  V. 

b  n=oo{bi  —  bky      {k  —  \fb' 

oh  b  représente  la  limite  du  produit  &i,  b^,  . .  .,  bk- 


SUR   UN   ALGORITHME  DE  LA   xMOYENNE  GÉOMÉTRIQUE.  133 

Or. 

2 (p-qy=i^  4. 2-^'  +  3^ 4- ...  +  {k-iy-  4- 


ou,  après  réduction, 

1 


donc 


ou 


^{p-qY^j^k^fc'-l) 


nTl{b,-hr  "12^-11^  b 


a  "+!)  _  a^;^+^>       1  /k4-l\  -  ^ 


10.    Cette    formule  (19)  donne  une  idée  nette  de  la  rapidité  avec 
laquelle  les  nombres  convergent  finalement  vers  leur  limite  commune 

k 

Va^a2...ak.    Il  paraît  que  le  rapport  de  la  dififérence  af+*>  — a?  +  ^> 
à  la  deuxième  puissance  de  l'expression  a^^"^— a}"^  est  fini. 
Dans  le  premier  exemple  du  n^  4  nous  avions 

a'{  —  a^  =  0.00009  4628  ...  ; 
nous  pouvons  prendre  maintenant  comme    valeur  approchée   de    la 
différence  a'{'  —  ag"  l'expression 

6  o^'         ' 

et  comme   les  nombres  ai",  a^'  et  Og'  forment  à  fort  peu  près  une  pro- 
gression arithmétique,  il  faut  ajouter  à 

o'i"  =  4.64158  88337  74  . . . 
la  correction 

—  To  -^-  =  —  0.00000  00001  61  . . . 

12         0^' 

pour  obtenir  une  valeur  exacte  en  12  décimales  de  I^ÎÔÔ  ;   cette  va- 
leur est  la  suivante: 

4.64168  88336  13  . . . 


134  SUR   UN   ALGORITHMK   DE   LA    MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 

Dans  le  deuxième  exemple  il  faut  à 

ai"  =  2.21336  38420  8... 
ajouter  la  correction 

_  5  J(«irr_^  =  _  0.00000  00026  8  ...  ; 

on  obtient  ainsi 

1^24  =  2.21336  38394  0.... 

11.     Considérons   encore    brièvement   le   cas   où  quelques-uns  des 

nombres  a^,  a-^,  . .  . ,  ak  s'annulent. 

Supposons 

a^  ^  tto  ^  «3  ^  . . .  ^  «/,  >  0 ,  h  <Ck, 
et 

a/t  + 1  =  a/i  ^  2  =  ■  • .  =  «A;  =  0  ; 

alors  les  expressions  Mo,  M^,  Mg,  . . . ,  M/^  sont  évidemment  positives  et 
non  pas  nulles,  tandis  que  les  nombres  Mh  +  i,  . . . ,  M*  s'annulent  tous. 
Par  conséquent  les  nombres 

a'i,  «2 ,  . . . ,  a'h 
deviennent  tous  positifs  et  non  pas  nuls;  le  nombre  a'h  +  i   s'annule; 
quant  aux  lettres  ah+2,  ■•-,  «I-,  elles  n'ont  pas  de  signification  pré- 
cise.   Mais  si  dans  ce  cas  l'on  attribue  à  tous  les  nombres  a'k  +  u  ...,ak 
également  une  valeur  nulle,  il  s'ensuit  que  parmi  les  nombres 

O'i  ,    02 ,    .  .  .  ,    Q'k 

il  y  en  a  autant  qui  s'annulent  que  parmi  le  groupe  primitivement 
considéré  a^,  Og,  .  . . ,  Uk- 

On  voit  de  suite  que  les  raisonnements  ultérieurs  du  no  3  sont 
applicables  à  ce  cas  avec  quelques  modifications  peu  importantes, 
et  que  les  nombres  af\  aP ,  . . . ,  a^^^'  convergent  de  nouveau  vers  une 
même  limite  qui  ici  est  nulle. 

Mais  la  manière  dont  ces  nombres  convergent  vers  leur  limite  est 
ici  tout  autre  :  on  peut  dire  que  la  convergence  est  beaucoup  plus  lente. 

En  effet,  il  paraît  que  le  rapport  de  deux  nombres  successifs  de 
la  série 

Op ,    ttp  ,    ttp  ,    ttp  ,    .  .  .  j    ttp    . . . 


SUR    UN   ALGORITHME   DE   LA    MOYENNE   GÉOMÉTRI(,)UE.  135 

tend  vers  une  limite  finie  et  aisée  à  déterminer;  cette  limite  est  la 
même  pour  les  différentes  valeurs  de  p\  tandis  que  les  rapports  des 
nombres  d'un  même  groupe 

«1    j    "2    ,    .  .  .  ,    O;, 

tendent  vers  des  limites  finies  qui  ne  dépendent  que  de  A;  et  de  ^  et 
non  pas  des  valeurs  numériques  a^,  ag,  ...,  a/,  qu'on  a  choisies  au 
commencement. 

Comme  la  démonstration  rigoureuse  de  ces  propriétés  prendrait 
à  mon  avis  plus  de  place  que  ne  le  comporte  leur  importance  actu- 
elle, je  me  contente  de  les  avoir  indiquées. 

12.  L'application  de  notre  théorie  à  des  nombres  complexes  arbi- 
traires offre  de  grandes  difficultés. 

Il  est  aisé  sans  doute  d'indiquer  dans  ce  cas  les  conditions  qui , 
si  elles  sont  remplies  par  les  nombres  a^,  a-j,  ...,  ak,  suffisent  pour 
faire  voir  que  la  méthode  du  calcul  conduit  à  une  limite  déterminée, 

et    de    dire   ensuite   quelle    est    parmi    les  k  valeurs    de  l'expression 

1 
(a^  a-2  . . .  akf  celle  qui  correspond  à  cette  limite  ;  mais  il  semble  ex- 
trêmement  difficile   de    déterminer,    lorsqu'on  donne  arbitrairement 
les  nombres  a^,  a^,  ...,  a*,  s'il  existe  oui  ou  non  une  limite  et  d'in- 
diquer cette  limite  dans  les  cas  où  elle  existe. 

Seul  le  cas  oti  à;  =  2  n'offre  aucune  difficulté  ;  c'est  pourquoi  il 
suffira  de  donner  les  théorèmes  suivants  sans  démonstrations. 

On  trouve  donc  que  dans  ce  cas  il  existe  toujours  une  limite 

excepté  lorsque  le  rapport  a^  :  0-2  est  réel  et  négatif. 
Si  l'on  pose 

«1  =  ^16"'*, 

et  qu'on  attribue  à  r^  et  à  r?  des  valeurs  positives,  tandis  que  les 
grandeurs  a^  et  oo  sont  situées  entre  0  et  2n  (la  première  de  ces  va- 
leurs étant  incluse  et  la  seconde  exclue) ,  la  limite  est 

si  la  valeur  absolue  de  la  différence  a^  —  a-i  est  inférieure  à  n;  mais 


136  SUR   UN   ALGORITHME   DE   LA   MOYENNE   GÉOMÉTRIQUE. 


si  elle  est  supérieure  à.  n  la.  limite  a  la  valeur 
-] 
Si  l'on  pose  par  exemple 


Vr^  n 


1 

la  limite  sera  -|-  1>  lorsque  la  partie  réelle  de  z  est  positive,  —  1  lors- 
que cette  partie  est  négative. 
Comme  les  expressions 

sont  toutes  ici  des  fonctions  rationnelles  de  0,  la  somme 

h  4-  à,  +  63  +  • . . , 
où 

b^=a^,  h.y  =  tt]  —  «^ ,  6y  =  a'(  —  aï,  h^  =  al"  —  a'{ , .    . , 

est   composée    d'une   infinité  de  termes  qui  sont  tous  des  fonctions 

rationnelles  de  s.    Cette  somme  tend  vers  une  limite  déterminée  pour 

toutes   les   valeurs   de  z  dont   la  partie  réelle  n'est  pas  nulle  ;  cette 

limite  est  -f-  1  lorsque  la  partie  réelle  de  z  est  positive ,  —  1  si  elle 

est  négative. 

Une  série  de  ce  genre  a  été  donnée  par  Weierstrass  dans  son 
article  fort  important  Zur  Functionenlehre,  publié  dans  les  Monats- 
berichte  der  Kônigl.  Preuss.  Akademie  der  Wissenschaften ,  1880, 
p.  735. 

Peu  après  Tannery  a  remarqué  qu'on  peut  former  des  séries  ana- 
logues en  suivant  une  méthode  fort  simple  (Consultez  les  Monatsbe 
richte,   1881,   p.   228  et  suiv.). 

On  apercevra  aisément  que  notre  série  est  comprise  comme  cas 
particulier   dans   celles   que    Weierstrass  donne  dans  l'article  cité  à 

la   p.  230.    (Il    faut    y   corriger    une   faute  d'impression:  au  lieu  de 

X  =---—-  il  faut  lire  x'  =  ~-. —  • 
l~x  i  -\-xj 

Une  traduction  du  premier  article  de  Weierstrass  et  une  commu- 
nication plus  récente  de  cet  auteur  à-propos  de  la  remarque  de 
Tannery,  se  trouvent  dans  le  Bulletin  des  sciences  mathématiques 
et  astronomiques,  deuxième  série,  tome  V,  Avril  1881. 


IX. 

(Amsterdam,   Nieuw  Arch.  Wisk.,  9,   18^2,   193 — 195.) 


Over  het  quadratische  rest-karakter  van  het  getal  2. 

1.    Zij  p  een  oneven  priemgetal.    De  getallen  kleiner  dan  p,  met 
uitzondering  van  p — 1, 

1.  2,  3,  ...,  p-2 
kunnen    in    twee  groepen  verdeeld  worden,  al  naar  gelang  ze  qua- 
dratische resten  of  niet  resten  van    p  zijn.    De  eerste  groep 

(A) a,  a',  a", . .  . 

bevat  dan  al  de  resten ,  de  tweede  groep 

(B) 6,  6',  b",... 

aile  niet  resten ,  die  onder  de  getallen  l,  2,S,  . .  .,p  —  2  voorkomen.  Is 
dus  p  —  1  of  —1  quadratische  rest,  dan  bevat  de  groep  (A)  aile 
resten  van  p  behalve  p  —  i,  en  de  groep  (B)  bestaat  uit  de  geza- 
menlijke  niet-resten  van  p.  Is  daarentegen  —  1  quadratische  niet- 
rest,  dan  bestaat  de  groep  (A)  uit  aile  resten,  de  groep  (B)  uit  aile 
niet-resten    met   uitzondering  van  p—\.    In  het  eerste  geval  bevat 

dus  de  groep  (A)      „     ,    de  groep  (B)  ^—^ —  getallen ,  in  het  tweede 

geval  bevat  (A)  ^-^-   ,  (B)  ^  "~  "  getallen. 

Maar   het  is  nu  gemakkelijk  te  zien,  dat  de  groep  (B)  steeds  uit 

een   even   aantal    getallen   bestaat.     Men    kan    namelijk  de  getallen 

van  (B)  in  paren  vereenigen ,  door  twee  getallen  b  en  b'  van  (B)  tôt 

een  paar  te  rekenen,  wanneer 

6  6'  =  1      (mod  p) 
is. 


138        OVER   IIKT   QUADRATISCHE   REST-KARAKTER    VAN   HET   GETAL   2. 

De  getallen  van  een  paar  zijn  altijd  ongelijk;  want  uit  6  =  6'  zou 
volgen  b'^  =  i,  dus  6  =  1  of  b  =  p  —  1,  maar  het  getal  1  komt  als 
rest  nooit  in  de  groep  (B)  voor,  terwijl  p  —  1  noch  in  (A),  noch 
in  (B)  voorkomt. 

p  —  1 
Is    dus    het    geheele    aantal     -^       der    niet-resten    even ,    dus  p 

van  den  vorm  4n-{-i,  dan  bevat  (B)  aile  niet-resten  van  p,  en  —  1 

is  dus  rest  van  p.    Is  daarentegen  ^  -       oneven,  p  van    den  vorm 

in-\-S,  dan  is  noodzakelijk  — 1  niet-rest  van  p. 

Te  gelijk  volgt  nu: 

voor  p  =  én-\-  l:  (A)  bevat  aile  resten  behalve  de  rest  p — 1;  het 
aantal  der  getallen  (A)  is  2w  — 1;  (B)  bevat  aile  niet-resten;  hun 
aantal  is  2n; 

en  voor  p  =  4tn-{-S:  (A)  bevat  aile  resten;  hun  aantal  Is  2  w-[- 1;  (B) 
bevat  aile  niet-resten  behalve  de  niet-rest  p  —  1;  het  aantal  der 
getallen  (B)  is  2w. 

2.  Door  bij  aile  getallen  a,  a',  a",  . ..  ,byb',  6", ...  de  eenheid  op  te 
tellen,  ontstaan  de  groepen  van  getallen 

(A') a-f  1,  a  +1,  a"  4-1,... 

(B') 6  4- 1,  6'  +  l,  6"  +  l,..., 

die  te  zamen  aile  getallen 

2,  3,  4,...,p-l 

î;  —  1     . 
vormen;    zoodat  in  (A')  en  (B)  te  zamen  voorkomen    de  — g—  met- 

Q 

resten  en  nog       ^      resten  van  p,  namelijk  aile  resten  behalve  1. 

Het  aantal  der  getallen  (B')  is  even ,  en  onder  de  getallen  van  (B') 
komen  evenveel  resten  als  niet-resten  van  p  voor.  Want  zijn  6  en 
b'  twee  getallen  van  (B) ,  die  een  paar  vormen  en  derhalve  voldoen  aan 

66' =  1        (raod.  p), 
dan  is 

6  4- 1  =  6(6' 4-1)        (mod.p), 

en  daar  6  niet-rest  is ,  zoo  is  één  der  getallen  6  4-1.  ^'4-1  l'^st ,  het 
andere  niet-rest. 


OVER    HET   QUADRATISCHE   REST-KARAKTER    VAN   HET   GETAL   2.         139 

In  verband  met  het  voorgaande  volgt,  dat  voor  p  =  in  -^  l    de 
groep  (B')  bestaat  uit 

»  —  1  .    w  —  1 

^-^-  =  M  resten  en  uit  ~  ^~  =^  niet-resten, 

en  derhalve  de  groep  (A')  uit 

»j  ___  (^  Y) 1 

-— r—  =  n  —  1  resten  en  uit  -  t~  =  w  niet-resten. 

4  4 

Is  ecliter  p  =  4  n  -j-  3 ,  dan  bevat  de  groep  (B') 

p— 3  p—S 

~i —  =  n  resten  en    --; —  =  n  niet-resten , 
4  4 

derhalve  bevat  de  groep  (A) 

«  —  3  »+l  ,    ,      . 

.      =  w  resten  en  — ^ —  =  n  -f  1  niet-resten. 


3.  Het  quadratische  rest-karakter  van  2  kan  nu  als  volgt  bepaald 
worden.  De  gevallen  p  =  4w-|-  1>  p  =  4w-|-2  moeten  afzonderlijk 
behandeld  worden. 

I.    p  =  in-{-l. 

In  dit  geval  bevat  (B)  aile  niet-resten  van  p,  dus  heeft  men 

(x  —  6)  (a;  —  6')  {x  —  6")  ...  =  :(;   2    -j-  1       (modp). 

Stelt  men  hierin  rr  =  —  1  dan  volgt 

(6  +  1)  ib'  -f- 1)  (6"  -f  1) . .  .  =  2       (moôp). 

Maar  volgens  n^  2   komen  w  niet-resten  voor  onder  de  2m  getallen 
6-|-l,  6'-fl,---.  terwijl  de  overige  resten  zijn. 
Is  dus  w  even  of 

p  =  Sk-\-l, 
dan  is  2  rest  van  p. 
Is  w  oneven  of 

p  =  8A;  +  5, 
dan  is  2  niet-rest  van  p. 


140        OVER   HET   QUADRATISCHE   REST-KARAKTER    VAN   HET   GETAL   2. 

II.    p  =  in-}-S. 

In  dit  geval  bevat  (A)  aile  resten  van  ^9,  dus  heeft  men 

p- 1 
(x  —  a){x  —  a')  {x  —  a") . .  .  =  x  ^    —  1       (mod  p). 

Stelt  men  hierin  x  =  —  l,  dan  volgt 

(a  +  1)  {a'  4-  1)  (a"  +  1) . . .  =  2       (modp). 

Maar  volgens  n^  2  komen  n-\-l  niet- resten  voor  onder  de  2n-\-l 

getallen  a  -f  1,  a'  -\-  i,  . . . ,  terwijl  de  overige  resten  zijn. 

Is  dus  n  even  of 

dan  is  2  niet-rest  van  p. 
Is  n  oneven  of 

dan  is  2  rest  van  p. 


p=:Sk-\-7. 


IX. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk. ,  9,    1882,   193—195) 
(traduction) 


Le  nombre  2  comme  résidu  quadratique. 

1.  Supposons  que  p  représente  un  nombre  premier  impair.  Les 
nombres  inférieurs  à  p ,  à  l'exception  de  p  —  1 ,  c.  à  d.  les  nombres 

1,  2,  3,...,  p-2 
peuvent  être  divisés  en  deux  groupes,  dont  l'un  est  formé  des  résidus 
quadratiques  de  p,  l'autre  des  non-résidus  de  ce  nombre.  Le  premier 
groupe 

(A) a,  a',  a",  .  .  . 

contient  donc  tous  les  résidus,  le  deuxième 

(B) 6,  6',  6",... 

tous  les  non  résidus  compris  dans  les  nombres  1,  2,  S,...,p  —  2. 
Lorsque  p  —  1  ou  —  1  est  un  résidu  quadratique ,  le  groupe  (A) 
contient  donc  tous  les  résidus  de  p  excepté  p  —  1  ,  et  le  groupe  (B) 
tous  les  non-résidus  de  p.  Mais  lorsque  —  1  est  un  non-résidu,  le 
groupe  (A)  se  compose  de  tous  les  résidus  et  le  groupe  B  de  tous  les 
non-résidus  à  l'exception  de  p  —  1.    Dans  le  premier  cas  le  groupe  (A) 

contient  donc  — ^ —  et  le  groupe  (B)  -— ^ —  nombres ,  dans  le  deuxième 

cas  le  groupe  (A)  contient      ^      et  le  groupe  (B)  — g—  nombres. 

Or,  il  est  aisé  de  voir  que  le  groupe  (B)  comprend  toujours  un 
nombre  pair  de  termes.  En  effet,  on  peut  réunir  en  couples  les 
nombres  de  (B) ,  en  appellant  couple  deux  nombres  b  et  b'  du  groupe 
(B)  qui  satisfont  à  la  relation 

bb'  =  l        (moôp). 


142  LE  NOMBRE   2   COMME   RESIDU   QUADRATIQUE. 

Les  nombres  appartenant  à  un  même  couple  sont  toujours  inégaux 

entre  eux  ,  en  effet ,  de  6  ^  6'  on  pourrait  tirer  6^  =  1 ,  donc  6  =  1  ou 

b  =  p  —  1  ;  mais  le  nombre  1  qui  est  un  résidu  ne  fait  jamais  partie 

du   groupe    (B),    tandis   que    le    nombre  p  —  1  ne  fait  partie  ni  du 

groupe  (A)  ni  du  groupe  (B). 

p 1 

Lorsque    le    nombre    total    — « —   ^^^  non-résidus  est  pair,  c.  à  d. 

lorsque  p  a    la    forme  4«  -f  1 ,   le  groupe  (B)  contient  donc  tous  les 
non  résidus  de  p  et  —  1  est  un  résidu  de  p.  Mais  lorsque  le  nombre 

--Q—    est    impair   et    que  p   a  la  forme  4w  -j-  3 ,  le  nombre  —  1  est 
nécessairement  un  non- résidu  de  p. 

On  arrive  en  même  temps  aux  conclusions  suivantes: 

a)  lorsque  p=:in-\-^:  le  groupe  (A)  contient  tous  les  résidus  excepté 
le  résidu  p  —  1  ;  le  nombre  des  termes  du  groupe  (A)  est  2w  —  1  ; 
le  groupe  (B)  renferme  tous  les  non  résidus;  leur  nombre  est  2n. 

b)  lorsque  p  =  4n-|-3:  le  groupe  (A)  contient  tous  les  résidus;  leur 
nombre  est  2n-}-l',  le  groupe  (B)  contient  tous  les  non-résidus  excepté 
le  non-résidu  p  —  1  ;  le  nombre  des  termes  du  groupe  (B)  est  2n. 

2.    Lorsqu'on  ajoute  l'unité  à  tous  les  nombres  a,  a',  a", . .  .,b,  b',  b", . . . 
on  obtient  les  groupes  suivants  de  nombres 
(A') a-hl,  a'  +  l,  a"  +  l,... 

(B') 6  +  1,  &'  +  l,  &"+!,..., 

ces  deux  groupes  ensemble  contiennent  tous  les  nombres 
2,  3,  4,  ...,p-l. 
Il    s'ensuit    que   les   groupes  (A')  et  (B')  ensemble  contiennent  les 

— h      non-résidus  et  encore     -g —  résidus  de  p,  c.  à  d.  tous  les  résidus 

excepté  l'unité.  'ti»? 

Le  nombre  des  termes  du  groupe  (B')  est  pair  et  parmi  ces  termes 

il  y  a  autant  de  résidus  que  de  non-résidus  du  nombre  ^î-     En  effet, 

si  b  et  b'  sont  deux  nombres  du  groupe  (B)  qui  forment  un  couple 

et  qui  satisfont  par  conséquent  à  la  relation 

bb'  =  l        (modp), 
il  s'ensuit  que 

b-\-\  =b{b'-\-l)        (mod  p), 


LE  NOMBRE   2   COMME   RESIDU   QUADRATIQUE.  U3 

et  comme  b  est  un  non-résidu,  l'un  des  nombres  b  -\-l,  b'  -\-l  est  un 
résidu ,  l'autre  un  non-résidu. 

Eu  égard  à  ce  qui  précède ,  on  peut  en  déduire  que  pourp  =  4w  -j-  1 
le  groupe  (B')  se  compose  de 

.      =:  w  résidus  et  de      r~  =  w  non  résidus , 
et  le  groupe  (A')  par  conséquent  de 

^~-r—=n  résidus  et  de  — . —  =n  non-résidus. 
4  4 

Mais  lorsque  p^4n-\-d,  le  groupe  (B')  contient 

^       __  ^    résidus  et   ^—, —  =  n  noa-résidus , 

4  4 

et  le  groupe  (A')     par  conséquent 

-—^     =  M  résidus  et    —y—  =  n  -|-  1   non-résidus. 


3.  Le  caractère  du  nombre  2  comme  résidu  ou  non- résidu  peut 
maintenant  être  déterminé  de  la  manière  suivante.  Les  cas  p  =  4n  -f  1 
et  p  =  in-^S  doivent  être  traités  séparément. 

L     p  =  4w  +  L 

Dans  ce  cas  le  groupe  (B)  contient  tous  les  non-résidus  de  p,  on 
a  donc 

(^x  —  b{x  —  b'){x  —  b")...  =  x  2    -1-1        (modp). 

En  y  substituant  k  x  la.  valeur  —  1 ,  on  trouve 

(6  4-  1  {b'  +  1)  (6"  +  1) . . .  =  2        (mod  p). 

Mais   suivant  le  n*^  2    il   y  a  w  non-résidus  parmi  les  2n  nombres 
b-\-l,  6'-[-l,  .  .  .,  tandis  que  les  autres  sont  dq^s  résidus. 
Par  conséquent  lorsque  n  est  pair,  c.  à  d.  lorsque 

p  =  8^  +  l, 

le  nombre  2  est  résidu  de  p. 


144  LE  NOMBRE   2   COMME   RESIDU   QUADRATIQUE. 

Mais  lorsque  n  est  impair,  c.  à  d.  lorsque 

le  nombre  2  est  non- résidu  de  p. 
IL     p  =  in-\'S. 
Dans  ce  cas  le  groupe  (A)  contient  tous  les  résidus  de  p]  on  a  donc 

{x  —  a)  {x  —  a')  (x —  a") .  .  .=x  ^    —  1        (mod  p). 
En  y  substituant  k  x  la.  valeur  —  1,  on  trouve 

(«  +  l)(a'+l)(a"  +  l)...  =  2        (modp). 
Mais   suivant   le  n^^  2    il    y  a  *i -j- 1^  non-résidus  parmi  les  2n-\-l 
nombres  «  +  1,  a'  -{-1,  . . .,  tandis  que  les  autres  sont  des  résidus. 
Par  conséquent  lorsque  n  est  pair,  c.  à  d.  lorsque 

p  =  8k-\-S, 
le  nombre  2  est  non- résidu  de  p. 

Mais  lorque  n  est  impair ,  c.  à  d.  lorsque 

p  =  8k-]-7, 
le  nombre  2  est  résidu  du  nombre  p. 


X. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet,  iesect.,sér.  2,  17,  1882,338 — 417 


Bijdrage  tôt  de  théorie  der  derde-  en  vierde-machtsresten. 

Het  hoofdtheorema  in  de  théorie  der  quadraatresten ,  de  zooge- 
naamde  wet  van  reciprociteit ,  heeft  betrekking  op  de  wederkeerige 
verhouding  van  twee  oneven  priemgetallen ,  en  in  eene  volledige 
théorie  moet  daarom  het  karakter  van  het  getal  2  als  quadraatrest 
of  niet-rest  van  een  ander  oneven  priemgetal,  afzonderlijk  bepaald 
worden  Het  getal  2  blijkt  hierdoor  eene  bijzondere  plaats  onder 
aile  priemgetallen  in  te  nemen. 

De  theorema's,  waardoor  het  karakter  van  2  bepaald  wordt,  zijn 
het  eerst  door  Fermât  uitgesproken  ^)  en  door  Lagrange  ^)  bewezen 
Hierbij  moet  echter  vermeld  worden  dat  het  bewijs ,  door  Lagrange 
gegeven ,  op  geheel  analoge  beschouwingen  berust ,  als  die  waardoor 
Euler^)  reeds  vroeger  de  theorema's  bewezen  had,  die  het  karakter 
van  3  als  quadraatrest  of  niet-rest  bepalen,  en  welke  insgelijks  reeds 
door  Fermât  waren  uitgesproken.  Het  is  daarom  des  te  meer  op- 
merkelijk ,  dat  Euler  steeds  te  vergeefs  getracht  heeft ,  de  theorema's 
omirent  het  karakter  van  2  te  bewijzen  (Vergel.  Disq.  Arithm.,art.  120). 

Een  geheel  analoog  verschijnsel  doet  zich  voor  in  de  théorie  der 
vierde-machtsresten.  Ook  hier  heeft  de  algemeene  reciprociteitswet 
betrekking  op  twee  oneven,  d.  w  z.  niet  door  1  +*'  deelbare,  priem- 
getallen en  het  karakter  van  dit  bijzondere  priemgetal  1  -|-  i  moet 
afzonderlijk  bepaald  worden. 

In  de  verhandeling  van  Gauss:   Theoria  residuorum  biquadratico- 


1)  Op.  Mathem.,  p.  168. 

2)  Nouv.  Mém.  de  l'Ac.  de  Berlin,  1775.    Oeuvres,  t.  III,  p.  759. 

3)  Comment,  nov.  Petrop.,  t.  VIII.  p.  105. 

10 


146       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

rum  commentatio  secunda ,  waarin  voor  het  eerst  de  geheele  com- 
plexe getallen  van  den  vorni  a-{-bi  in  de  getallentheorie  ingevoerd 
werden ,  is  het  biquadratisch  karakter  van  14"*  volledig  bepaald. 
Het  daar  voorkomende  bewijs  is  zuiver  arithmetisch  gevoerd  en  steunt 
wezenlijk  op  het  theorema  van  art.  71,  dat  geheel  overeenkomt  met 
de  hulpstelling,  die  den  grondslag  uitmaakt,  zoowel  van  het  derde 
als  van  het  vijfde  Gaussische  bewijs  van  de  reciprociteitswet  in  de 
théorie  der  quadraatresten.  (Theorematis  arithmetici  demonstratio 
nova.  Werke,  II,  p.  1  en  Theorematis  fundamentalis  in  doctrina  de 
residuis  quadraticis  demonstrationes  et  ampliationes  novae,  Werke, 
II,  p.  47). 

Zooals  bekend  is,  heeft  Gauss  zijn  voornemen ,  in  eene  derde 
verhandeling  de  théorie  der  vierde-machtsresten  tôt  een  zeker  einde 
te  brengen  door  het  bewijs  te  leveren  van  de  algemeene  reciproci- 
teitswet, die  reeds  in  de  tweede  verhandeling  over  deze  théorie 
uitgesproken  is,  niet  ten  uitvoer  gebracht. 

De  eerste  gepubliceerde  bewijzen  van  dit  fundamenteele  theorema 
zijn  de  beide  van  Eisenstein  in  het  28^**  deel  van  Crelle's  Journal 
far  Mathematik,  p.  53  en  223,  In  het  eerste  stuk  :  Lois  de  réciprocité 
wordt  het  karakter  van  1  -\-i  niet  behandeld,  wel  in  het  tweede  stuk: 
Einfacher  Beweis  und  Verallgemeinerung  des  Fundamentaltheorems 
fur  die  biquadratischen  Reste,  Bij  de  daar  voorkomende  afleiding 
van  het  karakter  van  1  -\-  i  wordt  echter  gebruik  gemaakt  van  de 
vooraf  bewezen  algemeene  reciprociteitswet,  wat  mij  in  elk  geval 
minder  schoon  voorkomt,  daar  de  overgang  van  het  meer  eenvoudige 
tôt  het  samengestelde  toch  stellig  verlangt  het  karakter  1  -f-  i  geheel 
onafhankelijk  van  het  fimdamentaaltheorema  af  te  leiden. 

Hetzelfde  geldt  in  meerdere  of  mindere  mate  van  aile  andere 
methoden  ,  die  later  bekend  gemaakt  zijn  om  de  théorie  der  vierde- 
machtsresten  te  behandelen ,  en  voorzoover  ik  zie ,  kan  alleen  van 
de  Gaussische  afleiding  van  het  karakter  van  1  +  *  gezegd  worden, 
dat  zij  zuiver  arithmetisch  is,  en  geheel  onafhankelijk  van  de  alge- 
meene wet  van  reciprociteit ,  zoodat  zij  hierdoor  voldoet  aan  de 
eischen,  die  men  aan  eene  geleidelijke  ontwikkeling  van  de  geheele 
théorie  der  vierde-machtsresten  zal  moeten  stellen. 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        147 

Geheel  analoge  opmerkingen  zijn  te  maken  omirent  de  théorie 
der  derde-machtsresten.  Het  eerste  gepiibliceerde  bewijs  van  de  door 
Jacobi  uitgesproken  wet  van  reciprociteit  in  deze  théorie  is  dat  van 
Eisenstein  in  deel  27  van  Crelle's  Journal  far  Mathematik,  p.  289. 
Het  afzonderlijk  te  bepalen  karakter  van  1  —  q  (waarin  g  een  com- 
plexe derde-machtswortel  der  eenheid)  is  eerst  later  gegeven  door 
Eisenstein  in  deel  28,  p.  28  e.  v.  van  hetzelfde  tijdschrift.  Bij  deze 
afleiding  wordt  weder  gebruik  gemaakt  van  de  algemeene  wet  van 
reciprociteit,  en  ik  zie  niet,  dat  tôt  dusver  eene  afleiding  van  het 
cubisch  karakter  van  1  —  ^  gegeven  is,  waarvan  dit  niet  gezegd  kan 
worden. 

Daar  het  nu  toch  wenschelijk  voorkomt,  eene  afleiding  te  bezitten 
voor  het  karakter  van  1 -{- i  en  1—^,  geheel  afgescheiden  van  de 
algemeene  reciprociteitswetten ,  zoo  is  het  misschien  niet  geheel  van 
belang  ontbloot  om  aan  te  toonen,  dat  al  deze  theorema's,  die 
betrekking  hebben  op  de  priemgetallen  2,  l-fz,  1  —  ^  en  die  tôt 
aanvulling  der  reciprociteitswetten  noodzakelijk  zijn,  volgens  eene 
gelijkblijvende  méthode  bewezen  kunnen  worden. 

Het  principe  van  deze  méthode  bestaat  daarin,  het  priemgetal 
waarvan  het  karakter  te  bepalen  is  te  vervangen  door  een  congruent 
product  van  factoren  Het  karakter  dezer  factoren  wordt  dan  bepaald 
door  beschouwingen ,  geheel  overeenkomstig  aan  die  van  Gauss  in 
art.  15 — 20  van  zijne  eerste  verhandeling  over  de  théorie  der  vierde- 
machtsresten  (Werke,  II,  p.  78 — 87).  Gauss  beschouwt  in  deze  ver- 
handeling alleen  reëele  getallen ,  en  het  doel  der  verhandeling  is  de 
bepaling  van  het  karakter  van  2  in  deze  reëele  théorie.  Het  bleek 
mij  echter,  dat  al  de  beschouwingen  van  Gauss  bijna  onveranderd 
ook  in  de  théorie  der  complexe  getallen  herhaald  kunnen  worden , 
en  de  bepaling  van  het  biquadratisch  karakter  van  1  + 1  volgt  dan 
onmiddellijk  met  behulp  van  eene  eenvoudige  beschouwing,  volgens 
welke  1  -\-i  congruent  is  met  een  product ,  waarvan  men  het  karakter 
der  factoren  kent. 

Met  behulp  van  deze  hoogst  eenvoudige  opmerkingen  is  dan  ook, 
eenmaal  de  onderzoekingen  der  eerste  verhandeling  van  Gauss  ge- 
geven zijnde,  de  bepaling  van  het  karakter  van  1 -f- ^  ^^"  opzichte 


148       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

van  een  priemgetal  van  den  vorm  a-\-bi  (waarin  b  niet  gelijk  nul  is) 
om  zoo  te  zeggen  mede  geheel  volbracht;  terwijl  eene  geheel  analoge 
méthode  in  het  geval,  dat  de  modulus  een  reëel  priemgetal  van  den 
vorm  4w  -f-  3  is,  tôt  hetzelfde  doel  gebezigd  kan  worden  Hoewel  dit 
laatste  geval  eene  veel  eenvoudiger  behandeling  toelaat  (zie  bijv. 
Gauss  Werke,  II,  art  68),  heb  ik  toch  gemeend  het  ook  op  de- 
zelfde  wijze  als  de  overige  gevallen  te  moeten  behandelen,  omdat 
zoodoende  blijkt,  dat  de  gebezigde  méthode  in  staat  is  om  de  volle- 
dige  theorema's  af  te  leiden. 

Nadat  de  bepaling  van  het  biquadratisch  karakter  van  1  +  i  af- 
gehandeld  is,  heb  ik  met  behulp  van  de  voorafgaande  ontwikkelingen 
aile  theorema's  bewezen,  die  Gauss  door  inductie  gevonden ,  en  in 
art.  28  der  Theoria  residuorum  biquadraticorum  commentatio  secunda 
opgesteld  heeft.  Voor  zoover  mij  bekend,  zijn  deze  theorema's  hier 
voor  het  eerst  bewezen^).  Dit  bewijs  steunt  geheel  op  de  théorie 
der  complexe  getallen ,  welke  théorie  hier  dus  geheel  als  hulpmiddel 
dient,  daar  de  theorema's  zelf  alleen  betrekking  hebben  op  reëele 
getallen.  Behalve  de  reprociteitswet  in  de  théorie  der  vierde-machts- 
resten,  waren  voor  het  volledig  bewijs  nog  de  beschouwingen  van 
art    19  en  20  noodzakelijk. 

Ik  zal  nu  beginnen  met  de  afleiding  van  het  karakter  van  2  in 
de  théorie  der 

QUADRAATRESTEN. 

1.     Zi'j  p  een  oneven  priemgetal,  de  getallen 
1,  2,  3,  ...,  p  —  1 
zullen  dan  in  twee  groepen  verdeeld  worden.    Tôt  de  eerste  groep 

A  a,  a,  a'',  .  .  . 

worden  gerekend  aile  quadraatresten ,  tôt  de  tweede  groep 

B  /5,  ^',  r,  ... 

aile   niet-resten    van    den    modulus  p.    Elk  der  groepen  A  en  B  be- 


1)    In  het  4de  deel  van  het  Journal  de  Liouville  heeft  Lebesgue  deze  theorema's  voor  een 
deel  bewezen.    Zie  daar  p.  51  en  52.    Remarque  1". 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        149 
p 1 

staat  uit  -g—  volgens  den  modulus  p  incongruente  getallen  ,  en  men 
ziet  gemakkelijk,  dat  de  beide  congruenties  : 

[x  —  o){x  —  a')  {x  —  a") .  .  .  =  a;   2    _  l 

p-i  (modp) 

identieke  congruenties  zijn  ,  want  zij  zijn  van  lageren  graad  dan  den 
( — g  —  )     ^^  bezitten  beide  blijkbaar^-^ —  vvortels,   namelijk  de  eerste 

de  wortels  a;=:a,  x=^a',  x  =  a",  ...,  de  tweede  de  wortels  x  =  ^, 
x  =  ^',  x  =  ^",... 

Door  bij  de  getallen  van  A  en  B  de  eenheid  op  te  tellen  ontstaan 
de  volgende  beide  groepen  getallen: 

A'  a  +  1,  a'-f  1,  a"  +  l,  ... 

B'  ^  +  i,^'  +  l,   ^"  +  1,  ... 

De  aantallen  getallen  van  de  groep  A',  die  in  A  en  B  voorkomen, 
noem  ik  nu  respectievelijk  (0.0),  (0.1),  en  de  aantallen  getallen  van 
B',  die  in  A  en  B  voorkomen,  respectievelijk  (1.0),  (1.1). 

Deze  vier  getallen  kunnen  in  het  volgende  schéma  S  vereenigd 
worden  : 

(0.0)    (0.1) 
(1.0)    (1.1) 

Daar  de  priemgetallen  van  de  vormen  p=:4w-|-^  en^  — 4n-f-3 
zich  verschillend  gedragen ,  moeten  deze  beide  gevallen  afzonderlijk 
behandeld  worden.    Ik  begin  met  het  eerste. 

2.  Voor  p  =  4w-|-l  is  —  1  quadraatrest ,  zoodat  de  getallen  a  en 
p  —  a  tegelijkertijd  in  A  voorkomen.  Evenzoo  komen  de  getallen 
/S  en  p  —  ^  gelijktijdig  in  ^  voor. 

Nu  is  (0.0)  blijkbaar  gelijk  aan  het  aantal  oplossingen  van  de  con- 

gruentie 

a-\-l^a'    (mod  p) , 

waarin  a  en  a  uit  de  groep  A  te  kiezen  zijn;  en  daara'  =  p  —  a"  is, 
zoo  kan  men  ook  zeggen ,  dat  (0.0)  het  aantal  oplossingen  voorstelt 
van  de  congruentie 

a  -|-  a"  -)-  1  =  0    (mod  p). 


150        BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Op  gelijke  wijze  omtrent  de  aantallen  (0.0),  (1.0),  (1.1)  redeneerende , 
blijkt,  dat  het 

teeken  voorstelt  het  aantal  oplossingen  van 

(0.0)  a  -f-  a'  -f  1 EEE  0 

(0.1)  a  +  /^+1^0 

(1.0)  ^  +  a+lEEEO 

(1.1)  ;5  +  /5f'+l=0 

Men  ziet  hieruit  oatniddellijk,  dat 
(0.1)  =  (1.0) 
is  ;  eene  tweede  betrekking  tusschen  de  getallen  van  het  schéma  S  le- 
vert  de  volgende  beschouwing     Bij  elk  getal  /?  van  de  groep  B  be- 
hoort  één  bepaald  getal  van  die  zelfde  groep  ^'\  zoodanig  dat 

^^"  =  1    (modp) 
en    tevens   is   dan  p  ^"  congruent   met  een  getal  a  van  de  groep  A. 
Door  vermenigvuldiging  van  de  congruentie 

^  +  ^'  +  1  =  0 
met  ^"  volgt  dus 

1+a+r^o 

en  door  deze  laatste  congruentie  met  /S  te  vermenigvuldigen ,  ver- 
krijgt  men  de  eerste  terug.  Hieruit  valt  onmiddellijk  op  te  maken, 
dat  (1.1)  =  (0.1)  is,  zoodat  het  schéma  S  dezen  vorm  heeft: 

hj 
j  J 
Nu  komt  in  de  groep  A  het  getal  p  —  1  dus  in  A'  het  getal  p  voor , 
welk  laatste  getal  noch  in  A  noch  in  B  voorkomt.    Aile  overige  ge- 
tallen   van   A'   en   B'  echter   komen ,    zooals   évident   is,   ôf  in  A  6f 
in  B  voor. 


Hieruit  volgt 


dus 


h  = 


2J  =  '-^' 


P  — 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.       151 

De  identieke  congruentie 

{x~^){x-^'){x  —  ^")...=x^    +1        (modp) 
geeft  nu  voor  ic  =  —  1 ,  daar  — „ —  even  is 

(/5  +  l)(^'  +  l)(r  +  l)...  -  2      (modp). 

Het  aantal  niet-resten  onder  de  getallen  ^-\-l,  /S' -|- 1,  ^"  +  1,  ... 

»  — 1 
is   nu   (1.1)— j:=^         • 

Is  dus  ^'  even  of 

p  =  8w  +  l, 

dan  is  2  quadraatrest  van  2?. 
Is  daarentegen  j  oneven  of 

dan  is  2  niet-rest  van  p. 

3.  Voor  p  =  4m  +  3  is  —1  niet-rest ,  en  de  groep  B  komt  overeen 
met  de  groep  getallen  p  —  a,  p  —  a\  p  —  a",  . . . 

Het'  teeken  (0.0)  stelt  nu  voor  het  aantal  oplossingen  van  de  con- 
gruentie a  4-  l  =  a'  {modp),  of  00k  daar  a'  =  p  —  ^is,  het  aantal  op- 
lossingen van  a  4"  i^  +  1  =  0- 

Op  deze  wijze  blijkt,  dat  het 

teeken  voorstelt  het  aantal  oplossingen  van 

(0.0)  a  +  ^+l=0 

(0.1)  a  4- a' +  1  =  0     (modp), 

(1.0)  ^S-h^'  +  l-O 

(1.1)  ^+a+l  =  0 

derhal  ve  is  (0.0)  =  (1.1).    Is  verder  weder  ^^"-^1,  ^'  /S"  =  a,  dan  volgt 
uit  /S  +  /8'  +  l  =  0  door  vermenigvuldiging  met  /tf" 

l-f-a  +  r  =  0, 
waaruit    op    soortgelijke    wijze    als    boven    volgt    (1.0)  =  (0.0).     Het 
schéma  S  heeft  dus  voor  p  =  4  w  4-  3  dezen  vorm  : 

h  h 
Daar  het  getal  p  —  l  in  de  groep  B,  dus  p  in  B'  voorkomt,  maar 


1 52       BIJDR AGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

overigens   aile   getallen    van   A'   en   B'  5f  in  A  ôf  in  B  voorkomen, 
zoo  volgt 


dus 


2/.  =  ^-!, 


Uit  de  congruentie 

{x  —  a){x  —  a')  {x  —  a") .  .  .^^x   ^    —  1  (mod  p) 

volgt  voor  x  =  —  1  daar  — g—  oneven  is, 

(a4.1)(a'  +  l)(a"4.1)...EE2         (mod  p) 
en  het  aantal  niet-resten  onder  de  getallen  a  +  1,  a'  +  1.  «"  -f  1, . . .  is 

dus  (0.1)=  j  =  ^^. 

Is  dus  j  even  of 

p  =  8w  +  7, 

dan  is  2  quadraatrest  van  p. 

Is  daarentegen  j  oneven  of 

P  =  8m4-3, 
dan  is  2  niet-rest  van  p. 

Nadat  hiermede  dus  het  karakter  van  2  als  quadraatrest  of  niet- 
rest  ten  opzichte  van  een  willekeurig  oneven  priemgetal  bepaald  is, 
ga  ik  er  toe  over  het  overeenkomstige  te  ontwikkelen  in  de  théorie 
der 

VIERDE-  MACHTSRESTEN. 

4.  Het  oneven  (d.  w.  z.  niet  door  1  -f-  i  deelbare)  priemgetal 
m  =  a-\-bi  zal  steeds  primair,  in  den  zin  van  Gauss,  ondersteld 
worden,  zoodat  a  —  1  en  &  volgens  den  modulus  4  5f  beide  ^0,  ôf 
beide  =2  zijn. 

Zooals  bekend  is,  bestaan  de  priemgetallen  in  de  théorie  der  ge- 
heele  complexe  getallen  van  den  vorm  a-\-hi: 

vooreerst  uit  de  reëele  priemgetallen  q  van  den  vorm  4  r  -j-  3  ; 
deze  getallen  moeten  negatief  genomen  worden  om  primair  te  zijn  ; 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        153 

ten  tweede  uit  de  complexe  priemfactoren  van  de  reëele  priem- 
getallen  van  den  vorm  éw+l-  Deze  complexe  priemgetallen  zijn 
van  den  vorm  a-\-bi,  waarin  6  niet  gelijk  nul  is,  en  worden  door 
vermenigvuldiging  met  ééne  bepaalde  der  vier  eenheden  1,  i,  — 1, 
—  i  primair.  Zij  kunnen  verder  in  twee  soorten  onderscheiden  worden 
al  naar  gelang ,  wanneer  a-{-bi  primair  is ,  a  —  1  en  b  beide  door  4 
deelbaar,  of  beide  het  dubbel  van  een  oneven  getal  zijn. 

Ik  onderscheid  hierna  deze  drie  klassen  van  primaire  priemgetallen  : 
I.  De   reëele    priemgetallen  q  van    den  vorm  4  r  -f-  3 ,  negatief  ge- 

nomen. 
IL   De  complexe  priemgetallen  van  den  vorm  4r-J-l  +  4sî. 
III.  De  complexe  priemgetallen  van  den  vorm  4  r  +  3 +  (4s -j- 2)z. 

Het  priemgetal  (in  de  complexe  théorie)  zal  steeds  door  M  aan- 
geduid  worden,  de  norm  van  M  door  //.  Verder  zal  steeds  p  een 
reêel  (positief)  priemgetal  van  den  vorm  4  r  -J-  1  »  q  een  reëel  (posi- 
tief)  priemgetal  van  den  vorm  4  ?' -f- 3  voorstellen.  De  priemgetallen 
van  de  eerste  soort  zijn  dus  M  =  — g,  f^  =  q^,  voor  de  tweede  en 
derde  soort  is  ,u  =  p. 

Ik  merk  nog  op,  dat  voor  de  beide  soorten  I  en  II  de  norm  fi  van 
den  vorm  8r-[-l,  en  voor  III  van  den  vorm  8r-|-5  is.  Deze 
omstandigheid  maakt ,  dat  de  beide  eerste  soorten  van  priemgetallen 
tôt  op  zekere  hoogte  gemeenschappelijk  behandeld  kunnen  worden. 

De  beschouwingen  van  het  volgende  art.  5  gelden  nog  gelijkelijk 
voor  de  drie  klassen  van  priemgetallen. 

5.  Zij  dan  M  het  priemgetal,  fx  de  norm.  Een  volledig  systeem 
van  incongruente ,  en  niet  door  den  modulus  M  deelbare  getallen, 
bestaat  uit  fx  —  1  getallen  ,  welke  volgens  hun  biquadratisch  karakter 

ten  opzichte  van  M,  tôt  vier  klassen,  elk  ^— ^  getallen  bevattende, 

gebracht  kunnen  worden  : 


A 

«, 

«', 

a",   . 

B 

^, 

^\ 

^",  • 

C 

y. 

y\ 

/',  . 

D 

à, 

^\ 

à'\  . 

154       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Tôt  de  eerste  klasse  A  worden  gebracht  aile  getallen  a,  a',  a",  met 
het  biquadratisch  karakter  0,  tôt  de  groepen  B,  C,  D  de  getallen 
met  het  biquadratisch  karakter  1 ,  2 ,  3. 

Ten  overvloede  zij  gezegd,  dat  hier  het  biquadratische  karakter 
in  den  zin  van  Gauss  genomen  wordt,  zoodat  de  getallen  der  vier 
klassen  gekarakteriseerd  zijn  door  de  congruenties  : 

a  4   =1,  ^  i   =i^  y  i   ^  —  1,    à  4    =^  —  i       (modM). 
Ik  zal  mij  echter,  voor  hetgemak,  eveneens  van  het  door  Jacobi 
ingevoerde  symbool  bedienen ,  en  dus  kunnen  schrijven 

((T))=M(a=M(i))=-.((a=-'- 

Eindelijk  zij  eens  vooral  opgemerkt ,  dat  in  het  vervolg  aile  con- 
gruenties betrekking  zullen  hebben  op  den  priemmodulus  M,  zoolang 
niet  uitdrukkelijk  een  andere  modulus  is  aangegeven. 

Ik  laat  hier  een  voorbeeld  volgen  van  de  verdeeling  der  resten 
(mod  M) ,  met  uitzondering  van  de  rest  0 ,  in  de  vier  klassen  A,  B,  C,  D 
voor  elk  der  drie  soorten  van  priemgetallen ,  die  in  art.  4  onder- 
scheiden  werden. 


M 

=  —  7, 

At  =  49. 

1, 

Si, 

-2. 

-3, 

-22, 

-1, 

-32, 

2, 

-    h 

3, 

2  2. 

l-2i, 
~1  +  Si, 

—  2  -  3  i, 
24-     i, 

-3-     2, 
3  —  22, 

-1  +  22, 
1-32, 

2  +  32, 

-2-      2, 

3+      2, 

—  3  +  22. 

-3  +  32, 
—  2  —  2  î, 

-14-    h 

—  3  -  3  2, 

2  —  22, 

—  1—      2, 

3  —  32, 

2  +  22, 

1-    i, 
3  +  32, 

-2  +  22, 

1+      2. 

3  +  2z, 
14-22, 

1  +  32, 

-24-32, 

-2+      2, 
-3+      2, 

—  3  —  2  2, 
-1+22, 

—  1  —  3  2, 
2-32, 

2-  2, 

3—  2. 

M  =  - 

-3  —  82, 

ju  =  7S. 

1, 

3  4-2  2, 

-1-42, 

-32, 

14-22, 
-4, 

-1-32, 

-2, 

-3  +  42, 

-1, 
—  3  —  22, 
l  +  4^•, 

3  2, 

-1-22, 

4, 

1  +  32, 

2, 

3  —  42. 

1-27, 
-1-2, 

24-32, 

5  4-2  2, 
-3  +  32, 

1-32, 

1—42, 

-2  +  42, 
2  +  22, 

-1  +  22,   ■ 

1+     h 
—  2  —  3  2,  - 

-5  —  22, 

3-32, 

-1  +  32, 

-1  +  42, 

2-42, 
—  2  —  2  2. 

BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        155 


A 


B 


4», 

-3-j-     i. 

2i,  - 

4  +  8»,         4—     »,           —4», 

i,         3,                   3-    », 

-2  +  3»,     -2+     »,           -2», 

-4-3», 

—    i, 

2  — Si, 

-4+     », 
-3, 
2—    ». 

-3-    i, 

—  4—     i, 

4  +  2  î, 

2  —  2»,     —3  +  2»,        3+     », 
2+     »,     -2  +  5»,        4+     », 
1  _    t,     —s  — Si,   —4  —  2», 

-2  +  2», 
-2-    », 
-1+     i, 

3-2», 

2  —  5  », 

3  +  3  ». 

-  1  —  4  », 

M=-5  +  6»,            /i  =  61 

-8,                  -2+     », 

1+     »,             3  +  2»,        - 
2+     »,                     2»,        - 

1  +  3», 
-3-    », 
-5, 

-2  +  2», 
3  —  2  », 
4+     ». 

1-     i, 
1-2», 

1  +  2», 

2  —  3  »,        —  1  +  3  », 
2,                              5», 

8-     »,             2  +  2», 

-2  —  3», 

1-4», 

—    i, 

4», 

-4+     », 

Si. 

-2z, 
-  1  -  8  », 

8+     i, 

5,                  —4-    », 
2-2»,        -1, 
-3  +  2»,            4, 

1  +  4», 
3, 
-1-    i, 

-2-    », 

2-    r, 

-3-2». 

—  2  —  2  », 

2  +  3», 

-1  +  4», 

i,                -3»,         - 

-4»,         -1+     »,        - 

4-    »,        -1  +  2»,         - 

-1-2», 
-2  +  3», 
-2. 

-3+     », 

1  —  3», 

—  5». 

Evenals  in  art.  1  overtuigt  men  zich  onmiddellijk,  dat  de  nu  vol- 
gende  congruenties  identiek  zijn  : 

{X'-a){x  —  a'){x  —  a")...         =x^~—l 


l»-l 


(mod  M) , 


=  x 


+  1 


{x  —  ô){x  —  ô'){x  —  d")...        =x    *    +» 
waaruit  voor  x  =  —  1  volgt,  de  gevallen  ^  =  8w  +  l  en  /t  =  8w  +  5 
onderscheidende  : 

lu  =  Sn-\-l 


(/5  +  3)(^'-f  i)(r  +  i) 
(y +  1)(/  +  1)  (/'  +  !) 

(c5  +  l)(<5'  +  l)(c5"  +  l) 

;.  =  8w  +  5       (a  +  l)(a'  +  l)(a"  +  l) 

(^  +  l)(^'  +  l)(/3'  +  l) 

(a  +  l)(cî'  +  l)(a"  +  l) 


1  — t 
2 

1  +  » 
2 

J+» 
1— » 


(mod  M). 


156       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

6.  Laten  wij  nu  verder  de  nieuwe  groepen  van  getallen  A',  B',  C 
en  D'  beschouwen,  die  ontstaan  door  bij  de  getallen  van  A,  B,  C  en 
D  de  eenheid  op  te  tellen  : 

A'  a  +  1,  a'  +  l,  «"  +  !,... 

B'  ^  +  1,^'  +  1,^"4-1,... 

J)'  ô  +  l,   ô'^l,ô"-\-l,... 

en   noemen  wij  nu  de  aantallen  getallen  van  A',  die  congruent  zijn 
met  getallen  van  A,  B,  C,  D,  respectievelijk 

(0.0),  (0.1),  (0.2),  (0.3); 
de   aantallen   getallen    van  B',   die   congruent  zijn  met  getallen  van 
A,  B,  C,  D,  respectievelijk 

(1.0),  (1.1),  (1.2),  (1.3). 
Evenzoo  hebben  de  getallen 

(2.0),  (2.1),  (2.2),  (2.3) 
betrekking  op  de  groep  C  en  de  getallen 

(3.0),  (3.1),  (3.2),  (3.3) 
op  de  groep  D'. 

Men  kan  al  deze  16  getallen  (0.0),  (0.1),  enz.  vereenigen  in  het 
volgende  quadratische  schéma  S: 


(0.0) 

(0.1) 

(0.2) 

(0.3) 

(1.0) 

(1.1) 

(1.2) 

(1.3) 

(2.0) 

(2.1) 

(2.2) 

(2.3) 

(3.0) 

(3.1) 

(3.2) 

(3.3) 

en  voor  de  voorbeelden  in  art.  5  gegeven ,  verkrijg  ik 

¥.  =  —  7,  f^  =  i9.      U  =  —  S  —  8i,ju  =  7S.     U=  -  b  +  Qi,  iu  =  6\. 
5222  5642  4326 

g  2244  6255  8366 

2424  4545  4343 

2442  2556  3633 

Volgens  de  congruenties  van  het  voorgaande  artikel  is 
voor  /i  =  8  w  4"  1 

(d  +  l)(d'  +  l)((5"  +  l)...  =  l-f  z 
en  voor  ju  =  8n-\-b 

(ys+i)(yS'  +  i)(r  +  i)...EEi  +  i 

Daar  nu  de  aantallen  getallen  van 

5  +  1,  ô'  +  l,  <5"  +  l,..., 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        157 

die  respectievelijk  tôt  de  klassen  A,  B,  C,  D  behooren ,  bedragen 
(30),  (3.1),  (3.2),  (3.3),  zoovolgtonmiddellijk,  datvoor^  =  8w  +  l  het 
biquadratisch  karakter  van  1  -|-  i  volgens  den  modulus  4  congruent 
zal  zijn  met 

(3.1)4-2(3.2)4-3(3.3) 
en  evenzoo  voor  het  geval  /u  =  8n-\-  b  met 

(1.1)  +  2(1.2)  +  3(1.3). 

Zoodra  dus  de  getallen  (0.0),  (0.1),  enz  bepaald  zijn,  is  hiermede 
ook  onmiddellijk  het  biquadratisch  karakter  van  1  -}-  i  bekend. 

Het  komt  er  dus  nu  op  aan,  de  getallen  van  het  schéma  S  on- 
middellijk uit  het  gegeven  primaire  priemgetal  M  =  a  4-  ^  ^  af  te  leiden. 
De  hiertoe  noodige  beschouwingen  zijn  vvezenlijk  dezelfde  als  die 
van  Gauss  in  art.  16 — 20  der  Theoria  residuorum  biquadraticorum 
commentatio  prima 

Gauss  handelt  daar  over  de  théorie  der  reëele  getallen ,  maar  het 
blijkt  gemakkelijk,  dat  het  daar  gegevene  in  zeer  nauw  verband  staat 
met  het  vraagstuk,  dat  ons  hier  bezig  houdt. 

Om  de  geheele  ontwikkeling  voor  oogen  te  hebben ,  zal  het  noodig 
zijn  hier  de  argumentatie  van  Gauss  met  de  geringe  noodige  wij- 
zigingen  te  laten  volgen. 

Hierbij  valt  ook  nog  op  te  merken  dat,  voor  een  priemgetal 
M  =  —  q  tôt  de  eerste  klasse  van  art  4  behoorende ,  er  in  de  reôele 
théorie  van  Gauss  niets  analoogs  bestaat ,  met  wat  hier  in  de  théorie 
der  geheele  complexe  getallen  ontwikkeld  zal  worden. 

Voor  de  verdere  beschouwingen  is  het  in  de  eerste  plaats  noodig, 
de  beide  gevallen,  dat  de  norm  //  van  den  vorm  8  w  4-  1  of  van  den 
vorm  8n4-5  is,  afzonderlijk  te  behandelen.  Ik  zal  met  het  eerst- 
genoemde  geval ,  waarin  dus  het  priemgetal  M  tôt  een  der  beide 
eerste  klassen  van  art.  4  behoort,  beginnen. 

7.  Voor  ju  =  8n-\-l,  is  { —  1)  *  =  1 ,  zoodat  —  1  biquadratische 
rest  van  M  is  en  in  de  klasse  A  voorkomt,  of  eigenlijk  met  een 
getal  van  A  volgens  den  modulus  M  congruent  is.  Maar  het  is  bij 
deze   beschouwingen  geoorloofd   om    congruente   getallen ,   daar  zij 


158       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

elkander  vervangen  kunnen,  aïs  gelijk  te  beschouwen  en  ik  zal  voor 
het  gemak  van  deze  zienswijze  gebruik  maken ,  zonder  dat  daardoor 
eenige  onduidelijkheid  zal  kunnen  ontstaan 

Daar  dus  het  biquadratisch  karakter  van  — 1  gelijk  nul  is,  zoo 
volgt,  dat  wanneer  a,  ^,  y,  à  respectievelijk  tôt  de  klassen  A,  B,  C,  D 
behooren  ,  ook  —  a,  —  /?,  —  y,  —  <5  in  deze  zelfde  klassen  voorkomen, 
en  wel  —  a  in  A,  —  /?  in  B,  —  y  in  C  en  —  (5  in  D. 

Nu  is  blijkbaar  het  getal  (0.0)  gelijk  aan  het  aantal  oplossingen 
van  de  congruentie 

a  +  1^  a'      (modM), 

waarbij  a  en  a'  op  willekeurige  wijze  uit  de  groep  A  te  nemen  zijn, 
maar  daar  bij  elk  getal  a'  een  getal  n"=:p  —  a'  behoort,  zoo  is  dit 
aantal  oplossingen  hetzelfde  als  dat  van  de  congruentie 

«  +  a"-}-lEEO      (modM), 

waarin  weder  a  en  a"  uit  A  te  nemen  zijn. 

Geheel  op  dezelfde  wijze  omtrent  de  getallen  (0.1),  (0.2),  enz.  rede- 
neerende ,  overtuigt  men  zich  dat 

het  teeken        voorstelt  het  aantal  oplossingen  van 

(0.0)  a  4-  a'  +  1  EE  0 

(0.1)  a  +  ;5  4-U     0 

(0.2)  a  +  y+lEEEO 

(0.3)  a-\-ô  -\-l  =  0 

(1.0)  ^-j-a+lETiO 

(1.1)  ;?  +  ;?'+  1-0 

(1.2)  ^^y^l^o 

(2.0)  y  -\-  a  -j-  1  n:  0 

(2.1)  y  +  ^  +1-0 

(2.2)  y  ^  y' ^1^0 

(2.3)  y-\-d  +1  =  0 

(3.0)  ô-\-a  +  1  EE  0 

(3.1)  ^  +  ^+1=0 

(3.2)  ô-i-y   +1-0 

(3.3)  'ô-\-ô' -\-1e^0 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        159 

Hieruit  volgen  dus  onmiddellijk  deze  zes  betrekkingen  : 

(0.1)  =  (1.0),        (0.2)  =  (2.0),        (0.3)  =  (3.0), 

(1.2)  =  (2.1),        (1.8)  =  (3.1), 

(2.3)  =  (3.2). 

Vijf  nieuwe  betrekkingen  tusschen  de  getallen  (0.0),  (0.1),  enz.  ver- 
krijgt  men  door  de  volgende  beschouwing.  Zijn  a,  /5,  y  getallen  van 
A,  B,  C  en  bepaait  men  x,  y,  z  zoodanig  dat 

arzjsEl,  ^2/=l,  yz~l    (mod M) 
is,  dan  behoort  blijkbaar  x  tôt  de  klasse  A,   y  tôt  D,   z  tôt  C,  zoodat 
men  kan  schrijven 

aa'r^l,  ^ô'  =  l,  yy'  ~~\. 

Vermenigvuldigt  men  nu ,  terwijl  men  eene  bepaalde  oplossing  van 
a  -f-^+1^0  beschouwt,  deze  congruentie  met  (5  dan  volgt  b'  -\-\-\-b^^^ 
waarin  à' ^  aà  tôt  D  behoort.  Ongekeerd  volgt  uit  ^'  -f- 1  -f  ^ -^ 0  ^oo^ 
vermenigvuldiging  met  ^  weder  a  -j-  ^^  -|-  1  ^  0.  Hieruit  blijkt  dus,  dat 
het  aantal  oplossingen  van  de  beide  congruenties 

a  -t-  /S  +  1  ^3  0  en  5  4-  ($'  -f-  1  —  0 
evengroot  is,  zoodat  men  heeft  (0.1)=: (3.3). 
Geheel  op  dezelfde  wijze  heeft  men 

/(a  +  y4.1)  =  /'  +  14-^. 

^(«  +  ^4-  1)EEE/Î'+14-^, 

M/î  +  y  +  i)  =  i  4-/5'  +  ^ 

/(^-fy4.1)  =  (5   +l+y', 
waaruit  men  op  dezelfde  wijze  besluit  tôt 

(0.2)  =  (2.2) ,      (0.3)  =  (1.1) ,      (1.2)  =  (1.3)  =  (2.3). 
Hiermede   zijn    dus  elf  betrekkingen  tusschen  de  zestien  getallen 
van    het    schéma    S    gevonden ,    en    deze    getallen   worden  hierdoor 
teruggebracht  tôt  vijf  verschillende ,  die  door  /i,  j,  A;,  Z,  m  aangeduid 
zullen  worden     Het  schéma  S  neemt  nu  deze  gedaante  aan: 

h  j  k  l 

j  l  m  m 

k  m  k  m 

l  m  m  j 


160       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

8.  Het  getal  — 1  komt  in  A  voor,  waarmede  dus  het  getal  0  van 
A'  correspondeert.  Dit  g-etal  0  van  A'  komt  in  geen  der  klassen 
A,  B,  C,  D  voor,  maar  elk  ander  getal  van  A'  komt  blijkbaar  in  één 

der   groepen   A,  B,  C  of  D  voor.    Daar  fi  =  8n-{-l,       r~  =  2  w    is , 

zoo  volgt  dus 

(0.0)  +  (0.1)  +  (0.2)  -f  (0.3)  =  2  w  —  1. 
Aile  getallen  van  B',  C,  D'  komen  in  één  der  klassen  A,  B,  C,  D 
voor,  zoodat  men  heeft 

(1.0) +  (1.1)  + (1.2) +  (1.3)  =  2  72, 
(2.0)  +  (2.1)  +  (2.2)  +  (2.3)  ==  2  w, 
(3.0)  +  (3.1)  +  (3.2)  +  (3.3)  =  2n. 

Deze  vier  vergelijkingen  herleiden  zich  tôt  de  volgende  drie  be- 
trekkingen  tusschen  h,  j,  k,  l  en  m 

h-{-j+k-{-l=2n  —  l, 
j-\-l-\-2m  =  2n, 
k-\-  m  =  n. 

9.  Eindelijk  wordt  nog  eene  verdere ,  niet  linéaire,  betrekking 
tusschen  h,  j,  k,  l,  m  verkregen  door  de  beschouwing  van  het  aantal 
oplossingen  der  congruentie 

ai-^-\-y-\-l~0      (mod  M) , 
waarin    a,  /5,  y  op   aile    mogelijke   wijzen   uit   de  klassen  A,  B,  C  te 
kiezen  zijn. 

Neemt  men  nu  vooreerst  voor  a  achtereenvolgens  aile  getallen 
van  A,  dan  gebeurt  het  respectievelijk  h,  j,  k,  l  malen,  dat  a+  1  tôt 
A,  B,  C,  D  behoort  en  de  enkele  maal  dat  a  +  li^iîO  wordt,  kan 
buiten  beschouwing  blij ven  .  daar  de  congruentie  fi  -\-  yr:^  0  geen 
enkele  oplossing  toelaat. 

Voor  elke  bepaalde  der  h  waarden,  die  a  +  Ii^Oq  maken ,  zijn  dan 
nog  verder  ^  en  y  zôô  te  kiezen ,  dat 

wordt.  Het  aantal  oplossingen  dezer  congruentie  (voor  een  gegeven 
waarde  van  Oq)  isgelijkw,  zooals  onmiddellijk  blij kt  door  vermenig- 
vuldiging  met  Oq,  wanneer  0^0^=  1  (mod  M)  is,  waardoorzij  overgaatin 

l+^'  +  y'^O. 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        161 

Daar  deze  redeneering  toepasselijk  is  voor  elke  der  h  waarden , 
die  maken,  dat  a-\-l  weder  tôt  A  behoort,  zoo  verkrijgt  nien  op 
deze  wijze  hm  oplossingen  van  de  congruentie 

Het  gebeurt  verder  ;  malen ,  dat  a  -f-  1  tôt  B  behoort ,  en  voor 
elke  bepaalde  waarde  a -f  1      Aj  heeft  de  congruentie 

hetzelfde  aantal  oplossingen  als  de  congruentie 

dus  is  dit  aantal  gelijk  j.     Het  gezegde  blijkt  onmiddellijk  uit 

wanneer  PqÔq  —  I. 

Deze  waarden  van  a ,  die  a  -}- 1  tôt  B  doen  behooren ,  geven  dus 
in  het  geheel  jj  oplossingen  van  de  beschouwde  congruentie. 

Voor  a-f-1^    7o>  wat  k  malen  gebeurt,  heeft  de  congruentie 
yo  +  i^  +  T'-O 
l  oplossingen,  want 

yo(}'o  +  i5  +  y)-i  +  ^  +  «. 

De  waarden  van  a,  die  a-\-i  tôt  C  doen  behooren,  leveren  dus  in 
het  geheel  kl  oplossingen. 

Is  eindelijk  a-}-l=^o,  wat  l  malen  gebeurt,  dan  heeft  de  con- 
gruentie 

wegens 

m  oplossingen ,  en  deze  waarden  van  a  geven  dus  l  m  oplossingen. 
Het  totale  aantal  oplossingen  van  de  congruentie 
a  +  /î  +  r  +  1^0      (raod  M) 
is  derhalve  gelijk  aan 

hm-\-jj  -\-kl-{-lm. 
Maar  men  kan  dit  aantal  nog  op  andere  wijze  berekenen.  Neemt 
men  namelijk  voor  ^  achtereenvolgens  aile  getallen  van  B,  dan  ge- 
beurt het  j,  /,  m,  m  malen,  dat  /S  +  1  behoort  tôt  de  groepen  A,  B,  C,  D. 

11 


162       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

En  voor  elk  dezer  vier  gevallen  vindt  men ,  dat  er  respectievelijk 
k,  m,  k,  m  oplossingen  van  de  gegeven  congruentie  zijn ,  zoodat  het 
totale  aantal  oplossingen  bedraagt 

jk-\-lm-{-mk-\-mm. 

10.     De  gelijkstelling  van  deze  beide  uitdrukkingen  voor  het  aantal 
oplossingen  van  a  -\-  ^  -\-  y  -\-1e^0  geeft 

0  =  hm-{-jj-{-kl  — j  k  —  km  —  mm, 
en  ?i  elimineerende  met  behulp  van  h  =  2  m  —  k  —  1,  welke  waarde 
gemakkelijk  uit  de  in  art.  8  verkregen  vergelijkingen  tusschen  h,  j, 
k,  l,  m  volgt,  komt  er 

0  =  (k  —  mf-{-jj-\-kl—jk  —  kk  —  m. 
Volgens  de  relaties  in  art.  8  is 

en  deze  waarde  in  jj-\-kl — jk  —  kk  overbrengende ,  wordt  deze  uit 
drukking  gelijk  aan  \{l—jf,  zoodat  de  voorgaande  vergelijking,  na 
vermenigvuldiging  met  4,  overgaat  in 

0  =  4  (Â;  —  m)2  4-  (^  —  j)2  —  4  m , 
maar  men  heeft 

4  m  =  2  (A;  4-  m)  —  2  (A;  —  m)  =  2  w  —  2  (A;  —  w), 


dus  is 

of  wel 

en  stellende 
vindt  men 


2  w  =  4  (A;  —  m)2  4-  2  (A  —  m)  4-  (Z  —jf, 
^  =  8w4-l  =  [4(A;-m)4-l]2  4-4(/-i)2, 
4(/c  — m)4-l  =  A,      2{l  —  j)  =  B, 


Hierin  is  AeeeI  (mod  4),  en  B  even. 

Men  kan  nu  met  behulp  van  A  en  B  gemakkelijk  h^  j,  k,  l,  m  uit- 
drukken  en  verkrijgt  zoodoende 

8/i  =  4w  — 3A  — 5, 

8j   :=4w4- A  — 2B— 1, 

8A;  =4w  + A  — 1, 

8Z    =4w4- A4-2B  — 1, 

8m=4w— A4-1. 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        163 

Tôt  hiertoe  onderstelden  wij  alleen,  dat  de  norm  ju  den  vorm 
8n-f-l  had;  voor  de  verdere  bepaling  van  A  en  B  is  het  evenwel 
nu  noodig,  de  gevallen  I  en  II  van  art.  4  afzonderlijk  te  behandelen. 

11.    Zij  dan  vooreerst 

M  =  —  g  =  —  (4  r -f  3). 
In  dit  geval  is 

^  =  W^  =  q^ 
en  dus 

Ç2:=A2+B2; 

q  een  priemgetal  van  den  vorm  4  r -f- 3  zijnde,  weet  men  dat  q^  op 

geen    andere    wijze   als   som    van    twee   quadraten    voorgesteld   kan 

worden ,    dan   door   voor    de   basis  van  het  eene  (oneven)  quadraat 

dzq,   voor  die  van  het  andere  quadraat  0  te  nemen;  inderdaad  was 

geen  der  getallen  A  en  B  gelijk  0  oi  door  q  deelbaar,  dan  zou  men 

een  van  0  verschillend  getal  x  kunnen  bepalen ,  zoodat 

A  rr  EEE  B      (mod  q). 

Nu  volgt  uit  g2  ^  A^  -h  B2 

A2:ee  — B2      (mod  g) 
en  daar  men  heeft 

A2rc2:-B2      (mod  g), 
zou  er  volgen 

x^EiE  —  1      (mod  q). 

Deze  laatste  congruentie  nu  is  onmogelijk,  omdat  —  1  quadratische 
niet-rest  van  q  is. 

Uit  g2=:A2  4-B2  volgt  dus  noodzakelijk 

A  =  ±g,        B  =  0 
en  daar  A  if  1  (mod  4),  zoo  wordt  hierdoor  nog  het  teeken  van  A  vol- 
komen  bepaald  en  is 

A  =  —  q  =  M.. 
Nadat  op  deze  wijze  A  en  B  gevonden  zijn,  heeft  men  nu 

8h  =34w  — 3M  — 6, 
8j  =in-i-  M  — 1, 
8*=4w-f  M-1, 
8/  =4n-f-  M  — 1, 
8?w  =  4n—  M  +  1, 
waarin  8n-\-l  =  W. 


164       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Door  deze  formules  wordt  dus  de  afhankelijkheid  der  getallen 
van  het  schéma  S  van  het  priemgetal  M  op  de  eenvoudigste  wijze 
uitgedrukt,  voor  het  geval  dat  M  tôt  de  eerste  klasse  van  art.  4 
behoort. 

12.  Is  in  de  tweede  plaats  M  =  a  -|-  ^  ^  waarin  a—  1  =  6  =  0  (mod  4), 
en  de  norm  ^  =  a^  -j-  ^^  ^^^  reëel  priemgetal ,  dan  is  dus 

//  =  a2  4-  62  =  A2  +  B2. 

Nu  kan  een  priemgetal  van  den  vorm  4  A;  -f- 1  slechts  op  één 
wijze  voorgesteld  worden  door  de  som  van  twee  quadraten ,  en  daar 
a  en  A  beide  eee  1  (mod  4)  zijn ,  zoo  volgt  A==a,  B  =  ±  6. 

Het  teeken  van  B  wordt  door  de  volgende  beschouwing  bepaald  , 
waarbij   het  noodig  is  deze  hulpstelling  vooraf  te  bewijzen: 

„Doorloopt  z  een  volledig  restsysteem  (mod  M)  met  uitzondering 
van  den  door  M  deelbaren  term ,  dan  is 

S  0^  —  1     of    ^0    (mod  M), 

al  naardat  t  door  /z  —  1  deelbaar  is  of  niet." 

Het  eerste  gedeelte  is  duidelijk,  want  is  t  door  fn  —  1  deelbaar, 
dan  is  z^^l,  dus  S<s'eee^  —  1  =  —  1  (mod  M). 

Om  ook  het  tweede  gedeelte  aan  te  toonen,  zij  g  een  primitieve 
wortel  voor  het  priemgetal  M,  zoodat  de  waarden,  die  z  doorloopt, 
congruent  zijn  met 

9\  9\  9\  g',  ....  p"-'. 
Hieruit  volgt  dus 

of 

(1— p0  2  2«  =  1— ^^''-iXeeO      (mod  M). 

Is  nu  t  niet  door  ju  —  1  deelbaar,  dan  is  1  —  g*  niet  door  M  deel- 
baar en  dus  I,  z^  ^^0,  w.  t.  b.  w 

Deze  hulpstelling  geldt  blijkbaar  voor  een  willekeurig  priemgetal  M. 
Volgens  de  binominaalontwikkeling  is  nu 

ft-i        f>  —  1 

{z^-{-l)      4      =Z     2      +...-f  1 


BIJDK AGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VTERDE-MACHTSRESTEN.        1 65 

en    hieruit   volgt   dus,    wanneer    het  teeken  2  op  dezelfde  waarden 

van  z  betrekking  heeft  aïs  zooeven , 

>'- 1 
2  (02  4-1)  4    5£5  — 1     (modM). 

Maar  aan  den  anderen  kant  vormen  de  getallen  z^  in  hun  geheel 
blijkbaar  aile  getallen  van  de  groepen  A  en  C  te  zamen ,  elk  dezer 
getallen  tweemaal  genomen     Van  de  getallen 

behooren  er  dus 

2  (,0.0)  +  2  (2.0)  tôt  A , 

2(0.1)4-2(2.1)  tôt  B, 

2(0.2)4-2(2.2)  tôt  C, 

2  (0.3)  4-  2  (2.3)  tôt  D , 

en  daar  de  y-  y-  ]   machten  der  getallen  van  A,  B,  C,  D  respectievelijk 

congruent  zijn  met  1,  i,  —1,  —i,  zoo  volgt  dus 

S  {z'  4-  1)^  -      2   [(0.0)  +  (2.0)  -  (0.2)  -  (2.2)]  4- 
4- 2i  [(0.1)  4- (2.1) -(0.3) -(2.3)] 

of  de  waarden  van  art.  10  invoerende ,  daar  A^=a  is , 

n  — 1 

l.{z^^\)   *    =  —  a  -  1  —  B  i. 
Uit  de  vergelijking  met  het  eerste  resultaat 

2(224-1)     4      =_1 

volgt  nu 

a  4-  B  i  iH^  0      (mod  M  =  a  +  6 1) , 
dus 

B  =  h. 

Hierdoor   gaan    dan    ten    slotte    de    waarden  van  h,  j,  k,  l,  m  van 

art.  10  over  in 

Sh  =4n  — 8a  —  5, 

8j   =^n-\-a  —  2b  —  l, 

Sk=in  +  a—l, 

SI   =4w4-a  +  26  -1, 

8m  =  4w  — a  -f-  1, 
waarin  dus  8  n  4- 1  =:a2  4- 62  de  norm  is  van  het  priemgetal  M. 


166       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

13.     Nadat  hiermede  de  beide  gevallen ,  waarin  ^  =  8w-{-l  is,  af- 
gehandeld  zijn,  moet  nu  het  geval  iu  =  8n  -{-  b  beschouwd    worden. 

Daar  dan   — j —  oneven    is ,    zoo  behoort  —  1  tôt  de  groep  C ,  en 
zooals  gemakkelijk  te  zien  is,  behooren  de  getallen 

p  —  a,  p~a\  p  —  a",... 
aile  tôt  C,  en  de  getallen 

aile  tôt  D. 

Met  behulp  van  deze  opmerkingen  volgt  nu  zonder  moeite,    dat 
het  teeken  voorstelt  het  aantal  oplossingen  van 


(0.0) 

a^y  -fl=0 

(0.1) 

a-{-ô  +1^0 

(0.2) 

a-fa'-f-lEEO 

(0.3) 

a  +  ^+1^0 

(1.0) 

^-\-y  +IEEO 

(1.1) 

^  +  à   +1EEE0 

(1.2) 

^  +  a  +1-0 

(1.3) 

y9  +  ^' 4-1^0 

(2.0) 

r  +  /  +  i-o 

(2.1) 

ri-à  +1eeO 

(2.2) 

y  +  a  +1  =  0 

(2.3) 

7  +  ^+1ee0 

(3.0) 

ô  +  y  +1eeO 

(3.1) 

ô-\-ô'-\-l  =  0 

(3.2) 

ô-^a  +1  =  0 

(3.3) 

5  +  /S+1^0, 

(mod  M), 


waaruit  dan  zes  betrekkingen  voortvloeien 

(0.0)  =  (2.2),        (0.1)  =  (3.2),       (0.3)  =  (1.2), 
(1.0)  =  (2.3),        (1.1)  =  (3.3), 
(2.1)  =  (3.0). 
Daar  evenals  vroeger  aa' e:^^  ô^y  y'  ~~l,  zoo  heeft  men 

7'(«  +  7  +  l)^->'"  +  l  -\-7', 
^(a-\.ô-\-l)EE:^'  +1  +^, 
^«4-/3  +  1)-^'  +1  +<5, 
M/5  +  7  +  l)EEl  +^'  +  ^ 
/(/«  +  7  +  l)~^    +1  +/, 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.       167 

waaruit  men  besluit  tôt 

(0.0)  =  (2.0) ,        (0.1)  =  1.3),        (0.3)  =  (3.1) , 
(1.0)  =  (1.1)  =  (2.1). 

Ten  gevolge  van  deze  elf  betrekkingen  neemt  het  schéma  S  dezen 
vorm  aan 

h        j        k        l 
m      m      l        j 
h        m      h        m 
ml        j        m. 

Daar  —1  in  de  groep  C,  dus  0  in  C  voorkomt,  zoo  volgt  geheel 
op  dezelfde  wijze  als  in  art.  8 

2m4-i4-;=  2w-f  1, 
h-^-m^  n. 

De  beschouwing  van  het  aantal  oplossingen  der  congruentie 

a  +  ^  +  y  +  l_=--0 

levert  eindelijk  nog  eene  vergelijking  tusschen /î,  j,  A, /,  m  op.  Neemt 
men  eerst  voor  a  aile  waarden,  die  tôt  A  behooren,  dan  gebeurt  het 
respectievelijk  h^  j,  k,  l  malen,   dat  a -f  3   tôt  de  groepen  A,  B,  C,  D 
behoort.    En  verder  vindt  men  op  dezelfde  wijze  als  in  art.   9,  dat 
voor    elk  dezer  gevallen  de  congruentie  respectievelijk  m,  l,  j,  m  op- 
lossingen heeft ,  waaruit  dus  voor  het  totale  aantal  oplossingen  volgt 
hm-\-jl-^kj-{-lm. 
Neemt    men    daarentegen    eerst    voor  /S  aile    waarden  van  B,  dan 
gebeurt  het  respectievelijk  m,  m,  IJ  malen,  dat  ^-|-  1  tôt  de  groepen 
A,B,C,D  behoort      En  verder  vindt  men,  dat  voor  elk  dezer  ge- 
vallen  de   congruentie    respectievelijk  h,  m,  h,  m  oplossingen  heeft, 
zoodat  het  totale  aantal  oplossingen  ook  bedraagt 
mh-{-  m7n-\-  lh-\-jm. 

14.     De  gelijkstelling  van  de  beide  uitdrukkingen  voor  het  aantal 
oplossingen  der  congruentie 

a-}-^  +  y-f-l  =  0     (modM) 


168        BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

geeft 

0  =  1^1^  -\-  lh-\-jm  — jl  —  kj  —  Im, 

o{  daar  k  =  2m  —  h  is,  zooals  uit  de  linéaire  betrekkingen  tusschen 
h,  j,  ky  l,  m  in  art.  13  dadelijk  volgt, 

0  =  m2-f-  lh-\-hj—jl—jm  —  Im. 
Drukt    men    nu    met   behulp  van  j -^1^1 -\-2h,  j  en  l  beide  uit 
door  hun  verschil 

2j=l-\-2h-^ij-l), 

dan  gaat  de  voorgaande  vergelijking  door  invoering  van  deze  waar- 
den  over  in 

0=4m2-4m  —  14-4/î2_8/im4-  {j—lf, 
of  daar 

im  =  2ih-^m)  —  2{h  —  7n)  =  2n  —  2{h  —  m), 
komt  er 

0=z^{}i  —  mf  —  2n-\-2{h  —  m)  —  l-{-  {j  —  lf 
en  eindelijk 

f,:=:.Sn-^b  =  [i{h-m)^lf-\-^{j-lf, 
dus  voor 

A  =  A{h  —  m)-\-l,     B  =  2i— 2^, 
heeft  men 

/.=  A2  4-B2. 

Met  behulp  van  A  en  B  kan  men  nu  gemakkelijk  h,  j,  k,  l,  m 
uitdrukken ,  als  volgt 

Sh  =4w+ A  — 1, 

8i   =4w-f-A  +  2B  — 3, 

8A;=4w  — 3A  +  3, 

8Z   =4«  +  A  — 2B  +  3, 

8yw  =  4w  — A-fl. 

Er  blijft  nog  over  A  en  B  te  bepalen.  Nu  is  fx  als  reëel  priem- 
getal  van  den  vorm  4w-|-  1  slechts  op  één  wijze  voor  te  stellen  door 
een  som  van  twee  tweedemachten ,  en  daar 

M  =  a-f~  ^^ 
is,   heeft  men 


waarm 


aEH  — 1,    6  =  2    (mod  4). 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        169 

Hieruit  volgt  dus 

A  =  —  a  en  B  =  ±6. 

Om  het  teeken  van  B  te  bepalen  dient  eene  beschouwing  analoog 
aan  die  in  art.  12. 

Men  vindt  gemakkelijk 

S(^3_|_i)4    =_i^2{li  —  k)-\-2i{j  —  l)     (modM). 

Nu  is 

2{h-k)  =  A  —  l,      2(j-0  =  B, 
dus  heeft  men 

—  1  =  A  — 1  +  Bi, 

0  =  A  +  Bi      (modM  =  a4-6i). 
Daar  nu  reeds  gevonden  werd  A  =  —  a ,  zoo  volgt  B  =  —  b  en  ten 
slotte  is  dus 

8h  =in  —  a  —  1, 
8;   =4w  — a  — 26  +  3, 
Sk  =4n  +  3a  +  3, 
81   =4w  — a  +  26-f3, 
8m  =  4:W  +  «  4"  1* 

15.    De  verkregen  resultaten  samenstellende ,  is  dus  voor  /*  =  8  n  -f  1 
het  schéma  S  van  den  vorm 

h  j  k  l 

j  l  m  m 

k  m  k  m 

l  m  m  j 

waarin  : 

8h  =4w  — 3M  — 5, 
voor  M  =  — g        8;  =  8A;  =  8;   =4n-f-M  — 1, 

8w  =  4n  — M+1. 

8;i  =4n  — Sa  — 5, 
8;-  =4n4-a  -26  — 1, 
voor  M=:a-}-6i  8*  =4n-f-a  — 1, 

SI   =4n4-a-|-26  — 1, 
8m  =  4M  — a  +  1. 


170       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Voor  ju  =  8n-{-b,  M  =  a-}-&î  is  het  schéma  S  van  den  vorm 

h     j      k      l 

m    m     l      j 

h     m     h      m 

m    l      j      m 
waarin 

8/î  =4w  —  a  —  1, 
8j   =4w  — a  — 2  6  +  3, 
8Â;  =4w  +  3a  +  8, 
U   =4w  — a  +  26  +  3, 

Zooals  uit  deze  formules  blijkt,  correspondeert  de  verandering 
van  6  in  — b  met  eene  vervvisseling  van  j  en  /,  zoowel  in  het  ge val 
/i  =  8n4-l.  als  wanneer  ix^=8n-\-b  is 

Volgens  de  congruenties  van  art.  5  is  nu  voor  /i  =  8w  +  l  het 
karakter  van  1  -J-  i  naar  den  mod  4  congruent  met 

(3  . 1)  +  2  (3 . 2)  +  3  (3 .  3)  =  3  m  +  3  j  =  ~  m  —  j 

en  dat  van  1  —  i  congruent  met 

(1 . 1)  4-  2  (1 .  2)  -f  3  (1 . 3)  =  ;  4-  5  m  =  i  +  m 

en  dus  vindt  men  voor  M  =  —  q 

g2_l 


Karakter  (l-j-i)  —  — w  = 


8 


Karakter  (1  — 2)eee      w=:      ^-5 

o 

Nu  zijn  ^~  en  ^-r —  geheele ,  op  elkaar  volgende  getallen ,  dus 

is  hun  product  even ,  en  ^-^^ — door  4  deelbaar,  zoodat  men 

heeft 

g^-l_,g^-l      (g  +  l)(g-3)^g4-l 
8      ~      8  8  4 

Hieruit  volgt 

en  daar  —  1  biquadratische  rest  is , 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.       171 

terwijl  uit  2  =  (1  —  i)  (1  +  0  nog  volgt 

Voor  M  =  a  -|-  &  î  daarentegen ,  is 

—  m— j  =  — w-f-i6, 
i  -|-  m  =      n  +  1 6 
en 

n=-^^ 

xT     •    ur-iu        ft--la  +  3  ,       (a  — l)(a-f-3),  ., 

Nu  is  blijkbaar  -  -—  , — ^  even,  dus  g      ' — -'door4deel- 

baar,  waaruit  volgt 

«2  —  1      — a  +  1      ,      ,,, 
—g—  = ^      (mod  4), 

en    b  door  4  deelbaar  zijnde,  is  dus  één  der  getallen  door  6,  6±4 
door  8  deelbaar,  derhalve  g —  door  4  deelbaar  en 


zoodat 

en  ten  slotte 


-g-  =  -g-  g       -±io, 


n  =  ii—a-\-l±2b)        (mod  4) 


0-1-6 


0+1-6 


(m)=((=^'))-' 

Is  eindelijk  ^  =  8w  +  5,  M  =  a-|-6î,  dan  vindt  men 
Karakter  (1  +  z)  -;  (1 . 1)  +  2 (1 .  2)  +  3  (1 .  3)  =  w  +  2/  +  3j       (mod  4) , 
Karakter  (1  —  i)  =  (3  . 1)  -f  2(3  .  2)  +  3  (8 .  3)  =  i  +  2;  +  8w       (mod  4). 

Hierin  is,  aile  congruenties  betrekking  hebbende  op  den  modulus  4, 


I  72       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

m-\-2l-\-Sj=Sn-^i{—2a  —  b  +  8), 

i  +  2j-|-3w  =  3n  +  i(— 6  +  6)=:-~w-t-i(—  6  +  6), 

n=-^ — ; 

^—^^    Q^+  ^  ••   j       •    (a  — 3)(a  +  l) 


4 


. —  even  zijnde,  is   „ door  4  deelbaar,  evenzoo 


(6  — 2)(6H-2)     ,       ,      . 
ook  g ,  dus  heeft  men 

a2_^52_5      (a_3)(a  +  l)      62-4_ 
w:-  g  ——g ^g—  -  4(a+  1), 

zoodat  er  ten  slotte  komt 

wî-f2/  +  3JEEi(a  — 6  +  ll)  =  (a  — 6  — 5), 

/  +  2j  +  3  w  HE  i(~-  a  —  6  -f-  5) 
en  hiermede 


a4-6i7/ 


g  — 6  — 5  //-■   ^.   >^,^  —a  — 6  +  5 


-{-bi//  '         Wa-f  &i' 

Het  karakter  van  — 1  gelijk  twee  zijnde,  vindt  men  verder 

en 


a4-bi}l~ 


+ 

Hiermede  is  het  quadratisch  karakter  van  l-\-i,  als  ook  dat  van 
1  — i,  — i  — ^,  — 1  +  z  ten  opzichte  van  een  primair  priemgetal  in 
elk  geval  bepaald.  De  uitkomsten  stemmen  geheel  overeen  met  die 
door  Gauss  in  art.  63  en  64  van  de  Theoria  residuorum  biquadrati- 
corum  commentatio  secunda  gegeven ,  en  daar  in  art.  68 — 76  op  ge- 
heel  verschillende  wijze  bewezen. 

16.  Met  betrekking  tôt  de  analogie  van  een  groot  gedeelte  der 
voorafgaande  beschouwingen  met  die  van  Gauss  in  art.  8  e.  v.  van 
zijne  eerste  verhandeling  over  de  théorie  der  vierde  machtsresten , 
valt  het  volgende  op  te  merken. 

Gauss  beschouwt  reëele  getallen,  en  de  priemmodulus  p  is  van  den 
vorm  4w  -j-  1 ,  terwijl  de  beide  gevallen  p  =  8n-\-l,  p  =  8n-\-b  onder 


BIJDR AGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERUE-  EN  VIERDE-MACIITSRESTEN.        1 73 

scheiden    moeten    worden  ;    p  heeft   dus    dezelfde   beteekenis  als  de 
norm  ju  in  de  gevallen  II  en  III  van  art.  4. 

De  getallen  1,  2,  3,  ...,  p — 1  worden  nu  bij  Gauss  in  4  klassen 
A,  B.  C,  D  verdeeld.  De  getallen  dezer  klassen  door  a,  /î,  y,  <3  aan- 
duidende,   is  deze  klassificatie  gegrond  op  de  congruenties 

a   *    =1 

fi  *  ~r 

^-1  (mod//=p), 

Y   *    =-1 

ft-i 
ô   *    =-f 

waarin  f^  —  —  1     (mod  p) ,  en  voor  ju  =  a^-\-b^ 

a=zl     (mod  4),    a  +  bfz^O    (modp). 

Voor  p  =  ju  =  Hn-\-  1  hebben  a  en  6  dezelfde  beteekenis  als  in  het 
bovenstaande ,  voor  p  =  Sn-{-b  verschillen  a  en  6  bij  Gauss  alleen 
in  teeken  met  de  waarden,  die  zij  in  het  voorgaande  hebben,  waar 
M.  =  a-\-bi  een  primair  complex  priemgetal  is 

Laat  men  nu  echter  ook  complexe  getallen  toe,  dan  is  het  dui- 
delijk,  dat  de  bovenstaande  congruenties ,  die  betrekking  hebben  op 
den  modulus  p  =  /i,  blijven  gelden  voor  den  modulus  a -j- 6i,  zoodat 
ook  a +  6/1^0   (moda-f-6i)  is,  waaruitblijkt/'Eni  (mod  a -[- 6  i) ,  en  dus 

it-i  /«-i  fi-i  f-t 

a  *    =l,/î*    ~i,  y  ^    ^— 1,(5*    ^  —  i    (mod  a +  60- 

De  klassificatie  van  Gauss  valt  derhalve  samen  met  die  volgens 
het  biquadratisch  karakter  0,  1,  2,  3  met  betrekking  tôt  den  modulus 
a  -\-  bi. 

Inderdaad ,  de  reëele  getallen  1,  2,  3,  ...,;)—  1  vormen  voor  den 
modulus  a-^bi  een  volledig  systeem  incongruente ,  niet  door  den 
modulus  deelbare  resten. 

Vervangt  men  dan  ook  in  de  beide  laatste  voorbeelden  van  art.  5 
de  complexe  resten  door  de  congruente  reëele  getallen,  wat  met  be- 
hulp  van  i  =  27  (mod  —  3  —  8 1)  en  i  =  IJ  (mod  —  5  +  6 i)  zonder  moeite 
kan  geschieden,  dan  verkrijgt  men 


174       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

(mod  — 3  — Si),        /i=73, 
A     1,  2,  8,  9,  16,  18,  32,  36,  37,  41,  55,  57,  64,  65,  69,  71,  72. 
B     5,  7,  10,  14,  17,  20,  28,  33,  34,  39,  40,  45,  53,  56,  59,  63,  66,  68. 
C     3,6,  12,  19,  23,  24,  25,  27,  35,  38,  46,  48,  49,  50,  54,  61,  67,  70. 
D     11,  13,  15,  21,  22,  26,  29,  30,  31,  42,  43,  44,  47,  51,  52,  58,  60,  62. 

(mod  — 5  +  62;),        ^  =  61, 
A     1,  9,  12,  13,  15,  U,  20,  22,  25,  34,  42,  47,  56,  57,  58. 
B     2,  7,  18,  23,  24,  26,  30,  32,  33,  40,  44,  50,  51,  53,  55. 
C     3,  4,  5,  14,  19,  27,  36,  39,  41,  45,  46,  48,  49,  52,  60. 
D    6,  8,  10,   11,  17,  21,  28,  29,  31,  35,  37,  38,  43,  54,  59. 

volmaakt  overeenkomende  met  de  voorbeelden  door  Gauss  gegeven 
in  art.  11  der  eerste  verhandeling. 

Alleen  voor  het  geval  I  van  art.  4 ,  bestaat  in  de  reëele  théorie  van 
Gauss  niets  analoogs,  wat  daarmede  samenhangt,  dat  men  in  dit  geval 
uit  reëele  getallen  geen  volledig  restsysteem  kan  vormen 

De  opmerking,  dat  de  verdeeling  in  klassen  A,  B,  C,  D  van  Gauss 
in  zijne  eerste  verhandeling  identiek  is  met  die  volgens  het  biquadra- 
tisch  karakter  ten  opzichte  van  den  modulus  a  +  bi,  levert  00k  terstond 
het  middel  op,  cm  al  die  theorema's  te  bewijzen ,  die  door  Gauss  in 
zijne  tweede  verhandeling,  art.  28,  opgesteld  zijn,  en  welke  door 
inductie  ontdekt  werden ,  maar  die  tôt  nog  toe ,  voor  zoover  ik  zie , 
niet  werden  bewezen. 

Deze  theorema's  hebben  betrekking  op  het  voorkomen  van  een 
reëel  priemgetal  m  in  de  vier  klassen  A,  B,  C,  D,  of  na  het  voorgaande , 
op  het  biquadratisch  karakter  van  m  ten  opzichte  van  a-\-bi  als 
modulus. 

17.  Ik  laat  nu  hier  de  door  Gauss  in  art.  28  opgestelde  opmer- 
kingen  volgen.  De  priemmodulus  p  =  lu  zij  van  den  vorm  4n-|-  1, 
volgens  de  opmerking  van  het  vorige  artikel  is  het  nu  te  doen  om 
de  bepaling  van  de  waarde  van  het  symbool 


\\a4-bill 


-f- 

waarin  m  een  reëel  priemgetal  is  ;  de  omstandigheid,  dat  voor  /^  ==  8  w  -f-  5 
a  en  6  bij  Gauss  in  teeken  verschillen  van  de  waarden  in  art.  14  heeft 


BIJDRAGE  TOT  DK  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        1 75 

op  de  uitspraak  der  theorema's  geen  invloed  Het  priemgetal  m  zal 
met  zulk  een  teeken  genomen  worden  ,  dat  het  steeds  ~  1  (mod  4)  is, 
dus  negatief  wanneer  het  positief  genomen  ,  van  den  vorm  4A;  -j"  3  =  Q 
is,  terwiji  een  positief  priemgetal  van  den  vorm  4 A;-}-  1  door  P  zal 
aangeduid  worden.  De  opmerkingen  van  Gauss  kunnen  nu  aldus 
uitgedrukt  worden 

I.  Is  aEEO  (modw)  dan  is  ( (^^ôi) )  =  ±  1- 1  ^^  wel  -|- 1  wan- 
neer m  van  den  vorm  8r  ±  1 ,  daarentegen  —  1  wanneer  m  van  den 
vorm  8r  ±  3  is. 

II.  Is  a   niet   door   m   deelbaar,    dan    hangt  de  waarde  van  het 

symbool  af  alléén  van  het  volkomen  bepaalde  getal  x,  dat  voldoet  aan 

de  congruentie 

6  =  arr     (mod  m). 

Voor  w  =  P  kan  x  hier  de  volgende  waarden  aannemen 

0,  1,  2,  3,  ...,  P— 1, 

met  uitzondering  van  de  beide  waarden   /"en  P  —  /",  die  voldoen  aan 

yy^^—\    (modP).     Deze  kunnen  blijkbaar  niet  voorkomen,  want  uit 

b^^ay  zou  volgen 

62  =  — a2  o{  a^-\-b'^  =  p  =  0     (modP), 

d.  w.  z.  p  zou  door  P  deelbaar  zijn. 

Voor  m  =  —  Q  daarentegen  kan  x  aile  waarden 

0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1 
aannemen. 

Deze  waarden  van  x  kunnen  nu  in  4  klassen  a,  fi,  y,  à  verdeeld 
worden,  zoodanig  dat  voor 

b  =  aa   (mod  m)  de  waarde  van  het  symbool  =  1 , 
b^=safi    „     „     „         „  „        n  n        =  *» 

b^Cty      „       n       n  n  n  n  n  ^^^         "'■  » 

b^=aô    „     „     „        „  „        »  »        =      * 

is,  of  wat  ophetzelfde  neerkomt,  dat  in  deze  gevallen  m  respec- 
tievelijk  tôt  de  klassen  A,  B,  C,  D  behoort. 

Omirent  het  aantal  der  getallen  a,  /5,  y,  (5  geldt  nu  deze  regel,  dat 
drie  dezer  aantallen  gelijk  zijn,  terwiji  dan  het  vierde  aantal  één  kleiner 


176       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

is;  en  wel  is  dif  vierde  aantal  dat  der  as,  wanneer  voor  ar=^0  m  tôt 
A  behoort,  en  dat  der  y  s,  wanneer  voor  a~£EO  m  tôt  C  behoort. 

De  verdere  opmerkingen  van  Gauss  in  art.  28  kiinnen  voor  het 
oogenblik  daargelaten  worden ,  daar  hun  bewijs  geen  bezwaar  onder- 
vindt,  zoodra  eenmaal  het  bovenstaande  aangetoond  is ,  waartoe  ik 
nu  overga. 

18.    Zij   dan  vooreerst  m  =  —  Q ,  volgens  de  reciprociteitswet  is  dan 

(L-^))=(("-^)) 

en  voor  a  =  0     (mod  Q) 

(L^))=((?))=((i))((i))=""- 

want    [['q)]  =  1  ;  immers  men  heeft 

n»_i 

b 


^-))-6    *       (modQ) 


Q2 J^  0  4-1 

en  daar  Q  van  den  vorm  ir-\-3,  en  dus  ^  =(Q — 1)  ~-f^-  een 

veelvoud  van  Q — 1  is,  zoo  volgt  uit  het  theorema  van  Fermât 


m= 


Voor  Q=:8w4-3  volgt  nu 

(L-^.))=-- 

voor  Q  =  8  M  +  7 

fâ))  =  +  '- 

Voor    m  =  P  =  (A  +  B  i)  (A  —  Bi)    daarentegen ,    waarin  A  -\-Bi  en 
A  —  Bi  de  primaire  factoren  van  P  zijn  ,  volgt  uit  de  reciprociteitswet 

P    \\_((  a  +  bi\\((  a-{-bi 


\a-\-bill       \\k-{-Bi}}\\K  —  Bi 
en  voor  a  =  0    (modP) 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-  MACHTSRESTEN.        177 

Nu  is,  zooals  bekend,  in  't  algemeen 
dus 


((^))=((xïV.))=(-^)-. 


-{-bill       \\A4- 
of  voor  P  =  8  n  -j-  1 


en  voor  P  —  8  n  +  5 


((i^)]=-- 


+ 

Hiermede  is  dus  het  in  het  voorgaande  art.  onder  I  gezegde  ge- 
heel  bewezen. 

19.    Onderstellen    wij    dan  nu,  dat  a  niet  door  m  deelbaar  is,  en 
beschouwen  wij  eerst  het  eenvoudigste  geval 

m  =  —  q, 
dan  is  dus 


((^i.))=((H-)) 

Q) 


-\-bill       \\      Q 
en  voor  bzi^ax    (mod  Q) 


daar  (l-^||  =  l  is,    zooals    reeds    in  het  voorgaand  artikel  bewezen 


Q 

werd.     Uit  de  verkregen  uitkomst 


(U-!T))=((n^)) 


■i-bill       W      Q 

blijkt  nu  reeds,    dat  de  waarde  van  het  symbool  links,  alleen  van 
het  getal  x  afhangt,  welk  getal  de  Q  waarden 

0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1 
kan  aannemen. 

Wij    hebben    dus    nu    nog   slechts   deze    vraag  te  beantwoorden  : 

12 


178       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

wanneer   de   modulus    Q    een    priemgetal  van  den  vorm  4  w  +  3  is  , 
hoeveel  der  getallen 

1,  l  +  ^,  l^-2^,  l-fS*.  ...,  l-f-(Q  — l)i 
behooren  er  dan  respectievelijk  tôt  de  klassen  A,  B,  C,  D? 

Ik    merk  hiertoe  vooreerst  op,  dat  als  een  volledig  systeem  niet 
door  Q  deelbare  resten  de  getallen 

a  +  ^i 
genomen  kunnen  worden  ,  waarin  a  en  /9  de  waarden  0, 1,  2,  3, ...,  Q-1 
doorloopen,    met   uitzondering   der   combinatie  a  =  0,  /5  =  0;   en  ten 
tweede,  dat  de  getallen 

1,  2,  3,  . . . ,  ç  -  1 
aile  tôt  A  behooren,  zoodat  wanneer 

tôt  eene  zekere  klasse  behoort,  ook 

2(a'4-/3'i),  3(a'  +  /5'i),  ...,  (g  -  1)  (a' +  ^' i) 
tôt  diezelfde  klasse  behooren  ,  aile  welke  getallen  door  het  weglaten 
van   veelvouden   van  q  weder  tôt   den   vorm  a-\-^i,  waarin  a  en  ^ 
kleiner  dan  q  zijn,  teruggebracht  kunnen  worden.   Nu  zijn  de  resten 
van 

a',  2  a',  3  a',   .  ..,  (g  —  1)  a', 
zoolang  a   niet  gelijk  nul  is ,  volgens  den  modulus  q  in  zekere  volg- 

orde  met  de  getallen 

1,  2,  3,  ...,  g-1 
congruent. 

In  de  groep  der  q  —  1  getallen 

a'-j-^'i.  2{a'-\-^'i),   ...,  (q  -  1)  {a' -\- ^' i) , 
die  aile  tôt  dezelfde  klasse  behooren,  komt  er  dus  één    voor,  con- 
gruent met  een  der  getallen 

l-j-ici        {x  =  0,  1,  2,  ...,  q—1). 
Nu  is  het  aantal  getallen  van  elke  klasse 

een  veelvoud  van  q  —  1 ,  en  de  q  —  1  getallen  zonder  reôel  gedeelte 

i,  2i,  Si,  ...,  {q-l)i 
behooren  voor  q  =  Sn-\-7  tôt  A ,  voor  ç  =  8  w  -f  8  tôt  C. 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        179 

Daar  men  nu  aile  getallen  van  elke  klasse ,  waarvan  het  reôel  ge- 
deelte  niet  gelijk  nul  is,  op  bovenstaande  wijze  in  groepen  van  g  — 1 
getallen  kan  vereenigen,  zoodanig  dat  er  in  elke  groep  één  getal 
met  het  reëele  gedeelte  1  voorkomt,  zoo  volgt,  dat  voor  Q  =  8w-|-  7 
er  in  de  klassen  A,  B,  C,  D  respectievelijk 

g-3         5+1         g+1         g+1 


4      '            4     '            4     ' 

4 

getallen  l-{-xi  voorkomen. 

Voor  Q  ^  S  w  +  3  zijn  deze  aantallen 

î  +  1          î  +  1          q-S 

Q  +  l 

4     '            4     '            4      ' 

4     ' 

terwijl    volgens  art.  18    in    het  geval  a  =  0  (modQ)  voor  Q  =  8w4-7 
ofQ  =  8w  +  3,  Q  respectievelijk  tôt  de  klassen  A  en  C  behoorde. 

Ailes  wat  op  het  geval  m^  —  Q  betrekking  had,  is  dus  hiermede 
afgehandeld. 

20.     Voor  m  =  P  =  ( A  -j-  B  i)  (A  —  B  i)  vonden  vvij  reeds 

[[cTfbill  ^  (IâTbi)/     \\  A^^^^Bll) 
en  dus  wanneer 

bEF^ax    (mod P) , 
heeft  men 

1(m^))"^((â:+bï))  ((x^^^))  (lA  +  Bi))  \\Â-Bri)) 

of  daar,  volgens  een  reeds  in  art.  18  gemaakte  opmerking,  het  pro- 
duct  der  beide  laatste  factoren  rechts  gelijk  1  is, 

via +  6ljj  ^  llAr-f  Bï/j     IvÂr^^^Bl/J  ' 
waaruit  reeds  blijkt,  dat  de  vvaarde  van  het  symbool  links  alleen  van 
het  getal  x  afhangt,  zoodat  nog  slechts  de  volgende  vraag  te  beant- 
woorden  blijft:  voor  hoeveel  waarden  van  1-j-  ti  neemt 


um  ii^m 


respectievelijk   de   waarden   1,  i,  — 1,  —i  aan?    Voor  x  heeft   men 
hier  de  waarden 

0,  1,  2,  3,  ...,  P-1 

te  nemen,  uitgezonderd  de  beide  wortels  van  y^z^—l  (mod  P). 


180       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Om  deze  vraag  te  beantwoorden  beschouw  ik  een  volledig  systeem 
incongruente  niet  door  den  modulus  A  -f-  B  *  deelbare  resten  ,  en 
breng  deze  volgens  hun  biquadratisch  karakter  tôt  4  groepen  A,B, 
C,  D.  Hierbij  denk  ik  mij  elke  rest  zoo  gekozen ,  dat  het  reëele  deel 
gelijk  1,  en  de  factor  van  i  kleiner  dan  P  is. 
Men  kan  dit  aldus  voorstellen  : 

(mod  A  4-  B  i) ,  A2  -f  B2  =:  P. 

Klasse  A  a^=l-{-ai 

B  ^=i-\-bi 

C  7  =  1  -f  ci 

D  ô  =  l-\-di. 

De  getallen  a,  b,  c,  d  in  hun  geheel  stemmen  overeen  met 

0,  1,  2,  3,  ...,  (P-l), 

behalve  dat  de  waarde  f,  die  congruent  i  is  ontbreekt,  want  1  -{-  fi^jzO 
(mod  A  +  B  i). 

Evenzoo    met   A  — B^   handelende,  ziet  men  gemakkelijk,  dat  de 
klassificatie  deze  zal  zijn: 


(mod  A  —  B  i) , 

A2  4-  B2  ==  P. 

Klasse  A 
B 
C 
D 

l+(P-a)i 
l  +  (P-d)i 
l-\-{F-c)i 
l  +  (P-6)i 

want  gelijktijdig  heeft  men 

p-i 
(1  -\-xi)    4    —iP  = 

=  (A  +  Bi)(C  + 

(i  —  xi)    '    — i^P: 

=  (A-Bi)(C  - 

Di). 

Heeft  dus  l-{-xi  volgens  den  modulus  A  +  B  t  het  karakter  q  , 
dan  heeft  l—xi-^l-^{?  —  x)i  volgens  den  modulus  A— Bi  het 
karakter  3^- 


21.    Zal  nu 


iiïm  ((1^)) 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        181 

gelijk  1  worden  dan  moet,  wanneer 

een  der  waarden  1,  i,  — 1,  — i  heeft,  tegelijkertijd 

een  der  waarden  1,  —i,  —1,  i  aannemen,  of  op  de  beide  verdee- 
lingen  in  klassen  lettende:  wanneer  x  respectievelijk  tôt  a,  b,  c,  d 
behoort,  dan  moet  tegelijkertijd  ook  p  —  x  tôt  de  getallen  a,  b,  c,  d 
behooren.  Men  kan  dus  zeggen,  dat  het  aantal  der  waarden  van  x 
waarvoor 


m^  ((^È^.))=^ 


wordt,  gelijk  is  aan  de  som  van  de  aantallen  oplossingen  der  con- 
gruenties 

6+6'  =  0, 
c  +c'  =  0, 
d  +  d'  =  0, 

ten  opzichte  van  den  modulus  P,  of  wat  op  hetzelfde  neerkomt,  ten 
opzichte  van  den  modulus  A-\-Bi. 

Men  bedenke  hierbij ,  dat  wel  de  voor  x  uitgesloten  waarde  p  —  f 
onder  a,  b,  c,  d  voorkomt,  maar  dat  deze  waarde  toch  in  geen  der 
bovenstaande  congruenties  kan  optreden,  omdat  dit  zoude  vereischen, 
dat  ook  f  voorkwam  onder  de  getallen  a,b,c,d,  wat  niet  het  geval  is. 

Nu    is  a  =  l-\- ai,  zoodat  de  voorgaande  congruenties  na  verme- 
nigvuldiging  met  i,  overgaan  in 
a -\- a' 1^2 
^-^^'rl    (modA  +  Bi). 

ô  +  ô'  ^:  2. 

Behoort  ^-^  tôt  de  klasse  A,  dan  gaan  de  voorgaande  congru- 

___  1 

enties  door  vermenigvuldiging  met  —g—  over  in 


182       BIJDRAGE  TOT  DP:  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 
a-fa'  +  lEEEO 

ÎÎ/ÎÎÏÏO    (-dA  +  Bi), 

zoodat  de  som  van  het  aantal  oplossingen  dezer  congruenties  gelijk 
is  aan  het  aantal  waarden  van  x,  die 


m-m  ((^è^.)) 


+ 

gelijk  1  maken. 

Maar   zooals    men  zich  onmiddellijk  overtuigt,  blijft  dit  resultaat 

p 1 

hetzelfde,  ook  wanneer  ^—^ —  tôt   de  klassen  B,  C,  D  behoort.    Be- 

hoort  bijv.  — ^—^  tôt  B,  dan   volgt  uit  a-f-a'^^2  door  vermenigvul- 

diging  met^^-^- 


en  uit  (i-^^'~y-^y'EEEÔ-\-ô'i^2  respectievelijk 

r  +  ;^'4-l=0,     ^  +  ^'+1=0,     a  +  a'  +  l  =  0. 
Noemt   men    de  aantallen  der  waarden  van  x,  die  respectievelijk 

\\A-]-Vij)  ((âT^i))  ^^^y^^'  *'  —1'  —^  maken,  t,u,v,w,  dan  is 
dus  t  de  som  van  de  aantallen  oplossingen  der  congruenties 

a  +  a' +1  =  0 

(5+ (5'  + 1  =  0. 

Geheel  op  dezelfde  wijze  vindt  men,  dat  u  de  som  is  van  de  aantallen 
oplossingen  der  congruenties 

a  +  5+l  =  0, 
7  +  )S4-l=0, 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        183 

terwijl  men  voor  v  en  m?  de  congruenties 

a  +  /+l  =  0,  «4-^4-1=0, 

^  +  ô-\-l~.0,     ^^      ^^-^  +  1^0, 

^4.^4.1^0,  a4-a4-i=o, 

te  beschouwen  heeft. 

Is  dus  P  =  8  n  4"  1  »  dan  heeft  men  volgens  art.  7  en  8 

^  =(0.0)  4- (1.1)  4- (2.2)  4- (3.3)  =  /î  4- ^   -\-k+j   =2n-l, 
u  =  (0.3)  4-  (1.0)  4-  (2.1)  +  (3.2)  =  /  4-i   +m-{-m  =  2n, 

V  =  (0.2)  4-  (1.3)  +  (2.0)  4-  (3.1)  =  k-{-m-\-k  -{-m  =  2n, 
m;=  (0.1)  4-  (1.2)  +  (2.3)  4-  (3.0)  =j  ^m-\-m-^l   =2n, 

en  voor  P  =  8  w  4-  5  volgens  art.  13 

^  =(0.2)  4- (1.3) +  (2.0)  4- (3.1)  =  A;  4- j   4-^+^   =2n4-l, 
u  =  (0.1)  +  (1.2)  4-  (2.3)  4-  (3.0)  =j  +1   4-w4-wî=2m4-1, 

V  =  (0.0)  4- (1.1)  4- (2.2)  4- (3.3)  =  yî  4- m  4- /i  -\-m  =  2n, 

w?  =  (0.3)  4- (1.0)  4- (2.1)  4- (3.2)  =  i  +m4-m4-;  =2w  +  l. 

22.    Al  het  voorgaande  samenstellende,  hebben  dus  de  kenmerken 
om  te  onderscheiden  of  een  reëel  priemgetal  tôt  de  klassen  A,  B,  C, 
behoort ,  wanneer  de  modulus  p  van  den  vorm  in-\-l  en  a-\-bi  een 
primaire  complexe  priemfactor  van  p  is,  de  volgende  gedaante: 
Het  priemgetal  P  =  8  w  4-  1  behoort  tôt 

A  voor  aEEEO,    b~aa  Aantal  der  a's  =  2 n  —  1 , 

Bvoor6=a^  (mod  P).       «  „    ^'8  =  2w, 

C  voor  b^ay  „  „     y's  =  2 w , 

D  voor  b^aô  „  „    <5's  =  2 n. 

Het  priemgetal  P  =  8  w  4-  5  behoort  tôt 

A  voor  6  EEE  a  a  Aantal  der  a's  =  2  w  4"  1  » 

BvoorÔEEEa^  (mod  P).       »  »    ^'s  =  2w4-l. 

C  voor  ÔEEEtt}',   a  =  0  „  „     >''s  =  2w, 

D  voor  b  =  aô  „  „    (5's  =  2  n  4- 1. 

Het  priemgetal  —  Q  =  —  (8  n  4-  3)  behoort  tôt 

A  voor  b^aa  Aantal  der  a's  =  2w4-l, 

Bvoor6  =  a/5  (mod  Q).       »  »    /^'s  =  2n4-l, 

C  voor  b^ay,    a^O  „  „     y'8  =  2n, 

J)  voor  b~aô  „  „    ^'s  =  2n4-l. 


184       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Het  priemgetal  —  Q  =  —  (8  w  +  7)  behoort  tôt 

A  voor  6  EiE  a  a ,  a  =  0  Aantal  der  a's  =  2  w  -|-  1 . 

B  voor  6EEEa^  (mod  Q).       "  »    ^'s^2n4-2, 

C  voor  b^^ay  »  »     r's  =  2  w  +  2 , 

D  voor  6  EEE  a  ^  „  „     5's  =:•  2  w  +  2. 

Ik  voeg  hierbij  nog  de  volgende  opmerkingen  van  Gauss  (art.  28), 

waarvan    het  bewijs  na  al  het  voorgaande  niet  het  minste  bezwaar 

oplevert. 

1.  Het  getal  0  behoort  altijd  tôt  de  as,  en  de  getallen  — a,  — /5, 
—  y,  — ô  behooren  (mod  w)  respectievelijk  tôt  de  a's,  ô's,  y's  en  ft's. 

2.  Voor    P=:8n4-1,    Q  =  8)i  -{-  7    behooren    de    waarden    van 

— ,  ~a',  — ,    V-  (mod  7w)  respectievelijk  tôt  de  a's,  ô's,  y's,  (i's;  en  voor 

P  =  8w  +  5,   Q=:8n4-3  behooren  deze  waarden  respectievelijk  tôt 

de  j-'s,  /?'s,  a's,  ô's. 

DERDE-MACHTSRESTEN. 

23.  Nu  tôt  de  derde-machtsresten  overgaande ,  is  het  noodig  het 
een  en  ander  omtrent  de  théorie  der  geheele  getallen  van  den  vorm 
a-^  b  Q  in  herinnering  te  brengen  ;  q  is  hierin  een  complexe  derde- 
machtswortel  der  eenheid,   dus  1  -\-  q  -\-  q^  =  0. 

Zooals  dan  bekend  is,  gelden  ook  in  deze  théorie  omtrent  de  deel- 
baarheid  der  getallen,  hunne  ontbinding  in  priemfactoren,  het  be- 
staan  van  primitieve  wortels  der  priemgetallen  enz.  geheel  analoge 
theorema's  als  die  in  de  gewone  théorie  der  reëele  getallen ,  en 
verreweg  het  grootste  gedeelte  der  onderzoekingen  in  de  vier  eerste 
sectiën  der  Disquisitiones  arithmeticae  kunnen  bijna  onveranderd 
ook  voor  de  théorie  der  geheele  getallen  a-^-bg  doorgevoerd  worden. 

Het  product  van  twee  geconjugeerde  getallen  a  -{-  b  g  en  a-{-bQ\ 
(a  -f  6  e)  (a  -f  6  q^-)  =  a^  —  ab-{-  ô^ 
heet  de  norm  van  het  getal  a-\-bQ  en  zal  steeds  door  ju  aangeduid 
worden. 

Het  getal  3  is  in  deze  théorie  geen  priemgetal,  want 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        185 

Als  priemgetallen  behalve  1  —  ^,  in  deze  théorie,  doen  zich  voor: 

ten  eerste  de  reëele  priemgetallen  van  den  vorm  3  n  —  1 ,  de  norm 
is  dan  gelijk  (3  w  —  l)^; 

ten  tweede  de  complexe  priemfactoren  van  de  reëele  priemgetallen 
van  den  vorm  3  n  -f  1.  Dit  reëele  priemgetal  is  dan  te  gelijk  de 
norm  van  den  complexen  priemfactor. 

Bijv.  is 

7  =  (2  +  3  ^)  (2  +  3  ^2)  ^  (2  +  3  ^)  (—  1  —  3  o). 

De  priemgetallen  2  +  3^,  —1  —  3^  hebben  beide  7  tôt  norm. 

In  beide  gevallen  is  dus  de  norm  van  den  vorm  3  A;  -f- 1- 

Verder  is  het  voldoende  alleen  primaire  priemgetallen  te  beschou- 
wen ,  waarbij  ik  mij  van  dit  woord  in  den  zin  van  Eisenstein  (Crelle's 
Journal,  27,  p.  301)  zal  bedienen ,  zoodat  a-^bg  primair  heet,  wan- 
neer  a  -f- 1  en  b  beide  door  3  deelbaar  zijn.  De  reëele  priemgetallen 
van  den  vorm  3  w  —  1  moeten  dus  positief  genomen  worden  om  pri- 
mair te  zijn. 

Zij  dan  M  een  primair  priemgetal,  /u  de  norm  van  den  vorm  Sn-\-l. 
Een  volledig  stelsel  incongruente ,  niet  door  den  modulus  M  deelbare 
resten  bevat  dan  /u  —  1  =  3  w  getallen.  Deze  getallen  kunnen  tôt 
3  klassen,  elk  ju  getallen  bevattende,  gebracht  worden   al  naar   dat 

/il l\«le 

hunne  I  -ô"  )     macht  (mod  M)  congruent  is  met  1 ,  g  oï  q^.  Deze  ver- 
deeling  kan  aldus  voorgesteld  worden: 

A  a,     a',     a",  ... 

B  fi,  ^',  r, ... 

C  y,     /,    y",  ... 


waarin  dus 


fi    '^    —.Q,         y    ^    ~r    (mod  M). 


Het  cubisch  karakter  der  getallen  a,  a',  a",  ...  is  0,  dat  der  ge- 
tallen /î,  fi',  ...  is  1,  dat  der  getallen  ;',  ^',  . . .  is  2. 

Het  zal  intusschen  ook  gemakkelijk  zijn,  van  het  symbool  van 
Eisenstein  gebruik  te  maken,  en  dus  te  schrijven 


186       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Het  doel  van  de  eerstvolgende  beschouwingen  is  nu  de  bepaling 
van    het   cubisch    karakter   van  1  —  q,    of  wel    de   bepaling  van  de 

waarde  van  het  symbool       ^     • 

24.     Door  bij  aile  getallen  van  A,  B,  C  de  eenheid  op  te  tellen, 
ontstaan  de  3  groepen  van  getallen  A',  B',  C 

A'  a  +  1,     a'  +  l,     a"  +  l.  ... 

B'         ^+1,  /5'  +  i,  r  +  1, ... 

C  y+1,     r'  +  l,     /'+1,   ... 

en  ik  noem  nu  (0.0),  (0.1),  (0.2)  de  aantallen  getallen  van  A',  die  res- 
pectievelijk  congruent  zijn  met  getallen  van  A,  B,  C;  (1.0),  (1.1),  (1.2) 
de  aantallen  getallen  van  B',  die  respectievelijk  congruent  zijn  met 
getallen  van  A,  B,  C;  eindelijk  (2.0),  (2,1),  (2.2)  de  aantallen  getallen 
C,  die  respectievelijk  congruent  zijn  met  getallen  van  A,  B,  C. 
Al  deze  getallen  kunnen  in  het  schéma  S  vereenigd  worden 

(0.0)  (0.1)  (0.2) 

(1.0)  (1.1)  (1.2) 

(2.0)  (2.1)  (2.2) 

en  met  de  bepaling  van  deze  getallen  is  ook  onmiddellijk  het  cubisch 
karakter  van  1  —  q  gevonden.  Want  uit  de  blijkbaar  identieke  con- 
gruenties 

(X  —  a)ix  —  a'){x — a")...^EEX    ^     — 1 

{x  —  ^){x—^'){x—^")...~x    3    —Q    (modM) 

{X  —  y)ix  —  /')  ix  —  y")  . . .  =  o;    ^    ~  q^ 

volgt  voor  x  =  —  1,  daar  — ^ —  even  is  (behalve  voor  M  =  2,  welk 

geval  uit  te  zonderen  is) , 

waaruit  onmiddellijk  volgt 


M 

i  4- 2  (2.2) 


M=^- 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        187 

25.  Het  getal  — 1  behoort,  als  volkomen  derde-macht  tôt  de 
klasse  A,  en  de  getallen  a  en  —a,  /S  en  — /?,  y  ç,n  —y  komen  tege- 
lijkertijd  in  de  klassen  A,  B,  C  voor. 

Met  behulp  van  deze  opmerking  overtuigt  men  zich  nu  dadelijk,  dat 

het  teeken        voorstelt  het  aantal  oplossingen  van 

(0.0)  a  +  a'  +  lHEO 

(0.1)  a  +  ^+1-0 

(0.2)  a  4.^^4-1-0 

(1.0)  ^  +  a+l:.-0 

(1.1)  ^_|_^'_|_i,-:,0    (modM), 

(1.2)  ^4.^+l_-:,0 

(2.0)  y-\-a  4-1e£e0 

(2.1)  ^4-^4-1^0 

(2.2)  y^y'J^l^^^O 

zoodat  men  heeft 

(0.1)  =  (1.0),    (0.2)  =  (2.0),    (12)  =  (2.1). 

Is  xyvzl  (modM)  en  behoort  :r  tôt  A,  dan  behoort  blijkbaar  ook 
y  tôt  A,  behoort  echter  x  tôt  B  of  C,  dan  behoort  y  respectievelijk 
tôt  C  of  B,  wat  men  kan  uitdrukken  door  te  schrijven 

aa'  =  l,    ^y-^1    (modM). 
Uit 

^(a  +  ^  +  l)_^^'-|-l+^, 
besluit  men  nu  tôt  deze  betrekkingen 

(0.1)  =  (2.2),  (0.2)  =  (1.1), 
zoodat  het  schéma  S  dezen  vorm  heeft 

h   j     k 

j     k    l 

k    l    j, 
Daar  —1  tôt  A,  dus  0  tôt  A'  behoort,    maar  behalve  dit  getal  0 
van  A'  overigens  aile  getallen  van  A',  B',  C  elk  met  één  getal  van 
A,  B  of  C  congruent  zijn ,  zoo  volgt  verder 

/i4-i+A:  =  w-l, 
j^k^l=n. 


188       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

De  beschouwing  van  het  aantal  oplossingen  der  congruentie 
a  +  ^  +  y+l-^O    (modM), 
waarin  a,  ^,  y  respectievelijk  uit  de  klassen  A,  B,  C  te  kiezen  zijn , 
levert  eindelijk  nog  eene  betrekking  tusschen  h,  j,  k,  l.    Neemt  men 
namelijk   eerst   voor  a  de   getallen    van  A,  dan  verkrijgt  men  voor 
dit  aantal 

hl-\-jj-\-kk. 

Neemt    men    daarentegen   achtereenvolgens    voor   /?    aile  getallen 
van  B,  dan  vindt  men  voor  ditzelfde  aantal 

jk-{-kl-\-lj 
dus  is 

0  =  hl-]-jj-\-kk-jk-kl-lj. 

26.     Elimineert  men  uit  deze  laatste  vergelijking  h  met  behulp  van 
h  =  l  —  1 ,  dan  is 

0  =  1(1- l)-\-jj-{-kk—jk-kl~lj, 
welke  vergelijking  met  4  vermenigvuldigd ,  wegens 

{j^kr  +  SU-kf  =  4:{jj  +  kk-jk) 
den  vorm  aanneemt 

o=ii'^-ii+ui-kf-{-s(j-kr^-ii{k-{-j). 

Daar  l  =  n  —  {j-\-  k)  is  ,  heeft  men  door  met  9  te  vermenigvuldigen 

Se7i  =  S6l^-{-9{j-\-kf-^27{j-kf-S6l{j-j-k)-\-36{Ji-k); 
tegelijk  is 

24  w  ==  24  (  j  +  Â;  +  0  , 
dus  vindt  men  door  aftrekking 

12  w  =  36  /2  -f  9  (j  +  kf  +  27  (j  —  kf  —  36  /  (j  +  A;)  +  12  (j  -\-k)  —  2^  /, 
of  wel 

12  w  +  4  =  4  /i  =  (6  i  —  3  j—  3  A;  —  2)2  -f  27  [j  —  kf. 
Stellen  wij  nu 

A  =  6;  — 3j  — 3Â;  — 2, 
B=:3j  — 3A;, 


dan  is  dus 


4  /i  =  A2  +  3  B2 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        189 

en    men    kan   verder  h,  .?,  k,  l  met  behulp  van  A  en  B  gemakkelijk 
aldus  uitdrukken 

9/i  =  3w  +  A-  7, 
18j  =6n  — A  +  3B  — 2, 
18A;  =  6«  — A  — SB  — 2, 
9i=3n4-A  +  2. 

Om  nog  A  en  B  te  bepalen  zijn  nu  twee  gevallen  te  onderscheiden. 

27.  Is  vooreerst  M  reëel  van  den  vorm  3  w  —  1 ,  dus  /^  =  M'^ ,  dan 
volgt  uit 

4  /i  =  4  M'-^  =  A2  4-  3  B2, 

dat  A  =  ±2M,  B  =  0  is.  Want  was  B  niet  gelijk  nul,  dan  zou  men 
een  geheel  getal  x  kunnen  bepalen,  z6ô  dat 

A  =  B  a;    (mod  M) , 
waaruit  volgt 

A^EEE  — 8B2EEEB2a;2    (mod  M) 
dus 

a?~  —  ^    (mod  M), 

wat  onmogelijk  is ,  daar  men  weet,  dat  —  3  niet-rest  is  van  M. 

Stellig  is  dus  B  =  0,  A  =  ±2M.  Maar  ook  het  teeken  van  A  volgt 
onmiddellijk  uit  de  opmerking,  dat  A^^l  (mod  3) ,  en  M  als  primair 
priemgetal  = — 1  (mod  3)  is  ;  waaruit  dus  blijkt 

A  =  2M 
en  ten  slotte 

9;î  =  3m4-2M-7, 

9i  =  9A;  =  3w—    M— 1, 

9/=8wH-2M  +  2. 

28.  Is  in  de  tweede  plaats  M  =  a  +  ^  ^  ^^^  primaire  complexe 
priemfactor  van  een  reëel  priemgetal  p  van  den  vorm  3n-|-  1»  <ian  is 

4  //  =  (2  a  -  6)2  +  3  62  =  A2  +  3  B2 

en  daar  a-\-hQ  primair  is ,  a  -f  1  -^  ^  ^^  0  (mod  3). 

Nu  is  ook  B  door  3  deelbaar  en  daar,  zooals  gemakkelijk  te  be- 
wijzen  valt,  4/^  slechts  op  één  wijze  voorgesteld  kan  worden  als 
de  som  van  een  quadraat  en  het  27-voud  van  een  tweede  quadraat, 

zoo  volgt 

A  =  2a  —  6,     B  =  ±b. 


190       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Het  teeken  van  A  wordt  namelijk  weder  bepaald  door  A  ^  1  (mod  3). 

Om  nog  het  teeken  van  B  te  bepalen,  dient  de  volgende  be- 
schouwing;  doorloopt  z  aile  getallen  van  A,  B  en  C,  dan  vindt  men, 
op  geheel  dezelfde  wijze  als  in  art.  12, 

M-l 

2(s-'  +  l)    3    -^:  —  2^2>(k-\-:iQ-\-ki)    (mod  M), 
of 

-2  =  3[(/i-/(;)  +  ^0-/c)] 

en    nu    /i,  ./,  k    door    A   en    B   uitdrukkende,  en  voor  A  de  waarde 
2a  —  h  schrij vende,  verkrijgt  men  na  eene  kleine  herleiding 

0=:2a  —  6-fB  +  2Be    (mod  M  =  a  +  6  e) , 
waaruit  blijkt,  dat  B=;6  is 

Nadat  op  deze  wijze  A  en  B  gevonden  zijn,  heeft  men 

9/<  =  3w  +  2a—  6  —  7, 
9j=3w—  a  +  2  6  — 1, 
9/t:=3w —  a —  h — 1, 
9;=3w-f2a—     6-1-2. 

29.  Volgens  art.  24  is  nu  het  cubisch  karakter  van  1  —  q  volgens 
den  modulus  3  congruent  met 

(1.1)4-2(1.2)ee;A;-;, 
dat  van  1  —  ^  congruent  met 

(2.1)  4- 2  (2.2)  EE/-i, 
dus   wanneer  M  reëel    van  den  vorm  3w  —  1  is,    heeft  men  volgens 
art.  27 

Karakter  (1  —  ^)  --  —  ^4^-  , 


Karakter  (1  —  i)^^ ^^^ 


of  wel 


waaruit  nog  volgt 


M  \-^      •  nrr^ 


M'=' 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        191 

Is  daarentegen  M.  =  a  -{-bg  een  primaire  complexe  factor  van  een 
reëel  priemgetal  van  den  vorm  3  w  -|-  1 .  dan  is  volgens  de  waarden 
in  art.  28  gevonden 

Karakter  {{  —  q)  -~ "J—  , 

o 

Karaktei-  {i—Q^)~  -~^^ , 


o  +  l       rl 21  a  — 6  +  1       ^        q        -,  _  b^ 

■  «       3 


1-M -T    \k-£]-.-=V^   [_1 


of 


a-hbQ\~^      '    '  [a-^bQ\~^  '  [a  +  bQ 

Deze  resultaten  verschillen  niet  wezenlijk  van  die  door  Eisenstein 
gegeven  in  het  28'^"  deel  van  Crelle's  Journal,  p.  28  e.  v. 

30.  Omirent  het  geval,  dat  het  priemgetal  M  een  factor  is  van 
een  reëel  priemgetal  p  van  den  vorm  3  w  +  1|  nioge  nog  het  volgende 
opgemerkt  worden 

Daar  in  ¥  =  a-\-bg,  a  en  b  geen  gemeenen  deeler  hebben  en  der- 
halve  ook  b  en  a  —  b  relatief  priem  zijn ,  zoo  kan  men  altijd  twee 
geheele  getallen  a  en  /5  vinden ,  zoodanig  dat 

ba-{-{a  —  b)^  =  l 
wordt,  en  dan  is 

{a  +  bQ){a-\-^Q)  =  aa  —  b^  +  Q, 
dus 

QE^b^  —  aa    (mod  M  =  a-{-bQ). 

Hieruit  volgt  onmiddellijk,  dal  elk  geheel  getal  c-^-dg  volgens  den 
modulas  a -\- b  g  congruent  is  met  een  reëel  getal,  welk  reëel  getal 
kleiner  dan  de  modulus  fi=:p  aangenomen  kan  worden,  zoodat  de 
reëele  getallen 

0,  1,  2,  3,  ...,  /i-1 

een  volledig  restsysteem  vormen.  Verdeelt  men  nu  deze  reëele  ge- 
tallen (met  uitzondering  van  0)  volgens  hun  cubisch  karakter  in  drie 
klassen 

A  a,     a',     a'\  .  .  . 

B  /?,    /»',    ^",  . . . 

C  y,     /,    /',  ... 


192       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

en  noemen  wij  f  het  reëele  getal  ,  dat  :=:  q  is  (raod  M) ,  dan  is  dus 

a    «    — 1~^    '^    —f^y    ^    —f^EEEO    (modM=:a  +  /)^), 
en  daar 

a    «    -1,  yS    3     -A  y    ^    -r 

reëele  getallen  zijn ,  zoo  moeten  zij  niet  alleen  door  a  -}-  ^  ^  maar 
ook  door  den  modulus 

deelbaar  zijn,  of 

a     s    =1 

Hieruit  blijkt  dus ,  dat  de  klassifîcatie  der  getallen 
1,  2,  3,  ...,  p-l 
met  behulp  dezer  drie  laatste  congruenties ,  samenvalt  met  die  vol- 
gens  hun  cubisch  karakter  ten  opzichte  van  den  modulus  a  -\- b  q. 

Het  resultaat 

kan  nu  aldus  uitgesproken  worden:  het  getal  3  behoort  tôt  de 
klasse  A,  B  of  C,  al  naar  dat  — ^b  van  den  vorm  3m,  3m +1  of 
3m +  2  is 

Ik  laat  hier  eenige  voorbeelden  volgen. 
p  =  7,     a  =  2,     b  =  2,    f=4:. 

A  1,  6. 
B  2,  5. 
C     3,     4. 

p  =  13,    a  =  —  l,     6  =  3,    f=9. 
A     1,     5,       8,     12. 
B     4,     6,       7,       9. 
C     2,     3,     10,     11. 


Schéma  S. 

hj  k 

0  1  0 

j   k  l 

1  0  1 

h  l  j 

0  1  1 

0  2  1 

2  1  1 

1  1  2 

BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        193 

p  =  19,    a  =  5,    6  =  3,  f=U.                                             Schéma  S. 

A     1,     7,     8,     11,     12,     18.  2  2  1 

B     4,    6,    9,     10,     13,     15.  2  13 

C     2,     3,     5,     14,     16,     17.  13  2 

p  =  31,     a  =  5,  b  =  6,    f=25. 

A     1,     2,      4,      8,  15,     16,     23,     27,  29,  30.  3  4  2 

B     3,     6,      7,     12,  14,     17,     19,     24,  25,  28.  4  2  4 

C     5,     9,     10,     11,  13,     18,     20,     21,  22,  26.  2  4  4 

p  =  37,    a  =  —  4,     6  =  3,    /"=  26. 

A     1,     6,       8,     10,     11,     14,     23,     26,  27,  29,  31,  36.  2  5  4 

B     2,     9,     12,     15,     16,     17,     20,     21,  22,  25,  28,  35.  5  4  3 

C     3,    4,      5,      7,    13,     18,     19,     24,  30,  32,  33,  34.  4  3  5 

p  =  43,    a  =  — 1,    6  =  6,    /'=36. 

A     1,     2,       4,      8,     11,     16,    21,    22,    27,  32,  35,  39,  41,  42.  3  6  4 

B     3,     5,      6,     10,     12,     19,    20,    23,    24,  31,  33,  37,  38,  40.  6  4  4 

C     7,     9,     13,     14,     15,     17,    18,    25,    26,  28,  29,  30.  34,  36.  4  4  6 

p  =  61,    a  =  5,    6  =  9,    /•=13. 

A     1,      3,      8,       9,     11,     20,     23,  24,  27,  28,  33,  34,  37,         6  8  5 

38,  41,  50,  52,  53,  58,  60.         8  5  7 

B     4,    10,    12,     14,     17,     19,     25,  26,  29,  30,  31,  32,  35,         5  7  8 

36,  42,  44,  47,  49,  51,  57. 

C     2,      5,      6,       7,     13,     15,     16,  18.  21,  22,  39,  40,  43, 

45,  46,  48,  54,  55,  56,  59. 

Terwijl  over  het  voorkomen  van  het  getal  3  in  de  groepen  A,  B,  C 
op  bovenstaande  wijze  vooruit  beslist  is,  kan  men  nu,  met  behulp 
van  de  reciprociteitswet ,  in  de  théorie  der  cubische  resten  gemak- 
kelijk  de  kenmerken  opstellen,  noodior  om  het  voorkonien  ook  van 
andere  getallen  in  deze  klassen  te  onderkennen.  Het  is  hierbij 
blijkbaar  voldoende  om  alleen  priemgetallen  te  beschouwen. 

Wat  het  priemgetal  2  betreft,  kan  men  deze  criteria,  zonder  hulp 
der  reciprociteitswet,  aldus  afleiden. 

31.     Daar  het  getal  p  —  1  altijd  tôt  A  behoort,  zoo  volgt  onmid- 

dellijk,    dat  2  tôt  de  klasse  A,  B  of  C  zal  behooren  al  naar  gelang 

p  —  1 

— 2       ^^^  ^^  klasse  A,  C  of  B  behoort. 

13 


194        BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACIITSRESTEN, 

De  getallen  h,  k,  j  zijn  nu  respectievelijk  de  aantallen  oplossingen 
der  congruenties 

a -fa' +  1  =  0 

/5  +  ^'4-l~0    (moùp), 

y+y'  +  l^O 

en  daar  men  a  met  a',  ^  met  ^',  y  met  y'  mag  verwisselen,  zijn  deze 
drie  aantallen  even,  uitgezonderd  het  eerste,  wanneer  a=za'  =  ^--^ 
tôt  A  behoort,  of  uitgezonderd  het  tweede ,  wanneer  p=z^'  =i^~-—- 
tot  B  behoort ,    of  uitgezonderd    het   derde ,  wanneer  y=zy'^'^ 


2 
tôt  C  behoort. 

Hieruit  blijkt  dus,  dat  2  tôt  de  klasse  A,  B  of  C  behoort,  al  naar  dat 

van    de  drie  getallen  h,  j,  k  het  eerste ,  tweede  of  derde  oneven  is. 

Daar  p  —  3  w  +  1  {n  even)  en  volgens  art.  28 

9/i  =  3w  +  2a—  &  —  7, 
9;=3w—  a-\-2b  —  l, 
2Jc  =  Sn—    a—    b  —  1 

is,  zoo  is  h  oneven,  wanneer  b  even  is,  j  oneven,  wanneer  a  even  is, 
eindelijk  k  oneven,  wanneer  a  en  6  beide  oneven  zijn.  Daar  a  en  6 
geen  gemeenen  deeler  hebben ,  zoo  zijn  geen  andere  gevallen  mo- 
gelijk,  dus  2  behoort  tôt 

A,  wanneer  &  =  0 

B,  „         a  EEE  0  (mod  2). 

C,  „         a  =  b  =  l 

32.    Wat  het  voorkomen  van  5  betreft,  volgens  de  cubische  reci- 
prociteitswet  is 

ïa-{-bQ] 


[a-+-  bg]      [     5 

want  5  is  ook  in  de  théorie  der  geheele  getallen  a-\-bQ  een  priem- 
getal. 

Voor  a  =  0  (mod  5)  is  dus 

derhalve  behoort  5  tôt  C. 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACIITSRESTEN.        195 

Is  a  niet  door  5  deelbaar,  dan  kan  men  x  bepalen  uit 
b^ax    (mod  5) , 
en  X  kan  de  waarden  0,  1,  2,  3,  4  aannemen;  men  heeft  alzoo 


r      5      ]_\a{i  +  xg)]_\\  +^Q 
La  +  6oJ- 


+  bQ\      [        5 
en  men  vindt  voor 


x  =  0  |~n^|=l. 


x  =  l 


.a-{-bQ 
5 _ 

x  =  2  1—^1  =  1 


a  +  bgl         ' 
a  +  bg] 


[a-\-  bg\ 
Hieruit  volgt,  dat  5  behoort  tôt 

A,  wanneer  b  ~0^        & eee 2  a 

B,  „         6  =  a,        6EEE4a      (mod  5). 

C,  „         6:^  3  a,     a  =  0. 

Om  het  voorkomen  van  7  te  beoordeelen,  heeft  men 

2  +  3^1     12 +  3^ 


[a-\-bg\      \_a-\-bg\    [a-\-b  g 

en  nu  volgens  de  reciprociteitswet 

r     7     \_\a-\-bg-\    [g  +  feg 
[a-\-bg\-[2  +  '6g\     12  +  3^2 

Voor  a  5=E  0  (mod  7)  volgt ,  daar  in  't  algemeen 

o-f-^l     \a_±lgl\_ 
a-\-bg\    [a-\-bg'\~ 
is, 


[a-^bg\      [2+3^.1     [2 -\- 'S  g^\      VZ -\- ^  g^ 
zoodat  7  tôt  B  behoort. 

Is  a  niet  door  7  deelbaar  ,  maar 

b^Eax    (mod  7), 


196       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

dan  volgt 

[    7    ]_ri+^g1   [i  +  ^g] 

[a-^bQ\~[2i-'SQ\    [2  +  3^2]' 
en  voor  x  kunnen  de  waarden 

0,  1,  2,  4,  6 
voorkomen,  niet  x  =  S  en  x:=b,  daar  deze  waarden 

p  =  a^  —  ab  +  b^  =  aHl  —  X  -{-  x^) 
door  7  deelbaar  zouden  maken. 
Men  vindt  nu  voor 


x  =  0  — '--=1, 

[a  +  be\ 


x  =  l 


a  +  bg 


x  =  2  1-3^1=1 

a-{-  bg 

7 
a  +  b  Q 

7 
a-\-bQ 


x  =  ^  \-^^~TZ\=Q^' 


zoodat  7  behoort  tôt 

A,  wanneer  6  =  0  ,      6  ^  2  a 

B,  „         bEE^a,   a  =  0      (mod  7). 

C,  „         b^a,      6  =  6a 

Op  gelijke  wijze,  of  door  inductie,  zal  men  vinden  dat 
11  behoort  tôt 


A  voor  6  EE2  0 ,       6  EEE  2  a  , 

6  =  4a, 

&  =  5a 

B       „      b=E.Sa,     6  =  6a, 

6  =  9a, 

a  =  0 

(mod  11), 

C       „      6  =  a,       b  =  7a, 

&  E-  8  a , 

6=10a 

13  behoort  tôt 

A  voor  6  =E  0  ,        6  ZiE  2  a  , 

&  =  3a, 

6EE:-8a 

B       „      b^a,       6EEE6a, 

6=lla, 

6  =  12  a 

(mod  13), 

C       „      ÔEEEÔa,     b  =  7a, 

6E^9a, 

a  =  0 

17  behoort  tôt 

(mod  17) , 

A  voor  6  =  0,         bEEEa  , 

6~2a 

,      6eee9( 

», 

6  =  16a, 

œeeO 

B       „      6  =  3a,      b=7a, 

6  =  8a 

,      b=lî 

ia, 

6=13a, 

b=Ua 

C       „      6  =  4a,      6  =  5a, 

&EfE6a 

,      6=10a, 

6=lla, 

bEEElba 

(mod  19) , 

EEE2a, 

65^  10a, 

b^\8a,     a  =  0 

in  13a, 

6=-14a, 

6-  16a,     6EZEl7a 

-6a, 

b  ..  7  a , 

6^  9a,       6:~15a 
(mod  23), 

b~6a, 

6:- 7a,     6e 

E8a,     6-- 11  a,  ôi-15a 

BIJDKAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DEKDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        197 

19  behoort  tôt 

A  vGor  /)  =r  0 ,        6  —  a  ,  b 

B      „     6--5a,     6=lla,  6; 

C       „      6  =  3a,      6E34a,  6 

23  behoort  tôt 
A  voor  6eeeO,     6i^2a,  6HE5a, 
B      „     6;-a,    6--r9a,  6^:^130,  6=16»,   6:- 17a,   bE=A8a,  6-- 19a,  b^22a 
C      „     6=3a,  6EEE4a,  ô^^lOa,  6HEl2a,   ftEZEHa,  6=20a,  6^21a,  a=0. 

33.  De  beschouwing  van  deze  bijzondere  theorema's  geeft  aan- 
leiding  tôt  de  volgende  opmerkingen. 

Voor  het  gemak  zal  ik  in  het  volgende  de  reëele  priemgetallen  van 
den  vorm  Sn  —  1,  die  ook  in  de  complexe  théorie  priemgetallen 
blijven  door  Q,  de  priemgetallen  van  den  vorm  Sn-\-l  door  P  aan- 
duiden. 

1.  Een  priemgetal  Q  behoort,  wanneer  aEEzO  (mod  Q),  tôt  de  klassen 

Q  _|_  1 
A,  B,  C  al  naar  dat  — ^ —  van  den  vorm  3  m,  3  m  +  1,  Sm-\-2  is. 

2.  Een  priemgetal  P  behoort ,  wanneer  a  ^  0  (mod  P),  tôt  de  klassen 

p 1 

A,  B,  C  al  naar  dat  — ^ —  van  den  vorm  3  w,  Sm  -{-1,  S  m-}- 2  is. 

3.  In  de  gevallen  6^0,  b^^2a  behoort  het  priemgetal  P  of  Q 
altijd  tôt  de  klasse  A. 

4.  Behoort  het  priemgetal  tôt  A  voor  a=  0,  dan  behoort  het  ook 
tôt  A  voor  b^  a  en  voor  b sr  — a.  Komt  het  priemgetal  echter  in 
de  klasse  B  of  C  voor,  wanneer  a^O,  dan  komt  het  voor  b^E^a  en 
voor  b^i:  —  a  in  de  klasse  C  of  B  voor. 

5.  In  het  algemeen  zijn  de  criteria   van  den  navolgenden  vorm  : 
Is  o^O,  dan  behoort  het  priemgetal  tôt  eene  bepaalde  klasse. 
Is  a  niet  eeO,   dan  is  b^nax  en  voor  elke  waarde  van  x  behoort 

het  priemgetal  in  eene  bepaalde  klasse ,  zoodat  men  de  waarden  van 
x  in  3  groepen  a,  /?,  y  kan  onderscheiden ,  zoodanig  dat  voor 

b^aa  het  priemgetal  tôt  A, 
b  =  a^    ,j  „  „    B, 


behoort. 


b  =  ay     „  „  „     C 


198       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

Hierbij  komt  dan  nog  het  geval  a:E::.0,  dat  ook  met  eene  bepaalde 
klasse  correspondeert. 

Het  totale  aantal  der  congruenties  nu ,  die  men  op  deze  wijze  voor 

elkder  drie  klassen  vindt,  is  even  groot  en  gelijk  aan  — « —  of  aan  — h — 
6.    Zijn  X  en  y  twee  getallen ,  die  voldoen  aan  de  congruentie 
x-\-y  —  xy  =  0, 

en  behoort  ^  tôt  a,  dan  behoort  ook  y  tôt  a.    Is  echter  x^ji  oîx^=y, 

dan  behoort  y  respectievelijk  tôt  de  y  s  of  de  /?'s. 
Is  xy^l  en  behoort  1  tôt  de  as,  dan  is 


voor 

X^a' 

y  =  a", 

voor 

X  =  ^' 

y  =  y\ 

voor 

x  =  y' 

y  =  ^'- 

Is  a;7/  =  l  en  1— /?,  dan 

is 

voor 

x  =  a 

y  =  Y^ 

voor 

x  =  (i' 

y  =  r, 

voor 

x  =  y' 

?/  —  «'. 

Is  xy  =  l  en  l  =  y,  dan 

is 

voor 

X=^a 

y  =  ^ 

voor 

x  =  fi 

y  =  a, 

voor 

x  =  y 

y=-y'- 

34.  Wat  het  bewijs  van  de  bovenstaande  opmerkingen  betreft, 
alleen  het  onder  5  gezegde  vereischt  eenige  nieuwe  beschouwingen  ; 
al  het  overige  levert  na  het  voorafgaande  geen  moeielijkheden  op. 

Ik  ga  er  dan  nu  toe  over  het  onder  5  opgemerkte  algemeen  aan 
te  toonen.  Hierbij  zijn  de  gevallen,  dat  het  priemgetal  gelijk  aan  Q 
of  aan  P  is,  afzonderlijk  te  behandelen,  en  wel  zal  eerst  het  eerste 
geval  (verreweg  het  eenvoudigste)  beschouwd  vvorden. 

35.  Is  dan  het  priemgetal  Q  van  den  vorm  3w  —  1,  dus  ook  priem 
in  de  théorie  der  complexe  getallen  van  den  vorm  a-\-b  q  ^  dan  is 
volgens  de  wet  van  reciprociteit 

a-\-hQ 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        199 

Is  vooreerst  asEO  (modQ),  dan  heeft  men  verder 

Nu  is 

^4^X(Q-2) 

een  veelvoud  van  3  en 

Q'^-1       (Q-|-1)(Q-2)_Q4-1 
3  3  ~      3      ' 

derhalve  is  voor  a^nO    (modQ) 

Q  +  i 
=  Q    '    , 


[a  +  bQ] 

waarmede   de   juistheid    van    het    in  art.  33  onder  1  gezegde  aange- 
toond  is. 

Is  a  niet  door  Q  deelbaar,  dan  is  x  volkomen  bepaald  door 

b^ax      (mod  Q) 
en  men  heeft 

[aa±XQ]_\l_±XQ] 


[a-\-bg\      L        Q       J      L     Q 
waaruit  reeds  blijkt,  dat  de  klasse,  waartoe  Q  behoort,  alleen  van  het 
getal  X  afhangt,  terwijl  voor  x  blijkbaar  de  getallen 

0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1 
kunnen  voorkomen. 

Wij  hebben  nu  nog  slechts  deze  vraag  te  beantwoorden  :  hoeveel 
der  Q  grootheden 

a-\-xQ] 


{x  =  0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1)      • 
zijn  gelijk  aan  1,  hoeveel  gelijk  aan  q,  hoeveel  gelijk  aan  q^?    Wij 
beschouwen    een    volledig   systeem  niet  door  den  modulus  deelbare 
getallen,  voor  hetwelk  de  getallen 

(^=0,  1,  2,  3,  ...,  Q-l) 
genomen  kunnen  worden ,  waarbij  alleen  de  combinatie  a  =  0,  /?  =  0 


200       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACIITSRESTEN. 

weg  te  laten  is.    Brengen  wij  deze  Q^  —  1  getallen  naar  hun  cubisch 
karakter  tôt  3  groepen  A,  B,  C, 

A  Oq  -|-  ^0  ^  >  •  •  • 

B  a,-\-^,Q,... 

C  Og  +  ^2  e  >  •  •  • 

dan  bevat  elk  dezer  groepen 

getallen,  welk  aantal  dus  een  veelvoud  van  Q  —  1  is;  en  de  reëele 

getallen 

1,  2,  3,  ...,  Q-1, 

die  met  /?=:0  correspondeeren,  behooren  aile  tôt  A,  waaruit   voort- 
vloeit ,  dat  zoo  a  -}-  (i  g  tôt  zekere  klasse  behoort ,  ook  de  met 

l{a-\-fiQ),  2{a-\-^Q),   ...,  (Q-l)(a  +  ^^) 
congruente  getallen  tôt  dezelfde  klasse  behooren     Is  nu  a  niet  gelijk 
nul,  dan  zijn 

a,  2a,  3a,  ...,  (Q  —  l)a 

volgens  den  modulus  Q  in  zekere  volgorde  congruent  met 
1,  2,  3,  ...,  Q-1. 
Men  kan  dus  de  getallen  van  een  klasse,  waarbij  het  reëele  deel 
niet  gelijk  nul  is,  in  groepen   van   Q  —  1  getallen  verdeelen ,  zoodat 
in  elke  groep  één  getal  voorkomt  van  den  vorm  1-{-xq. 

Hieruit  blijkt  dus,  dat  de  aantallen  der  getallen  1  -f-^^.  die  — ^^ — 

gelijk  aan  1,  q  of  q'^  maken,  zijn 

Q-2         Q  +  1  Q  +  1  r^l      ^ 

-^-,  wanneer  |^  =1, 


3     '  3     '  3 

+  1  Q-2  Q  +  1    ___  \Q 


3     ,  3     '  3     '  wanneer  1^^!  =  ^, 

Q  +  1  Q  +  1  Q-2    ___  \Q 


3     ,  3     ,  3     ,  wanneer  ^-^^  =  q 

is ,  en  daar  verder  boven  gevonden  werd,  dat  voor 

a  EEE  0      (mod  Q) 
Q  tôt  de  klassen  A,  B  of  Ç  behoort  al  naar  dat    -^gelijk  aan  1,  ^  of^^ 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        201 

is,   ZOO  is  hiermede  het  in  art    33  onder  5  gezegde  geheel  bewezen 
voor  het  geval  ,  dat  het  priemgetal  van  den  vorm  3  w  —  1  is. 

36.  îs  het  priemgetal ,  waarvan  men  het  voorkomen  in  de  klassen 
A,  B,  C  wil  onderzoeken,  van  den  vorm  P=:3w-|-1,  dan  komt  het 
er  dus  op  aan  de  waarde  van 

te  bepalen;  daar  P  geen  priemgetal  is  in  de  complexe  théorie,  zoo 
is  het  in  de  eerste  plaats  noodig,   vôôrdat  de  wet  van  reciprociteit 
toegepast  kan  worden  ,  P  in  zijne  primaire  priemfactoren  te  ontbinden. 
Stel 

P  =  (A  +  B^)(A  +  B^2)^ 

dan  is  volgens  de  reciprociteitswet 

\  _P]_\a±_bQ]    \_a±b_Q_ 
[a  +  bQ\      [A  +  Bd    U  +  Bq^. 
Dus  heeft  men 

voor  a  EEE  0    (mod  P) 


P    1     r     ^     U       g      ^       '^^-'^ 


=  & 


[a  +  bQl      LA  +  B  d  [A  +  B  q^ 
voorax^E^b  (modP) 

[     P     1  _ fl+^g]  [  1-f  ^g 
[a  +  6d~U+B(>J  |a+  B^2j 

Uit  de  eerste  uitkomst  voor  «eeeO  blijkt  de  juistheid  van  de  tweede 
bewering  in  art.  33. 

Daar  P  van  den  vorm  S  n-\-  l  is ,  zoo  heeft  de  congruentie 
x^  E-  1      (mod  P) 
drie  verschillende  wortels,    l,  f,  g,  waarbij  f^g^. 

De   beide   waarden  —f^  —g  kunnen  nu  niet  gelijk  aan  x  zijn  in 
de  congruentie 

want  uit  6    :  —  a/"  zoude  volgen 

d^  —  ab-\-b'^^d^{\  -f /"-f /'2)^o      (modP), 
zoodat  het  priemgetal 

p  =  a^  —  ab  -}-b^ 
door  P  deelbaar  zou  zijn. 


202       BIJDKAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACTITSRESTEN. 

De  waarden,  die  x  dus  kan  aannemen,  zijn 

0,  1,  2,  3,  ...,  P  — 1 

met  weglating  der  beide  getallen  P  —  /"  en  P  —  g.  Hun  aantal  is 
derhalve  P  —  2 ,  en  nu  is  te  onderzoeken,  voor  hoeveel  dezer  P  —  2 
waarden  van  x  de  uitdrukking 

1+^'g]    [  1  +  ^  g 
A  +  Bd     [a+B^' 

de  waarden  1,  ^  en  ^^  aanneemt. 

Ik  merk  nog  op,  dat 

F-l 

=  Q    ' 


A  +  Be. 
is  en  dat  voor  «eeeO    (modP)  geldt 


P 


2(P-1) 


=  Q 


[a  +  bQl 

Behoort  dus  q  voor  den  modulus  A  +  B^  tôt  de  klasse  A,  BofC, 
dan  behoort  gelijktijdig  P  voor  den  modulus  a-\-bQ  (of  wat  hetzelfde 
is,  voor  den  reëelen  modulus  p)  tôt  de  klasse  A,  C  of  B. 

37.  Men  kan  steeds ,  wanneer  een  willekeurig  getal  a-^-  ^  g  ge- 
geven  is,  een  daarmede  volgens  den  modulus  A  +  B^  congruent  getal 
vinden ,  waarvan  het  reëele  deel  gelijk  aan  1  is. 

De  verdeeling  van  een  volledig  systeem  niet  door  den  modulus 
deelbare  getallen  in  drie  klassen,  volgens  hun  cubisch  karakter, 
kan  dus  aldus  voorgesteld  worden 

(mod  A  +  B  e) 

A  a  =  14- a  g,        a'  =  l-\-a'Q,  a"  =:l-\-a"  Q,  . . . 

B  ^  =  14-6^,         ^'  =  1  +  6'^,  ^"  =  l-\-b"e,  ... 

C  y  =  i-\-CQ,         y'  =  i-^c'Q,  y"  =  l-{.c"Q,   ... 


en  daar  uit 


volgt 


{l  +  aç)    s    _^^EEE(A  +  B^)(C4-De) 

F-l 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.       203 

kan  tegelijkertijd  de  klassifîcatie  voor  den  modulus  A  -j-  B  ^  aldus 
voorgesteld  worden 

(mod  A  -f-  B  ^2) 
A  l-\-aQ%       1  +  a'  ^2,       1  _[.  a"  q\  . . . 

C  l  +  6e^       ^  +  h'Q\       l  +  6>2^... 

De   getallen  a,  6,  c,  a',  6',  c',  a",  6",  c",  . . .  vormen    in  hun  geheel 
aile  getallen  van  de  groep 

0,  1,  2,  3,  ...,  P-1, 
met  uitzondering  van  het  enkele  getal ,  dat  -^  —  ^2  (mod  A  -f  B  ^)  is, 
en  dat  (modP)  congruent  is  met  een  der  getallen  — /;  —g.   De  ge- 
vallen  nu ,  dat 

[i  +  ^g]  r  i  +  xQ  i_ 
Ia  +  b^J    [K  +  hé\ 

is,  zijn  blijkbaar  deze 

i±|^]=le„tege.ijkertijd[^+^,]  =  . 

Nu  is  L^T  g     =1  voor  x~a,  a',  a", . . .,  en  zal  nu  te  gelijker  tijd 

^-jp-g— 2  =1  zijn,  dan  moet  dus  l-\-aQ  volgens  den  modulus  A-j-B^^ 
congruent  zijn  met  een  der  getallen  i  -|-  a  r.  1  +  a'g^  . . .  dus  is  te  stellen 

l  +  ag      1  +  a' Q^    (mod  A  -f-  B q^). 
Omgekeerd ,  zoo  aan  deze  congruentie  voldaan  is ,  heeft  men 

l+«g1_i       [l+«_^l_i 
A  +  BeJ-''     [A  +  Be'^J-^- 

Het  aantal  malen,  dat  dit  geval  zich  dus  voordoet,  is  gelijk  aan  het 
aantal  oplossingen  van  bovenstaande  congruentie.  Op  soortgelijke 
wijze  voor  de  beide  overige  gevallen 


204       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERUE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

en 

redeneerende ,  volgt  dat  het  geheele  aantal  malen,  dat  de  uitdrukking 

U  +  AqI     U  +  Bq^ 

gelijk   1   is,    voorgesteld    wordt  door  de  som  van  het  aantal  oplos- 

singen  der  drie  congruenties 

l  -\- a  Q  EiE  l  -\- a'  Q'^ 

1  4-  6  e  =  1  +  6'  ^2    (mod  A  -f  B  Q% 

Evenzoo  blijkt,  dat  het  aantal  malen,  dat  bovenstaande  uitdrukking 
gelijk  aan  q  of  aan  g'^  wordt,  uitgedrukt  wordt,  in  het  eerste  geval 
door  de  som  van  het  aantal  oplossingen  der  congruenties 

l-{.CQE^l-\-bQ^    (modA  +  B^2)^ 

l-{-aQEE:l-\-CQ^ 
en  in  het  tweede  geval  door  de  som  van  het  aantal  oplossingen  der 
congruenties 

lî-aQ=l-{-bQ^    (modA  +  B^2), 
1  +  6^^14-0^2 

Om  onmiddellijk  de  ontwikkelingen  van  art.  25—28  te  kunnen 
toepassen,  is  het  iets  gemakkelijker  alleen  congruenties  voor  den 
modulus  A  -j-  B  e  te  beschouwen ,  zoodat  wij ,  in  de  voorgaande  for- 
mules overal  q  door  q^  vervangende ,  zullen  schrijven ,  wanneer  t,  u,  v 
de  aantallen  malen  zijn,  dat 

A-\-Bq\^\a-\-Bq^. 

respectievelijk  gelijk  aan  1,  q  of  q^  is: 

t  =  som  aantal  oplossingen  van 

l4-a^2^1  +  a'^ 

1  4-  6  ^2  ^  1  4-  6'  g    (mod  A  4-  B  ^), 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSREftTEN.        205 

u  =  som  aantal  oplossingen  van 

l-{-CQ^^l-\-bQ    (modA  +  B^), 
V  =  som  aantal  oplossingen  van 

l-\-aQ^EE.l-{-bQ    (mod  A  -f  B  g). 

38.  Hierbij  dient  nog  het  volgende  opgemerkt  te  worden.  Onder 
de  getallen  a,  b,  c,  a',  b',  c\  ...  komt  één  der  getallen  —f,  —g  niet  voor. 
Laten  wij  onderstellen,  dat  — f  niet  voorkomt,  zoodat  — g  wel  voor- 
komt.  Dan  is  het  toch  duidelijk,  dat  niettemin  deze  waarde  — g 
nergens  in  een  der  bovenstaande  congruenties  kan  voorkomen,  want 
bijv.  uit  1 -j- a  ç2  ==r  1  _|_  a' g  of  ag^E^a'Q  zou  voor  a=— g^volgen 
a'~aQ=^  —  Q^E:^—f,  want  /"=  q^  engEEEQ  (mod  A  +  B ^)  en  de  waarde 
o'  EEE  —  f  komt  niet  voor.  Daar  nu  onder  de  voor  x  te  nemen  waarden 
zoowel  —  /"  als  —  g  niet  voorkwamen ,  zoo  is  hierdoor  klaar,  dat  wer- 
kelijk  de  bovenstaande  uitdrukkingen  voor  t,  u  en  v  juist  zijn,  wan- 
neer  de  in  de  congruenties  voorkomende  getallen  a,  a',  6,  b',  c,  c'  op 
aile  mogelijke  wijzen  uit  de  groepen a,  a',  a",  ...,b,b',  b",  . . . ,  c,  c', c", . . . 
gekozen  worden. 

Voeren  wij  nu  in  plaats  van  a,  6,  enz.  liever  de  getallen  a  =  1  -f  a  e, 
^=l-\-bQ,  enz    in,  dan  gaat  bijv.  ag^^a'ç  over  in 

Q{a  —  l)  =  a'  —  l, 
of  in 

a'  —  Q  a  =  l  —  Q 

en,    evenzoo    met   de    overige  congruenties  handelende,  vinden  wij 
het  volgende: 

t  =  som  aantal  oplossingen  van 

a'  —  Qa^l  —  Q 

fi'^Qfi  =  l  —  Q    (modA  +  Bg), 

y'  —  QY^l  —  Q 


206       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 

u  =  som  aantal  oplossingen  van 
a  —Q^^l  —  Q 


^-gyEBl  —  Q 

(mod  A  +  B  g) 

Y  —  Qa  =  l  —  Q 

V  =  som  aantal  oplossingen  van 

a  —  Qy^£l  —  g 

^  —  Qa  =  l  —  g 

(mod  A  -f  B  ^) 

y-Q^=l—Q 

In  het  eerste  lid  dezer  congruenties  kan  het  teeken  —  overal  door 
-f-  vervangen  worden ,  daar  twee  getallen  A  en  —  X  steeds  tôt  dezelfde 
klasse  behooren.  Doen  vvij  dit,  en  vermenigvuldigen  wij  bovendien 
met  het  geheele  getal 

P  — 1         3w  ,-        „. 

dan  volgt: 

t  =  som  aantal  oplossingen  van 

a'  +  ^a-f-l^O 

)S'  +  ^i^  +  l  =  0    (modA  +  B^), 

î<  =  som  aantal  oplossingen  van 
a  +  ^^+l-O 

i^-fe^'  +  l^O    (modA-f-B^), 
7  +  ^a  +  l  =  0 

V  ■=  som  aantal  oplossingen  van 

«4-^74-1  =  0 

yS  +  ^a  +  lEEEO    (mod  A  4- B^), 
7  +  ^/34-1  =  0 

en  wel  komt  men  tôt  dit  besluit  in  elk  der  drie  onderstellingen,  die 
men  kan  maken,  namelijk  dat  n{l  —  Q^)  tôt  de  klasse  A,  B  of  C  be- 
hoort.  Dit  is  blijkbaar  daaraan  toe  te  schrijven,  dat  de  bovenstaande 
groepen  van  3  congruenties  zoodanig  zijn ,  dat  zij  bij  eene  cyclische 
verwisseling  van  a,  /5,  y  onveranderd  blijven. 
Er  zijn  nu  drie  gevallen  te  onderscheiden. 

I.    Q  behoort  tôt  A,   zoodat     .    .   g    l^^-^- 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.       207 


In  dit  geval  is  Qa  =  a'\  q^  =  /S",  Qy  =  Y"  en  derhalve  zijn  m,  v,  w 
de  sommen  der  aantallen  oplossingen  van  de  volgende  congruenties 


a-f  a'-f  IeeeO, 

y+j,' 4-1  =  0, 


«  +  ^  +  1  =  0, 
/S4-y  +  l-0, 
yi-a  +  1^0, 


a  +  y4-l  =  0, 

2^4-^4-1  =  0, 


en  er  komt  volgens  art.  25 ,  wanneer  wij  de  daar  voor  het  priemgetal 
a-\-bQ  gevonden  resultaten  overdragen  op  den  modulus  A  4-  B  ^  met 
den  norm  3  w  4-  ^  > 

u  =  h-\-k-\-j=:n  —  1, 

v=j  -\-l  -\-k  =  n, 

w=^k-\-j  -fi  =w. 

P 


Volgens  art.  36  is  in  dit  geval  voor  a  =  0. 


a-\-hQ 


=  1. 


IL    Q  behoort   tôt  B,  zoodat 


Q 


=  Q. 


Dan   zijn  m,  v,  w   de   sommen   der  aantallen   oplossingen   van  de 
volgende  congruenties 


u 

«4-^4-1  =  0, 

/5  4-y4-l-0, 

r+a  +  i^o, 

V 

«4-^4-1  =  0, 
^4-^4-1  =  0, 

w 
a  +  a'  +  l^O, 
/î  4- /î' 4-1  =  0, 

^4-/4-1  =  0, 

er  volgt 

u  =  n 
V  =n 
w  =w  — 1. 

Volgens  art   36  is  in  dit  geval  voor  a=  0, 


P 
a-\-bQ 


III.    Q    behoort  tôt  C,    zoodat      .    ■   p     =e^. 

In  dit  geval  zijn  m,  v,  w  de  sommen  der  aantallen  oplossingen  van 


a4- 2^4-1  =  0, 

^4-a4-i-o, 

y+/5-f  1-0, 


10 


a  4-  a'  -f  1  r-  0  , 

^4- ^'4-10, 

y4-/-f-l   i:0, 


a4-yS4-lEE0, 

ys  4-^4-1-0, 

y  +  ^  +  1^0, 


208       BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN. 


en  men  vindt 


Volgens  art.  36  is  hier  voor  a  =  0. 


[a-{-bQ       ^• 

Hiermede  is  nu  ailes  bewezen,  wat  in  art.  33  gezegd  is  omtrent 
den  algemeenen  vorm  der  criteria,  waaraan  men  het  voorkomen 
van  een  priemgetal  in  de  drie  klassen  kan  onderkennen. 

39.  Wat  de  overige  opmerkingen  in  art.  33  betreft,  bedenke 
men,  dat  het  onder  6  voorkomende  onmiddellijk  volgt  uit  de  beide 
formules 


i+XQ 


[A  +  B  ^. 


1+M 


l  —xy  -{-{x-\-  y  —  X  y)  q 


A  +  B^ 


A+B^a 


1  —  X  y  +  {x  -\-  y  —  xy)  Q 


Q 


l  —  xy-{-{x-}-y  —  xy)Q 


A+B^2 


A  +  Be 

Uit  de  opmerking,  dat  voor  b^2a  het  priemgetal  (2,  5,  7,  11,  . . .) 
steeds  tôt  de  klasse  A  behoort ,  kan  nog  eene  gevolgtrekking  opge- 
maakt  worden ,  die  het  goed  schijnt  hier  te  plaatsen.    Daar  namelijk 

wegens 

4p  =  4  (a2  —  a  6  +  6'^)  =  (2  a  —  6)2  +  3  62 

3  niet  tôt  de  priemfactoren  van  2a  — 6  behoort,  zoo  volgt,  dat  aile 
priemfactoren  van  2  a  — b  cubische  resten  van  p  zijn  en  derhalve  is 
2  a  —  b  zelf  cubische  rest  van  p. 

40.  Tôt  ditzelfde  resultaat  voert  ook  de  volgende  geheel  verschil- 
lende  beschouwing 

Zij  p  =  Sn-\-l  en  laat  z  een  volledig  systeem  congruente,  niet 
door  den  modulas  a-\-bQ  deelbare  getallen  doorloopen,  dan  volgt  uit 

de  congruentie 

2w{2w— l)...(w  +  l) 


i:(s«  +  l)2*»  =  — 2 


1.  2.  3. 


(mod  a-\-bQ). 


BIJDRAGE  TOT  DE  THEORIE  DER  DERDE-  EN  VIERDE-MACHTSRESTEN.        209 

Maar  aan  den  anderen  kant  vormen  de  getallen  z^, . . .  aile  cubische 
resten  van  a-^hg,  elke  rest  3  maal  geschreven ,  en  van  de  getallen 
z^-\-l  behooren  er  dus  S  h  tôt  de  klasse  A,  3i  tôt  B,  SA;  tôt  C,  der- 
halve  is  ook 

2  (^3  -[-  l)2n  -^  3  /î  +  3  A  ^  4-  3 i ^2    (mod  a-\-hQ), 
of  volgens  de  waarden  van  art.  28 

dus  is 

2w(2n  — l)...(w  +  l)  ^      ,         „         ,     ,      -      ,   ,    , 

zoodat  ook 

,  2m(2w  — l)...(w  +  l)     ,      ,         o      I    ,x 

2  a  —  h  = ^    c    ^ ^^ — ' — -     (mod  p  =  3  n  -4-  1) 

1.  2.  3.  ...  n 

is ,  welke  merkwaardige  congruentie  het  eerst  door  Jacobi  in  Crelle's 

Journal,  Bd.  2  gegeven  werd,  en  waarvan  het  bewijs  gewoonlijk  uit 

formules  afgeleid  wordt,  die  in  de  théorie  der  cirkelverdeeling  voor- 

komen. 

Schrijft  men  deze  congruentie  aldus 

(1.  2.  3.  ...  w)2(2a  — i))  =  — 1.  2.  3.  ...  (2w)    (mod?)), 

en  bedenkt  dat 

2w  +  l  — —  n, 

2w4-2ee;  — (n  — 1), 

2w  +  3-:  — (w  — 2), 


3  n     —  1 , 
terwijl  n  even  en  1.  2.  3.  . . .  (3w)      — 1  is,  zoo  volgt 

(1.  2.  3.  ...  nf{2a  —  h)rl    (modp), 
waaruit  onmiddellijk  blijkt,  dat  2a  —  b  cubische  rest  van  p  is,  zooals 
reeds  boven  op  gehecl  andere  wijze  werd  aangetoond.   Uit  dit  eerste 
bewijs  bleek  bovendien,  dat  aile  deelers  van  2  a  —  h  cubische  resten 
zijn. 


U 


X. 


(Haarlem,  Arch.  Néerl    Sci.  Soc.   Holl. ,    i8,   1883,   358-436.) 
(traduction  autorisée  par  l'auteur) 


Contribution  à  la  théorie  des  résidus  cubiques  et  biquadratiques. 

Le  théorème  fondamental  de  la  théorie  des  résidus  quadratiques , 
la  loi  dite  de  réciprocité,  est  relatif  au  rapport  réciproque  de  deux 
nombres  premiers  impairs,  et  dans  une  théorie  complète  le  caractère 
du  nombre  2,  comme  résidu  ou  non-résidu  quadratique  d'un  autre 
nombre  premier  impair,  doit  donc  être  déterminé  séparément.  Il 
ressort  de  là  que  le  nombre  2  occupe  une  place  à  part  parmi  tous 
les  nombres  premiers. 

Les  théorèmes  par  lesquels  est  déterminé  le  caractère  de  2  ont 
été  énoncés  pour  la  première  fois  par  Fermât  '^)  et  démontrés  par 
Lagrange  ^).  Il  convient  de  remarquer  toutefois ,  que  la  démon- 
stration de  Lagrange  s'appuie  sur  des  considérations  tout  à  fait 
semblables  à  celles  par  lesquelles ,  antérieurement ,  Euler  ^)  avait 
démontré  les  théorèmes ,  également  énoncés  par  Fermât ,  qui  fixent 
le  caractère  de  3  comme  résidu  ou  non-résidu  quadratique.  L'insuccès 
d'Euler  dans  tous  ses  efforts  pour  démontrer  les  théorèmes  concer- 
nant le  caractère  de  2  (Voir  Disq.  Arithm.,  art.  120)  est  donc  d'autant 
plus  surprenant. 

Un  phénomène  entièrement  analogue  se  présente  dans  la  théorie 
des  résidus  biquadratiques.    Ici  également,    la  loi  générale  de  réci- 


1)  Op.  Mathem.,  p.  168. 

2)  Nouv.  Mém.  de  l'Ac.  de  Berlin,  1775.    Oeuvres,  t.  III,  p.  759. 

3)  Comment,  nov.  Petrop.,  t.  VIII,  p.  105. 


LA   THEORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  211 

procité  a  rapport  à  deux  nombres  premiers  impairs ,  c'est-à  dire , 
non  divisibles  par  l  +  i,  et  le  caractère  de  ce  nombre  premier  par- 
ticulier doit  être  déterminé  séparément. 

Dans  le  mémoire  de  Gauss:  Theoria  residuorum  biquadraticorum 
commentatio  secunda,  oii  les  nombres  complexes  entiers  de  la  forme 
a-\-bi  furent  introduits  pour  la  première  fois  dans  la  théorie  des 
nombres,  le  caractère  biquadratique  del-\-i  est  déterminé  complè- 
tement. La  démonstration  y  est  de  nature  purement  arithmétique 
et  s'appuie  essentiellement  sur  le  théorème  de  l'art.  71,  théorème 
analogue  au  lemme  formant  la  base  tant  de  la  troisième  que  de  la 
cinquième  démonstration  de  Gauss  pour  la  loi  de  réciprocité  dans 
la  théorie  des  résidus  quadratiques  (Theorematis  arithmetici  demon- 
stratio  nova.  Werke,  II,  pi,  et  Theorematis  fundamentalis  in 
doctrina  de  residuis  quadraticis  demonstrationes  et  ampliationes  novae. 
Werke,  II,  p.  47). 

Comme  on  le  sait,  le  troisième  mémoire,  dans  lequel  Gauss  s'était 
proposé  de  donner  la  démonstration  de  la  loi  générale  de  réciprocité, 
déjà  énoncée  dans  son  second  mémoire  sur  cette  théorie ,  n'a  jamais 
paru. 

Les  deux  premières  démonstrations  publiées  de  ce  théorème 
fondamental  sont  celles  d'Eisenstein,  dans  le  tome  28  du  Journal 
fur  Mathematik  de  Crelle,  p.  53  et  223.  Dans  le  premier  article: 
Lois  de  réciprocité,  il  n'a  pas  traité  du  caractère  de  l-\-i,  mais 
bien  dans  le  second  article:  Einfacher  Beweis  und  Verallgemeinerung 
des  Fundamentaltheorems  fur  die  biquadratischen  Reste.  Eisenstein 
fait  usage,  dans  l'établissement  du  caractère  de  1  +  *»  de  la  loi 
générale  de  réciprocité  démontrée  antérieurement ,  ce  qui  en  tout 
cas  paraît  peu  élégant,  vu  que  le  passage  du  simple  au  composé 
demande  nécessairement  que  le  caractère  de  1  -f-  ^  soit  déduit  d'une 
façon  entièrement  indépendante  du  théorème  fondamental. 

La  même  remarque  est  plus  ou  moins  applicable  à  toutes  les  autres 
méthodes  qui  ont  été  employées  postérieurement  pour  traiter  la 
théorie  des  résidus  biquadratiques  ;  la  marche  suivie  par  Gauss  pour 
démontrer  le  caractère  de  l-\-i  est,  à  mon  avis,  la  seule  qui  puisse 
être   dite  purement  arithmétique  et  complètement  indépendante  de 


212  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

la  loi  générale  de  réciprocité,  de  sorte  qu'elle  satisfait,  sous  ce 
rapport,  aux  conditions  qui  devront  être  imposées  à  tout  dévelop- 
pement méthodique  de  la  théorie  des  résidus  biquadratiques ,  prise 
dans  son  ensemble. 

Des  remarques  tout  à  fait  analogues  peuvent  être  faites  au  sujet 
de  la  théorie  des  résidus  cubiques.  La  première  démonstration  de 
la  loi  de  réciprocité  dans  cette  théorie  —  loi  énoncée  par  Jacobi  — 
est  celle  d'Eisenstein,  publiée  dans  le  tome  27  du  Journal  far 
Mathematik  de  Crelle,  p.  289.  La  détermination  particulière  du 
caractère  de  1  —  q  ,  où  q  est  une  racine  cubique  complexe  de 
l'unité,  n'a  été  donnée  par  Eisenstein  que  plus  tard ,  dans  le  tome 
28 ,  p.  28  et  suiv.  du  même  journal.  Pour  cette  détermination  il 
fait  encore  usage  de  la  loi  générale  de  réciprocité ,  et  je  ne  sache 
pas  qu'on  ait  donné  jusqu'ici  un  mode  de  déduction  du  caractère 
cubique  de  1  —  p  dont  la  même  chose  ne  puisse  être  dite. 

Comme  il  est  à  désirer  toutefois ,  qu'on  possède  une  démonstration 
du  caractère  de  1  -f-  *  et  de  1  —  q  entièrement  indépendante  de  la 
loi  générale  de  réciprocité,  il  y  aura  peut-être  quelque  intérêt  à 
faire  voir  comment  tous  ces  théorèmes  relatifs  aux  nombres  pre- 
miers 2,  l-f-i  et  1  —  Q,  théorèmes  nécessaires  pour  compléter  les  lois 
de  réciprocité,  peuvent  être  démontrés  suivant  une  méthode  uniforme. 

Le  principe  de  cette  méthode  consiste  à  remplacer  le  nombre 
premier,  dont  il  s'agit  de  déterminer  le  caractère,  par  un  produit 
congruent  de  facteurs.  On  détermine  alors  le  caractère  de  ces  facteurs 
par  des  considérations  tout  à  fait  analogues  à  celles  dont  Gauss  s'est 
servi  dans  les  art  15 — 20  de  son  premier  mémoire  sur  la  théorie 
des  résidus  biquadratiques  (Werke ,  II ,  p.  78—87).  Gauss  n'y  a 
en  vue  que  les  nombres  réels ,  et  l'objet  de  son  mémoire  est  la 
détermination  du  caractère  de  2  dans  la  théorie  réelle.  Mais  j'ai 
reconnu  que  tous  les  raisonnements  de  Gauss  se  laissent  reproduire 
aussi ,  presque  sans  changement ,  dans  la  théorie  des  nombres  com- 
plexes ,  et  la  détermination  du  caractère  biquadratique  de  1  -|-  i 
s'obtient  alors  immédiatement  au  moyen  d'une  considération  très 
simple,  suivant  laquelle  1 -\- i  est  congru  à  un  produit  dont  on 
connaît  le  caractère  des  facteurs. 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  213 

A  l'aide  de  ces  remarques  extrêmement  simples,  et  étant  données 
les  recherches  du  premier  mémoire  de  Gauss ,  la  détermination  du 
caractère  de  1  -|-  ^  par  rapport  à  un  nombre  premier  de  la  forme 
a-\-bi  (où  b  n'est  pas  égal  à  zéro)  n'offre  plus  aucune  difficulté  ; 
une  méthode  entièrement  analogue  peut  d'ailleurs  être  employée 
dans  le  cas  où  le  module  est  un  nombre  premier  réel  de  la  forme 
4  n  +  3.  Bien  que  ce  dernier  cas  permette  une  démonstration  beaucoup 
plus  simple  (Voir,  par  ex.,  Gauss.  Werke,  II,  art.  68),  j'ai  cru  devoir 
le  traiter  de  la  même  manière  que  les  autres  cas ,  pour  faire  ressortir 
que  la  méthode  en  question  suffit  à  établir  l'ensemble  des  théorèmes. 

Après  avoir  effectué  la  détermination  du  caractère  biquadratique 
de  l-|-i,je  démontre,  à  l'aide  des  développements  antérieurs,  tous 
les  théorèmes  que  Gauss  a  trouvés  par  induction  et  énoncés  dans 
l'art.  28  de  la  Theoria  residuorum  biquadraticorum  commentatio 
secunda.  Si  je  ne  me  trompe,  cette  démonstration  est  donnée  ici 
pour  la  première  fois  ^).  Elle  est  entièrement  fondée  sur  la  théorie 
des  nombres  complexes,  théorie  qui  joue  donc  ici  un  rôle  purement 
auxiliaire ,  les  théorèmes  eux-mêmes  ayant  seulement  rapport  à  des 
nombres  réels.  Outre  la  loi  de  réciprocité  dans  la  théorie  des  résidus 
biquadratiques ,  la  démonstration  complète  exigeait  encore  les  con- 
sidérations des  art.   19—21. 

Je  vais  maintenant  commencer  par  déduire  le  caractère  de  2  dans 
la  théorie  des 

RÉSIDUS    QUADRATIQUES. 

1.    Soit  p  un  nombre  premier  impair ,  les  nombres 
1,  2,  3,  ...,  p  —  1 
seront  alors  divisés  en  deux  groupes.    Dans  le  premier  groupe 

A  a,  a',  a",  . . . 

sont  rapportés  tous  les  résidus  quadratiques ,  dans  le  second  groupe 

B        ^,  ^',  r. . . . 

tous  les  non-residus,    pour  le  module  p.    Chacun  des  groupes  A  et 


1)     Une    partie    de  ces  théorèmes  a  été  démontrée  par  M.  Lebesgue.  dans  le  Journal  de 
Liouville,  t.  4,  p.  51,  52,  remarcjue  1% 


214  LA   THÉORIE    DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

p  —  1 

B  se  compose  de       o'"   nombres  incongrus  par  rapport  au  module  p, 

et  il  est  facile  de  voir  que  les  deux  congruences 

p  — 1 
{x  —  a){x  —  n'){x  — a")  .  .  .^.x    ^     —  1 

p-i  (moùp) 

{x-p){x-[i'){x-p')...^x  2    +1 

sont  des  congruences  identiques  ;  car  elles  sont  de  degré  moins  élevé 
que  la  loi       et  toutes  les  deux  possèdent  manifestement  — ^ — 

racines ,  à  savoir ,    la   première  les  racines  x  =  a,x  =  a\x=^  a",  . . . , 
la  seconde  les  racines  x  =  (i,  x=  ^',  x  =  /?",  . . . 

En  ajoutant  l'unité  aux  nombres  de  A  et  de  B,  on  obtient  les  grou- 
pes de  nombres  suivants 

A'  a  +  1,  a'  +  l,  a"  +  l,  ... 

B'        /s  +  i,  ^'+1,  r  +  1, ... 

Le  nombre  des  nombres  du  groupe  A'  qui  font  partie  de  A  et  de 
B  sera  désigné  respectivement  par  (0.0),  (0.1),  et  le  nombre  des  nom- 
bres de  B'  qui  entrent  dans  A  et  B  respectivement  par  (1.0),  (1.1). 

Ces  quatre  nombres  peuvent  être  réunis  dans  le  tableau  S  suivant 

(0.0)    (0.1) 
(1.0)    (1.1). 

Comme  les  nombres  premiers  des  formes  p  =  4:n  -\-l  et  p  =  4:n-\-S 
se  comportent  d'une  manière  différente,  ces  deux  cas  doivent  être 
traités  séparément.    Commençons  par  le  premier. 

2.  Pour  j?  =  4  n  -|-  1  le  nombre  —  1  est  résidu  quadratique ,  de 
sorte  que  les  nombres  a  et  p  —  a  entrent  simultanément  dans  A.  De 
même,  les  nombres  /5  et  p  —  ^  entrent  simultanément  dans  B. 

Or  (0.0)  est  évidemment  égal  au  nombre  de  solutions  de  la  con- 

gruence 

a-{-l  =  a'     (mod  p) , 

où  a  et  a'  doivent    être    choisis    dans  le  groupe  A;   et  comme  on  a 

a' =.p  —  a",   on   peut   dire   aussi    que  (0.0)  représente    le  nombre  de 

solutions  de  la  congruence 

a  -f  a"  +  1  =^  0    (mod  p). 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  215 

En  raisonnant  de  la  même  manière  par  rapport  aux  nombres 
(0.1),  (1.0),  (1.1),  on  reconnaît  que  le 

signe  représente  le  nombre  des  solutions  de 
(0.0)  a  +  a'  +  lEEO 

(0.1)  a  +  /^+1^0 

(1.0)  ^_j_a+lEEO 

(1.1)  ^  +  ^'+1^0 

Il  en  ressort  immédiatement 

(0.1)  =  (1.0), 

une  seconde  relation  entre  les  nombres  du  schéma  S  est  fournie  par 
la  considération  suivante.  A  chaque  nombre  ^  du  groupe  B  corres- 
pond ,  dans  ce  même  groupe ,  un  nombre  déterminé  unique  /S",  tel 
qu'on  a 

^/S"  =  l    (modp), 

et  en  outre,  /5'  /9"  est  alors  congru  à  un  nombre  a  du  groupe  A. 
La  multiplication  de  la  congruence 

^-f-^'  +  l^O 

par  ^"  donne  donc 

l-)-a  +  r-0, 

et  en  multipliant  cette  dernière  congruence  par  fi  on  retrouve  la 
première.  De  là  se  déduit  immédiatement  (1.1)  =  (0.l),  de  sorte  que 
le  schéma  S  a  la  forme 

hj 

j  h 

Or ,  dans  le  groupe  A  se  trouve  le  nombre  p  —  1 ,  et  par  consé- 
quent dans  A'  le  nombre  p,  qui  n'entre  ni  dans  A  ni  dans  B.  Mais 
tous  les  autres  nombres  de  A'  et  de  B'  font  partie  soit  de  A,  soit  de  B. 

Il  en  résulte 

2i  =  ^--^, 


216  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

donc 

''=-4-'  J--Ï-- 

La  congruence  identique 

y-i 
{x  —  fi){x  —  fi'){x  —  fi"),..  =  x^    +1        (modp) 

,  .  ^         •  P  —  1 

donne  maintenant  pour  x  =  —  1,  puisque  — ^ —    est  pair, 

(/?  +  1)  (fi'  +  1)  (/5"  +  1) . . .  -  2      (mod  p). 


Le  nombre  des  non-résidus  parmi  les  nombres  ^-^1,  (i' -\-l,  fi"-\-l,. 
Si  donc  j  est  pair ,  ou 


2  est  résidu  quadratique  de  p. 
Si,  au  contraire  j  est  impair,  ou 

p  =  Sn  -\-b, 
2  est  non-résidu  de  p. 

3.  Pour  p  =  4:n-\-3  le  nombre  —  1  est  non-résidu  ,  et  le  groupe  B 
est  identique  au  groupe  des  nombres  p  —  a,  p  —  a',  p  —  a",  . . . 

Le  signe  (0.0)  représente  alors  le  nombre  des  solutions  de  la  con- 
gruence a-|-l^a'  {modp)  ou  aussi,  puisque  a'=p  —  /5,  le  nombre 
des  solutions  de  a-\-  ^  -\-  IeeeO. 

On  voit  ainsi  que  le 

signe  représente  le  nombre  des  solutions  de 

(0.0)  a  4-  ^  _|_  1  _  0 

(0.1)  a  +  a'-i-l-^O    (modp), 

(1.0)  ^  +  ^'  +  1^0 

(1.1)  ^4.a+lEE0 

de  sorte  que  (0.0)  =  (1.1).     Si,  en  outre,  on  a  de  nouveau  ^^"e^I, 
p'  |8"  =  a ,  la  congruence  )5  -)-  /5'  -|-  1  =  0 ,  étant  multipliée  par  /?",  donne 

1-fa-fr^O, 


LA   THP'ORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  217 

d'où  résulte,  d'une  manière  analogue  à  celle  indiquée  dans  le  cas 
précédent,  la  relation  (1.0)^(0.0).  Le  schéma  S  a  donc  pourp  =  4n-|-3 
la  forme 

hj 
h  h. 

Comme  le  nombre  p  —  1  entre  dans  le  groupe  B,  et  par  conséquent 
p  dans  B',  mais  que  d'ailleurs  tous  les  autres  nombres  de  A'  et  de 
B'  entrent  soit  dans  A,  soit  dans  B,  on  trouve 

donc 

Dans  la  congruence  identique 

p-i 
{x  —  a){x  —  a'){x  —  a")...=x   ^    — 1  (mod  p) 

il  résulte  pour   x=  —  l,    vu  que       »      est  impair, 

(a  -h  1)  (a'  +  1)  (a"  +  1) .  .  .  L .  2  (mod  p) , 


et  le  nombre  des  non-résidus,  parmi  les  nombres  a -{- 1,  a'  ■{-!,  a"-\-ij..., 
est  (0.1)  =J  =  P±^. 

Si  l'on  a  donc  j  pair ,  ou 


2  est  résidu  quadratique  de  p. 
Si,  au  contraire,  j  est  impair,  ou 

p  =  8n4-3, 

2  est  non-résidu  de  p. 

Ayant  ainsi  déterminé  le  caractère  de  2  comme  résidu  quadratique 
ou  non-résidu,  par  rapport  à  un  nombre  premier  impair  quelconque, 
je  vais  établir  le  théorème  correspondant  dans  la  théorie  des 


218  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

RÉSIDUS    BIQUADRATIQUES. 

4.  Le  nombre  premier  impair  (c'est-à-dire  non  divisible  par  1  -\-  i) 
m^=a-\-bi  sera  toujours  supposé  primaire,  ce  mot  étant  pris  dans 
l'acception  qui  lui  est  donnée  par  Gauss,  de  sorte  qne  a  — 1  et  6, 
suivant  le  module  4,  soient  ou  bien  tous  les  deux  e^O,  ou  bien  tous 
les  deux  ^  2. 

On  sait  que,  dans  la  théorie  des  nombres  complexes  entiers  de 
la  forme  a-\-bi,  les  nombres  premiers  se  composent: 

premièrement,  des  nombres  premiers  réels  g  de  la  forme  4r-}-3, 
nombres  qui  doivent  être  pris  négativement  pour  être  primaires; 

secondement,  des  facteurs  premiers  complexes  des  nombres  pre- 
miers réels  de  la  forme  4  w  -f  1.  Ces  nombres  premiers  complexes 
sont  de  la  forme  a-\-bi,  où  b  n'est  pas  égal  à  zéro,  et  deviennent 
primaires  lorsqu'on  les  multiplie  par  l'une  des  quatres  unités  1,  i, 
—  1,  — -i,  convenablement  choisie.  Ils  peuvent  à  leur  tour  être  dis- 
tingués en  deux  espèces ,  suivant  que ,  lorsque  a-\-bi  est  primaire , 
a  —  1  et  b  sont  tous  les  deux  divisibles  par  4 ,  ou  tous  les  deux  le 
double  d'un  nombre  impair. 

D'après    cela,   je  partage  les  nombres  premiers  primaires  en  ces 
trois  classes: 
I     Les   nombres    premiers  réels  q  de  la  forme  4r-j-3,  pris  néga- 
tivement. 
IL    Les  nombres  premiers  complexes  de  la  forme  4:r  -\- 1  -{-  4:si 
III.    Les  nombres  premiers  complexes  de  la  forme  4r-|-3  +  (4s4-2)i. 

Le  nombre  premier  (dans  la  théorie  complexe)  sera  toujours  dé- 
signé ici  par  M,  la  norme  de  M  par  ju.  En  outre,  p  représentera 
toujours  un  nombre  premier  réel  (positif)  de  la  forme  ir  -\-l,  q  un 
nombre  premier  réel  (positif)  de  la  forme  4  r  +  3.  Pour  les  nombres 
premiers  de  la  première  espèce,  on  a  donc  M  =  — g,  /^  =  g^  pour 
ceux  de  la  deuxième  et  de  la  troisième  espèce  /J'  =  p- 

Je  remarquerai  encore  que  pour  les  deux  espèces  I  et  II  la  norme 
ju  est  de  la  forme  8r-(-l,  et  pour  III  de  la  forme  8r-^-5.  Cette 
circonstance  fait  que  les  deux  premières  espèces  de  nombres  pre- 
miers peuvent,  jusqu'à  un  certain  point,  être  traitées  conjointement. 


LA   THEORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  219 

Les  considérations  du  numéro  suivant  5,  s'appliquent  encore,  à 
titre  égal,  aux  trois  classes  de  nombres  premiers. 

5.  Soient  donc  M  le  nombre  premier,  /jl  la  norme.  Un  système 
complet  de  nombres  incongrus  et  non  divisibles  par  le  module  se 
compose  de  yu —  1  nombres  qui,  suivant  leur  caractère  biquadratique 
par   rapport   à   M,   peuvent  être  distribués  en  quatre  classes,  com- 


prenant  chacune       .       nombres 

A 

a,     a', 

a 

B 

^,     P\ 

^' 

C 

y.    y\ 

y' 

D 

à,      à\ 

(5' 

Dans  la  première  classe  A  sont  rangés  tous  les  nombres  a,  a',  a" 
à  caractère  biquadratique  0,  dans  les  groupes  B,  C,  D  les  nombres 
à  caractère  biquadratique  1,  2,  3. 

Disons   encore,    par  surcroît,    que   le  caractère   biquadratique  est 

pris    ici    dans  le  sens  adopté  par  Gauss,  de  sorte  que  les  nombres 

des  quatre  classes  sont  caractérisés  par  les  congruences 

M  — 1  >«  — 1  Mj-^  M- 1 

a    4    eéeI,   ^    *    =t,    y    *    r£E  — 1,     à    *    -    — i         (mod  M). 

Pour  plus  de  commodité,  je  me  servirai  toutefois  aussi  du  symbole 
introduit  par  Jacobi,  et  pourrai  donc  écrire 

((ï))=M(a='- ((!))=- M(a=-'- 

Notons  enfin,  une  fois  pour  toutes,  que  dans  la  suite  toutes  les 
congruences  auront  rapport  au  module  premier  M,  tant  qu'un  autre 
module  ne  sera  pas  expressément  indiqué. 

Je  donne  ici  un  exemple  de  la  distribution  des  résidus  (mod  M),  à 
l'exception  du  résidu  0,  dans  les  quatre  classes  A,  B,  C,  D,  pour 
chacune  des  trois  espèces  de  nombre  premiers  qui  ont  été  distin- 
guées dans  le  n*^  4. 

M  =  —  7,  yu  =  49. 

Al,  -2,  —3,  —1,  2,  3, 

3i,  i,  —  2i,  —  3î,  —    i,  2». 


LA   THEORIE   DES   RESIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 


B 


D 


l-2i,     - 

-l  +  3i, 

-2  — Si, 
2+     î-, 

-3-      2, 

3  —  22, 

-1+22, 
1-32, 

2  +  32, 

—  2  -      2, 

3+     2, 
—  3  +  22. 

-3  +  3i,     - 
—  2~2i,    - 

-1+    i, 
-S  — Si, 

2  —  22, 

-1-      2, 

3  —  3  2, 
2  +  22, 

1-      2, 

3  +  32, 

-2  +  22, 

1+      2. 

3  +  2i, 
1  +  21,    - 

l  +  3z, 
-2  +  3t, 

-2+     2, 
-3+      2, 

—  3  —  2  2, 

-1+22, 

-1-32, 

2-32, 

2-  2, 

3—  2. 

M  =  - 

■3  —  82, 

/i  =  73. 

1, 

3  +  2  z, 
-1-4Z,    - 

-3î,    - 
l  +  2î,    - 
-4, 

-1  —  3  2, 

-2, 

-3  +  42, 

—  1, 

—  3  —  2  2, 

1  +  42, 

3  2, 
-1-22, 

4, 

1  +  32, 

2, 
3-42. 

1-2/, 

-1-     i,    - 
2  + Si, 

5  +  22, 
-3  +  32, 

1-32, 

1-42- 

—  2  +  42, 

2  +  22, 

—  1  +  22, 

1+    h 

—  2  —  3  2, 

—  5  —  2  2, 

3-32, 

-1  +  32, 

-1  +  42, 

2-42, 

—  2  —  2  2. 

4z, 
-3+     U 

2  2,   - 

4  +  32, 

i, 

-2  +  32, 

4-      2, 

3, 
-2+     2, 

-42, 

3-     2, 

-22, 

—  4  —  32, 

—      2, 

2-32, 

-4+2. 
-3, 

2—2. 

-3-     i, 

-4-     i, 

4  +  2î, 

2  —  22, 
2+     2, 
1-      2, 

-3  +  22, 
-2  +  52, 
—  3  —  32, 

3+      2. 

4+     2, 

-4-22, 

-2  +  22, 

-2-      2, 

-1+     ^•, 

3  —  2  2, 

2  —  52, 

3  +  32. 

M  = 

-5  +  62, 

;U  =  61 

. 

1. 

-4, 
~l-4z, 

-3, 

1  + 

2  + 

i, 
h 

2+      2, 

3  +  22,         - 

2  2,          - 

1  +  32, 
-3-      2, 

-5, 

-2  +  22, 
3-22, 

4+      2. 

1-     i, 
l-2i, 
l  +  2i, 

2  — 

2, 
3- 

3  2,          — 

1  +  32,           - 

5  2, 

2  +  22, 

-2  —  32, 

1-42, 

—    h 

4i, 

-4+     2, 
3  2. 

-2i, 
-  1  -  3  i, 

3+     i, 

5, 

2  — 
-3  + 

22,          - 
•22, 

4-     2, 

1, 

4, 

1  +  42, 

3, 

-1—      2, 

-2-2, 
2-      2, 

-  3  -  2  2. 

—  2  —  2  i, 
2  +  3i, 

-1  +  ii, 

4  — 

4  2,           - 

h         — 

-32,           - 
1+2,            - 
1  +  22,           - 

-1-22, 

-2  +  32, 
-2, 

-3+     2, 

1  —  3  2, 
—  5  2. 

LA   THEORIE   DES   RESIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 


221 


De  même  qu'au  n^  1 ,  on  se  convainc  immédiatement  de  l'identité 
des  congruences  suivantes 


{x  —  a){x  —  a')  {x  —  a") 

{x-^){x-ni^-n 

{x  —y){x  —  y')  {x  —  y")  ' 
{x  —  ô){x  —  ô'){x  —  ô"). 


n-i 
X    *     — 1 

X    *    —i 
X    '    -\-l 


(mod  M) , 


+  t 


d'où    il   suit   pour  a;  =  —  1 ,    en    distinguant    les   cas  /^  =  8  n  -|-  1  et 
/^  =  8  n  4-  5 

^  =  8w  +  l      (^  +  l)(^'  +  l);(r  +  l) 

(y +  1)(/  +  1)  (/'  +  !) 

(5  +  l)(^'  +  l)(^"4-l) 
^  =  8n-f  5       (a  +  l)(a'  +  l)K'  +  l) 


.  . .  =  1  -  z 

...ee2 

...EEl  +  Z 

...eee2 

...EEEl+i 

...  -  1  -  i 

(mod  M). 


6.  Considérons  maintenant  les  nouveaux  groupes  de  nombres 
A',  B',  C  et  D'  qui  résultent  de  l'addition  de  l'unité  aux  nombres 
de  A,  B,  C  et  D 

A'  a  +  1,  a'  +  l,  a"  +  l, 

B'  A+1,  A'  +  l,  r  +  1, 

C  7  +  1,   7'+l.  /'  +  1, 

B'  a  +  1,  (5'  +  l,  <5"  +  l, 

désignons    le    nombre    des    nombres    de  A'  qui  sont  congrus  à  des 
nombres  de  A,  B,  C,  D  respectivement  par 

(0.0),  (0.1),  (0.2),  (0.3); 
et   le  nombre  des  nombres  de  B'  qui   sont   congrus   à   des   nombres 
de  A,  B,  C,  D  respectivement  par 

(1.0),  (1.1),  (1.2),  (1.3). 
De  même,  les  nombres 

(2.0),  (2.1),  (2.2),  (2.3) 

auront  rapport  au  groupe  C,  et 

(3.0),  (3.1),  (3.2),  (3.3) 
au  groupe  D'. 


=  - 

-7, 

/*  =  49. 

M  = 

—  3- 

5 

2 

2     2 

5     6 

2 

2 

4     4 

6     2 

2 

4 

2     4 

4     5 

2 

4 

4     2 

2     5 

222  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

Ces  16  nombres  (0.0),  (0.1),  etc  peuvent  être  tous  réunis  dans  le 
tableau  quadratique  S  suivant 

(0.0)  (0.1)  (0.2)  (0.3) 

(I.O)  (1.1)  (1.2)  (1.3) 

(2.0)  (2.1)  (2.2)  (2.3) 

(3.0)  (3.1)  (3.2)  (3.3) 

et  pour  les  exemples  donnés  au  n^  5,  j'obtiens 

8i,  //=i=73.      M=  —  5 -f  6z,  /i  =  6l. 

4  2  4     3     2     6 

5  5  3     3     6     3 

4  5  4     3     4     3 

5  6  3     6     3     3 

D'après  les  congruences  du  numéro  précédent,  on  a 
pour  iu  =  Sn-{-  l 

et    pour  iu  =  8n-\-6 

(ys+i)(;5'  +  i)(r  +  i)...-i  +  i 

Or ,  le  nombres  des  nombres  de 

(5  4- 1 ,   r5' +  1  ,   5"  +  1,  .  .  . 

qui  appartiennent  respectivement  aux  classes  A,  B,  C,  D,  étant  (3.0), 
(3.1),  (3.2),  (3.3),  il  s'ensuit  immédiatement  que  pour  /i  =  8  « -f  1  ^^ 
caractère  biquadratique  de  1  +  *,  suivant  le  module  4,  sera  congru  à 

(3.1) +  2  (3.2) +  3  (3.3) 
et  de  même ,  dans  le  cas  de  ju  =  8n  -\-  6,  congru  à 
(1.1)4-2(1.2)4-3(1.3). 

Dès  que  les  nombres  (0.0),  (0.1),  ...  seront  déterminés,  le  carac- 
tère   biquadratique    de  1  4"  ^  sera  donc  aussi  immédiatement  connu. 

Il  s'agit  donc,  étant  donné  le  nombre  premier  primaire  M.  =  a-}-bi, 
d'en  déduire  directement  les  nombres  du  tableau  S.  Les  considéra- 
tions nécessaires  à  cet  effet  sont  essentiellement  les  mêmes  que  celles 
développées  par  Gauss  dans  les  art.  16 — 20  de  la  Theoria  residu- 
orum  biquadraticorum  commentatio  prima. 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS  CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  223 

Gauss  traite ,  dans  ce  mémoire ,  de  la  théorie  des  nombres  réels, 
mais  il  est  facile  de  voir  que  ce  qu'il  y  donne  est  dans  un  étroit 
rapport   avec  la  question  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment. 

Pour  avoir  sous  les  yeux  le  développement  complet,  il  sera  né- 
cessaire de  reproduire  ici  l'argumentation  de  Gauss ,  avec  les  légères 
modifications  réclamées  par  la  différence  des  sujets. 

Il  faut  remarquer,  à  cet  égard,  que  pour  un  nombre  premier 
M  ^  —  q  appartenant  à  la  première  classe  du  n^  4,  il  n'existe,  dans  la 
théorie  réelle  de  Gauss,  rien  d'analogue  à  ce  qui  sera  exposé  ici 
dans  la  théorie  des  nombres  complexes  entiers. 

Pour  ce  qui  va  suivre,  il  est  nécessaire  de  traiter  séparément  le 
cas  où  la  norme  fx  est  de  la  forme  Sn-\-  \  et  celui  où  elle  est  de 
la  forme  8  w  -|-  5.  Je  commence  par  le  premier  dans  lequel  le  nombre 
premier  M  appartient  donc  à  l'une  des  deux  premières  classes  du 
nO  4. 

7.  Pour  /i  =:  8  w  +  1 ,  on  a  (—  1)  *  =  4"  1  >  «^^  sorte  que  —  1  est 
résidu  biquadratique  de  M  et  fait  partie  de  la  classe  A,  ou  à  pro- 
prement parler,  est  congru  suivant  le  module  M  à  un  nombre 
de  A.  Mais ,  dans  ce  genre  de  considérations ,  il  est  permis ,  attendu 
que  les  nombres  congrus  entre  eux  peuvent  se  remplacer ,  de  les 
regarder  comme  égaux ,  et  pour  la  commodité  je  ferai  usage  de  cette 
observation,  dont  il  ne  pourra  résulter  aucune  obscurité. 

Le  caractère  biquadratique  de  —  1  étant  donc  égal  à  zéro ,  il  s'en- 
suit que  lorsque  a,  ^,  /,  6  appartiennent  respectivement  aux  classes 
A,  B,  C,  D,  les  nombres  — a,  —  ^,  — 7,  —à  entrent  aussi  dans  ces 
mêmes  classes,  — a  dans  A,  — ^  dans  B,  —  7  dans  C  et  —  <5  dans  D. 

Or,  le  nombre  (0.0)  est  évidemment  égal  au  nombre  des  solutions 
de  la  congruence 

a  -f-  1  =  a'      (mod  M) , 
où   a  et   a'  sont  à  prendre  arbitrairement  dans  le  groupe  A;  mais, 
comme    à    chaque    nombre  a'  correspond  un  nombre  a"  =  p  —  a',  ce 
nombre  de  solutions  est  le  même  que  celui  de  la  congruence 

a -fa" +  1  =  0      (mod  M), 
où  a  et  a"  doivent  également  être  pris  dans  A. 


224  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

En  raisonnant  exactement  de  la  même  manière  au  sujet  des  nom- 
bres (0.1),  (0.2),  etc.  ,  on  trouve  que  le 

signe  représente  le  nombre  des  solutions  de 

(0.0)  a  -f  a'  -f  1  EE  0 

(0.1)  a  +  ;5+l  =  0 

(0.2)  a-\-y  4-  1  =E  0 

(0.3)  a^ô  +  1  EE  0 

(1.0)  ^4.a+lEE0 

(1.1)  ^  +  ^'_|.1  =  0 

(1.2)  ^  +  ^+l==0 

(1.3)  ^  +  ^4-1^0 

(2.0)  ,  +  a4-l:E:0    ^"'"^  ^^' 

(2.1)  ^  +  ^+1  =  0 

(2.2)  j.4-/  +  l^o 

(2.3)  7  +  5  +1eeO 

(3.0)  d-l-a  +1eeO 

(3.1)  a  +  ^+l~0 

(3.2)  ô-\-y   +1ee:0 

(3.3)  ôi-ô'  -\-1eeO 

Il  en  résulte  donc  immédiatement  ces  six  relations 
(0.1)  =  (1.0),         (0.2)  =  (2.0),         (0.3)  =  (3.0). 
(1.2)  =  (2.1),         (1.3)  =  (3.1), 
(2.3)  =  (3.2). 
Cinq  autres  relations  entre  les  nombres  (0.0),  (0.1),  etc.  s'obtiennent 
par  la  considération  suivante.  Si  a,  ^,  y  sont  des  nombres  de  A,  B, 
C,  et  qu'on  détermine  x,  y,  z  de  telle  sorte  qu'on  ait 

ax^l,  ^y^l,  y z^l    (mod M) , 
X  appartient  évidemment  à  la  classe  A,yàD,^àC,de  sorte  qu'on 

peut  écrire 

aa'E^l,  /?(5ee1,  yy'^^1. 

Si  Ton  multiplie  maintenant,  en  considérant  une  solution  déter- 
minée de  a-)-/S-}-l  =0,  cette  congruence  par  ô,  on  obtient  ô'  -}-l-\-ô^O, 
où  ô'~ad  appartient  à  D.  Réciproquement  ô'  -}- 1 -{-  ô zz^ 0 ,  multipliée 
par  /8,  donne  de  nouveau  a-\-  (i  -\-1^0.  Il  ressort  de  là  que  les  deux 
congruences 

a  +  ^+lEEOet(5-f(5'-flEEO 

ont  le  même  nombre  de  solutions,  ou  (0.1)  =  (3.3). 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  225 

Exactement  de  la  même  manière,  on  a 

/(/5  +  7  +  l)^^'5    +1  +y', 
d'où  l'on  conclut  pareillement 

(0.2)  ==  (2.2),       (0.3)  =  (1.1),       (1.2)  ==(1.3)  =  (2.3). 

En  tout,  il  existe  donc  onze  relations  entre  les  seize  nombres  du 
schéma  S,  et  ces  nombres  sont  ainsi  ramenés  à  cinq,  différents  entre 
eux,  qui  seront  désignés  par  h,  j,  k,  l,  m.  Le  schéma  S  prend  alors 
cette  forme 

h         j  k  l 

j  l  7n        m 

k         m        k        m 

l  m        m       j 

8.  Le  nombre  — 1  entre  dans  A,  et  correspond  donc  au  nombre 
0  de  A'.  Ce  nombre  0  de  A'  ne  se  trouve  dans  aucune  des  classes 
A,  B,  C,  D,   mais  tout  autre  nombre  de  A'  entre  évidemment  dans 

l'un  des  groupes  A ,  B ,  C  ou  D.  Comme  ^  =  8  w  -f  1  >       a     '=2n,  on 

a  donc 

(0.0)  +  (0.1)  +  (0.2)  -f  (0.3)  =  2  w  —  1. 

Tous  les  nombres  de  B',  C,  D'  font  partie  d'une  des  classes  A,  B, 
C,  D,  de  sorte  qu'on  a 

(1.0) +  (1.1) +  (1.2)  + (1.8)  =  2  7î, 
(2.0)  +  (2. 1)  +  (2.2)  +  (2.3)  =  2  w , 
(3.0)  +  (3.1)  +  (3.2)  +  (3.3)  =  2n. 

Ces  quatre  équations  se  réduisent  aux  trois  relations  suivantes 
entre  h,  j,  k,  l  et  m 

h-\-j-]-k-\-l  =  2n  —  l, 
j-{-l-{-2m  =  2n, 
A;  +  m  =  w. 

9.  Enfin,    une  nouvelle  relation,   non  linéaire,  entre  h,  j,  k,  l,  m 

15 


226  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

s'obtient  encore  par  la  considération  du  nombre  des  solutions  de  la 
congruence 

a-\-^-{-y-{-l  =  0       (mod  M) , 

où  a,  /?,  y  doivent  être  choisis  de  toutes  les  manières  possibles  dans 
les  classes  A,  B,  C. 

Si  l'on  prend  d'abord  pour  a  successivement  tous  les  nombres  de 
A,  il  arrive  respectivement  h,  j,  k,  l  fois  que  a-f-l  appartienne  à 
A,  B,  C,  D,  et  le  cas  unique  de  a-f-1^0  peut  être  négligé,  vu  que 
la  congruence  ^-\-y^:^Q  n'admet  aucune  solution. 

Pour  chacune  des  h  valeurs  qui  rendent  a4-l^^«o«  ^  ^^  ï  doivent 
alors  être  choisis  de  façon  qu'on  ait 

Le  nombre  des  solutions  de  cette  congruence  (pour  une  valeur 
donnée  de  a^)  est  égal  à  w,  comme  on  le  reconnaît  immédiatement  en 
la  multipliant  par  a^ ,  ce  qui  la  transforme ,  à  cause  de  a^a^E^l  (mod  M), 
en 

Comme  ce  raisonnement  est  applicable  à  chacune  des  h  valeurs 
qui  font  que  a  -j-  1  appartient  de  nouveau  à  A ,  on  obtient  de  cette 
manière  h  m  solutions  de  la  congruence 

l-fa  +  ^  +  j^-O. 
Il  arrive  ensuite  j  fois  que  a  -\-l  appartienne  à  B ,  et  pour  chaque 
valeur  déterminée  a-}-l  =  ^^^  la  congruence 

^  +  ^  +  7^0 
a  le  même  nombre  de  solutions  que  celle-ci 

ce  nombre  est  donc  égal  à  j.    Cela  ressort  immédiatement  de 

«5o(i5o  +  /S-f  7)  =  l  +  «  +  iS', 
lorsque  ^qÔq^I. 

Ces  valeurs  de  a,  qui  font  appartenir  a-\-l  à  B,  donnent  donc  en 
tout  jj  solutions  de  la  congruence  considérée. 

Pour  a-f  l^^û»  ^^  Q"^  arrive  k  fois,  la  congruence 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  227 

a  l  solutions,  car 

Les  valeurs  de  a  qui  font  appartenir  a  -f  1  à  C  fournissent  donc 
en  tout  kl  solutions. 

A-t-on    enfin  a-{-l  =  ÔQ,  ce  qui  arrive  l  fois,    alors  la  congruence 

ào  +  ^  +  Y^O 
a ,  en  raison  de 

m  solutions,  et  ces  valeurs  de  a  donnent  donc  Im  solutions. 
Le  nombre  total  des  solutions  de  la  congruence 

«  +  /^  +  /  +  1^0      (mod  M) 
est  donc 

h  m  -{-jj  -\-  kl-\-lm. 

Mais  ce  nombre  peut  encore  être  calculé  d'une  autre  manière. 
Si  l'on  prend  pour  fi  successivement  tous  les  nombres  de  B,  il  arrive 
jj  l,  m^  m  fois  que  /5+1  appartienne  aux  groupes  A,  B,  C,  D.  Or, 
pour  chacun  de  ces  quatre  nombres,  on  trouve  qu'il  y  a  respecti- 
vement k,  wz,  k,  m  solutions  de  la  congruence  donnée,  de  sorte  que 
le  nombre  total  des  solutions  est 

jk-}-lm-\-'mk-\-nim. 

10.  En  égalant  entre  elles  ces  deux  expressions  du  nombre  des 
solutions  de  a-f'/S  +  Z+l'^O»  o"  ^ 

0=:hm-\-jj-{-kl  — j  k  —  km  —  mm, 
ou ,    si    l'on    élimine    h   à    l'aide    de    la  valeur  h  =  2m-^k  —  1,  qui 
se  déduit  facilement  des  équations  obtenues  dans  le  n°  8  entre  h,  j^ 
A,  l,  w, 

0  =  {k  —  mf+jj-}'kl—jk  —  kk  —  m. 
D'après  les  relations  du  n^  8,  on  a 

et  cette  valeur  étant  substituée  dans  jj -\-kl  — jk  —  kk,  cette  exprès 
sion  devient  égale  à  \{l — jf,  de  sorte  que  l'équation  précédente, 
après  multiplication  par  4,  se  transforme  en 

0  =  4  (A;  —  mf  -f  {l  —jf  —  4  ??i  ; 


228  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

mais  on  a 

4m  =  2{k-\-m)  —  2{k  —  m)  =  2n  —  2{k  —  m), 

par  conséquent 

2n  =  iik  —  mf-\-2{k  —  m)-\-{l  —jf, 
ou  bien 

^  =  8w  +  l=[4(A;-?w)  +  l]2-[-4(^-j)2, 
et,  en  posant 

4  (A;  —  m)  +  1  =  A,      2{l  —j)  =  B, 
il  vient  donc 

fx  =  A?-\-  B2. 

Dans  cette  équation  on  a  A  ^e  1  (mod  4) ,  et  B  pair. 
Il  est  maintenant  facile  d'exprimer  h,  j,  k,  l,  m  en  A  et  B,  ce  qui 
donne 

8h  =4w  — 3A  — 5, 

8j  =4w  +  A  — 2B  — 1, 

8A;=4w  +  A  — 1, 

81   =4w  +  A  +  2B  — 1, 

8m  =  in  — A  +  1. 

Jusqu'ici  nous  avons  seulement  supposé  que  la  norme  fi  avait  la 
forme  8w-f-l;  mais,  pour  la  détermination  ultérieure  de  A  et  B,  il 
faut  maintenant  traiter  séparément  les  cas  I  et  II  du  n*^  4. 

11.    Soit  donc,  en  premier  lieu 

M  —  —  g  =  —  (4  r  +  3). 
Dans  ce  cas,  on  a 

lu  =  W-  =  q^ 
et  par  conséquent 

g2^A2  +  B2. 

Le  nombre  q  étant  un  nombre  premier  de  la  forme  4r-|-3,  on 
sait  que  q'^  ne  peut  être  représenté  que  d  une  seule  manière  comme 
la  somme  de  deux  carrés,  savoir,  en  prenant  +  q  pour  la  base  du 
carré  impair,  et  pour  la  base  de  l'autre  carré  0;  effectivement,  si 
aucun  des  deux  nombres  A  et  B  n'était  égal  à  zéro  ou  divisible  par 
q,  on  pourrait  déterminer  un  nombre  a;,  différent  de  zéro,  dételle 
sorte  que 

A  a;  =  B      (mod  q). 
Mais  de  q^  =  A^-{-B^,  il  suit 

A^EEE  — B2      (modç) 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET    BIQUADRATIQUES.  229 

et  aussi 

A2.'c2:3B2      (modq), 

par  conséquent  on  aurait 

o;'-^  =  —  1      (mod  q). 

Or ,  cette  dernière  congruence  est  impossible ,  parce  que  —  1  est 
non -résidu  quadratique  de  q. 

De  q^  ==  A^  +  B'^  il  suit  donc  nécessairement 
A  =  ±q,         B  =  0, 
et  comme  Âr^l  (mod  4),  le  signe  de  A  se  trouve  complètement  dé- 
terminé et  on  a 

A  =  — g  =  M. 

A  et  B  étant  ainsi  trouvés,  on  a  finalement 

8h  r:=4w  — 3M  — 5, 
8;  =4w+  M  — 1, 
8ifc=:4w+  M  — 1, 
81  =4»+  M— 1, 
8w  =  4w—    M-fl, 

où    8W  +  1=:M2. 

Par  ces  formules,  la  dépendance  entre  les  nombres  du  tableau 
S  et  le  nombre  premier  M  est  donc  exprimée  de  la  manière  la  plus 
simple,    dans   le    cas  où  M  appartient  à  la  première  classe  du  n^  4. 

12.   Si,  en  second  lieu,  on  supposeM=:a-J-^^  où  a— 1e^6  =  0  (mod 4) 
et  où  la  norme  ^  =  a-  -j-  6'^  est  un  nombre  premier  réel ,  on  a  donc 
^  =  a2  +  62  =  A2  +  B2. 

Or ,  un  nombre  premier  de  la  forme  4  A;  +  1  ne  peut  être  repré- 
senté que  d'une  seule  manière  par  la  somme  de  deux  carrés,  et 
comme  a  et  A  sont  tous  les  deux    =£  1  (mod  4),  il  s'ensuit  A  =  a,  B=:±6. 

Le  signe  de  B  est  déterminé  par  les  considérations  suivantes ,  qui 
demandent  la  démonstration  préalable  de  cette  proposition  auxiliaire: 

Lorsque  z  parcourt  un  système  complet  de  résidus  (mod  M),  à  l'ex- 
ception du  terme  divisible  par  M,  on  a 

^z^^  —  l    ou    =0    (mod  M), 
suivant  que  t  est  divisible  ou  non  par  /x  —  l. 


230  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

La  première  partie  de  cette  proposition  est  évidente ,  car  si  t  est 
divisible  par  ,w  —  1 ,  on  a  s' ee  1 ,  donc  ^z^iee^ fjt  —  Iee^  —  1  (mod M). 

Pour  démontrer  aussi  la  seconde  partie,  soit  g  une  racine  primi- 
tive pour  le  nombre  premier  M,  de  sorte  que  les  valeurs  parcourues 
par  z  soient  congrues  à 

Il  en  résulte 

S;3«  =1  +p<  +^2<  _j_ . . ,  _|_^(M-2)<       (inod  M), 
ou 

(1  — pO^^'ee:!  — ^(''-D'eeO      (mod  M). 

Or ,  si  t  n'est  pas  divisible  par  }i  —  1 ,  1  —  g^  n'est  pas  divisible 
par  M,  et  on  a  par  conséquent  'Lz^^Çi  c.  q.  f.  d. 

Cette  proposition  auxiliaire  est  évidemment  valable  pour  un  nombre 
premier  M  quelconque. 

D'après  le  développement  binomial,  on  a  maintenant 

(^^+1)  '  =z  2  +.--  +  1, 

d'où  il  suit ,    lorsque  le  signe  S  se  rapporte  aux  mêmes  valeurs  de 
z  que  tout  à  l'heure, 

^{z'^l)  4    =_1      (modM). 
Mais,    d'un   autre  côté,    les  nombres  s-,  dans  leur  ensemble,  for- 
ment évidemment  tous  les  nombres  des  groupes  A  et  C,  chacun  de 
ces  nombres  étant  pris  deux  fois.    Des  nombres 

^2  +  1 
il  y  en  a  donc 

2  (0.0)  +  2  (2.0)  qui  appartiennent  à  A , 

2(0.1)4-2(2.1)  „                „               „  B, 

2(0.2)4-2(2.2)  „                „                „  C, 

2(0.3)4-2(2.3)  „                „                „  D, 

et  comme  les  puissances  — j—    des    nombres    de    A,  B,  C,  D  sont 
respectivement  congrues  à  1,  z,  — 1,  — i,  on  a  donc 

^{z^-\-l)~^EEE      2   [(0.0)  4- (2.0) -(0.2) -(2.2)] + 
4-2n(0.1)4-(2.1)-(0.3)-(2.3)] 
=      2   {h-k)^2i{j-l), 


LA   THÉORIE   DKS   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  *    231 

OU,  en  introduisant  les  valeurs  du  n^  10  et  remarquant  que  A  =  a, 

g-l 

De  la  comparaison  avec  le  premier  résultat , 

il  suit 

a  -|-  B  î  EEE  0      (mod  M.  =  a-\-bi)^ 
donc 

B  =  b. 

Par  là,  les  valeurs  de  h,  j,  k,  l,  m  du  n^  10  se  transforment  fina- 
lement en 

Sh  =4w~3a  — 5, 
Sj   =4:n-\-a  —  2b  —  l, 
Sk  =4:n-\-a  —  l, 
81   =4n  +  a  +  26  — 1, 
8m^4w  —  a  -{-If 

où  8  w  -(-  1  =  a^  -j-  6'^  est  donc  la  norme  du  nombre  premier  M. 

13.     Après   avoir  traité  les  deux  cas  dans  lesquels  /^  =  8  w  -f- 1 1  il 
faut  maintenant  considérer  le  cas  /x  =  8n-\-6. 

Puisque  ^—^ —  est  alors  impair,    —1  appartient  au  groupe  C,  et, 
comme  il  est  facile  de  le  voir,  les  nombres 

p  —  a,p  —  a',  p  —  a",... 
appartiennent  tous  à  C,  tandis  que 

appartiennent  tous  à  D. 

Moyennant  ces  remarques,  on  reconnaît  sans  peine  que  le 

signe        représente  le  nombre  des  solutions  de 

(0.0)  a-^y  +1-0 

(0.1)  a  +  ^  +  1  -  0 

(0.2)  a  +  a'  +  lEEEO 

(0.3)  «4-/^+1^0 

(1.0)  ^î  +  y+i^O  ^  ^' 

(1.1)  ^  +  a+i  =  o 

(1.2)  ^  +  a+n:0 

(1.3)  ^  +  ^'+1^0 


232     *  LA   THÉORIE    DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 


(2.0) 

y-\-y'-{-l=0 

(2.1) 

y^S   +1eeO 

(2.2) 

y^a +1=0 

(2.3) 

7  +  ^  +1=0 

(3.0) 

ô-^y  +1eeO 

(3.1) 

^  +  ^'+1=0 

(3.2) 

ô-\-a   +1-0 

(3.3) 

^  +  ^  +1  =  0, 

d'où  découlent  les  six  relations 

(modM), 


(0.0)  =  (2.2),        (0.1)  ==  (3.2),  (0.3)  =  (1.2), 

(1.0)  =  (2.3),       (1.1)  =  (3.3), 

(2.1)  =  (3.0). 

Comme,  de  même  que  précédemment,  aa'~^ô^yy'^l,  on  a 

/(a  +  7  +  l)F£/'  +  l  +7', 

(i  (a  +  a  +  l)EE/?'  +1  +^, 

ôia-\-^i.l)EEÔ'  +1  +0, 

à{^  +  yi-l)EEl   +^'  +  a, 

/(^+/  +  1)^^  +1  +/, 

d'oi^i  l'on  conclut 

(0.0)  =  (2.0),        (0.1)  =  1.3),         (0.3)  =  (3.1), 

(1.0)  =  (1.1)  =  (2.1). 

Par  suite  de  ces  onze  relations,  le  schéma  S  prend  cette  forme 

h       j        k        l 
m      m      l        j 
h       m      h        m 
m       l        j        m. 
Comme  —  1  entre  dans  le  groupe  C,  donc  0  dans   C,    on    trouve 
exactement  de  la  même  manière  qu'au  n^  8 

2m  +  Z+j=  2w  +  l, 
/î  +  m  =  n. 
Enfin ,  la  considération  du  nombre  des  solutions  de  la  congruence 
«4-/^  +  7  +  1-0 
fournit  encore  une  relation  entre  h,  j,  k,  l,  m.   Si  l'on  prend  d'abord 
pour  a  toutes  les  valeurs  qui  appartiennent  à  A,   il  arrive  respecti- 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  233 

vemeiit  /î,  i,  k,  l  fois  que  a -f"  1  appartient  aux  groupes  A,  B,  C,  D. 
On  trouve  en  outre,  de  la  même  manière  qu'au  n^  9,  que  pour 
chacun  de  ces  cas  la  congruence  a  respectivement  m,  l,  j,  m  solu- 
tions, de  sorte  que  le  nombre  total  des  solutions  est 
hm  -\-jl-{-kj -\-lm. 
Prend-on,  au  contraire,  d'abord  pour  /5  toutes  les  valeurs  B,  alors 
il  arrive  respectivement  m,  m,  l,  j  fois  que  /?  + 1  appartient  aux 
groupes  A,  B,  C,  D.  Pour  chacun  de  ces  cas,  on  trouve  alors  que 
la  congruence  a  respectivement  h,  m,  h,  m  solutions,  ce  qui  donne 
pour  le  nombre  total  des  solutions 

mh-}-mm -{-lh-{-jm. 

14.     Egalons  maintenant  entre  elles  les  deux  expressions  trouvées 
pour  le  nombre  des  solutions  de  la  congruence 

«  +  /^  +  >'  +  l-=0     (modM); 
il  vient 

0=zm^ -{-lh-\-jm—jl  —  kj  —  lm,' 
ou,    à   cause    de   la   valeur  k  =  2m  —  h,   qui  résulte  immédiatement 
des  relations  linéaires  établies  entre  h,j,  k,  l,  m  au  n°  13, 
0  =  m^  -{-  Ih  -\-  hj — jl  — jm  —  Im. 
A  l'aide  dej-\-l=:l-\-2h,  on  peut  exprimer  j  et  l  en  fonction  de 
leur  différence,  ce  qui  donne 

2j=l-{.2h^(j-l), 
2l  =  l-\-2h-(j-l), 

et  par  l'introduction  de  ces  valeurs  dans  l'équation  précédente,  celle-ci 
se  transforme  en 

0  =  4m2  —  4m  — 1  +  4/i"  —  8/zm +  (;  —  /)% 
ou ,  à  cause  de 

im  =  2{h  i-  m)  —  2{h  —  m)  =  2n  —  2{h  —  m) , 
en 

0  =  i{h  —  mf  —  2n  -\-  2{h  —  m)  —  1  -\-  U  —  If 
et  finalement  en  ' 

^  =  8w  +  5  =  [4(/i-  m)  +  1]2  +  40'-  0^; 


234  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS    CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

pour 

A  =  i{h  —  m)  +  l,    B  =  2j—2l, 
on  a  donc 

^  =  A2  +  B2. 

Au  moyen  de  A  et  B  il  est  maintenant  facile  d'exprimer  h,  j,  k, 
ly  m,  de  la  manière  suivante 

8h  =4w  +  A  — 1, 

8j  =éw-i-A  +  2B  — 3, 

8k  =4w  — 3A4-3, 

81   =:4w  +  A  — 2B4-3, 

8m  =  4w  — A  +  1. 

Reste  encore  à  déterminer  A  et  B.  Or  ju,  nombre  premier  réel 
de  la  forme  in-\- 1,  ne  peut  être  représenté  que  d'une  seule  manière 
par  la  somme  de  deux  carrés,  et  comme 

¥.  =  a-\-bi 
on  a 

f^  =  a^  +  b^ 

où 

a  =  —  l,    6  =  2    (mod  4). 

De  là  résulte  donc 

A  =  —  a  et  B  =  ±b. 
Le   signe   de  B  s'obtient   par  une  considération  analogue  à  celle 
du  n^  12. 

On  trouve  aisément 

2(^2  _|_  1)4    =_i  =  2(h  —  k)-{-2iU  —  l)     rmodM). 
Or 

2{h-k)  =  A  —  l,      2(j  — 0  =  B, 
donc 

—  1  =  A  — 1  +  Bi, 

OeeeA  +  Bz      (mod  m  =  a  4- 60- 
Puisqu'on   a   déjà    trouvé    A=:  —  a,   il  s'ensuit  B  =  —  b,  de  sorte 
qu'on  a  finalement 

8  h  =4: 71 —  a  —  1, 

8j   =4w  — a  — 26  +  3, 

8A;  =:4w  +  3a  +  3, 

81   =4w  — a  +  26  +  3, 

8m  =  4w4-a  +  l- 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATTQUES.  235 

15.     En    rapprochant    les    résultats    obtenus,    on    voit    que   pour 
^  =  8  M  -j-  1  le  schéma  S  est  de  la  forme 


h 

j 

k 

l 

; 

i 

m 

m 

h 

m 

k 

m 

i 

m 

m 

J 

Ainsi  on  trouve 

8/1  =4w  — 3M  — 5, 
pour  M.=:  —  q        Sj  =  8k  =  Sl   =4n  +  M  — 1, 

8w  =  4w  — M  +  1; 

8h  =in  —  Sa  —  6, 
8j  =4w-f  a  -26  — 1, 
pour  M  =  a-\-bi  8/i;^4w-J-a  —  1, 

81   =:4w  +  a  +  26  — 1, 
8m  =  4w  —  a-j-  1. 

Pour  iu  =  8n-\-b,  M.  =  a-\-bi,  le  schéma  S  a  la  forme 


de  sorte  qu'on  a 


h     j 

k      l 

m    m 

l      J 

h     m 

h      m 

m    l 

j      m 

8h 

=  in  — 

a-1, 

8j 

=  in  — 

a  — 26  +  3, 

8A; 

=  4w  +  3a  +  3, 

81 

=  4n  — 

a-l-26  +  3, 

8m 

=  in  + 

a  +  1. 

Ainsi  qu'il  ressort  de  ces  formules,  le  changement  de  6  en  — b 
correspond  à  une  permutation  de  j  et  /,  tant  dans  le  cas  de  ^=:8w-|-l, 
que  lorsque  /u  =  8n-\-b. 

D'après  les  congruences  du  n^  5 ,  on  a ,  dans  le  cas  /*  =  8  m  -f-  1 , 
pour  le  caractère  de  1  -f  i  suivant  le  module  4 

(3.1)  +  2  (3.2)  +  3  (3.3)  =  3m  +  3jee  —  m  —j, 

et  pour  celui  de  1  —  i 

(1.1)  +  2  (1.2)  +  3  (1.3)  =  l-\-bm  =  l-\-m, 


236  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

donc,  pour  M  =  —  q,  il  suit 

Caractère  (i  +  i)  =  —  w  =  -  i^ , 

o 

Caractère  (1_2)=e      n—       ^^~^ . 

8 

Qj.^    — V —  et — - —  sont  des  nombres  entiers  consécutifs;  leur  pro- 
duit   est    donc    pair    et  q  est   divisible   par  4,   de  sorte 

qu'on  a 

8      "~      8  8  4      ' 

par  conséquent 


(m)-'--    (M= 


et,  vu  que  — 1  est  résidu  biquadratique , 


=  »:      4 


M     ;/  '      \V     M 

tandis  que,  de  2  =  (l —i)  {l -{-i),  il  suit  encore 

2\\      //— 2 


l))=((^))-- 


Pour  'M.  =  a-\-  bi,  au  contraire,  on  a 

—  m— j=  — W  +  I&, 

^-f-m=      M  +  iô 
et 

«2     1     ^2  _  1 


Mais  évidemment  — j —   •  — j—     est     pair,     et     par     conséquent 

(a— l)(a  +  8)  ,.   .  ...  .      1.   s    -, 

^— — ^ — -  est  divisible  par  4,  d  ou  il  suit 


— 5 —  ^ r-' —      (mod  4); 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  237 

en  outre,  b  étant  divisible  par  4,   l'un  des  nombres  6,  6  ±4  est  di- 
visible par  8;  -^-^ — ^  est  donc  divisible  par  4  et  on  a 


de  sorte  que 
et  finalement 


6'2_62        6(6  +  4)_       , 
'¥^~8  8        -±^^' 


n  =  {{—a  +  l±2b)        (mod4) 


a+l-b 


(m)=((=^))-< 

(W)=((=^*))='=^ 

Lorsque,  enfin,  /^  =  8w  +  5,  M.  =  a-\-bi,  on  a 
Caractère  (1  +  2)-(l  •  1)  + 2(1 .  2)  + 3(1 .  3)  =  w  +  2^  +  3i       (mod4), 
Caractère  (1  -  i)  eee  (3  . 1)  +  2  (3  .  2)  +  3  (3  .  3)  =  ^  +  2;  -f  3  m       (mod  4). 
où ,  toutes  les  congruences  ayant  rapport  au  module  4 ,  on  a 
m  +  2i  +  3j  =  3wH-i(— 2a  — 6  +  8), 
l^2j-\-Sm  =  Sn-\-i{—bi-6)^  —  n  +  ii—b-\-6), 

a2  +  62_5 
n=  g         ; 

le  produit  "^  .  ^  étant  pair,    («^=^±1^  est  divisible  par  4 , 

j     (6  — 2)(6  +  2)      , 
et  il  en  est  de  môme   de    ^ ;  donc 

a2^^2_5      (a-3)(a  +  l)_6^^_,^,^l) 

de  sorte  qu'on  obtient  finalement 

w-f2/  +  3izEi(a  —  6+ll)=i(a  —  6  —  5), 

/  +  2.;  +  8  m  Ez:  i  (—  a  —  6  4-  5) , 
par  suite 

a  —  b  —  5  II  1  .•   \\  -0-6  +  5 


^mif^-^-  {{\-m- 


288  LA  THÉORIE  DES   RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 


et,  le  caractère  de  — 1  étant  égal  à  deux,  on  trouve 
a  +  bill~  '       Ua  +  6» 


L^A\  ^  r^    (i^i+iw  ^  ,-"^-' 


Par  là  se  trouve  déterminé,  dans  chaque  cas,  le  caractère  bi- 
quadratique  de  1  -|-  i>  ainsi  que  celui  de  1  — i,  —  1  —  i,  —  1  -f-  i,  par 
rapport  à  un  nombre  premier  primaire.  Les  résultats  concordent 
entièrement  avec  ceux  donnés  par  Gauss  dans  les  art.  63,  64  de  la 
Theoria  residuorum  biquadraticorum  commentatio  secunda  et  démon- 
trés par  lui ,  d'une  manière  tout  à  fait  différente ,  dans  les  art.  68—76. 

16.  Relativement  à  l'analogie  qui  existe  entre  une  grande  partie 
des  considérations  précédentes  et  celles  que  Gauss  a  développées 
dans  les  art.  8  et  suiv.  de  son  premier  mémoire  sur  la  théorie  des 
résidus  biquadratiques ,  il  y  a  à  faire  les  remarques  suivantes  : 

Gauss  considère  des  nombres  réels;  le  module  premier  p  est  de 
la  forme  4  w  -j-  1 ,  et  il  faut  distinguer  les  deux  cas  p  =  8  w  +  1 , 
p  =  8n-{-  d;  p  a  donc  la  même  signification  que  la  norme  fj,  dans 
les  cas  II  et  III  de  notre  n^  4. 

Les  nombres  1,2,  3,  ...,p— 1  sont  partagés  par  Gauss  en  4  clas- 
ses A,  B,  C,  D.  Les  nombres  de  ces  classes  étant  représentés  par 
a,  /5,  y,  ô,  cette  classification  est  fondée  sur  les  congruences 

a  *    =1 

M-l 

,.-1  {moôfi=p), 

y   ^    =-\ 

ô     ^      =-f 

OÙ  p^£—l    (mod p) ,  et  pour  /u  =  a^  -\-b^ 

aEEEl     (mod  4),     a-\-bf^EE^O    (tnodp). 
Pour  p  =  ju  =  8n-\-l,aetb  ont  la  même  signification  que  ci-dessus; 
pour  p  =  8n-{-b,  a  et  b,  chez  Gauss,  ne  diffèrent  que  par  le  signe 


LA   THEORIE   DES   RESIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  239 

des   valeurs    qu'ils    ont    dans  ce  qui  précède,  où  M.  =  a  -{-bi  est  un 
nombre  premier  complexe  primaire. 

Lorsque,  toutefois,  on  admet  aussi  des  nombres  complexes,  il 
est  clair  que  les  congruences  ci-dessus ,  qui  sont  relatives  au  mo- 
dule p  =  ju,  restent  valables  pour  le  module  a-\-bi,  de  sorte  qu'on 
a  aussi  a-{-b f ^ 0  (raod a-\-bi),  d'où  résulte  f^^i  (tnod a-\-bi),  et  par 
conséquent 

A*-!  ;x-l  /i-1  f*  — 1 

La  classification  de  Gauss  est  donc  identique  à  celle  établie  sui- 
vant le  caractère  biquadratique  0,  1,  2,  3  par  rapport  au  module 
a-\-bi. 

Effectivement ,  les  nombres  réels  1,  2,  3,  ...,  'p  —  1  forment  pour 
le  module  a-\-bi  un  système  complet  de  résidus  incongrus  entre  eux, 
non  divisibles  par  le  module. 

Aussi,  en  remplaçant  dans  les  deux  derniers  exemples  du  n"  5 
les  résidus  complexes  par  les  nombres  réels  congrus ,  ce  qui  se  fait 
sans  peine  à  l'aide  de  zee:27  (mod--3  — 8î)  et  x=\\  (mod  —  5  +  6 i) , 
on  obtient 

(mod  — 3  — 8z),        ^  =  73, 

A    1,  2,  4,  8,  9,  16,  18,  32,  36,  37,  41,  55,  57,  64,  65,  69,  71,  72. 

B     5,  7,  10,  14,  17,  20,  28,  33.  34,  39,  40,  45,  53,  56,  59,  63,  66,  68. 

C     3,  6,  12,  19,  23,  24,  25,  27,  35,  38,  46,  48,  49,  50,  54,  61,  67,  70. 

D     11,  13,  15,  21,  22,  26,  29,  30,  31,  42,  43,  44,  47,  51,  52,  58,  60,  62. 

m 

(mod  — 5  +  6z),        /i=:61, 
A    1,  9,  12,  ]3,  15,  16,  20,  22,  25,  34,  42,  47,  56,  57,  58. 
B     2,  7,  18,  23,  24,  26,  30,  32,  33,  40,  44,  50,  51,  53,  55. 
C     3,  4,     5,  14,  19,  27,  36,  39,  41,  45,  46,  48,  49,  52,  60. 
D    6,  8,  10,   11,  17,  21,  28,  29,  31,  35,  37,  38,  43,  54,  59, 

en  accord  parfait  avec  les  exemples  donnés  par  Gauss  dans  l'art  11 
de  son  premier  mémoire. 

Le  cas  I  de  notre  n^  4  est  le  seul  pour  lequel  il  n'existe  rien 
d'analogue  dans  la  théorie  réelle  de  Gauss,  ce  qui  tient  à  ce  que 
dans  ce  cas  on  ne  peut  pas  former,  avec  des  nombres  réels,  un 
système  complet  de  résidus. 


240  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  ' 

L'observation  que  la  division  en  quatre  classes  A,  B,  C,  D,  effec- 
tuée par  Gauss  dans  son  premier  mémoire,  est  identique  à  celle 
faite  d'après  le  caractère  biquadratique  par  rapport  au  module  a-j-bi, 
fournit  aussi  le  moyen  de  déduire  immédiatement  tous  les  théorèmes 
que  Gauss  a  trouvés  par  induction  dans  son  second  mémoire ,  art.  28, 
mais  dont,  à  ma  connaissance,  aucune  démonstration  n'a  encore  été 
donnée  jusqu'ici. 

Ces  théorèmes  sont  relatifs  à  la  présence  d'un  nombre  premier 
réel  m  dans  les  quatre  classes  A,  B,  C,  D,  ou,  d'après  ce  qui  pré- 
cède, au  caractère  biquadratique  de  m  par  rapport  au  module  a-\-bi. 

17.  Je  vais  reproduire  maintenant  les  remarques  formulées  par 
Gauss  dans  l'art.  28.  Le  module  premier  p  =  fi  étant  supposé  de 
la  forme  4  n  +  1 ,  il  s'agit  maintenant ,  d'après  ce  qui  a  été  dit  au 
n^  précédent,  de  déterminer  la  valeur  du  symbole 


\\a-\-bil)' 


où  m  est  un  nombre  premier  réel  ;  la  circonstance  que,  pour  jii=8n-{-5, 
a  et  b  ont  chez  Gauss  un  signe  différent  de  celui  des  valeurs  du 
no  14,  n'a  aucune  influence  sur  l'énoncé  des  théorèmes.  Le  nombre 
premier  m  recevra  un  signe  tel  qu'il  soit  toujours  ^1  (mod4),  donc 
le  signe  moins  lorsque,  pris  positivement,  il  est  de  la  forme 
4A;-|-3  =  Q;  quant  à  un  nombre  premier  positif  de  la  forme  4A;-|-  1, 
il  sera  représenté  par  P.  Les  remarques  de  Gauss  peuvent  alors 
être  exprimées  de  cette  manière: 

L     Lorsque  a  =3  0  (modm),    la  valeur  de  II     ■   r-M  est  -|- 1  ou  —  1; 

elle  est  égale  à  -}-  1  si  w  a  la  forme  8  r  ±  1 ,  égale  à  —  1  si  m  a 
la  forme  8  r  ±  3. 

II.  Lorsque  a  n'est  pas  divisible  par  m,  la  valeur  du  symbole 
dépend  uniquement  du  nombre  complètement  déterminé  a;,  qui  sa- 
tisfait à 

b  ^ax     (mod  m). 
Pour  w  =:  P,  a;  peut  prendre  ici  les  valeurs  suivantes 
0    12    3  P 1 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  241 

à  l'exception  des  deux  valeurs /"  et  P — /"qui  satisfont  à  yy^^—1 
(mod  P).  Ces  deux  valeurs  ne  peuvent  évidemment  pas  se  présenter, 
car  de  b^i2ay  il  résulterait 

52  ^  _  ^2  ou  a^-\'b^=p  =  0     (mod  P), 
c'est-à-dire  que  p  devrait  être  divisible  par  P. 

Pour  iw  =  — Q,  au  contraire,  x  peut  prendre  toutes  les  valeurs 

0,  1,  2,  3,  ....  Q-1. 
Ces  valeurs  de  x  peuvent  être  réparties  en  4  classes  a,  /S,  y,  <5,  de 
telle  sorte  que,  pour 

b^aa    (mod m)  la  valeur  du  symbole  soit  =  1 , 
b^^a^         „         „        „        „  „  „     =î, 

0  EH  a  y         „         „        „        „  „  »    =      ^  1 

b  =  aô         „         „        „         „  „  „    =  — t, 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  que  dans  ces  cas  m  appartienne  res- 
pectivement aux  classes  A,  B,  C,  D. 

Or,  en  ce  qui  concerne  la  quotité  des  nombres  a,  /5,  y,  ô,  existe 
cette  règle  :  que  3  de  ces  quotités  sont  égales ,  tandis  que  la  quatrième 
est  plus  petite  d'une  unité;  d'ailleurs,  cette  quatrième  quotité  est  celle 
des  a  lorsque,  pour  a:^0,  m  appartient  à  A,  et  celle  des  y  lorsque 
pour  a^O,  m  appartient  à  C. 

18.  Soit  donc ,  en  premier  lieu ,  m  =  —  Q  ;  d'après  la  loi  de  réci- 
procité, on  a  alors 

et  pour  a  5E  0      (mod  Q) 

^  (t?y={(ï))=((a((a=^"^- 

vu  que  ( (  Q  II  =  1  ;  en  effet ,  on  a 

((^))^6""*"    (modQ) 

et    comme   Q  est   de   la    forme  4r-|-3,  donc  — r — =  (Q  —  1)-  ^ 
un  multiple  de  Q  —  1,  il  suit  du  théorème  de  Fermât 


m)=- 


16 


242  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

Pour  Q  =  8  w  -|-  3  on  trouve  maintenant  : 
pour  Q  =  8w-|-7 

(C-^))=+>- 

Lorsque ,  au  contraire ,  on  a  m  =  P  =  (A  -f-  B  i)  (A  —  B  z)  ou  A  -f-  B  i 
et  A  —  Bi  sont  les  facteurs  primaires  de  P ,  il  suit  de  la  loi  de  ré- 
ciprocité 

[[â^fFill  "^  llx+'BÎ/J  V\A  — bJ) 
et  pour  a  =  0    (mod  P) 

\\aî^ill~\\A-\-Bi)l  \\A  — Bill  ~\\A-\- Bill  \\Â^^7/  UA  +  Bîj/* 
Or,  en  général,  comme  l'on  sait, 

donc 

p-i 


((^.-))=((x?V.))=<-^)-- 


+  6i"//~\\A  + 
ou ,  pour  P=:8w-f-l 


et  pour  P  =  8  n  -f-  5 

Ainsi   se   trouve  complètement  démontrée  la  proposition  énoncée 
au  n^  précédent,  sous  I. 

19.    Supposons    maintenant    que  a  ne  soit  pas  divisible  par  m,  et 
considérons  d'abord  le  cas  le  plus  simple 

m  =  —  q,. 

on  a  donc  alors 


{{^)M'V^]) 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET  '  BIQUADRATIQUES.  243 

et  pour  b^ax    (mod  Q) 

a  cause  de  l'égalité  ((  q  ))  =  1 ,    déjà    démontrée    au  n»   précédent. 
Du  résultat  obtenu 

((^))=((H-)) 

il    ressort  déjà  que  la  valeur  du  symbole  à  gauche  dépend  unique- 
ment du  nombre  x,  lequel  peut  prendre  les  Q  valeurs 
0,  1,  2,  3,  ...,  Q-]. 

Nous  n'avons  donc  plus  qu'à  résoudre  cette  question:  lorsque  le 
module  Q  est  un  nombre  premier  de  la  forme  4w-|-3,  combien, 
parmi  les  nombres 

1,  l  +  ^,  1-f  2i,  l+3i l4.(Q_i)t, 

y  en  a-t  il  qui  appartiennent  respectivement  aux  classes  A,  B,  C,  D? 

A  cet  effet,  je  remarquerai,  en  premier  lieu,  qu'on  peut  prendre 
comme  système  complet  de  résidus  non  divisibles  par  Q,   les  nombres 

où  a  et  )S  parcourent  les  valeurs  0,  1,  2,  3, ...,  Q  —  1,  à  l'exception  de 
la  combinaison  0  =  0,  ^  =  0;  et,  en  s'^cond  lieu,  que  les  nombres 

1,  2,  3,  ...,  Q-1 
appartiennent  tous  à  A ,  de  sorte  que ,   lorsque  le  nombre 

fait    partie   d'une    certaine    classe,    celle-ci    renferme    également    les 
nombres 

2(a'+^'i),  3(a'-f-/^'i),  ...,  (Q  _  1)  («' -f- ^5' i) 

qui,    par    l'omission    de  multiples  de  Q,  peuvent  tous  être  ramenés 
à  la  forme  a-\-  ^i  o\x  a  et  (i  sont  plus  petits  que  Q.  Or,  les  résidus  de 

a\  2a',  3a',   ...,  (Q  — l)a', 
sont,    tant    que   a'   n'est    pas  zéro ,  congrus   dans    un   certain  ordre, 
suivant  le  module  Q ,  aux  nombres 

1,  2,  3 Q-1. 


244  LA   THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 

Dans  le  groupe  des  Q  —  1  nombres 

a'  +  ^'i,  2{a'  +  ^'i),  ...,  (Q-l)(a'  +  ^'i), 
appartenant  tous  à  la  même  classe ,  il  y  en  a  donc  un  qui  est  con- 
gru à  un  des  nombres 

l-{.xi        (rr  =  0,  1,  2,  ....  Q  —  1). 
Or,  la  quotité  des  nombres  de  chaque  classe, 


4  ^-        '-      4 

est  un  multiple  de  Q  —  1 ,  et  les  Q  —  1  nombres  sans  partie  réelle 

*,  2i,  Si,  ...,  (Q  — l)t 
appartiennent  pour  Q  =  8n-{-7  à  A,  pour  Q  =  8w4-3  à  C. 

Puisque  tous  les  nombres  de  chaque  classe  dont  la  partie  réelle 
n'est  pas  zéro  peuvent  être  réunis ,  comme  ci-dessus ,  en  groupes  de 
Q  —  1  nombres,  de  telle  sorte  que  dans  chaque  groupe  il  y  ait  un 
nombre  à  partie  réelle  égale  à  1 ,  il  en  résulte  que ,  pour  Q  =  8  w  +  7 , 
il  y  a  dans  les  classes  A,  B,  C,  D  respectivement 

Q-3         Q+1         Q+1         Q+1 
4      '  4     '  4     '  4 

nombres  l-\-xi. 

Pour  Q  =  8  w  -|-  3 ,  ces  nombres  sont 

Q+1         Q+1         Q— 3         Q+1 

4      '  4      '        '4      '  4      ' 

tandis  que ,  d'après  le  n^  18 ,  dans  le  cas  a  =  0  (mod  Q) ,  pour  Q  =  8  w  +  7, 
et  8w  +  3,    Q  appartenait  respectivement  aux  classes  A  et  C. 

Tout  ce  qui  se  rapportait  au  cas  m  =  —  Q  est  donc  maintenant 
connu. 

20.     Pour  m  =:  P  =  (A  +  B  i)  (A  —  B  z)  nous  avons  déjà  trouvé 

U^^+6l/)  "^  \\A  +  Bi/)     \\A-BiJI 
et  par  conséquent,  lorsque 


b^^ax    (mod  P) 

a-{.biJJ~\\k-\-Bil)     il  A  —  B  il)     \\A  + 


^_\\-((l±_^A\\     ((1±1±\\     ((^-^.))     ((x^^J 


LA   THEORIE   DES   RESIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  245 

OU,   puisque  d'après  une  remarque  déjà  faite  au  n°  18  le  produit  des 
deux  derniers  facteurs  à  droite  est  égal  à  1, 

\\â+ViJ)  "^  l\A  +  B l)j     IVA^  Bljj  ' 
de  là  résulte  que  la  valeur  du  symbole  à  gauche  dépend  uniquement 
du    nombre  x,    de  sorte  qu'il  n'y  a  plus  qu'à  résoudre  la  question 
suivante  :  pour  combien  de  valeurs  de  1  -\-  xi  l'expression 

acquiert-elle    respectivement    les    valeurs    1,  i,  — 1,  —i?    On    doit 
donner  ici  à  x  les  valeurs 

0,  1,  2,  3,  ...,  P-1 
à  l'exception  des  deux  racines  de  y2  =  —  i  (mod  P). 

Pour  résoudre  la  question  qui  vient  d'être  posée ,  je  considère  un 
système  complet  de  résidus  incongrus  non  divisibles  par  le  module 
A  -j-  B  i ,  et  je  les  rapporte ,  d'après  leur  caractère  biquadratique , 
à  4  groupes  A,  B,  C,  D.  Chacun  de  ces  résidus  est  supposé  choisi 
de  telle  sorte  que  la  partie  réelle  soit  égale  à  1,  et  que  le  facteur 
de  i  soit  plus  petit  que  P. 

Ces  suppositions  peuvent  être  représentées  ainsi 
(mod  A  +  Bi),  A2  +  B2=P. 

Classe  A  a=i-\-ai 

B  ^=i-\-bi 

C  y  =  l-\-  ci 

D  ô  =  lî-di 

Les  nombres  a,  b,  c,  d,  dans  leur  ensemble,  concordent  avec 
0,  1,  2,  3,  ...,  (P-1), 
sauf  que  la  valeur/",  qui  est^  /,  manque,  vu  que  l-\-fi^^O{modA-^Bi). 
En  opérant  de  la  même  manière  avec  A  —  Bi,    on  voit  aisément 
que  la  classification  sera 


(mod  A  —  B  t) , 

A2  +  B2  =  p. 

Classe  A 

l  +  (p-«)i 

B 

l-^{F-d)i 

C 

l  +  (P-c)i 

D 

l  +  (P-6)i 

246  LA   THÉORIE   DKS   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

car  on  a  simultanément 

p-i 
{\-\-xi)    4    — iP  =  (A4-Bi)(C4-D«), 

p-i 
(i  —  xi)    4    —i'sp=:{X  —  Bi){C-Di). 

Ainsi,  lorsque  1  -{-xi  a,  suivant  le  module  A-\-Bi,  le  caractère^. 
1 — rci=l-}-(P  —  oc)i  a,  suivant  le  module  A  —  Bt,  le  caractère  3^. 

21.     Pour  que 
devienne  égal  à  1 ,  il  faut ,  lorsque 


(U  +  Bij) 


+ 
a  l'une  des  valeurs   1,  i,  — 1,  — î,  que 


i^i-ï.)) 


prenne  une  des  valeurs  l,  i,  — 1,  — i;  ou,  en  ayant  égard  aux 
deux  divisions  en  classes:  lorsque  x  appartient  respectivement  à 
a,  b,  c,  d,  il  faut  que,  simultanément,  F  —  x  appartienne  aux  nombres 
a,  b,  c,  d. 

On  peut  donc  dire  que  le  nombre  des  valeurs  de  x  pour  lesquelles 
on  a 


ii^m  (i^^:i)= 


+ 

est  égal  à  la  somme  des  nombres  de  solutions  des  congruences 

a-{-a'  =  0, 
b-\-b'  =  0, 
c  -\-c'  =  0, 
d  +  d'  =  0, 

par  rapport  au  module  F,  ou ,  ce  qui  revient  au  même ,   par  rapport 
au  module  A  -j-  B  i. 

On  remarquera  que  la  valeur  F  —  /",  exclue  pour  a;,  entre  bien 
dans  a,  b,  c,  d,  mais  ne  peut  néanmoins  apparaître  dans  aucune  des 
congruences  ci  dessus ,  parce  que  cela  exigerait  que  f  se  trouvât 
également  parmi  les  nombres  a,  b,  c,  d,  ce  qui  n'est  pas  le  cas. 


LA    THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  247 

On  a  a=:l  -{-ai,  de  sorte  que  les  congruences  en  question,  après 
multiplication  par  i,  deviennent 

p l 

Lorsque  — a —   appartient   à   la    classe    A,   les  congruences  précé- 

dentés,  multipliées  par  — g—,  se  transforment  en 
a-t-a' -1-1=0 

de  sorte  que  la  somme  des  nombres  de  solutions  de  ces  congruences. 
est  égale  au  nombre  des  valeurs  de  x  qui  rendent 

égal  à  l. 

Mais  on  peut  se  convaincre  immédiatement  que  ce  résultat  reste 

P  —  1  . 

le  même   lorsque  — ^  appartient  aux  classes  B,  C,  D.    Si,  par  exem- 

P i  .    ,  p 1 

pie ,  — g—  appartient  à  B ,  il  suit  de  a  -|-  a'  eie  2 ,  en  multipliant  par  —^ — 

^  +  ^'  +  1=0, 
et  de  ^  -{-  fi'  ^zs--  >'  +  7'  -  ^  +  ^'  ^'  2,  respectivement 

j,-|_j,'^  1_,,0,     ^  +  ô'+lz^O,     a -[- a' +  1  EEE  0. 
Si  Ton  désigne  par  <,  m,  v,  ?<?,  les  nombres  des  valeurs  de  x  qui  rendent 
((rq^))  ((l^l))    respectivement   égal    à  1,  i,  -1,  -i,    /    est 
donc  la  somme  des  nombres  de  solutions  des  congruences 
a  -[-  a'  4-  1  ~  0 

a  4- (5' 4- 1:^0. 


248  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   P:T   BIQUADRATIQUES. 

Exactement  de  la  même  manière  on  trouve  que  u  est  la  somme 
des  nombres  de  solutions  des  congruences 

a-f  ^+1  =  0, 

y  +  /5+lEEE0, 

tandis  que,  pour  v  et  i^,  on  a  à  considérer  les  congruences 

^4-^+1  =  0,    ^^     ^  +  ^4-1  =  0, 

^  +  /5  +  li=£0,  (5  +  a+  IeeeO, 

Dans  le  cas  de  P  =  8w-f-  1  on  a  donc,  d'après  les  n*^  7,  8 
^  =(0.0)H-(l.l)4-(2.2)  +  (3.3)  =  /i  +  /  +k+j  =2n-l, 
u  =  (0.3)  4-  (1.0)  4-  (2.1)  4-  (3.2)  =  1  -\-j   4-  m  4-  m  =  2  w, 

V  =  (0.2)  4-  (1.3)  4-  (2.0)  4-  (3.1)  =  k  +  m-\-k  -\-m  =  2n, 
w={0.1)  4-  (1.2)  4-  (2.3)  +  (3.0)  =  j  4-  m  4-  m  +  /   =2n, 

et  dans  le  cas  de  P  =  8w  +  5,  d'après  le  n^  13 

t  =  (0.2)  4-  (1.3)  4-  (2.0)  +  (3.1)  =  k-{-j   +h  +1   =2w4-l, 
u  =  (0.1)  4-  (1.2)  4-  (2.3)  4-  (3.0)  =j  -^l   +w4-m=2w4-l, 

V  =  (0.0)  -1-  (1.1)  4-  (2.2)  4-  (3.3)  =  h-\-m-\-h  -\-m=2n, 

wj  =  (0.3)  4- (1.0)  4- (2.1)  + (3.2)  =  Z  -î-m  +  m-i-i  =2^  +  1. 

22.  En  récapitulant  tout  ce  qui  précède,  on  voit  donc  que  les 
caractères  servant  à  reconnaître  si  un  nombre  premier  réel  appartient 
aux  classes  A,  B,  C,  D,  lorsque  le  module  P  est  de  la  forme  4  w  4"  ^ 
et  que  a-]-bi  est  un  facteur  complexe  primaire  de  P,  se  laissent  ex- 
primer de  la  manière  suivante. 

Le  nombre  premier  P  =  8  w  4"  1  appartient  à 

A  pour  aE^O,     h^aa  Nombre  des  a  =  2  n  —  1, 

B      7,      b=ap  (modP).         »           »  ^  =  2w, 

C       „      h^ay  „           „  y  =  2n, 

D      ^      b^Eiaô  „           „  ô  =  2n. 

Le  nombre  premier  P  =  8  w  4"  5  appartient  à 

A  pour  bEE^aa  Nombre  des  a  =  2  w  4"  1  > 

B       „      b  =  a^  (modP).         »          »  ^  =  2n4-l, 

C       „      b  =  ay,  a  =  0                           „           „  y  =  2n, 

D       „      b~aô  „          „  ô  =  2n  +  l. 


LA   THEORIE   DES  RÉSIDUS  CUBIQUES   ET  BIQUADRATIQUES.  249 

Le  nombre  premier  —  Q  =  —  (8  w  -j-  3)  appartient  à 

A  pour  b  =  aa  Nombre  des  a  =  2  w  +  1 , 

B      „      b^a^  (modQ).         »  »    ^  =  2w-fl, 

C       „      b  =  ay,    a~0  „  „     y  =  2n, 

D      „     b  =  ad  „  „    ô  =  2n-^h 

Le  nombre  premier  — Q  =  —  (8w-|-7)  appartient  à 

A  pour  ô  EZE  a  a ,  a  e=  0  Nombre  des  a=:2n-\-  i, 

B      r      bEEEa^  (modQ).        »  »     ^=2n-j-2, 

C      „      6  =  ay  „  „     y  =  2n-\-2, 

D      „      b^.ad  „  „     ^=:2w  +  2. 

Je  citerai  encore  les  remarques  suivantes  de  Gauss  (art.  28) ,  dont 
la  démonstration ,  après  tout  ce  qui  précède ,  n'offre  pas  la  moindre 
difficulté. 

1.  Le  nombre  0  appartient  toujours  aux  a,  et  les  nombres  — a, 
—  /?,  —  ;',  —  ^,  appartiennent  (modm)  respectivement  aux  a,  d,  y  et  /?. 

2.  Pour  P=:8n+1,    Q  =  8w4-7,   les    valeurs  de  —,  ^,  —,  -^ 

(modm)  appartiennent  respectivement  aux  a,  «5,  y^  P;  et  pour 
P  =  8w  +  5,  Q  =  8w-f-3,  ces  valeurs  appartiennent  respectivement 
aux  y ,  fi ,  a  ,  ô. 

RÉSIDUS    CUBIQUES. 

23.  En  passant  aux  résidus  cubiques ,  il  est  nécessaire  de  rappeler 
quelques  points  de  la  théorie  des  nombres  entiers  de  la  forme  a-\-bQ; 
Q  est  ici  une  racine  cubique  complexe  de  l'unité,   de  sorte  qu'on  a 

Dans  cette  théorie,  comme  on  le  sait,  il  existe  au  sujet  de  la 
divisibilité  des  nombres,  de  leur  décomposition  en  facteurs  premiers, 
de  l'existence  de  racines  primitives  des  nombres  premiers ,  etc.,  des 
théorèmes  tout  à  fait  analogues  à  ceux  que  présente  la  théorie 
ordinaire  des  nombres  réels;  la  grande  majorité  des  recherches 
contenues  dans  les  quatre  premières  sections  des  Disquisitiones  arith- 
meticae  peuvent  être  étendues,  presque  sans  changement,  à  la  théorie 
des  nombres  entiers  a-\-bQ. 


250  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

Le  produit  de  deux  nombres  conjugués  a-\-bQ,  a-{-bQ^^ 

{a-\-bQ){a  +  bQ^)  =  a^  —  ab  +  b^ 

s'appelle  la  norme  du  nombre  a  -{-bg  et  sera  toujours  indiqué  par  ju. 
Le  nombre  3  n'est  pas  un  nombre  premier  dans  cette  théorie ,  car 

Comme  nombres  premiers ,  outre  1  —  q,  se  présentent  dans  cette 
théorie  : 

premièrement  les  nombres  premiers  réels  de  la  forme  3  n  —  1  ;  la 
norme  est  alors  =(Sn  —  If; 

secondement  les  facteurs  premiers  complexes  des  nombres  premiers 
réels  de  la  forme  3  w  -j-  !•  Ce  nombre  premier  réel  est  alors  en 
même  temps  la  norme  du  facteur  premier  complexe.  On  a,  par 
exemple 

7  =  i2-^3Q){2-\-3Q^)  =  {2  +  SQ){-l-'6Q). 

Les  nombres  premiers  2-\-Sq,  — 1  —  3^  ont  tous  les  deux  le 
nombre  7  pour  norme. 

Dans  chacun  de  ces  deux  cas  la  norme  est  donc  de  la  forme  3A;-f-  !• 

Ensuite,  il  suffit  de  considérer  des  nombres  premiers  primaires, 
ce  mot  étant  pris  ici  dans  la  signification  que  lui  donne  Eisenstein 
(Journal  de  Crelle,  27,  p.  301).  de  sorte  que  a-{-bQ  sera  dit  primaire 
lorsque  a  -f  1  et  6  sont  tous  les  deux  divisibles  par  3.  Les  nombres 
premiers  réels  de  la  forme  3  w  —  1  doivent  donc  être  pris  positifs 
pour  être  primaires 

Soit  donc  M  un  nombre  premier  primaire ,  fi  la  norme  de  la  forme 
3n-j-l-  Un  système  complet  de  résidus  incongrus,  non  divisibles 
par  le  module  M,  se  compose  alors  de  ,u  —  1  =  3  w  nombres  Ces  nom- 
bres peuvent  être  rapportés  à  3  classes ,  comprenant  chacune  n  nom- 
bres,   suivant    que    leur    puissance    — ô —    est   congrue,    d'après    le 

module  M,   à   1,  g  ou  q'^.    Cette  distribution  peut   être    représentée 
ainsi 


A 

«, 

a', 

a",  .  .  . 

B 

^, 

/S', 

/5",  .  .  . 

C 

7i 

7', 

y",  .  .  . 

LA   THÉORIE   DES   RESIDUS  CUBIQUES   ET  BIQUADRATIQUES.  251 

OÙ  l'on  a  donc 

M-l  A»— 1  M  — 1 

Le  caractère  cubique  des  nombres  a,  a',  a",  ...  est  0,  celui  des 
nombres  /5,  /?',  ...  est  1,  celui  des  nombres  y,  y',  ...  est  2. 

Il  sera  d'ailleurs  facile  aussi  de  faire  usage  du  symbole  d'Eisenstein 
et  d'écrire  par  conséquent 

«i_i    r/j_„    [H_„2 


m:J=^'  [irJ"=^'  m\=' 

Il  s'agit  maintenant,  en  premier  lieu,  de  déterminer  le  caractère 
cubique  de  1  —p,  ou  la  valeur  du  symbole  \^ir 

24.    L'addition   de   l'unité  à  tous  les  nombres  de  A,  B,  C  donne 
naissance  aux  3  groupes  de  nombres  A',  B',  C 

A'  a  +  1,     a'-f  1,     a"  +  l,  ... 

B'         ^+1,  ^'  +  1,  r  +  1, ... 

C  y  +  1,     y'  +  l,     y"  +  1,  ... 

et  je  représente  par  (0.0),  (0.1),  (0.2)  les  quotités  des  nombres  de  A' 
qui  sont  respectivement  congrus  à  des  nombres  de  A,  B,  C;  par 
(1.0),  (l.l),  (1.2)  les  quotités  des  nombres  de  B'  qui  sont  respective- 
ment congrus  à  des  nombres  de  A,  B,  C;  enfin  par  (2.0),  (2.1),  (2.2)  les 
quotités  des  nombres  de  C  qui  sont  respectivement  congrus  à  des 
nombres  de  A,  B,  C. 

Tous  ces  nombres  peuvent  être  réunis  dans  le  schéma  S 

(0,0)  (0.1)  (0.2) 

(1.0)  (1.1)  (1.2) 

(2.0)  (2.1)  (2.2) 

et  avec  la  détermination  de  ces  nombres  est  aussi  trouvé  immédia- 
tement le  caractère  cubique  de  1  —  q.  Car  les  congruences  mani- 
festement identiques 

M  — 1 
{X  —  a){x  —  a')  {X  —  a") ..  .^ex    ^     —  1 

ix  —  ^){x—^'){x—^")...~x    3    —Q    (modM) 

iX—Y){X—Y')iX  —  Y")..'=X     3      _ç2 


262  LA  THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

donnent  pour  x  =  —l,  vu  que   — 0 —  est  pair  (sauf  pour  M  =  2,  cas 
qui  doit  être  excepté) 

(i5+l)(/5'  +  l)(r  +  l)...^l-?      r^oHM. 

(y  +  l)(/+l)(/'+l)...H.l-,^      ^™°^^^' 


d'où  il  suit  immédiatement 

~  "^   _„  (1.1) +2  (1.2) 
,(2.1)  +  2(2.2)_ 


1  — 


M     J 


25.  Le  nombre  — 1  appartient,  comme  cube  parfait,  à  la  classe 
A,  et  les  nombres  a  et  — a,  ^  et  — /?,  y  et  — y  entrent  à  la  fois  dans 
les  classes  A,  B,  C. 

A  l'aide  de  cette  remarque,  il  est  facile  de  voir  que 

le  signe  représente  le  nombre  des  solutions  de 
(0.0)  a  4- a' +  1=0 

(0.1)  a  +  zS+l-O 

(0.2)  a-\-y  4-1  =  0 

(1.0)  ^  +  a+lEEEO 

(1.1)  ^_|-^'_|_i^o    (modM), 

(1.2)  ^4.;,_f-i_=o 

(2.0)  ;;4.a+lEEE0 

(2.1)  y_f-^-fi^o. 

(2.2)  y+y'  +  l=0 

de  sorte  qu'on  a 

(0.1)  =  (1.0),     (0.2)  =  (2.0),     (12)  =  (2.1). 

Si  xy=l  (moci  M)  et  que  x  appartienne  à  A,  il  est  évident  que  y 
appartient  également  à  A;  mais  lorsque  x  appartient  à  B  ou  à  C,  ^ 
appartient  respectivement  à  C  ou  à  B,  ce  qu'on  peut  exprimer  en 
écrivant 

aa'  =  l,     ^y  =  l     (modM). 


De 


y{a  +  ^-\-l)z^y'  +  l-{-y, 
^(a4.y  +  l)^^'  +  l  +  ;5, 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES.  253 

on  conclut  aux  relations 

(0.1)  =  (2.2),    (0  2)  =  (1.1), 
de  sorte  que  le  schéma  S  a  cette  forme 

h   j     k 

j     k    l 

k    l    j 
Comme  — 1  appartient  à  A,  et  par  conséquent  0  à  A',  mais  que, 
sauf  ce  nombre  0  de  A',  tous  les  nombres  de  A',  B',  C  sont  congrus 
à  un  nombre  de  A,  B  ou  C,  on  a 

h+j  -\-k  =  n-l, 
j  +k  +  l  =w. 

Enfin ,  la  considération  du  nombre  des  solutions  de  la  congruence 
a  +  ^  +  Y  +  ^^0  (modM), 
où  a,  ^,  y  doivent  être  choisis  respectivement  dans  les  classes  A,  B,  C, 
fournit  encore  une  relation  entre  h,  j,  k,  L  En  effet,  si  l'on  prend 
d'abord  pour  a  les  nombres  de  A,  on  obtient  pour  le  nombre  en 
question 

hl-^-jj  +  kk. 

En  prenant,  au  contraire,  pour  ^  successivement  tous  les  nombres 
de  B,  on  trouve  pour  ce  même  nombre 

jk  +  kl-\-lj 
donc 

0  =  hl-^jj-\-kk-jk-kl  —  lj. 

26.    En  éliminant  h  de  cette  dernière  équation,  à  l'aide  de  h=l—l. 
on  a 

0  =  l{l—l)^jj-^kk—jk  —  kl  —  lj, 

équation  qui,  multipliée  par  4,  prend,  à  cause  de 

{j-\.kf-\-s{j-kf  =  éUj  +  kk-jk), 

la  forme 

o=ii^-ii-{.{j-\.kr-\-s(j-kf-ii{k+j), 

ou  bien,  en  ayant  égard  à  l  =  n  —  {j-{-k)  et  en  multipliant  par  9 

mn  =  S6l^-\-9{j-\-kf-{-27{j  —  kY-S6lU  +  k)-^S6{j-\-k); 
en  même  temps  on  a 
24n  =  24(i  +  A:-f  0 


254  LA    THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET  BIQUADRATIQUES. 

donc ,  par  soustraction  , 

12w  =  36^2_^90'4-Â:)2-|-27  0'  — A:)'^  — 36/(i-|-A;)+120'-|-A;)  — 24^ 

ou 

12  w  -f  4  =  4  //  =  (6  i  —  3i—  3  A;  —  2)2  -I-  27  {j  —  kf. 

Si  Ton  pose 

A=:6;  — 3i  — 3/c  — 2, 
B  =  3i  — 3A;, 
on  a  donc 

4/i  =  A2  +  3B2, 

et  h,  j,  k,  l,  se  laissent  alors  facilement  exprimer  au  moyen  de  A  et 
B,  de  la  manière  suivante 

9/j  =  3w  +  A  — 7, 
18j  =:6w  — A  +  3B  — 2, 
18A;=:6w  — A  — 3B  — 2, 

9;  =3w-f  A-l-2. 

Il  reste  encore  à  déterminer  A  et  B,  et  pour  cela  deux  cas  doivent 
être  distingués. 

27.    Si ,  en  premier  lieu ,  M  est  réel  et  de  la  forme  3  w  —  1 ,  donc 
fA,  =  M^   il  suit  de 

4  /i  r=  4  M2  =  A2  +  3  B2, 

que  A  est  =±2M,  B==:0.     Car,  si  B  n'était  pas  zéro,  on  pourrait 
déterminer  un  nombre  entier  x  de  telle  sorte  que 

AeeeBo;    (modM), 
d'où  résulterait 

A^EEE  — 3B2  =  B2rc2    (modM) 
donc 

x^-=^  —  S    (modM), 

ce  qui  est  impossible ,  puisqu'on  sait  que  —  3  est  non-résidu  de  M. 
On    a    donc   indubitablement  B  — 0,  A  ==±2  M.     Quant   au    signe 
de  A,  il  se  déduit  immédiatement  de  la  remarque  que  A  est  =  1  (mod  3), 
et  M,  comme  nombre  premier  primaire,  ^ — 1  (mod  3);  on  a  donc 

A  =  2M 
et  finalement 

9 /î  =  3  w  4- 2  M  —  7  , 

9j  =  9k  =  Sn—    M— 1, 

9/=3w  +  2M  +  2. 


LA   THEORIE   DES   RESIDUS  CUBIQUES  ET   BIQUADRATIQUES.  255 

28.  Soit ,    en    second    lieu ,  M.  =  a-{-bQ   un  facteur  complexe  pri- 
maire  d'un    nombre  premier  réel  p  de  la  forme  3  w  -|-  1  ;  on  a  alors 

4  /i  =  (2  a  —  6)2  +  3  &2  =  A2  +  3  B2 

et ,  puisque  a-\-h  q  est  primaire  ,  a-\-  lE^b^^O  (mod  3). 

B  aussi  est  maintenant  divisible  par  3,  et  comme  il  est  facile  de 

démontrer  que  4/^  ne  peut  être  représenté  que  d'une  seule  manière 

par  la  somme  d'un  carré  et  du  multiple  par  27  d'un  second  carré, 

il  s'ensuit 

A  =  2a  —  6,    B  =  ±b. 

.   Le  signe  de  A,  en  effet  est  de  nouveau  déterminé  par  A  =  1  (mod 3). 
Quant   au    signe  de  B,  il  s'obtient  par  la  considération  suivante: 
si  z  parcourt  tous  les  nombres  de  A,  B  et  C,  on  trouve,  exactement 
de  la  même  manière  qu'au  n^  12 

£(s3-|-l)    3    =^_2^S{h+JQ-\-kQ^)    (mod  M), 
ou 

-2^S[ih~k)  +  Q{j-k)] 

puis,  en  exprimant  h,  j,  k  par  A  et  B,  et  écrivant  pour  A  la  valeur 

2  a  —  b,  après  quelques  réductions 

0^2a  —  6  +  B  +  2B^    (mod  M  =  a  +  6 ^) , 

d'oii  résulte  B  =  b. 

A  et  B  étant  ainsi  trouvés,  on  a 

9/»  =  3w  +  2a—  6  —  7, 
9  J  =  3  w  —  a  -}-  2  6  —  1, 
9A;  =  3w—  a~  6—1, 
91  =Sn-{-2a—     6  +  2. 

29.  D'après   le    n^  24,    le    caractère   cubique   de  1  —  ^  suivant  le 

module  3  est 

(1.1) +  2(1.2)  =  A-/, 
et  celui  de  1  —  q"^ 

(2.1)  +  2(2.2)==i-i, 

lorsque  M  est  réel  de  la  forme  3  w  —  1 ,  on  a  donc ,  d'après  le  n^  27 

Caractère  {l  —  q)= ^^—  , 

Caractère  (  1  —  ^2)  -^  ^  ?t+^  ^ 


256  LA   THÉORIE   DES   RESIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

OU  bien 

i_gi       -«±1    n-e^,      +«±1 

d'où  il  suit  encore 

Quand,  au  contraire,  M  =  a-f-ft?  est  un  facteur  complexe  d'un 
nombre  premier  réel  de  la  forme  3  w  +  1 ,  on  a ,  d'après  les  valeurs 
trouvées  au  no  28 

Caractère  {l  —  q)  ^ î—  , 

Caractère  (1  — q^)~ ^^^  , 

ou 

[  i--gi_  -"t-    fi_:-L?'l_  ^"^    [    3    ]_  -I 

Ces  résultats  ne  diffèrent  pas,  au  fond,  de  ceux  donnés  par 
Eisenstein  dans  le  tome  28  du  Journal  de  Crelle,  p.  28  et  suiv. 

30.  A  l'égard  du  cas  où  le  nombre  premier  M  est  un  facteur  d'un 
nombre  premier  réel  p  de  la  forme  3  w  -f-  l ,  je  présenterai  encore 
les  remarques  suivantes. 

Comme,  dans  M.^=a-{-  b  g,  a  et  b  n'ont  pas  de  diviseur  commun , 
et  que  par  conséquent  b  et  a  —  6  sont  aussi  premiers  entre  eux,  on 
peut  toujours  trouver  deux  nombres  entiers  a  et  fi  satisfaisant  à  la 
relation 

6a4-(a  — 6)/S  =  l 
et  on  a  alors 

{a  +  bQ)ia-\-^Q)  =  aa  —  b^  +  Q, 
donc 

Q^b^  —  aa    (mod  M  =  a  +  ^ ?)• 
De   la  résulte  immédiatement  que  tout  nombre  entier  c-\-dQ  est 
congru  suivant  le  module  a-^bg  h.   un    nombre    entier   réel,   lequel 
nombre  réel  peut  être  pris  plus  petit  que  le  module  juz=p,  de  sorte 
que  les  nombres  réels 

0,  1,  2,  3,  ...,  fi—1 


LA  THÉORIE   DES   RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES.  257 

forment  un  système  complet  de  résidus.  En  divisant  ces  nombres 
réels  (à  l'exception  de  0) ,  suivant  leur  caractère  cubique ,  en  trois 
classes 

A  a,     a',     a'',  . . . 

B  A     /S',     /S",  . . . 

C  Y,     /,     /',  . . . 

et  en  désignant  par  f  le  nombre  réel  qui  est  ^q  (modM),  on  a  donc 

^-1  M-i  fi-i 

a    s    — 1=/8    a    —f^y    3    __/-2^o    (modM  =  a  +  6p), 

et  comme 

n  —  i  /«  — 1  f  —  l 

a     ^     -l,  ^    ^     -r,y     ^     -P 

sont  des  nombres  réels,  ils  doivent  être  divisibles  non  seulement 
par  a-j-bg,  mais  aussi  par  le  module 

p  =  fi  =  {a-{-bQ){a  +  bQ^) 
de  sorte  qu'on  a 

a     3     =1 

M  — 1 

On  voit  donc  que  la  classification  des  nombres 
1,  2,  3,  ...,p-l 
à  l'aide  de  ces  trois  dernières  congruences ,  coïncide  avec  celle  qui 
a  pour    base  leur  caractère  cubique  par  rapport  au  module  a-\-bq. 

Le  résultat 


\_a-\-bQ\ 

peut  être  énoncé  ainsi  :  le  nombre  3  appartient  à  la  classe  A ,  B  ou 
C,  suivant  que  — \b  est  de  la  forme  3w,  3w-f-l  ou  3  w -f- 2. 
Voici  quelques  exemples. 
p  =  7,    a  =  2,     6  =  3,    /'=4.  Schéma  S. 

A     1,     6.  /î  ;   A;  0  1  0 

B     2,    5.  j  kl  \  ^\ 

C     3,    4.  kl  j  ^  l  \ 

17 


258  LA   THÉORIE   DES   RESIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 

p  =  lZ^    a=:  —  l,    b  =  S,    f  =  9. 

A    1,     5,      8,     12.  0  2  1 

B     4,     6,      7,      9.  2  11 

C     2,     3,     10,     11.  112 

p  =  19,    a  =  5,    b  =  S,    f=ll. 

A     1,     7,     8,     11,     12,     18.  2  2  1 

B     4,     6,    9,     10,     13,     15.  2  13 

C     2,     3,     5,     14,     16,     17.  13  2 

p  =  Sl,    Cl  =  5,     6  =  6,    f=25. 

A     1,     2,      4,      8,     15,     16,     23,     27,     29,     30.  3  4  2 

B     3,     6,      7,     12,     14,     17,     19,     24,     25,     28.  4  2  4 

C     5,     9,     10,     11,     13,     18,     20,     21,     22,     26.  2  4  4 

p  =  S7,    a  =  — 4,     6  =  3,    f=26. 

A     1,     6,      8,     10,     11,     14,     23,     26,     27,     29,     31,     36.  2  5  4 

B     2,     9,     12,     15,     16,     17,     20,     21,     22,     25,     28,     35.  5  4  3 

C     3,     4,      5,      7,     13,     18,     19,     24,     30,    32,     33,    34.  4  3  5 

p  =  4S,    a  =  —  l,    6  =  6,    /•=36. 

A     1,     2,      4,      8,     11,     16,    21,    22,    27,    32,    35,    39,   41,    42.  3  6  4 

B     3,     5,      6,     10,     12,     19,    20,    23,    24,    31,    33,    37,    38,    40.  6  4  4 

C     7,    9,     13,     14,     15,     17,    18,    25,    26,    28,    29,    30,    34,    36.  4  4  6 

p  =  Ql,    a  =  b,    6  =  9,    f=m 

A     1,      3,      8,      9,     11,     20,     23,     24,     27,     28,     33,     34,     37,  6  8  5 

38,    41,    50,    52,    63,    58,    60.  8  5  7 

B     4,    10,    12,     14,     17,     19,     25,     26,     29,    30,     31,    32,    35,  5  7  8 

36,     42,     44,     47,     49,     51,    57. 
C     2,      5,     6,      7,     13,     15,     16,     18,     21,     22,     39,     40,    43, 

45,     46,     48,     54,     55,     66,    69. 

La    question    de   la  présence  du  nombre  3  dans  l'un  des  groupes 

A,  B,  C  étant  tranchée  d'avance  comme  il  vient  d'être  dit,  on  peut 
facilement ,  à  l'aide  de  la  loi  de  réciprocité  dans  la  théorie  des  résidus 
cubiques,  établir  les  caractères  nécessaires  pour  reconnaître  aussi  la 
présence  d'autres  nombres  dans  ces  classes.  Il  suffit  évidemment 
de  considérer,  à  ce  point  de  vue,  les  nombres  premiers. 

En  ce  qui  concerne  le  nombre  premier  2,  ces  caractères  peuvent 
aussi  être  déduits  sans  le  secours  de  la  loi  de  réciprocité ,  ainsi  que 
nous  allons  le  faire  voir. 


LA  THEORIE  DES   RESIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES.  259 

31.  Le   nombre  p — 1   appartenant    toujours   à    A,    il    en    résulte 

immédiatement  que  2  appartiendra  à  la  classe  A ,  B  ou  C  suivant  que 

p  —  1 

— 2 —  appartient  à  la  classe  A,  C  ou  B. 

Les  nombres  /i,  k,  j  sont  respectivement  les  nombres  de  solutions 
des  congruences 

a -!-«'  + 1  =  0 

^  +  /5'  +  l  =  0    (modp), 

et   comme    ou    peut   échanger  entre  eux  a  et  a',  /?  et  p',  y  et  y\  ces 

p—  1 
trois  nombres  sont  pairs,  à  l'exception  du  premier,  lorsque  a=:ia'  =  ~^ 

p  —  \ 
appartient   à   A,   ou  à  l'exception  du  second,    lorsque  /î  =  ^'=-^-g— 

p  —  \ 
appartient  à  B,    ou  à  l'exeption  du  troisième,  lorsque  y=:y'  =i^—^r- 

appartient  à  C. 

On  voit  donc  que  2  appartient  à  la  classe  A,  B  ou  C,  suivant  que, 
des  trois  nombres  /i,  j,  k,  le  premier,  le  second  ou  le  troisième  est 
impair. 

Comme  on  a  p=:3w-j-  1  (w  pair)  et,  d'après  le  n^  28, 

9;i  =  3w  +  2a—  6  —  7, 
9;=3w—  a  +  26  — 1, 
9Â:  =  3w—    a—    h  —  \ 

h  est  impair  lorsque  b  est  pair,  j  est  impair  lorsque  a  est  pair,  enfin 
k  est  impair  lorsque  a  et  6  sont  tous  les  deux  impairs.  Puisque  a 
et  h  n'ont  pas  de  diviseur  commun,  aucun  autre  cas  n'est  possible, 
et  par  conséquent  2  appartient  à 

A,  lorsque    6^0 

B,  ,,         a^O  (mod  2). 

C,  „         «  =  6  =  1 

32.  En  ce  qui  regarde  la  présence  de  5  dans  l'une  des  trois  classes, 
on  a ,  d'après  la  loi  de  réciprocité  cubique , 

5      1_[a  +  6g1 
a4-bQ\~[     b      V 


260  LA   THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES  ET   BIQUADRATIQUES. 

car    5    est   aussi    un    nombre    premier   dans   la  théorie  des  nombres 
entiers  a-\-b  q. 

Pour  a  =  0  (mod5),  on  a  donc 

et  par  conséquent  5  appartient  à  C. 

Lorsque  a  n'est  pas  divisible  par  5,  on  peut  déterminer  x  dans 
b^ax    (mod  5) , 
et  X  peut  prendre  les  valeurs  0,  1,  2,  3,  4:  on  a 

[     5     1  ^  \a{l±XQ)]  _  \l+XQ] 
[a-i-bQ]      [        5 


et  l'on  trouve  ensuite 


^  =  0  1—^1  =  1, 


[a-\-bg\         ' 


^  =  4  |-^J  =  ^. 


a-\-bQ 

5 
a-\-bQ 
de  sorte  que  5  appartient  à 

A,  lorsque  6esO,        b^2a 

B,  „         b^Ea,        b^E^ia      (mod  5). 

C,  „         b  =  Sa,     a  =  0. 

Pour  juger  de  la  classe  de  7,  on  a 

[a  +  ^  eJ      la  +  ^  g-l     [a-\-bQ 
puis  ,  d'après  la  loi  de  réciprocité , 

[      7      ]_\a-\-bQ]     ïa  +  bg 
[a-{-be\~[2-Ç-BQ\    [2  +  3^2 

Pour  a  =  0  (mod  7),  attendu  qu'on  a,  en  général 

a_±lQ\    ra+^l_ 
a-^bel    [a  +  bQ'\~    ' 


LA   THEORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  261 

il  vient 

[a+T^J"'[2T3^J     L2+3e2j  =  [2  +  3ç2j  =  ^'  =  ^' 

de  sorte  que  7  appartient  à  B. 

Lorsque  a  n'est  pas  divisible  par  7,  mais  qu'on  a 

b^ax    (mod7), 
il  s'ensuit 

r_^_i_ri_-j-^i    \\±XQ] 

[a  +  M~[2  +  3eJ     [2-1- 3^2]' 
et  X  peut  présenter  les  valeurs 

0,  1,  2,  4,  6, 
mais  non  les  valeurs  a;  =  3  et  rc  =  5,  car  celles  ci  rendraient 

p  =  d^  —  ah-[-b'^~a^{l  —  x-\-x^) 
divisible  par  7. 


On  trouve  maintenant 


x  =  0  I— .-V-|=l 


a-\-hQ 


x  =  l 


a-\-bQ 


x  =  2  1-^— 1  =  1 

a-j-bg 

^  =  4  |-rVj  =  ^ 


x  =  6 


a-]-bQ 
a-{-bQ. 


de  sorte  que  7  appartient  à 

A,  lorsque  6  —  0,      b~2a 

B,  „         6  — 4a,a  =  0      (mod  7). 

C,  „         6  =  a,      6  — 6a 

De  la  même  manière,  ou  par  induction,  on  reconnaîtra  que 

11  appartient  à 
A  pour  6eeeO,       6  =  2a,    6  =  4a,    b  =  6a 
B      „     b  =  da,    b  =  6a,    b'^da,    a  =  0        (mod  11), 
C       „     6  =  a,       6  =  7a,    bE^8a,    6=  10  a 


262  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

13  appartient  à 

A  pour  b=iO ,       6:^2a,  6  =  3a,  b^Sa 

B       „      ô^a,       b^6a,  6=z:  11  a,  6ee  12a    (modlS), 

C       „      6^5a,     b^-7a,  b  =  9a,  a^O 

17  appartient  à  (mod  17), 

Apour6E=E0,         b^^a,  bEEz2a,  b^9a,  bE=£l6a,     aE^O 

B       „      b^^Sa,      6=7a,  b  =  Sa,  b=l2a,  6  =  13  a,     6=  14  a 

C       „     &EEE4a,      6E^=5a,  bE^6a,  &E=5l0a,  ÔE^lla,     bE^lba 

19  appartient  à  (mod  19) , 

A  pour  ft=rO,        bEE^a y  b^E^^a^  ÔE^lOa,  6^zl8a,     aEsO 

B      „     6EiE5a,     ÔEEElla,  ôi^l3a,  ÔEZEUa,  6E^16a,     6EEEl7a 

C       „      &EE3a,      6EZE4a,  6  =  6a,  b  =  la,  b^^^a,       b  =  lba 

23  appartient  à  (mod  23), 

A  pour  ÔF^O,     6_^2a,  6=5a,     6=6a,  b^EEla,  ÔEEESa,  ftHElla,  6EEEl5a 

B      „      6:£ia,     6-^9a,  6i=13a,  &~16a,  &=17a,  6eee  18a,  &E^19a,  6=22a 

C      „      6=3a,  6^4a,  ÔEE^lOa,  6E:-12a,  b^Ua,  b=20a,  b=2ia,  a=0. 

33.  La  considération  de  ces  théorèmes  particuliers  donne  lieu  aux 
remarques  suivantes. 

Pour  la  commodité,  les  nombres  premiers  réels  de  la  forme  3w — 1, 
qui  restent  aussi  nombres  premiers  dans  la  théorie  complexe,  seront 
désignés  ici  par  Q,  les  nombres  premiers  de  la  forme  3w-|-l  par  P. 

1.  Un    nombre    premier  Q  appartient,    lorsque  a  =  0  (modQ),  aux 

classes   A ,   B ,   C  suivant  que  — ^ —    est   de   la  forme  3m,  Sm-^-l, 

3  m  +  2. 

2.  Un    nombre    premier  P  appartient ,   lorsque  a  ^  0  (mod  P) ,  aux 

p 1 

classes   A ,   B ,   C  suivant  que  — «—    est  de  la  forme  Sm ,    3  m  -|-  1 , 

3m  +  2. 

3.  Dans  les  cas  6^0,  b^2a,  le  nombre  premier  P  ou  Q  appar- 
tient toujours  à  la  classe  A. 

4.  Quand  le  nombre  premier  appartient  à  A  pour  a^O,  il  appar- 
tient aussi  à  A  pour  &  e=e  a  et  pour  6  ^e  —  a.  Si ,  au  contraire ,  le 
nombre  premier  fait  partie  de  la  classe  B  ou  C  lorsque  a^O,  il  fait 
partie,  pour  ÔE^a  et  6eee  —  a,  de  la  classe  C  ou  B. 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS  CUBIQUES   ET  BIQUADRATIQUES.  263 

5.  En  général ,  les  critères  sont  de  la  forme  suivante  : 

Si  a  est  eeO,  le  nombre  premier  appartient  à  une  classe  déterminée. 

Si  a  n'est  pas  ^sO,  on  a  h  E^ax,  et  pour  chaque  valeur  de  x  le 
nombre  premier  appartient  à  une  classe  déterminée ,  de  sorte  qu'on 
peut  distribuer  les  valeurs  de  a;  en  3  groupes,  tels  que 

pour  hiiaa,  le  nombre  premier  appartienne  à  A, 

„      0  =  a  y ,    „  „  „  „  „  L>. 

Il    faut  encore    ajouter   le  cas  a^O,   qui  correspond  aussi  à  une 

classe  déterminée. 

Or ,  le  nombre  total  des  congruences  qu'on  trouve  de  cette  manière 

.      1  Q+1  P— 1 

est  le  même  pour  chacune  des  trois  classes  et  =  — ^ —  ou  =  — ^ — 

6.  Lorsque  x  et  y  sont  deux  nombres  satisfaisant  à  la  congruence 

x-^y  —  xy  =  0, 
et  que  x  appartient  k  a,  y  appartient  également  à  a.    Mais  si  a;^/5 
ou  =7,  y  appartient  respectivement  aux  y  ou  aux  /?. 
Si  xy^^l  et  que  1  appartienne  aux  a ,  on  a 


Si  xy 


pour  x  =  a' 

y  =  «  ; 

.     x  =  ^' 

2/ =  7', 

«     x  =  r' 

y  =  ^'^ 

1  et  1= /S,  on  a 

pour  a;  =  a 

y  =  y^ 

»  ^=^' 

y  =  ^'\ 

„      x  =  y' 

y  =  a'. 

1  et  1  =  7,  on  a 

pour  x  =  a 

2/  =  ^, 

„      x  =  ^ 

y  =  a, 

0       X  =  Y 

y  =  Y'- 

Si  xy 


34.  Quant  à  la  démonstration  de  ce  qui  vient  d  être  dit,  la  re- 
marque 5  est  la  seule  qui  demande  quelques  considérations  nouvelles  ; 
tout  le  reste  n'offre,  après  ce  qui  précède,  aucune  difficulté. 

Je   vais   donc   prouver  d'une  manière  générale  la  vérité  de  cette 


264  LA  THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 

remarque  5.  Il  faut  pour  cela  distinguer  les  cas  où  le  nombre  pre- 
mier est  =Q  ou  =P;  commençons  par  le  premier  de  ces  cas,  qui 
est  de  beaucoup  le  plus  simple. 

35.  Lorsque  le  nombre  premier  Q  est  de  la  forme  3  w  —  l ,  et  qu'il 
reste  par  conséquent  premier  aussi  dans  la  théorie  des  nombres 
complexes  de  la  forme  a-\-bQ,  on  a  d'après  la  loi  de  réciprocité 

[a  +  bQ\~[    Q    J' 
Soit  d'abord  a  =  0  (modQ);  dans  ce  cas 


[a  +  hQl      [QJ      [Q 
Mais 

^X(Q-2) 

est  un  multiple  de  3  et 

Q-^-1       (Q4.1)(Q-2)_Q+1 
3  3  ~"      3 

on  a  par  conséquent  pour  a~^0     (modQ), 

Q  +  i 
=  Q    '    , 


[a-\-bQ\ 

d'où  ressort  l'exactitude  de  ce  qui  a  été  dit  au  n^  33  en  1. 

Si  a  n'est  pas  divisible  par  Q,  x  est  complètement  déterminé  par 

bEEEux      (raod  Q) 
et 

I  _  \a{l-^XQ]  _  \1±XQ] 


[a-{-bQ\      L       Q 

ce  qui  montre  déjà  que  la  classe  à  laquelle  appartient  Q  dépend 
uniquement  de  x;  pour  x  on  peut  d'ailleurs  avoir  évidemment  les 
nombres 

0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1. 

Il  ne  reste  plus  qu'à  résoudre  cette  question  :  parmi  les  Q  quantités 

m 

(a;  =  0,  1,  2,  3,  ...,  Q-1) 


LA  THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES,  265 

combien  y  en  a-t-il  d'égales  à  1,  combien  d'égales  à  q,  combien 
d'égales  à  q^?  Nous  considérons  un  système  complet  de  nombres 
non  divisibles  par  le  module,  système  pour  lequel  on  peut  prendre 
les  nombres 

(«=0,  1,  2,3,  ...,  Q-i) 

la  combinaison  a  =  0,  fi  =  0  devant  seule  être  omise.  Si  nous  rap- 
portons ces  Q2  —  1  nombres  d'après  leur  caractère  cubique  à  3  groupes 
A,  B,  C, 

A  Oq  -f  ^0  e  j  •  •  • 

C  Og  +  ^ae»--- 

chacun  de  ces  groupes  contient 

nombres,  quotité  qui  est  donc  un  multiple  de  Q  —  1:  et  les  nombres 
réels  qui  correspondent  à  /î  =  0,  savoir 

1,  2,  3,  ...,  Q-1, 

appartiennent  tous  à  A,  d'où  il  découle  que  lorsque  a-\-(iQ  fait 
partie  d'une  certaine  classe,  les  nombres  congrus  avec 

l{a  +  ^Q),  2{a-{-^g),  ...,  (Q  -  1)  (a  +  ^  ^) 

font  aussi  partie  de  cette  classe.  Si  a  n'est  pas  égal  à  zéro,  les 
nombres 

a,  2a,  3a,  ...,  (Q  —  l)a 

pris  dans  un  certain  ordre,  sont  congrus,  suivant  le  module  Q,  à 

1,  2,  3,  ...,  Q-1. 

Les  nombres  d'une  classe,  chez  qui  la  partie  réelle  n'est  pas  zéro, 
peuvent  donc  être  divisés  en  groupes  de  Q  —  1  nombres,  de  telle 
sorte   que   dans   chaque  groupe   se  trouve  un  nombre  de  la  forme 


266  LA   THÉORIE   DES   KÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

Il  ressort  de  là  que  les  quotités  des  nombres  ]  -\-xq  qui  rendent 
—^ —    égal  à  1,  ^  ou  ^2^  sont 

Q-2  Q  +  1  Q  +  1      ,  r^l      , 

Q  +  1  Q-2  Q  +  1      ,  r^l 

^,        -3-,        -^.    lorsque   [^J  =  ,, 

^^\       ^\        V'    ^-sque   [^]  =  ,, 

et  comme,  en  outre,  nous  avons  trouvé  ci-dessus  que,   pour 

a  =  0      (modQ), 

Q  appartient  aux  classes  A ,  B  ou  C  suivant  que    ^     est  égal   à  1 ,  ^ 

ou  Q^,  l'énoncé  5  du  n^  33  se   trouve  entièrement  démontré  pour  le 
cas  où  le  nombre  premier  est  de  la  forme  3n — 1. 

36.  Lorsque  le  nombre  premier  dont  on  veut  reconnaître  la  pré- 
sence dans  les  classes  A,  B,  C  est  de  la  forme  P  =  8w+  1,  il  s'agit 
de  déterminer  la  valeur  de 

P 


[a  +  bQV 

P  n'étant  pas  un  nombre  premier  dans  la  théorie  complexe,  on  doit, 
avant  de  pouvoir  appliquer  la  loi  de  réciprocité,  décomposer  P  en 
ses  facteurs  premiers  primaires 

P  =  (A  +  Be)(A  +  Be2X 
et  on  a  alors 

a-\-bg]     \  a-^  b  g 


[a  +  6  eJ      LA  +  B  eJ     [A  +  B  ^2 
Donc 

pour  œeeeO    (mod  P) 

[a  +  6^J  ^  [a 'Hh'B^J  [a  +%  Q^  ^  ^      '     ""^ 
pour  axEE£b  (raodP) 

P      1 \1 -{-xg]  ï  1 -\-XQ 


a  +  bg\      LA  +  B  eJ  lA  +  B  ^2 


LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS  CUBIQUES  ET   BIQUADRATIQUES.  267 

Du  premier  résultat,  pour  a:zEO,  ressort  la  justesse  de  la  seconde 
remarque  du  n^  33. 

Comme  P  est  de  la  forme  3  w  -f- 1  j  la  congruence 
oc^  =  l      (mod  P) 
a  trois  racines  différentes,  1,  f,  g  (où  fEi^g^). 

Les  deux  valeurs  — /",  —g  ne  peuvent  maintenant  être  égales  à  x 
dans  la  congruence 

car  de  bEEi  —  af  il  résulterait 

«2  —  fl  6  +  62 EEEa^l  +/"4-H  ^  0      (mod  P), 
de  sorte  que  le  nombre  premier 

p  =  a^  —  ab  -\-l)" 
serait  divisible  par  P. 

D'après  cela,  les  valeurs  que  x  peut  prendre  sont 
0,  1,  2,  3,  ...,  P-1 
sauf  omission    des  nombres  P — f  et  P  —  g.     Leur  nombre  est  donc 
P  —  2,  et  il  s'agit  de  rechercher  pour  combien  de  ces  P  —  2  valeurs 
de  X  l'expression 

lA  +  Bq\     [a-\-  Bq^ 
acquiert  les  valeurs  1 ,  ^  et  q^. 
Je  fais  remarquer  encore  que 

1 1—     "3- 


A+Bd      ^ 
et  que,  pour  azE^O    (modP)  on  avait 

Ainsi,  lorsque  q,  pour  le  module  A-|-B^,  appartient  à  la  classe 
A,  B  ou  C,  il  arrive  simultanément  que  P,  pour  le  module  a-\-bQ 
(ou ,  ce  qui  est  la  même  chose ,  pour  le  module  réel  p) ,  appartient 
à  la  classe  A,  C  ou  B. 

37.  Un  nombre  arbitraire  a-{-  ^g  étant  donné ,  on  peut  toujours 
trouver  un  autre  nombre  qui  lui  soit  congru  suivant  le  module 
A-\-Bq  et  dont  la  partie  réelle  soit  1. 


268  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES 

La  division  d'un  système  complet  de  nombres  non  divisibles  par 
le  module,  en  trois  classes,  d'après  leur  caractère  cubique,  peut  donc 
être  représentée  de  cette  manière 

(mod  A  +  B  ^) 

A  a  =  l-}-ap,        a'  =  l-\-a'Q,  a"  =  i -}- a"  q,  . . . 

B  ^  =  l-\.bQ,         ^'  =  l  +  6>,  ^"  =  l+b"Q,  ... 

C  y  =  l-|-c^,  y'  =  i-{-c'Q,  y"  =  l-\.c"Q,    ... 

et  comme,  de 

(l  +  «e)"^-e*-(A-f  B^)(C4-De) 
il  suit 

(1  +  a  ^2) -3- -  ^2.  ^  (A  4- B  ^2)  (c  _}.  D  e'^), 

la  classification  pour  le  module  A  -{-  B  ^^  peut  simultanément  être 
représentée  par 

(mod  A  +  B  e^) 

A  l  +  ag^       1  +  a'e^  1  -{- a"  q\  ... 

B  1  +  ce^       1+c'e^  1-\-c"q\... 

C  1  +  6^^       1  +  b'g^  l  +  6>^... 

Les  nombres  a,  b,  c,  a',  b',  c',  a",  b",  c",...  forment,  dans  leur 
ensemble,  tous  les  nombres  du  groupe 

0,  1,  2,  3,  ...,  P  — 1, 

à  l'exception  du  seul  nombre  qui  est  ^  —  q^  (mod  A  4-  B  e)  et  qui  est 
congru  suivant  le  module  P  à  un  des  nombres  — /",  — g.  Les  cas 
où  l'on  a 


i  -{-  XQ 

[A+B^ 
sont  évidemment 


ïJJ-XQ_]_ 

[a  +  B  ^-^J  - 


,  T  p    =1    et  simultanément      .    ,    u    9=  ^> 
A  +  B  Ê>J  [A  -f-  B  Q^ 


A    I   D    I — Q    et  simultanément    i^,^,    d    < 

A  +  B  ^J       ^  [A  +  B  ^ 


^^  et  simultanément 


A  -f-  B  ^J       ^  «wv..w^„.    [A  4-  B  ^' 


=  Q. 


LA  THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  269 

Or,  \-rJ^  -p      est  égal  à  1  pour  x  =  a,  a',  a",.  •»  et  pour  qu'on  ait  en 

même  temps  U-^       2==^?    '^    ^'^"^    donc    que    l-f-«e  soit  congru 

suivant  le  module  A-fB^^  à  un  des  nombres  l-f-«e^  1 -\- a' q^,  . . ., 
c'est  à  dire 

1  -f  a  ^  =EE  1  +  a'  ^2    (njo(j  A  +  B  e^); 

réciproquement,  s'il  est  satisfait  à  cette  congruence,  on  a 

l+«g]_,       [l  +  «g1_, 
A-l-BeJ-''     U  +  Be^J-i- 

Le  nombre  des  fois  où  ce  cas  se  présente  est  donc  égal  au  nombre 
des  solutions  de  la  congruence  ci-dessus.  En  raisonnant  d'une  ma- 
nière analogue  pour  les  deux  autres  cas 

A  +  Bd""^'     Ia  +  B? 
et 

A  +  BeJ~^'     [A  +  B^2j-g 

on  trouve  que  le  nombre  des  fois  où 

[A  +  A^J     [a  +  B^2 

devient  égal  à  1 ,  est  représenté  par  la  somme  des  nombres  de 
solutions  des  trois  congruences 

l-\-aQE^l-\-a'Q^ 
l+bQE^l+b'g'-    (modA  +  Bp2). 

On  reconnaîtra ,  de  même ,  que  le  nombre  des  fois  où  l'expression 
précédente  devient  égal  à  ^  et  à  ^^  ^gt  exprimé,  dans  le  premier 
cas,  par  la  somme  des  nombres  de  solutions  des  congruences 

1-f  ft^E^l+ae^ 

1-i-c^  — 1-f  6g^    (modA-f-B^^^, 
1  -f  a  e  =  l  +  c  ^2 


270  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 

et ,    dans    le   second    cas ,    par    la   somme    des  nombres  de  solutions 
des  congruences 

1  4-  a  e  E^  1  +  6  ^2    (jjjod  A  +  B  q^). 

Pour  pouvoir  appliquer  directement  les  développements  des  n°*^  25 — 28, 
il  est  un  peu  plus  facile  de  considérer  seulement  des  congruences 
suivant  le  module  A  +  B^,  de  sorte  que,  remplaçant  partout  dans 
les  formules  précédentes  g  par  q^  et  désignant  par  t,  u,  v  les  nom- 
bres de  fois  que 

-\-Xq]         \  l  -{-XQ 


A+Bd^lA-f  Be' 
est  respectivement  égal  à  1,   ^  ou  ^2,  nous  écrirons: 
t  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

l-\-bQ^E^[-\-b'Q    (moclA  +  B^), 
1  -|-  c  ^2  =^  1  -|-  c'  p 

u  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

l-f-c^2^1  +  6^    (modA  +  B^), 

V  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

l-{-aQ^^-El-{-bQ    (mod  A  -f  B  ^). 
1  +  6^2^1  +  ce 

38.  A  ce  sujet,  il  convient  encore  de  remarquer  ce  qui  suit. 
Parmi  les  nombres  a,  b,  c,  a',  b',  c'  ne  se  trouve  pas  l'un  des  deux 
nombres  — /,  — g.  Supposons  que  ce  soit  — f,  de  sorte  que  — g 
s'y  trouve.  Il  n'en  est  alors  pas  moins  évident  que  cette  valeur 
—  <7  ne  peut  se  présenter  nulle  part  dans  l'une  des  congruences 
ci  dessus  ;  car ,  de  1  -\-aQ^^  1  -\- a'  o  ou  a  q^=:  a'  q  par  exemple ,  il 
suivrait ,  pour  a  =  —  g,  a'^agEE  —  q^^  —  f  (puisque  f=  q^  et  g^=Q 
(mod  A  4"  B^))  ;  or,  la  valeur  a'^ — /"ne  se  présente  pas.  Comme, 
parmi  les  valeurs  à  prendre  pour  x,  ne  se  trouvaient  ni  —f  ni  — g, 


LA  THÉORIE  DES  RÉSIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES,  271 

il  en  ressort  avec  évidence  que  les  expressions  ci-dessus  données 
pour  t,  u  et  V  sont  réellement  exactes,  lorsque  les  nombres  a,  a', 
6,  6',  c,  c'  qui  entrent,  dans  les  congruences,  sont  choisis  de  toutes 
les  manières  possibles  dans  les  groupes  a,  a\  a", . . . ,  6,  6',  h", . . . ,  c,  c',  c", . . . 
En  introduisant,  au  lieu  de  a,  6,...  les  nombres  a  =  1 -f- a ^ , 
^  =  1  -{-bg,  on  trouve ,  par  exemple ,  que  ao^^^a' g  se  transforme  en 

Q{a  —  l)  =  a'  —  l, 
ou 

a'  —  Q  a  =  l  —  g, 

et  en  agissant  de  même  avec  les  autres  congriiences ,  on  obtient  les 
expressions  suivantes 

t  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

a'  —  g  a^l  —  g 

^'  —  g^~l  —  g     (modA  +  Be), 

y'  —  gy  ^Eil  —  g 

U  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

a  —^^  =  1  —  ^ 

^  —  gy^E^l — g     (modA-f-B^), 

y  —  ga  =  l  —  g 

V  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

a  —  g  y^l  —  g 

^  —  ga^:=l  —  g     (mod  A  -f  B  ^). 

y  —g^=l—g 

Dans    le    premier    membre   de    ces   congruences  le  signe   —  peut 
partout  être  remplacé  par  -|- .  puisque  deux  nombres  A  et  —  X  appar 
tiennent  toujours  à  la  même  classe.  Ce  remplacement  étant  effectué, 
et  toutes  les  congruences  étant  en  outre  multipliées  par  le  nombre 
entier 

il  vient: 

t  ^=  somme  des  nombres  de  solutions  de 

a'  -\- g  a -{- 1  =^- 0 

^'-{■Q^-\-^-^    (modA-fB^), 
y'+QÏ  +  ^^O 


272  LA   THÉORIE  DES  RESIDUS  CUBIQUES  ET  BIQUADRATIQUES. 

w  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

^-\-Qy^l^O    (modA  +  B^), 
7  +  ^0  +  1  =  0 

V  =  somme  des  nombres  de  solutions  de 

a-f-^j;-f  IeeO 

^4-ea  +  lEE^O    (modA  +  B^). 

7  +  ^^  +  1  =  0 

On  arrive  à  ce  résultat  dans  chacune  des  trois  suppositions  qui 
peuvent  être  faites ,  à  savoir ,  que  w  (1  —  q^)  fait  partie  de  la  classe 
A,  B  ou  C.  Cela  tient  évidemment  à  ce  que  les  groupes  de  3  con- 
gruences,  qui  viennent  d'être  trouvés,  sont  tels  qu'ils  n'éprouvent 
aucun  changement  par  une  permutation  cyclique  de  a,  /?,  y. 
Il  y  a  maintenant  trois  cas  à  distinguer* 

Q       1 


I.    Q  appartenant  à  A,  ou 


1. 


[A-f  BeJ 

Dans  ce  cas,  on  a  Qa  =  a",  q^  =  ^"^  Qy=y'\  et  par  conséquent 
t,  u,  V  sont  les  sommes  des  nombres  de  solutions  des  congruences 
suivantes 


a-f  a'+l  =  0, 

7+/+1EEE0, 


U 

a  +  ^  +  1 

/5-i-y  +  l 

7  +  «  +  l 


0, 
0, 
0. 


7  +  ^  +  1=^0, 


ou,  d'après  le  n*^  25,  si  les  résultats  trouvés  à  cet  endroit  pour  le 
nombre  premier  a-\-bQ  sont  transportés  au  module  A-j-Bg  avec  la 
norme  3w-f-  1, 

u  ^j  -\-l  -{-k  =  n, 
v  =  k-\-j  -}- 1  =n. 

\     P 
D'après    le  n^  36,   on    a  dans  ce  cas,  pour  a  =  0, 


a-\-bQ 


=  1. 


II.    Q  appartient  a  B,   ou 


Q 


=  Q. 


[A  +  B^ 

t,  u,  V  sont  alors  les  sommes  des  nombres  de  solutions  des  con- 
gruences suivantes 


LA  THEORIE   DES  RESIDUS  CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 


273 


t 

ou  bien 


a+y  +  1 
y  +  z^  +  l 

-0, 
-0, 

t  =n, 

u=n, 

v  =  n  — 

1. 

«  +  «'  +  1-0, 


D'après  le  n"  36,   on  a  dans  ce  cas,  pour  a  =  0, 


a  -\-bQ 


=  r. 


III.     Q  appartient  à  C,  ou 


=  Q' 


t,  u,  V  sont  alors  les  sommes  des  nombres  de  solutions  de 


t 

u 

V 

a+y-\-l=,0, 

«  +  «'-1-1=0, 

«  +  i5  +  1^0. 

^  +  «  +  1=^0, 

^  +  ^'  +  1  =  0, 

iS  +  r  +  l  =  0, 

^'-h^+lEEO, 

j^+/  +  l-0, 

r  +  «  +  i  =  o, 

OU  bien 

M  =  W  — 1, 

D'après  le  n^  36,  on  a  dans  ce  cas,  pour  a^O,    — ^  ,      ==  g- 

Par  là  se  trouve  démontré  tout  ce  qui  a  été  dit  au  n^  33  con- 
cernant la  forme  générale  des  caractères  qui  permettent  de  recon- 
naître à  laquelle  des  trois  classes  appartient  un  nombre  premier 
donné. 

39.  Quant  aux  autres  énoncés  du  n^  33,  il  suffira  de  remarquer 
que  ce  qui  a  été  dit  en  6  résulte  immédiatement  des  formules 


et 

1+XQ 


A  +  Be 


'1±0CQ 
Q 

l-\-XQ 


1+2/e 


l  —  xy-\-{x-\-y  —  xy)Q 


A +  6^2 


1  +  yg 
X  +  Bq 


1  +  2/g 


A +  6^2 


l  —  xy-\-{x  +  y  —  xy)Q 
A  +  Bt> 


Q 


l  —  xy-\-{x-^y  —  xy)e 


A +  8^2 


18 


274  LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS    CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES. 

De  la  remarque ,  que  pour  b  =  2  a  le  nombre  premier  (2,  5,  7,  11, . . .) 
appartient  toujours  à  la  classe  A,  on  peut  encore  déduire  une  con- 
séquence qu'il  paraît  utile  de  noter  ici.   Puisque ,  à  cause  de 

4  ^  =  4  (a2  —  a  6  +  62)  =r  (2  a  —  &)2  +  3  62 

3  ne  fait  pas  partie  des  facteurs  premiers  de  2  a  —  6,  il  s'ensuit  que 
tous  les  facteurs  premiers  de  2  a  —  6  sont  des  résidus  cubiques  de_p, 
est  par  conséquent  2  a  —  b  lui-même  est  résidu  cubique  de  p. 

40.  A  ce  même  résultat  conduit  aussi  la  considératiofn  suivante , 
de  tout  autre  nature. 

Soit  p  =  3  w  -}-  1  et  supposons  que  ^  parcoure  un  système  complet 
de  nombres  incongrus,  non  divisibles  par  le  module  a 4"  ^ ^ I  ^^ 
l'équation 

il  suit  alors 

^  /  u  I    1  \9«  n       2n(2n  —  1) . . .  (w  +  1)       ,      ,      •   ,    x 

2  (s^  +  i)2"  EE  —  2 \    ^    „ ^    ^    '      (mod  a  -f-  bg). 

^      '  1.  2.  3.  ...  n  I      ^/ 

Mais ,  d'un  autre  côté ,  les  nombres  z^, ...  forment  tous  des  résidus 
cubiques  de  a-^-bg,  chaque  résidu  étant  écrit  3  fois,  et  parmi  les 
nombres  z^  -\-  l  il  y  en  a  donc  3  h  qui  appartiennent  à  la  classe  A , 
3i  à  B,  S/c  à  C;  par  conséquent,  on  a  aussi 

j:{^-^lfn  =  sh-\-.SkQ-\-SJQ^    (moda  +  bQ), 
ou,  d'après  les  valeurs  du  n^  28, 

2  (^3 -}- l)2n  =  a  _  ô  _  2  —  6  e. 
Il  en  résulte 

2n(2n  —  l)...(n-\-l)  ^       ^         „         ^     ,      ,      ,   ,    , 
\          -^ ^ — ^—-^^a  —  b  —  bQ  =  2a  —  b    (mod  a +  6^), 

de  sorte  qu'on  a  aussi 

^          2w(2w  — 1).  ..(w  +  1)    ,      ,         „      ,1, 
2a  — 6  = \  ' — ~\^        (modp  =  3w-4-l) 

1.    Cl.    O.    ...    ili 

congruence  remarquable,  doimée  pour  la  première  fois  par  Jacobi, 
dans  le  Journal  de  Crelle,  t.  2,  et  dont  la  démonstration  est  ordi- 
nairement déduite  de  formules  employées  dans  la  théorie  de  la  division 
du  cercle. 


LA  THÉORIE  DES   RÉSIDUS  CUBIQUES   ET   BIQUADRATIQUES.  275 

En  écrivant  cette  congruence  sous  la  forme 

(1.  2.  3.  ...  w)2  (2  a  —  6)  EE  —  1.  2.  3.  ...  (2  n)    (mod  p) , 
et  en  observant  que 

2w  +  l~  — w, 

2w  +  2ee  — (n  — 1). 
2w4-3ee  —  (n  —  2), 


3WEE— 1, 

que  n  est  pair  et   1.  2.  3.  . . .  (3n)  =  — 1,  on  obtient 
(1.  2.  3.  ...  nf{2a  —  b)--~l    (modp), 
d'où    il   ressort  immédiatement  que  2a  —  b  est  résidu  cubique  de  p, 
ainsi    que    nous    l'avions   déjà  trouvé  ci-dessus ,  par  une  voie  toute 
différente.  Cette  première  démonstration  nous  avait  appris ,  en  outre, 
que  tous  les  diviseurs  de  2  a  —  b  sont  des  résidus  cubiques. 


XI. 


(Paris,  C.-R.  Acad,  Sci. ,  95,   1882,  901—903). 


Sur  un  théorème  de  M.  Tisserand. 

(Extrait  d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 


Soit 

alors 

(1)    .    •    . 
Posons 


T  =  [{x,-c,f  +  {x, 


+  {oos-csr^  +  {x,-c,f]-'; 


Ô2TÔ2TÔ2TÔ2T_ 


bxj 


on  aura 


où 


x^  =  r  cos  M  cos  X,  c^  =  a  cos  u'  cos  x', 

X2^=r  cos  usinx,  C2  =  a  cos  u'  sin  x', 

XQ  =  r  sin  u  cos  y,  Cg  =  a  sin  u'  cos  y\ 

'z;4=rrsin  M  sin  2/,  C4  =  a  sin  m' sin  y'; 

T  =  {a^  —  2ar  cos  (p  +  r^)-^ , 


(2)    .     .    cos  g?  ^  cos  u  cos  u'  cos  {x  —  x')  -j-  sin  u  sin  m'  cos  {y  —  y') , 

et    par  l'introduction  des  variables  r,  u,  x,  y,  l'équation  (1)  se  trans 

forme  ainsi 

y- 1  r^  sin  u  cos  m  ^1  +  ^  I  r  sin  m  cos  m  ^  I 
En  développant  T  suivant  les  puissances  ascendantes  de  r ,  on  a 


(3)     . 


_  V^    y"    sin  (w  4- 1)  y 
sin  99 


2L  a"+2 


SUR   UN   THÉORÈME   DE   M.   TISSERAND.  277 

et,  substituant  cette  valeur  dans  (3),  on  obtient  l'équation  différentielle 

suivante  pour  V("'=  —  .  considérée  comme  fonction  de  m,  x,  y 

^  sin  99  '    '  * 

par  la  substitution  (2) 

V^"^  est  une  fonction  entière  du  degré  n  de  COS99,  et  l'on  aura  donc 

\Y(-^  =  Bi%  +  2i:R?;oCoai{x-x') 

i  -{-  2 £Rj;*i  cos  k{y  —  y')  +  422R/"i cos  i {x  —  x')  cos  k{y  —  y'). 

Il  est  évident  que  l'on  n'a  qu'à  considérer  les  Rj^l  où  n-\-i-\-k 
est  pair  Les  R/^]^  sont  des  fonctions  entières  de  cos  u  cos  u'  et  sin  m  sin  m', 
et  l'on  voit  facilement  que  R/"^  doit  contenir  le  facteur  (cos  u  cos  m')* 
(sin  u  sin  m')*. 

Maintenant,  à  l'aide  de  (4),  on  obtient 

(e)     ^+-ot..^  +  [„(«  +  ,-^-J,]K«  =  o. 

En  posant 

R/")  =  cos»  M  sin*  M  S /"i, 

^  =  sin2M, 
l'équation  (6)  devient 

<(l-0^'  +  [î'-(a  +  i5+l)<]^-«^S5  =0, 

où 

i4-k  —  M 
«=         2  — ' 

^~  2 

y  =  k+l. 

C'est  l'équation  de  la  série  hypergéométrique  ;  donc 

©  étant  indépendant  de  u.    On  voit  que  Sj^^est  une  fonction  entière 
de  sin^M,  a  étant  un  nombre  entier  négatif. 


278  SUR   UN   THÉORÈME   DE   M.   TISSERAND. 


(7) 


On  en  conclut  facilement  la  valeur  suivante  de  R^^i: 
j  Rg  =  c|'5j  (cos  M  cos  u'f  (sin  u  sin  m')*  ^(a,  ^,  j/,  sin^  m) 

(  X  ^(a,/?,  }',Sin2M'), 

où  c/";J  est  une  constante  numérique. 

J'obtiens  la  valeur  de  c!"i  en  posant  w  =  m',  sin^  m  =  ^ 

Si  l'on  compare  alors,  dans  l'équation  (5),  les  termes  avec  i",  on 

parvient  au  développement 

(cos  y  —  cos  xY  =  2  2  e,('J  cos  ix  cos  k  y, 
qu'il  est  facile  d'obtenir  d'une  manière  directe  en  exprimant  les  ej^l 
par  des  intégrales  définies. 

Si  l'on  pose  m  =  m'  =  |  J ,  x'  =  0,  y'  =  0  dans  les  équations  (5)  et  (7) , 
on  retombe  sur  la  formule  spéciale  obtenue  pour  la  première  fois 
par  M.  Tisserand  (Comptes  rendus,  t.  88  et  89). 


XII. 

(Paris,  C-R.   Acad.  Sci.,  95,    1882,    1043 — 1044) 


Sur  un  théorème  de  M.  Tisserand. 

(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

J'ai  été  conduit  à  la  généralisation  suivante  de  la  formule  donnée 
dans  ma  communication  précédente. 
Posons 


(1)     (^    ^P^^)-^  u{n)        r        2{2n+p-sf 

.       n{n  —  l){n—2){n  —  S) 


^2.4.(2m+p  — 3)(2w  +  i?— 5) 

n  étant  un  nombre  entier,  non  négatif,  p  un  nombre  quelconque. 

On  a,  en  particulier, 

2 

P("U1,  iC):=  —  COSWM,  X:=COSU, 

PW(2,a;)  =  K^Xn, 

^  '    '  sinw 

Je  remarque  que,  en  accord  avec  la  définition  (1),  on  doit  prendre, 
dans  les  formules  suivantes 

wP(")  (1,  flj)  =  1        pour  n  =  0. 
Ces  polynômes  ont  été  étudiés,  sous  le  nom  de  fonctions  sphériques 
d'ordre  p,  par  M.  Heine ,  et  l'on  a 

"M      ^ 

(1  — 2arc  +  a2)    2  0 

00 
—  log  (1  —  2ax  4-  a2)  =  ^  a"  PW  (1,  x). 


280  SUR   UN  THÉORÈME  DE  M.   TISSERAND. 

Faisons  maintenant 

(2) X  =  xcoaucoau' -\-yainu8inu'; 

alors  je  dis  qu'on  aura 

?(">  (p,  X)  =  £  £ct,fc  (cos  M  cos  m')*  (sin  u  sin  m')* 

xP..f-:i^\.)p.'.(V'^) 

La  sommation  s'étend  à  toutes  les  valeurs  entières  non  négatives 
de  i  et  de  k,  qui  rendent  n  —  i  —  k  pair  et  non  négatif 
La  valeur  de  la  constante  numérique  Ci,k  est  la  suivante 

I        "  n('^=-->(.  +  ^-^>(.+--=->('^--^  +  --:r3) 

Pour  p  =  3,  m  =  m',  on  retrouve  la  formule  de  M.  Tisserand. 
Si  l'on  pose  u  =  u'  =  0,  tous  les  termes  dans  lesquels  k  n'est  pas 
égal  à  zéro  disparaissent ,  et  l'on  obtient  le  développement  de  ?<">  (p,  x) 

suivant  les  polynômes  P(»>  r        ,  x)  • 


XIII. 

(Amsterdam,   Nieuw  Arch.  Wisk. ,  9,    1882,   196  —  197.) 


Bewijs  van  de  stelling,  dat  eene  geheele  rationale  functie 

altijd,  voor  zekere  reëele  of  complexe  waarden  van 

de  veranderlijke,  de  waarde  nul  aanneemt. 

Het  volgende  bewijs  van  dit  fundamentaal-theorema  der  stelkunde , 
heeft ,  in  zooverre  de  hulpmiddelen  der  integraalrekening  te  hulp 
geroepen  worden,  eenige  verwantschap  met  het  derde  bewijs  van 
Gauss  (Werke,  III,  p.  59).  De  wijze  echter,  waarop  de  tegenspraak 
afgeleid  wordt  uit  de  onderstelling ,  dat  de  stelling  niet  waar  was, 
is  hier  geheel  anders. 

Zij  f{z)  =  z'^-\-az^-^-\-bz^-'^-\-...  eene  geheele  rationale  functie 
van  den  w*^*"  graad ,  en  voor  z  =  x-\-yi 

f{z)=:U-}-Vi. 

De  functies  m  en  v,  die  geheel  rationaal  in  x  en  y  zijn,  hebben 
dan  de  voor  het  volgende  wezenlijke  eigenschap,  dat  hoe  groot  een 
getal  A  00k  gegeven  is,  men  altijd  een  getal  R  zôô  groot  kan  be- 
païen,  dat  voor  aile  waarden  van  x  en  y^  die  aan  de  voorwaarde 

a;2-f2/2^R2 

voldoen ,  m^  _j_  ^2  grooter  dan  A  is. 

Het  is  niet  noodig  bij  het  bewijs  van  deze  bekende  eigenschap 
stil  te  staan  ;  en  ik  merk  hier  alleen  op ,  dat  zij  ten  slotte  daarop 
berust,  dat  de  „norm"  van  het  product  van  twee  complexe  getallen 
gelijk  is  aan  het  product  der  normen  van  de  facto ren  ,  en  dat  dus 
wanneer 

{x-\-yi)''=p-\rqi 


282        OVER   HET   NUL   WORDEN   EENER   GEHEELE   RATIONALE   FUNCTIE. 

is,  tegelijkertijd  identiek 

is. 

Bewezen  moet  worden,  dat  er  (reëele)  waarden  van  x  en  y  zijn, 
die  gelijktijdig  u  =  0  en  v  =  0  maken 

Inderdaad,  bestonden  er  zulke  waarden  niet,  dan  zoude 

W  =  log  {Vr-  -\-V^) 

eene    functie   van  x  ^n  y  zijn,    die  de  volgende  eigenschappen  had. 

Ten  eerste,  w  zou  voor  aile  waarden  van  x  ç^n  y  eindig  en  con- 
tinu zijn ,  en  gedeeltelijke  afgeleiden  naar  x  ^n  y  hebben  van  aile 
orden,  die  evenzeer  eindig  en  continu  zijn  voor  aile  waarden  van 
X  en  2/. 

Ten  tweede ,  de  functie  w  voldoet  aan  de  vergelijking 

Dit  laatste  is  duidelijk,  wanneer  men  bedenkt,  dat  ^  \og  {v? -\- v^) 
het  reëele  deel  is  van  de  functie  log  /"(is)  van  de  complexe  veranderlijke  z. 
Maar  men  kan  het  ook  direct  toelichten ,  wanneer  men  bedenkt,  dat 

dx      }\y*^y  dic 

is.    Men  heeft  namelijk 


^w_         ô  x^     dx  _        }^y  ^  2/  _  2  A  Urcts  JL] 


dus 


èw,  ^  V  dv          du 

u 

ÔM,  d  V  d  V    ,         èu 

àw_        ôy   '  ày  _  }fx         dx_      pi_/orrt?  — 


Maar  voor  de  functien,  die  de  eigenschappen  hebben,  waaraan 
hier  w  voldoet ,  geldt  een  theorema  dat ,  —  wanneer  men  de  veran- 
derlijken  x  en  y  meetkundig  voorstelt,  door  de  punten  in  een  vlak, 
waarbij  de  veranderlijken  x  en  y  rechthoekige  coôrdinaten  zijn ,  — 
daarin    bestaat,    dat   de    waarde    van    de    functie  in  een  willekeurig 


OVER   HET   NUL   WORDEN   EENER   GEHEELE   RATIONALE   FUNCTIE.         283 

punt  even  groot  is  als  het  gemiddelde  der  waarden,  die  de  functie 
aanneemt  op  den  omtrek  van  een  cirkel ,  waarvan  dat  punt  het 
middelpunt  is.    Dus  scherper  in  eene  analytische  formule  uitgedrukt 

1     f^' 
w  {xq,  2/o)  =  ir   /     î^  (^0  +  ï^  C08  9P ,  2/0  -f  R  sin  9?)  d  9?. 


•'2/o)  =  ^./f 


(Zie  bijv.  Rieman's  Inaug.  Diss.  Art.  10,  Gesamm.  Werke,  p.  20.) 
Maar  dit  voert  hier  blijkbaar  lot  eene  ongerijmdheid,  want  men  kan 
R  altijd  zoo  groot  aannemen .  dat 

z<?  (iCo  +  R  cos  99 ,  2/0  +  R  sin  cp)  =  log  (m^  -(-  v'^) 
voor  aile  waarden  van  97,  grooter  is  dan  een  geheel  willekeurig  aan 
te  nemen  getal. 

De  onderstelling,  dat  er  geene  waarden  van  x  en  y  zijn,  die  tege- 
lijkertijd  m  =  0  en  v  =  0  maken,  moet  dus  valsch  zijn. 


XIII. 

(Amsterdam,  Nieuw  Arch.  Wisk. ,  9,   1882,   196 — 197.) 
(traduction) 


Preuve  du  théorème,  d'après  lequel  une  fonction  entière  et 
rationnelle  s'annule  pour  certaines  valeurs  réelles 
ou  complexes  de  la  variable. 

La  preuve  suivante  de  ce  théorème  fondamental  de  l'algèbre  possède 
quelque  analogie  avec  la  troisième  démonstration  de  Gauss  (Werke , 
III,  p.  59);  en  effet,  nous  nous  servons  également  du  calcul  intégral. 
Mais  la  façon  dont  la  contradiction  est  déduite  de  l'hypothèse  que 
le  théorème  est  faux  est  tout  autre  dans  cet  article. 

Soit  f{z)  =:z^-\-  az"^-^  -\-hz^-'^-\- . . .  une  fonction  entière  et  ration- 
nelle du  degré  w,  et  supposons  que  pour  z  =  x-{-yi  on  ait 

f[z)  =iu-\-vi. 

Les  fonctions  m  et  v  entières  et  rationnelles  en  a;  et  y  possèdent 
alors  cette  propriété  qui  nous  sera  nécessaire  dans  la  suite  que, 
quelque  grand  que  soit  un  nombre  donné  A ,  on  peut  toujours 
déterminer  un  nombre  R  de  grandeur  telle  que  pour  toutes  les  valeurs 
de  r»  et  de  2/  qui  satisfont  à  la  condition 

:r2-f  î/2^R2, 
l'expression  v?--\-v^  est  supérieure  à  A. 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  nous  arrêter  à  la  démonstration  de  cette 
propriété  bien  connue  ;  je  me  contente  de  faire  remarquer  que  la 
démonstration  repose  en  dernier  lieu  sur  ce  fait  que  la  norme  du 
produit  de  deux  nombres  complexes  est  égal  au  produit  des  normes 
des  facteurs  et  que  par  conséquent  lorsqu'on  a 


SUR   LES   ZÉROS   D'UNE   FONCTION   ENTIÈRE   ET   RATIONNELLE.  285 

on  a  en  même  temps  identiquement 

Nous  devons  démontrer  qu'il  existe  des  valeurs  (réelles)  de  x  et  de  y 
qui  annulent  simultanément  m  et  v. 

En  effet,  si  de  telles  valeurs  n'existaient  pas,  l'expression 

W  =  lOg  (m2  -|-  v2) 

serait  une  fonction  de  x  et  de  y  possédant  les  propriétés  suivantes. 

En  premier  lieu ,  la  fonction  w  serait  finie  et  continue  pour  toutes 
les  valeurs  de  x  et  de  y  et  posséderait  des  dérivées  partielles  de  tous 
les  ordres  par  rapport  k  x  et  k  y ,  lesquelles  seraient  également  finies 
et  continues  pour  toutes  les  valeurs  de  x  et  de  y. 

En  second  lieu ,  la  fonction  w  satisfait  à  l'équation 

^^W    ,    Ô2W? 

Cela  devient  évident  si  l'on  songe  que  la  fonction  ^  \og  {u^ -\- v^)  est 
la  partie  réelle  de  la  fonction  \ogf{2)  de  la  variable  complexe  z.  Mais 
on  peut  aussi  le  faire  voir  directement,  car  on  sait  que 

ÔM dv^     ^ ^ 

èa?      dy'    dy  ôrc 

En  effet,  on  a 


ow „     ox  ox dy  dy  ^   o 


yH^^)' 


dx~  m2^^2         — "  w2^^2         —  -^ 

ÔM   .       dv  èv    .      ôw 

^w  _        dy^     ^y_  dx^    dx_  à  V 

^  -^-~U^^V^         -  ^        ~M2  4.t;2  -  ^  hxV^"^^^   U 

On  a  donc 

Mais  les  fonctions  possédant  les  mêmes  propriétés  que  la  fonction  w 
satisfont  à  un  théorème  qui  —  si  l'on  représente  les  variables  a;  et  y 
géométriquement  par  les  points  d'un  plan ,  dont  x  et  y  sont  les 
coordonnées  rectangulaires,  —  consiste  en  ceci  :  la  valeur  d'une  fonction 
en    un    point   quelconque   est    égale   à  la  moyenne  des  valeurs  que 


286  SUR   LES   ZEROS   D'UNE   FONCTION   ENTIÈRE   ET   RATIONNELLE. 

prend  cette  fonction  sur  une  circonférence  de  cercle  dont  le  point 
considéré  est  le  centre.  On  peut  exprimer  ce  théorème  plus  nette- 
ment par  la  formule  analytique  suivante 

^ (^0, 2/o)  =  2^1^    wiXf^-^Rcoscp,  Vo  +  n  sin  (p)  dçp. 

(Voir  p.  e.  Riemann,  Inaug.  Diss. ,  §  10,  Gesamm.  Werke,  p  20.) 
Mais  cette  relation  conduit  ici  à  une  absurdité  manifeste,  car  on 

peut  toujours  donner  à  R  une  grandeur  telle  que  l'expression 
w{Xq-\-'Rgob(P,  2/o  +  I^  sin  <p)  =  log  {u^  -{•  v^) 

est  supérieure,  pour  toutes  les  valeurs  de  9?,  à  un  nombre  absolument 

arbitraire. 

L'hypothèse    qu'il   n'existe  pas  de  valeurs  de  a;  et  de  2/  annulant 

simultanément  les  fonctions  u  et  v  doit  donc  être  fausse. 


XIV. 

(Haarlem,  Arch.  Néerl.  Sci    Soc    Holl  ,    i8,    1883,    1—21.) 


Quelques  considérations  sur  la  fonction  rationnelle  entière 
d'une  variable  complexe. 

1.  Soit  f{z)  ^  ^"  -f  Al  z"-^  -f-  ^2  2;""^  +  . . .  +  An  une  expression 
rationnelle  entière  en  s,  du  degré  n. 

La  démonstration  donnée  par  Cauchy  pour  le  théorème  fondamen- 
tal de  l'algèbre,  démonstration  qui  à  raison  de  sa  simplicité  est 
entrée  dans  divers  traités  élémentaires  (Schlômilch,  Compendium 
der  hôheren  Analysis  ;  v.  d.  Ven ,  Théorie  en  oplossing  der  hoogere 
machtsvergelijkingen),  revient  alors  à  ce  qui  suit. 

En  supposant  qu'il  ne  fût  pas  possible  de  choisir  rc  et  2/  de  telle 
sorte  que,  pour  z^=x-\-yi^  X  et  Y  devinssent  nuls  simultanément 
dans 

f{z)  =  X-{-Yi, 
l'expression 

X2-I-Y2 

ne    pourrait  pas  non  plus  s'annuler  pour  aucun  système  de  valeurs 
de  rc  et  2/. 

Il  en  résulterait  que  cette  expression  devrait  prendre,  pour  au 
moins  un  système  de  valeurs  x  ç^t  y ,  une  valeur  minima  positive 
différente  de  zéro.  Or,  cela  est  impossible,  car  on  fait  voir  que, 
quels  que  soient  a  et  6,  à  la  seule  condition  que  pour  a;  =  a,  2/ =  6 
l'expression  X^-j-Y^  ne  soit  pas  nulle,  h  et  k  peuvent  toujours  être 
déterminés  de  façon  que ,  pour  x  =  a-\-h  et  y  =  b-^k,  X^  -j-  Y^  re- 
çoive une  valeur  moindre  que  pour  x^a,  y  =  b. 


288  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

De  la  manière  dont  on  établit  ce  fait ,  il  résulte  clairement  aussi 
que  X^  -f"  Y^  ^^  peut  pas  non  plus  acquérir  une  valeur  maxima , 
circonstance  qui  est  d'ailleurs  indifférente  pour  la  démonstration  de 
Cauchy. 

Mais  VX^  -\-  Y^  est  le  module  de  f{z)  et,  lorsque  a^,  ag, . . .,  On  sont 
les  racines  de  l'équation  f{2)  =  0,  égal  au  produit  des  distances  de 
2  à  Oi ,  a2 ,  . . . ,  a„. 

Ces  simples  réflexions  suffisent  donc  pour  montrer  que  la  propo- 
sition plus  d'une  fois  énoncée  (voir,  entre  autres.  Comptes  rendus , 
t.  89,  p.  266),    que    le    module  de  f{z)  prend   aux  points  racines  de 

l'équation  — ^ —  =  0  une  valeur  maxima  ou  minima,  doit  être  inexacte. 

Mettre  mieux  en  lumière  les  circonstances  qui  se  produisent  alors, 
tel  est  le  but  des  premières  considérations  qui  vont  être  développées 
et  dans  lesquelles  je  regarderai  comme  déjà  prouvée  la  possibilité 
de  la  décomposition  de  f{z)  en  facteurs  linéaires. 

Exprimée  sous  une  forme  purement  géométrique,  la  remarque 
faite  ci- dessus  peut  être  énoncée  en  ces  termes:  étant  donnés  dans 
un  plan  n  points  fixes  a^,  a2,...,an,  et  en  outre  un  point  variable  z,  le 
produit  des  distances  de  z  à  a^,  a2,...,an  ne  prend  jamais  une  valeur 
maxima  ou  minima,  sauf  lorsque  le  point  z  coïncide  avec  un  des 
points  «1,  ûfg,  ...,  an.  Plusieurs  des  points  a^,  «a,  ...,  an  peuvent 
d'ailleurs  aussi  coïncider  entre  eux. 

2.  Dans  la  démonstration  suivante  de  cette  proposition ,  il  ne  sera 
d'abord  aucunement  question  de  sa  relation  avec  la  théorie  des 
équations  algébriques. 

Pour  point  de  départ ,  je  prends  donc  le  développement  en  série 
connu 

(1)  log  Vl  —  2acos(p  -\-  a^  = —acos (p  —  ^a^ co82(p —...=— y^—  a'Pco8p(p, 

valable  pour  —  l<a<-|-l  et  pour  des  valeurs  quelconques  de  (p. 
Ce  développement  peut  servir  de  la  manière  suivante  à  comparer 
entre  elles,  en  deux  points  voisins,  les  valeurs  du  produit  des  dis- 
tances de  z  k  a^,  a2,  . . .,  a». 


CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNIXLE   ENTIÈRE. 


289 


Soient  B  et  C  ces  deux  points,  r  et  ç?  les  coordonnées  polaires 
de  C  par  rapport  à  un  système  d  axes  ayant  B  pour  origine ,  R^  et  u^ 
les  coordonnées  polaires  du  point  racine  a^  par  rapport  à  ce  même 
système;  on  a  alors 

Ca^  =  y  Ri  —  2  Rj  r  cos  {<p  —  u^)  +7^ 
donc 


0^1  =  log  Ri  +  log  1/1  —  2  ^  cos  {(p  —  Mj)  + 


log  0^1  = 


En  supposant  r  <  R^ ,  on  a  donc ,  d'après  (1) 


log  C  «1  =  log  B  ai  —  V  --  ^pCospirp  —  Wi). 

Si  R^,  Mgi  Rg.  Wg; . .  sont  les  coordonnées  polaires  de  c/g,  %, 
le  sysième  d'axes  adopté,  et  si  r  est  plus  petit  que  R2,  R3, 
a  pareillement 

^^*  1     iP 
log  C  ^2  =  log  B  «2  —  >     ~-  — ^  cos  V{(p  —  Wg) 

^v  "  1     rP 

log  C  «g  ==:  log  B  ag  —     >         ^     —    COSP  {(p  —  î<g) 

et  par  l'addition  de  toutes  ces  équations  nous  obtenons 

(2)    .     .    log  (C  ai .  C  ag . . .  C  an)  =  log  (B  «1 .  B  «2  •  •  •  B  an)  +  ^  hp  r^ , 

où 

(3) kp^ 


dans 
.,  on 


p  =  i 


1  v-^  cosp(9?  —  Ut) 


p  m      ^t 

Puisque  B  est  regardé,  de  même  que  «i,  ag,  . . . ,  an,  comme  fixe, 
C  seul  étant  supposé  variable,  nous  pouvons  réduire  kp  à  une  forme 
encore  plus  simple  en  posant 


(4) 


Mp  cos  Gp  = 

1  ^-T  cos  p  Ut 
P^v      R? 

Mp  sin  ttp  = 

1  -^  sin  p  Ut 

P^,    R? 

19 


290  CONSIDÉRATIONS   SUR    LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

Mp  et  ttp  sont  alors  constants  et  il  vient 

(5) .     .     kp  =  M.pC03{p(p  —  ap) , 

donc 

log  (C  ai .  C  «2  •  •  •  C  an)  =  log  (B  a^ .  B  ag . . .  B  a„)  +  M^  r  cos  (ç?  —  a^)  -f 

+  Mg  r^  cos  (2  99  —  og)  +  M^3  ^^  cos  (3  93  —  og)  -}-...  . 

Il  doit  toujours  être  satisfait  ici  à  la  condition  que  r  soit  moindre 
que  Rj,  Rg, . . .  ;  en  d'autres  termes,  le  point  C  doit  être  situé  à  l'in- 
térieur  du   cercle   qui    a  B  pour  centre  et  un  rayon  égal  à  la  plus 

petite  des  distances  Ri,  Rg, Dans  tout  ceci ,  il  est  à  peine  besoin 

de  le  dire,  on  admet  que  B  ne  coïncide  pas  avec  l'un  des  points 
ffj  ,  a2 , . . . ,  On. 

En  ce  qui  concerne  les  nombres  positifs  M^,  Mg,  Mg,  ...,  on  voit 
aisément  qu'ils  ne  peuvent  pas  tous  être  égaux  à  zéro  ;  mais  il  est 
très  possible  que  quelques  uns  des  premiers  soient  nuls.  Admettons 
que  dans  la  suite  M^,  Mg,  ...,  Ms  soit  le  premier  nombre  différent 
de  zéro,  et  qu'on  ait  par  conséquent 

(  log  (C  ai .  C  «2 .  •  •  C  On)  =  log  (B  ai .  B  «2 .  . .  B  an)  +  T , 

(6)  .    l 

{       T  =  Ms  r'  coa  {s  (p  —  as)  -}-  Ms+i  7'+^  cos  [(s -f- 1)??  —  a^+i]  +  . . . 

Nous  avons  maintenant  à  rechercher  comment  la  valeur  de  T  varie 
avec  le  point  C,  c'est-à-dire,  lorsque  r  et  99  seuls  prennent  d'autres 
valeurs. 

Remarquons  d'abord  que  la  série 

Ms r«  +  Ms  +  i  *«+!  +  M.+2  r^+2  _^  . . . 
est    également    convergente,    tant    que  r  reste  moindre  que  le  plus 
petit   des   nombres  Ri,  Rg,  ...,  Rm  ;   cela   se    déduit  aisément  de  (4). 
Il  en  résulte  que  la  série 

s  M«  Vf  —  (s  +  1)  M«  +  i  r  -  (s  +  2)  M,+2  r^  —  (s  +  3)  M.+s  r^  -  ■ . . 
converge  aussi  pour  ces  valeurs  de  r,  et  comme,  pour  r  =  0,  cette 
dernière   série    a    pour    somme  la  valeur  positive  sUsV^  différente 
de  zérOj  on  pourra  donner  aussi  à  r  une  valeur,  positive  et  différente 
de  zéro ,  telle  qu'on  ait 

(7)  .     .     sM«Kj~(s  +  l)Ms  +  ir  — (s-f  2)M,+2r2  — ...>0. 


CONSIDERATIONS   SUR    LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE.  291 

Simultanément,  on  a  alors 

(8) M, KJ  — M,+i  r  —  M,+2 /•'-'  —  ...  >0. 

Supposons  maintenant  qu'en  (6)  r  reçoive  une  valeur  positive  sa- 
tisfaisant aux  conditions  (7)  et  (8),  et  faisons  alors  varier  (p  seul,  de 
manière  à  considérer  des  points  C  situés  sur  un  cercle  de  rayon 
r  décrit  autour  de  B. 

De  (6),  il  suit 

dT 

—  =  —  s  Ms  r*sin  (s  9?  —  aj  —  (s  -|-  1)  M^+i  r*+^  sin  [{s  -\-i)cp  —  a,+i]  —  . . . 

et,  par  (7)  et  (8),  on  reconnaît  immédiatement  que,  tant  que  la  valeur 

absolue  de  cos  {s  9?  —  a^)  n'est  pas  inférieure  à  V^ ,  T  a  le  même  signe 

que  008(595  —  as).  De  même,  tant  que  la  valeur  absolue  de  sin (599 -as) 

—    dT 
n'est  pas  inférieure  àK|^,  ^  et  sin  (59?— os)  ont  des  signes  contraires 

Pour  obtenir  toutes  les  valeurs  de  T  correspondant  à  une  valeur 
déterminée  de  r,  il  suffit  de  donner  à  99,  à  partir  d'une  valeur  initiale 
quelconque,  un  accroissement  égal  à  2  jt,  ce  qui  fait  croître  595-05  de 
la  quantité  2  ns. 

Distinguons,  dans  cet  accroissement,  les  4s  intervalles  suivants 

(1).  s  95  —  Os  de  —  X  '^  +  T  ' 
(2).  sep -as  de  +  -^  à  +  3.~, 
(3).    sep  — Os  de-f-3.—  à  +  5.--, 

enfin 

(4  5).    s  9^  —  Os  de  (8  5  —  3)  4-  à  (8  5  —  1)  ^• 

4  4 

Dans  les  premier ,  troisième,  cinquième,  ...  intervalles,  la  valeur 
absolue  de  cos  (s  95  —  as)  est  plus  grande  que  V\ ,  et  alternativement 
positive  et  négative  Par  conséquent,  dans  les  premier,  cinquième, 
neuvième,  . .  intervalles,  T  est  positif;  dans  les  troisième,  septième, . . . 
intervalles,  T  est  négatif. 

Dans  les  deuxième,  quatrième,  sixième,  .  .  intervalles,  la  valeur 
absolue  de  sin  (s  9;  —  as)  est  plus  grande  que  K^ ,  et  alternativement 


292  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

positive  et  négative.  Par  conséquent ,  dans  les  deuxième,  sixième,  . . . 

dT 
intervalles,  -^  est  partout  négatif;  dans  les  quatrième,  huitième,  .    . 

intervalles ,  partout  positif. 

Au    commencement    du    second    intervalle,    T    est    positif    pour 

s<p  —  as=  j-,  à  la  fin  négatif  pour  59?  —  Os  =  3  .  ^,  et  dans  tout  l'in- 

dT 
tervalle  ^  est  négatif;  T  devient  donc,  dans  ce  second  intervalle, 

une  fois  égal  à  zéro,  A  l'origine  du  quatrième  intervalle ,  T  est  négatif, 

dT 
à    la  fin  positif,    et  dans  tout  l'intervalle  j-   est    positif;  T  devient 

donc,  dans  le  quatrième  intervalle,  une  fois  égal  à  zéro,  etc 

Il  est  évident  que  T  s'annule  pour  2s  valeurs  différentes  de  9^,  et 
que  chaque  fois  il  change  de  signe. 

Or ,  on  a  C  a^  .  C  ag . . .  C  a^  ^  B  ^i .  B  «2  •  •  •  B  an ,  suivant  que  T  ^  0  ;  il 
ressort  donc ,  de  ce  qui  précède ,  qu'au  voisinage  du  point  B  il  y  a 
aussi  bien  des  points  C  pour  lesquels  C  %  .  C  ag . .  •  C  a„  est  plus  grand 
que  B  «1 .  B  «2  •  ■  •  B  ««,  que  des  points  pour  lesquels  le  premier  produit 
est  plus  petit  que  le  second.  D'un  maximum  ou  d'un  minimum  de 
ce  produit  au  point  B,  il  ne  saurait  donc  être  question.  Mais  le 
point  B  a  été  pris  tout  à  fait  arbitrairement,  sauf  qu'il  ne  devait 
coïncider  avec  aucun  des  points  a^,  a^,  . . . ,  «ni  ce  qui  a  été  dit  au 
n°  1     se  trouve  donc  démontré. 

3.  Les  conditions  (7)  et  (8)  sont  de  telle  nature  que,  lorsqu'elles 
sont  remplies  par  une  certaine  valeur  positive  de  r,  toutes  les  valeurs 
positives  plus  petites  y  satisfont  également.  Or,  il  est  facile  de 
montrer  qu'en  prenant  r  suffisamment  petit,  on  peut  faire  que  les 
valeurs  de  cp  pour  lesquelles  T  devient  =  0  diffèrent  aussi  peu  qu'on 
le  désire  des  valeurs  pour  lesquelles  cos  {s  (p  — as)  s'annule.  Considé- 
rons, par  exemple,   la  racine  située  dans  le  second  intervalle  pour 

laquelle  sq)—  a^  est  compris  entre  ^  et  3 .  ^  ,  et  prenons  deux  va- 
leurs <p^,  (p2,  telles  qu'on  ait 

^  ^   ^ 

S(p^  —  as  <-^  <S(p2  —  as, 


CONSIDÉRATIONS   SUR    LA    FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE.  293 

la   différence  9?2  —  (Pi   pouvant    d'ailleurs    être    aussi    petite  qu'on  le 
veut. 
Dans 

T  (9?i)  =  Ms  r^  cos  (s  993  —  «s)  +  . . . 

le  premier  terme  est  alors  positif,  dans 

T  (993)  =  ¥.  r^  cos  {s  (po  —  Os)  -f  •  • . 
le  premier  terme  est  négatif.  On  peut  maintenant  prendre  r  assez 
petit  pour  que  T  {(p^)  lui-même  soit  positif,  T  (993)  négatif,  et  pour  que 
cela  reste  vrai  quand  r  continue  à  décroître.  Pour  une  pareille  valeur 
de  r,  et  pour  toutes  les  valeurs  plus  petites,  l'équation  T(99)  =  0 
possède  alors  évidemment  une  racine  entre  (p^  et  gpg- 

On  voit  donc  que  la  ligne  pour  laquelle  T^O,  a  en  B  un  point 
multiple  d'ordre  s.    Les  tangentes  menées  en  B  aux  s  branches  forment 

entre  elles  des  angles  égaux  à  — .  Un  petit  cercle,  décrit  autour  de  B, 

est  divisé  par  la  ligne  T  =  0  en  2  s  secteurs.  A  l'intérieur  de  chaque 
secteur,  T  conserve  le  même  signe,  et  dans  les  secteurs  successifs , 
T  est  alternativement  positif  et  négatif. 

La  condition  T:=0  est  équivalente  à  Ca^.Ca2"-  Can=Ba^.Ba2...Ban' 

Si  le  point  B  est  choisi  arbitrairement,  Mi  ne  sera  pas,  en  général, 

égal    à   zéro  ;     dans    les    considérations    qui    précèdent ,    on   a  alors 

s  =  l,   et  B   est    un    point   simple    de   la   courbe    Ca^  .Ca^. .  .Can  = 

B  tti  .  B  ttg  .  .  .  B  ttn. 

4.  Pour  découvrir  la  signification  des  conditions  M^  =  0,  M2  =  0, ... 
il  convient  de  se  reporter  de  nouveau  à  la  théorie  des  équations 
algébriques. 

A  cet  effet ,  introduisons  un  nouveau  système  d'axes  rectangu- 
laires ,  où  l'axe  des  x  soit  parallèle  à  la  droite  à  partir  de  laquelle 
les  angles  sont  comptés  dans  le  système  polaire ,  ayant  pour  origine 
B,  dont  nous  nous  sommes  servis  jusqu'ici,  et  où  les  directions  des 
axes  des  x  et  y  positifs  correspondent  à  9^  =  0  et  99  =  90°.  Soient  x 
et  y  les  coordonnées  de  B  dans  ce  nouveau  système,  et  z  =  x-{-yi 
une  quantité  variable  complexe.  Les  points  a^,  «2,  ...  peuvent  alors 
représenter  les  nombres  complexes  z^,  z^^  •  • .,  C  le  nombre  z-\-t^  de 
sorte  que  i  ^=  r  (cos  9?  -j-  i  sin  95). 


294  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

Soit  enfin 
il  en  résulte 

log/(.+0=logm+log(l  +  ,-4)  +  log(>  +^M  +  '0^(1  f  ,47j 

et,    lorsque  mod  ^   est  plus  petit  que  les  modules  de  z  —  z^,  z  —  ^2» 

,  . ,  ,    Z         Zn f 

^'^  -^iiz~é^^  +  ^^^--+^^ 

Or  on  a 

z  —  z^=:  —  R^  (cos  Mj  +  i  sin  m^)  ,  z  —  09  =  —  ^  (^os  Wg  -f-  ^  sin  Wg) .  •  •  • 
d'où  l'on  déduit,  pour  le  coefficient  de  ^p  dans  (9) 

(—  i)P-i  Jl  V*        ^         =  —  —  V"  ^QS^^<~^sinj?M( 

i>   ^^iz  —  Zt)P  p  ^^  Rf 

L'expression  à  droite  est,  d'après  (4),   égale  à 

Mp  (cos  a^  —  i  sin  a^. 
Si  donc  on  pose  encore  i  =  r  (cos  9?  -f"  ^ sin  9?) ,  on  obtient,  en  égalant 
entre  elles  les  parties  réelles  des  deux  membres  de  (9) 
log  mod  /"(^  +  /)  =  log  mod  /"(s)  -[-  M^  r  cos  (g?  —  a^  -f  ^2  ^'^  cos  (2  9?  —  ao)  -f  •  •  • 
ce  qui  est  le  développement  en  série  du  n^  2. 
Comme  d'ailleurs  la  formule  (1)  résulte  de 

\o%{\  —  z)  =  —  z  —  \z^  —  \^—... 

quand  on  y  pose  z^=at'^^  et  qu'on  compare  les  parties  réelles,  ce 
mode  de  déduction  ne  diffère  pas  essentiellement  de  celui  qui  a  été 
donné  précédemment. 

Mais    il    ressort    maintenant  que  M^,  Mg,  Mg,  ...  sont  les  modules 
des  coefficients  des  puissances  de  t  dans  (9).     Si  l'on  pose 

1  1  1 

f  ...  +  --— -=V^(^), 


z  —  Z^  Z  —  09 


CONSIDERATIONS   SUR   LA    FONCTION    RATIONNELLE   ENTIÈRE.  295 

il  vient 

\ogf{z  +  0  =  log/'(2)  -[-w{z)t-\-~  w'  iz)  l''  +  2^  w"  {z)l^-\-... 

et  Ml,  M.j,  ...  sont  les  modules  de  y){z)^  ^^  yj' (z) , . . . 
Or,  on  a 

r{z)=yjiz)f{z), 

d'où  il  suit 

r  [z)  =  xp"  {z)f{z)  +  2  rp'  {z)f  {z)  4-  w  {z)f"  {z) , 
r  {z)  -  rp'"  {z)f{z)-{-2>xp"  {z)  r  {z)  +  3  rp'  {z)  f"  {z)  +  xp  {z)  r  {z) , 

Si  l'on  a  donc  M^  =  0,  Mo  ^  0,  . . . ,  Ms_i  =  0  et  Ms  non  égal  à  zéro, 
f'{z),  f"{z),  ...,  p-^>{z)  sont  également  nuls  et  f^^^{z)  n'est  pas  nul; 
en  d'autres  termes ,  z  est  une  racine  multiple  de  l'ordre  s  —  1  de 
l'équation  /'  {z)  =  0.  Et  réciproquement  :  lorsque  z  est  une  racine 
multiple  de  l'ordre  s  —  1  de  /"'  (0)  =  0,  les  quantités  M^ ,  Mg,  . . . ,  Ms-i 
sont  égales  à  zéro  et  Ma  n'est  pas  égal  à  zéro. 

Après  ce  qui  a  été  dit  au  n*^  3,  on  voit  donc  maintenant  que  les 
points  multiples  des  courbes  pour  lesquelles  on  a  mod /"(s)  =  C  coïn- 
cident avec  les  racines  de/''(^)=:0;  et  c'est  seulement  pour  des 
valeurs  particulières  de  C,  en  nombre  tout  au  plus  égal  à  n  —  1, 
que  la  courbe  mod/'(0)  =  C  a  de  pareils  points  multiples.  Quant  à 
d'autres  espèces  de  points  singuliers,  elle  n'en  possède  pas,  d'après 
ce  qui  a  été  dit  au  n^  2. 

5.  Ce  qui  précède  nous  met  en  état  d'obtenir  une  idée  générale 
de  l'allure  des  courbes 

mod  /'(0)  =  Constante. 

Faisons  d'abord  quelques  remarques. 

1^.  Lorsque,  à  la  limite  d'un  domaine  (fini)  continu,  mo^ f{z) 
a  une  valeur  constante ,  il  faut  qu'au  moins  une  des  racines 
a^,  ttg,  . ..,  an  soit  située  à  l'intérieur  de  ce  domaine,  et  que  mo^f{z) 


296  CONSIDÉRATIONS   SUR    LA    FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

ait,  pour  les  points  intérieurs  au  domaine  une  valeur  plus  petite 
que  sur  le  contour.  —  En  effet,  puisque  moâ f{z)  varie  conti- 
nûment, il  doit  prendre  au  moins  en  un  point  sa  valeur  minima 
et  en  un  autre  point  sa  valeur  maxima.  Le  minimum  ne  peut  pas 
se  trouver  au  bord  du  domaine,  car  alors  le  maximum  se  trouverait 
à  l'intérieur,  ce  qui,  d'après  le  n°  2,  n'est  pas  possible.  Les  minima 
tombent  donc  en  dedans  du  domaine  et  nous  savons  que  ces  minima 
n'existent  qu'aux  points  racines.  La  valeur  marginale ,  au  contraire, 
est  le  maximum  de  mod  fiz),  et  les  valeurs  de  mod  fiz)  à  l'intérieur 
du  domaine  sont  plus  petites  que  cette  valeur  marginale. 
De  là,  nous  pouvons  conclure: 

2*^.  Qu'un  domaine  continu,  à  la  limite  duquel  moà f{z)  est  con- 
stant ,  est  nécessairement  simplement  connexe. 
Car  si  modfiz)  avait,  par  exemple,  la  même 
valeur  constante  sur  le  contour  du  domaine 
doublement  connexe  T,  il  en  résulterait,  d'après 
ce  qui  précède,  que,  tant  en  T  qu'en  T^,  la 
valeur  de  modfiz)  serait  moindre  qu'aux  points 
de  C|.  Or  cela  ne  se  peut  pas,  car,  suivant  le 
n^  2,  la  courbe  le  long  de  laquelle  moà  fiz)  a 
une  valeur  constante  forme  la  séparation  entre  un  domaine  dans 
lequel  modfiz)  a  une  valeur  plus  petite  et  un  autre  domaine,  dans 
lequel  modfiz)  a  une  valeur  plus  grande. 

Après  tout  ce  qui  précède ,  il  est  évident  que  : 
3^.     Si    nous    isolons    un    domaine   quelconque,    mais   entièrement 
limité,    qui    ne    contienne    aucune   des  racines,    les  maxima  et  mi- 
nima demod/(0),  pour   ce   domaine,  devront   être  cherchés  au  bord 
du  domaine. 

Rappelons  enfin  que, 

4^.  lorsque  mod^;  croît  indéfiniment,  mod  f{z)  finit  aussi  par  croître 
au-delà  de  toute  limite. 

6.  Pour  que  le  cas  où  l'équation  f{z)  =  0  possède  des  racines 
multiples  soit  également  compris  dans  la  démonstration ,  nous  sup- 
poserons que  z^,  Z2,  ...,  Zk  soient  les  racines  non  égales  de  f{z)  =  0. 


CONSIDÉRATIONS   SUR   LA    FONCTION    RATIONNELLE   ENTIÈRE.  297 

Si  k  <in,  les  autres  racines ,  ^;it+i , .  . . ,  ^„,  ne  sont  donc  que  des  répé- 
titions de  z^y  Z2,  . . . ,  Zk' 

L'équation  f  {z)  =  0  a  alors  k  —  1  racines 

(10) 2/1,  2/2»  •••»  Vk-i 

dont  aucune  ne  coïncide  avec  z^,  z^^  ...,  Zk  et  qui  peuvent  être  re 
présentées  par  les  points  B^ ,  Bg ,  . . . ,  Ba;  - 1.  Les  autres  racines  de 
f  {z)  =  0  sont  en  même  temps  racines  de  f{z)  =  0.  II  est  très  possible , 
toutefois,  que  parmi  les  racines  y^,  y^,  .  ■  • ,  yk-\  il  y  en  ait  d'égales, 
et  nous  mentionnons  expressément  que  de  pareilles  racines  doivent 
être  censées  inscrites  en  (10)  autant  de  fois  que  l'indique  le  degré 
de  la  multiplicité. 
Soit,  en  outre, 

mod/(î/i)=:Ci,  mod/*(î/2)  =  C2,  ...,  mo^f{yk-\)  =  Ck-\', 
les  constantes  c^ ,  Co,  ...  sont   donc   positives   et  différentes  de  zéro. 
Comme  l'ordre  de  succession  des  racines  est  arbitraire,  nous  pouvons 
supposer 

Cj  ^  Co  ^  C3  .  .  .  ^Ck-\. 

Il  convient  de  remarquer  encore  qu'on  peut  avoir,  par  exemple, 
Cj  =  C2,  sans  que,  pour  cela  y^^=zy,^.  Si  par  exemple,  f{z)^=-z'^-\-  A^s""^ -f~- • . 
a  des  coefficients  réels ,  et  que  2/1 ,  t/2  soient  des  racines  complexes , 
inégales,  mais  conjugées,  de  f'{z)  =  Qf  on  a  évidemment  c-^  =  c2. 

7.  Les  courbes  pour  lesquelles  on  a  mod/'(^)  =  C  seront  maintenant 
considérées  comme  les  limites  du  domaine  où  moAf{z)  est  moindre 
que  C.  Lorque  C  croît,  ce  domaine  s'étend  donc  progressivement, 
de  sorte  que  le  domaine  correspondant  à  une  plus  petite  valeur  de 
C  forme  toujours  une  partie  du  domaine  qui  appartient  à  une  plus 
grande  valeur  de  C.  Pour  C  =  0,  il  n'y  a  que  les  k  points  isolés 
A^,  Ag,  ...,  Ak  qui  satisfassent  à  la  condition  mod/'(.2)  =  0. 

II  est  ensuite  facile  de  montrer  que,  pour  des  valeurs  suffisam- 
ment petites  de  C,  le  domaine 

mod/'(^)gC 
se    compose    de  k  aires  continues ,    entièrement  isolées  les  unes  des 
autres,    dont    chacune   renferme    un    des   points  A^,  A2,  ...,  Aa:,   de 


298  CONSIDÉRATIONS   SUR    LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

sorte  que  la  courbe  moûf{z)  =  C  consiste  en  k  courbes  fermées  qui 
entourent  les  racines  A^,  Ag,  ...,  A^. 

Décrivons  en  effet ,  autour  de  A^,  A^,  ...,  Aa;,  des  cercles  Kj,  Kg, ..,  Ka 
entièrement  isolés  les  uns  des  autres,  et  soit  m  la  valeur  minima 
de  moû  f(z)  sur  la  circonférence  de  ces  cercles.  Pour  chaque  point 
P  en  dehors  de  ces  cercles,  on  a  alors  mod/"(0)>m.  Pour  s'en  con- 
vaincre, on  n'a  qu'à  considérer  le  cercle  K  oii  mod-s  a  une  valeur 
constante,  et  qui,  en  même  temps,  satisfait  aux  conditions 

1°:     d'entourer  le  point  P  et  tous  les  cercles  Ki,...,K*, 

2^:  que  le  minimum  de  mod/'(s)  pour  les  points  du  cercle  soit 
plus  grand  que  m.  Il  est  clair,  d'après  le  n^  5,  qu'il  existe  tou- 
jours un  pareil  cercle. 

Du  n^  5,  3°,  il  résulte  alors  que  m  est  le  minimum  des  valeurs 
de  mo6f{z)  situées  dans  le  domaine  en  dehors  de  K^,  Kg,  . . . ,  K/t  et 
à  l'intérieur  de  K,  de  sorte  que  le  module  de  f{z)  en  P  est  plus  grand 
que  m. 

Lorsque  C  <  w,  le  domaine  où  l'on  à 

mod/-(3)gC 

ne  contient  donc  aucun  point  situé  en  dehors  des  cercles  K^,  Kg, ...,  K^ 
D'autre  part,  il  est  clair  que  A^,  Ag,  .. .,  Ak  appartiennent  à  ce  do- 
maine, et  du  nO  5,  l^'  et  2^,  il  suit  donc  que  le  domaine  modf{z)^C 
est  composé  de  k  aires  continues  isolées,  dont  le  contour  consiste 
par  conséquent  en  k  courbes  fermées.  Aucune  de  ces  courbes  ne 
peut  se  couper  elle-même. 

Si  C  croît,  chacune  de  ces  k  aires  continues  s'étendra,  jusqu'à  ce 
que  C  atteigne  la  valeur  q.  Supposons  d'abord  c^Kc^,  la  courbe 
mod f{z)  =  c^  a  alors,  d'après  le  n^  2,  en  B^  un  point  double,  et  les 
deux  branches  se  coupent  à  angle  droit.  Décrivons  autour  de  B^ 
comme  centre,  avec  un  rayon  suffisamment  petit,  un  cercle;  celui-ci 
sera  divisé  en  quatre  secteurs  S^,  Sg,  Sg,  S^. 

Soit,  dans  les  secteurs  S^,  Sg,  moùfizXc^,  dans  les  secteurs  Sg, 
S4,  moô  f{z)>c^. 

Si  h  est  une  quantité  positive  suffisamment  petite,  le  domaine 
moô  f{z)^c^  —  h  s'étendra  donc  dans  S^  et  S3  mais  non  jusqu'au  point 


CONSIDÉRATIONS   SUR    LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE.  299 

Bj,  de  sorte  que  ces  aires  ne  se  réunissent  point  à  l'intérieur  du 
cercle.  La  courbe  moCi  f (z)  =  Ci -}- h ,  au  contraire,  pénètre  dans  83  et 
S4,  et  la  partie  du  domaine  moù  f  {z)  =  c-^ -\- h ,  située  à  l'intérieur  du 
cercle,  est  continue. 

Ainsi,  au  moment  où  C  dépasse  la  valeur  c^,  deux  aires  séparées 
du  domaine  ïnoôf{z)^C  se  réunissent.  Le  nombre  des  aires  con- 
tinues distinctes  du  domaine 

modf{z)^C 

est  donc  pour  C  =  Ci-\-h  égal  kk  —  1.  Cette  conclusion  suppose, 
toutefois,    que    les   deux  aires    de    mod f (z) ^ c^  —  h  qui  pénètrent  à 

^ ^  l'intérieur  du  cercle  ne  s'unissent  pas  non  plus 

^N         entre  elles  dans  leur  prolongement  en  dehors 
/       .'''  ^\^         \     du  cercle  (comme  il  arriverait,   par  exemple, 

1    si  ce  prolongement  avait  lieu  de  la  manière 
/     indiquée,  dans  la  figure,  par  des  lignes  poin- 
tillées). 

On  reconnaît  de  suite  que  tel  est  réelle- 
ment le  cas,  en  réfléchissant  que,  s'il  en  était  autrement,  il  en 
résulterait  évidemment  un  domaine  doublement  connexe  sur  le  con- 
tour duquel  on  aurait  moô  f  {z)  =  c^ -\- h  y  ce  qui,  d'après  le  n*^  5,  2^, 
n'est  pas  possible. 

Si  l'on  3.  ^1  =  1/2^  ^^  sorte  que  les  points  B^,  B^  coïncident,  on  a 
aussi  Ci  =  C2  et  B^  est  un  point  triple  de  la  courbe  mod fiz)=:c^;  un 
cercle  suffisamment  petit,  décrit  autour  de  B^,  est  alors  partagé  en 
six  secteurs,  à  l'intérieur  desquels  mod/(2)  est  alternativement  plus 
grand  et  plus  petit  que  c^. 

On  voit  facilement  que,  dans  ce  cas,  le  nombre  des  aires  dis- 
tinctes du  domaine  mod/'(s)<C  diminue  de  deux  unités  au  moment 
où  la  valeur  c^  =  c^  est  dépassée. 

Il  en  est  de  même  lorsqu'on  a  q  =  c 2  ^^^^  avoir  y^  =  y^. 
La  courbe  mod  f{z)  =  c^  a  alors  deux  points  doubles,  en  Bj  et  Bo. 
Il  est  facile  de  comprendre  comment  ces  considérations  se  laissent 
poursuivre;  chaque  fois  qu'une  ou  plusieurs  des  valeurs  q,  Cg,  ...,  c^-i 
sont  dépassées,  le  nombre  des  aires  séparées  du  domaine  modf{z)'^C 


300  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

diminue  d'un  nombre  égal  à  celui  de  ces  valeurs  c^,  Cg,  ...,  Ck-i 
Si  donc  on  a  C<C/t_i,  la  ligne  modf{z)  =  C  consiste  en  une  courbe 
fermée  unique ,  qui  entoure  toutes  les  racines.  Comme  règle  gé- 
nérale, on  peut  établir  que,  lorsque  C  n'est  pas  égal  à  l'une  des 
constantes  c^,  C2,  ...,  Ck-i,  et  que  t  de  ces  constantes  sont  plus 
grandes  que  C,  la  ligne 

mod  f{z)  =  C 
se  compose  de  ^ -|-  1  courbes  fermées,  isolées  les  unes  des  autres,  qui, 
ensemble,  entourent  toutes  les  racines  A^,  A^,  ...,  Ak. 

8.     Pour  éclaircir  ce  qui  précède ,  je  choisirai  l'exemple 

f{z)  =  i3^-\.z^  —  2. 

On  a  alors 

^i  =  +  l, 

5?2=  — 1.5437, 

^3= -0.2282  4- 1.1151  z, 

;24==  — 0.2282  — 1.115H"; 
puis 

r{z)  =  4:Z^-^Sz'^, 

yi  =  0,  Ci  =  2, 

y2  =  0,  C2  =  2, 

Il  s'agit  maintenant  de  déterminer,  sur  les  lignes 
mod  f{z)  =  2, 
moùf{z)  =  2i^^^ 

un  nombre  de  points  suffisants  pour  que  leur  allure  se  dessine 
clairement. 

En  ce  qui  concerne  la  première  de  ces  lignes,  puisque  modf{z)  =  2t 
on  doit  avoir 

f{z)  =  2  (cos  a  -{-  •î  sin  a). 

J'ai  donc,  pour  différentes  valeurs  de  a,  calculé  chaque  fois  les 
quatre  racines  de  cette  équation  du  quatrième  degré  Comme  le  chan- 
gement de  a  ç^w  —  a  fait  manifestement  passer  0  à  sa  valeur  conjuguée, 
il  suffisait  de  prendre  a  entre   0  et  180°.     De  cette  manière  ont  été 


CONSIDERATIONS   SUR    LA    FONCTION   RATIONNELLE   ENTIERE. 


301 


obtenues  les  valeurs  du  tableau  I.  A  cause  de  la  variation  rapide 
des  racines  lorsque  a  approche  de  180°,  il  était  nécessaire  de  calculer 
encore  quelques  autres  points  de  la  ligne  mod/"(2;)  =  2;  mais,  pour 
ceux-là,  il  eût  été  moins  convenable  de  conserver  a  pour  argument. 
Aussi  les  valeurs  données  dans  le  tableau  la  ont  elles  été  trouvées 
d'une  autre  manière. 

On  a  opéré  de  même  pour  la  ligne  mod /"(s)  =  2^^^. 

Dans  le  tableau  II ,  sont  indiquées  les  racines  de  l'équation 

f{^)  =  2^V  (cos  a  +  *  sin  a), 
tandis  que  le  tableau  lia  fait  encore  connaître  quelques  autres  points 
de  la  ligne  mod  f(z)  =  2^^^. 

La  figure  ci-contre  donne  une  idée  suffisante  de  la  forme  de  ces 

courbes ,  qui ,  au  moyen  des  valeurs 
consignées  dans  les  tableaux ,  pour- 
raient être  représentées  avec  encore 
plus    d'exactitude  sur  un  dessin  à 
échelle  moins  réduite. 
Si  l'on  a  C<2,  la  ligne 
moùf{z)=G 
est  composée  de  4  courbes  fermées, 
entourant  A^,  Ag,  Ag,  A4. 

Dans  le  cas  de  2  <  C  <  2^^ ,  la 
ligne  est  composée  de  deux  courbes 
fermées,  dont  l'une  entoure  Aj,  A3,  A4,  l'autre,  Ag.  Pour  C  >  2^2^^^, 
la  ligne  consiste  en  une.  seule  courbe  fermée,  qui  enveloppe  tous 
les  points  A^,  Ag,  A3,  A4. 


9.  Considérons  encore  une  fois,  pour  une  valeur  quelconque  de 
C,  la  ligne  modf{z)  =  C.  Cette  ligne  se  compose  alors  d'un  certain 
nombre  de  courbes  fermées 

Kl ,  Kg ,  . .  • ,  Ks 
qui    n'ont    pas   de    points   communs  et  à  l'intérieur  desquelles  sont 
situées   toutes   les    racines    A^,  Ag,  ...,  A;^      Lors    même    que    ces 
lignes,    pour    certaines    valeurs   particulières    de    C,    auraient  entre 


302  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   PONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

elles  quelque  point  commun ,  leur  prolongement ,  lorsqu'on  les  con- 
sidère comme  les  limites  du  domaine  où  moàf{z)  est  <  C,  n'en  serait 
pas  moins  complètement  déterminé. 

Désignons  par  w^ ,  Wg ,  . . . ,  Us  les  nombres  des  racines  de  /"  (2)  =  0 
qui  sont  situées  à  l'intérieur  de  K^,  Kg,  ...,  Ks,  de  sorte  qu'on    ait 

n^  +  n^-^  .  ..-{-na  =  n, 
les  racines  égales  étant  comptées  d'après  le  degré  de  leur  multiplicité. 

Si  maintenant  la  variable  z  parcourt  la  ligne  entière  K^,  de  manière 
à  retomber  finalement  sur  sa  valeur  initiale,  f{z)  prend  des  valeurs 
dont  le  module  est  égal  à  C ,  et  pour  f(z)  =  C  (cos  (p  -\- i  sin  9?)  l'argument 
(p  de  f{z)  croît  de  2n^  n,  puisqu'à  l'intérieur  de  K^  il  y  a  n^  racines 
de  f{z)=^0.  Il  en  résulte,  évidemment,  que  l'expression  f{z)  prend 
alors  toutes  les  valeurs  ayant  C  pour  module ,  et  qu'elle  prend  cha- 
cune de  ces  valeurs  au  moins  n-^  fois. 

Pareillement,  si  z  parcourt  la  ligne  Kg,  l'expression  f{z)  prend 
toutes  les  valeurs  ayant  C  pour  module,  et  elle  prend  chacune  de 
ces  valeurs  au  moins  n^  fois,  etc 

Si  l'on  fait  donc  parcourir  à  z  successivement  toutes  les  lignes 
Kl,  Kg,  . . . ,  Ks,  et  que 

t  =  C  (cos  u-{-i  sin  u) 
soit  un  nombre  quelconque  avec  C  pour  module,  f{z)  prendra  au 
moins  n^ -\- n2 ...-{- fis  fois,  c'est-à-dire  au  moins  n  fois  la  valeur 
f{z):=t.  Mais  comme  l'équation  f{z)  =  t  n'a  pas  plus  de  n  racines, 
il  est  clair  qu'il  n'y  a  pas  plus  de  w^,  mais  justement  Wi  racines 
de  l'équation  f{z)  =  t  situées  sur  la  ligne  K^  ;  de  même ,  sur  les  lignes 
Kp,  K3,...,  se  trouvent  respectivement  Wg»  %»•••  racines  de  cette 
équation 

On  voit  en  outre ,  immédiatement ,  que  lorsque  le  module  de  t'  est 
plus  petit  que  C,  il  y  a  à  l'intérieur  de  K^,  K^,..-  respectivement 
Wi,  ^2,...  points  oh  f{z)  prend  la  valeur  t'. 

Le  cas  particulier  où  la  ligne  K^  ne  renferme  qu'une  .seule 
racine,  mérite  d'être  remarqué  Si  on  a  alors  modi'^C,  il  n'y  a  à 
l'intérieur  de  K^  qu'un  seul  point  où  f{z)  prenne  la  valeur  t' ,  et 
lorsque  t^^  t^  sont  deux  points,  non  coïncidents,  situés  à  l'intérieur 
de  Kl,  /"(/i)  n'est  jamais  égal  à  f{t<^. 


CONSIDÉRATIONS  SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE  ENTIÈRE.  308 

Tableau    I. 


a 

2 

'1 

Z2 

Zs 

Z4 

X, 

2/1 

X2 

^2 

% 

.Vs 

X, 

^4 

0° 

+  1.2173 

0.0000 

—  1.7484 

0.0000 

—  0.2345 

+  1.3507 

-0.2345 

— 1.3507 

10 

1.2157 

+  0.0299 

1.7468 

—  0.0286 

0.2665 

1.3483 

0.2024 

1.3497 

20 

1.2107 

0.0596 

i.7419 

0.0569 

0.2984 

1.3424 

0.1704 

1.3451 

30 

1.2025 

0.0889 

1.7338 

0.0848 

0.3298 

1.3330 

0.1388 

1.3371 

40 

1.1908 

0.1176 

1.7223 

0.1121 

0.3606 

1.3201 

0.1078 

1.3256 

50 

1.1757 

0.1456 

1.7075 

0.1386 

0.3907 

1.3034 

0.0774 

1.3104 

60 

1.1571 

0.1724 

1.6893 

0.1639 

0.4197 

1.2830 

0.0481 

1.2916 

70 

1.1347 

0.1980 

1.6675 

0.1878 

0.4474 

1.2587 

-  0.0198 

1.2689 

80 

1.1086 

0.2221 

1.6420 

0.2101 

0.4736 

1.2301 

4-  0.0070 

1.2421 

90 

1.0783 

0.2443 

1.6125 

0.2304 

0.4979 

1.1970 

.0.0321 

1.2110 

100 

1.0436 

0.2643 

1.5789 

0.2482 

0.5200 

1.1590 

0.0553 

1.1751 

110 

1.0040 

0.2816 

1.5405 

0.2629 

0.5394 

1.1153 

0.0760 

1.1339 

120 

0.9587 

0.2956 

1.4969 

0.2740 

0.5556 

1.0650 

0.0938 

]  .0866 

130 

0.9065 

0.3056 

1.4471 

0.2804 

0.5676 

1.0066 

0.1082 

1.0318 

140 

0.8457 

0.3103 

1.3896 

0.2806 

0.5740 

0.9375 

0.1180 

0.9673 

150 

0.7727 

0.3078 

1.3219 

0.2717 

0.5726 

0.8532 

0.1218 

0.8893 

160 

0.6804 

0.2939 

1.2389 

0.2479 

0.5582 

0.7433 

0.1168 

0.7893 

170 

0.5481 

0.2577 

1.1295 

0.1922 

0.5142 

0.5773 

0.0957 

0.6428 

180 

0.0000 

0.0000 

1.0000 

0.0000 

0.0000 

0.0000 

0.0000 

0.0000 

Tableau    la. 


Zi 

Z2 

Z3 

Z4 

^ 

yi 

x^ 

2/2 

% 

1/3 

-4 

y4 

+  0.5427 
0.4485 
0.3563 
0.2655 
0.1759 
0.0873 

+  0.2559 
0.2210 
0.1818 
0.1396 
0.0952 
0.0487 

—  1.0733 
1.0275 
1.0038 

—  0.1474 
0.0913 
0.0342 

-  0.4407 
0.3856 
0.3208 
0.2476 
0.1687 
0.0856 

+  0.4071 
0.3183 
0.2389 
0.1694 
0.1074 
0.0516 

+  0.0864 
0.0662 
0.0459 
0.0275 
0.0128 
0.0033 

—  0.5938 
0.4956 
0.3974 
0.2987 
0.1996 
0.0999 

304  CONSIDÉRATIONS   SUR   LA   FONCTION   RATIONNELLE   ENTIÈRE. 

Tableau    II. 


2 

\ 

Z2 

Z3 

Z4 

x^ 

Vi 

^2 

^2 

^3 

y.s 

X, 

Vi 

0° 

+ 1.2263 

0.0000 

— 1.7570 

0.0000 

—  0.2347 

+  1.3603 

—  0.2347 

— 1.3603 

10 

1.2246 

+  0.0309 

1.7553 

—  0.0295 

0.2678 

1.3579 

0.2015 

1.3592 

20 

1.2196 

0.0616 

1.7503 

0.0588 

0.3006 

1.3519 

0.1686 

1.3546 

30 

1.2111 

0.0919 

1.7421 

0.0878 

0.3331 

1.3424 

0.1359 

1.3465 

40 

1.1993 

0.1216 

1.7304 

0.1160 

0.3650 

1.3292 

0.1038 

1.3348 

50 

1.1839 

0.1506 

1.7153 

0.1435 

0.3962 

1.3123 

0.0724 

1.3194 

60 

1.1649 

0.1785 

1.6967 

0.1698 

0.4263 

1.2916 

0.0419 

1.3002 

70 

1.1422 

0.2052 

1.6745 

0.1949 

0.4552 

1.2668 

—  0.0125 

1.2771 

80 

1.1156 

0.2305 

1.6485 

0.2183 

0.4827 

1.2378 

+  0.0156 

1.2499 

90 

1.0847 

0.2539 

1.6183 

0.2397 

0.5084 

1.2041 

0.0420 

1.2183 

100 

1.0494 

0.2753 

1.5839 

0.2589 

0.5321 

1.1653 

0.0667 

1.1818 

110 

1.0089 

0.2942 

1.5446 

0.2751 

0.5534 

1.1208 

0.0891 

1.1399 

120 

0.9625 

0.3101 

1.4998 

0.2879 

0.5716 

1.0695 

0.1089 

1.0917 

130 

0.9091 

0.3224 

1.4485 

0.2964 

0.5864 

1.0099 

0.1258 

1.0358 

140 

0.8466 

0.3301 

1.3890 

0.2992 

0.5966 

0.9391 

0.1390 

0.9700 

150 

0.7714 

0.3320 

1.3182 

0.2941 

0.6010 

0.8523 

0.1478 

0.8902 

160 

0.6756 

0.3260 

1.2299 

0.2766 

0.5972 

0.7384 

0.1515 

0.7878 

170 

0.5367 

0.3097 

1.1068 

0.2343 

0.5826 

0.5632 

0.1527 

0.6385 

180 

0.2500 

0.3536 

0.7500 

0.0000 

0.7500 

0.0000 

0.2500 

0.8536 

Tableau    lia. 


Zi 

Z2 

Z.S 

Z4 

X, 

Vi 

^2 

y2 

Xg 

Vs 

X, 

2/4 

+  0.4315 

+  0.3021 

—  0.9832 

-  0.1734 

—  0.5896 

+  0.6434 

+  0.1585 

—  0.5527 

0.3650 

0.3063 

0.8938 

0.1177 

0.5775 

0.4846 

0.1734 

0.4765 

0.3174 

0.3174 

0.8326 

0.0728 

0.5766 

0.4038 

0.1959 

0.4202 

0.2799 

0.3335 

0.5815 
0.5917 
0.6071 
0.6283 
0.6569 
0.6966 

0.3357 
0.2759 
0.2209 
0.1684 
0.1158 
0.0609 

0.2209 

0.3825 

XV. 

(Zs.  Vermessgsw.  Stuttgart.,   15,    1886,    141  — 144.) 


Môglichkeit  oder  Unmôglichkeit  einer  Pothenotischen 
Bestimmung  ^). 

Um  das  Kriterium  der  Môglichkeit  einfach  darzustellen,  nenne  ich 
das   gegebene  Dreieck  ABC  Fig.  1.  und  Fig.  2.  und  zugleich  sollen 
die  Winkel  dièses  Dreiecks  bezeichnet  werden  : 
BAC  =  A,  CBA  =  B,  ACB  =  C, 


Fig.  1.  Fig.  2.  Fig.  3. 

doch  muss  noch  der  Drehungssinn  festgesetzt  werden,  damit  dièse 
Winkel  eindeutig  bestimmt  seien.  Dieser  Drehungssinn  fur  die 
Winkel messung  soll  so  angenommen  werden,  wie  der  Sehstrahl  PB 
beim  Uebergang  nach  PC  gedreht  werden  muss,  ohne  PA  zu  treffen. 
In  diesem  Sinne  sei  nach  Fig.  8. 

Winkel  BPC  =  a, 

CPA  =  ^, 

„         APB  =  y. 

Die  Winkel  a,  ^,  y  werden  hiernach  zwischen  0°  und  360°  liegen, 

und  es  ist 

a-\-  ^-\-y  =  860°. 

*)  Cette  note  fait  partie  d'un  mémoire  publié  par  M.  Jordan  qui  dit  l'avoir  reçu  d'un 
inconnu  de  Paris.  On  trouvera  à  la  fin  du  Second  Volume  de  cet  ouvrage  un  extrait  d'une 
lettre  de  Stieltjes  qui  prouve  qu'il  est  bien  l'auteur  inconnu.  Red. 

20 


306      MÔGLICHKEIT  ODER  UNMÔGLICHKEIT  EINEK  POTHENOT,  BESTIMMUNG. 

Was  anderseits  die  Winkel  A,  B,  C  betrifft,  so  sieht  man  leicht, 
dass  sie  entweder  das  sind,  was  man  schlechterdings  unter  Winkeln 
eines  Dreiecks  versteht,  so  dass 

A  +  B  +  C  =  180°, 

oder  es  sind  A,  B,  C  Winkel,  welche,  zu  den  gewôhnlichen  Winkeln 
des  Dreieckes  addirt ,  jedesmal  360°  geben ,  so  dass 

A  +  B  +  C  =  900°. 

Der  erste  Fall  trifft  dann  ein,  wenn  der  Drehungssinn  der  Winkel 
mit  dem  des  Dreiecks  ABC  tibereinstimmt ,  der  zweite  Fall  tritt  ein , 
wenn  dies  nicht  der  Fall  ist.  Was  hiernach  unterDrehungssinn  eines 
Dreiecks  ABC  zu  verstehen  ist ,  wird  einleuchtend  sein. 

Fig.  1.  hat  negativen  Drehungssinn ,  Fig.  2.  hat  positiven  Drehungs- 
sinn.    Nach  diesen  Festsetzungen  betrefifs  der  Winkel 

a,  ^,  y  A,  B,  C 

kann  man  Folgendes  sagen  : 

Die  Pothenotische  Aufgabe  ist  physisch  môglich  oder  unmôglich, 
je  nachdem  von  den  drei  Differenzen 

a  — A,  ^  — B,  y  — G 
eine  gerade  (0  oder  2)  oder  eine  ungerade  (1  oder  3)  Anzahl  negativ 
ist.  Sollte  eine  der  Differenzen  a  —  A,  ^  —  B,  y  —  C  Null  sein,  so 
ist  die  Afgabe  unmôglich  (selbst  nach  Vertauschung  einer  Richtung 
mit  der  entgegengesetzten) ,  sind  zwei  Null,  so  ist  die  Aufgabe 
gânzlich  unbestimmt,  und  der  gesuchte  Punkt  kann  willkûrlich  auf 
einem  Bogen  des  um  ABC  beschriebenen  Kreises  genommen  werden. 
(Aile  drei  Differenzen  kônnen  nicht  Null  werden,  da  ihre  Summe 
ja  keinesfalls  gleich  Null  ist) 

Die  Bestimmung  der  Winkel  A,  B,  C  wird  zweideutig,  wenn  die 
drei  Punkte  ABC  auf  einer  Geraden  liegen.  Nehmen  wir  z.  B.  fur 
B  den  mittlern  Punkt,  so  findet  man  in  diesem  Fall: 

entweder    A  =:     0°,       oder    A  =  360°, 
B  =  180°,  B  =  180°, 

C=     0°,  C  =  360°, 

entsprechend  der  Unbestimmtheit  des  Drehungssinnes  des  Dreieckes 


MÔGLICHKEIT  ODER  UNMÔGLICHKEIT  EINER  POTHENOT.  BESTIMMUNG.      307 

ABC.    Dièse  Zweideutigkeit  hat  jedoch  keinen   Einfluss  auf  das  an- 
gegebene  Kriterium ,  denn  man  hat  zu  untersuchen  : 

a ,  oder  a  —  360°, 

/5— 180°,  /?— 180°,  • 

y,  r-360° 

und  da  a  >  0,  7  >  0,  a  —  360°  <  0,  }'  —  360°  <  0,  so  findet  man  in  dem 
einen  wie  in  dem  anderen  Falle  immer,  dass  die  Aufgabe 

môglich  far         ^  >  180°, 
unmôglich  far     /5  <  180°  ist, 

wie  auch  leicht  unmittelbar  einzusehen  ist. 


XVI. 

(Bill.  Sci.  Math.,  Paris,  sér.   2,   7,    1883,   139—142.) 


Sur  la  théorie  des  résidus  biquadratiques. 

(Extrait  d'une  Lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Vous   savez  que,    dans  son  second  Mémoire,   Gauss  à  déterminé 
le  caractère  biquadratique  du  nombre  1  +  z  par  rapport  à  un  nombre 

premier  M,  ou,  d'après  Jacobi ,  la  valeur  du  symbole  ((    'X    11.    Cette 

détermination  se  fonde  sur  le  théorème  de  l'art  71,  théorème  ana- 
logue à  celui  qui  sert  de  fondement  à  la  troisième  et  à  la  cinquième 
des  démonstrations  de  Gauss ,  de  la  loi  de  réciprocité  pour  les  résidus 
quadratiques. 

Or  j'ai  remarqué  qu'on  peut  obtenir  la  valeur  de  ((    TT    11  à  l'aide 

de  raisonnements  complètement  analogues  à  ceux  que  Gauss  déve- 
loppe   dans    son    premier    Mémoire ,    pour    obtenir    le    caractère  du 
nombre  2  dans  la  théorie  réelle. 
Il  suffira  de  considérer  le  cas 

M.^a-\-bi,    a^^l    (mod4), 
6^0,    ju  =  aa-\-bb  =  8n-\-l. 

D'après  la  valeur  du  symbole  (I  ^j]  .    on    peut    diviser  les  /^  —  1 

nombres  incongrus  k,  non  divisibles  par  M,  en  quatre  classes  , 
savoir  : 


SUR   LA  THÉORIE  DES  RÉSIDUS  BIQUADRATIQUES.  309 


(A) 

a,  a',  a",  . 

••  ((!))='• 

(B) 

/»,  ^',  r>  . 

••a=^- 

(C) 

y,  y',  y",  . 

••(œ)=-'- 

(D) 

ô,  à',  ô",  . 

■■m=-i- 

Alors  est  évident  qu'on  a  identiquement 


A*-l 


(x  — ^)(a;  — (5')(a;  — ^")...:^x  *    +z    (modM), 

d'où  l'on  tire,  en  posant  x^=  —  1, 

(1  +  a)  (1  +  d')  (1  +  ô")  . . .  =  1  +  z    (mod  M); 

ce  qui  fait  voir  qu'il  suffira  de  savoir  combien   des  nombres  1  +  ^ 
1 -f  <3',  1  +  ^";  •••  appartiennent  aux  classes  (A),  (B),  (C),  (D). 
Si  l'on  désigne  maintenant  par 

(0,0)  (0,1)  (0,2)  (0,3) 

(1,0)  (1.1)  (1,2)  (1,3) 

(2,0)  (2,1)  (2,2)  (2.3) 

(3,0)  (3,1)  (3,2)  (3,3) 


(S) 

combien  des  nombres 


1  +  a,   1  +  a',  1  +  a",  ... 

1+/5, 1+^',  i+r. ... 

1  +  7,1  +  /,!  +  /',... 
1  +  ^,  l  +  (5',  1  +  ^",  ... 

appartiennent  à  (A),  (B),  (C),  (D),  on  pourra  déterminer  les  valeurs 
de  tous  ces  nombres  {i,  k)  à  l'aide  des  considérations  employées  par 
Gauss  dans  son  premier  Mémoire. 

Dans  le  cas  actuel ,  on  trouve  que  le  tableau  (S)  a  la  forme  sui- 
vante 

,      .     ,      ,  Sh  =4:W  — 3a  — 5, 

k    j     k     l 


]     l     m    m          ^^        ^                    .                  /        aa  +  66  — 1\ 
8A;— 4w+a  —  1,  (w  = '—^ »• 

SI   =4w+    a  +  26  — 1, 


k    m   k     m 
l     m   m  j 


8m  =  4w  —    a  +  1. 


810  SUR   LA   THÉORIE   DES   RÉSIDUS   BIQUADRATIQUES. 

On  a  maintenant 
Or  (mod4), 


donc 


Enfin 


Les  autres  cas  peuvent  se  traiter  d'une  manière  analogue. 

La    même   méthode   réussit  pour  déterminer  le  caractère  cubique 

de   1  —  Q,   et   encore    pour   trouver    les    théorèmes   sur  le  nombre  2 

dans  la  théorie  des  résidus  quadratiques.   Dans  ce  dernier  cas ,  après 

avoir  déterminé  les  nombres  {i,  A;),  il  n'est  pas  nécessaire  de  recourir 

à  ces  congruences  identiques,  comme  plus  haut  celle-ci 

M  — 1 
{x  —  ô){x  —  ô')  {x  —  ô")  ...  =  x  ^    -\-i    (mod M). 

Mais  on  arrive  au  but  par  une  considération  arithmétique,  qui 
ne  diffère  pas  de  celle  que  Gauss  a  employée  dans  son  premier 
Mémoire  pour  le  nombre  2,  dans  la  théorie  des  résidus  biquadra- 
tiques.  On  a,  de  cette  manière,  une  démonstration  assez  simple  et 
purement  arithmétique  de  ces  théorèmes 


a^  —  1 

_-a  +  l 

ô      - 

-         4       ' 

62 

ô 

=  ±i&; 

n^ii- 

•a4-l  +  26). 

—  m  — j  - 

=  l{a  -1-6). 

ff^+^'V 

1  _,-j(a-l_6)^ 

(f)= 


+  1,    p  =  Sn±l, 
—  1,    p=:8w±3. 


XVII. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  96,   1883.   764-766) 


Sur  le  nombre  des  diviseurs  d'un  nombre  entier. 
(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

Désignons  par  f{n)  le  nombre  des  diviseurs  de  w;  nous  allons  faire 
voir  qu'on  a  alors 

(1) ,.^rAi)  +  /(2)  +  ...+A«)_,„gi     ^. 

n  =  aoL  W  J 

A  est  une  constante  égale  à  — 1  —  2r'(l);  sa  valeur  numérique  est 
A  =  0,154431329803..., 

Voici  quelques  valeurs  de  la  fonction  qui  figure  dans  le  premier 
membre  de  la  formule  (1) 

w=100,  A  =0,2148 , 

w  =  1000,  A  =  0,161245 , 

n  =  100000 ,       A  =  0,154574535 .... 

En  considérant  l'ensemble  des  nombres  1,  2,  ...,  n  avec  leurs 
diviseurs ,  on  voit  facilement  que  le  nombre  de  fois  que  p^ny  figure 

est  e(^j;  donc 

Nommons  r^  rg,  rg,  ...  les  restes  que  l'on  obtient  en  divisant  n 
successivement  par  w,  n  —  1 ,  n  —  2 ,  . . . ,  en  sorte  que  rk^n  —  k; 
alors 


M  **  -1  " 

Ze-=>»E--E     '"".1 

■V    ^P'         ■V -P        ■^  n  —  p  +  1 


312  SUR   LE   NOMBRE   DES   DIVISEURS   D'UN   NOMBRE   ENTIER. 

et  ensuite 

m+m+.-.+m^       f^j,       _f.      r 

n  ^        ^p         ^         ^  n{n  —  p-\-l) 

Or  on  sait  que 

^^y,^-^ogn  =  -r'{l), 

et  dès  lors  nous  n'aurons  plus  qu'à  démontrer  que  l'expression 

^^^ 2-'  w(w -"p  +  1) 

converge  vers  une  limite  déterminée. 

Or  cela  est  facile,  en  remarquant  que  l'on  a 


»-^l  ri 


lim 

n  =  oo 


"  V2;  ri     ,                    . 

'^    Tp  /     xdx .  -_  1 

2^   n{n-p-\-\)-j,  Y^x-^''^^      T' 

1-      x:^              rp  xdx       ,  s        1 

"-Eg)4-i 

n-Eg)  ri 

,.      ^e:^              rp  /     oîda;       ,  4        1 


n-E(^)  +  l 


en  sorte  que  l'on  obtient  pour  la  limite  de  l'expression  (2) 

00  -j 

ou  bien,  en  posant  Sa=  7  ,-ir> 

Maintenant,  on  considère  le  développement 

logr(l-a;)  =  -r'(l)a;+^S2x2  +  JS3ar^  +  JS,a;*  +  ...; 


SUR   LE   NOMBRE   DES   DIVISEURS   D'UN   NOMBRE   ENTIER.  313 

en  retranchant 

log  j-^j^  =  a;  +  I  a;2 -f- ^a;2  _|.  ,  _  ^ 

on  aura 

logr  {2-  x)  =  -  [1  +  r'  {i)]x  -\-  i{S,-i)  x^  +  iis,- 1)0^  -{- . . . 

et ,  posant  x=l, 

i  +  r'(i)  =  i(S2-i)  +  i(S3-i)  +  ...; 

donc 

ce  qui  achève  la  démonstration  du  résultat  annoncé. 


XVIII. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  97,    1883,   740 — 742.) 


Sur  l'évaluation  approchée  des  intégrales. 
(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

Soit  f{x)    une    fonction    qui  reste  constamment  positive  quand  la 
variable  croît  de  a;  =  a  jusqu'à  x  =  b,  et  considérons  l'intégrale 


(1) /V(^)^(^) 


dx. 


M  Heine,  dans  son  beau  Traité  des  fonctions  sphériques,  a  dé- 
montré que,  si  ^{x)  est  un  polynôme  du  degré  2n  —  1  au  plus,  la 
valeur  de  cette  intégrale  peut  s'obtenir  à  l'aide  de  n  valeurs  spéciales, 
convenablement  choisies,  f  (x^),  ^{x^),  ...,^{Xn).  Les  valeurs  x^,  X2,>..,0Cn 
sont  toutes  différentes  entre  elles  et  s'obtiennent  comme  les  racines 
d'une  équation  du  degré  n, 

^  (a;)  =  ic"  +  «1  a;"  +  i  +  . . .  =  0 , 

dont  les  coefficients  dépendent  des  2n  constantes 

Ct=     x^f{x)dx. 
{t  =  0,  1,  2,  ...,  2w— 1) 
La  valeur  de  l'intégrale  (1)  se  présente  alors  sous  la  forme 

Ai^(x^)  +  A2  §^  (X^)  +  .  .  .  +  An^iXn). 

<2Z{xy 


bn  prenant  successivement   

X  —  Xk 


X —  Xk 


X*  'Sd  (x)  pour  ^  (x),  on 


trouve 


SUR   L'ÉVALUATION  APPROCHÉE  DES  INTÉGRALES.  315 


(3) jj{x)y^^\^dx  =  [<^'{xH)fA,, 

(4) r   x^f{x)fK,ix)dx  =  Çi. 

it  =  0,  1,  2,  ...,  w-1) 

La  formule  (3)  fait  voir  que  les  coefficients  A^,  Ag,  . . . ,  An,  sont  tous 
positifs. 

Soit  maintenant  ê  (x)  une  fonction  qui  reste  continue  et  ne  présente 
qu'un  nombre  fini  de  maxima  et  minima  entre  les  limites  a; = a,  a; =6. 
On  a,  dans  cette  supposition,  le  développement  en  série 


m=p.^.  {^^^'), 


Xk  étant  le  polynôme  connu  de  Legendre.  Cette  série ,  d'après  ce 
qu'a  démontré  M.  Heine,  est  convergente  uniformément  pour  toutes 
les  valeurs  de  x  entre  a  et  b.    Il  s'ensuit  qu'en  posant 

on  pourra  prendre  n  toujours  assez  grand ,  pour  que  cR  {x)  reste  con- 
stamment inférieur  en  valeur  absolue  à  une  quantité  arbitraire  e. 
Or  on  a 

êix)  =  ^ix)  +  ël{x), 
donc 

/   nx)§{x)dx—^Akê{Xk)=      fix)^{x)dx—^Ak^{Xk)i- 

Ja  1  J  a  1 

-6  n 

+  /   nx)^ix)dx—^Ak^{Xk). 

J  a  1 


316  SUR  l'évaluation  approchée  des  intégrales. 

Mais,  ^ix)  étant  un  polynôme  du  degré  2n  — 1,  on  a 
/   f{x)^ix)dx  —  ^Ak^{Xh)  =  0. 

J  a  1 

De  plus,  les  nombres  A^,  Ag,  . . .,  An  étant  positifs  et  leur  somme 
.b 
égale  à  /  f{x)dx,  on  a 

J  a 

n  ^b 

^Ak^iXkXe  /   f{x)dx; 

1  J  a 

de  même, 

f  f{x) ^{x)dx<£  j  f{x) d x. 

On  en  conclut  que  la  différence 

rh  n 

/  f{x)ê{x)dx—^kk<è{.Xk) 

l'b  n 

est  inférieure  k  2e       f{x)dx.  En  prenant  donc  ^  A^  ê  (:rfc)  pour  la 

J  a  1 

valeur  approchée  de  /    f{x)^{x)dx,  l'erreur  peut  devenir  aussi  petite 
qu'on  veut  par  une  détermination  convenable  du  nombre  n. 


XIX. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  97,    1883,   798—799.) 


Sur  l'évaluation  approchée  des  intégrales. 
(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

Voici  encore  quelques  autres  circonstances  qui  se  rattachent  à  la 
remarque  que  A*  est  positif.    Considérons  l'expression 


Z(^w._A 


JaX  —  Z  X    ^   X^  ^  0^     * 

On  sait  que  le  polynôme  ^{x)  qui  détermine  les  valeurs  a^i,  X2, 
.  .  ,  Xn  est  le  dénominateur  de  la  réduite  d'ordre  n  de  la  fraction 
continue 

(5)     .     .     .      û  = -^ y 


X    —    ttQ 

X  —  Oi 


jo  —  ao 

Posons 

Po  =  0,  Qo=l, 

Pi  =  Co,  Qi  =  a;  — ao, 

P2  =  (ic  -  ai)  Pi  —  Al  Po ,      Q2  =  (a;  —  «i)  Qi  —  ^1  Qo , 

P3  =  (x-a2)P2->l2Pi,        Q3  =  (a;  — a2)Q2  — A2Q1, 

j •     •     •  > 

alors  0L(a;)  =  Qn  et 

(6) p„=/-'Q^_r^^(,)rf,, 

J  a  X  —  z 

(7)   .    .    .    .    q,,a-Vr.=  Ç ^^f{z)az. 


318  SUR  l'évaluation  approchée  des  intégrales. 

En  faisant  attention  aux  équations  (4),  cette  dernière  formule  fait 
bien  voir  que  le  développement  de  Q„  il  —  Fn  suivant  les  puissances 
descendantes  de  x  commence  par  un  terme  en  x-"-'^. 

La  comparaison  de  (2)  et  (6)  donne 

Q'n  {Xk)  Ak  =  ?n  (Xk). 

Si  l'on  suppose  Xi  >  iCg  >  a^g  . . . ,  les  valeurs  Q'n(Xi),  Q'n  (3^2)»  •  •  se- 
ront alternativement  positives  et  négatives.  Âk  étant  positif,  il  s'en- 
suit que  de  même  P„(icJ,  P„(a:2),  ...  seront  alternativement  positifs 
et  négatifs.    Donc  les  racines  de  l'équation 

ï'n{x)  =  0 

séparent  celles  de  l'équation 

En  posant  x  =  Xi,  x  =  X2,  ...  dans  la  relation  connue 
P„ (x) Qn-iix)  —  P„_  1  (a;) Q„ (ic)  =  Co Al  A2 . . .  A„_i , 
on  verra  facilement  que,    de  même,    les  racines  de  Qn-i{x)  =  0  sé- 
parent celles  de  Qw(a;)  =  0  et,  déplus,  que  Co^^  Ag . . .  A„_i  est  positif. 
Cette   conclusion   subsistant   pour   toutes   les   valeurs  de  w,  on  voit 
que  Al ,  A2 ,  A3 ,  ...  sont  tous  positifs. 

Considérons  encore  la  relation 

Qn={x  —  an-l)Qn-l  — A„_i  Qn-2, 

d'où 

0  =  (aji  —  a„_  1)  Q„_  1  (aji)  —  A„_  1  Q„_  2  (^1) , 

0  =  {Xn  —  an-l)Qn-l  {Xn)  —  A„_  l  Qn-  2  {oCn)- 

On  voit  facilement  que  Qn-i{Xi)  et  Q„_2(iCi)  sont  positifs,  tandis 
que  Qn-\{xn)  et  Q/,-2  W  sont  de  signes  contraires  II  s'ensuit  que  a„_i 
est  compris  entre  x^  et  Xn- 

En  somme,  nous  pouvons  affirmer  que  dans  le  développement  en 
fraction  continue  (5),  A^,  A2,  Ag,  . . .  sont  tous  positifs,  tandis  que  Oq,  a^  , 
Og,  ...  ont  des  valeurs  comprises  entre  a  et  b. 


XX. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci.,  97,   1883,   889—892.) 


Sur  quelques  théorèmes  arithmétiques. 
(Extrait  d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Soit  f{n)  le  nombre  des  solutions  de  l'équation 

lorsque  n  est  impair  on  a,  comme  on  sait, 

f{2n)=f{n); 
cela  étant ,  vous  trouvez ,  pour  w  =  4  <  -f-  1 . 
A2.1)+/'(2.5)  +  ...  +  (2.n) 

fjt-  étant  l'entier  impair  immédiatement  au  dessous  de  Vn  ou  égal  à  Vn. 
On  a  aussi ,  en  supposant  w  =  8  ^  +  1  > 
Al)+A9)+/'(17)  +  ...+/(n) 

fi  étant  l'entier  impair  immédiatement  au-dessous  de  Vn  ou  égal  à  Vn^ 
et  encore,  pour  w  =  8^  +  5, 

/•(6)  +  A13)+A21)  +  ...+/'(w) 

OÙ 


320  SUR   QUELQUES   THÉORÈMES   ARITHMÉTIQUES. 

Soit  en  second  lieu  <p  {x)  la  somme  des  diviseurs  impairs  de  x,  j'obtiens 
9P(l)  +  ç.(5)  +  ...  +  9'(4«+l) 

où  

(A;  =  0,  1,  2,  8,  ...) 
En  écrivant  ceci ,  je  crois  voir  que  cette  formule  rentrera  dans  la 
vôtre  à  l'aide  de  la  relation 

On  peut  écrire  encore 
9p(l)  +  9.(5)  +  ...+9.(w) 

(r=l,  3,  5,  7,  ...) 
J'obtiens  encore 

9^(1)  +  9.(3) +  9.(5)  +  ...  + 9.(2  w-l)  

(A;  =  0,  1,  2,  3,  ...) 
On  a  enfin 

9.(1)  + 9^(2)  +  ... +9.(«)  =  e(^j  +  3e(-|)  +  5e(|)  +  ..., 

puis,  au  moyen  d'une  transformation  analogue  à  celle  que  vous  avez 
faite  de  la  somme 

MT)-Mf)  +  -. 

on  trouve 

<?'(!) +  9'(2)  +  ...  +  9'(w)  =  S  + Si -A3 
en  posant 

s  =  e(|)  +  3e(|)  +  ...  +  (..-oe(,-^), 

s,  =  E^  C^-l)  +  E^  («4-^)  +  . . .  +  E^  (?^^)  , 


SUR  QUELQUES  THÉORÈMES  ARITHMÉTIQUES.  821 

Je  me  suis  aussi  occupé  de  la  fonction  F(w),  exprimant  le  nombre 
des  représentations  de  n,  par  la  forme  x^-\-2y'^.  La  considération  de 
la  série 


■21* 


donne  d'abord  la  formule 

Fin)  =  2{d,  +  d,-d,-d,), 
ob.  0^1,^3,^5,  d^  signifient  les  nombres  des  diviseurs  de  n  qui  sont  com- 
pris dans  les  formes 

8A+1,    8A;-f8,    8k-\-5,    8/c  +  7, 
et  l'on  en  conclut 

F(l)  +  F(2)  +  ...  +  F(«)  =  2[E(|)  +  E(f)-E(|-)-E(|-)  +  ..|. 

Cela  posé,  j'obtiens,  par  une  transformation  analogue  à  la  vôtre, 
la  formule  suivante.  Soit ,  pour  abréger , 


de  sorte  qu'on  ait 


(p{x)  =  2  sin^  —  , 


<p{ik-\-l)  =  l, 
<p{ik-\-2)  =  2, 
cp{ik  +  S)  =  l, 
cpi^k)         =0, 


puis 


et  posons 

S  =  E(|)+E(f)-E(|)-E(^)+.±E(^), 

S.=  .[E('4-)]4-.K»-t-^)]+       +.[E(»+i)]. 

nous  aurons 

F(l)  +  F(2)4-...  +  F(w)  =  2[S  +  S,-À<^a)]. 


21 


XXI. 

(Paris,  C-R.  Acad.  Sci.,  97,   1883,  981—982.) 


Sur  la  décomposition  d'un  nombre  en  cinq  carrés. 
(Extrait  d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Permettez  moi  de  vous  communiquer  un  résultat  que  je  crois  nou- 
veau ,  sur  la  décomposition  d'un  nombre  Née  5,  mod  8,  en  cinq  carrés 
irnpairs  et  positifs  En  désignant  par  95  (m)  la  somme  des  diviseurs 
de  m,  le  nombre  de  ces  décompositions  est 

C'est  une  conséquence  facile  du  théorème  de  Jacobi  concernant 
la  décomposition  en  quatre  carrés  impairs  et  positifs  d'un  nombre 
=  4,  mod  8;  théorème  qu'on  peut  maintenant  considérer  comme  élé- 
mentaire. Or  je  trouve  que  ce  même  nombre  des  représentations 
de  N  =  5,  mod 8,  par  cinq  carrés  peut  s'exprimer  aussi  par  cette  nou- 
velle formule 

/•(N)  4-  2/-(N  —  8  .  12)  +  2/'(N  —  8  .  22)  4-  2/'(N  —  8  .  82)  +  .  . . 

La  fonction  f{m)  est  définie  de  la  manière  suivante  : 

4Aw)=-S(-l)~^d, 

d  représentant  successivement  tous  les  diviseurs  de  m  =  5,  mod 8. 

C'est,  comme  vous  le  voyez,  un  théorème  analogue  à  celui  qui 
a   lieu    pour    la   décomposition    d'un  nombre  8  A;  -^  8  en  trois  carrés 


SUR    LA   DÉCOMPOSITION  D'UN  NOMBRE  EN  CINQ  CARRÉS.  323 

impairs;    mais  je    ne   sais   si  ce  théorème  peut  aussi  se  tirer  de  la 
théorie  des  fonctions  elliptiques  ^). 


1)  Voici,  pour  la  décomposition  en  cinq  carrés  impairs  et  positifs,  une  proposition  que 
donnent  les  formules  de  la  théorie  des  fonctions  elliptiques.  Soit  «  un  entier  i^  1 ,  mod4; 
posons,  de  toutes  les  manières  possibles,  n^=^dd  sous  la  condition  rf'>3</;  je  considérerai 
la  fonction 

qui  peut  être  définie  par  développement 

3r(5)ir  +  Z(9)ir2  +  ...  4- Z(4.«  4- l)?-»  +  . . . 

_      g  4^8  7^21  (3w  — 2)y'»(3'n-2) 

—  4_^  +  l_^3  +1_^5  +•••+  1_^2«-1  +••• 

.  _^_4. __£!_.  _£^i        I     g'"(«'»-2) 

Cela  étant ,  le  nombre  des  décompositions  d'un  entier  N  ^  5 ,  mod  8 ,  s'obtient  par  la 
formule 

J  ;if  (N)  +  3f  (N  —  22)  +  Z  (N  —  42)  4-  Z  (N  —  62)  +  . . . 

Supposons ,  par  exemple ,  N  m  45 ,  ce  qui  donne 

JZ(45)  =  9,    Z(41)=:ll,    Z(29)  =  8,    ;f(9)  =  3; 

nous   aurons   31    pour   le   nombre  cherché,   et   c'est   bien   en  effet  ce  qu'on  trouve  par  le 
développement 

(l^^+  Vf^  l^^  +  ...)5  =  i.f(l  +  5^2  +  405^44. 15^0  4_  25^8  +  31  ^10  +  ...). 

(C.  H.) 


XXII. 

(Paris,  C.-R.  Acad    Sci. ,  97,    1883,   1358  — 1359. 


Sur  un  théorème  de  Liouville. 

(Note,  présentée  par  M.  Hermite.) 

Dans  le  Tome  XIV  (2^  série,  année  1869,  p.  1)  du  Journal  de  Ma- 
thématiques pures  et  appliquées ,  Liouville ,  dans  une  Lettre  adressée 
à  M.  Besge,  a  donné  une  relation  remarquable  entre  les  nombres 
de  classes  de  formes  quadratiques 

A  l'aide  de  considérations  arithmétiques,  j'ai  pu  établir  d'autres 
relations  d'une  forme  analogue,  et  je  me  suis  aperçu  après  qu'on 
peut  établir  aussi  toutes  ces  formules  à  l'aide  de  la  théorie  des 
fonctions  elliptiques  Les  théorèmes  I — IV  qui  vont  suivre  sont  ceux 
que  je  connais  jusqu'à  présent;  le  premier  théorème  est  celui  qui 
a  été  donné  par  Liouville 

Comme  je  l'ai  déjà  dit,  on  peut  vérifier  ces  théorèmes  à  l'aide 
de  formules  tirées  de  la  théorie  des  fonctions  elliptiques;  mais  déjà, 
dans  le  cas  du  théorème  IV,  cette  vérification  demande  des  calculs 
assez  prolixes. 

Désignons  généralement  par  F  (n)  le  nombre  des  classes  de  formes 
quadratiques  de  déterminant  —  w,  dont  un  au  moins  des  coefficients 
extrêmes  est  impair.  Toutefois,  lorsque  n  est  un  carré  impair,  il 
faudra  diminuer  de  |-  le  nombre  de  ces  classes  pour  avoir  F(w);  ainsi 
F  (1)  =  i ,  F  (9)  =  2| ,  .  .  .  Cette  convention ,  qui  simplifie  les  formules , 
a  été  introduite  par  M    Kronecker. 

Ensuite,  dans  les  sommations  suivantes,  il  faudra  attribuer  à  s  les 
valeurs  1,  8,  5,  7,  9,  ...,  et  arrêter  les  séries  lorsque ,  dans  le  terme 
suivant,  l'argument  de  la  fonction  F  deviendrait  négatif. 


SUR  UN  THÉORÈME   DE  M.    LIOUVILLE.  325 

Cela  posé ,  on  a  les  théorèmes  suivants  : 

Théorème  I.  —  Soit  N  un  nombre  positif  impair;  alors 

8  —  1 

2:(— 1)    2    sF(4N  — s2)  =  2:(rc2_2/2) 
La   sommation,    dans    le   second  membre,  a  rapport  à  toutes  les 
solutions  de  N  =  rc2  -j-  2/^,  x  étant  impair  et  positif,  y  étant  quelconque 
positif,  nul  ou  négatif 

Théorème  IL   —  Soit  N  un  nombre  positif  quelconque;  alors 

«—1  N(N-l) 

2£(— 1)    2    sF(4N  — 2s2)  =  (— 1)      2      ^{x^  —  ^y'^). 
La   sommation,   dans    le   second  membre,  a  rapport  à  toutes  les 
solutions  de  N  =  a;2  -f-  2  2/2,  x  et  y  étant  des  nombres  entiers  quelcon- 
ques, positifs,  nuls  ou  négatifs 

Théorème  IIL  -  Soit  N  un  nombre  positif  de  la  forme  8A;4-3;  alors 

22(-l)    2    -^    8    5f(^^'-2^J=(— 1)    8     ^{x^  —  ^y'). 

La  sommation ,  dans  le  second  membre ,  a  rapport  à  toutes  les 
solutions  de  N  =  a;2-|-2y2^  ^  et  y  étant  positifs  et  impairs. 

Théorème  IV.   —   Soit  N  un  nombre  positif  quelconque;  alors 

i:(— 1)    2    sF(16N  — 3s2)  =  S(a;2_32/2). 

La  sommation,  dans  le  second  membre,  a  rapport  à  toutes  les 
solutions  de  N=a^-|"3«/^,  x  et  y  étant  des  nombres  entiers  quel- 
conques, positifs,  nuls  ou  négatifs ,  soumis  seulement  à  cette  restric- 
tion que  x-\-y  doit  être  impair. 

Nous  devons  ajouter  que,  dans  toutes  ces  formules,  le  second 
membre  devient  égal  à  zéro  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  représentation  de 
N  par  la  forme  quadratique  indiquée.  Cela  a  lieu,  par  exemple,  dans 
le  premier  théorème,  lorsque  N  est  de  la  forme  4/c-f-3,  et  dans  le 
quatrième,  lorsque  N  est  pair. 


XXIII. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  97,   1883,    141 5  — 1418. 


Sur  un  théorème  de  M.  Liouville. 
(Note,  présentée  par  M.  Hermite.) 

Je  me  propose  de  montrer  comment  la  théorie  des  fonctions  ellip- 
tiques conduit  au  théorème  de  M  Liouville,  qui  a  été  l'objet  de  ma 
précédente  Note. 

En  désignant  par  K  et  E  les  intégrales  complètes  de  première  et 
de  seconde  espèce ,  les  formules  relatives  au  développement  des  fonc- 
tions de  seconde  espèce  donnent 

^^^     ^  K(K-E)_,g-4g^  +  9g«-16gi«4-25g^^-... 


71 


2  "  1   0/ï_L0/>4 0/t9l_  » 


1  — 2g  +  2g*  — 22»  +  ... 


m  4KE_„g^  +  9g^  +  25g*  +... 

En  remplaçant  g  par  g*  dans  cette  dernière  équation,  on  trouvera 

(a;=l,  8,  5,  7,  . . .) 
Combinant  cette  formule  avec  (1),  on  aura 

(4)     .     .     .    2iy2g,.  ^K^K^fd  ^K¥')E- 1/^^(1 -f  A;' 1/F)K], 

(t/  =  0,  ±2,  ±4,  ±6,  ...) 
et  d'ailleurs,  comme  on  sait, 

(a;=l,  8,  5,  7,  ...) 


SUR   UN   THÉORÈME   DE   M.    LIOUVILLE.  327 


(6) i:qy'  =  {i  +  Vk')y~ 

(2/  =  0,  ±2,  ±4,  ...) 
Les  formules  (3),  (4),  (5),  (6)  donnent  maintenant 


173  

2  2  (:z;2  —  2/2)  q^'+y  =  ^^  h^  V  k' 

<a  71 


OU  bien 


OT73  

(7)     .     .     \Q^J:{x^-y^)q-'+y'=-^k^Vk'  =  e{q)^,{q)B,{q), 
en  posant 


B{q)  =  l-2qJ^2q^-2q^  +  ...=:^Y-^, 

eM=      2^  +  2/  +  . ..         =f-^-^ 

e,{q)=i-\.2q-\-2q'  +  2q^  +  ...  =  \^^^- 

Or  on  connaît  ce  développement 

e{q)e,{q)e,{q)  =  2{q^-Sq^-{-bq'^-.:), 
et,  d'après  une  formule  due  à  M.  Hermite, 

00  8w4-3 

el{q)  =  8^F{Sn  +  S)q    '    .      . 

0 

L'équation  (7)  peut  donc  s'écrire  sous  la  forme  suivante 

x  —  l  X*     00  8n  +  3 

2(— 1)    '^    xq~^^F{8n-\-S)q    '     =^^{x^ —  y^jq'^'+y' 

0 

où  il  faut  poser  x  =  l,  S,  5,  7,  ...  et  y  =  0,  ±2,  ±4,  ... 

Cette  formule  donne  immédiatement  le  théorème  de  M.  Liouville 
en  comparant  dans  les  deux  membres  les  coefficients  des  mêmes 
puissances  de  q. 

Remarquons  que  les  relations  connues 

eiq)e^{q)  =  eHq^)     et     el{q)  =  2e^{q-')0^iç[') 
donnent 

e (q)  et  iq)  e, (q)  =  4  [Q  {q^)  0, {q')  S, iq^)f  =  16^  {- \)'~^ x q^\  . 


328  SUR   UN   THÉORÈME   DE   M.   LIOUVILLE. 

On  aurait  donc  pu  établir  la  formule  (7)  un  peu  plus  simplement  en 


x' 


formant  directement  le  carré  de  cette  série  2  (— 1)  ^  xq^]  mais 
les  formules  (3)  et  (4),  dont  nous  nous  sommes  servi,  peuvent  être 
utiles  dans  d'autres  cas. 

Ajoutons  encore  aux  théorèmes  déjà  énoncés  les  trois  suivants: 
Théorème  V.  —  Soit  N  un  nombre  positif  de  la  forme  8  A; -{-5;  alors 

Sj-l 

82(— 1)     2     SF(N  — 2s2)=:2(a;2_y2^. 

La  sommation,  dans  le  second  membre,  a  rapport  à  toutes  les 
solutions  de  l'équation  2  N  =  o;'^ -f  2/2,  x^  étant  un  carré  de  la  forme 
16  A; 4- 9  et,  par  suite,  y^  un  carré  de  la  forme  8k-{-l. 

Théorème  VI.  —  Soit  N  un  nombre  positif  de  la  forme  8  A;  4- 1  ;  alors 

a  — 1     5«-l 

2i:(— 1)    2+    8   5F(2N  — 62)  =  5:(_i)y(a;2_8î/2). 

La  sommation,  dans  le  second  membre,  doit  s'étendre  à  toutes 
les  solutions  de  l'équation  'N  =  x^-\-8y^,  x  étant  positif  et  impair, 
y  un  nombre  quelconque,  positif,   nul  ou  négatif. 

Théorème  VII.  —  Soit  N  un  nombre  de  la  forme  8/c-f  5;  alors 

3  — 1       s»— 1 

25:(— 1)   2  +    8    sF(2N  — s2)  =  2(a;2  — î/2). 

La  sommation,  dans  le  second  membre,  doit  s'étendre  à  toutes 
les  solutions  de  l'équation  2  N  =  ri;2  -f  î/2,  x^  étant  un  carré  de  la  forme 
8  A;  --[-  9 ,  î/2  un  carré  de  la  forme  8  A;  +  1- 

Dans  ces  formules ,  le  second  membre  devient  égal  à  zéro  toutes 
les  fois  qu'il  n'y  a  pas  de  représentation  de  2  N  ou  de  N  par  la  forme 
indiquée. 


XXIV. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. .  97,   1883,   1545  — 1547.) 


Sur  le  nombre  de  décompositions  d'un  entier   en  cinq  carrés. 
(Extrait  d'une  lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Dans  votre  dernière  lettre  vous  m'avez  communiqué  ces  deux 
formules 

C'est  en  étudiant  votre  première  formule  (a)  que  j'ai  été  amené 
à  considérer  de  nouveau  cette  fonction  F  (w)  qui  représente  le  nombre 
total  des  solutions  de  n  =  x^  -\- y^  -\-  z'^  -\- 1'^ -\-  u^. 

Le  nombre  des  solutions  de  n  =  x^  -\- y^  -\-  z^ -\- t'^  étant 

8[2  +  (-l)"]ç,(w), 

<p{n)  désignant  la  somme  des  diviseurs  impairs  de  w,  il  s'ensuit 

F  (w)  =  16  [9?  (w)  -h  2  «??  (n  —  1)  4-  2  9?  (w  —  4)  +  2  9>  (w  —  9)  -j-  . . .] 

+  8  (—  1)"  [ç)  (w)  —  2  9)  (n  —  1)  +  2  çj  (w  —  4)  —  2  <p  (n  —  9)  4-  . . .]. 

Il  est  essentiel  d'observer  que ,  lorsque  n  est  un  carré ,  il  faut  en- 
core tenir  compte  du  terme  93  (0)  =  ^. 
En  posant 

A  (w)  =  9>  (n)  +  2  «^  (w  —  4)  +  2  (?)  (n  —  16)  -f-  2  9^  (n  —  36)  -f  . .  . , 


^^)'B(n)  =  9'(n  — 1)4-     9'(w  — 9)4-     9>(w  — 25)4-     9'(w  — 49)4" 


330        SUR  LE  NOMBRE  DE  DÉCOMPOSITIONS  D'UN  ENTIER  EN  CINQ  CARRÉS. 

nous  aurons  donc 

F  (n)  =  24  A  (w)  +  16  B  (n)     (w  pair) , 


^^^ IF(w)=   8A(w)-f  48B(w)    (w  impair). 

Maintenant  votre  formule  (a)  donne  aisément  les  relations  suivantes 

A(w)  =  4B(w)  (w  =  3,  mocl4), 
A  (w)  =  8  B  (w)  (w  =  5 ,  mod  8) , 
A(n)=    B(w)    (w  =  2,  mod 4). 

Il  s'ensuit  donc  une  simplification  de  l'expression  de  F  (n)  dans  les 
formules  (2).  Or  je  trouve  qu'une  telle  réduction  est  toujours  possible. 
On  peut,  en  effet,  exprimer  toujours  ces  deux  fonctions  A  (w),  B  (n)  l'une 
par  l'autre.    Voici,  à  cet  effet,  les  formules 

A(w)=:   4B(n)     (weee3,  mod4), 

A(n)  =  24B(w)     (n  =  l,  mod  8),  ' 

A{n)=   8B(n)    (w  =  5,  mod8),  ,       -       , 

8^A{n)  =  ^'^-^i^B{n)  (m  =  22*  +  1w,  iweeeI,  mod2,  A;=0,l,2,3,...), 

(3)f  9,3k  +  l\K 

8''A{n)  = ^-B(w)  (w  =  4*w,       m  =  3,  mod4,  Â;  =  l,  2,  3, ...), 

Q    OSk+2 F. 

6.8*A(n)==^^ — ^ -B{n)  [_n  =  i^m,       w  =  l,  modS,  A;  =  1,  2,  3, ...), 

\2  .  8*  A  (w)  =  ?!.!i!_+_?  B  (^)  (w  =  4*  m,       m^5,  mod8,  A:  =  1,  2,  3, . . .). 

Une  réduction  ultérieure  de  l'expression  de  F  (w)  est  possible  à 
l'aide  de  ces  relations 


(4) 


B  (4  w)  ==  16  B  (n)  (w  =  3,mod4), 

B(4w)  — 96B(w)  (w  =  l,  mod  8), 

(B(4w)  =  32B(w)  (n  =  5,  mod 8), 

,B(4w)=   8B(n)  (w  pair). 


On  trouvera  de  cette  manière 

F  (24^^ .  m)  =   ^Ofik)  B  (2  m)  (m  =  1 ,  mod  2), 

F (4*. m)   =:   80fik)B(m)  (m  =  S,  mod 4), 

(5)    .     .     .(F(4*.m)   =:240[  2/"(A;)  — l]B(m)  (mEEEl,  modS), 
T(4*,m)    =    16[10/'(/(;)  — 3]B(m)  (?n  =  5,  modS), 
k  =  0,  1,  2,  3,  ..., 


SUR  LE  NOMBRE  DE  DÉCOMPOSITIONS  D'UN  ENTIER  EN  CINQ  CARRÉS.        33 1 

OÙ  j'ai  posé,  pour  abréger, 

donc 

/•(0)  =  1.    /•(1)  =  5,     /(2)  =  87,     ...,     nk+l)  =  8nk)-S. 

On  voit  par  conséquent  qu'on  peut  dans  tous  les  cas  exprimer 
F(4w)  par  F(n). 

Ayant  construit  une  table  de  la  fonction  B  (w)  pour  les  premières 
centaines,  j'ai  observé  qu'on  a  toujours,  p  étant  un  nombre  premier 
impair , 

Ayant  vérifié  cette  formule  dans  un  grand  nombre  de  cas ,  je  n'ai 
pas  de  doute  qu'elle  ne  soit  vraie  généralement,  quoique  je  ne  l'aie 
pas  encore  démontré.  On  a  donc  aussi 

F(p2)  =  io(p3__p_|_i). 

Peut-être  a-t-on  encore 

et 

F  (p*)  =  10  [p  ip^  -  1)  (p3  4- 1)  4-  IL 

mais  je  n'ai  vérifié  cette  relation  que  pour  p  =  3,  5  et  7  :  les  calculs 
deviennent  trop  laborieux. 


XXV. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet. ,   i^sect. ,  sér.   2,    19 
1884,   105— m.) 


Over  de  quadratische  ontbinding  van  priemgetallen  van 
den  vorm  3/7-f-l. 

Elle  priemgetal  ^  =  3  w  -f- 1  kaii  voorgesteld  worden  als  de  som 
van  eene  volkomen  tweede  macht  en  het  drievoud  van  eene  andere 
volkomen  tweede  macht 

(1) p  =  cc  +  Sdd 

Het  viervoud  van  zulk  een  priemgetal  kan  verder  steeds  aldus 
voorgesteld  worden 

(2) 4p  =  AA4-27BB 

Elk  dezer  ontbindingen  is  slechts  op  ééne  wijze  mogelijk.  Dit 
ailes  valt  gemakkelijk  uit  de  algemeene  théorie  der  quadratische 
vormen  af  te  leiden. 

In  het  tweede  deel  van  Crelle's  Journal  heeft  Jacobi ,  in  de  ver- 
handeling  ^de  residuis  cubicis  commentatio  numerosa"  zonder  bewijs 
aangegeven,  dat  de  waarde  van  A  in  (2)  gelijk  is  aan  de  rest,  die 
men  verkrijgt  bij  de  deeling  van  het  geheele  getal 

(n+l)(n  +  2)(w  +  3)...(2n) 
1.2.3...W 

door  p,  waarbij  men  deze  rest  tusschen  —  i  p  en  -\-  Ip  te  kiezen 
heeft.  Hierbij  doet  zich  dan  nog  de  merkwaardige  omstandigheid 
voor,  dat  A-|-  1,  bij  deze  bepaling  van  A,  steeds  door  3  deelbaar  is. 


OVER    DE   QUADRATISCHE   ONTBINDING   VAN   PRIEMGETALLEN.  833 

Voor  de  eerste  priemgetallen  verkrijgt  men  bijv.  : 


p=    7 

n=    2 

A  =  —    1 

28=    12  +  27.12 

p=13 

n=   4 

A  =  4-    5 

52=    52  +  27.12 

p=\Q 

w=    6 

A  =  —    7 

76=    72  +  27.12 

p  =  31 

w=10 

A  =  —    4 

124=   42  +  27.22 

p=:37 

n=\2 

A  =  -j-ll 

148=112  +  27.12 

p=:43 

w=14 

A  =  +    8 

172=   82  +  27.22 

p  =  Ql 

w  =  20 

A  =  -    1 

244=    12  +  27.32 

Het  bewijs  van  deze  eigenschap ,  die  in  een  nauw  verband  staat 
met  de  eigenschappen  der  algebraïsche  vergelijking,  van  welke  de 
verdeeling  van  den  cirkelomtrek  in  p  deelen  afhangt,  is  te  vinden 
in  Cauchy's  Mémoire  sur  la  théorie  des  nombres  (Mém.  de  l'Acad. 
d.  Se,  t.  17,  1840)  en  bij  Lebesgue  in  het  Journal  de  Liouville 
t.  2,  p.  279.  Voor  verdere  bijzonderheden  is  te  verwijzen  naar 
Bachmann:  Die  Lehre  von  der  Kreistheilung,  p.  144. 

Op  andere  wijze  is  dit  theorema  van  Jacobi  ook  afgeleid  in  de 
verhandeling  „Bijdrage  tôt  de  théorie  der  derde-  en  vierde-machts- 
resten"  in  het  17^*  deel  der  Verslagen  en  Mededeelingen  der  Ko- 
ninklijke  Akademie  van  Wetenschappen  en  wel  aldaar  in  art  40, 
p.  416. 

Aanknoopende  aan  de  ontwikkelingen  daar  voorkomende ,  wensch 
ik  hier,  uit  het  theorema  van  Jacobi,  eene  directe  bepaling  van  den 
wortel  c  van  het  enkelvoudige  quadraat  in  (1)  af  te  leiden;  het  zal 
dan  blijken,  dat  c  de  tusschen  —  \p  en  +  ^  p  gelegen  rest  is,  die  men 
verkrijgt  bij  de  deeling  van  het  geheele  getal 

p.-,  (n+l)(n  +  2)...(2n) 
1.2.3...W 

door  py  en  verder  is  dan  c  —  1  door  3  deelbaar.     Bijv.: 


p^    7 

n=   2 

c=  —  2 

7  =  22  +  3.12 

p=13 

n=   4 

c  =  +l 

13  =  12  +  3.22 

^=19 

w=   6 

c  =  +  4 

19  =  42  +  3.12 

p  =  31 

«  =  10 

c  =  — 2 

31=22  +  3.32 

7)  =  37 

n  =  l2 

c  =  — 5 

37  =  52  +  3.22 

334  OVER    DE   QUADRATISCHE   ONTBINDING   VAN   PRIEMGETALLEN. 

Zij  dan ,  evenals  in  de  aangehaalde  verhandeling ,  q  een  primitieve 

derdemachtswortel  der  eenheid ,  a  -\-bQ  een  primaire  factor  van  p,  dus 

p  =  {a^bQ){a  +  bQ^)  =  a^  —  ab-\-b\ 

a-\-l   en  6  beiden  door  8  deelbaar  ;    verder  f  een  der  beide  wortels 

van  de  congruentie: 

l-\-x-\-x'^  =  0    (modp) 

en  wel  f  zôô  gekozen ,  dat  a-\-bf  door  p  deelbaar  is. 

Volgens  het  boven  aangehaalde  theorema  van  Jacobi  is  dan 

/ox  o         u  (w  +  l)(w  +  2)...(2n)      ,      ,     , 

(3)    .    .    .     .      2a-b  =  —  ^-  ^  i;2   3...n  — "      (mod /?) 

en  verder  is  volgens  de  criteria  voor  het  cubisch  karakter  van  2 

wanneer  b  even  is, 

2"  =  /    (modjp) 
wanneer  a  even  is, 

2n=f^ 

wanneer  a  en  6  beiden  oneven  zijn.     (Zie  t.  a.  p.  p.  398.) 

Deze  drie  gevallen  moeten  nu  afzonderlijk  behandeld  worden. 

I.  b  even. 

In  dit  geval  leiden  wij  uit 

p  =  a^  —  ab-\-b^ 
af 

ip  =  {2a  —  bf-\-Sb^ 
=  {a-ibf  +  S{^bf. 

In  de  vergelijking  (1)  kan  dus  genomen  worden 

c  =  -{a-lb). 

Uit  (3)  volgt  dan 

,    (w  +  l)(w  +  2)...(2n)      ,      ,    , 
'^^-  1    2   S...n  ^"^"^^^ 

of  wel ,  daar  in  dit  geval  2"  =  1  is , 

(4»)     ....      ,^  gn-.  ("+!)(»  + 2).. -Ji^)       ,„odp). 


OVER   DE   QUADRATISCHE  ONTBINDING   VAN   PRIEMGETALLEN.  335 

Uit  a  =  2,  6  =  0. (mod3)  volgt  verder  " 

(6«) c  =  l    (modS). 

II.  a  even. 

In  dit  geval  schrijven  wij  in  plaats  van 

16p  =  (2a  — 4  6)2  +  3(2a)2 
of 

p  =  Ha-bf  +  S{ia)\ 

zoodat  wij  in  (1)  kunnen  nemen 

c=^a  —  b. 

Nu  is 

(6)  (a-f  &/")(l  +  2/)  =  a— 26  +  (2a  — &)/•=  — a  — &  — (2a  — 6)/^2  (modi)) 

en  a-\-bf=0  (modp),  derhalve 

a  — 2  6  =  — /"(2  a  — &), 
zoodat  uit  (3)  volgt 

^-^^-f  1.2.3...n 

of  wel,  daar  nu  /'eee2"  is, 

Uit  a  :ee  2 ,  6  =  0  (mod  3)  volgt  verder 
(5^) c  =  l    (mod3) 

m.  a  en  6  oneven. 

In  dit  laatste  geval  bedenke  men,  dat 

16  p  =  (2  a  +  2  6)2  +  3  (2  a  —  2  6)2 
is,  of 

/a  +  6\2   ,   „/a-6\2 

zoodat  genomen  kan  worden 

a  +  6 


336  OVER   DE   QUADRATISCHE   ONTBINDING   VAN   PRIEMGETALLEN. 

Uit  (6)  volgt  nu  a  +  6  ~  — /"^  (2  a  —  &) ,  dus  geeft  (3) 
,   ,       .2(w4-l)(w  +  2)...(2w)     ,      -    , 

Daar  nu  in  dit  geval  2"  e^  /"^  is ,  zoo  volgt 

1  .  â  .  O  •  •  •  7( 

terwijl  gemakkelijk  te  zien  is 

(5'=) CEEEl    (modS). 

Uit  de  vergelijkingen  4%  4^  4<',  5",  5*,  ô*'  blijkt  nu,  dat  men  in  elk 
geval  heeft 

c,„    ,  (w  +  l)(w  +  2)...(2w)    ,      ,    , 

(5) c  =  l     (mod3), 

hetgeen  dus  het  boven  reeds  uitgesproken  theorema  geeft.  De  con- 
gruentie  (4)  kan  men  nog  een  anderen  vorm  geven.  Daar  n  even 
is,  schrijve  men  2m  voor  n,  dan  is 

,-n.^-i(2m  +  l)(2m  +  2)...(4m) 
1 .  2  .  3  ...  (2  m) 

Nu  is 

2^  +  1  =  — (49w),  2m  +  3  =  — (4w  — 2), 

2m4-ô  =  —  (4  m  —  4)...  enz. 

met  behulp  waarvan  men  verkrijgt 


.     ^..    ._J(2m  +  2)(2m  +  4)...(4m)]^ 
^       ^  1.2. 3.;. (2m) 


of  na  eene  kleine  herleiding 


''^^     ^^    "^  1.2.3. ..m 


Nu  is  verder 

23m  _  2      2      z:r:(_l)        8 

en 

p^  —  1  _  9  m2  4-  3  m 
8      "~  2         * 


OVER   DE   QUADRATISCHE   ONTBINDING    VAN   PRIEMGETALLEN.  337 

Van  dezen  exponent  het  even  getal   î aftrekkende,  kan 

men  eenvoudiger  schrijven 

m''  — m 

dus  ten  slotte 

Deze  laatste  congruentie  ter  bepaling  van  c  is  zonder  bewijs,  en 
zonder  de  hier  verkregen  nadere  bepaling  van  het  teeken  van  c ,  g^g^- 
ven  door  Oltramare  in  het  87"*"  deel  der  Comptes  rendus  de  l'Acad. 
d.  Se,  p.  735,  te  gelijk  met  meer  soortgelijke. 


XXV. 

(Amsterdam,   Versl.  K.  Akad.  Wet. ,    i®  sect.,  sér.  2,   19, 
1884,   105  —  iir.) 


Sur  la  décomposition  quadratique  de  nombres  premiers 
de  la  forme  3/7  +  1- 

Chaque  nombre  premier  p=zS7i-\-l  peut  être  représenté  par  la 
somme  d'un  carré  parfait  et  de  trois  fois  un  deuxième  carré  parfait 

(1) p  =  cc-{-Sdd 

En  outre,  le  quadruple  d'un  nombre  premier  de  ce  genre  peut 
toujours  être  représenté  par  l'expression  suivante 

(2) 4p=r=AA-h27BB 

L'une  et  l'autre  décomposition  ne  sont  possibles  que  d'une  seule 
manière  pour  chaque  nombre  p.  Tout  ceci  se  déduit  aisément  de  la 
théorie  générale  des  formes  quadratiques. 

Dans  le  deuxième  tome  du  Journal  de  Crelle,  Jacobi,  dans  son 
Mémoire  „de  residuis  cubicis  commentatio  numerosa"  a  énoncé,  sans 
en  donner  la  démonstration,  le  théorème  suivant:  la  valeur  de  A 
dans  l'expression  (2)  est  égale  au  résidu  qu'on  obtient  lorsqu'on 
divise  le  nombre  entier 

(ri  +  l)(n  +  2)(n-f3)...(2n) 
1.2.3...n 

par  p;  il  est  entendu  qu'il  faut  prendre  pour  résidu  un  nombre  com- 
pris entre  — ^  j?  et  -f  |^  p.  Il  en  résulte  de  plus  la  remarquable  cir- 
constance que ,  lorsqu'on  détermine  le  nombre  A  de  cette  manière , 
A  -|-  1  est  toujours  un  multiple  de  3. 


SUR   LA   DÉCOMPOSITION   QUADRATIQUE   DE  NOMBRES   PREMIERS.         839 

Pour   les   premiers    nombres  premiers  du  genre  considéré  on  ob- 


tient  p.  e 


p=    7 

n=    2 

A  =  —    1 

28  = 

12  +  27.12 

i?=13 

w=   4 

A  =  -f    5 

52  = 

52  +  27.12 

p=\9 

W=:    6 

A==—    7 

76  = 

72  +  27.12 

jo  =  31 

n=10 

A=-    4 

124  = 

42  +  27.22 

p  =  37 

w=12 

A  =  +ll 

148  = 

112  +  27.12 

p  =  43 

w=14 

A  =  4-    8 

172  = 

32  +  27.22 

p  =  61 

p  =  20 

A  =  —    1 

244  = 

12  +  27.32. 

La  preuve  de  ce  théorème,  qui  est  étroitement  lié  aux  propriétés 
de  l'équation  algébrique  d'où  dépend  la  division  de  la  circonférence 
du  cercle  en  p  parties,  se  trouve  chez  Cauchy  dans  son  Mémoire 
sur  la  théorie  des  nombres  (Mém.  de  l'Acad.  d.  Se,  t.  17,  1840)  et 
chez  Lebesgue  dans  le  Journal  de  Liouville ,  t.  2 ,  p.  279.  Pour  plus 
de  détails  je  renvoie  à  Bachmann:  Die  Lehre  von  der  Kreistheilung, 
p.   144. 

Une  autre  démonstration  de  ce  théorème  de  Jacobi  a  été  donnée 
dans  l'article  „Contribution  à  la  théorie  des  résidus  cubiques  et  bi- 
quadratiques"  dans  le  17'^'"«  tome  des  Verslagen  en  Mededeelingen 
der  Koninklijke  Akademie  van  Wetenschappen ,  p.  416,  n*^  40. 

Je  désire  ici,  en  prenant  pour  point  de  départ  les  développements 
contenus  dans  cet  article,  tirer  du  théorème  de  Jacobi  une  déter- 
mination directe  de  la  racine  c  du  carré  simple  qui  figure  dans 
l'équation  (1).  Il  paraîtra  que  c  est  le  résidu  situé  entre  —  \p  et  +  Jp 
que  l'on  obtient  en  divisant  par  p  le  nombre  entier 


9n-l(>^  +  l)(W  +  2)... 

(2w) 

^                      1. 

,2.3...« 

> 

ndis  que  c  —  1  est 

un  multipl 

e  de  3. 

Par  exemple 

p=   7 

n=   2 

c  =  — 2 

7  =  22  +  3.12 

1>=13 

w=    4 

c  =  +  l 

13  =  12  +  3.22 

p=19 

n=    6 

c  =  +  4 

19  =  42  +  3.12 

p  =  31 

w=10 

c  =  — 2 

31  =  22  +  3.32 

p  =  37 

n=  12 

c  =  — 5 

37  =  52  +  3.22. 

340         SUR   LA   DÉCOMPOSITION   QUADRATIQUE   DE   NOMBRES   PREMIERS. 

Supposons  donc,  comme  dans  l'article  cité,  que  g  soit  une  racine 
cubique  primitive  de  l'unité,  a-\-bQ  un  facteur  primaire  de  p,  et 
par  conséquent 

p  =  (a  -}-  b  q)  {a  -{-  b  Q'^)  =  a^  —  ab  -{-  b\ 
oh  a  +  1   et  6  sont  l'un  et  l'autre  un  multiple  de  3.    Supposons  de 
plus  que  f  soit  l'une  des  deux  racines  de  la  congruence 

1  +  ^  +  ^^  ==  ^    ("^od  P) 
le   nombre  /"étant  choisi  de  telle  manière  que  a +  6/"  soit  divisible 
par  p. 

D'après  le  théorème  de  Jacobi  cité  plus  haut,  on  a  alors 

(3)     .     .     .     .     2a  — b  =  -^        1    2.3...n  —     ^^^^^^ 

de  plus,  en  vertu  des  critères  du  caractère  cubique  du  nombre  2,  on  a 

lorsque  b  est  pair 

2"  =  /"    imodp) 
lorsque  a  est  pair, 

lorsque  a   et  6  sont  impairs  tous  les  deux.    (Consultez  la  p.  398  du 
mémoire  cité.) 

Ces  trois  cas  doivent  être  considérés  séparément. 

I.  b  est  pair. 

En  ce  cas  l'équation 

p=:a^  —  ab  4-b'^ 

nous  conduit  à 

4p  =  (2a  — 6)'^  +  362 

=  (a-ibf-\-S(lbT. 
Dans  l'équation  (1)  on  peut  donc  prendre 
c  =  —  {a  —  ^b), 
et  de  l'équation  (3)  l'on  tire  alors 


SUR   LA    DÉCOMPOSITION   QUADRATIQUE   DE   NOMBRES   PREMIERS.  341 

OU  bien,  comme  dans  ce  cas  2"^1, 

(4»)    ....     ,^2--(-^+^Hn  +  2).M2>.)    („„,^,. 

Des  équations  arEE2,  6  ee  0   (modo)  on  tire  ensuite 
(5«) 6'  =  1     (modS). 

II.  a  est  pair. 

Et  ce  cas  nous  remplaçons  l'équation 

p  =  a^  —  ab-{-b'^ 
par  l'équation 

16  p  =  (2  a  -  4  6)2  +  3  (2  af 
ou 

p  =  (^a-6)2  +  3(^a)2, 

de  sorte  que  dans  l'équation  (1)  nous  pouvons  prendre 

c  =  ^a  —  b. 
Or,  on  a 
(6)    (a-f-6/")(l  +  2/-)E=za  — 2?>  +  (2a  — è)/"—-»  — 6  — (2a  — 6)/2    (modp) 

et  a-\-bfEBO  (modp).    Par  conséquent 

a  — 26  =  — /(2a  — 6). 
On  tire  donc  de  l'équation  (3) 

ou  bien,  vu  qu'ici /"eee  2", 

(4.)    ....     ,^2»->('H^K«±2kM2«)    (^,,^). 

1  .  Z  .  o  .  .  .  7Z 

Des  équations  a  =  2  et  6  =  0  (mod  3)  on  conclut  en  outre 
(5*) c  =  l    (mod  3). 

III.  a  et  6  sont  impairs. 

Dans  ce  dernier  cas  on  a 

16 p  =  (2a +  2  6)2  4- 3  (2a  — 2  6)2, 
ou  bien 

/a  +  6\2  ,    o/a  — ^f 


342         SUR   LA    DÉCOMPOSITION   QUADRATIQUE   DE   NOMBRES   PREMIERS. 

de  sorte  qu'on  peut  prendre 

On  tire  maintenant  de  l'équation  (6)  a -\- b  :^t. — f^i2a  —  6);  l'équa- 
tion   (3)    donne  donc 

,   ^       ..,  (w  -f-  1)  (w  4-  2)  . . .  {2  w)    ■         ,    ^ 

Et  comme  en  ce  cas  2"  -  Z"^,  il  s'ensuit  que 

tandis  qu'on  voit  aisément 

(5'') cezeI    (mod3). 

Les  équations  (4«) ,  (4'') ,  (4") ,  (5«) ,  (5^)  et  (5")  font  voir  qu'on  a  dans 
tous  les  cas 

(4) ,,.2«-.<«+4<^-+4:^2-«l     imoOp) 

et 

(5) CE-1    (mod3), 

ce  qui  fournit  le  théorème  énoncé  plus  haut. 

On  peut  donner  encore  une  autre  forme  à  la  congruence  (4).  Comme 
n  est  pair,  on  peut  remplacer  ce  nombre  par  2m;  alors 

,  _  02«^-l  (2m  +  l)(2m  +  2)...(4m) 
^  -  1 .  2  .  3  . . .  (2  w) 

Or,  on  a 

2  m  -f  1  --  —  (4  w) ,  2  W2  +  3  =  —  (4  w  —  2) , 
2  m  -|-  5  EEE  —  (4  w  —  4) .  . .  etc. 

A  l'aide  de  ces  équations  on  obtient 

,  -^- .     ivn  22m-i  [(2  m  -f  2)(2mH-4). . .  (4  m)f 
c-_^(_i)    ^  1.2.3..:(2w) 

ou  bien,  après  une  réduction  facile, 

^  -  ^      ^^  ■  1 .  2  .  3  ...  m 


SUR   LA    DECOMPOSITION   QUADRATIQUE   DE   NOMBRES   PREMIERS.  343 

On  a  de  plus 

23m  _  2"  2     =r=  (_   1)     8 


et 


1      9  m2  4-  3  m 


Retranchant   de    cet    exponent    le    nombre    pair  „ >  ^^ 


peut 

écrire 

plus 

simpl 

ement 

-1)"^ 

-m 

î 

donc 

enfin 

(7)  .  . 

,,^(_ 

1)      " 

2"»  —  1 

(m  -f-  1)  (m 

+  2).. 

^[5 

Cette  dernière  congruence  qui  détermine  le  nombre  c  a  été  donnée 
sans  preuve  par  Oltramare  dans  le  87*®™"  tome  des  Comptes  rendus 
de  l'Acad.  d.  Se,  p.  735,  en  même  temps  que  d'autres  formules 
analogues.    Mais  cet  auteur  n'a  pas  déterminé  le  signe  de  c. 


XXVI. 

(Haarlem,  Arch.  Néerl.  Sci.  Soc    Holl. ,    19,    1884,  372 — 390.) 


Note  sur  le  déplacement  d'un  système  invariable  dont 
un  point  est  fixe. 

1.  On  sait  depuis  Euler  que  ce  déplacement  se  ramène  toujours 
à  une  rotation  autour  d'un  axe  qui  reste  fixe. 

Plusieurs  auteurs  ont  établi  ce  théorème  d'une  manière  purement 
analytique;  je  citerai  en  particulier  Duhamel,  qui  a  traité  de  ce 
sujet  dans  l'introduction  de  son  Cours  de  mécanique. 

Si  je  reviens  sur  cette  matière,  c'est  pour  mettre  en  lumière  une 
difficulté  inhérente  à  l'analyse  suivie  par  Duhamel.  On  verra  en  effet 
que  les  formules  données  par  cet  auteur  pour  déterminer  la  position 
de  l'axe  de  rotation  ,  cessent  de  donner  cette  position  dans  un  cas 
où  elle  est  cependant  parfaitement  déterminée  —  je  parle  du  cas  où 
le  déplacement  se  ramène  à  une  rotation  de  180°. 

Soit  0  le  point  fixe,  Ox,  Oy,Oz  les  axes  d'un  système  de  coordon- 
nées rectangulaires  fixe  dans  l'espace,  Ox^,  Oy-^,  Oz^  ceux  d'un  système 
de  coordonnées  rectangulaires  lié  au  système  invariable.  Les  cosinus 
des  angles  que  forment  entre  eux  les  axes  de  ces  deux  systèmes  de 
coordonnées  rectangulaires  se  trouvent  réunis  dans  le  tableau 


^1 

Vi 

^1 

X 

a 

b 

c 

y 

a' 

h' 

c' 

z 

a" 

b" 

c" 

(A) 


NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE.  345 

Ces  valeurs  se  rapportent  à  la  première  position  du  système  in- 
variable. Pour  la  seconde  position  nous  écrirons  a-\-^a,  b-{-b^, 
.  .  .  ,  c"  -\-  /^c"  au  lieu  de  a,  b, . . . ,  c". 

Nous  supposons  qu'on  peut  faire  coïncider  les  directions  positives 
des  Xi,  2/1,  %  avec  celles  des  x,  y,  z;  on  sait  qu'alors  le  détermi- 
nant formé  avec  les  neuf  quantités  a,  b,  ...,  c"  du  tableau  (A)  est 
égal  à  +  1. 

Je  rappelle  quelques  relations  entre  ces  diverses  quantités  : 

a  =  b'  c"  —  b"  c', 
l==a2  +  a'2  +  a"2, 
Q  =  ah-[-a'b'-\-a"b". 

Pour  abréger,  je  ferai  usage  d'un  signe  sommatoire  E  qui  aura 
rapport  à  trois  termes,  que  l'on  déduit  de  celui  qui  est  écrit  en 
mettant  l'accent  simple  et  double  ;  p.  e. ,  les  deux  dernières  re- 
lations sont  l  =  2a2,  0  =  2a&.  Un  chiffre  placé  à  la  suite  d'une 
formule  indiquera  le  nombre  total  de  formules  analogues  qu'on  peut 
en  déduire  par  un  changement,  soit  des  lettres  a,  b,  c,  soit  des 
accents. 

Il  est  clair  qu'on  a  entre  les  quantités  a  +  Aa,  ...,  c" -f  A  c"  les 
mêmes  relations  qu'entre  a,  b,  ...,  c".  En  combinant  ces  diverses 
relations  on  peut  en  déduire  un  grand  nombre  d'autres;  je  réunis 
ici  quelques  relations  simples  dont  nous  aurons  surtout  besoin 

(1) a  =  b'c"  —  b"c',  [9] 

(2) 2i:aAa  +  SAa2  =  o,  [3] 

(3) SaA6  +  i:6Aa4-2AaA6  =  0.      [3] 

Existence  et  détermination  de  l'axe  de  rotation. 

2.    Cela  posé,  les  relations 

\x^aXx-\-by^-\-cz^y 

(4) 2/  =  a'a;i  +  yî/i-|-c'5?i, 

\z=a"x^^b"y^^d'z^, 

combinées  avec  les  équations  analogues  pour  la  seconde  position  du 
système,  donnent 


346  NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 

i/iiX  =  Xi^  Aa    -\-yiAb    -\-  z^  Ac, 

(5) \Ay  =  XiAa'-\-y^Ab''^z^Ac', 

\  A  z  =  Xi  A  a"  -\-  y^  A  b"  -\-  z^  A  c" , 

en  désignant  par  x-\-  Ax,  y  -{-  Ay ,  z  -\-  A  z  les  coordonnées  du  point 
considéré  après  le  déplacement.  Voyons  maintenant  s'il  y  a  des  points 
qui  n'ont  pas  changé  de  position  ;  on  devra  avoir 

!0  =  XiAa    -\-y^Ab    -{-z^Ac, 

(6) \o  =  x^Aa'  -{-y^Ab'  -\-z^Ac', 

\0=zx^Aa"-\-yiA  b"  -\-  z^  A  c". 

Pour  qu'il  soit  possible  de  satisfaire  à  ces  relations  par  des  valeurs 
de  x^,  y^,  z^  qui  ne  sont  pas  toutes  égales  à  zéro,  il  faut  et  il  suffit 
que  le  déterminant 

\    Aa         Ab         Ac 
(7) D  =  !    A  a'       Ab'       Ac' 

I    A  a"       Ab"       Ac" 

soit  égal  à  zéro.  Si  cette  condition  est  remplie,  les  trois  plans  re- 
présentés par  les  équations  (6)  passent  par  une  même  ligne,  l'axe 
de  rotation,  dont  la  position  est  parfaitement  déterminée,  du  moins 
autant  que  les  neuf  mineurs  du  second  degré  de  D  ne  sont  pas  tous 
égaux  à  zéro. 

Proposition  I. 

Le  déterminant  D  est  toujours  égal  à  zéro. 

Proposition  IL 

Les  neuf  mineurs  du  second  degré  de  D  sont  tous  égaux  à  zéro , 
seulement  dans  le  cas  qu'on  aAa  =  0,  A&  =  0,  ...,Ac"  =  0, 
c'est-à-dire  quand  il  n'y  a  pas  de  déplacement. 

Désignons  par  Da,  D^,  . .  • ,  De*  les  mineurs  de  D,  en  sorte  qu'on  a 
D  =  XAaDa  =  2A6D6=:.SAcDc 


^^^ (  0  =  i:  A  a  Dô  =  S  A  6  De  =  S  A  c  Da. 

La  valeur  de  D»  est  A  6' A  c"  — A  6"  A  c',  mais  l'équation  (1)  donne 

A  a  =  6'  A  c"  —  b"  Ac'  -\-  c"  Ab'  —  c'  Ab"  -{-  Ab'  A  c"  —  Ab"  Ac' , 
donc 

|Da=Aa    —b'Ac"  +  b"Ac'  —  c"Ab'-\-c'Ab",       [3] 
(9)  .    \Da'=Aa'  —b"Ac  -\-b  Ac"  —  c  A  b"  +  c"  Ab,        [3] 

''Da-  =  Aa" —  b  A  c' -\-b' Ac  —c  Ab    +  c  A  6'.        [3] 


NOTE   SUR    LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE.  347 

On  en  déduit,  en  multipliant  par  A  a,  û  a',  A  a"  et  faisant  l'addition 

(10) D  =  i:  Aa''^— 2  6D6  — 2cD,.         [3] 

Mais  en  multipliant  les  équations  (9)  par  a^  a\  a"  on  trouvera  par 
addition,  en  vertu  des  relations  (1) 

-IaDa=2aAa  —  26A6  —  2:cAc, 

ou  bien,  à  cause  de  (2) 

(  S  a  Da  =  —  ^  2  A  a2  -f  J  S  A  62  -f  |.  s  A  c% 

(11)  ,     .     .      DôD^^H- JSAo'  — |SAô2_^|1:Ac2, 

(s  c  De  =  +  J  2  A  a^  +  I  £  A  62  -  1  £  A  c2. 

En  substituant  ces  valeurs  de  S6D6,  De  De  dans  l'équation  (10)  on 
obtient 

D  =  0 ,         c.q.f.d. 

Les  équations  (11),  qui  donnent 

(12)  .     i:aD«  +  i:6D6  +  2:6'Dc  =  i2  Aa2_j_  J2  A62-I-I  SAc2, 

font  bien  voir  qu'en  supposant  Dn  =  Dô  =  . . .  =  Dc=  0  on  doit  avoir; 
DAa^  — 0,  2  A  62  =  0,  i:Ac2  =  0,  donc  A  a  =  A  6  ==...  =  A  c"  =0,  ce 
qui  est  notre  proposition  II. 

D'après  la  démonstration  qui  précède,  il  est  bien  évident  que  la 
proposition  I  est  une  conséquence  nécessaire  des  relations  auxquelles 
les  quantités 

a,     6,     c  a-]-ila,b-\-Ab,c-\-àc 

a' ,     6' ,     c      et      a'  -\-  ^  a' ,  b'  -{-  A  b\  c'  -\-  A  c' 
a",    b",    c"  a"  -{-  A  a",  b"  -f-  A  b",  c"  -f  A  c" 

sont  soumises,  en  sorte  que  cette  proposition  reste  vraie  quelles  que 
soient  ces  quantités ,  réelles  ou  non.  La  proposition  II ,  au  contraire , 
est  démontrée  seulement  en  supposant  réelles  les  quantités  A  a,  A  6, 
. .  .  ,  A  c".  Nous  reviendrons  plus  tard  sur  cette  proposition  II ,  pour 
faire  voir  qu'elle  aussi  est  une  conséquence  des  relations  entre  les 
a, . . .,  c",  A  a, . . .,  A  c"  et  ne  dépend  nullement  de  la  réalité  de  ces  der- 
nières quantités. 


348  NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 

D'après  ce  qui  précède,  l'axe  de  rotation  est  parfaitement  déter- 
miné par 

x^  :  î/i  :  ;2i  =  Da  :  Db  :  De 

(13) =  Da'  :  D^,.  :  De 

=  Da-  :  Dft.  :  Do" 

et  cette  détermination  devient  illusoire  seulement  quand  il  n'y  a  pas  de 
déplacement.  Ajoutons  encore  les  relations  suivantes ,  qui  nous  se- 
ront utiles  plus  tard  et  que  l'on  obtient  sans  difficulté  en  partant 
des  équations  (9)  et  faisant  attention  aux  relations  (3) 

(14) i:  6  Da  =  Z  a  De  —  —  2  A  a  A  6.        [3] 

On    obtient   encore    une    expression    remarquable  pour  la  somme 
2  Da^  +  S  DftS -f  2  Dc2.    En  effet,  on  a  d'après  (11)  et  (14) 

SaDa  =  —  A  +  B  +  C, 
S6Da  =  —  i:AaA6, 
i:cDa=  —  :SAaAc, 

où  j'ai  posé,  pour  abréger,  ^XAa^^A,  |i:  Aô^  — B,  |2Ac2  =  C. 
La  somme  des  carrés  de  ces  trois  équations  donne 

2  D^  =  (—  A  +  B  -f  C)2  -f  (2  A  a  A  &)2  +  (2  A  a  A  cf. 

Or  on  a,  d'après  une  transformation  bien  connue 

4  A  B  =  2  A  a2  X  S  A  62  ==  (2  A  a  A  6)2  +  Dc2  4-  D/  +  Dc-^ 
4  A  C  r=  E  A  a2  X  2  A  c2  =  (2  A  a  A  c)2  +  Di2  +  \)^^J^  D6-2, 

donc 

2  Da2  -f  2  D62  +  2  Dc2  =  (A  +  B  -f  C)2, 

c'est-à  dire 

(15)       .       .       SDa2+2D62+i:Dc2r=J[2Aa2-f  2  A624-I:Ac2]2. 

Autre  formule  pour  déterminer  taxe  de  rotation. 

3.     D'après  ce  qui  précède ,  on  a 

D  =  AaDa-fA6D6+AcDc  =  0, 
A  a' Da -f  A  6' Db  +  A  c'  De  =  0, 
A  a"Da  +  A  6"D6  -f  A  c''Dc  =  0. 


NOTE   SUR   LE   DP^PLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 


349 


En  multipliant  ces  équations  par  c  +  ^  A  c,  c'  -\-  ^  ^c'y  c"  -}-  ^  Ac"  la 
quantité  De  se  trouvera  éliminée  après  l'addition ,  en  vertu  des  re- 
lations (2).    En  posant  donc 

|i)  =  2(c  +  |Ac)A6  =  —  2:(6  4-^A6)Ac 

(16)     ....       g  =  2:(a+ 1  Aa)  Ac=  —  i:(c+ I  A  c)Aa 

^  r=2(6  +  |A6)Aa=  —  :s(a4-|Aa)A6 

on  obtient  — q  Da  -\-  p  Db  =  0  ou  Da  '.  Db  ^  p  :  q-    En  réunissant  toutes 
les  relations  de  même  nature,  on  trouve 

p  :  q  :  r  =  J)a  '.Db  '.De 

(17) =Da'\  Db-  .De- 

=  Da-:  Db  '.De. 
Par   conséquent  la  formule  (13),  qui  détermine  l'axe  de  rotation, 
peut  se  mettre  sous  la  forme 

(18) x^  :  y^  :  z^  =  p  :  q  :  r. 

C'est  la  formule  donnée  par  Duhamel.  Elle  devient  illusoire  quand 
on  a  à  la  fois  p  =  0,  q  =  0  et  r  =  0.  Nous  verrons  que  cela  a  lieu 
non  seulement  quand  il  n'y  a  pas  de  déplacement,  mais  encore  dans 
d'autres  cas.  Alors  cette  formule  (18)  devient  insuffisante  et  il  faut 
recourir  aux  formules  (13).  Nous  allons  déduire  maintenant  un  système 
de  formules  qui  nous  permettra  de  dire  avec  précision  dans  quels 
cas  on  a.:  p  =  0,  q=:0,  r  =  0.     . 


4.     Nous  avons 

0  =  (a  +  1  A  a)  A  a  +  (a'  4- 1  A  a')  ^  a'  +  {a"  +  J  A  a")  A  a" 

+  r  =  (6  +  1  A  6)  A  a  +  (6'  +  I  A  6')  A  a'  +  (^"  +  ^  ^  b")  A  a" 
—  g  =1  (c  +  1  A  c)  A  a  +  (c'  +  I  A  c')  A  a'  +  {c"  +  |  A  c")  A  a". 

En  éliminant  A  a',  A  a"  il  vient 

(19) RAa  =  rB.b  —  q'Rc         [9] 

en  désignant  par  R  le  déterminant 

a   +^Aa         b    +^A6         c   +|Ac 
(20)     .     .     .     .   R=     a'4-|Aa'        6'-f-|A&'        c'  -{- ^  A  c' 

a"  +  |Aa"      6"  +  |A6"      c"  +  ^Ac" 

et  par  R»,  Ri, . . .,  Rc-  les  mineurs  du  second  degré  de  R. 


860  NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 

La  valeur  de  Ra  est  (6' -f  ^  A  6')(c"4- i  Ac")-(6"-f  |  A6")(c' +  ^  Ac') 
En  opérant  les  multiplications  on  peut  simplifier  le  résultat  à  l'aide 
de  la  relation  (1)  et  de  la  valeur  de  A  a  qu'on  en  tire  ;  on  trouvera 
ainsi 

Ra  =  a  -f  I  A  a  —  I:  (A  6'  A  c"  —  A  6  '  A  c'), 
c.  a.  d. 
(21) R.a  =  a  +  ^Aa  — ]Da.        [9] 

On  en  tire  aussitôt 

(22) 2R«Aa  =  0,  [3] 

(23) SRaAft  — — r,       [3] 

(24) 2RaAc  =  -fg.         [3] 

L'équation  (19)  donne  ensuite 

RSAa'^^rSRftArt  —  gSRcAa, 
RSAaA6  =  ri:R6A6  —  gSRcAft, 

c'est-à-dire,  en  vertu  des  relations  (22),  (23),  (24) 

jRi:  Aa2  =  22-|-r2,     RSAaA6  =  — p^, 

(25)     .     .     .     .      RE  Aô^r^r^  +  p'^     RSa6Ac  =  — gr, 

'RS  Ac2==p2-f  ç'^     RSAcAa  =  — r^, 

ou  bien,  en  faisant  attention  aux  formules  (11)  et  (14) 

p-^  =  R2aDa, 

(26) \q^  =  Ui:bDt, 

ir^  —  RlLcDc. 
iqr  =  RXb'Dc  =  'R'^cJ)i., 

(27) rp  =  Ri;cD«  =  RSaDc, 

'pg  =  R£aD6=Ri:6Da. 

Nous   pouvons  maintenant  exprimer  aussi   les  Da,  . . .,  De   à  l'aide 
de  p,  q,  r;  —  en  effet,  les  formules 

R  (a  Da  +  a'  Da-  +  a"  Da-)  =  p- , 
R  (6  Da  4-  b'  D«.  4-  b"  D„.)  =  pq, 
R  (c  Da  +  c'  D«'  +  c"  Da')  =pr 

donnent  aussitôt  la  première  des  neuf  équations 


(28) 


NOTE  SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN  SYSTÈME   INVARIABLE.  351 

(RDa  =p{a  p  -\-b  q  -\-c  r),  RDb  =q{a  p  -\- b  q  -\- c  r), 
R  ])a- =  p  {a' p  -\- b'  q  -{- c'  r) ,  R  I>f>-  =q{a'  p  -\-b'  q  -\- c'  r), 
R  Da.  =  p{a"p  +  b"q  -f  c"r),  R  J),,-  =q{a"p  -f  b"q  +  c"r), 
RDc  ^r{ap-{-b  q  -{- c  r), 

I  RDc  =r{a'p-\-b'q+c'r), 

\  RJ)r.  =  r{a''p-{-b"q-{-c"r). 

D'après  la  définition  des  Ra,  . . .,  Rc',  on  a  R^  i:(a -f  i  ^  «)Ra,  ou 
bien ,  à  cause  de  (22) ,  R  =  2  a  Ra.  En  substituant  la  valeur  (21)  de 
Ra  il  vient 

R  —  l-\-l^aAa  —  l^aJ)a  =  l  —  i^Aà^  —  lJ:aDa, 
ou  bien  ,  parce  que  les  relations  (11)  donnent  2  A  a^  =  £  6  D/,  -f-  ^c  D^, 
(29)     .     .     .     .      R=:l  —  \^aJ)a  —  l^b'Db  —  i^cJ)c. 
On  tire  des  équations  (26) 

p-  i-  q'^  -\-  r'^  =  Ri^  aDa  +  J:  b  Dn  -\-  ^  cJ)c); 
le  facteur  de  R  dans  le  second  membre  est  égal  à  4  (1  —  R)  d'après 
(29),  donc 

(30) p2  ^  ç2  ^  7-2  =  4  R  (1  -  R). 

La  relation  (21)  donne  encore  26Ra  =  |26Aa  —  }  l,bT)a,  ou  bien, 
à  cause  de  (14):  i:  6  Ra  =  i  26  Aa+ ^  2  Aa  A6,  c'est-à-dire:  2  6Ra  =  |r. 
On  obtient  de  la  même  manière 

,p  =  22cR6  =  — 226Rc, 
(31) g  =  22aRc  =  —  22cRa, 

'r  =  2  2&Ra  =  — 2  2aR/,. 
Les  équations 

aRa-^a' Ra-  +  a"  Ra-  =  R , 

bRa-\-b'Ra-  +  b"Ra-  =  ^r, 

cRa  +  c'Ra-+c"Ra-=-iq 

donnent  maintenant  la  première  des  neuf  relations 

Ra=a  R  -{-^{b  r  —  c  q),     Rb  =b  R  -\- ^{c  p  —  a  r) , 

R„.  =  a'  R  -4-  I  {b'  r  —  c'q),     Rb' =b'R -{■  \{c' p  —  a'  r) , 

R„.  =  a"R-\-\  {b"r  —  c"q),    Rb'  =  6"R  +  J {c"p  —  a"r) , 

R,=cR-{-^{aq  —  bp), 

R^  =c'R  +  ^(a'g  —  b'p), 

\  Rc-=c"R-\-Ha"q  —  b"p). 


352 


NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 


La  somme  des  carrés  des  mêmes  équations  donne 

^K  =  ^'  +  iq'  +  ir',        [3] 
donc 

c'est-à  dire ,  en  vertu  de  (30) 

(33) SR2  +  2R?  +  ER2  =  R2  +  2R. 

5.  Revenons  maintenant  à  la  proposition  II,  qui  a  été  démontrée 
seulement  en  supposant  A  a,  Ab,  ...,  A  c"  réels  Faisons  donc: 
Da  =  Dô  ^  . . .  =  De'  =  0  et  voyons  ce  qui  s'en  suit  Les  équations  (29) 
et  (26)  donnent  :  R  =  l,  2^  =  0,  q^=0,  r  =  0.  Ensuite  les  équations  (19) 

Aa  =  0,  A6  =  0,  ...,  Ac"  =  0, 
Comme  nous  l'avons  déjà  annoncé    cette  proposition  II  ne  dépend 
donc  en  aucune  façon  de  la  réalité  des  quantités  A  a , . . . ,  A  c". 

6.  Voyons  maintenant  dans  quels  cas  la  formule  (18)  cesse  de 
déterminer  l'axe  de  rotation,  c'est-à-dire  dans  quels  cas  on  a  p  =  0, 
g  =  0,  r  =  0.  La  formule  (30)  fait  voir  que  R  est  égal  à  l'unité  ou 
à  zéro. 

Premier  cas  :R^l,p  =  0,^=:0,r^O. 

Les  relations  (28)  font  voir  que  tous  les  D», . . .,  De-  deviennent  égaux 
à  zéro,  d'après  la  proposition  II ,  il  s'ensuit  que  tous  les  A  a, . . .,  Ac" 
sont  aussi  égaux  à  zéro:  il  n'y  a  pas  de  déplacement.  L'indétermi- 
nation de  l'axe  de  rotation  dans  ce  cas  est  aussi  annoncée  par 
l'équation  (13),  elle  est  dans  la  nature  des  choses.  Les  quatre  équa- 
tions R  =  l,  p  =  0,  q  =  0,  r  =  0  vérifiant  la  relation  (30)  équivalent 
à  trois  conditions,  qui  suffisent  à  déterminer  le  déplacement,  qui 
est  nul,  comme  on  l'a  vu.  En  effet,  la  condition  R  =  l  donne  bien 
p2  4- gr2  _|_  y.2  _  0 ,  mais  algébriquement  cela  n'entraîne  nullement 
p  =  0,  q  =  0,  r  =  0,  bien  que  cela  ait  lieu  en  admettant  seulement 
des  valeurs  réelles.    P.  e. ,  supposons  que  le  tableau  (A)  soit 


10  0 
0  10 
0    0     1 


et  après  le  déplacement 


î   ii  i 

ii    4-1 

-i  1     1 

donc 


NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE.  353 

Aa'  =li,      Ab'  =  —  l,    Ac'  =  — 1, 
Aa"  =  —  i,     Ab"  =  l,         Ac"=:0. 

on  trouvera  R  =  l,p  =  l,  q  =  i,  r  =  0. 
Il  en  est  tout  autrement  dans  le 
vSecond  cas:  R  =  0,jp:=0,  q  =  0,  r  =  0. 

En  effet,  les  équations  (26)  montrent  que  la  condition  R:=0  en- 
traîne déjà  ces  trois  autres:  p  =  0,  3  =  0,  r  =  0.  Ce  second  cas  est 
donc  caractérisé  par  la  condition  unique  R  =  0,  qui  ne  peut  pas 
déterminer  le  déplacement,  qu'on  peut  au  contraire  assujettir  encore 
à  deux  autres  conditions. 

Pour  reconnaître  la  signification  de  cette  condition  R:=0,  il  faut 
se  reporter  aux  équations  (4)  et  (5),  qui  donnent 

xi-iAx  =  {a  +iAa)x,-}-{b  -\- 4^  A  b  )  y, -{- {c  -\-^Ac)z„ 
y-^lAy={a'  -^  ^  A  a' )  y, -{- {b'  +^Ab')y,  +  (c'  +1  Ac')^i, 
z  +  lAz  =  {a"-\-lAa")z,-{-{b"  +  iAb")y,-\-(c"  +  ^Ac")z,. 

On  voit  par  là  que  R=:0  est  la  condition  nécessaire  et  suffisante 
pour  qu'il  soit  possible  de  satisfaire  aux  conditions 

x-\-lAx  =  0, 
y-{-iAy  =  0, 
z-\-^Az=0, 

par  des  valeurs  de  x^,  y-^,  z^  qui  ne  sont  pas  toutes  nulles.  Pour 
tous  les  points  d'une  certaine  droite  passant  par  l'origine  on  a  alors 
x-\- Ax=^  —  x^  y -\- Ay^=  —  y  ^  z-\- Az^=  —  Zy  c'est-à  dire  ,  après  le 
déplacement  cette  droite  se  retrouve  dans  sa  première  position ,  avec 
superposition  des  deux  moitiés  différentes.  Or  une  considération 
géométrique  bien  simple  montre  que  le  déplacement  consiste  alors 
dans  une  rotation  de  180°  autour  d'un  certain  axe ,  et  que  toutes 
les  droites  passant  par  l'origine  et  situées  dans  un  plan  perpendi- 
culaire à  l'axe  de  rotation  jouissent  de  la  propriété  énoncée.  Ainsi , 
lorque  R:=0,  les  trois  plans 

(a  ^\Aa)x^^-{b  -f^AÔ  )î/,  +  (c  +^Ac  )^j  =  0, 
(a'  +^Aa'):ri  +  (6'  +  |  A  6' )  2/,  +  (c'  +^Ac')^i  =  0, 
(a"  +  ^  A  a")  X,  +  (6"  +  \  A  b")  y,  +  {c"  +  i  A  c")  z,  =  0 

23 


364  NOTE   SUR   LE   DÉPLACIÎMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 

passent  non  seulement  par  une  même  droite,  mais  ces  trois  plans 
coïncident  avec  un  plan  mené  par  l'origine  perpendiculairement  à 
Taxe  de  rotation  Autrement,  et  dans  le  langage  de  l'algèbre  nous 
pouvons  énoncer  cette  : 

Proposition  III.  Lorsque  le  déterminant  R  est  égal  à  zéro,  ces 
neuf  mineurs  Ra,  Rô,  ...,  Rc-  s'évanouissent  en  même  temps 

En  effet,  la  supposition  R=:0  donne  p  =  0,  ç  =  0,  r  =  0,  et  dès 
lors  les  équations  (32)  mettent  en  évidence  notre  proposition.  Cette 
démonstration,  on  le  voit,  ne  dépend  nullement  de  la  réalité  des 
quantités  a,  6, ... ,  A  a,  A  6, ... ,  comme  la  considération  géométrique 
qui  nous  a  conduit  d'abord  à  cette  proposition.  Dans  le  cas  actuel , 
la  relation  (21)  donne  encore  :  Da  =  4  (a  +  |  A  a)  etc. ,  en  sorte  que 
l'équation  (13)  de  l'axe  de  rotation  peut  s'écrire 

Ix^:y-i^:z^  =  a  +|Aa  :b  H-|A6  :c  +^Ac, 
=  a'  +  ^  A  a'  :b'  +  ^  A  6'  :  c'  +  |  A  c', 
=  a"  +  I  A  a"  :  6"  +  ^  A  b"  :  c"  -f  ^  A  c", 

ce  qui  est  bien  conforme  à  ce  que  nous  venons  de  dire. 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'occuper  du  sens  de  la  rotation ,  parce  qu'une 
rotation  de  180°  dans  l'un  ou  l'autre  sens  produit  le  même  effet. 

7.  Après  avoir  traité  complètement  le  cas  p  =  0,  q  =  0,  r  =  0 
nous  en  ferons  abstraction  dans  la  suite,  et  par  conséquent  l'axe 
de  rotation  sera  déterminé  par  l'équation  (18).  Il  nous  reste  à  déter- 
miner l'amplitude  et  le  sens  de  la  rotation  qui  permet  de  passer  de 
la  première  position  du  système  invariable  à  la  seconde  position. 

Soit  0  l'amplitude  de  la  rotation;  comme  une  rotation  9  dans 
un  sens  produit  le  même  effet  qu'une  rotation  360°— 0  effectuée 
dans  le  sens  contraire,  nous  pouvons  supposer  la  valeur  absolue 
de  0  inférieure  à  180°.  Prenons  un  point  arbitraire  P  sur  l'axe 
de  rotation  et  une  droite  0  Q  perpendiculaire  à  0  P  et  liée  au 
système  invariable.  Pour  amener  la  droite  0  Q  dans  sa  position  finale, 
il  faut  la  tourner  d'un  angle  0  <  180°  autour  de  0  P,  dans  un  certain 
sens.  Supposons  que  par  une  rotation  de  90°  dans  le  même  sens, 
la  droite  0  Q  vienne  dans  la  position  0  R.  Alors  nous  conviendrons 
de  considérer  l'angle  0  comme  positif  ou  négatif  selon  que  les  trois 


NOTE   SUR   LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTEME   INVARIABLE.  355 

droites  OP,  OQ,  OR  ont  ou  n'ont  pas  la  même  disposition  que  les 
axes  Ox,  Oy,  0 z.  Nous  avons  pris  arbitrairement  la  direction  OP 
sur  l'axe  de  rotation  On  voit  qu'en  prenant  la  direction  opposée, 
le  signe  de  G  change. 

Supposons  OQ  égal  à  l'unité  et  OQ'  la  position  finale  de  OQ,  on 
voit  immédiatement  que 

QQ'2  =  4sin2je, 

et  cette  équation  détermine  complètement  la  valeur  absolue  de  0 

Soient  x^,  y^,  z^  les  coordonnées  de  Q  par  rapport  aux  axes  Ox^y 
Oy^,  0 Zi.  Les  équations  (5)  donnent 

Q  Q'2  =  A  ic^  +  A  î/2  +  A  2;2  =r  :cî  2  A  a2  -f  2  ^1  Si  2  A  &  A  c 
+  ?/f  2  A  62  _j_  2  Sj  0^1  2  A  c  A  a 
4-  s?  2  A  c2  +  2  x^y^  2  A  a  A  6. 

En  multipliant  par  R  nous  trouvons,  en  faisant  attention  aux  re- 
lations (25) 

R  (A  a;2  +  A  2/2  +  A  ^2)  =  (^2  ^  ,.2)  a^  _  2  g  r  t/^  0^ 
-j-ir^--j-p^)yl  —  2rp2^Xi 

Mais  on  sl  px^-\-qy^-\-rz^  =  Oj  à  cause  de  la  perpendicularité  de 
OP  et  OQ,  et  a^^ -\- y^^ -^  zl  =  1  ;  donc 

4  R sin2 1  e  =p'^  -}-  q^-  -\-  r^  =  iR(l  -  R). 

Nous  arrivons  donc  à  l'expression  suivante ,  qui  détermine  la  va- 
leur absolue  de  B 

(35) sin2|-e  =  l  — R. 

Il  faut  encore  déterminer  le  signe  de  9.  Pour  cela,  soit  0P=1,  et 
soient 

-2^2  >        ^  2  >  2 

les  coordonnées  de  P,  Q,  Q'  par  rapport  aux  axes  Ox^tOy^Oz^  (dans 
leur  position  initiale).  Le  déterminant 


356 


NOTE   SUR   LE   DEPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 


Xi 

Yi 

Zi 

^2 

Y2 

Z2 

X3 

Y3 

Z3 

est  alors  égal  en  valeur  absolue  au  sextuple  de  la  pyramide  0  P  Q  Q', 
c'est-à-dire  égal  à  isine,  et,  d'après  la  manière  dont  nous  déter- 
minons le  signe  de  9,  le  signe  de  ces  deux  expressions  est  encore 
le  même,  donc 


Xi 

Yi 

Zi 

Xi 

Y, 

z, 

X2 

Y2 

Z2 

= 

X2 

Y2 

Z, 

Xb 

Y3 

Z3 

-A.g  —   -A.9 

Ys-Y, 

Zs-Zi, 

sine  = 


sin  e  ==  (X3  _  X,)  (Yi  Z,  _  Y2  Zi)  +  (  Y3  _  Y2)  (Zi  X2  _  Z2  Xi) 
4-(Z3-Z2)(XiY2_XoYi). 

Or  ,  en  posant  S  =  Vp^ -{- q"^ -fJ^ ,  on  aura  X^  =  |-,  Y^  =  |-,  Z^  =  ^. 

o  o  S 

On  peut  prendre  arbitrairement  S  positif  ou  négatif,  il  faut  seu- 
lement conserver  dans  la  suite  la  valeur  adoptée. 

Ensuite  Xg-Xg,  Yg-Yg,  Zg-Zg  sont  évidemment  les  projections 
sur  les  axes  Ox^,  Oy^,  0  z^  de  la  ligne  Q  Q'.  Or  on  connaît,  par  les 
formules  (5),  les  projections  de  Q  Q'  sur  les  axes  Ox,  Oy,  0  z\  on  en 
conclut 

Xg-  X2  =  Xo  2  a  A  a  4-  Yo  2  a  A  6  +  Z2  2  a  A  c, 
Y3_Y2  =  X2  26Aa-fY2i:6A&  +  Z2i:6Ac, 
Zg_Z2=:X2  2cAa4-Y2  2cA6-fZ2i:cAc. 

Or  on  trouve  facilement,  à  l'aide  des  équations  (2),  {\Q),  (25) 

(R2:aAa==  — |(g2_f  r2), 
(36) R5:6A6  =  -^(r2-f  p2)^ 

jRS6  Ac  — —  Rp  +  |gr,  R  De  A  6  = -f  Rp  +  ^  g  r , 

(37)  .  .VR^c  ^a  =  —  Rq-\-^rp,     R  2  a  A  c  =  +  R  g  +  |  r  p, 

(RSa  A6  =  — Rr  +  I^g-,  R  2  6  A  a  = -f  Rr  +  |^pg. 


En  introduisant  ces  valeurs  et  celles-ci  :  X,  :=  -^ ,  Y^  =  -^ ,  Z,  =  ^p  , 

b  b  b 

il  vient 


NOTE   SUR    LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE.  357 

RS8ine  =  [-^(ç2  +  ,2^X2     +(-nr  +  ^pq)Y^    +  (R  5  +  i  ^i?)  Zg] 

(qZ^-rY^) 

+  [(R^+|Pî)X2    -Hr'  +  p')Y,      4-(-Rp4-i?r)z,] 

(rXs-pZg) 
-\-[(-Rq  +  ^rp)X,  i-(Rp-i-lqr)Y,     ~  i  ip' +  q'')Z,] 

(pY,-qX,). 

En  réduisant,    le  second  membre  devient  divisible  par  R  et  l'on 
obtient 

S  sin  e  =  (^2  4-  y2j  x2  _  2  ç  r  Yp  Zg 
-\-{r'-j-p'-)Yl-2rpZ^X,^ 
■i-(p'  +  q')Zl-2pqX,Y, 

et  comme  tout  à  l'heure  Ssin  O  ==p2 -j- g-- -j- ^''^  =  S2;   donc  définitive- 
ment 

(38) sin  e  =:  S. 

Les  formules  (35)  et  (38),  c'est-à-dire 

sin  e  =  S , 

cos  e  =  2  R  —  1 

donnent  sans  aucune  ambiguïté  l'angle  de  rotation  6. 

8,  La  position  du  système  invariable  dépend  de  trois  paramètres. 
Par  conséquent,  on  peut  se  proposer  de  déterminer  la  seconde  po- 
sition en  connaissant  la  première  position  et  les  trois  quantités  p,  q,  r. 
Nous  avons  à  exprimer  A  a, . . .,  A  c"  à  l'aide  de  p,  q,  r  et  de  a,  6,  c, ... ,  c". 
Les  formules  que  nous  avons  développées  donnent  facilement  la 
solution  de  ce  problème.  Remarquons  d'abord  que  la  quantité  R  se 
détermine  à  l'aide  de  la  relation  p"^  -{-  q^ -\-  r'^ ^ ^^ {i  —  R).  On  trouve 
deux  valeurs  de  R  qui  se  rapportent  à  deux  rotations  autour  d'un 
même  axe,  mais  dont  les  amplitudes  sont  supplémentaires.  Les  for- 
mules (19^  et  (32)  donnent  ensuite 
(89)    RAa  =  R(6r  — cg)  +  ^p(ai?-|-6?  +  cr)  — |a(i92-|.g2_j_y2).     [9] 

Voici  une  autre  expression  des  A  a,  . . . ,  A  c"  qu'on  obtient  à  l'aide  de 
(21)  et  (32) 

(40)    ....      Aa  =  &r-c94-iDa  — 2a(l  — R).        [9] 


358  NOTE   SUR    LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE 

Désignons  par  m,  v,  w  les  cosinus  des  angles  que  la  direction  OP 
de  l'axe  de  rotation  fait  avec  les  axes  Ox^,  Oy^,  Oz^,  et  par  k,  k',  k" 
les  cosinus  des  angles  que  la  même  direction  fait  avec  les  axes 
Ox,    Oy,    Oz;    on  aura,  d'après  ce  qui  précède 

p  =  u  sine,  ap  -\-bq  -\-cr  =k  sine, 
q  =  v  sine,  a'  p  -{-b'  q  -}-c'  r  =k'  sin  0 , 
r^w  sine,        a"  p -\-b"  q -\-c"  r  =  k"  sine. 

Les  équations  (28)  prennent  la  forme  simple 

Da  =  2  (1  —  cos  e)  M  /c  ,  Dft  =  2  (1  —  cos  G)  V  A;  ,  De  =  2  (1  —  cos  0)  M5  A:  , 
Da-  =  2  (1  —  cos  e)uk' ,  Db'  =  2  (1  —  cos  e)  v  k' ,  De'  =  2  (1  —  cos  e)wk' , 
Da-  =  2  (1  —  cos  0)  u  k",    Db  r=  2  (1  —  cos  0)  v  k",   De-  ==  2  (1  —  cos  0)  w  k", 

et  les  formules  (40) 

Aa  =  8ine{bw  —  cv)-\-{l  —  cos  e)(uk  —  a).        [9] 

9.  Les  équations  (13)  et  (18)  sont  celles  de  l'axe  de  rotation  par 
rapport  aux  axes  Ox^,  Oy^,  0 z^  On  obtient  des  équations  aussi  sim- 
ples par  rapport  aux  axes  Ox,  Oy,  Oz.  En  effet,  on  a  x^  =  ax-{-a'y-{-a"z, 
donc  0  =  xAa-}-yAa'-{-z^a"-{-aAx-\-a'i\y-{-a"Az-\-^aAx-{-^a'Ay 
-\-Aa"  Az,  et  par  conséquent  l'axe  de  rotation  est  déterminé  par 

0  =  xAa-\-yAa'-^zA  a", 
0  =  xAb-\-yAb'-{-zAb", 
0  =  xAc  -{-y  Ac'  -{-zA  c", 

d'où 

ix:y  :  z  =  Da:Da':Da' 

(41) =Db:Db':Db- 

'  =  De  :  De  :  De-. 

En  poursuivant  cette  voie,  il  faudrait  introduire,  au  lieu  de p,  q,  r, 
trois  autres  quantités  s,  s',  s"  par  les  équations 

is   =Sia'  -\-^Aa')Aa"  =  —  Q{a"-{-^Aa")Aa', 
(42)     .     .      s'  =:S(a"-f  |Aa")Aa   ==  — S(a   +|Aa  )Aa". 
's"  =  S  (a    +  I  A  a  )  A  a'  =:  —  S  (a'  4- 1  A  a'  )  A  a. 

Ici  le  signe  sommatoire  S  a  rapport  à  trois  termes  qu'on  déduit 
de  celui  qui  est  écrit  en  changeant  a  en  6  et  en  c. 


NOTE   SUR    LE   DÉPLACEMENT   D'UN   SYSTÈME   INVARIABLE. 


359 


L'axe  de  rotation  est  déterminé  alors  aussi  par 

(43) x:y:z  =  s:s':8". 

On  obtient  du  reste  un  système  de  relations  tout  à  fait  semblable 
aux  formules  que  nous  avons  déduites  dans  le  n^4;  je  crois  inutile 
de  m'y  arrêter  et  je  me  contenterai  de  donner  ces  relations 


(44) 


S  =z  ap  -{-bq  -i-cr  , 
s'  =  a'  p  -\-b'  q  -\-c'r , 
8"  =  a"pi-b"qi-c"r, 


p  =  as-{-a's'-\-a"s", 
q  =  bs-{-b'8'  -\-b"s'\ 
r  =  cs  -{-c  s'  -]-  c"  s". 


XXVII. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  98,    1884,  663—664.) 


Sur  quelques  applications  arithmétiques  de  la  théorie  des 
fonctions  elliptiques. 

(Extrait  d'une  Lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Je  viens  de  lire,  dans  les  Comptes  rendus ,  l'intéressant  article  de 
M.  Hurwitz,  qui  m'a  fait  consulter  de  nouveau  l'article  de  M.  Liou ville 
(2®  série,  t.  IV)  M.  Hurwitz  a  parfaitement  raison  en  disant  qu'une 
partie  des  résultats  que  j'ai  donnés  se  déduisent  des  théorèmes  que 
M,  Liou  ville  y  donne.  En  effet,  ces  théorèmes  ne  sont  autre  chose 
que  l'interprétation  arithmétique  de  votre  première  formule 

Mais  vous  savez  que  la  déduction  de  cette  relation 

F  (4^^  w)  =  240  [2  f{k)  —  1]  B  (w)        (m  eee  1 ,  mod  8) 
ne  se  peut  tirer  de  là,  et  alors  votre  seconde  formule 

y_^  ^  ^ 

\2q^    _j_32^4    _j_52ç4    _!__, 

(ou  quelque  théorème  arithmétique  équivalent)  devient  indispensable. 
A  la  fin  de  son  article,  M.  Liouville  dit  lui-même  que  ces  théorèmes 
donnent  lieu  à  quelques  résultats  curieux  concernant  la  décomposition 
en  cinq  carrés,  et  il  exprime  son  intention  d'exposer  cela  dans  un 
autre  article;  mais  je  ne  crois  pas  qu'il  ait  publié  cet  article. 
Quand  je  me  suis  occupé  de  la  décomposition  en  sept  carrés,  la 


APPLICATIONS   DE   LA   THÉORIE   DES   FONCTIONS   ELLIPTIQUES.  361 

première  chose  que  j'ai  tâché  d'obtenir,  c'étaient  ces  relations  entre 
Frj(im)  et  Frj{m).  J'avais  mené  a  bonne  fin  cette  recherche,  mais  je 
sentais  encore  le  besoin  de  revoir  mes  raisonnements  et  mes  calculs 
Après  cette  revision,  voici  les  résultats,  qui  ne  sont  guère  plus 
compliqués  que  dans  le  cas  de  la  décomposition  en  cinq  carrés. 

40    32* 9  32*  +  ^ 1 

Soient  f(k)  =  — -^ ,  g  (k)  = ~^ et  F,  (n)  le  nombre  total 

des  décompositions  de  n  en  sept  carrés,  alors 

Fr-{i''m)=f{k)F^im)  {m  =  l  ou  2,  mod  4), 

F7  (4*  m)=g  {k)  F.  (m)  {m  ^:  S  mod  8) , 

F,  (4*  m)  =  ^^/'(^)  +  Q  Y,  (m)       (m  =  7  mod  8). 

Il  serait  intéressant  de  déduire  ces  relations  encore  des  formules 
elliptiques,  mais  je  n'ai  point  sérieusement  abordé  cette  question, 
ayant  abandonné  ces  recherches  après  quelques  tentatives  infructueu- 
ses ,  et,  pour  le  moment,  d'autres  travaux  demandent  tous  mes  efforts. 

Mais  voici  encore  un  autre  résultat ,  bien  particulier  certainement, 
auquel  conduit  l'analyse  des  fonctions  elliptiques. 

Soit  d  un  nombre  parcourant  les  diviseurs  impairs  de  n, 

alors,  dans  le  cas  w_— 2  (mod  4),  on  peut  exprimer  la  fonction  F(w)  de 
M.  Kronecker  par  la  formule 

F  (w)  =  ^  2  v;  (w  —  2  r^j  =  2  v  (w  —  8  r2)        (r  =  0,  ±  1 ,  ±2,  . .  .)• 

A  l'aide  de  la  méthode  de  M.  Hurwitz ,  on  peut  tirer  de  là  la  valeur 
de  F{2k^),  en  sorte  que  la  relation  générale 


F{np^^)=\p^  +  p^-^  +  ...-\-p  +  l-L~'']{p^-^  +  .  .+p  +  l)F 


in) 


est    vérifiée    maintenant,    dans    les  cas  n  =  k^,  n  =  2k'^,  à  l'aide  des 
formules  elliptiques. 


XXVIII. 

(Bul    Sci.   math.,   Paris,  sér.  2,8,    1884,    175 — 176.) 


Sur  le  caractère  du  nombre  2  comme  résidu  ou 
non-résidu  quadratique. 

Soit  p    un    nombre    premier    impair   et   considérons   la   suite  des 
p  —  1  nombres 

(A) 1,  2,  8,  ...,p-l. 

Nous  dirons  que  deux  nombres  consécutifs  k,k-\-l  présentent  une 
variation  lorsque  l'un  d'eux  est  résidu,  l'autre  non-résidu  quadra- 
tique de  p. 

Cela  posé,  on  voit  facilement  que  le  nombre  total  des  variations 

dans  la  suite  (A)  est  égal  à  ^-^—'  En  effet,  deux  nombres  k,k-{-ly 
présentent  une  variation  ou  non ,  selon  que  le  nombre  r*  défini  par 

k-\-l^ikrk      (mod  p) 
est  non-résidu  ou  résidu.    Mais  il  est  évident  que  les  nombres 

n>    ^2.    ^3.    •••>    ^P-2 

sont  tous  différents  et  qu'aucun  d'eux  n'est  égal  à  l'unité,  en  sorte 
que  ces  nombres  sont 

2,  3,  4,  ...,  p-\, 
en  faisant  abstraction  de  l'ordre.  Le  nombre  des  non-résidus  parmi 
eux,  c'est-à-dire  le  nombre  des  variations  dans  la  suite  (A),  est  donc 

bien  égal  à  ^—^ — 

Supposons  maintenant  p  ^eb  1  (mod  4).  Le  nombre  des  variations  dans 
la  suite  (A)  étant  pair,  et  le  premier  nombre  1  de  cette  suite  étant 


SUR   LE   CARACTERE   DU   NOMBRE   2    COMME   RESIDU   OU   NON-RESIDU.      863 

résidu ,  il  s'ensuit  que  le  dernier  p  —  1  ou  —  1  est  aussi  résidu.  Deux 
nombres  A;  et  p  —  k  sont  donc  en  même  temps  résidus  ou  non- résidus: 
d'où  il  suit  que  le  nombre  des  variations  dans  la  suite 

(B) 1,  2,  3,  ...,-^ 

est  égal  à       .      =  n. 

Si   n   est    pair,   c'est-à-dire  ^eee  1  (modS),  le  dernier  nombre      g 
sera  donc  nécessairement  résidu ,  et  partant  2  est  résidu. 

Si  n  est  impair,  c'est-à-dire  p  =  5  (modS),      g       et  2   seront  non- 
résidus. 

Soit  en  second  lieu  p  =  3  (mod4).  Le  nombre  des  variations  dans 
la  suite  (A)  étant  impair,  p  —  1  ou  — 1  sera  non- résidu  et  le  nombre 

des   variations  dans  la  suite  (B)  sera  égal  à  — r —  =:  n. 

Si  n  est  pair,  c'est-à-dire  p e^ 3  (mod8),  — 5 — sera  résidu,  partant 

2  sera  non  résidu. 

p 1 

Si  n  est  impair,  c'est-à-dire  p  =  7(mod8),  ^— „ —  sera  non-résidu  et 

2  résidu  quadratique  de  p. 


XXIX. 

(Astr.  Nachr. ,  Kiel,    109,   1884,    145 — 152.) 


Quelques  remarques  sur  l'intégration  d'une  équation 
différentielle. 

1.  L'équation  différentielle,  étudiée  par  M.  H.  Bruns  dans  les 
n°^  2533,  2553  de  ce  Journal  (voyez  aussi  l'article  de  M.  Callandreau 
dans  le  n^  2547) 

(1) ^-{-n'-x  =  2^xcost 

a  été  considérée  aussi  par  M.  F.  Lindemann  dans  les  Mathematische 
Annalen,    Bd.  XXII,    p.  117  e.  s.     Il    m'a   paru  intéressant  de  rap- 
procher ces  deux  solutions  et  de  déduire  les  conclusions  de  M.  Bruns 
de  l'analyse  de  M    Lindemann. 
En  posant  œs^lt  =  u,  on  obtient 

(1')     .     .     ua-~u)^  +  ^{l-2u)~+in^-\-2^-4^u)x=:0 

et    les    leux  intégrales  particulières  dont  se  compose  l'intégrale  gé- 
nérale sont,  d'après  l'analyse  de  M.  Lindemann 

(2)     .     .     .     .  ^  ^  .  {l  =  V-\) 

j  ■   r       du 

[  Cl  KFlz^y  e  ~  '^i  F (")  \^^^^) 

Ici 

(3) Y{u)  =  ^CfcU^ 

0 

est  une  série ,  convergente  pour  une  valeur  quelconque  de  u.  C  et  Ci 


REMARQUES  SUR  L'INTÉGKATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE.      365 

sont  deux  constantes  arbitraires ,  mais  la  constante  M  est  parfaitement 
déterminée  dès  qu'on  connaît  F  (m);  en  effet,  la  substitution  des  ex- 
pressions précédentes  dans  l'équation  différentielle  conduit  à  la 
relation 

(4)  .     .     M.^=lu{l  —  u)F{u)F"(u)  —  lu{l  —  u)F'{u)F'{u)i- 

+  J  (1  —  2  m)  F  (m)  F'  (m)  +  (w2  -\-2^  —  é^u)F{u)F  (m). 

On  en  déduit  par  la  différentiation  et  division  par  F  (ii) 

(5)  .     .     u{l— u)  F'"  (u)-^^  {1  —  2  u)  F"  iu)-{- 

+  (4  n^  -f  8 15  —  1  —  16  /S  M)  F'  (M)  —  8  /S  F  (w)  =  0. 

A  un  facteur  constant  près,  qui  s'élimine  de  lui-même  dans  les 
expressions  (2),  la  fonction  F  (m)  est  parfaitement  déterminée  par  ces 
deux  conditions:  P  de  satisfaire  à  l'équation  (5),  2^  d'être  holomorphe 
dans  tout  le  plan. 

2.  En  introduisant  de  nouveau  t,  les  intégrales  de  l'équation  (1)  se 
présentent  sous  la  forme 

Q  {t)  =  CVF{coa^it)e       J    fccos'io, 

rt  dt 

Supposons  maintenant ,  ce  qui  a  lieu  en  général ,  que  la  constante 
M  qui  est  déterminée  par  (4),  soit  différente  de  zéro.  Alors  on  voit 
que  F  (m)  et  F' (m)  ne  peuvent  s'évanouir  pour  une  même  valeur  de  m, 
en  sorte  que  toutes  les  racines  de  F(w)  =  0  sont  des  racines  simples, 
et  de  plus  les  valeurs  0  et  1  ne  sont  point  des  racines  de  cette 
équation. 

On  en  conclut  que  la  fonction  F(cos-^0»  ^.^^  ^^t  aussi  une  fonc- 
tion holomorphe  de  t,  n'admet  que  des  racines  simples  en  la  con- 
sidérant comme  fonction  de  t,  comme  nous  le  ferons  dans  la  suite. 

Cela  étant,  il  est  facile  de  voir  que  G(0  et  G^  (0  sont  des  fonctions 
uniformes  de  t.  Supposons  en  effet  que  la  variable  t,  en  partant  d'une 
valeur  f^^  décrit  un  contour  fermé,  en  sorte  que  la  valeur  finale  est 
égale    à    Îq.    Alors,    si   le    contour    contient   une  seule  racine   a    de 


366      REMARQUES  SUR  L'INTÉGRATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE. 

F(cos2^0  =  0,  les  valeurs  initiales  et  finales  de  KF(cos^|  t)  sont  de 

f*        dt 
signe  contraire.  Mais  l'intégrale  /   ^r? — 2YJ\  ^^^i^a  éprouvé  un  accrois- 
sement égal  à 

±2i7i 

F'  (a)  Vail  —  a) 

mais,  d'après  (4)  on  a 

2  iM.  =  ±  F' {a)Va {1  —  â) 

et  l'expression  exponentielle  e  J  F(co8»à«)  sera  donc  multipliée  par 
le  facteur  6**"==:  —  1,  en  sorte  que  la  valeur  finale  de  G{t)  coïncide 
avec  la  valeur  initiale.  La  même  chose  a  lieu  quand  le  contour 
renfermerait  plusieurs  racines  ;  G  (t)  et  G^  {t)  sont  donc  bien  des  fonc- 
tions uniformes  de  t,  de  plus  elles  ne  deviennent  jamais  infinies. 

En  étudiant  d'une  manière  analogue  la  variation  qu'éprouve  la 
fonction  G(0,  lorsque  la  variable  croît  d'une  valeur  t  à  t-{-2  7i,  on 
arrive  au  résultat  suivant: 


f         dt 
Considérons  rinté2:rale  :   /     ^r? — ttt\  .    le  chemin  de  l'intégration 
^  /      F(cos2J<)'  =» 

b 
peut  être  choisi  d'une  manière  arbitraire ,  seulement  il  ne  doit  passer 
par  aucune  racine  de  F(cos2j0  =  0.  Supposons  que  dans  l'expres- 
sion Vf  (cos^  \  t)  on  fait  varier  la  variable  ^  de  0  à  2  :?r  en  passant  par 
les  mêmes  valeurs  que  dans  l'intégrale.  Alors  les  valeurs  initiales 
et  finales  de  KF(cos^|^0  se  distingueront  par  le  facteur  ( — l)*",  r 
étant  égale  à  0  ou  à  1.    Posons 

..2»r 

alors 

G{t  +  27i)  =  iuGr{t), 

G,{t  +  2^)=^^GM 


REMARQUES  SUR  L'INTEGRATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE,      867 

La  constante  fx  est  indépendante  du  chemin  de  l'intégration  qu'on 
a  choisi    En  déterminant  donc  m  par 

c'est-à-dire 

/m  M    /-''      d<  , 


F(cos2|0  '    2 


et  posant 


G  (<)  =  «■+-■'»' H  (0, 

G,(0  =  ^--'Hi(0, 

on  aura  H  (^  +  2  ji)  ==  H  (0 ,  Hj  (^  +  2  tt)  =  Hj  (0 ,  et  d'après  un  théorème 
connu,    on    pourra    donc    développer    ces   fonctions    de  la    manière 


suivante 


4-00 


—  00 
+  00 

—  00 

les  séries  étant  convergentes  pour  une  valeur  quelconque  de  t. 

Nous  avons  retrouvé  ainsi  le  résultat  de  M  Bruns,  on  voit  de 
plus  que  la  constante  m,  déterminée  par  (6),  a  la  même  signification 
que  dans  le  mémoire  de  M.   Bruns. 

Comme  la  détermination  de  cette  constante  m  est  la  principale 
difficulté  qu'on  rencontre  dans  l'application  numérique,  nous  allons 
donner  un  moyen  facile  pour  obtenir  l'expression  de  la  fonction 
F  (m)  qui  figure  dans  (6).  En  effet,  les  moyens  proposés  par  M.  Linde- 
mann  pour  déterminer  F  (m),  quoique  irréprochables  au  point  de  vue 
théorique,  ne  sont  pas  propres  pour  le  calcul 

00 

3.     La  substitution  de  la  série  ^  Ck  w*  dans  l'équation  différentielle 

0 

(5)  conduit  à  une  relation  récurrente,  que  nous  écrivons  ainsi 

(7) Vk^\Ck-\-2  =  UkCk  +  \-\-Ck, 


368      REMARQUES  SUR  L'INTÉGRATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE. 
OÙ 


(8) 


,         _(fe.4-l)[(^-|-l)2_4^2„8^] 

_kjk±l){2k±l) 
^~      16/ff(2A;— 1) 


Il  semble  donc  qu'on  peut  choisir  arbitrairement  Cq  et  Cj,  pour 
calculer  successivement  c,»  Cg,  ...  Mais  cela  n'est  pas,  car  en  agissant 
ainsi ,  la  série  2^  ^^  ^^  ^^  serait  pas  convergente  pour  une  valeur 
quelconque  de  u.  Il  faut  au  contraire  déterminer  le  rapport  Cj  :  Cq  par 
cette  condition  que  la  série  converge  toujours.  Supposons  ^  différent 
de  zéro  (pour  /S  =  0  l'équation  (1)  s'intègre  immédiatement)  on  voit 
que  Uk,  Vk  deviennent  infiniment  grand  avec  k,  mais  leur  rapport 
s'approche  de  l'unité.  Pour  une  valeur  assez  grande  de  k  la  fraction 
continue 

Uk-\-Vk+\  :  Uk+i-\-^k+2  :  Wfc+2  +  î^A+3  : 

sera  donc  convergente,  et  l'on  calcule  facilement  sa  valeur  numérique, 
qui  sera  peu  différente  de  Uk  lorsque  k  est  grand. 

Cela  étant,  donnons  à  Ck  une  valeur  arbitraire  différente  de  zéro 
et  calculons  c^+i  par  la  formule 

(9) — -^=:Ma;  + Vft+i  :  W;c+i  +  v&+2  : 

Ck-\-\ 

Connaissant  maintenant  Ck  et  c^+i  on  peut  calculer  tous  les  autres 
coefficients  à  l'aide  de  (7).  Lorsqu'aucun  des  coefficients  Cq,  c^,  ...,  Ck-\ 
s'évanouit,  cela  revient  à  la  même  chose  que  d'appliquer  la  formule 
(9)  pour  k  =  0,  1,  2,  ... 

Il  est  évident  d'abord ,  qu'en  agissant  ainsi  la  série  >  Ck  w*  satis- 
fait à  l'équation  différentielle  (5);  et  en  second  lieu,  pour  une  valeur 

très  grande  de  /c  on  a  à  peu  près  =z  —  Uk,  en  sorte  que  la  série 

converge  pour  une  valeur  quelconque  de  m. 

Ayant  obtenu  la  fonction  F(?<),  on  trouvera  M  par  l'équation  (4), 
par  exemple  en  posant  ii  =  0  . 

(10) W  =  ^c,c,^{n^-\-2^)c,c,.  :,, 


REMARQUES  SUR  L*INTEGRATION  D*UNE  EQUATION  DIFFÉRENTIELLE.      36Ô 

Si  la  valeur  de  M  qu'on  en  déduit  est  réelle  (nous  supposons 
maintenant  w^  et  p  réels),  la  fonction  F  (m)  ne  peut  s'évanouir  pour 
une  valeur  réelle  de  u  comprise  entre  0  et  1;  en  effet,  lorsque 
F(m)  =  0,  on  a  • 

M2  =  —  -]-  w  (1  —  m)  F'  {u)  F'  (w). 

Dans  ce  cas  on  peut  choisir  dans  (6)  un  chemin  d'intégration 
rectiligne  et  r  =  0.  En  appliquant  une  quadrature  mécanique  pour 
le  calcul  numérique  on  pourra  donc  calculer  m  à  l'aide  de  l'expression 


ai) -=^Z 


1 


1       F^cos^ 


{2k  —  l)7i\ 

4s        J 


4.  Il  résulte  de  l'analyse  de  M.  Bruns  que  la  valeur  de  m  ne 
change  point  quand  on  remplace  /5  par  — /?.  On  peut  le  vérifier 
aussi  à  l'aide  des  formules  obtenues.  L'équation  (5)  ne  changeant 
point  lorsqu'on  remplace  simultanément  y5  par  — ^  et  m  par  1—u, 
on  en  conclut 

(12) F(-)5,  M)  =  AF(;S,  1-M), 

A  étant  une  constante.  Nous  écrivons  maintenant  F(/9,  u)  au  lieu 
de  F  (m)  pour  mettre  en  évidence  la  constante  p.  Soit  M'  la  valeur 
de  M,  quand  /9  est  remplacé  par  —(i,  alors 

M2=:-^F(^,0)F'(;5,0)  +  (n2  +  2|5)F(^,0)F(^,  0) 
et  posant  w  =  l  dans  (4)  après  avoir  changé  /5  en  — ^ 

M'2  =  -^F(-;5,  l)F'(-;5,  l)4-(n2  +  2;ô)F(-/?,  1)F(-^,  1). 

En  posant  m  =  1  dans  l'équation  (12)  et  dans  celle  qu'on  en  déduit 
par  la  différentiation ,  on  voit  que 

M'2  =  A2M''^ 
et  comme  le  signe  est  indifférent,  M'  =  AM.    Mais  on  a 


_  M    r^T ^ 

2nJ       F(^,C08^^t)  "^ 


et 


,_M^  r^'^  dt r' 

"^-2^1./     F(->,co92ÎÔ^"  2 


24 


370      REMARQUES  SUR  l'INTÉGRATION  d'UNE  EQUATION  DIFFÉRENTIELLE. 

en  désignant  par  m'  la  valeur  de  m  après  le  changement  de  /5  en  — ^. 
En  se  rapportant  à  la  signification  de  r  et  r',  on  voit  facilement  que 
la  relation  (12)  donne  r  =  r',  et  l'on  aura  m  =  m'  comme  l'a  trouvé 
M.  Bruns.  Au  reste  il  va  sans  dire  que  la  constante  m  n'étant  pas 
entièrement  déterminée ,  on  peut  toujours  remplacer  m  par  m-\-k, 
k  étant  un  nombre  entier,  et  changer  encore  le  signe  de  m.  Dans 
l'expression  (6)  cette  double  indétermination  est  indiquée  d'abord 
parce  que  le  signe  de  M,  n'est  pas  déterminé,  et  en  second  lieu 
parce  que  le  chemin  de  l'intégration  reste  arbitraire. 

Pour  compléter  cette  étude ,  il  faudrait  discuter  le  cas  M  =  0.  Mais 
comme  cette  discussion  devient  un  peu  longue  parce  qu'il  y  a  plu- 
sieurs cas  à  distinguer  et  qu'elle  est  de  peu  d'importance  pour  l'ap- 
plication ,  je  n'entrerai  point  dans  cette  discussion. 

5.  Quand  jÔ  =  0,  la  fonction  F (u)  se  réduit  à  une  constante,  et 
l'on  peut,  pour  une  valeur  suffisamment  petite  de  ^  ,  développer  F (z<) 
suivant  les  puissances  crois.santes  de  /9.  Il  est  aisé  d'obtenir  ce  dé- 
veloppement. En  effet ,  en  posant  Co  =  1 ,  on  voit  facilement  à  l'aide 
des  fractions  continues  qui  expriment  les  rapports  CqI  c^,  c^  :  Cg  etc. 
que  le  développement  suivant  les  puissances  de  ^  donnera 

etc.  en  sorte  qu'en  général  Ck  commence  par  un  terme  avec  /9*.  On 
pourra  calculer  encore  facilement  de  proche  en  proche  les  coefficients 
PiiPit  "  •  1^2^  "  '  qui  dépendent  seulement  de  n^.  Ce  sont  des  fonc- 
tions rationnelles  de  n^,  dont  les  dénominateurs  renferment  seulement 
des  facteurs  de  la  forme  4  w^  —  /c^,  k  étant  un  nombre  entier.  On 
aura  par  conséquent 

F  (M)  =  1  -f  Li  ;g  4-  U  P^  -f  L,  ^«  -f  .  . . , 


ou 


Li  =  Pi  w  , 

Lp,  =p^u-\-  <2;,  II-  -f  ^3  w^ 
etc. 


REMARQUES  SUR  L*INTÉGRATION  D*UNE  EQUATION  DIFFÉRENTIELLE.      3?1 

Nous  pouvons  obtenir  maintenant  sans  difficulté  le  développement 
de  m  suivant  les  puissances  de  ^,  développement  dont  M.  Bruns  a 
calculé  les  premiers  termes  par  un  procédé  bien  différent.  En  effet , 
la  formule  (6)  devient  dans  le  cas  actuel  que  /S  est  suffisamment  petit 

,^Q\  M    f^^      dt 

"" "  =  2^/     F-(3o?iT) 

et  la  formule  (10)  donne  à  cause  de  Co  =  l 

Il  suffit  donc  de  développer  M  et  1  :  F  (m)  suivant  les  puissances 
de  /?,  et  de  substituer  dans  la  formule  (13)  pour  obtenir  le  dévelop- 
pement cherché  de  m.  Comme  nous  le  savons  ce  développement  doit 
renfermer  seulement  les  puissances  paires  de  /5,  c'est  ce  qu'on  ne 
voit  pas  à  priori  par  le  calcul  indiqué.  Il  vaut  donc  mieux  de  diriger 
ce  calcul  d'une  manière  légèrement  différente. 

Déterminons  la  constante  arbitraire  que  renferme  F  (m)  de  manière 
que  F  (J)  =  1  et  posons 

(14)     ....       F(^)  =  .,  +  f,t;  +  P2t;2  +  .3Î;3  _!_... 

OÙ  fQ  =  1.  La  comparaison  avec  le  développement  F  (m)  =  ^  Ck  w* 
fait  voir  que  le  développement  de  ek  suivant  les  puissances  de  ^  com- 
mence par  un  terme  avec  ^^.  En  outre  la  formule  (12)  fait  voir 
maintenant  que  la  série  ^^  Ck  v^  doit  rester  la  même  en  changeant 
à  la  fois  V  en  — v,  et  ^  en  — /S,  en  sorte  que  le  développement  de 
«;*  contiendra  seulement  des  termes  en  )5*,  ^^  +  ^,  ^^+^, . . .  En  posant 
donc 

Nfc  sera  un  polynôme  en  v  qui  contiendra  seulement  des  termes  en 
^^k-j^k-2^  ik-i^  ...  et  qui  ne  renferme  point  de  terme  sans  v.  On 
trouve 


372      REMARQUES  SUR  l'iNTÉGRATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFERENTIELLE. 

Ni  =  4^=71^ 


N2  =  Ti-ii iT-rr-15 ~.  V2 


24 

(4  n2  —  1)  (4  w2  —  4) 

„ 160 r  3  6 

^■"(4n'^  — l)(4w2  — 4)(4w^  — 9)r       4n2-l^ 


*      (4w2  — l)(4n2  — 4)(4w2  — 9)(4w2— 16)1  7  •(4w2  — l)(4w2  — 4)     J 

En  général,  lorsqu'on  connaît  les  coefficients  a,  /S,  7,  ...  du  poly- 
nôme 

Na  _  1  =  a  t;*  - 1  —  /9  V*  -  3  -f  j.  t;*  -  '^  —  a  tJ*  -  '^  -f-  .  .  . 
on  pourra  calculer  ceux  du  polynôme  N* 

Na  =  ai  î/'^  —  /?!  î;^  -  2  -f.  j;j  î;*  -  *  —  ,5  î;^  -  c  _|-  . . . 

à  l'aide  des  formules  suivantes 

Â;  [4  n^  —  Â;2]  aj  =  4  (2  A  —  1)  a  , 
(Â;  — 2)[4w2  — (A  — 2)2]^i  — A:(A;  — 1)(A;  — 2)ai=:4(2/i;  — 5)^, 
{k  —  4)  [4  w2  —  (A  —  4)2]  y^  _  (A;  —  2)  (Â;  —  3)  (A;  —  4)  /Si  =  4  (2  Â;  —  9)  j/ , 
(A:  — 6)[4w2-(A:  — 6)2](5i— (A:-4)(A;  — 5)(A;  — 6)}'i  =  4(2A;— 13)^, 

dont  la  loi  est  évidente.  C'est  ce  qu'on  trouve  sans  difficulté  à  l'aide 
de  l'équation  différentielle  à  laquelle  satisfait  la  fonction  F  (m). 

Le  développement  de  F f    T    J  étant  obtenu  ainsi,  on  en  déduit 

l:F(^t^-)  =  l-Ni;5  +  (N?-N2)/52-.(NÎ-2NiN2  4-N3)/S«  +  ..., 


2 

0 
à    la    condition    qu'on    remplace    dans    le    second    membre  v^^  par 

13.5       (2  A 1  )  1^2»- 

„  -  ^  '  g  '  " — Tg-vT^-,  c'est-à-dire  par  0^  /     0082^^^^/.  Quant  à  la  valeur 

6 
de  M,  il  faut  la  déduire  de 

M2  =  W2-|-  62—1^161, 

€1  et  ^2  étant  les  coefficients  de  v  et  de  v-  dans 

NoH-Ni^  +  N2^2_|_... 


REMARQUES  SUR  L'INTÉGRATION  D'UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE.      373 

On  voit  que  le  développement  de  M  et  par  conséquent  aussi  celui 
de  m  contient  seulement  les  puissances  paires  de  /S.  En  effectuant  les 
calculs  indiqués  j'ai  retrouvé  les  valeurs  de  m^,  Wg  données  par 
M.  Bruns ,  dans  le  développement  m  =  n-{-m^^  -\-m2^*  -{• .  ■  ■  Rap- 
pelons ici  qu'il  ne  convient  pas  de  calculer  m  par  cette  formule, 
mais  on  peut  en  déduire  cet  autre 

008  2  71  m  =  cos  2  71  w  +  2  71-^  ^  fk  ^^'' 

1 

qui  converge  pour  une  valeur  quelconque  de  m  comme  l'a  démontré 
M.  Bruns. 

6.  Nous  avons  vu  comment  on  peut  calculer  les  coefficients  Ck 
de  la  série  F  (m)  =:  ^  Ck  u''.  Mais  on  peut  obtenir  encore  un  peu  plus 
promptement  les  coefficients  de  la  série 

(15)    .     .     F{co^^t)=lgQ-{-giCOSt-\-g2COs2t-\-g^cos3t-\- . .. 

à  l'aide  des  formules 

(16) vk+igk+2  =  —  /^kgk+i  —  gk, 


ou 


(17) 


et 


'Vk 


2k-\-l 


^"^  2/8(2A:-j-l) 


2k— l 


(18)    .     .     .    —      *     =fik  —  vk+i:^k+i  —  n+2''i^k+2~-" 

Qk  +  l 

Les  coefficients  gk  décroissent ,  comme  on  le  voit ,  encore  plus  ra- 
pidement que  les  c& ,  mais  par  contre  le  calcul  de  M  n'est  pas  aussi 
simple,  il  faut  se  servir  des  formules  suivantes 

M-^  =      -}  F  (0)  F'  (0)  -I-  {ri'  4-  2  /S)  F  (0)  F  (0) , 
M'^  =  —  ^  F  (1)  F'  a)  +  in'  —  2  /5)  F  (1  )  F  (1) , 

F'(0)  =  2  [g,  -  22g.,  +  S^g,  -  i'g,  +  ô-'gr,  _  .  .  j , 
F'{l)  =  2[g,  -f  2-^^,  -f  3'^^,  +  4'^^,  +  ^9,+  -  ■  ■]- 


374      REMARQUES  SUR  L'INTÉGRATIÔN  D'UNE  ÉQUATION  DIP^FÉRENTIELLE, 

On  pourrait  encore  calculer  directement  les  coefficients  e*  du  dé- 
veloppement de  F  (~  2~)  s'^ivant  les  puissances  de  v,  elles  sont 
liées  par  la  relation 

(19)   i^(2k-]-l)ek=-(k-{-mk-\-lf-in']ek+i-\-{k-\-l){k-{-2){k-{-3)€j:  +  ;i. 

Ici  on  ne  peut  pas  exprimer  directement  par  une  fraction  continue 
le  rapport  de  deux  coefficients  consécutifs,  mais  cela  est  assez  in- 
différent pour  le  calcul  numérique.  On  peut  démontrer  rigoureuse- 
ment qu'on  peut  calculer  é-^,  e^,  ^2»  •••  ^^ec  une  approximation  aussi 
grande  qu'on  veut  par  le  procédé  suivant.  Pour  une  valeur  suffisam- 
ment grande  de  l'indice  r  on  prendra  ^^  +  1  =  0,  6-^4-2  =  0  et  Cr  égale 
à  une  quantité  arbitraire  différente  de  zéro.  Il  faut  ensuite  calculer 
er-i,  er-2,  ...,  ^0  à  l'aide  de  la  relation  (19).  Quelques  applications 
numériques  m'ont  fait  voir  qu'au  point  de  vue  de  la  commodité  il 
n'y  a  pas  une  grande  différence  entre  cette  manière  et  celle  dans 
laquelle  on  se  sert  des  formules  (15)  à  (18).  Mais  ces  méthodes  sem- 
blent présenter  un  léger  avantage  sur  le  calcul  des  coefficients  Ck- 
Lorsqu'on  aura  calculé  les  ek  il  faudra  calculer  M  par 
M2  =  ^0  ^2  —  l  e^  e^  +  w2  eo  e^. 

Dans  ce  qui  précède  j'ai  dit  que  la  fonction  F  (w)  renferme  seule- 
ment un  facteur  constant  arbitraire.  Cela  est  vrai  en  général ,  mais 
lorsque  /?  =  0  et  qu'en  même  temps  n  est  la  motié  d'un  nombre 
entier,  l'expression  générale  de  F(w)  est  un  polynôme  en  u  renfermant 
deux  constantes  arbitraires;  on  a  en  effet  dans  ce  cas 

F  (cos'^  ^t)^=A  008-^  n  ^  -j-  B  sin-^  n  t. 


XXX. 


(Astr.   Nachr.,  Kiel ,   iio,   1884,  7—8.) 


Note  sur  le  problème  du  plus  court  crépuscule. 


A  l'occasion  des  articles  de  M.  Zelbr  dans  les  n"^  2&75,  2602  j'ai 
fait  la  remarque  que  la  solution  de  ce  problème  ne  devient  guère 
plus  compliquée  en  tenant  compte  de  la  réfraction  et  du  diamètre  du 
soleil.  Mais  cela  résulte  déjà  de  l'article  du  Dr.  Stoll  cité  par  M.  Zelbr 
dans  le  n*^  2602 ,  article  qui  contient  en  effet  la  solution  analytique 
complète  du  problème. 

Supposons  que  le  commencement  et  la  fin  du  crépuscule  aient  lieu 
lorsque  la  dépression  du  soleil  sous  l'horizon  est 
égale  respectivement  à  c  (=  18°)  et  à  d.  Soient  : 
Z  le  zénith ,  P  le  pôle ,  S  et  S^  les  positions  du 
soleil  au  commencement  et  à  la  fin  du  crépuscule. 
Traçons  les  arcs  de  grand  cercle  P  S  =  P  S^  =  W — d, 
ZS  =  90°-f-c,  ZSi  =  90°  +  rf. 

La  variation  de  l'angle  S  PS^  devant  être  égale 
à  zéro  pour  une  variation  infiniment  petite  de  la 
déclinaison  du  soleil,  on  en  conclut  facilement 
qu'on  doit  avoir  <PSZ=:<PSiZ.  (Voir  p.  e. 
Lalande ,  Astronomie  ,  II ,  p.  557 ,  3"'"*  édit.)  Prenons  maintenant 
ZA  =  J(c  — d)  et  prolongeons  l'arc  S^  Z  jusqu'en  A^  en  sorte  que 
Z  Al  =  Z  A  =  I  (c  —  d) ,  enfin  traçons  les  arcs  de  grand  cercle  P  A,  P  A^. 
Comme  on  a  S  A  =  Si  A^  =  90°  +  J  (c  +  rf)  les  triangles  P  S  A ,  P  Si  Aj 
sont  égaux  et  P  A  =  P  Ai ,  <  S  A  P  =  <  Si  Ai  P.  Mais  de  l'égalité 
PA  =  PAi  on  conclut  que  les  triangles  PZA,  PZAj  sont  égaux, 
donc:  <Si  Ai  P  =  <Z  AP  =  <S  AP.    Les  angles  S  A  P ,  Sj  Ai  P  sont 


376        NOTE  SUR  LE  PROBLÈME  DU  PLUS  COURT  CREPUSCULE. 

donc  des  angles  droits  et  Ton  obtient  A  et  A^  en  menant  les  arcs 
PA,  PAi  tangents  au  petit  cercle  décrit  de  Z  avec  un  rayon  égal 
à  |(c  —  d).  Les  azimuts  P Z  S ,  P  Z S^  sont  supplémentaires.  On  voit 
de  plus  que  l'angle  S  P  S^  qui  mesure  la  durée  du  plus  court  cré- 
puscule est  égale  à  l'angle  APAp 

Les  triangles  rectangles  PAZ,  PAS  donnent 

cos  P  A  = i— ^^ — K  » 

cos  I  (c  —  d) 

sin  (5  =:  cos  P  A  cos  S  A  =  —  cos  P  A  sin  i{c-\-d) 
donc 

.    ^  sin  4  (c  4-  d) 

^  cos  ^{c  —  d) 

En  posant  <lZPS  =  ^<[ZPSi  =  ^i  on  a  <  A  PZ  =  |  (<  —  <,), 
<SiPAi  =  i(«  +  ^i),  donc 

cos  (p 

Enfin  l'azimut  du  soleil  au  commencement  et  à  la  fin  du  crépuscule 
se  déterminent  à  l'aide  de 

cos  P  Z  S  =  —  cos  P  Z  S,  =tg(ptg^{c  —  d). 

En  traitant  le  problème  par  l'analyse  on  est  conduit  à  une  seconde 
solution  qui  se  déduit  de  la  première  en  changeant  c  en  180°  —  c. 
Elle  est  réelle  seulement  dans  le  cas  qu'il  est  possible  de  mener 
par  P  un  grand  cercle  tangent  au  petit  cercle  décrit  de  Z  avec  un 
rayon  égal  à  90°  —  lic-\-d),  c'est-à-dire  lorsque  g?  est  inférieur  à 
^{c-j-  d).  Je  crois  inutile  d'insister  sur  la  signification  de  cette  se- 
conde solution. 


XXXI. 

(Ann.  Sci.  Éc.  norm.,  Paris,  sér.  3,    i,    1884,  409 — 426.) 


Quelques  recherches  sur  la  théorie  des  quadratures 
dites  mécaniques. 

Introductwn. 

Les  formules  d'approximation  qui  servent  à  calculer  la  valeur  nu- 
mérique d'une  intégrale  définie  ont  été  l'objet  d'une  étude  d'ensemble, 
de  la  part  de  M.  Radau ,  dans  le  Tome  VI  (3«  série)  du  Journal  de 
Mathématiques  pures  et  appliquées. 

L'auteur  y  a  réuni  à  peu  près  tout  ce  qui  est  connu  sur  ce  sujet 
et,  en  donnant  les  constantes  dont  on  peut  avoir  besoin  dans  l'ap- 
plication ,  il  a  encore  augmenté  l'utilité  de  son  travail. 

Les  recherches  suivantes  ont  été  dirigées  par  une  autre  idée.  En 
me  plaçant  au  point  de  vue  le  plus  général ,  mon  but  a  été  d'étudier 
la  question  de  savoir  si  ces  formules  permettent  d'atteindre  une  ap- 
proximation indéfinie. 

Jusqu'à  présent,  il  semble  que  cette  étude  n'ait  pas  encore  été 
abordée.  On  a  toujours  supposé  que  la  fonction  dont  il  s'agit  est 
développable  en  série  suivant  les  puissances  croissantes  de  la  variable. 
Or ,  comme  on  le  verra ,  ces  quadratures  où ,  à  l'exemple  de  Gauss , 
les  abscisses  sont  déterminées  de  manière  à  atteindre  le  plus  haut 
degré  de  précision,  présentent  des  circonstances  particulières,  qui 
ont  pour  conséquence  qu'elles  sont  applicables  dans  des  cas  bien  plus 
étendus.  Par  exemple,  la  quadrature  de  Gauss  elle-même  donne  une 
approximation  indéfinie  pour  toute  fonction  intégrable.  Dans  l'expo- 


378  QUELQUES   RECHERCHES   SUR    LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES. 

sition  de  la  théorie  générale  de  cette  quadrature  mécanique,  j'ai 
emprunté  bien  des  choses  au  Traité  des  fonctions  sphériques  (deuxième 
édition)  de  M.  Heine,  et  les  n°M,  2,  4  ne  contiennent  rien  d'essen- 
tiel qu'on  ne  trouve  dans  ce  traité. 

1.  Détermination  d'un  polynôme  qui  satisfait  à  certaines  conditions. 
Soit  f{x)  une  fonction  donnée ,  qui  ne  dévient  pas  négative ,  quand 
X  prend  les  valeurs  a,  ô  et  toutes  les  valeurs  intermédiaires,  et  inté- 

grable  dans  cet  intervalle,  en  sorte  que  /    f{x)dx  ait  un  sens  deter- 

J  a 

miné.  Il  n'est  pas  nécessaire  que  f{x)  reste  toujours  finie  ;  mais  nous 
supposons  finies  les  limites  a  et  & ,  bien  que  quelques-uns  des  résultats 
auxquels  nous  arriverons  restent  applicables  dans  le  cas  contraire. 
Enfin ,  pour  éviter  certaines  discussions  qui  n'auraient  guère  d'uti- 
lité, nous  ferons  encore  la  restriction  suivante:  nous  supposerons 
qu'il  existe  un  intervalle  (A,  B)  appartenant  à  l'intervalle  plus  étendu 
(a,  h)  tel  que,  lorsque  x  est  situé  dans  (A,  B),  f(x)  reste  constamment 
supérieure  à  une  quantité  positive  «,  d'ailleurs  tout  à  fait  arbitraire, 
comme  l'intervalle  (A,  B). 

r^ 
Grâce  à  cette  dernière  restriction,  la  valeur  de  /    f{x)dx  sera  donc 

J  a 

positive  et  différente  de  zéro ,  et  nous  avons  écarté  aussi  le  cas  sans 
intérêt  où  f(x)  serait  constamment  égale  à  zéro  dans  l'intervalle  (a,  6). 
Cela   posé,    nous  commençons  par  déterminer  un  polynôme  P(a;) 
d'un  degré  donné  w, 

P  (ic)  =  a;"  +  ai  a;"-i -f  a2a;»-2 -I- . . . -f- a„_i  a;  +  a„, 

par  les  conditions 

(1)    .    .     /    f{x)V{x)x^dx  =  0.       (Â;  =  0,  1,  2,  ...,  w  — 1). 

J  a 

Ces  conditions  donnent  lieu  aux  équations  linéaires  suivantes,  qui 
servent  à  déterminer  les  inconnues  a^^,  a2i  . . . ,  an: 

I   fix)x''+^dx-\-ai  f  fix)x''+''-'^dx 

J  a  J  a 


•  0  r  b 


+  02  f  f{x)x'^+''-'^ dx-\-...-\-anj   fixjx" dx  = 


QUELQUES   RECHERCHES  SUR    LA    THÉORIE   DES   QUADRATURES.  379 

Le  problème  est  donc  déterminé  en  général,  et  les  inconnues  a^, 
a^,  ...,  On  dépendent  rationnellement  des  2w  constantes  /    f{x)x^dXy 

J  a 

où  /i;  =  0,  1,  2,  ...,2w—  1.  Mais  il  importe  de  faire  voir  qu'en  résol- 
vant ces  équations  linéaires ,  aucune  impossibilité  ni  indétermination 
ne  sauraient  se  présenter. 

Remarquons   pour    cela   que  le  déterminant  A  du  système  (2)  est 
composé  d'une  série  de  termes ,  dont  chacun  est  un  produit  de  n  inté- 

grales  de  la  forme  /    f{x)x^dx.    En  écrivant  un  tel  produit  sous  la 

J  a 

formé  d'une  intégrale  multiple  d'ordre  w,  on  arrive  à  l'expression 
suivante  de  A 


£,=  ('    f\..    f'f{x,)f{x.,).,,f{Xn) 

J  a    J  a  J  a 


1 


xl 


X2 


..n  +  l 


4  +  ^ 


a;^-' 


dxidx2. .  .  dXn 


ou  bien 

A=/ 

J  a    J  a 

OÙ  l'on  a 


/     f\P^V  /  (^2)  •  •  •  /{•^n)  X2  X^  Xi  .  .  >  X„ 

J  a 


n  dXi  dX2   . . .   dXn, 


n  = 


1 

Xi 

xi 

1 

X2 

4 

1 

X3 

4 

Xn 


rc 


...   xr 

-1 

...  xr 

-1 

...   0^- 

-1 

...   ^^-^ 

-1 

La  notation  des  variables  étant  indifférente,  on  peut,  dans  cette 
expression ,  permuter  de  toutes  les  manières  les  indices  1 ,  2 ,  . . . ,  n. 
Par  une  permutation  quelconque  n  ne  change  pas  ou  change  seule- 
ment de  signe,  et,  en  ajoutant  toutes  les  équations  qu'on  obtient, 
on  aura 


380  QUELC^UES   RECHERCHES  SUR   LA  THÉORIE   DES   QUADRATURES. 

donc 

(3)  1  .2.3...wA  =  /'''  r...  rr{x^)f{x.;)...nxn){nfdxidx,,..  dxn. 

J  a    J  a  J  a 

D'après  les  conditions  que  nous  avons  imposées  à  fix),  il  est  évident 
que  A  a  une  valeur  positive,  différente  de  zéro. 

Le  polynôme  cherché  P(a;)  existe  donc  pour  toute  valeur  de  n.  et 
nous  désignerons  ces  polynômes ,  pour  n=l,  2,  3,...,  par  P^ (x) , 
F^ix),  PgCrr),  .... 

2.  Propriétés  des  polynômes  P  (x).  —  La  propriété  principale  du 
polynôme  Pn(x)  consiste  en  ce  que  l'on  a 

(4)  .     .     f"nx)Fn{x){ax»-^-j-^x**~''-\-...-\-Xx^fi)dx  =  0. 

J  a 

ce  qui  est  une  conséquence  immédiate  des  équations  (1)  qui  ont  servi 
à  le  déterminer. 

Les  indices  m  et  w  étant  différents,  on  a  donc  aussi 

(5) f  f{x)Fm{x)Fnix)dx  =  0. 

A  l'aide  d'un  raisonnement  dû  à  Legendre,  nous  pouvons  maintenant 
établir  la  proposition  suivante  : 

Les  racines  de  l'équation  Fn{x)  =  0  sont  réelles,  inégales  et  com- 
prises entre  a  et  ô  en  excluant  les  limites. 

En  effet ,  désignons  par  x^,  X2,  . . . ,  Xk  les  racines  réelles  comprises 
entre  a  et  b.  Le  nombre  de  ces  racines  est  au  moins  égal  à  1 ,  parce 
que,  à  cause  de  l'équation 


f  fix)Fnix)dx  =  0, 

J  a 


Fn{x)  doit  changer  de  signe  dans  l'intervalle  (a,  6). 
En  posant 

P»  ix)  =  {x  —  x^)  {x  —  X2)...ix  —  Xk)  Q  ix) , 

QCrc)  ne  changera  point  de  signe  dans  l'intervalle  {a,  b). 


QUFXQUES   RECHERCHES  SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES.  381 

Or,  si  Q(a;)  n'était  pas  simplement  égal  à  l'unité, 
{X  —  x-i)  {X  —  X2)  .  ..{X  —  Xk) 
serait  au  plus  du  degré  n  —  1,  et  l'on  aurait,  d'après  (4), 

/    f{x) P„ (x) (X  —  x^) (x  —  x^)...(x  —  Xk) rfic  =  0 , 

J  a 

ce  qui  est  évidemment  impossible ,  parce  que  l'intégrale  a  une  valeur 
positive. 

Toutes  les  racines  de  P„(a;)  =  0  sont  donc  comprises  dans  l'inter- 
valle (a,  h),  mais  il  ne  saurait  y  avoir  deux  racines  égales  entre  elles. 
En  effet,  supposons 

Vn{X)  =  {X  —  X^f^{x), 

B.{x)  étant  un  polynôme  du  degré  n  —  2;  on  devra  avoir 

/     f(x)^n{x)^{x)dX  =  Q, 

J  a 

ce  qui  est  impossible, 

3.  Relations  entre  les  polynômes  P  {x).  —  Le  polynôme  Q  {x)  du 
degré  w,  le  plus  général  qui  satisfait  aux  conditions  (1), 

(  f{x)q{x)x^dx  =  0        (k  =  0,  1,  2,  ...,  w— 1), 

J  a 

ne  se  distingue  de  Fnix)  que  par  un  facteur  constant. 

En  effet,  tout  polynôme  Q{x)  du  degré  n  peut  se  mettre  sous  la 
forme 

Q  {x)  =  flo  Pm  (^)  +  •  •  •  4-  «A  Pn-fc(^)  +  .  .  .  -f  an-1  Pi  (rc)  +  »„. 

Or,  en  multipliant  par  Fn-k  {x)  f{x)dx  et  intégrant  entre  les 
limites  a,  b,  on  trouve,  à  l'aide  de  (5), 

0  =  ak  f'f{x)[?n-k{x)fdx         (A=l,  2,  3,  ...,  n) , 

J  a 

c^est-à'dire  a*  =  0. 


382  QUELQUES   RECHERCHES  SUR   LA   THEORIE  DES   QUADRATURES, 

Considérons  maintenant  l'expression 

A  étant  une  constante  quelconque.  Ce  polynôme  satisfait  évidemment 
aux  conditions 

f  f{x)nix)x''dx  =  0        (Â;  =  0,  1,  2,  ...,  n  —  S). 

J  a 

Mais  on  peut  choisir  À  de  manière  que  R  (x)  soit  du  degré  n  —  2  ; 
pour  cela,  il  suffit  que  rc  —  A  soit  le  quotient  qu'on  obtient  en  divisant 
Fnix)  par  Fn-i{x). 

D'après  la  remarque  que  nous  venons  de  faire,  R{x),  pour  cette 
valeur  particulière  de  A,  ne  différera  que  par  un  facteur  constant  de 
Pn-2{x),  en  sorte  que  nous  avons  une  relation  de  cette  forme 

(6)      .      .      .      .     Fnix)  =  iX  —  an-i)Pn-lix)  —  Xn-iFn-2{x) 

avec 

F^{x)  =  x  —  aQ, 

F^{x)  =  {x  —  a,)F,{x)-l,. 

On  peut  arriver  facilement  à  des  expressions  élégantes  des  con- 
stantes a^,  Afc.  L'équation 

Fk+i{x)  =  {x  —  ak)Fk{x)  —  hFk-i(x) 

donne ,  en  effet,  en  multipliant  par  P^  ix)f(cc)  dx  et  intégrant  de  x  =  a 
jusqu'à  x  =  b, 

f  xFkix)Fkix)  nx)dx 

J  a 


(7)     ....     .     .     a,= 


I    Fk(x)Ff:ix)fix)dx 

J  a 


En  multipliant  la  même  équation  par  Fk-i{x)f{x)dx   et  intégrant 
il  vient 

f'FH{x)Fk(x)r{x)dx 
(8)     ....     .     Xk=     -^^ 


rFk-i{x)Fk-iix)r{x)dx' 

J  a 

en  remarquant  que  xFk--i{x)  =  Fk{x) -\-  un  polynôme  de  degré  k  —  1. 


QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THÉORIE  DES   QUADRATURES.  383 

Ou  voit  que  a/,  reste  compris  entre  a  et  b,  tandis  que  Xk  est  tou- 
jours positif. 

Les  relations  (6),  (7)  et  (8)  permettent  de  calculer  de  proche  en 
proche  tous  les  polynômes  F^ix),  P2(^), On  a  d'abord 


rb  rb 

aQ  =  /    xf{x)dx'.\    f{x)dx, 

J  a  J  a 


ce  qui  fait  connaître  P^  (x).  Les  formules  (7)  et  (8)  donnent  alors  a^ , 
Aj,  ce  qui  fait  connaître  F2{x),  .... 

Mais  les  relations  (6)  conduisent  encore  à  une  autre  conséquence , 
qui  complète  la  proposition  démontrée  sur  les  racines  de  l'équation 

Fn{x)  =  0. 

Substituons  la  valeur  x  =  aQ,  racine  de  F^(x)  =  0  dans 

J>,Jx)  =  ix  —  a^)F^{x)  —  X,, 
il  vient 

P2(«o)=-'^i. 
quantité  négative   par  conséquent.    L'équation  ?,,  {x)  =  0  a  donc  ses 
racines  /5,  j',  l'une  supérieure,  l'autre  inférieure  à  a^^. 
On  trouvera  de  même 

F^i^)  =  -X,^F,(^), 
Fs{y)  =  -X.,F,{Y), 

mais  Pj  (^)  est  positif,  P^  (y)  négatif;  donc  l'équation  Pg  {x):=0  a  une 
racine  supérieure  à  fi,  une  autre  comprise  entre  /S  et  y,  enfin  la  troi- 
sième inférieure  à  y. 

En  continuant  ainsi,  on  voit  que  généralement  les  racines  de 
Fh-i{x)  =  0  séparent  les  racines  de  Fk{x)  =  0. 

4.  Application  des  résultats  précédents  à  la  quadrature  mécanique.  — 
Soit  §ix)  un  polynôme  entier  en  x,  du  degré  2w  — 1  au  plus.  La 
division  de  ^{x)  par  P«(a;)  donnera 

ê{x)  =  Çi{x)Fn{x)  +  R{x)', 

le  quotient  Q(.t),  ainsi  que  le  reste  Rix)  étant  tous  les  deux  du  degré 
M  —  1  au  plus. 


884  QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THEORIE   DES   QUADRATURES. 

En  faisant  attention  à  (4),  on  en  tire 

f  f(x)  S  {X)  dx  =  f  f(x)  R  {X)  dx. 

J  a  J  a 

Désignons  par  x^,  x^,  ...,  Xn  les  racines  de  l'équation  P„(r;c)  =  0, 
rangées  par  ordre  de  grandeur  croissante  ;  R  (x)  étant  du  degré  n  —  1, 
on  a  identiquement 

en  posant  donc 

il  vient 

/    f{x)ê{x)dx  =  A,n{x{)-]^..,-\-AnR{Xn), 

J  a 

mais  R  (x^)  =  ê  {x{) ,  . . .  ;  donc  . 

(10)      .      .     f'nx)§{x)dx  =  A,§{x,)  +  Aoê{x,)  +  ...-\-An^{Xn), 
J  a 

OÙ  les  constantes  A^,  A.,,  . . . ,  A,»,  ne  dépendent  en  aucune  façon  de  la 
fonction  ê(ic). 


5.  Propriétés  des  constantes  Ak-  —  La  première  de  ces  propriétés 
consiste  en  ce  que  tous  les  Aa;  sont  positifs.  Cela  ne  résulte  pas  immé- 
diatement de  la  formule  (9)  qui  a  servi  à  leur  définition ,  quoiqu'on 
pourrait  le  déduire  de  cette  formule. 

Mais  il  est  plus  facile  de  remarquer  que  la  formule  (10)  subsiste 
pour  un  polynôme  ê(x)  du  degré  2w—  1  au  plus,  tout  à  fait  arbitraire  ; 

Pn{x) 


d'ailleurs ,  il  est  permis  de  prendre  S  (x)  = 


X  —  Xk 


,  ce  qui  donne 


(11) 


.1  a 


Pn{x) 


dx  =  Ak[Pn{Xk)f 


X  —  Xk\ 

d'où  résulte  immédiatement  la  propriété  énoncée. 


QUELQUES  RECHERCHES  SUR   LA  THÉORIE  DES  QUADRATURES.  385 

Cette  propriété  est  donc  une  conséquence  nécessaire  de  (10),  môme 
dans  le  cas  où  l'équation  (10)  ne  subsisterait  qu'en  prenant  pour  S  (x) 
un  polynôme  du  degré  2w  —  2. 

Nous  arrivons  maintenant  à  une  autre  propriété  plus  cachée  des  A*, 
que  nous  énonçons  d'abord  en  écrivant  les  deux  inégalités 

(12)  Al  +  A,  +  A3  +  . . .  -f  A;t  >  rV(a:)  dx     (A;  =  1 ,  2 ,  3 ,  . . . ,  w  -  1,  w) , 

J  a 

(13)  Al  +  Ao  -f  A3  -I-  . . .  +  A^  <  ['"'"' r{x)dx     (A:=:  1 ,  2,  3,  . . . ,  w  -  1). 

>  a 

La  démonstration  de  ces  inégalités  dépend  de  nouveau  de  la  for- 
mule (10),  où  nous  prendrons  pour  ^  (x)  un  polynôme  T  {x)  du  degré 
2  w  —  2  défini  par  les  conditions 

Tix,)      =1,     T'ix,)      =0, 
T{X2)      =1,    Tix.^      =0, 


T(a';,_i)=l,  T'(.r;,_i)=:0, 
Tix,)      =1, 

T(rr*  +  i)=0,  T'(a;,  +  i)=:0, 

T(a:;,+2)  =  0,  r(a-;,+2)  =  0, 


T{xn)      =0,    r(x„)      =0. 

Le   nombre   de   ces   conditions  étant  2  w  —  1 ,  et  les  quantités  Xi , 
X2J  ...,  Xn  étant  inégales,  T(.^)  est  parfaitement  défini,  et  l'on  aura 
d'après  (10), 

(14)     ....     j'nx)T(x)dx=A,-\-A,-{-A,+  ...-{-A,. 

J  a 

Considérons  maintenant  l'équation 

T'ix)  =  0. 
Nous  voyons  d'abord  qu'elle  admet  les  racines 

^1  >    -^2  »    •^?-  >    •  •  •  >    '^fc  —  1  » 
Xk+1,    OCfc  +  2,    ...»    Xn 

au  nombre  de  n  —  1. 


386  QUELQUES  RECHERCHES  SUR   LA   THÉORIE  DES   QUADRATURES. 

Ensuite,  le  théorème  de  Rolle  nous  apprend  l'existence  de  k  —  1 
racines 

qui  séparent  les  quantités  x^^  x^,  x^,  ...,  Xk 

Enfin  ,  le  même  théorème  nous  apprend  l'existence  des  n  —  k  —  1 
racines 

qui  séparent  les  quantités  Xk  +  i,  Xk+2,  •••,  Xn- 

Le  nombre  total  des  racines  énumérées  s'élève  à  2  w  —  3,  et ,  comme 
l'équation  est  du  degré  2  w  —  3,  elle  n'en  a  pas  d'autres.  Nous  voyons 
donc  que  toutes  les  racines  de  T  {x)^=0  sont  réelles  et  inégales  II  s'en- 
suit que  T'  (x)  change  de  signe  chaque  fois  que  x  passe  par  une  des  ra- 
cines. Les  racines  h-i  et  Xk  +  i  sont  deux  racines  consécutives,  tandis 
que  Xk  est  compris  entre  h-i  et  Xk  +  i.  Mais  T{xk)^=l,  T  {xk  +  i)  =  0; 
doncT'(:r)  est  constamment  négatif  dans  l'intervalle  {h-u  Xk  +  i)- 

Connaissant  maintenant  le  signe  de  T'{x),  dans  un  des  intervalles 
compris  entre  deux  racines  consécutives ,  on  en  déduit  aussitôt  le  signe 
de  T' (x)  pour  une  valeur  quelconque  de  x;  on  trouve  ainsi: 

Intervalle.                                                         Signe  de  T'(cr). 
(«,  ^i) — 

K,  ^i) + 

(^1.  ^2) — 

(^2,  ^2) + 

{Xk-i,  h-i) -f- 

{h-1,  Xk  +  i) — 

{Xk  +  i,  V1C+2) H- 

(Vk+2,   Xk  +  2) — 

{Xn-1,   t]n) -f 

iVn,   Xn) — 

(Xn,    b) + 

D'après  cela ,  on  peut  se  représenter  facilement  la  série  des  valeurs 
que  prend  le  polynôme  Tix),  et  qui  est  indiquée  dans  la  figure  ci- 
jointe. 


QUELQUES  RECHERCHES  SUR  LA  THÉORIE  DES  QUADRATURES.     387 

On  voit: 

F    Que  T(x)  ne  devient  pas  négatif  dans  l'intervalle  (a,  b) 


Que  T(a;)  ne  devient  pas  inférieur   à    l'unité    dans    l'intervalle 


(a,  Xk). 


^A 


a       X,       xj      x. 


xit^2  ^k-l    ^Ic  '^k\\  ^i-)-2  =*^*+3 


Dès  lors  nous  pouvons  conclure  de  l'équation  (14) 

Al  +  Ao  +  . . .  +  A^  ^y  f{x)  T  {X)  dx. 

Le  signe  =  ne  saurait  convenir  que  lorsque  l'intervalle  (A,  B)  dont 
nous  supposons  l'existence  (n*^  1)  tombe  entièrement  dans  l'intervalle 
(a,  Xk).  En  remplaçant  enfin  T  (a?)  par  sa  valeur  minima  dans  l'inter- 
valle (a,  Xk),  qui  est  égale  à  l'unité,  nous  avons,  dans  tous  les  cas, 

Al  4-  A2  +  . . .  +  Aa  >  r'  f{x)  dx. 

J  a 

Ce  raisonnement  s'applique  aux  valeurs  1,  2,  3,  ...,  n — 1  de  k  ; 
d'après  une  remarque  que  l'on  trouvera  plus  loin  (n^  7) ,  cette  inégalité 
reste  encore  vraie  pour  k  =  n. 

Quant  à  l'inégalité  (13),  on  pourrait  la  déduire  d'une  manière  ana- 
logue; mais  il  est  un  peu  plus  court  de  remarquer  qu'on  démontrera 
précisément  de  la  même  manière  que  (12),  cette  autre  inégalité 


A;,  +  l  +  A;,+2  +  .  .  .  +  A„  >  I  f{x)  dx  (A;  =r  1 ,  2,  3,  . .  . ,  w  —  1) , 

•^  ^1-  + 1 

en  considérant  l'autre  limite  (6)  de  l'intégrale.  Or 

K^^^^■\■...-\-^n=^f{x)dx^ 

J  a 


388     QUELQUES  RECHERCHES  SUR  LA  THÉORIE  DES  QUADRATURES. 

donc,  par  soustraction, 

^  a 

Nous  savons  déjà  que  Aa:  est  positif;  cela  se  confirme  de  nouveau  par 
les  inégalités  (12),  (13)  en  remplaçant  dans  la  dernière  k  par  k —  1. 

Avant  d'aller  plus  loin  dans  les  considérations  générales ,  nous  allons 
maintenant  considérer  un  cas  spécial ,  celui  de  la  quadrature  de  Gauss, 

ou  de  f{x)  =  1. 

6.  Sur  la  quadrature  de  Gauss.  —  Supposons  donc  f(x)  =  1 ,  et  pour 
simplifier  (sans  nuire  réellement  à  la  généralité),  a  =  —  l ,  6  =  -j-  1. 

Alors,  comme  l'on  sait,  le  polynôme  P„(x)  ne  se  distingue  que  par 
un  facteur  constant  du  polynôme  Xn  de  Legendre.  Les  inégalités  (12) 
et  (13)  deviennent 

^^^  j  —  1  4-  Al  +  A,  +  . . .  +  Afc  >  a;;^ , 

'-l  +  Ai  +  A2  +  ...  +  A,<rr,+i. 

Supposons  maintenant  qu'on  applique  la  quadrature  à  une  fonc- 
tion S^(.t)  quelconque;  on  aura  pour  valeur  approchée  de 

/       ^{x)dx 

l'expression 

(15)     ....     .  AiS^(.ri)  +  A,-^(.T2)  +  ...4-An^(:r„). 

Mais,  d'après  les  inégalités  (14),  :r^,  x.^,  r^g,  ...  tombent  dans  les 
intervalles 

(-1,  -1  +  Ai).  (-1  +  Ai,  -1-f  A1-I-A2), 
(-I-I-A1  +  A.3,  -l  +  A.-hA.  +  Ae),  .... 

Cette  expression  (15)  rentre  donc  dans  celle  ci,  qui  sert  de  défini- 

tion  de  l'intégrale  /       ^{x)dx, 

lim  [ô,  ^  (^j)  +  a,  ^  (^2)  -F  . . .  +  ^„  S^  (fn)] , 
et    comme    les    différences   x-^-\-l,X2 — x^,  x^  —  X2,  . . . .    deviennent 


QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES  389 

infiniment  petites  avec  —,  nous  arrivons  à  cette  conclusion,  que  l'ex- 
pression (15)  donnera  avec  une  approximation  indéfinie  la  valeur  de 
r+i 
I       ^{x)dx,   en  augmentant  n,  toutes  les  fois  qiie^{x)  est  intégrable 

dans  l'intervalle  (—  1 ,  -f- 1),  et  reste  comprise  entre  deux  limites  finies. 

7.  Sur  la  distribution  des  racines  de  l'équation  P„  (x)  =  0.  —  Dans 
le  cas  spécial  que  nous  venons  de  considérer,  les  connaissances  acquises 
sur  les  polynômes  de  Legendre  nous  ont  permis  de  conclure  que  les 
racines  rc^,  rcg,  ...,  Xn  sont  distribuées  de  manière  que  les  quantités 
0^1  4"  i  ,   x^  —  x^y   ...,  Xn  —  Xn^i,  1 — Xn  deviennent  infiniment  petites 

avec  — -.  Il  nous  reste  à  chercher  la  proposition  analogue  pour  le  cas 

général.  Voici  une  première  observation  à  cet  égard: 

Supposons  d'abord  qu'il  existe  un  nombre  a^  plus  grand  que  a, 
mais  plus  petit  que  b,  tel  que 

f"'  fix)dx  =  0, 

J  a 

donc  aussi 


/' 

J  a 


x^f{x)dx  =  0. 


Il  est  évident  alors  que  le  polynôme  Pn(^),  que  nous  déterminons, 
sera  identique  à  celui  qu'on  aurait  obtenue  en  considérant  directement 
les  limites  a^  et  b  au  lieu  de  a  et  b.  Les  racines  de  Pn  {x)  =  0  seront 
donc  comprises  dans  l'intervalle  (a^,  6)  (excluant  les  limites^,  et  il  n'y 
aura  aucune  racine  dans  l'intervalle  (a ,  a^.  Une  remarque  analogue 
s'applique  à  l'autre  limite  6,  et  nous  pouvons  donc  dire  que,  lorsqu'un 
intervalle  (a,  ^),  tel  que 


/: 


f{x)dx=zQ, 


s'étend  jusqu'à  une  des  limites  a  ou  6,  cet  intervalle  ne  comprendra 
aucune  racine  de  P„(a;)  =  0. 

Mais  nous  ajoutons  maintenant  que,  lorsque  cet  intervalle  (a,  /?)  ne 
s'étend  pas  jusqu'à  une  des  limites  a  ou  ô,  cet  intervalle  (incluant  les 
limites  a,  /?)  ne  comprend  jamais  plus  d'une  racine. 


890  QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES. 

C'est,  en  effet,  une  conséquence  immédiate  des  inégalités  (12)  et  (13), 
qui  donnent 


L 


'''"^^nx)dx>0         {k—l,2,B,...,n—l). 


Des  exemples  font  voir,  du  reste,  que  les  deux  cas ,  où  un  tel  inter- 
valle (a,  /9)  comprend  une  ou  aucune  racine,  se  présentent  tous  les 
deux. 

Supposons,  par  exemple,  que  la  fonction  f{x)  ait  la  propriété 
exprimée  par  l'équation 

f(a-\-x)  =  f(b  —  x)] 

alors  on  verra  facilement  que,  à  chaque  racine  x^  de  P„(rc)  =  0,  corres- 
pond une  racine  a-\-b  —  .-c^.  Supposons  de  plus  que  f(x)  soit  con- 
stamment égale  à  zéro  dans  l'intervalle  i—- — — h,  — ,.  -\-  hValors, 
n  étant  pair,  il  n'y  aura  aucune  racine  de  Vn{x)  dans  cet  intervalle  (parce 
qu  il  ne  peut  y  en  avoir  deux)  ;  mais  si  n  est  impair ,  la  racine  — i— 

tombe  dans  cet  intervalle,  et  c'est  la  seule. 

Nous  allons  maintenant  démontrer  la  proposition  suivante: 

Soit  (a,  /S)  un  intervalle  quelconque,  faisant  partie  de  l'intervalle 
plus  étendu  (a,  b)  et  tel  que 


/: 


f{x)  dx 


ait  une  valeur  positive  différente  de  zéro;  alors,  pour  toutes  les  valeurs 
71  au-dessus  d'une  certaine  limite,  au  moins  une  racine  de  P„(a;)  =  0 
tombe  dans  cet  intervalle  (a,  p). 

Prenons  un  intervalle  (a',  /5'),  a<a'</5'</5,  tel  que 


/ 

J  a 


f{x)dx  =  M.. 


M  ayant  une  valeur  positive,  ce  qui  est  possible,  d'après  la  supposition 
que  nous  avons  faite. 


QUELQUES   RECHERCHES   SUR    LA   THEORIE   DES   QUADRATURES.  391 

Construisons  maintenant  un  polynôme  T  (x)  d'un  degré  fini  /c,  tel 
que 

Val.  abs.  T(x)<£,    a^x^a,    ^^x^b, 

et  supposons  de  plus  que  T  (a;)  soit  positif  dans  l'intervalle  (a,  a')  et 
dans  l'intervalle  (/8',  /?).  Admettons  pour  un  moment  l'existence  d'un 
tel  polynôme  T(a;)  d'un  degré  fini  k,  e  étant  une  quantité  arbitraire. 
Alors,  lorque  n  est  supérieur  à  ^k,  il  y  aura  au  moins  une  racine  di 
Fnix)  dans  l'intervalle  (a,  /S). 

En  effet,  supposons  que  cela  n'eût  pas  lieu.  Parce  que  n  >  |  A;,  on 
a  exactement 

f'fix)  T  (x)  dx  =  Al  T  (x,)  4- . . .  4-  A„  T  {Xn) , 

et  cette  intégrale  serait  inférieure  à 

t(Ai-[-A2  +  ...  +  An)  =  €f  r{x)(ix. 

J  a 

Mais ,  d'autre  part ,  il  est  évident  que  la  valeur  de  cette  intégrale 
est  supérieure  à 

M  —  e      f{x)dXy 

J  a 

ce  qui  implique  contradiction ,  e  étant  arbitraire. 

Quant  à  l'existence  du  polynôme  T{x),  on  peut  s'en  con\^aincre 
ainsi  qu'il  suit: 

Soit  F  {x)  une  fonction  continue ,  à  un  nombre  fini  de  maxima  et 
minima,  dans  l'intervalle  (a,  h).  En  posant 

h-\-a  —  2x 

— 4 =  COS  œ, 

h  — a 
on  aura 

Y{x)  =  <è{^) 

et  les  limites  :c  =  a ,  a;  =  6  correspondent  à  ç'  =  0 ,  99  =  :^  ;  ^  (9?)  est 
développable  en  une  série  telle  que 

I  «0  ~h  ^1  COS  9?  4"  ^2  ^^^  2  7?  4"  •  •  •  î 


392  QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES. 

et  cette  série  converge  uniformément,  c'est-à-dire  qu'on  peut  prendre 
k  assez  grand  pour  que 

diffère,  pour  toutes  les  valeurs,  de  9?  =  0  jusqu'à  cp^n,  moins  que  e 
de  ê  {(p).  En  introduisant  x  au  lieu  de  99,  on  aura  ainsi  un  polynôme  V^{x) 
de  degré  k,  tel  que 

val.  abs.  [F  {x)  —  F,  (x)]  <e        (a^x^b). 

A  l'aide  de  ce  résultat,  il  est  facile  de  voir  qu'il  existe,  en  effet, 
un  polynôme  T{x),   doué  des  propriétés  que  nous  avons  supposées. 

En  résumant  les  résultats  obtenus,  nous  pouvons  conclure  que, 
n  augmentant  indéfinement,  les  intégrales 

r%  f^t  j-Xt  rx^  rb 

/     fix)dx,      /     f{x)dx,     /     fix)dx,...,    /         f{x)dx,     /     f{x)dx 

convergent  toutes  vers  zéro ,  sans  qu'on  puisse  dire  la  même  chose 
des  différences 

X-^  —  (X  j    iC'j  ~^  X^  J   iCg  —  X2  )    •  .  •  J   Xfi  —  Xn  —  1  j    0         Xfi' 

D'après  les  inégalités  (12),  (13),  on  a 

J  a 

Ai  +  A2-f...  +  A;,_i>r*"'  nx)dx; 

J  a 

donc 

Jxt_-^ 

ce  qui  fait  voir ,  d'après  ce  qui  précède ,  que  les  A^;  convergent  vers 

zéro  avec  — 
n 

8.  Application  des  résultats  obtenus.  —  On  ne  saurait  douter,  il 
nous  semble,  que  les  propositions  que  nous  avons  obtenues  seront 


QUELQUES  RECHERCHES  SUR  LA  THEORIE  DES  QUADRATURES.     393 

d'un  grand  usage ,  si  l'on  veut  étudier  la  question  que  nous  avons 
posée  au  début  de  l'introduction. 
Toutefois,  en  considérant  l'intégrale 

c  a 

les  conditions  à  imposer  aux  fonctions /" (:ï;)  ,  F  (x)  deviennent  la  source 
de  difficultés  qu'on  ne  saurait  vaincre  qu'à  l'aide  de  nouvelles  re- 
cherches sur  les  principes  mêmes  du  Calcul  intégral. 

Je  me  contenterai  seulement  de  considérer  un  cas  assez  simple. 
Assujettissons  la  fonction  f{x)  à  cette  nouvelle  condition ,  qu'il  n'existe 
pas  un  intervalle  (a,  /5)  tel  que 

[^  f{x)dx  =  0. 

J  a 

En  posant 

y  =  f  f{x)dx, 

y  sera  donc  une  fonction  continue  de  a;,  toujours  croissante,  et,  en 
posant 

la  fonction  v;(î/)  sera  de  même  continue  et  toujours  croissante. 
En  introduisant  y  au  lieu  de  rc,  il  vient 

Cf{.x)Y{x)dx=  CFiwmdy,     c=f  f{x)dx. 

J  a  J  0  -^  a 

Déterminons  maintenant  les  constantes  ^j,  |o,  ...,  ^n-i  par 
k,-{-  k^-\- . . ,  -^  ku=  i^'  f{x)dx) 

J  a 

on  aura,  d'après  (12)  et  (13), 

Xk<  h<XkJti' 
Désignons    encore   par   yk,  nn  les  valeurs  de  y  correspondant  aux 


394  QUELQUES   RECHERCHES   SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES. 

valeurs  Xk,  h  de  x,  l'expression 

Al  F(a;i)  +  A^  F(x,)  +  . . .  -|-  A„F  {Xn) 
deviendra 

Vi  F  [v^  il/i)]  4-  (^2  —  Vi)  F  [V'  (2/2^]  +  •  •  •  +  (Cn  —  î?n  - 1)  F  [v^  {yn)  ; 
et,  comme  on  a 

0<yi<rj^<y2<%<  .  ..<Vn-i<yn<c, 

cette  expression  rentre  dans  celle  qui  sert  de  définition  à  /     F  [?/;  {y)]  dy. 

De  plus,  d'après  les  recherches  du  n^7,   les  intervalles  deviennent 

.  ^   .  .  1 

niiiniment  petits  avec  — 

Ainsi  encore ,  dans  ce  cas ,  la  quadrature  peut  donner  une  approxi- 
mation indéfinie ,  à  la  seule  condition  que  F  {x)  soit  intégrable. 


XXXII. 

(Paris,  C-R.  Acad.  Sci. ,  99,   1884,   508  —  509.' 


Sur  un  développement  en  fraction  continue. 
(Note,  présentée  par  M.  Tisserand.) 

Supposons  que  A^  F  {x^)  +  Ag  F  (X3)  -f  . . .  -f  A«  F  {x„)  soit  l'expression 

approchée  de  l'intégrale  /      F  (a?)  (frc  donnée  par  la  quadrature  de  Gauss. 

Dans    un    Mémoire    inséré   dans  les  Annales  de  l'Ecole  Normale 
(1884,  p.  420)  j'ai  démontré  les  inégalités  suivantes 

)-l<:iC,<-l-\-A,<x,<-l-{-A,  +  A,<x,<... 
^^f   •    '\      <_i  +  Aj  +  ...-|-An_i<a;n<  +  l. 
Considérons  maintenant  la  fraction  continue 

2 


il 


1.1 
1.3 


3.3 
5.7 


7.9 


p 
et  soit  ^"    la  réduite  d'ordre  n.   On  sait  que  x^,  x^,  . . . ,  Xn  sont  les 

racines  de  l'équation  Q„  =  0,  et  la  décomposition  en  fractions  simples 
donne 

Pn  A,  ,  A2  ,  ,         An 


^    ^ Q„  Z—  X^'^    Z—  X2'^  "  Z  —  Xn 

Supposons  que  z  ait  une  valeur  quelconque  réelle  ou  imaginaire, 
mais  non  comprise  dans  l'intervalle  réel  (—1,  +1)   Alors,  en  vertu 


396  SUR   UN   DEVELOPPEMENT   EN   FRACTION   CONTINUE. 

des  inégalités  (1)  et  de  la  définition  même  d'une  intégrale  définie, 
le  second  membre  de  (2)  converge,  lorsque  n  augmente  indéfininlent 
vers    une    limite    déterminée   qui    n'est   autre   chose  que  l'intégrale 

f+ 1     dx 
(rectiligne)   /       :  donc 

Par  conséquent,  la  fraction  continue  Q  converge  dans  tout  le  plan, 
en  exceptant  la  coupure  rectiligne  de  —  1  à  -|-  1- 

On  voit  encore  facilement  que  la  fraction  continue  converge  uni- 
formément dans  le  voisinage  de  toute  valeur  particulière  appartenant 
à  la  région  de  convergence. 

Ce  résultat  est  connu,  mais  la  démonstration  précédente  semble 
très  simple;   de   plus,    elle  est  applicable  encore  à  la  fraction  con- 

tinue  que  l'on  obtient  pour  l'intégrale  /  -^^  dx,  f{x)  étant  une 
fonction  qui  ne  devient  pas  négative  dans  l'intervalle  (a,  h). 


XXXIII. 

(Bull.  astr. ,   Paris,   i,   1884,  465 — 467.) 


Note  sur  la  densité  de  la  Terre. 

Nous  considérons  la  Terre  comme  composée  de  couches  ellipsoï- 
dales homogènes  de  révolution.  Soient 

X  le  demi-petit  axe, 

Qx  la  densité  d'une  couche  quelconque. 

Nous  prendrons  pour  unité  de  longueur  la  valeur  de  rr  à  la  sur- 
face et  nous  désignerons  par  A  la  densité  moyenne  de  la  Terre,  enfin 
par  A  la  fraction 

/  a;2  Qx  dx 
iq 

/  x^  Qx  dx 

Jo 

Supposons  connues  les  valeurs  de  A  et  de  A,  ainsi  que  la  valeur  q^ 
de  la  densité  à  la  surface. 

Dans  ces  conditions,  il  est  possible  de  déterminer  une  limite  in- 
férieure de  la  densité  ^0  ^^  centre ,  en  admettant  que  Qx  ne  croît 
jamais  avec  x. 

,•1  ri 

Posons  A=  /  x-Qxdx,      B=  /  x^Qxdx,  en  sorte  qu'on  a 

./  0  ,        -^  0 


0 


398  NOTE  SUR  LA  DENSITÉ  DE  LA  TERRE. 

Une  intégration  par  parties  donne 
(1) 3A-Q,  =  -l':^Q',dx, 

(2) bB  —  Q^  =  —Cx^Q^dx, 

J  0 

tandis  qu'on  a  évidemment 

(3) Q(i  —  Qi  =  —  \Qx 

Jo 

On  en  déduit  aussitôt 

.1     pi      ,-1     pi     pi 

^^     ~  /  /  /  i^'^y^'Z^    —   OC^   y^   2^    /3   Î^Sj    g'^  g'     q'^    g'^     g'^   f/^   fly    (J ^   ^/    f/^,. 

La  notation  des  variables  étant  arbitraire ,  on  peut  dans  le  second 
membre  permuter  de  toutes  les  manières  possibles  les  lettres  rr,  y,  z,  /,  u. 
On  obtient  ainsi  en  tout  dix  expressions  du  premier  membre ,  et 
en  prenant  la  moyenne, 

(4)      .      .      .  /-l     ri    ri     /-l     A 

=  —        /     /     /     /  Tq'^q'  Q'.Q't  gl,(lxdydzdtdu, 

^  Ju    Jo    Jo    J i)    Jo 

où 

T  =  jJ^  (2  x^  y''  z^)  —  x^y^z"  f  vP. 

Or,  si  «1,  «2î  «3>  •  •  •  >  ûfw  sont  des  nombres  positifs,  on  voit  facilement 
que  la  valeur  moyenne  de  tous  les  produits  de  ces  nombres  trois  à 
trois  est  supérieure  à  la  troisième  puissance  de  leur  moyenne  géo- 
métrique ^""0^  02  ...  On  En  appliquant  cette  remarque  aux  cinq 
nombres  ofi,  y",  z^,  l^,  u^,  on  voit  que  T  est  toujours  positif  ou  du 
moins  jamais  négatif.  En  y  regardant  de  plus  près ,  on  trouve  que 
T  est  égal  à  zéro  seulement  dans  les  cas  suivants  : 

1".    x=^y=z^=t=^u\ 

2^     Quand  au  moins  trois  des  nombres  x,  y,  z,  t,  il  s'évanouissent. 

Mais,  par  hypothèse,  la  dérivée  q'^.  n'est  jamais  positive:  donc 

(5  B  -  Q^f  {q,  -  Q^f  -  (3  A  -  qJ>  ^  0 


NOTE  SUR  LA  DENSITÉ  DE  LA  TERRE.  399 

OU  bien 


o  >o     I    l/(3A-g,)^ 


c'est-à-dire 

(5)     .     .     .90^9,+ 


m-^-^'-im. 


En  adoptant  pour  A  la  valeur  5,56  d'après  MM.  Cornu  et  Baille 
(Comptes  rendus,  t.  LXXVI)  et  ^^  =  2,6,  A  =1,9553,  la  dernière  va- 
leur étant  empruntée  à  M.  Tisserand  (Bull.  astr. ,  t.  I.,  p.  419),  on 
obtient  ^o^  7,418. 

Il  convient  de  remarquer  que  la  limite  inférieure  que  nous  venons 
d'obtenir  ne  saurait  être  remplacée  par  une  autre  plus  élevée,  parce 
qu'elle  correspond  à  la  distribution  suivante  de  la  masse  de  la  Terre: 

^a;=z^o,    de  rz;  =  0  jusqu'à  une  certaine  valeur  x  =  a<C  li 
Q_,  =  Q^^    de  rï;  =  a  jusqu'à  a;=  1. 

On  trouve  alors 

5B=eo^  +  ei(l— ^) 
ou  bien 

SA-  Qi  =  x^{qo  —  Qi), 
6B—Q^  =  a^iQo  —  Qi). 

Ces  deux  équations  déterminent  les  inconnues  gj,  et  rc,  et  il  est 
visible  que  la  valeur  de  ^o  qu'on  en  déduit  coïncide  avec  la  limite 
inférieure  que  nous  venons  d'obtenir. 

La  valeur  de  x 

/TA 


/  vr  -  g^ 


devant  être  inférieure  à  l'unité ,  on  doit  avoir  A  >  | ,  ce  qu'on  voit 
aussi  par  l'inspection  des  formules  (1)  et  (2). 


XXXIV. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet.  sér.   3,    i,    1885,   272 — 297). 

(réimprimé:  Haarlem,  Arch.  Néerl.  Sci.  Soc    Holl. ,    19, 
1884,  435—460.) 


Quelques  remarques  sur  la  variation  de  la  densité  dans 
l'intérieur  de  la  Terre. 

Introduction. 

1.  Considérons  la  terre  comme  formée  de  couches  ellipsoïdales, 
telles  que  la  densité  f  soit  constante  dans  l'étendue  de  chacune  d'elles 
Une  de  ces  couches  sera  déterminée  par  le  rayon  x  de  la  sphère 
équivalente  et  nous  supposerons  qu'à  la  surface  on  ait  x^=\. 

Il  suit  de  ces  notations  que  le  volume  de  la  terre  est  J  71,  sa  masse 

est  4jr  /  x^f{x)dx.    Donc  la  densité  moyenne  A  =  3  /  x^f{x)dx. 

J  0  J  0 

•    Dans  ce  qui  suit,  je  suppose  connu  A,  ainsi  que  le  rapport 


Cx^f{x) 

Jo 


,  ^  ,  dx 

.1" 
rr*  f  {x)  dx 


dont  on  peut  obtenir  la  valeur  en  combinant  les  observations  astro- 
nomiques avec  celles  qui  servent  à  faire  connaître  la  figure  de  la 
terre. 

Enfin,  comme  dernière  donnée,  je  prendrai  la  valeur  de  la  densité 
à  la  surface  :  f{l)  =  d. 

Dans  ces  conditions  mon  but  est  délimiter,  autant  que  possible, 
la  marche  de  la  fonction  inconnue  f{x).  Cela  n'est  possible  qu'à  l'aide 
de  certaines  hypothèses  :  les  deux  suivantes  seront  discutées  succes- 
sivement. 


VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS  l'iNTÈRIEUR   DE  LA  TERRE.  401 

I.  La  densité  va  continuellement  en  croissant  de  la  surface  jus- 
qu'au centre  de  la  terre, 

II.  La  densité  va  continuellement  en  croissant  de  la  surface  jus- 
qu'au centre ,  mais  la  rapidité  de  cet  accroissement  va  en  diminuant 
de  la  surface  jusqu'au  centre. 

Enfin  ,  dans  une  troisième  partie ,  je  considérerai  brièvement  la  mise 
en  nombres  des  résultats  obtenus,  et  j'ajouterai  une  discussion  de 
différentes  formules  qu'on  a  proposées  pour  représenter  la  densité 
dans  l'intérieur  de  la  terre. 

Mais,  avant  d'entrer  en  matière,  voici  quelques  remarques  pré- 
liminaires qui  se  rapportent  également  à  la  discussion  des  deux 
hypothèses. 

D'abord    il    convient  d'introduire  au  lieu  de  A  et  A  les  intégrales 

(1) k  =  [  x^f{x)dx, 

(2) B  =  /"V/'(a;)da;, 

en  sorte  qu  on  a  A=-^,  B  = -^r^ — 

Ensuite,  démontrons  la  proposition  suivante: 

„Lorsque  deux  fonctions  ¥{x),  G  (.t)  vérifient  les  équations 

(3) [^x^¥{x)dx  =  k,  /'^'r*F(.^•)rfa;  =  B, 

(4) f  x'^G(x)dx  =  A,  f  x^Gix)(lx  =  B, 

J  0  .'  0 

alors  la  différence  F  (x)  —  G{x),  si  elle  n'est  pas  constamment  égale 
à  zéro,  doit  changer  au  moins  deux  fois  de  signe  dans  l'intervalle 
de  zéro  à  l'unité". 

En  effet  les  équations  (3)  et  (4)  donnent 

(5) f\c^lF{a:)-G{x)-]dx  =  0, 

Jo 

(6) f\c'lF(x)  —  G{x)']dxr=0, 

d'où  il  est  évident  que  F  (a;)  —  G  {x)  doit  changer  de  signe  au  moins 
une  fois. 

26 


402  VARIATION   DE  LA   DENSITÉ   DANS  L'INTÉRIEUR   DE  LA   TERRE. 

Mais  supposons  que  F (x)—  (} {x)  change  seulement  une  fois  de 
signe ,  et  que  par  conséquent  F  (x)  —  G  (x)  ait  un  signe  déterminé 
pour  les  valeurs 

0<x<b 

et  de  même  un  signe  déterminé,  mais  contraire  au  précédent ,  pour 
les  valeurs 

b<x<l, 

b  étant  comprise  entre  zéro  et  l'unité 
Posons 

F{x)  —  G{x)=:  cfj  {x),        0<x<b, 
Q{x)  —  F  (x)  =  xp  (x),        b<x<l, 

alors  (p{x)  et  'ip{x)  ne  changent  pas  de  signe  et  ont  même  signe. 
Or  on  devra  avoir  d'après  (5)  et  (6) 


rb  .1 

/   x~  (f  (x)  dx  =      x^y)  {x)  dx , 

JO  J  b 

/  x^  (p  {x)  dx  =:      x^yj  (x)dx , 
Jô  J  b 


d'où  l'on  tire 

/    ft:2  (62  _  x'^)  ç,  (.^)  clx  =  f  X^  {b-  —  .X'2)  y-  (x)  dx , 
^0  J  b 

équation  absurde  parce  que  les  deux  membres  sont  évidemment  de 
signe  contraire. 

La   proposition    que    nous    venons   de  démontrer  sera  d'un  usage 
continuel  et  l'on  verra  qu'à  peu  près  tout  ce  qui  suit  en  dépend. 

Première  partie. 
Discussion  de  l'hypothèse  I. 

2.     Nous  allons  donc  supposer  maintenant  que  fix)  est  une  fonc- 
tion décroissante. 

Il    convient    d'observer   d'abord  que  cela  entraîne  nécessairement 
entre  nos  données  A,  B,  d  l'inégalité 
(7) 3  A  >  5  B  >  (/. 


VARIATION   DE   LA    DENSITE   DANS   l'iNTÉRIEUR   DE  LA   TERRE.  4Ôâ 

L'inégalité  5  B  >  c?  résulte  immédiatement  de  la  signification  de  ces 
quantités,  et  l'on  démontre  encore  facilement,  de  diverses  manières, 
que  3  A  >  5  B.  Mais ,  pour  faire  connaître  dès  à  présent  la  nature 
de  la  méthode  dont  je  ferai  un  usage  continuel  dans  la  suite,  je 
tirerai  ici  cette  inégalité  de  la  proposition  du  n°  1. 

J'observe  pour  cela  qu'on  peut  déterminer  les  constantes  p,  q  de 
l'expression  F{x)=p  —  qx  de  manière  qu'elle  satisfasse  aux  équa- 
tions (3).    On  trouve  ainsi 

F  (a:)  =  30  A  —  45  B  —  12  (8  A  —  5  B)  .T, 

et  comme  la  densité  f{x)  satisfait  aux  équations  (1)  et  (2),  la  diffé- 
rence F  (x)  —  f{x)  doit  changer  au  moins  deux  fois  de  signe  d'après 
notre  proposition.  Or  cela  serait  manifestement  impossible  si  l'on 
avait  3  A^5B,  parce  qu'alors  F  (x)  serait  croissant  ou  du  moins  non 
décroissant  et  ainsi  F  (x)  —  f{x)  varierait  toujours  dans  le  même  sens. 
On  doit  donc  avoir  3  A  >  5  B. 

A  la  rigueur  on  pourrait  avoir  3A  =  5B,  mais  alors /"(a:;)  serait 
nécessairement  constant  et  5  B  =  d.  Nous  ferons  abstraction  de  ce 
cas,  parce  que  pour  la  terre  les  inégalités  (7)  ont  lieu  effectivement. 

3.    Limite  inférieure  m  de  la  densité  au  centre. 

Tâchons  de  déterminer  une  loi  de  densité  de  la  manière  suivante 

f{x)  =m    de  a;  =  0  jusqu'à  x  =  a  <^1 , 
f(x)  =d     de  .(•  =^  a  jusqu'à  rc  =  1 . 

Les  inconnues  m  et  ft  doivent  être  trouvées  par  les  conditions  (1) 
et  (2);  on  obtient  après  une  légère  réduction 

SA  —  d  =  {m  —  d)  a^, 
^B  ~d=:{m  —  d)a^^ 
d'où 

(8) 


l/5B  — rf 
'=V3A^d 


,/{3  A  —  df 


(«) -="+r^î^- 


404  VARIATION  DE  LA   DENSITE   DANS  L*INTÉRIEUR   DE  LA   TERRE. 

Comme  on  le  voit  par  les  inégalités  (7),  la  valeur  de  a  est  inférieure 

3  ^ d 

à  l'unité  ;  quant  à  mr=d-\- t^ —  ,  à  cause  de  a  <  1  il  vient  m  >  3  A, 

c'est-à-dire  m  est  supérieur  à  la  densité    moyenne    de    la    terre,   ce 
qui  est  évident  à  priori. 

En    prenant  (Fig.  1)   un    système    d'axes   rectangulaires  OX,  OY, 

0  A  =  1 ,  0  F  =  a ,  0  D  =  ?>?. ,  A  B  —  (Z ,   cette    loi  de  densité  est  repré- 

y  Y\g.  1.  sentée    par    les    deux  droites 

DE,  CB.  Or  il  est  évident 
maintenant  que  m  est  la  den- 
sité minima  au  centre,  c'est-à- 
dire  qu'il  n'y  a  aucune  loi  de 
densité  qui  donne  pour  x  ^=  0 
une  densité  inférieure  à  m.  En 
effet ,  désignons  par  f{x)  la  loi 
de  densité  représentée  par 
D  E ,  C  B ,  et  par  /i  [x)  une 
autre  loi  de  densité,  qui  don- 
nerait au  centre  une  densité 
inférieure  à  m;  on  voit  aussitôt  que  f{x) — fxix)  ne  pourrait  pré- 
senter qu'un  seul  changement  de  signe,  ce  qui  est  impossible  d'après 
la  proposition  du  n°  1. 

4.  Dans  la  suite ,  la  limite  inférieure  de  la  densité  pour  x=:b 
sera  désignée  par  t  [h)  et  la  limite  supérieure  de  cette  môme  densité 
par  T  (6).  Le  résultat  que  nous  venons  d'obtenir  s'exprime  donc 
ainsi:  ^(0)  =  w.,  tandis  qu'on  a  évidemment  ^(1)  =  ^,  T(l)  =  d. 

Nous  nous  proposons  de  déterminer  ces  fonctions  t{h),  T  (6)  pour 
une  valeur  quelconque  de  h. 

D'abord  il  est  évident,  en  jetant  un  regard  sur  la  Fig.  1,  que 


I 

K 

D 

E 

H 

G 
B 

X 


t{b)=d, 


rt  ^  6  <  1 


et  à  l'aide  d'un  raisonnement,  tout- à  fait  analogue  à  celui  qui  nous 
a  fait  voir  que  <(0)=:m,  on  se  convainc  que 


T  (a)  =  m. 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   L'INTERIEUR    DE   LA   TERRE.  405 

La  fonction  t  (b)  étant  connue  maintenant  pour  les  valeurs  de  b 
comprises  entre  a  et  l'unité,  il  reste  seulement  à  trouver  la  valeur 
de  t{b)  pour  les  valeurs  positives  de  b  inférieures  à  a.  (Mous  savons 
déjà  que  t  {0)  =  m). 

Pour  cela,  je  cherche  une  fonction  F{x),  ainsi 

F(a;)  =  K,        0<x<b, 
Fix)  =  k,         b<x<l, 

K  et  k  étant   des   constantes   qui    doivent  être  déterminées  par  les 
conditions  (3).    Un  calcul  facile  donne 

j^  _  3JJ.  —  6-^)  A  —  5  (1  —  63)  B 


k  = 


6^(1  —  62) 

bB  —  Sb'^A 
1  —  62 


La  valeur  de  k,  considérée  comme  fonction  de  b,  est  décroissante, 
et  comme  on  voit  facilement  que  pour  b  =  a  i\  vient  k  =  d,  la  valeur 
de  k  sera  supérieure  à  d  dans  l'hypothèse  actuelle  0  <  6  <  a.  D'après 
la  proposition  du  n^  1  on  en  conclut  K  >  m.  Dans  la  Fig.  1  la  fonc- 
tion F(rt;)  est  représentée  par  les  droites  IK  et  H  G,  et  b  par  OL. 

On  voit  maintenant,  d'après  un  raisonnement  déjà  développé  plus 
d'une  fois ,  qu'il  ne  peut  exister  une  loi  de  densité  qui  donne  pour 
x  =  b  une  densité  inférieure  à  A;  ou  supérieure  à  K;  donc  t{b)^k, 
T  (b)  g  K. 

La  fonction  F  {x)  n'est  pas ,  à  proprement  parler ,  une  fonction  qui 
puisse  être  assimilée  à  la  densité ,  parce  qu'on  a  T  (1)  =  k  y  d.  Mais 
on  peut  se  figurer  une  loi  de  densité  qui  diffère  très  peu  de  F{x) 
dans  tout  l'intervalle  de  zéro  à  l'unité  et  qui  présente  seulement 
dans  le  voisinage  de  la  surface  un  changement  extrêmement  rapide 
de  A;  à  d. 

D'après  cette  remarque,  on  doit  avoir:  tib)  =  k,  T{b)  =  K,  c  à  d. 

_  5B-3  62  A  s{\-b')A-b{i-b^)  B 

«  ^^)  -  "T^T2-  '  ^  ^^'-  6^(1-62) 

sous  la  condition  0  <  6  ^  a. 

La  fonction  t  (6)  est  maintenant  parfaitement  connue.  Remarquons 


406  VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 

qu'elle  présente  une  discontinuité;  en  effet,  s  étant  infiniment  petit, 
on  a 

i  (£)  =  5  B  <  3  A 
et 

^(0)=w>3A. 

Cette  singularité  s'explique  très  bien  si  l'on  fait  attention  à  la 
grande  différence  qui  existe  entre  les  deux  lois  de  densité  qui  don- 
nent la  densité  minima  au  centre  et  la  densité  minima  dans  un  point 
voisin  du  centre 

5.  Il  reste  à  déterminer  T(6)  pour  les  valeurs  de  b  comprises 
entre  a  et  1.   J'observe  pour  cela  que 

B  =  /  "  x^  f  {:jc)  dx  -\-i  x^f  {x)  dx , 

Jo  Jb 


donc 


Cad. 


B> 


f{b)Cj^dx-\-f{\)Cx^dx, 

J  0  J  b 


par  conséquent 


B^^bonb)-^^~^d, 


/(.)^^^^^iF^ 


Il  est  évident  par  là  qu'on  doit  avoir  aussi 

(10) T(6)g^-«-y^>-^. 

C'est  une  simple  limitation  de  T(6),  qu'on  pourrait  facilement 
vérifier  dans  l'intervalle  0  <  6  ^  a  où  nous  connaissons  déjà  la  valeur 
exacte  de  T  (6).  On  voit  aussi  que  pour  &  =  a  il  faut  mettre  le  signe  = 
dans  la  relation  (10). 

Mais  je  dis  maintenant  qu'on  a  pour  toute  valeur  de  b  comprise 
entre  a  et  1 

Pour   le   démontrer   en   toute  rigueur,  il  faudrait  faire  voir  que. 


VARIATION   DE   LA    DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR    DE   LA   TERRE.  407 

R  étant  une  quantité  inférieure  à   ^j^ — ~    mais   en    différant 

aussi  peu  qu'on  le  veut,   il  existe  toujours  une  loi  de  densité  telle 
que  f(b)  =  R.  Mais  il  me  semble  que  l'indication  suivante  suffit. 
Soit 

5  B  -  (1  -  6^)  d  ^  ^     ^  , 

(p(x)  =  d,  b^x^l, 

on  vérifie  sans  peine  que 

ri 

/    X^  rp  {x)  dx  =  B. 

Jo 

En  désignant  par  A'  la  valeur  de  l'intégrale  /  x^  cp  {x)  dx ,  on  trouva 


A 


,_5B  — d  +  b^c^ 
3  62 


Considérée  comme  fonction  de  6,  A'  est  décroissante ,  et  pour 
b  =  a,  A'  =  A  ;  donc,  dans  la  supposition  a  <  6  <  1 ,  A'  est  inférieure 
à  A. 

La  fonction  (pix)  ne  satisfait  donc  pas  aux  conditions  imposées  à 
la  densité,  mais  en  posant 

f{x)  =  (p{x),  s<:x<l, 

^ A' 

f{x)  =  (p{x)-\ ^^— ,  0<X<s, 

s  X 

e  étant  une  quantité  aussi  petite  qu'on  voudra,  il  vient 

/   x^ n^) dx  =  A'  -\-  r ^~-^  dx=  k  , 

Jo  Jo        ^ 

Cx^fix) dx^B-[-  r-^~^~ x^dx  =  B-{-\{A- A') 62. 

J  0  J  0  ^ 

En  prenant  e  infiniment  petit,  la  fonction  f[x)  satisfait  donc  bien 
aux  conditions  imposées  à  la  densité  et  l'on  a  f{b)  = ^ — 

D'une  manière  sommaire,  mais  peu  exacte,  on  pourrait  dire  que, 
pour  avoir  la  plus  grande  densité  pour  x  =  b^a,  il  faut  se  figurer 


408  VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 

comme  condensée  dans  le  centre  de  la  terre  une  partie  finie  de  la 
masse    totale   de  la  terre.    Cette  partie  de  la  masse  a  alors  une  in- 

,-1 
fluence  appréciable  dans  l'intégrale  /    x^f{x)dx^  mais  elle  ne  change 

en   rien  la  valeur  de  /   x^f{x)dx,  à  cause  du  facteur  x'^. 
J  0 

En    réunissant   les  résultats  obtenus,  on  a  les  formules  suivantes 
ttiO)  =  m, 
(11) (t{b)  =  — i_:^—f  0<6ga, 

l^^.A^       3(1 -65)  A- 5(1  — 6^)  B         ^.^^ 
T(6)  = bHl-b^) '      0<6^a, 

(12)     ....     .   ^.,^,^^5B-(l-j^  ^^^^^^ 

b°  ~~ 


T{l)  =  d. 

La   fonction  T(6)  présente  une  discontinuité;  en  effet,  £  étant  in- 
finiment petit,   on  a 

T  (1  —  £)  =  5  B  >  d  , 
T(l)  =  cZ. 

Deuxième  partie. 

Discussion  de  l'hypothèse  II. 

6.     Dans  ce  qui  suit,  nous  admettrons: 

P    que  la  fonction  f{x)  ne  croît  jamais  avec  x, 

,  r  •  df{x)  ,        . 

2^    que  la  fonction  —,       ne  croit  jamais  avec  x. 

Quant   à    cette   seconde    condition,  elle  semble  exiger  l'existence 

dfix) 
de   la   fonction   dérivée     v     ;    pour    cette    raison,    il    vaut    mieux 

l'énoncer  un  peu  autrement,  en  disant  que,  sous  la  condition 

Q^x<y<z^l, 

on  doit  avoir  toujours 

(13) 


nx)—f{y)  <,  m— m 


y  —  x     ~~     z  —  y 


VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE.  409 

Notons  une  différence  profonde  qui  existe  entre  notre  hypothèse 
actuelle  et  celle  que  nous  venons  de  discuter  Dans  la  première  hy- 
pothèse,  la  fonction  f{x)  peut  avoir  un  saut  brusque  pour  une  valeur 
quelconque  de  x;  on  voit  facilement  que  cela  n'est  plus  possible 
maintenant,  à  cause  de  la  condition  (13),  que  pour  la  seule  valeur 
x=\. 

Voyons  d'abord  quelles  relations  l'hypothèse  actuelle  entraîne  entre 
les  données  A,  B,  d. 

Naturellement,  on  a  comme  auparavant,  3A>5B>rf,  mais  il  existe 
encore  une  autre  relation,  propre  à  notre  hypothèse.  Pour  la  trouver, 
considérons  la  fonction  F(rc),  qui  s'est  présentée  déjà  dans  le  n^  2 

F  (rc)  =  30  A  —  45  B  —  12  (3  A  —  5  B)  a; 
et  qui  vérifie  les  relations 

t  x^¥{x)dx  =  K,    f  x^F (x) dx  =  B. 

Cette  fonction  F  {x)  décroît  de  M  =  F  (0)  =  30  A  —  45B  jusqu'à 
D  =  F(1)=:15B  — 6A. 

Je  dis  maintenant  que  la  valeur  d^f{l)  doit  être  inférieure  à 
D  =  15  B  —  6  A.  C'est  ce  qu'on  voit  facilement  en  jetant  le  regard 
sur  la  Fig.  2,  où  la  fonction  F{x)  est  représentée  par  droite  FE,  et 
en  se  rappelant  que  la  différence  Fix)  —  f(x)  doit  changer  au  moins 
deux  fois  de  signe  d'après  la  proposition  du  n*'.  1.  Cela  se  fonde 
sur  la  notion  qu'on  a  d'une  courbe  qui  tourne  sa  concavité  vers 
OA,  car  c'est  par  une  telle  courbe  qu'est  représentée  la  fonction 
f{x)  d'après  notre  hypothèse.  Mais  voici  une  démonstration  arith- 
métique. Supposons  d  >  D,  alors  F  (x)  —  f{x)  est  négative  pour  a;  =  1, 
et  comme  cette  différence  doit  changer  au  moins  deux  fois  de  signe, 
il  doit  exister  un  nombre  a  <  1  tel  que  F  (a)  — /"(a)  >  0,  et  un  nombre 
b<a  tel  que  F{b)—f{b)<0,  donc 

F(1)<A1), 
F  {a)  >  fia), 
FibXfib), 
d'où  l'on  tire 

F(a)  — F(l)      /-(g)  — /•(!)  F{b)-F{a)      r{b)-r(a) 

1-a      ^      1-a     '  a  —  b       ^      a—  b     ' 


410 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   L  INTERIEUR   DE   LA   TERRE. 


mais  évidemment 


donc 


F(a)-F(1)_F(6) 


fiP) 


fia)  ^  fia) 


F  (a) 
b 

■fa) 


(14) 


a  —  b      '^       1  —  a     ' 
ce  qui  est  en  contradiction  avec  la  relation  (13),  en  posant,  comme 
il  est  permis  de  le  faire,  x  =  b,y  =  a,z  =  l.    La  supposition  d>D 
ne  peut  être  admise,  et  nous  pouvons  noter  les  conditions 

|3A>5B>d, 
;  15  B  —  6  A  >  d. 

On  voit  encore  que,  si  l'on  avait  15B— 6A  =  cZ,  la  fonction  f{x) 
serait  parfaitement  définie  et  devrait  être  identique  à  F{x);  nous 
ferons  abstraction  de  ce  cas ,  qui  ne  se  présente  pas  dans  la  nature  ^). 
Nous  allons  nous  occuper  maintenant  du  même  problème  qui  a 
déjà  été  résolu  dans  notre  première  hypothèse  —  c.  à  d.  nous  allons 
chercher  la  limite  supérieure  T  (b)  et  la  limite  inférieure  t  (b)  de  la 
densité  pour  x  =  b. 

7.     Considérons    d'abord    les   valeurs    particulières   T(0),  t{0).     La 


Fig.  2. 


Fig.  2  fait  voir  immédiatement 
que  T(0)  n'est  autre  chose  que 
la  valeur  de  la  fonction  F(a;), 
considérée  dans  le  n^  précédent 
pour  x^=0,  donc 
(15)  .  .  T(0)  =  M  =  30A  — 45B. 
Quant  à  la  valeur  de  t  (0),  que 
nous  désignerons  par  m,  on  voit 
sans  peine  qu'elle  correspond  à 
la  loi  de  densité  suivante:  une 
densité  constante  m  de  x  =  0 
A    ^x  jusqu'à      une     certaine      valeur 


i)    En  introduisant  A  et  A  au  lieu  de  A  et  B,  la  limitation  15  B —  6  A  >  rfpeut  se  mettre 


5û 


tandis  qu'on  a  l 


2.6,   il  vient  A  <  2,026, 
1.87,  avec  une  erreur  que  j'estime  ne  pouvoir  dépasser  notablement  0.06- 


sous  la  forme  A  <  n-r—r-^-    Adoptant   les    valeurs  A  —  5,56  et  d 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE.  411 

jc  =  a<C  1,  représentée  dans  la  Fig.  2  par  la  droite  horizontale  CD, 
et  pour  xy  a  un  décroissement  régulier  de  la  densité  jusqu'à  la 
valeur  d  représentée  par  la  droite  DB,  donc 

f{x)  =  m,  0<a;<a, 

f{x)  =  m—  jzT^  (x  —  a),    a<x<  1. 

Mais  il  faut  faire  voir  qu'on  obtient  une  détermination  convenable 
des  deux  inconnues  m  et  a  par  les  équations  (1)  et  (2).  Or  on  obtient 
après  quelques  réductions  qui  se  présentent  d'elles-mêmes 

12  A  —  4  d  ==  (1  +  a)  (1  +  a'^)  (m  —  d), 
30B  — 6d  =  (l  +  a)(l  +a"  +  a4)(w  — d), 

d'où ,  pour  la  détermination  de  a 


(16)    ....         ,    ,     o 


1  -f  g^  +  a4  _  15B  — 3d  _  3  (5  B  —  d) 
l  +  a2      ~   6A  —  2d~2{3Â  —  d)' 


Le    membre    tout    connu    est   supérieur  à  l'unité  mais  inférieur  à  f 

d'après  les  inégalités  (14),  tandis  qu'on  voit  facilement  que  l'expres- 

1 4-  a^  4-  «*         •      1      .    V    ..  •  , 

sion   — i~j:r~^ —  varie  de   1   a  ^  ,   en  croissant  constamment ,  quand 

a  varie  de  0  à  1.  Donc  l'équation  (16)  détermine  une  valeur  unique 
de  a,  comprise  entre  0  et  1. 

Après  avoir  calculé  a,  on  trouve  m  à  l'aide  de 

^   I       12A  — 4cZ 

(17) m  =  d-{-y^~. VTi      I 9T  » 

^    ^  ^(1-f  a)(l-f  «2)' 

et  à  cause  de  a  <  1  on  voit  que  wi  >  3  A ,   c.  à  d    m  est  supérieur  à 
la  densité  moyenne  de  la  terre ,  ce  qui  est  évident  à  priori. 

8.     Voici   maintenant  comment  on  obtient  la  valeur  de  T  (6)  pour 
une    valeur    quelconque   de   b.    Supposons   d'abord  b  comprise  entre 
zéro  et  la  valeur  a  déterminée  dans  le  n^  précédent. 
Soit 

F  (a;)  =  K ,  0  <  a;  <  6  , 

Fix)  =  K  —  h{x  —  b),     b<x<l 

et  déterminons  les  constantes  K,  h  par  les  conditions  (8). 


412  VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 

On  obtient 

_  6  (5  —  6  6  -{-  b»)  A  —  15  (3  —  4  b  -f  M)  B 
1  -  3  6*  +  2  66  "  "  • 

_   36  A  — 60  B 
'*"~1  — 3  64  +  2  66" 

Dans  la  Fig.  2  cette  fonction  F  (x)  est  représentée  par  la  ligne  brisée 
HIG,  et  l'on  trouve 

Comme  on  voit ,  h  est  positif  et  croît  avec  6.  Quant  à  la  valeur  de 
F(l),  elle  décroît  avec  6.  C'est  ce  qui  résulte  de  l'expression 

^     '  1—p  1  —  p         ' 

2(1+62-4-64) 
ou  «  =  — o  /^    \   û9\ —   ^st  une  fonction  croissante. 
3(1  +  6-) 

De  ce  que  h  croît  et  F(l)  décroît  avec  6  on  peut  conclure,  d'après 
la  proposition  du  n^  1,  que  K  est  décroissant.  On  pourrait  aussi  s'en 
convaincre  directement. 

Il  est  évident  maintenant  que  pour  6  =  0  la  droite  I  G  se  confond 
avec  FE,  et  pour  6  =  a  elle  se  confond  avec  DB.  Le  point  G  se 
meut  donc  de  E  vers  B ,  en  sorte  que  F  (1)  ne  devient  pas  inférieur  à  d. 

On  voit  maintenant  immédiatement  qu'il  ne  peut  exister  une  loi 
de  densité  qui  donne  pour  x  =  b  une  densité  supérieure  à  K  ;  donc 
T(6)  =  K,  c.  àd. 

(18)  .     .     T(6)  =  «i^^^A+^!lAzrJ5^z:iA+^.       o^.^a. 

Comme  on  le  voit  T  (a)  =  m. 
L'équation  de  la  droite  I  G  est 

y  =  K  —  h{x  —  b),  où 

6  (5  —  6  6  +  66)  A  —  15  (3  —  4  6  +  64)  B 

(19)  .     .     .     .    (^—  1_3  64_^266 

36A  — 60B 
1  -  3  64  +  2  66  ■ 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   l'iNTERIEUR   DE  LA  TERRE.  413 

Le    système  de  droites  I  G  qu'on  obtient  en  faisant  varier  6  de  0 
à  a  sera  appelé  le  premier  système  de  droites. 


9.    Supposons    maintenant   a  <  6  <  1 ,   et   déterminons    une  loi  de 
densité  f{x)  ainsi 

f{:i:)  =  K  —  li{x  —  b),  0<x<b. 

f(x)  =  Y^-^  IK  —  db-iK  —  dxli,        b<x<l, 

représentée  par  la  ligne  brisée  K  L  B  de  la  ûg.  2. 

En  déterminant  K,  h  par  les  conditions  (1),  (2),  on  trouve 

30  B  —  12  62  A  —  (5  —  6  —  4  62)  rf 
K  _  j-p-^  , 

_\2il-\-b^--^b^)A  — SO{l-\- b^)B-^2{l -^b'^  — 2  b^)  cl 


La  valeur  de  K  décroît  avec  6,  comme  on  le  voit  en  écrivant 

1  +  6 


,  ,   (30B  — 6d)  — 62(12A  — 4d) 


Au  contraire,  en  observant  que 

2(15B  — 6A-rf) 


h=\2K  —  ^d 


q-1 


1  +  62  +  64  ,        .  .  .  ,         , 

ou  g  =  ^  v— T^  2 —  GSt  une  fonction  croissante,  on  voit  que  la  valeur 

de  h  croît  avec  6. 

Il  est  évident  maintenant  que  pour  6  =  a  la  droite  KL  se  confond 
avec  CD  et  /i  =  0.  Pour  des  valeurs  plus  grandes  de  6,  h  est  donc 
positif,  et  lorsque  6  =  1  la  droite  KL  se  confond  avec  FE. 

Il  est  facile  de  s'assurer  qu'il  ne  peut  exister  aucune  loi  de  densité 
qui  donne  pour  a;  =  6  une  densité  supérieure  à  K,  donc 

(20)     .     .     .    T(,^^80B-12  6^A_-(5-6-4.'^)rf^       „g,^j 


414  VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS  L'INTÉRIEUR   DE  LA  TERRE. 

La  fonction  T  (6)  est  maintenant  parfaitement  connue  ;  remarquons 
qu'elle  présente  une  discontinuité  :  en  effet ,  e  étant  infiniment  petit , 
on  a 

T(l  — £)  =  15B  — 6A>c/, 
T{l)  =  d. 

En  représentant  la  fonction  T(&)  par  une  courbe,  cette  courbe  se 
compose  de  deux  arcs  qui  se  rencontrent  en  D,  où  ils  ont  des  tan- 
gentes distinctes.  La  tangente  en  F  se  confond  avec  la  droite  FE 
et  les  deux  arcs  sont  convexes  vers  0  A. 

L'équation  de  la  droite  KL  est 

y  =  K  —  hix  —  b),  où 

_  30  B  —  12  6^  A  —  (5  —  6  —  4  6^)  d 
(21)     .    {  1+6 

7  _  12  (1  +  b^  +  ¥)  A  —  30  (1  -f  6^)  B  +  2  (1  -f-  6^  —  2  M)  d 
''~  "~     ""      "~         6*  "    "  ' 

Le  système  des  droites  KL  qu'on  obtient  en  faisant  varier  b  de 
a  à  1  sera  appelé  le  second  système  de  droites.  On  verra  facilement 
que  l'intersection  K  se  meut  toujours  dans  le  même  sens  de  C  vers  F. 

10.  Il  nous  reste  à  déterminer  la  fonction  t{b),  dont  jusqu'à  pré- 
sent nous  connaissons  seulement  les  valeurs  particulières  t{0)  =  m, 
t(l)z=d.  Or  cela  ne  semble  pas  possible  d'une  manière  aussi  directe 
que  celle  qui  nous  a  fait  trouver  la  valeur  de  T(6).  On  verra  aussi 
que  l'expression  analytique  de  t  (b)  est  beaucoup  plus  compliquée 
que  celle  de  T  (b). 

Imaginons  que  dans  la  Fig.  2  on  ait  tracé  les  droites  du  premier 
et  du  second  système.  Ces  droites  occupent,  dans  leur  ensemble, 
une  certaine  partie  du  plan ,  limitée  inférieurement  par  une  certaine 
courbe.  Nous  allons  déterminer  cette  courbe,  mais,  pour  motiver 
cette  recherche  qui  pourrait  sembler  étrangère  à  notre  objet,  disons 
dès  à  présent  que  cette  courbe  n'est  autre  chose  que  la  représen- 
tation géométrique  de  la  fonction  t  {b). 

Evidemment,  nous  sommes  amenés  ainsi  à  la  recherche  des  courbes 
enveloppes  des  deux  systèmes  de  droites. 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   L  INTERIEUR   DE   LA   TERRE.  415 

Courbe  enveloppe  du  premier  système  de  droites. 

L'équation  d'une  droite  du  premier  système  a  déjà  été  donnée, 
voyez  (19).  Pour  avoir  l'enveloppe,  il  faut  prendre  la  dérivée  par 
rapport  à  &  et  éliminer  ensuite  ce  paramètre  entre  l'équation 
obtenue  et  l'équation  primitive.  On  obtiendrait  ainsi  l'équation  de 
la  courbe  enveloppe ,  mais  cela  serait  de  peu  d'importance  pour 
notre  objet,  et  il  est  bien  plus  naturel  d'exprimer  seulement  les 
coordonnées  x,  y  de  la  courbe  par  le  paramètre  b,  dont  on  connaît 
la  signification.  Les  équations  étant  linéaires  en  x  et  y,  ce  calcul 
n'a  aucune  difficulté  et  l'on  obtient 


^  10  +  6^  +  64 

(22) (     ~  '^ 

^     ^  ^     _  5  B  —  3  &^  A 


0<6<rt, 


Il  est  remarquable  que  l'expression  de  x  ne  contient  ni  A,  ni  B. 
On  obtient  les  extrémités  P,  Q  de  l'arc  courbe,  situées  sur  les  droites 
FE,  DB,   en  posant  6  =  0  et  6  =  a.    L'abscisse  du  point  P  est  donc 

I ,  celle  de  Q  est  = —      ]o     —  ^^  P^^  conséquent  inférieure  à  l'unité. 

Courbe  enveloppe  du  second  système  de  droites.  On  peut  suivre  la  même 
voie  pour  obtenir  cette  seconde  courbe,  en  partant  de  l'équation  (21) 
On  obtient  par  un  calcul  un  peu  laborieux,  mais  qui  ne  présente 
pas  de  difficulté 

(23)     .    l                                                                                               a<b  <  1 
\bHl-\-b)H^-{.2b'^)y=  

=  12(14-2  6  4- 362+4  6^4- 564)  A— 30(1  4.  2  6  4- 3  6^)  B -j- 

4-  2  (1  4-  6)  (1  —  6)2  (1  4-  3  6  4-  7  6'^  4-  3  6^'  4-  6*)  d. 

Ici  encore  l'expression  de  x  ne  contient  point  les  données  A,  B,  d. 

On  obtient  les  extrémités  R,  S  de  l'arc  courbe,  situées  sur  les 
droites  CD,  FE,  en  posant  b  =  a  et  6  =  1.  L'abscisse  du  point  R  est 
positive,  celle  de  S  est  f. 

D'après  cela,  la  limite  inférieure  de  la  partie  du  plan  occupée 
par  les  droites  du  premier  et  du  second  système  se  compose  des  5 
parties  suivantes: 


416 


VARIATION   t)E   LA    DENSITÉ   DANS   L*INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 


1^  la  droite  horizontale  CR, 

2»  l'arc  courbe  RS, 

3°  la  droite  inclinée  S  P , 

4"  l'arc  courbe  PQ, 

5^  la  droite  inclinée  Q  B. 
Nous  allons  faire  voir  maintenant  que  cette  lig-ne  C  R  S  P  Q  B  est 
réellement  la  représentation  géométrique  de  la  fonction  cherchée 
t{b).  Supposons  qu'on  trace  la  ligne  yz=f(x)  et  nommons  cette  ligne 
une  courbe  de  densité.  Alors  nous  devons  montrer  qu'aucune  courbe 
de  densité  n'est  possible  qui  pénètre  dans  la  partie  du  plan  au-dessous 
de  C  R  S  P  Q  B. 

11.     Voici  d'abord  quelques  observations  préliminaires: 

(A)  Une  courbe  de  densité  (qui  commence  toujours  en  B) ,  ne  peut 
avoir  en  B  une  inclinaison  plus  faible  sur  l'axe  0  A  que  la  ligne  B  D. 
Cela  est  évident  parce  qu'elle  doit  couper  en  deux  points  la  ligne 
brisée  CDB,  d'après,  la  proposition  du  n*^  1. 

(B)  Toute  courbe  de  densité  doit  couper  en  deux  points  la  droite 
EF. 

En  suivant  une  courbe  de  densité  de  B  vers  l'axe  0  Y,  l'inclinaison 
de  la  tangente  sur  0  A  va  toujours  en  diminuant,  d'après  notre  hypo- 
thèse. Il  est  évident  par  là  que  l'inclinaison  de  cette  tangente  sur- 
passe celle  de  E  F  pour  la  partie  de  la  courbe  entre  B  et  la  première 

intersection  avec  E  F,  tandis  que 
l'inclinaison  de  la  tangente  est 
plus  faible  que  celle  de  EF  pour 


la  partie  de  la  courbe  entre  le 
second  point  d'intersection  avec 
EF  et  l'axe  0  Y. 

Supposons    maintenant     qu'il 
existe    une    courbe    de    densité 
dont   un    point   A   est  situé  au- 
dessous  de  la  courbe  C  R  S  P  Q  B. 
Je  distingue  deux  cas  : 
l*'    Le   point  A  se  trouve  entre  B  et  la  première  intersection  de 
la  courbe  avec  EF.  (Fig.  3). 


VARIATION  DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'iNTÉRIEUR   DE  LA   TERRE.  417 


Alors  la  tangente  en  A  doit  couper  la  ligne  B  E  dans  un  point  T 
au-dessous  de  E  parce  que  l'inclinaison  de  la  tangente  est  plus  forte 
que  celle  de  E  F.  Mais  ce  point  T  doit  se  trouver  au-dessus  de  B  et 
ne  peut  se  confondre  avec  B ,  car  dans  ce  dernier  cas  la  courbe  de 
densité  entre  A  et  B  devrait  se  confondre  avec  sa  tangente  AB,  ce 
qui  est  impossible  d'après  (A). 

Maintenant  par  le  point  T  passe  une  droite  du  premier  système 
TS,  qu'on  peut  compléter  par  une  droite  horizontale  S  U  de  manière 
à  obtenir  une  ligne  brisée  TSU,  représentation  d'une  fonction  F  (a?) 
qui  satisfait  aux  conditions  (3)^). 

Or  la  courbe  de  densité  se  trouve  située  entièrement  au-dessous 
de  sa  tangente  TA,  par  conséquent  elle  ne  peut  couper  la  droite 
TS.  Quant  à  la  droite  horizontale  SU,  elle  ne  peut  la  couper  qu'en 
un  seul  point.  Mais,  d'après  la  proposition  du  n^  1 ,  chaque  courbe 
de  densité  doit  avoir  au  moins  deux  intersections  avec  TSU,  par 
conséquent  il  ne  peut  exister  une  courbe  de  densité  avec  le  point 
A  au-dessous  de  CRSPQB. 

2^    Le  point  A  se  trouve  entre  la  seconde  intersection  de  la  courbe 
Fig.  4.  de  densité  avec  E  F  et  l'axe  0  Y 

(Fig.  4).  Alors  la  tangente  en  A 
doit  couper  0  Y  en  un  point  T 
au-dessous  de  F,  parce  que  l'in- 
clinaison de  cette  tangente  sur 
0  X  est  plus  faible  que  celle  de 
E  F.  Le  point  T  se  trouve  natu- 
rellement au-dessus  de  C,  parce 
que  la  courbe  elle-même  vient 
rencontrer  l'axe  0  Y  au-dessus 
de  C. 

Maintenant  il  passe  par  T  une 
droite  T  S  du  second  système,  et  joignant  S  et  B  par  une  droite, 
on  peut  regarder  T  S  B  comme  une  courbe  de  densité.  Mais  évidem- 


1)  La  droite  T  S  doit  avoir  naturellement  une  inclinaison  sur  O  X  plus  forte  que  celle 
de  TA,  parce  qu'on  suppose  que  A  se  trouve  dans  la  partie  du  plan  au-dessous  de  la  courbe 
limite  des  droites  du  premier  système. 

27 


4:18  VARIATION  DE  LA   DENSITÉ  DANS   L'iNTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 

ment  la  courbe  de  densité  passant  par  A  ne  peut  couper  la  droite 
TS,  et  l'on  se  trouve  de  nouveau  en  contradiction  avec  la  propo- 
sition du  n<^  1. 

En  somme  il  ne  peut  exister  aucune  courbe  de  densité  qui  pénètre 
dans  la  partie  du  plan  au-dessous  de  C  R  S  P  Q  B  et  cette  courbe  est 
donc  bien ,  comme  nous  l'avons  annoncé ,  la  représentation  géomé- 
trique de  la  fonction  tib). 

Voici    maintenant  la  détermination  analytique  de  la  fonction  t(b). 

Nommons  x^,  rcg,  x^,  x^  les  abscisses  des  points  R,  S,  P,  Q  : 


_3a-f-6a^-j-4a«-f-2a4         _5         _^         _]?_-t_^jt^ 
-       (14 
Alors  on  a 


^'—       (l  +  a)2(4  +  2a2)      '  ^2-  ^  ,  ^3—  g  .  ^-^4  — -        jg 


t{h)  =  m,        O^h-âx^. 
Mais  lorsque  h   est  comprise  entre  x-^  et  rcg»   iï  ^^^^  d'abord  calculer 
une  quantité  u  comprise  entre  a  et  1  à  l'aide  de  l'équation  du  4'*™« 
degré 

(1  4.  w)2  (4  _|_  2  m2^  6  =  3  M  +  6  w2  +  4  M^  _f.  2  wS 
et  l'on  obtient  t{b)  à  l'aide  de  l'équation 

w3(l-J-M)2(4-f-2M2)^(ô)^ 

12(14-2M-f-3w2  4-4w3  4-5ti4)A  — 30(l-|-2w4-3w2)B 
-f  2  (1  -J-  M)  (1  —  M)'^  (1  -f  3  M  -f  7  m2  4-  3  M^  -h  w4)  d. 
On  a  ensuite 

<(6)  =  30A— 45B  — 12(3A  — 5B)&,        Xo^b^x^. 

Dans  le  quatrième  intervalle  x^^b^x^,  il  faut  calculer  la  quan- 
tité M  comprise  entre  0  et  a  à  l'aide  de 

104-^24.^4 
^-  12 

et  ensuite  on  a 

5  B  —  3  m2  A 


t{b)  = 


1  — w2 

Enfin,  dans  le  dernier  intervalle  x^^bûl,  on  a 

^/ix  wz  —  d .,         . 

t{b)  =  m—     _    {b  —  a). 


VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE.  419 

J'avais  d'abord  considéré  seulement  les  limites  de  la  densité  au 
centre  de  la  terre,  dans  les  deux  hypothèses  que  nous  venons  de 
discuter  complètement.  En  causant  sur  les  résultats  obtenus  avec 
M.  Bakhuyzen,  celui-ci  me  suggéra  l'idée  de  chercher  des  limites 
de  la  densité  dans  un  point  quelconque  de  l'intérieur  de  la  terre. 
Je  me  suis  aperçu  alors  que  ma  méthode  donnait  encore  facilement 
la  solution  de  ce  problème  plus  général. 

Troisième  Partie. 

12.  Pour  la  réduction  en  nombres  des  résultats  obtenus  par  la 
discussion  de  l'hypothèse  II,  j'adopterai  les  valeurs  d  =  2.6,  û  =  5.56, 
ce  dernier  nombre  étant  celui  donné  par  MM.  Cornu  et  Baille 
[Comptes  Rendus  de  l'Acad.  d.  Se,  Tome  76].  Quant  à  A,  cette  con- 
stante est  déterminée  par  la  relation 


X  = 


C  — A 
C 


C  et  A  étant  les  moments  d'inertie  de  la  terre  par  rapport  à  l'axe 
de  rotation  et  à  un  diamètre  quelconque  de  l'équateur,  e  l'aplatis- 
sement de  la  terre,  (p  le  rapport  de  la  force  centrifuge  à  la  pesan- 
teur à  l'équateur.  J'ai  adopté  la  valeur 

-^—  =  0.00324256  i) 

obtenue  par  M.  Nyren  dans  son  Mémoire  sur  la  détermination  de 
la  nutation  de  l'axe  terrestre.  [Mém.  de  l'Acad.  Impér.  de  St.  Pétersb  , 
VIP  Série,  Tome  XIX]. 

Quant   à  e  et  (p,  j'ai  adopté  les  valeurs  déduites  par  M    Listing 
(Nachrichte  der  Konigl.  Ges.  d    Wiss.  zu  Gottingen ,  1877) 

e  =  0.003466445  =  1  :  288.4800  , 
ç)  =  0.003467199=  1  :  288.4179, 


»)    La  légère  différence  entre  ce  nombre  et  celui  qu'on  trouve  à  la  page  19  du  Mémoire 
de  M.  Nyren  s'explique  par  la  Note  qu'on  trouve  à  la  page  54. 


420 


VARIATION   DE  LA   DENSITE   DANS   L*INTÉRIEtJR   DE  LA   TERRE. 


On  en  déduit  A  =  1.8712,  mais  j'ai  adopté  simplement 

A  =  1.87. 

Ce  nombre  est  certainement  sujet  à  quelque  incertitude;  il  me 
semble  pourtant  difficile  d'admettre  que  l'erreur  surpasse  notable- 
ment 0.06.  J'ai  donc  calculé  quelques  valeurs  numériques  des  fonc- 
tions T  (b)  et  t  {b)  en  adoptant  les  valeurs 

d  =  2.6,  A  =  5.56,  A=1.87, 

mais  comme  une  faible  variation  de  A  a  une  influence  notable  sur 
les  résultats,  j'ai  encore  repris  le  même  calcul  avec  la  valeur 
A  =1.92. 

Fig.  5. 


^ 

'^ 

^^ 

■*-*» 

■^ 

:^ 

.^ 

-«^ 

"^^^^ 

^ 

S 

V 

^^ 

^^ 

v^ 

^> 

N 

"^ 

'S 

X 

s. 

S 

s 

0     005   0.1    0.15    02    025  03    035  0.4    0.45  0.5    0.55  06    0.65   0.7    0.75  0.8    0.85  09    0.95    1 

Voici  maintenant  les  valeurs  obtenues;  la  Fig.  5  donne  la  repré- 
sentation graphique  correspondant  à  la  valeur  A  =1.87 

A  =1.87,  a  =  0.73985,  m  =  6.998,  M  =11.001,  D  =  3.746. 
A  =1.92,  a  =  0.65416,  w  =  7.613,  M  =  12.162,  D  =  3.359. 

A  =  1.87,  x^  =  0.50077,  X2  =  |,  a;^  =  |,  Xi  =  0.90392, 
A  =  1 .92,  x^  =  0.45278,  x^  =  |,  x^  =  f ,  x^  =  0.88425. 


VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 


421 


A  =1.87 

A  =1.92 

h 

T(6) 

t{h) 

T(6) 

t{h) 

0.00 

11.00 

7.00 

12.16 

7.61 

■ 

0.05 

10.64 

7.00 

11.72 

7.61 

0.10 

10.28 

7.00 

11.28 

7.61 

0.15 

9.92 

7.00 

10.85 

7.61 

0.20 

9.57 

7.00 

10.43 

7.61 

0.25 

9.24 

7.00 

10.02 

7.61 

0.30 

8.92 

7.00 

9.63 

7.61 

0.35 

8.62 

7.00 

9.27 

7.61 

0.40 

8.34 

7.00 

8.93 

7.61 

0.45 

8.08 

7.00 

8.62 

7.61 

0.50 

7.84 

7.00 

8.33 

7.51 

0.55 

7.63 

6.90 

8.07 

7.24 

0.60 

7.44 

6.64 

7.84 

6.87 

0.65 

7.27 

6.29 

7.63 

6.44 

0.70 

7.11 

5.92 

7.05 

6.00 

0.75 

6.87 

5.56    • 

6.43 

5.56 

0.80 

6.24 

5.20 

5.81 

5.12 

0.85 

5.62 

4.83 

5.20 

4.68 

0.90 

4.99 

4.29 

4.58 

4.05 

0.95 

4.37 

3.45 

3,97 

3.32 

1.00 

2.60  (3.75) 

2.60 

2.60  (3.36) 

2.60 

13.  Newton ,  en  considérant  la  terre  comme  une  masse  fluide 
homogène ,  douée  d'un  mouvement  de  rotation ,  et  en  supposant 
que  la  forme  propre  à  l'équilibre  est  celle  d'un  ellipsoïde  de  révo- 
lution, a  déterminé  le  rapport  des  axes  du  globe  terrestre.  En  nom- 
mant 9?  le  rapport  de  la  force  centrifuge  à  la  pesanteur  à  l'équateur , 
il  trouve  l'aplatissement  égal  à  {  9?, 

Clairaut,  dans  sa  „Théorie  de  la  figure  de  la  terre",  a  confirmé  ce 
résultat,  et,  en  abandonnant  l'hypothèse  de  l'homogénéité,  il  a 
donné  pour  la  première  fois  le  moyen  de  déterminer  l'aplatissement 
en  supposant  donnée  la  loi  de  la  variation  de  la  densité.    En  sup- 


422  VARIATION    DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE  LA   TERRE. 

posant  que  la  densité  croît  constamment  à  mesure  qu'on  s'approche 
de  centre  de  la  terre ,  il  arrive  à  ce  résultat  que  l'aplatissement  est 
plus  faible  que  dans  l'hypothèse  de  l'homogénéité. 

Quand,  plus  tard,  les  observations  avaient  montre  d'une  manière 
certaine  que  l'aplatissement  du  globe  terrestre  est ,  en  effet ,  plus 
faible  que  dans  l'hypothèse  d'une  densité  constante ,  il  était  naturel 
du  proposer  une  loi  de  densité  propre  à  donner  l'aplatissement 
observé. 

Il  paraît  que  la  première  hypothèse  proposée  est  celle  de  Legendre, 
que  Laplace  a  discutée  plus  tard  dans  la  Mécanique  céleste;  elle 
revient  à  supposer 

On  en  déduit  aisément 


8  /   x^f{x) 


A  =  8      x-f{x)dx  =  ^(:> 


sin  n  —  n  cos  n 


t  x^f{x)dx  o,  . 

. Jo      '  rc^i^mn  —  wcosn) 


(3  n2  —  6)  sin  w  —  (n^  —  6  n)  cos  n  ' 


/  x^f{x)dx 

J  0 

d  =  C  sin  n. 


D'après   la   théorie   de  Clairaut,  l'aplatissement  e  se  détermine  à 
l'aide  de 

3  (1  —  n  cotg  n)       . 


1  —  n  cotg  w 


2 — wcotgn 


En  adoptant  la  valeur  A=:5.56  et  la  valeur  de  <p  donnée  précé- 
demment d'après  Listing,  j'ai  calculé  les  valeurs  de  d,  A,  e  pour 
quelques  valeurs  de  w;  —  voici  les  résultats: 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS  LTNTERIEUR   DE   LA   TERRÉ. 


423 


Hypothèse    de    Legendre. 


n 

d 

X 

e 

136° 

3.02 

1.948 

286.3 

137 

2.97 

1.954 

287.5 

138 

2.93 

1.961 

288.7 

139 

2.88 

1.968 

290.0 

140 

2.83 

1.975 

291.3 

141 

2.78 

1.982 

292.6 

142 

2.73 

1.990 

294.0 

143 

2.68 

1.998 

295.4 

144 

2.63 

2.006 

:  296.8 

145 

2.67 

2.014 

:  298.2 

146 

2.52 

2.022 

299.7 

Comme  on  le  voit,  l'hypothèse  de  Legendre  ne  peut  pas  repré- 
senter suffisamment  les  faits  observés  Dans  la  Mécanique  céleste, 
Laplace  admet  la  valeur  n  =  150°,  ce  qui  répond  à  la  valeur  1 :  306.6 
de  l'aplatissement ,  qu'on  ne  peut  plus  admettre.  On  voit  aissi  qu'on 
obtient  ainsi  une  valeur  beaucoup  trop  forte  de  X. 

sin  nx 


La  loi  de  Legendre  f  (x)  =  C 


ne  satisfait  pas  à  notre  hypo- 


thèse n.  On  trouve  que  f"  {x)  change  de  signe  dans  le  voisinage  de 
la  surface  de  la  terre,  en  sorte  que  la  courbe  de  densité  présente 
une  inflection.  Toutefois ,  la  convexité  vers  l'axe  0  A  est  peu  sen- 
sible. Plus  tard  M.  Roche  a  proposé  la  formule  f(x)  =  a  —  bx^, 
mais  je  passerai  directement  à  la  loi  plus  générale 

f{x)  =  a  —  b  x^y 

proposée  par  M.  Lipschitz  (Journal  de  Borchardt,  Bd  62). 

Dans  cette  hypothèse,  l'équation  différentielle  du  second  ordre 
d'où  dépend  l'aplatissement  peut  s'intégrer  à  l'aide  de  la  fonction 
hypergéométrique  de  Gauss.  Les  trois  constantes  a,  6,  n  sont  déter- 

minées  à  l'aide  des  trois  données  d,  A,  et   —  • 

M.  Lipschitz  obtient  une  équation  transcendante  pour  l'inconnue 
n  et  démontre  par  une  analyse  ingénieuse  que  cette  équation  admet 


424  VARIATION   DE   LA   DENSITÉ   DANS   L'INTÉRIEUR   DE   LA   TERRE. 

une  seule  racine  positive.  Dès  que  n  est  connu ,  on  obtient  a  et  6 
par  les  formules 


(n  +  3)  A  - 

-Sd 

n 

(n  +  3)  (A  - 

-d) 

b  = 

n 

M.  Lipschitz  obtient  ainsi 

/•(a;)  =  9.453  — 6.953  a;2-39, 

en  attribuant  à  d,  A,  —    des    valeurs    qui    différent   légèrement    de 

celles  que  nous  avons  données  plus  haut.  Comme  on  le  voit,  la 
seule  donnée  qui  n'a  pas  été  employée  par  M.  Lipschitz,  c'est  la 
quantité  X.  On  peut  donc  avoir  une  vérification  en  calculant  la 
valeur  de  X  d'après  la  formule  de  M.  Lipschitz.  J'ai  donc  calculé  la 
valeur  de  X  en  adoptant  la  valeur  A  =  5.56  et  les  valeurs  de  e  et 
de  (p  d'après  Listing,  pour  différentes  valeurs  de  d.  J'ai  obtenu 
ainsi  :  ^) 


d 

X 

2.0 

1.963 

2.2 

1.963 

2.4 

1.963 

2.6 

1.963 

2.8 

1.964 

3.0 

1.964 

Comme  on  le  voit ,  cette  valeur  de  X  est  un  peu  forte  et  à  peu 
près  indépendante  de  d.  Mais  la  valeur  de  X  ne  dépend  pas  des 
valeurs  absolues  de  d  et  A ,  mais  seulement  de  leur  rapport.  On 
ne  peut  donc  pas  obtenir  une  valeur  plus  faible  de  X  en  faisant 
varier  A.   II  reste  seulement  à  chercher  l'influence  de  l'aplatissement. 


')  J'ai  pu  abréger  beaucoup  les  calculs  nécessaires  à  l'aide  d'une  formule  que  M.  Tisserand 
a  bien  voulu  me  communiquer  et  que  Ton  trouvera  dans  les  Comptes  Rendus  de  l'Acad.  d. 
Se,  (Octobre  13  ,  1884).  Cette  formule  donne  directement  une  valeur  suffisamment  approchée 
de  n. 


VARIATION   DE   LA   DENSITE   DANS   L'INTERIEUR   DE  LA   TERRE.  426 

Les    résultats    précédents    supposent  £  =  l  :  288.48 ,    mais   en  posant 
6  =  1:  280,  d  =  2.6  (les  autres  données  restant  les  mêmes),  il  vient 

k  =  1.927. 

Comme  on  le  voit,  dans  toutes  les  hypothèses  admissibles,  on 
obtiendra  toujours  une  valeur  de  k  un  peu  forte.  Cela  semble  in- 
diquer que  la  densité  au  centre  est  encore  un  peu  plus  faible  et 
que  la  diminution  de  la  densité  en  s'éloignant  du  centre  est  encore 
plus  lente,  que  ne  le  suppose  la  loi  de  M.  Lipschitz. 


XXXV. 

(Bill,  astr.,  Paris,   i,    1884,   568.) 


Note  sur  quelques  formules  pour  l'évaluation  de  certaines 

intégrales. 


Il  semble  que  des  trois  formules  suivantes 


(B) 


kn      J  kn 


,•+1 /.» 

/      Vl  —  x^  f{x)  dx=     sin^  95/(008  93)  dç? 

*  =  n 

w+1^4-'        n-\-V[      w+lj^ 

(C)     ( 

=  o — r^ï  X   sin^  TT — j--  f  cos  - — j— r  4-  corr., 
2w-fl^       2w+l'\       2w-j-l/ 

la  première  (A)   seule  soit  généralement  connue.    La  correction  est 
zéro  lorsque  f(x)  est  un  polynôme  en  x  du  degré  2  w  —  1  au  plus. 
On  peut  encore  écrire  ces  formules  sous  la  forme  suivante 

(B,)/W(T^)Ax)<to  =  ;,-^-^|:sin^^jAp2^-^)  +  corr., 


(c.)_/;y^-^A.)..=^^^|:sin^,-*i,r(cos^^;-,)+ 


NOTE  SUR  l'Évaluation  de  certaines  intégrales.  427 

Pour  donner  une  application,  prenons  l'intégrale 

Y  =  rVx{l  —  x){i-{-kx)  dx , 

Jo 

rencontrée  récemment  par  M.  Seeliger  dans  une  question  relative 
à  l'anneau  de  Saturne  (Astron.  Nachr. ,  n^  2612),  la  constante  k  étant 
inférieure  à  l'unité.  Lorsque  k=l,  la  valeur  exacte  de  Y  est 

0,47925609389423688 . . . 
En  posant  maintenant  f{x)  =  Vl  •\- x  dans  la  formule  (Bi),  on  trouve 

w=l,  corr.  =  — 0,0017, 

71  =  2,  corr.  =  —  0,00001  5 , 

n  =  8 ,  corr.  =  —  0,00000  024 , 

n  =  b,  corr.  =  —  0,00000  00000  80. 

Lorsque  k  est  une  fraction ,  les  corrections  sont  encore  plus  petites  ; 
en  prenant  n  =  2,  on  a  donc 

avec  une  erreur  moindre  que  deux  unités  de  la  cinquième  décimale. 


XXXVI. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,  99,    1884,  850—851 


Sur  une  généralisation  de  la  théorie  des  quadratures 
mécaniques. 

(Note,  présentée  par  M.  Tisserand.) 

Soit  f{x)  une  fonction  qui  ne  devient  pas  négative,  dans  l'intervalle 
de  zéro  à  l'unité  et  soient  X^,  X^,  . . . ,  Xn  des  nombres  positifs  inégaux 
donnés  ;  lorsque  n  est  pair ,  égal  à  2m,  le  système  des  2  m  équations 

«1 


(1)  .  .  . 


=  [  x^'^  f{x)dx  =  k^x\^  4-A2^^i    4-...  +  Amicii, 
a,    =  /   x^-i  f{x)  dx  =  Al  x\;^  -f  AgX^^    +  . . .  -f  A^  ^i^ , 


a2m=  [  x^'-"  f{x)  dx  =  A^xl'">  -{■  Â.^xl'"'  -\-  .  .  .  -^  Am  x'^ 


admet  une  solution  par  des  nombres  positifs  A^,  Ag,  ...,  A^  et  des 
valeurs  de  x^^,  X2,  . . . ,  Xm  qui  sont  positives,  inégales  et  inférieures 
à  l'unité.  Cette  solution  est  unique,  en  faisant  abstraction  des  per- 
mutations   qu'on    peut    effectuer    simultanément    sur    les    quantités 

De  même ,  lorsque  n^=2m-\-\,  le  système  des  équations 

(2)    .    .    .    .    aK  =  k^x\'^  -\-A2x\^  -\- ..,-]- Amx\^  -\-  Am  +  l, 

où  k  prend  les  valeurs  1,  2,  ...,  w,  admet  une  solution  unique,  Xi , 
rcg,  ...,  Xm  étant  positifs,  inégaux  et  inférieurs  à  l'unité,  A^Ag,..., 
A,„ ,  Aw+i  étant  positifs. 


SUR   LA   THÉORIE   DES   QUADRATURES  MÉCANIQUES.  429 

Lorsque  n  est  pair  et  qu'on  prend  4  =  A;  —  1 ,  on  se  trouve  dans 
le  cas  des  quadratures  mécaniques. 

Voici  maintenant  une  interprétation  quasi  mécanique  des  formules 
(1),  en  supposant  qu'aucun  des  nombres  Xk  ne  soit  égal  à  zéro.  Soit 
OA  une  droite  de  longueur  égale  à  1.  En  attribuant  à  cette  droite 
une  densité  f{x)  à  la  distance  x  de  l'origine  0,  on  peut  considérer 
%,  «2,  ...,  an  comme  des  moments  par  rapport  à  l'origine  0.  Sup- 
posons maintenant  qu'on  fasse  varier  la  distribution  de  la  masse ,  de 
telle  manière  que  les  moments  a^,  a^,  •  •  • ,  «n  restent  constants.  Dans 
ces  conditions,  il  existe  évidemment  un  minimum  de  la  masse  totale. 
Or  ce  minimum  se  présente  lorsqu'on  place  des  masses  finies 
Al ,  Ag ,  . . . ,  Am  à  des  distances  x-^,  x^^  . . . ,  Xm  de  l'origine  0 ,  et  les 
équations  (1)  expriment  alors  simplement  que  les  conditions  imposées 
aux  moments  se  trouvent  vérifiées. 

Nous  avons  dit  que,  dans  les  formules  (1),  rc^,  x^,  .-.,  Xm  sont 
inégaux;  mais,  dans  un  cas  spécial,  il  peut  y  avoir  égalité  entre 
quelques-uns  de  ces  nombres.  Cela  n'arrive  toutefois  que,  quand  la 
distribution  primitive  de  masse,  qui  a  servi  a  calculer  a^,  a^,  • ..,  «w, 
consiste  en  une  concentration  de  masses  finies  dans  un  nombre  de 
points  de  0  A  inférieur  à  m.  Alors  cette  distribution  primitive  cor- 
respond déjà  au  minimum  On  peut  aussi  se  figurer  que,  dans  ce 
cas,  quelques  unes  des  quantités  A^,  Ag,  ...,  A^  s'évanouissent. 

Les  équations  (2)  admettent  une  interprétation  semblable  :  la  masse 
Am-f-i  se  trouve  alors  à  l'extrémité  A  de  la  droite. 

D'après  ce  qui  précède,  on  a,  dans  les  deux  cas, 

Ai-fA2  +  ...  +  An,      ^î  nx)dx, 

.'0 


Al  +  Ag  -f  . . .  +  A„,  +  i  ^  Cf{x)  dx. 
Jo 


XXXVII. 

(Ann.  Sci.  Éc.  norm. ,  Paris,  sér.  3,   2,    1885,   183 — 184.) 


Note  à  Toccasion  de  la  réclamation  de  M.  Markoff^). 

En  réponse  à  la  réclamation  de  M.  Markoff ,  je  dois  déclarer  que  c'est 
seulement  par  lui  que  j'ai  appris  l'existence  de  l'article  de  M.  Tcheby- 
chef:  Sur  les  valeurs  limites  des  intégrales  (Journal  de  Liouville,  1874), 
où  se  trouve  déjà  l'énoncé  des  inégalités  en  question.  Je  regrette  bien 
de  n'avoir  pas  connu  plus  tôt  ce  travail. 

Du  reste ,  mes  recherches  ont  été  tout  à  fait  indépendantes  de  celles 
de  MM.  Tchebychefet  Markoff:  en  effet,  mon  travail  a  été  remis  à  la 
Rédaction  des  Annales  de  l'École  Normale  vers  le  milieu  du  mois  de 
mai  1884,  et  je  viens  d'apprendre  que  la  livraison  des  Mathematische 
Annalen  contenant  l'article  de  M.  Markoff  n'est  arrivée  ici  à  la  biblio- 
thèque de  l'Université  que  dans  la  seconde  moitié  de  septembre  1884. 

Naturellement,  je  reconnais  volontiers  que  M.  Markoff  a.  le  premier, 
publié  une  démonstration  des  inégalités  de  M.  Tchebychef. 

Je  veux  profiter  de  cette  occasion  pour  ajouter  une  remarque  nou- 
velle au  sujet  traité  dans  mon  Mémoire. 

La  démonstration  des  inégalités  de  M.  Tchebychef  en  forme  bien 
une  partie  essentielle;  mais,  pour  le  but  que  je  me  suis  proposé,  il 
n'est  pas  moins  essentiel  de  démontrer  que  les  A&  convergent  vers  zéro 

avec  — -.  Ce  point  important,  je  l'ai  démontré  d'une  manière  indirecte 
et  en  m'appuyant  sur  le  développement  d'une  fonction  arbitraire  par 


1)     La  réclamation  concerne  le  mémoire  :  Quelques  recherches  sur  la  théorie  des  quadratures 
dites  mécaniques,  N"  XXXI. 


NOTE   A   l'occasion  DE  LA   RÉCLAMATION  DE  M.   MARKOFF.  431 

la  série  de  Fourier.  Il  semble  pourtant  très  désirable  d'établir  cela 
d'une  manière  plus  simple  et  plus  directe ,  mais  mes  efforts  dans  cette 
direction  n'ont  pas  conduit  au  but  désiré. 

On  peut  voir,  dans  une  Note  que  j'ai  présentée  à  l'Académie'des 
Sciences  et  qui  se  trouve  dans  les  Comptes  rendus  du  22  septembre  1884, 
que  la  question  à  laquelle  je  touche  ici  a  une  liaison  intime  avec  la 
convergence  d'une  certaine  fraction  continue. 

Voici  maintenant  une  propriété  nouvelle  des  coefficients  A*  que  j'ai 
rencontrée  dans  cette  recherche. 

Pour  mettre  en  évidence  la  dépendance  de  A^,  Ag,  . . . ,  A/t,  . . . ,  du 
nombre  entier  w,  je  désignerai  maintenant  ces  nombres  par  A",  A",  .  ., 
A",  ...  Avec  cette  notation ,  je  trouve  qu'on  a  toujours 

A?+H  A?  +  ^  4- .  • .  +  AÎJ  +  ^  <  A?  +  A^  +  . . .  +  AÎJ, 
A-  +  ^  +  A?  +  i  +  . . .  -h  A^  +  ^  >  Aï'  +  A^  +  . . .  +  A^_,. 


XXXVIII. 

(Acta  Math.,  Stockholm,  6,    1885,   319—320.] 


Un  théorème  d'algèbre. 

(Extrait  d'une  Lettre  adressée  à  M.  Hermite.) 

Voici  un  théorème  d'algèbre  qui  s'est  présenté  à  moi  en  étudiant 
les  formules  analytiques  qui  servent  à  exprimer  le  déplacement  d'un 
système  invariable  autour  d'un  point  fixe.  (Voir  Duhamel  :  Cours  de 
mécanique,  introduction.) 


Soient 


et 


A 

A' 
A" 


B 
B' 
B" 


C 

C 
C" 


les  coefficients  de  deux  substitutions  orthogonales  à  déterminant  -f  1  et 

A    -fa      B    -f  6      C    4-c 
R  =    A'  4-  a'     B'  4-  6'     C  +  c' 
A" -fa"    B"-f6"    C"  +  c" 

alors  ce  déterminant  R  (qui  visiblement  n'est  pas  identiquement  zéro) 
jouit  de  cette  propriété  que  lorsque  R  =  0  en  même  temps  tous  ses 
mineurs  du  second  degré  s'évanouissent.  Je  trouve  en  effet  que  le 
carré  d'un  tel  mineur  peut  se  mettre  sous  la  forme 

R  X  Fonction  entière  de  a ,  . . . ,  c",  A ,  . . . ,  C". 

Voici  la  signification  géométrique  de  ce  théorème.  Lorsque ,  par  l'effet 
du  déplacement,  un  seul  point  (rc,  y,  z)  vient  dans  la  position  ( — x  , 
—  y,  — z)  cela  entraîne  nécessairement  que  tous  les  points  d'un  certain 
plan  jouissent  de  la  même  propriété.  Le  déplacement  se  ramène  à  une 
rotation  de  180°  autour  d'un  certain  axe.  C'est  du  reste  un  cas  d'ex- 


UN   THÉORÈME   D'ALGÈBRE. 


433 


ception  qui  échappe  à  l'analyse  de  M  Duhamel.  Les  formules  de 
M  Duhamel  cessent  de  déterminer  Taxe  de  rotation  (qui  pourtant  est 
parfaitement  déterminé)  parce  qu'on  a.p  =  0,  q  =  0,  r  =  0.  (On  a 
p^  -\- q^  '\- r^  =  sin^  (o  dans  la  notation  de  M.  Duhamel.) 

Ce  théorème  d'algèbre  subsiste  encore  dans  le  cas  de  deux  variables 


A 

A' 


et  j'ai  lieu  de  penser  qu'il  en  est  de  même  pour  quatre  variables,  bien 
que  je  ne  l'aie  pas  encore  complètement  démontré.  Serait  il  donc  pos- 
sible de  l'étendre  à  un  nombre  quelconque  de  variables?  Ce  sujet  a 
quelque  rapport  au  théorème  de  M   Brioschi ,  que  l'équation 

a-\-z      h  c  . . .  k 


b" 


c"  +  z 


a(n-l)         l)(r 


C(n-l) 


,%(n-l)_|_;g 


=  0 


a  ses  racines  réciproques  et  imaginaires  (abstraction  faite  de  la  racine 
z  =  —  1  lorsque  n  est  impair)  ^). 


«)    Journ.  de  Liouville,  t.  19.  le  sér.  p.  253. 


28 


XXXIX. 

(Acta  Math.,  Stockholm,  6,   1885,  321—326.) 


Sur  certains  polynômes  qui  vérifient  une  équation  différentielle 

linéaire  du  second  ordre  et  sur  la  théorie  des 

fonctions  de  Lamé. 

1.  Dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences  de  Berlin , 
année  1864  (et  dans  son  Traité  des  fonctions  sphériques ,  tome  I,  p. 
472  e.  s. ,  2^^  édit.)  M.  Heine  a  démontré  la  proposition  suivante. 

Soient  A  et  B  deux  polynômes  donnés  en  x,  le  premier  du  degré 
p-f-  1,  le  second  du  degré  p  au  plus,  ces  polynômes  étant  d'ailleurs 
tout  à  fait  généraux  et  n'étant  assujettis  à  aucune  condition ,  et  consi- 
dérons l'équation  différentielle 

(») ^'^  +  ^Bf  +  ^^  =  0 

OÙ  C  est  un  polynôme  en  x  du  degré  p  —  1  au  plus. 

Alors  il  existe  toujours  certaines  déterminations  particulières  du 
polynôme  C,  telles  que  l'équation  (1)  admette  comme  intégrale  un 
polynôme  en  x  du  degré  n.  Le  nombre  de  ces  déterminations  et  des 
polynômes  correspondants  y  s'élève  à 

(n+l)(n  +  2)(n  +  8)...(n  +  p-l) 
^    ^^^""  1.2.8...(p  — 1) 

(w.l)=l. 
Ce  théorème  constitue  le  fondement  principal  de  la  théorie  générale 


SUR  CERTAINS  POLYNÔMES  QUI  VÉRIFIENT  UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE.    435 

des  fonctions  de  Lamé  qu'on  doit  à  M.  Heine.    Dans  cette  théorie  la 

fonction  B  n'est  pas  indépendante  de  A,  car  l'on  a  B  =  ^  ^.  M.  Heine 

fait  voir  que  la  détermination  du  polynôme  C  dépend  d'un  système 
d'équations  algébriques  de  degrés  supérieurs  et  que  l'équation  finale 
qu'on  obtient  en  éliminant  toutes  les  inconnues  sauf  une,  est  au  plus 
du  degré  (w .  p).  En  outre  on  voit  qu'à  chaque  détermination  de  C  cor- 
respond un  polynôme  déterminé  y  du  degré  n. 

Mais  on  voit  moins  facilement  que  le  degré  de  l'équation  finale  d'où 
dépend  le  polynôme  C  atteint  effectivement  le  degré  (w .  p).  M.  Heine 
a  levé  cette  difficulté  en  faisant  voir  par  un  calcul  de  proche  en  proche 
que,  même  en  soumettant  les  polynômes  A  et  B  à  certaines  conditions 
particulières,  il  existe  effectivement  (n.p)  polynômes  du  degré  n  qui 
satisfont  à  une  équation  différentielle  de  la  forme  (1). 

Je  me  propose  de  démontrer ,  dans  ce  qui  suit ,  la  proposition  sui- 
vante Lorsque  les  racines  Uq,  a^,  ag,  . . . ,  ap  de  l'équation  A  =  0  sont 
réelles  et  inégales  et  qu'en  posant 

(2)    .     .         .     .    A^_:°'o_  j ^'i^   1       .   1       «p 

A       X  —  Œq  ^  X  —  «1  *  X  —  ap 

les  quantités  Oq,  a^,  ...,  cp  sont  positives ,  alors  les  (n.p)  déterminations 
du  polynôme  C  sont  toutes  réelles  ainsi  que  les  polynômes  correspon- 
dants y  du  degré  n.  Soit  y^  un  de  ces  derniers  polynômes ,  les  racines 
de  î/i  =  0  sont  réelles  et  inégales  et  distribuées  dans  les  p  intervalles 
des  racines  de  A  =  0. 

Le  nombre  des  manières  dont  on  peut  distribuer  n  quantités  dans  p 
intervalles  est  évidemment  égal  à  (n.p)  et  j'ajoute  maintenant  que 
les  racines  des  polynômes  y  représentent  en  effet  toutes  ces  distribu- 
tions ,  en  sorte  qu'un  tel  polynôme  est  parfaitement  caractérisé  par  la 
distribution  de  ses  n  racines  dans  les  p  intervalles  des  racines  Uq,  a^, 
.  .  . ,  ffp  de  A  =  0. 

2.  Soient,  sur  un  axe  OX,  Aq,  A^,  A,,  ...,  Ap  les  points  dont 
les  abscisses  sont  aQ,  a^,  . . . ,  Op  et  prenons  encore,  dans  un  quelconque 
des  p  intervalles  déterminés  par  ces  points  (p.  e.  (A^,  A^)) ,  n  points 
Xi ,  X2 ,  . . . ,  X„   dont    les   abscisses   sont  x^,  x^,  ...»  Xn-    Cela  posé , 


436    SUR  CERTAINS  POLYNÔMES  QUI  VÉRIFIENT  UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE. 

considérons  l'expression  suivante ,  où  l'on  considère  seulement  les  va- 
leurs absolues  des  distances  des  divers  points  : 

[Ao  Xi  X  Ao  X.  X  Ao  X3  . .  .  Ao  X„]«o 
X  [Al  Xi  X  Al  Xo  X  Al  X3  . . .  Al  Xnf^ 


X  [Ap  Xi  X  ApXoX  ApXg .  .  .  ApXn> 

n  =  (  X  Xi  Xo  X  Xi  X3  X  Xi  X4 . . .  X  Xi  Xn 

X  Xg  X3   X  X2  X4  ...   X  X2  Xn 
X  X3  X4  ...  X  X3  Xn 


X  Xm_  1  Xn. 

Cette  expression  est  toujours  positive  et  s'évanouit  seulement  quand 
deux  des  points  Xi,  X2,  . . . ,  Xn  coïncident  ou  lorsqu'un  de  ces  points 
vient  se  confondre  avec  Tune  des  limites  de  l'intervalle  (Aq,  Aj).  En 
considérant  les  points  Xi,  Xg,  . .  • ,  X„  comme  variables,  mais  restant 
toujours  dans  l'intervalle  (Aq,  Ai),  il  est  évident  que  les  divers  facteurs 
de  l'expression  II  restent  compris  entre  certaines  limites ,  et  les  expo- 
sants aç,  Oi,  . . . ,  ap  étant  positifs,  on  voit  que  n  reste  toujours  infé- 
rieur à  une  certaine  limite.  Par  conséquent ,  pour  une  certaine  position 
des  points  Xi,  Xg,  . . . ,  Xn  l'expression  n  devient  maximum. 

On  peut  interpréter  cela  de  la  manière  suivante.  Concevons  que  les 
points  fixes  Ao,  Ai, ... ,  Ap  soient  des  points  matériels,  la  masse  de  A* 
étant  ok,  et  que  de  même  les  points  mobiles  (sur  0  X)  Xj ,  X^,  . . . ,  X„ 
soient  des  points  matériels  dont  la  masse  soit  égale  à  l'unité.  Alors,  si 
deux  points  matériels  se  repoussent  en  raison  directe  de  leurs  masses , 
et  en  raison  inverse  de  leur  distance ,  log  FI  est  le  potentiel ,  et  le 
maximum  de  n  correspond  à  une  position  d'équilibre  stable. 

Mais  pour  une  position  d'équilibre,  dont  l'existence  résulte  de  ce 
qui  précède  (et  qui  est  unique  comme  on  le  verra  plus  loin) ,  on  doit 
avoir 


(3) 


"Q        -\ "1 U  .  .     J ^"^_  J t L       .  J ^^ L 

Xk—Oo         Xk—tti  Xk  —  Op        Xk  —  X^  Xk—Xk-l 


Xk  —  Xk+l  Xk  —  Xn 

(A;=l,  2,  3,  ...,  n) 


SUR  CERTAINS  POLYNÔMES  QUI  VÉRIFIENT  UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE.    487 

J'observe  maintenant  qu'on  a  d'après  (2) 

Xk  —  a(^  '^  Xk  —  a^  '^  "  '  ~^  Xk  —  ap       A  (xk) 
et  en  posant 

(4) y=^{x  —  x^)ix  —  X2)  . .  .{X  —  Xn) 

il  vient 

2/        a;  —  oîA      :c— Xj       ■■'"'  rc — Xk-\      Jr  —  Xk+i  '^  x  —  x» 

d'où 


l!l\  ^ 1 L        J L  „  „    I.       J: 4.  I 

2y  Jx=.x,        Xk  —  x^  "''■■■  '^  Xk  —  Xk-i      Xk  —  Xk  +  i        ■  ■   '' 


1 

Xk  —  Xn 


On  voit  donc  que  les  conditions  d'équilibre  (3)  reviennent  à  ce  que 
l'expression 

y  4.  A 

2y'^  A 

ou  encore  Ay"  -^2By'  s'évanouit  pour  x  =  Xk,  {k^l,  2 ,  . . . ,  n). 

Le  polynôme  Ay"  -\-2By'  du  degré  n-\-p  —  1  est   donc   divisible 
par  y  et  en  désignant  le  quotient  par  —  C  on  a 
Ay"-\-2By'i-Cy  =  0. 

Le  polynôme  y  du  degré  n  défini  par  la  relation  (4)  est  donc  un  de 
ceux  dont  l'existence  fait  l'objet  de  la  proposition  de  M.  Heine 

Il  est  clair  que  s'il  existait  une  seconde  position  d'équilibre ,  n'im- 
porte que  cet  équilibre  fût  stable  ou  non ,  on  en  déduirait  aussitôt  un 
autre  polynôme  y  qui  satisfait  à  une  équation  différentielle  telle  que  (l). 

3.  Dans  ce  qui  précède  nous  avons  supposé  que  les  points  X^ , 
X2,  . . . ,  Xn  étaient  renfermés  dans  l'intervalle  {Â^,  A^).  Mais  il  est  clair 
qu'en  se  donnant  à  priori  une  distribution  quelconque  de  ces  points 
dans  les  p  intervalles ,  et  en  limitant  la  variabilité  de  ces  points  par  la 
condition  qu'ils  doivent  rester  toujours  dans  les  intervalles  où  ils  se 
trouvent  d'abord ,  on  peut  répéter  mot  à  mot  les  raisonnements  précé- 
dents et  il  existe  donc  (w .  p)  polynômes  du  degré  n  différents  qui  satis- 
font à  une  équation  de  la  forme  (1). 


438    SUR  CERTAINS  POLYNÔMES  QUI  VERIFIENT  UNE  EQUATION  DIFFERENTIELLE. 

Les  polynômes  correspondants  C  sont  aussi  différents;  en  effet  on 
aurait  autrement  une  équation  de  la  forme  (1)  dont  les  deux  intégrales 
seraient  des  polynômes  y^ ,  2/2  ce  qui  est  impossible  parce  qu'on  en  dé- 
duirait la  relation  absurde 

2/1  y 2  —  2/2 2/î  =  Gonst.  e  J  ^     =  Const. (x — Qq)- 2 «» (o; — a^)- ^<h,,,(x— ap)- 2 «". 

Nous  voyons  maintenant  aussi  qu'en  se  donnant  la  distribution  des 
racines  x^, x^^,  ...,Xn  dans  les  p  intervalles  il  y  a  seulement  une  position 
d'équilibre  et  cet  équilibre  correspondant  au  maximum  du  potentiel 
est  stable. 

En  effet  d'après  les  recherches  de  M.  Heine  le  nombre  des  poly- 
nômes y  ne  peut  surpasser  {n  .  p). 

4.    Considérons  maintenant  plus  particulièrement  les  fonctions  de 
Lamé,  dont  voici  la  définition  d'après  M.  Heine. 
Soit 

y}  {x)  =  ix  —  Œq)  [X  —  a-^  .  .  .{X  —  ttp) 

alors  la  fonction  de  Lamé  de  l'ordre  p  et  du  degré  n  est  une  fonction 
entière  du  degré  n  des  quantités 

^Q  =  Vx  —  tto,  A^  =  Vx  —  ai,  ...,  Ap  =  Vx  —  ap 
qui  satisfait  à  une  équation  différentielle  de  la  forme 

OÙ  &{x)  est  un  polynôme  en  x  du  degré  p  —  1. 

Ces  fonctions  se  distribuent  en  classes  de  la  manière  suivante. 

Soit  yj^  {x)  un  diviseur  quelconque  de  ip  (x),  alors  on  considère  comme 
appartenant  à  la  même  classe  toutes  les  fonctions  qui  sont  de  la  forme 

V^^)Y{x) 
Y  (x)  étant  un  polynôme  en  x.    Naturellement  le  degré  de  v'i  ix)  doit 
être  de  même  parité  que  n. 

L'équation  différentielle  à  laquelle  satisfait  le  polynôme  Yix)  devient 


SUR  CERTAINS  POLYNÔMES  QUI  VÉRIFIENT  UNE  ÉQUATION  DIFFÉRENTIELLE.    439 

elle  est  de  la  forme  (1).  En  supposant  réelles  et  inégales  les  quantités 
Oq,  Qi,  . . . ,  Qp,  notre  proposition  devient  applicable  ;  on  a  en  effet 

A  ~  4  '    xpix)  '^  2  '  rp^{X) 

en  sorte  que  les  nombres  Oq,  a^,  . . . ,  ap  n'ont  d'autres  valeurs  que  -7- 

3 
et  —   Le   degré  de  V  étant  k,  les  {k  .  p)  fonctions  appartenant  à  la 

même  classe  sont  donc  réelles,  et  les  racines  des  diverses  équations 
V  =  0  se  trouvent  distribuées  de  toutes  les  manières  possibles  dans 
les  p  intervalles  des  racines  de  l'équation  yj  (x)  =  0. 

On  doit  ce  dernier  théorème  à  M.  F.  Klein  (Mathematische  Annalen, 
T.  XVIII).  La  démonstration  de  M.  Klein  n'a  rien  de  commun  avec 
les  considérations  qui  précèdent,  et  ne  s'applique  pas  à  notre  propo- 
sition plus  générale. 


XL, 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,   loo,   1885,  439  —  440) 


Sur  quelques  théorèmes  d'algèbre. 
(Note,  présentée  par  M.  Hermite.) 

Soit  Xn  le  polynôme  de  Legendre ;  les  racines  x^y  X2,  »..,  Xn  de  Xm  =  0 
font  acquérir  un  maximum  à  l'expression 

(l-|?)(l-â...(i_|2)n(^;,_|,)2,         {k,l=\,  2,  ...,  n) 
lorsqu'on  prend 

Si  =  X^  ,      Ç9  =  X2}      •  •  •  j      sn  ^^=  Xn' 

La  valeur  de  ce  maximum  est 

3^5^7^..(2w  — l)2"-i' 

Discriminant  de  Xm  =  0  : 

22.3*.4^...w2'»-2 


n  {xk  —  ^0' 


3i.53.7^..(2n  — l)2«-3 

Soit  encore 

Tj  _^.       i^(^-l)^n-2  I    1       n(n-l)(n-2)(n-3)       ., 

Un  — a;        1      j    2     ^        +^-^  1.2.3.4  "^  * 

le  polynôme  défini  par  la  condition 

/  +  »     —  Ja;« 
e         Um  Un  (/rc  =  0 ,  (m  ^  w)  ; 

-00 

les  racines  x^,  Xg,  . .    ,  Xn  de  Un  =  0  font  acquérir  un  maximum  à  l'ex- 
pression 


SUR   QUELQUES  THÉORÈMES  D' ALGÈBRE.  441 

en  prenant 

et  la  valeur  de  ce  maximum  est 

—  *  n  (n  - 1) 

22 .  3^  4* . . .  n«  « 

Discriminant  de  U„  =  2^ .  3^ .  4^  . .  w". 

Parmi  toutes  les  équations  du  degré  n ,  dont  les  racines  sont  réelles 
et  ne  dépassent  pas  les  limites  ±  1 ,  celle  qui  a  son  discriminant  maxi- 
mum est  Vn  =  0,  en  posant 

0 

.      .     .            ,                11 .  22  .  33  ...  (w  —  2)*» -2  X  2"^ .  3^  4* ...  w" 
Discrimmant  de  V„= 1^ .  3^ .  5^ .  7 ' . .  ? (2  n  —  3f  "^'^ ■* 

Lorsque  n  est  très  grand ,  le  rapport  de  ce  discriminant  à  celui  de 
X„  est  sensiblement  -g-- 


XLI. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,   loo,   1885,  620 — 622.) 


Sur  les  polynômes  de  Jacobi. 
(Note,  présentée  par  M.  Hermite.) 

L'équation 

§^(— w,w-fa-}-^  — l,a,ic)  =  0 

peut  se  mettre  sous  la  forme 

^^^    •    •     ^       l.c^       +     1.2  c(c-l)     ^  "' 

oii  a  =  a-}-n  —  1,  c  =  a-\- ^-{-2n  —  2.    Nous  désignerons  le  premier 
membre  par  X  ou  par  9?  {n,  a,  c). 
On  a ,  pour  x^=0, 


et  pour  rc  =  1 , 


y  _  /_  1  xn  «(«  —  !).  ..(g  — M  4-1) 
^  —  V       ^^    c  (C  -  1)  .  .  .  (c  -  W  +  1)  ' 


■g-_fe(6-l)-..(&-n  +  l) 


c  (c  —  1) . . .  (c  —  w  +  1)  ' 
en  posant  6  =  /5  -f-  w  —  1 ,  donc 

a-\-b  =  c. 
Par  le  changement  de  a;  en  1  — a; ,  l'équation  (1)  devient 

{!)      .      .      X  ^  ^X  +       ^2    C(C-I)      ^  ^ 


SUR  LES  POLYNÔMES  DE  JACOBI. 


448 


(2)i 


j  "Y" 

Soit  -^  =  Xj ,  et ,  en  formant  la  série  de  Sturm , 

X=QXi-X2, 

Xi  =  Qi  X2  —  X3 , 
X2  =  Q2  X3  —  X4 , 


soient  a^ ,  a.,,  «3,     .  •  les  coefficients  des  plus  hautes  puissances  de  x 
dans  Xi ,  Xg ,  X3 ,  ...    On  a  alors 


ensuite 


X  :=9?(w,  a,  c),    Xi  =  W9?(n  —  l,a,c), 


a.  6 


a\X^  =  nHn  —  \)  ^^^'_^^<p(ri-2,a  —  \,c  —  2.), 


a2  (a  — 1)62(6  —  1) 


afa|X3  =  n3(n-l)^(n-2)-^^^_;:^^3^;_^';,^^_^3-(c-n)y(n-3,a-2,c-4), 


|affl|,..-,a|_iX& 


n  (w  — r)*-''(a  — r)*-i-''(6  — r/ 

_o 

2A-3 

n  (c  — r)2*-2-»' 


fc-3 


X   n  (c  — w  -r)*-2-'-9j(w  — A;,  a  — A;  +  l,  c  — 2A;4-2). 


Ces  fonctions  aJXg,  a^a|X3,  . . .  sont  précisément  celles  qui  ont  été 
indiquées  par  M.  Sylvester  et  qui  s'expriment  ainsi  en  fonction  des 
racines  x^^  iCg ,  . . . ,  Xn  de  X  =  0  : 

£  (a?!  —  x^^  {x  —  x^  (a;  —  xj  . . . , 
^{x^'-x^fix^  —  x^^ix^  —  x^fix  —  x;)... 

On  voit  par  là  que  les  coefficients 
dans  les  seconds  membres  de  (2),  sont  égaux  aux  déterminants 

Si  Sa 


h    *2 


'0      *1      ^2 
?2      *8      ^4 


,      ...      (5*  =  rcî  +  4+---+^). 


444  SUR   LES   POLYNÔMES   DE  JACOBI. 

La  dernière  de  ces  quantités  n'est  autre  chose  que  le  discriminant 
J)  =  n(xr  —  Xsf  de  l'équation  X  =  0.  On  trouve 

L'équation  X  =  0  ne  peut  avoir  d'autres  racines  multiples  que  0  et  1. 

On  peut  assigner  sans  aucune  difficulté  le  nombre  exact  des  racines 
négatives  de  X  =  0,  celui  des  racines  comprises  entre  0  et  1,  enfin 
celui  des  racines  supérieures  à  1. 

Lorsque  a  >  0,  )5>0,  les  racines  sont  comprises  dans  l'intervalle 
(0,  1) ,  et  l'on  peut  énoncer  la  propriété  suivante  :  L'expression 

(fl  ^2  •  •  •  ^nf  [{1  -  11)  (1  -  I2)  .  •  •  (1  -  ^nïf  n  i^r  -  ^sf      (r,  S  =  1.  2,  . .  .  ,  W) 

devient  maximum  en  posant 

Il  est  facile  de  calculer  cette  valeur  maxima  :  on  trouve 
n  [r][a  +  r-13[^  +  ^-l] 

en  écrivant  Ix]  au  lieu  de  x''. 


XLII. 

(Ann.  Sci.  Éc.  norm. ,  Paris,  sér.  3,2,  1885,  93—98.) 


Sur  une  généralisation  de  la  série  de  Lagrange. 

En  posant 

X  =  a;  4- a  95  (X) , 

la  série  de  Lagrange  donne  le  développement  d'une  fonction  quel- 
conque de  X  sous  la  forme 

nx) =n-)  +  ±  j-f-^  -£~  [/'  (..)  „»■  m 

En  prenant  la  dérivée  par  rapport  à  a;,  et  écrivant  /"(X)  au  lieu  de 
f  (X) ,  on  a  aussi 

Sous  cette  forme ,  la  série  de  Lagrange  est  susceptible  d'une  géné- 
ralisation élégante,  donnée  pour  la  première  fois  par  M.  Darboux 
(Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  t,  LXVIII) 

Supposons  que  les  r  variables  X,  Y,  Z,  . . .  soient  liées  aux  variables 
X,  y,  z,  . . .  en  même  nombre  par  les  r  équations 


(1) 


X  =  x  +  a(piX,Y,Z,...), 
Y=2/-f6v(X,Y.Z,...), 
Z=0+c;c(X,Y,Z,...), 


446 


SUR   UNE  GENERALISATION   DE   LA   SERIE   DE   LAGRANGE. 


alors,  /"(X,  Y, Z, . . .)  étant  une  fonction  quelconque,  on  a  le  dévelop- 
pement 


/(X,Y,Z,...)XA 
—  2^2^2^  •  •  •  i  .  2  . . .  m  .  1  .  2  . . .  m'.l .  2  . . .  m" 


X 


où 


d"* +"»'+*»''+ •••[/'(a?,  y,  g,.  ..)(p^  {x^,  z,...)yj'^'{x,y,z,...)x"'"  {x,y,2,... )...'] 
lix'^dy"''  de""" ... 


dX  dX  dX 

dx  dy  dz 

dY  dY  dY 

A  =  dx  dy  dz 

dZ  dZ  dZ 

dx  dy  dz 


M.  Darboux  a  donné  ce  développement  dans  le  cas  r  =  2. 

Dans  la  démonstration  suivante ,  je  supposerai  r  =  8 ,  mais  elle  s'ap- 
plique dans  le  cas  général. 

Comme  on  le  verra,  le  point  principal  consiste  dans  l'établissement 
des  identités 


(2) 


^  [A  f{X,  Y,  Z)]  =  ^  [A  /-(X,  Y,  Z)  cp  (X,  Y,  Z)], 
~  [A  /"(X,  Y,  Z)]  =  ^  [A  /-(X,  Y,  Z)  ^,  (X,  Y,  Z)], 
l~^  [A  /-(X,  Y,  Z)]  =  A  [^  ^(x,  Y,  Z)  i  (X,  Y,  Z)]. 


Il  suffira,  d'ailleurs ,  de  vérifier  la  première  de  ces  relations  ,  le  calcul 
étant  tout  à  fait  analogue  pour  les  deux  autres. 
Mais ,  en  développant  cette  relation ,  il  vient 


Al/-'  ^^  A.r   ^Y    ,    .,  dZ\   ,    „dA 


Al/"     ^^ 

=  9?  A   /x 


do; 


f^Y    ,    .,  dZ\       .f^(y>A) 


SUR  UNE  GENERALISATION  DE  LA  SERIE  DE  LAGRANGE. 


4*7 


en  sorte  qu'il  s'agira  d'établir  les  formules 


dX 


(3) 
et 


da 
dY 
da 
dZ 
\  da 


dX 
dx   ' 
dY 
dx   ' 
dZ 
dx 


dA  _d{(pùi) 


da  dx 

La  différentiation  de  la  première  des  formules  (1)  donne 


(5) 


(1  —  a  (px)  -^  =  q>-]-acpY 


dY 


,   dZ 


da     '      ^    da 


I  ,^  , .  dX        ^    ,        ,    dY 


aq)z 


dZ 

dx 


et  l'on  obtient  de  même 

dX    . 


(6) 


et 


(7) 


da 
dX 


(6  v^V  —  1) 


dY 


da 


CXY 


da 
dY 


da 


da 


f  (c;kz-1) 


dZ 


,,dX,,,    ,       ^.dY, 


,    dY    ,   ,    , 


hxp'z 
-1) 


da 


dZ 


dx 
dZ 

da; 


0, 

:0, 
0. 


,,  .  ,  dX      dY      dZ 

Les  équations  (6)  détermment    les  rapports   ~J^-  J^'~^ 


les 


dX      dY      dZ      ^      ,  n:  •     .    j 

équations  (7)  les  rapports  -7—  :  -^—  :  -^-^  •   Or ,  les  coefficients  dans 

les  systèmes  (6)  et  (7)  étant  les  mêmes ,  on  a 


dX 

dY 

dZ 

dX 

dY 

dZ 

da 

da 

da   " 

~  dx 

dx 

dx 

Dès  lors  les  équations  (5)  mettent  en  évidence  les  relations  (3). 


448 


SUR   UNE   GENERALISATION   DE   LA   SERIE   DE  LAGRANGE. 


Il  reste  à  vérifier  la  formule  (4).  On  a 


d  A 


da 


d^X 
dx  da 

d^Y 
dx  da 

d^Z 
dx  da 


dX 
dy 
dY 
dy 
dZ 
dy 

^1 


dX 
dz 
dY 
dz 

dZ 

dz 


+ 


+ 


dX 
dx 
dY 
dx 
dZ 
dx 


dy  da 

d^Y 

dy  da 

dy  da 


dX 
dz 
dY 
dz 
dZ 
dz 


+ 


+ 


dX 

dX 

d^X 

dx 

dy 

dz  da 

dY 

dY 

d^Y 

dx 

dy 

dz  da 

dZ 

dZ 

d^Z 

dx 


dy 

A«. 


Quant  à  A^,  on  a,  à  cause  des  relations  (3), 


(8) 


Il  vient  ensuite 

dX 
dx 

dY 
dx 
dZ 
dx 
ou  bien 


Ao  = 


(9) 


et  de  même 


(10) 


d 
dx 


dX\ 

dx) 


d  /  dY\ 
dx\  dx) 
d  ( 


dZ 

dx 


dX 

dy 
dY 
dy 
dZ 
dy 


dX 
dz 
dY 
dz 
dZ 
dz 


d  I     dX\ 
VyK'PTc^) 


:rr.\<P 


dy 

A 
dy 

A 
dy 


dY 

dx 

dZ 

dx 


dX 
dz 

dY 
dz 

dZ^ 

dz 


dX 
dx 
dY 
dx 
dZ 
dx 


d^X  dX 
dy  dx    dz 

d^Y  dY 
dy dx    dz 

d^Z  dZ_ 
dy dx    dz 


A,= 


dX      ^X     dX  I 


\^ 


dx  dy dx  dz 
dY  d^Y  dY 
dz 
dZ 

dz 


dx 
dZ 
dx 


dy  dx 

d^Z 


A.= 


dX 
dx 
dY 
dx 
dZ 
dx 


dy  dx 

dX 
dy 
dY 
dy 
dZ 
dy 


d^X 
dz  dx 

dz  dx 

d^Z 

dz  dx 


dz  da 


SUR   UNE   GÉNÉRALISATION   DE   LA   SÉRIE   DE   LAG RANGE.  449 

Les  équations  (8),  (9)  et  (10)  donnent  de  suite 

i-r    2-r    8       c«a  dx    ' 

c'est-à-dire  la  formule  (4). 

La  première  des  équations  (2)   est  ainsi  établie  parfaitement,  Jes 
deux  autres  s'obtiennent  de  la  même  manière. 

Par  une  application  répétée  de  ces  relations ,  on  trouve  de  suite 

d"'+"''+'^"lAf{X,Y,Z)'] 
d  a"»  d  b""'  d  c»"" 
(11)  . 

'  dx'^d  2/'"'  d  s"»" 

Qtn  hm'  />wi" 

Pour  avoir  le  coefficient  de  -, — t: ; — ^ r-i — h /i  dans  le 

1 .  2  . . .  m  .  1 .  2  . . .  w  .  1 .  2  . . .  m  ' 

développement  de  A  f(X.,  Y,  Z),  il  suffit  de  supposer  a  =  b  =  c  =  0,  dans 

cette  formule  (11).  Or ,  dans  cette  supposition ,  il  vient 


dX 

dy  -"' 

^-«. 

dx-^' 

^=0. 

dy  -'' 

s-«. 

4l=o> 

f -0, 
dy 

If-'. 

donc  A  =  l;  de  plus  X  =  x,  Y  =  y,  Z  =  z,  en  sorte  que  ce  coefficient 
est  égal  à 

d  rc"»  d  y^'  d  «»»"  ' 

comme  nous  l'avons  annoncé. 

Je  terminerai  par  la  remarque  suivante.  Dans  le  Tome  54  du  Journal 
de  Crelle,  M.  Heine  a  déduit  la  formule  de  Lagrange  à  l'aide  du  calcul 
des  variations.  Cette  démonstration  peut  être  généralisée  facilement , 
de  manière  à  obtenir  la  formule  que  nous  venons  de  démontrer ,  le 


450  SUR   UNE  GÉNÉRALISATION  DE  LA   SERIE  DE  LAGRANGE. 

déterminant  fonctionnel  A  s'introduisant  alors  de  la  manière  la  plus 
naturelle.  Mais  les  formules  (2)  et  la  formule  (11)  qui  s'en  déduit 
immédiatement  paraissent  assez  remarquables  en  elles-mêmes  :  c'est  ce 
qui  nous  a  fait  préférer  la  méthode  plus  élémentaire  que  nous  venons 
de  développer. 


XLIII. 

(Bull.  Sci.  math.,  Paris,  sér.   2,9,   1885,  306—311.) 


Sur  l'intégrale  /  "     ^  \^'¥i>' 


1.  Nous  nous  proposons  d'obtenir  le  développement  de  cette  inté- 
grale suivant  les  puissances  descendantes  de  a,  développement  qui 
peut  servir  utilement  pour  le  calcul  numérique  dans  le  cas  où  le  nombre 
positif  a  est  très  grand  et  que  h  ne  l'est  pas. 

La  méthode  qui  se  présente  d'abord  pour  cet  objet  est  la  suivante. 
Soit 

alors 

logP  =  -(«  +  i.)(^-^.  +  ^,-...) 
ou  bien 

logP  =  -x  +  ^*  +  ^|  +  ^?+..., 

Al  =  1  x^  —  hx, 
A3  =  I X*  —  i  6  rc^, 


Il  s'ensuit 


P  =  e-=^X 


A,    ,  A,       A3 


p=H^+!^+l+l+-)' 


452 

SUR   UNE   INTÉGRALE   DÉFI> 

en  posant 

B,  =  A„ 

B,  =  A,  +  iAl, 

B3  =  A3  +  A,A2  +  iA?, 

L'intégrale  proposée  se  met  maintenant  sous  la  forme 

0 

et  il  ne  reste  plus  qu'à  effectuer  les  intégrations  à  l'aide  de  la  formule 


r 


On  obtient  ainsi ,  pour  les  premiers  termes , 


2bj±l   .  4  6^  —  2  6  —  1    ,  —Sb^-\-lOb^l 
8  a     "*■  B2d^       "^  128  a^ 


Mais,  comme  on  le  voit,  cette  méthode  ne  donne  aucune  lumière  sur 
le  reste  qu'il  faut  ajouter  à  un  nombre  fini  de  termes  du  développe- 
ment pour  obtenir  la  valeur  exacte  de  l'intégrale  et,  de  plus,  elle  de- 
viendrait très  pénible  si  l'on  voulait  pousser  plus  loin  des  calculs. 

2.  Nous  allons  développer  maintenant  une  autre  méthode  qui  ne 
présente  pas  ces  défauts. 

On  trouve ,  par  la  différentiation , 

ce  qu'on  peut  mettre  sous  la  forme 

On  en  conclut,  lorsque  A;  >  0, 

,^ .  f"^  0^6-""  dx  k^  ^00  a^-'^e-'^  dx    ,  J_  r'^  ci^{x  —  b)er''  dx 


SUR   UNE   INTÉGRAL?:   DÉFINIE.  453 

et  pour  k=:0 

En  écrivant  dans  la  formule  (1)  successivement  k  —  l,  k  —  2,  ...  au 
lieu  de  A;,  on  trouvera  par  une  combinaison  bien  facile  de  ces  équations 
avec  la  formule  (2) 

^x  x''e-'=dx   _  njjc)       Jl_  ,-°°  {x  —  b)Tk{x)e-^dx 


ou 


Il    importe  de    remarquer  que   la  valeur   de  Tk{x)  pour  x  =  0  est 
n  (k)  :  2*,  en  sorte  qu'on  peut  écrire 

Soit  maintenant  /"(a;)  un  polynôme  quelconque  de  a;,  on  aura  évi- 
demment 

•*/"(aj)  e  - ^  rfa;  _  ,  ^^7^-^  ,     1    f^  (x  —  b)  flx)e-='dx 

.a  +  b  +  l         ' 


0  0 

en  désignant  symboliquement  par  f{x)  le  polynôme  obtenu  en  rempla- 
çant les  diverses  puissances  x,  x^,  ot^,  ...  dans  f{x)  par  T^{x),  Tgfa;), 
T3(a;),  ... 

En  écrivant  b  -\-n  3iu  lieu  de  b,  nous  avons 

/■(a;)e-^da;     _1.7^^   ,     1    f  °°  (a;  —  fe  —  w) /X^)  e- ^  d  a; 


(3) 


.a  +  b  +  n   —  tM^;-f-2a/  /  ^.a  +  b  +  n  +  1 


0  0 

3.    Nous  allons  appliquer   cette    formule   dans   le   cas    particulier 
f{x)  =  {b  —  x)";  alors  il  viendra 


454 

SUR   UNE  INTÉGRALE   DÉFINIE. 

ou  bien 

r{x)={b-x)'' 

-^{b-xy 

.-,    .    ^(^- 

l!  /A ^\k  -2 

+      2. 

2     (0  — a;) 

En  posant  donc 

U*(6)=: 

6^-|6^-' 

A:(A;-1) 
"^      2.2~ 

'ô^-'^-..., 

il  vient 

=  |U,(6)  + 

]      .-(OJ- 

■6-w)Ua(6- 

■a;). 

2«  /  ""- 

(^+1-)""' 

»+i 

a;)e-*da; 


De  là  il  suit  immédiatement  qu'en  supposant 

V  (6)  =  Co  4-  Cl  6  +  C2  62  4-  . . .  +  c;t  ÔS 


on  aura 


(4) 


r^Y{b  —  x)e-''dx  _i  ryj(,\i\.    ^    /•» (a; — 6 •—  n) [V (& —x)'] e- ^ dx 

en   désignant  par   [V(6)]   le  polynôme  obtenu   en    remplaçant  dans 

V  (6) ,  6  par  Ui  (6) ,  6^  par  Ug  (6) ,  6^  par  U3  (6) ,  . . . ,  tandis  que  naturel- 
lement ,  [V  (&  —  a;)]  s'obtient  en  écrivant  6  —  rc  au  lieu  de  h  dans  [V(6)]. 

Ce  qui  précède  suppose,  bien  entendu,  que  les  coefficients  Cq,  Cj,  Cg, ... 
ne  renferment  point  6.  Si  cela  avait  lieu ,  il  faudrait  d'abord  écrire  B 
au  lieu  de  h  dans  ces  coefficients ,  opérer  ensuite  comme  il  vient  d'être 
indiqué  et  rétablir  enfin  de  nouveau  b  au  lieu  de  B.  Ainsi  la  valeur  de 

V  (6  —  x)  dans  le  premier  membre  de  (4)  est  égale  à 

Co'{-c^{b  —  x)-^c^{b-xf -{-.,. -{-Ckib  —  xf, 

et  il  ne  faut  pas  substituer  b  —  x  à  la  place  de  b  dans  les  coefficients 

r,) ,  Cj ,  Co ,  . . . ,  Ck. 

4.     Revenons  maintenant  à  la  formule  (2),  que  nous  écrivons  ainsi 


/ 


+6  =  V 0  {b)  4-  —  , 


(^  +  f)' 


SUR   UNE  INTÉGRALE   DÉFINIE.  455 

en  posant 

Vo(0)  =  i>      J^l  — /       /  ^xa  +  b  +  l 


r^  {x  —  O)  Vo(o  — 


Quant  à  l'expression  R^,  nous  pouvons  la  transformer  à  l'aide  de  la 
formule  (4),  où  il  faut  prendre  V(6)  =  — 6  Vo(&),  n  =  l.  Il  vient 


R,  =  Y,(6)+^, 


en  posant 


0 


Cette  expression  R2  peut,  de  nouveau,  se  transformer  à  l'aide  de 
(4)  en  prenant  V  (6)  =  -  (6  4"  1)  ^i  (6)  et  n  =  2.  Il  vient 

en  posant 

V2(6)  =  -K(6-f  1)V:W],   1^=/    -^ 1 ^y+6+3- 

0 
Il  est  évident  qu'on  peut  continuer  ainsi  et  l'on  trouve  le  résultat 
suivant  : 


/ 


4.5  =  Vo(ô)+-^  +  -^2— +  •••+    a«-i    ^a» 


(^+1) 


Ici  les  polynômes  Vo(6),  V^  (6),  VsCô),  ...  se  calculent  de  proche  en 
proche  par  les  relations 

Vo(6)=      i, 
Vi(6)  =  -i[6Vo(fe)], 
V2(6)  =  -i[(&+l)Vi(6)], 
V3(6)  =  -i[(&4-2)V2(&)], 
V,(6)  =  -J[(6  4-3)V3(6)], 


456  SUR   UNE   INTÉGRALE   DÉFINIE. 

Nous  rappelons  que  lf{b)]  s'obtient  en  ordonnant  f{b)  suivant  les 
puissances  de  b  et  en  remplaçant  alors  6*  par 

2  ^2.2  2.2.2  ^"' 


Kn  .  a    _  / : --^rfb+^ •  ^ 


Ensuite  le  reste  R„  :  a"  s'exprime  à  l'aide  du  polynôme  V»  _t  (b)  ainsi: 

On  peut  remarquer  que  Vn  (b)  est  la  valeur  de  R„  pour  a  =  oo  :  donc 
Vn  (6)  =  /  *"  (a;  —  6  —  w  +  1)  V„  _  1  (6  —  a;)  e-  2^  d  a;  ; 

0 

mais  cela  revient,  comme  il  est  facile  de  le  voir,  à  l'expression 

Vn(6)  =  — i[(6  +  W-l)Vn-l(6)]. 

On  trouve  sans  difficulté  : 
Vo(6)  =  -fi, 

Y,(b)  =  -\-^\b^-^b^-^^b'^-^i^b-{-^\, 

Notre  premier  calcul  se  trouve  vérifié  ainsi  ;  nous  avons  obtenu  de 
plus  le  reste  de  la  série  sous  forme  finie. 


XLIV. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,   loi ,   1885,   153  —  154.) 


Sur  une  fonction  uniforme. 
(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

Le  caractère  analytique  de  la  fonction  C{z),  qui  est  définie  pour  les 
valeurs  de  z  dont  la  partie  réelle  surpasse  l'unité  par  la  série 

^  2^  ^  3^  ^  4*  ^       ' 
a  été  complètement  dévoilé  par  Riemann  qui  a  montré  que 

est  holomorphe  dans  tout  le  plan. 

Les  zéros  de  la  fonction  C  (z)  sont  d'abord 

—  2,  -4,-6,  —8,  ...; 
il  y  en  a,  en  outre,  une  infinité  d'autres,  qui  sont  tous  imaginaires,  la 
partie  réelle  restant  comprise  entre  0  et  1. 

Riemann  a  annoncé  comme  très  probable  que  toutes  ces  racines  ima- 
ginaires sont  de  la  forme  ^  -\-ai,  a  étant  réel. 

Je  suis  parvenu  à  mettre  cette  proposition  hors  de  doute  par  une  dé- 
monstration rigoureuse.  Je  vais  indiquer  la  voie  qui  m'a  conduit  à  ce 
résultat. 

D'après  une  remarque  due  à  Euler , 

i:n.)  =  n(i-^), 

p  représentant  tous  les  nombres  premiers ,  ou  encore 

i  .Ç{Z)  —  l       -g^         g^         g^  -h  g^        ^,  -^  ^^ 


468  SUR   UNE  FONCTION  UNIFORME. 

C'est  l'étude  plus  approfondie  de  la  série  qui  figure  ici  dans  le  second 
membre  qui  conduit  au  but  désiré.  On  peut  démontrer,  en  effet,  que 
cette  série  est  convergente  et  définit  une  fonction  analytique  tant  que 
la  partie  réelle  de  z  surpasse  J. 

Il  est  évident ,  d'après  cela ,  que  t.  {z)  ne  s'évanouit  pour  aucune  va- 
leur de  z  dont  la  partie  réelle  surpasse  ^.  Mais  l'équation  ^  (2;)  =  0  ne 
peut  admettre  non  plus  des  racines  imaginaires  dont  la  partie  réelle  est 
inférieure  à  |.  En  effet,  en  admettant  l'existence  d'une  telle  racine  2; =2:1, 
on  aurait  aussi  C(l  —  %)  =  0,  comme  le  montre  la  relation  entre  C(^)  et 
C(l — z)  établie  par  Riemann.  Or,  la  partie  réelle  de  l-—z^  est  supé- 
rieure à  1^. 

Par  conséquent ,  toutes  les  racines  imaginaires  de  C  («)  =  0  sont  de 
la  forme  \  -{-ai^  a  étant  réel. 


XLV. 

(Paris,  C.-R.  Acad.  Sci. ,   loi  ,   1885,  568—370). 


Sur  une  loi  asymptotique  dans  la  théorie  des  nombres. 

(Note  présentée  par  M.  Hermite.) 

Le  théorème  énoncé  dans  les  Comptes  rendus,  p.  153,  que  la  série 

^^' ^        2«'       3«        5*  "^  6«       "  ■  ' 

obtenue  par  le  développement  du  produit  infini  n  (  1  —  -7J,  est  conver- 
gente pour  s  >  ^  ,  conduit  à  une  conséquence  importante  relative  à  la 
fonction  de  M.  Tchebychef  6  (x)  =  somme  des  logarithmes  des  nom- 
bres premiers  qui  ne  surpassent  pas  x. 

En  désignant  par  fin)  le  nombre  des  diviseurs  de  w,  je  rappelle  ce 
résultat  dû  à  Dirichlet ,  que 

/•(l)  +  /'(2)-f  ■■■-{•- /'(n)  —  nlogn  + (2  C--l)n 
Vn 

reste  comprise  entre  deux  limites  finies,  C  étant  la  constante  eulérienne. 
On  en  conclut  facilement  que  la  série 

(B) £A(«)-logn-2Ç 

est  convergente  pour  s  >  J. 

Voici  maintenant  deux  théorèmes  relatifs  aux  séries  de  la  forme 

y-  ' ,  ■  qui  nous  sont  nécessaires  : 


460  SUR  UNE  LOI  ASYMPTOTIQUE  DANS  LA  THÉORIE  DES  NOMBRES. 

Théorème  I.  —  Lorsque  la  série  y^— -^-,  où  s  >  0,  est  convergente, 
on  a  "  ' 


Théorème  II.  —  Lorsque  les  deux  séries 

sont  convergentes  pour  5  =  a  >  0  et  que  les  séries 

sont  convergentes  pour  s  =  a  -{-  ^,  alors  la  série  obtenue  en  multipliant 
les  deux  premières 

V  (W) 


1 
où 


(w)  =  2^A(d)/.(|), 


d  représentant  tous  les  diviseurs  de  n,  est  convergente  pour  s  =  a  -|-  i  A'- 
En  remplaçant ,  dans  les  séries  (A)  et  (B) ,  chaque  terme  par  sa  valeur 

absolue,  les  nouvelles  séries  convergent  pour  s  >  1.   En  multipliant 

donc  les  séries  (A)  et  (B),  la  série  obtenue  sera  convergente  pour  s  >  f , 

d'après  le  théorème  II. 
Or  on  obtient  ainsi 

^    ^—9 in) 

où 

Ô'(1)  =  2C, 

et,  lorsque  p  est  premier,  g {p^)  =  \o^p,  tandis  que  ^(n)  =  0  lorsque  n 
n'est  pas  de  la  forme  p^.  On  en  conclut,  d'après  le  théorème  I, 


SUR  UNE  LOI  ASYMPTOTIQUE  DANS  LA  THÉORIE  DES  NOMBRES.  461 

mais  on  voit  facilement  que 

^(l)  +  ^(2)  +  ...+ô'(M)  =  2C+0(w)  +  0(w^)-h6>(n')-f ... 
en  sorte  que ,  en  posant 

0(n)  4-  ©(w*)  4-  6>(n^)  +  . . .  =  w  +  An  w». 
on  trouve 

lim  A„  =  0    pour    w  =  oo . 

Il  est  facile  d'en  déduire  qu'on  a  aussi 

0  (w)  =  w  -h  Bn  n% 
où 

lim  B„  =  0 

dès  que  s  >  f . 

Ce  résultat  conduit  à  cette  conséquence  que ,  quelque  petit  que  soit 
un  nombre  positif  h,  le  nombre  des  nombres  premiers  compris  entre 

n    et    {\-\-h)n 

finit  toujours  par  croître  au  delà  de  toute  limite ,  quand  n  croît  indé- 
finiment. 


XLVI. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet.,  Afd.  Nat.,sér.  3,  2,  1886,  loi— 104) 


Sur  quelques  formules  qui  se  rapportent  à  la  théorie  des 
fonctions   elliptiques. 

Dans  les  formules  qui  suivent  on  doit  toujours ,  sauf  indication  con- 
traire ,  attribuer  au  nombre  n  placé  sous  le  signe  2  les  valeurs  entières 
et  positives 

n=l,  2,  3,  4,  ... 
le  nombre  m  désignera  les  nombres  impairs 
w  =  l,  3,  5,  7,  ... 
Ensuite  D  représente  un  nombre  entier  positif  ou  négatif,  mais  je 
suppose  toujours  que  D  n'est  divisible  par  aucun  carré  hors  l'unité. 
Je  distingue  quatre  cas. 

I. 

D>0,  D  =  2,  3  mod  4.    En  posant 

cette  fonction  jouit  de  ces  propriétés  : 

(«0 F(l)  =  K^F(rc), 

(a") Fix  +  'Di)  =  e~'^F{x), 

( — j  est  le  symbole  de  Legendre,  généralisé  par  Jacobi,  avec  la  con- 
vention ordinaire  que  ( — )=0,  lorsque  D  et  w  ne  sont  pas  premiers 


FORMULES  QUI  SE  RAPPORTENT  A  LA  THÉORIE  DES  FONCTIONS  ELLIPTIQUES.     463 

entre  eux.  J'ajoute  que,  dans  ce  qui  suit,  on  suppose  encore  ^^  j  =  [z^^j- 
(Voir  p.  e.  Kronecker ,  Berliner  Monatsberichte ,  Juni  1876). 


IL 


D  <  0,  D  =  2,  3  mod  4.    En  posant 


on  aura 


ifi')    ......    .     G(i]=(V'a;)»G(a;), 

w  i 

{^») G(ic  — DO  =  «~"^G(a;) 

m. 

D>0,  DeeeI  mod  4.   En  posant 

F,(.)=2:(f).-^. 

/  ^  \  m*irx 


on  aura 


ir") 


Fi(a;-f  Di)  =  F2(a;), 
F2(a;  +  Di)  =  Fi(x), 


464     FORMULES  QUI  SE  RAPPORTENT  A  LA  THÉORIE  DES  FONCTIONS  ELLIPTIQUES. 

Toutefois ,  ces  formules  sont  en  défaut  dans  le  cas  D  =  1 ,  mais  en 
prenant  dans  ce  cas  au  lieu  de  (y) 

H-co 

—  00 
+  00 

—  ce 

+  00  &n  —  l)»rrx 

—  00 

les  relations  {y')  et  {y")  restent  vraies. 

IV 

D  <  0 ,  D  EE  1  mod  4.    En  posant 

(a)   .....  .      G,(*)  =  X(-i)"(-5-)««"'^". 

on  aura 


(<J') 


,  Gi  (ic  —  D  i)  =  G2  (rc) , 

(,5") GgCrc  — Di)  =  Gi(a;), 

(G^Crr  — Di)  =  e~"*~G3(a;). 
Partout  on  doit  supposer  positive  la  partie  réelle  de  x  et  de  Vx. 


FORMULES  QUI  SE  RAPPORTENT  A  LA  THÉORIE  DES  FONCTIONS  ELLIPTIQUES.     465 

On  voit  bien  les  conséquences  qui  se  rattachent  à  ces  formules  et 
sur  lesquelles  j'aurai  peut-être  l'occasion  de  revenir  plus  tard. 

Pour  le  moment  je  me  borne  à  cette  indication  que  toutes  ces  for- 
mules se  déduisent  sans  peine  à  l'aide  des  propriétés  fondamentales  de 
la  fonction  @  d'une  part  et  d'autre  part  des  formules  que  Gauss  à 
données  dans  son  célèbre  mémoire  intitulé:  Summatio  quarumdam  se- 
rierum  singularium ,  1808.  Oeuvres ,  tome  II. 


30 


XLVII. 

(Amsterdam,  Versl.  K.  Akad.  Wet,,  Afd.  Nat.,  sér.  3,  2, 1886,  2 10 — 2 16. 


Sur  quelques  intégrales  définies. 

Legendre  dans  les  Exercices  de  calcul  intégral  (t.  II ,  p.  189)  a  donné 
la  valeur  de  l'intégrale 


/■ 


sin  w  a;     ,  1    e»"  +  1 
r-  dx—  ' 


i2»x_i  4     f,m_i         2m 


formule  sur  laquelle  Abel  est  revenu  plus  d'une  fois  (Oeuvres,  tome  I, 
p.  24,  35.  Édition  de  Sylow  et  Lie). 

L'étude  du  mémoire  de  Riemann  :  „Ueber  die  Anzahl  der  Prim- 
zahlen  unter  einer  gegebenen  Grenze"  m'a  conduit  à  cette  remarque 
qu'on  doit  regarder  la  formule  de  Legendre  comme  le  cas  le  plus 
simple  de  toute  une  série  de  formules  qui  présentent  un  caractère 
éminemment  arithmétique. 

Dans  ce  qui  suit  je  me  bornerai  à  donner  deux  exemples  qui  feront 
connaître  suffisamment  le  caractère  des  formules  nouvelles,  sans  en 
vouloir  présenter  dès  à  présent ,  le  système  complet. 

Soit  p  un  nombre  entier  positif  impair  (p  >  1)  sans  diviseur  carré 
et  posons 

le  symbole  (— )  étant  pris  dans  le  même  sens  que  dans  ma  communi- 
cation de  Septembre  1885  (pag.  101  de  ce  volume). 


SUR   QUELQUES   INTÉGRALES   DÉFINIES.  467 

Cela  posé  ,  on  a  lorsque 

p    -  1  mod  4 


p-^~'"\  2  71  ;  Vp'  1  — e-p< 


c^)  •  •  •  i  -.4^ 

0 

Kn  supposant  au  contraire 

p  ~   3  mod  4 
on  a 

(B)  r^    ^^'"'^    cos  (P^  ^U  a;  -  -^        ^^^~'> 


0 


Dans  ces  formules  (A)  et  (B)  la  racine  Vp  doit  être  prise  positive- 
ment ,  et  cette  détermination  du  signe  correspond  précisément  à  celle 
que  Gauss  a  doirnée  dans  le  mémoire  Summatio  etc  ,  Oeuvres,  tome  II 

C'est  par  le  développement  en  série  de  l'expression 


1  —  e-P-- 


que  j'ai  obtenu  ces  résultats 
En  posant  pour  abréger 


n\    1 
j'obtiens 


(p  (s)  =  V 


(0  .  .  •r4!^=51.<C--<^)$5+-'«'f5--! 

lorsque  p  =  1  mod  4  , 

lorsque  p  =  3  mod  4. 

Voici  comment  ces  formules  conduisent  aux  intégrales  (A)  et  (B). 
J'observe  d'abord  que  la  formule  connue 


r(s) 


n*        J 


-U-'^'^dx 


468  SUR    QUELQUES   INTÉGRALES   DÉFINIES. 

conduit  aussitôt  à  l'expression  suivante  de  la  fonction  (p  (s) 

0 

En  considérant  maintenant  l'intégrale 

\     T-~ ^  sin   ^ —  )dx 

J      1  —e-P""        \  2n  I 

0 

on  pourra  développer  l'expression  sin  (-^ — j  suivant  les  puissances  de  a; 
.    Ip  t  x\ 1      lvtx\  _     1     /  p  t  x^^  J 1_  (Pj^l*" 

et  en  se  servant  alors  de  la  formule  (l),  l'intégrale  se  trouve  égale  à 
la  série 

qu'on  sait  sommer  par  la  formule  (C),  ce  qui  fournit  la  formule  (A). 
La  formule  (B)  s'obtient  de  la  même  manière  à  l'aide  du  développe- 
ment (D). 

La  démonstration  qu'on  vient  de  donner,  ne  s'applique  directement 
qu'aux  valeurs  de  t  qui  satisfont  à  la  condition 

mod  (p  0  <  2  ^ 
mais  après  avoir  reconnu  ainsi  l'exactitude  des  formules  (A)  et  (B)  pour 
des  valeurs  de  t  dont  le  module  est  inférieur  à  — ,  on  verra  facilement 

que  ces  formules  sont  valables  pour  une  valeur  imaginaire  quelconque 
de  t=^a-\-hi,  à  condition  seulement  que  la  valeur  absolue  de  h  reste 

inférieure  à  ^ — 
P 


La  série  par  laquelle  nous  avons  défini  la  fonction  99  (s)  n'est  con- 
vergente que  tant  que  la  partie  réelle  de  s  est  positive.  Toutefois  on 
peut  démontrer  que  cette  fonction  est  holomorphe  dans  tout  le  plan; 
on  y  arrive ,  en  partant  de  la  formule  (1)  et  en  suivant  une  méthode 
donnée  par  M.  Hermite.  (Comptes  rendus  de  l'Acad.  des  Sciences, 
tome  101,  p.  112), 


SUR   QUELQUES  INTEGRALES   DEFINIES.  469 

Il  existe  une  relation  remarquable  qui  lie  q>{8)  à  <p(l  —  s)  et  qui  a 
été  découverte  par  M.  Hurwitz  (Zeitschrift  far  Mathematik  und  Physik, 
tome  27,  1882).  Sans  avoir  eu  connaissance  du  travail  de  M.  Hurwitz, 
j'avais  retrouvé  son  résultat  en  partant  des  formules  (A)  et  (B).  Comme 
cette  démonstration  est  entièrement  différente  de  celle  de  M.  Hurwitz, 
je  crois  utile  de  la  donner  ici.  Je  me  bornerai  d'ailleurs  au  cas 
p^  1  mod  4. 

En  multipliant  (A)  par  t'-^dt,  intégrant  de  0  à  oo  il  vient,  si  l'on 
renverse  l'ordre  des  intégrations  dans  l'intégrale  double  et  qu'on  se 
rappelle  la  relation  connue  : 

fi 

^'        p   \2  7il     j      1— e-p-»^  Vpj      l  —  e-P^ 


Or  d'après  (1) 

rie- 


f 


I 


g-px 

rie-') 


'dx  =  r{l—8)<p{i  —  s) 
t'-^dt  =  r{s)(p{s), 


en  sorte  qu'on  trouve,  après  quelques  réductions: 


_        n  s 
2cos 


^^'-'^  =  {Ûj~v7''^^''^''^ 


Vp 
On  peut  dire  aussi  que  l'expression 


(^)^''(- 


(pis) 


ne  change  pas  en  remplaçant  s  par  1  —  s. 

Il  faut  supposer  dans  cette  démonstration  que  s  (ou  la  partie  réelle 
de  5)  reste  comprise  entre  0  et  1.  Mais  d'après  le  caractère  analytique 
de  la  fonction  ç?  (s),  la  relation  obtenue  entre  9?  (s)  et  99  (1  —  s)  doit  avoir 
lieu  dans  tout  le  plan ,  dès  qu'elle  se  trouve  vérifiée  dans  une  partie 
du  plan. 


470  SUR   QUELQUES   INTÉGRALES   DÉFINIES. 

Je  remarque  enfin  que  les  formules  que  j'ai  données  dans  ma  com- 
munication déjà  citée  de  Septembre  1885,  permettent  d'établir  d'une 
manière  beaucoup  plus  simple  encore  cette  relation  entre  (p{s)et(p{i  — s). 

Riemann ,  dans  le  mémoire  cité ,  a  donné  une  relation  entre  la  fonc- 
tion qu'il  désigne  par  ^(s)  et  C(l  —  s),  et  il  a  démontré  cette  propriété 
de  deux  manières  différentes ,  la  seconde  démonstration  se  fondant  sur 
une  formule  qui  appartient  à  la  théorie  des  fonctions  elliptiques.  La 
démonstration  de  la  relation  qui  lie  <p{s)  à  93(1  — s)  que  nous  venons 
d'indiquer  en  dernier  lieu,  est  parfaitement  analogue  à  cette  seconde 
démonstration  de  Riemann. 


II  n'est  pas  sans  intérêt  d'examiner  un  peu  plus  particulièrement  les 
développements  en  série  (C)  et  (D). 

II  est  évident  d'abord  que  les  coefficients  des  diverses  puissances 
de  X  dans  le  développement  de 

ne-')   \^e^"r{e—) 

sont  des  nombres  rationnels  ;  en  égalant  ces  nombres  aux  expressions 
qui  figurent  dans  les  seconds  membres  de  (C)  et  de  (D)  on  obtient  les 
sommes  des  séries  infinies  99(1),  «^(2),  <p(3),  etc.  Ces  sommations  me 
semblent  devoir  être  mises  à  côté  des  formules  bien  connues  qui  ex- 
priment les  sommes  des  séries 

_J_ 1^  ,^__     1     + 

]^2n  — 1  g2n  — 1      1^  g2n  — 1  'J2n—l      \^  '  '  ' 


,2" 


^(-')=Z(-" 


On  a 


P 
En  distinguant  les  deux  cas  p  ~\  ^pz::^^  mod  4  et  en  posant  p'  = 

Cl 

il  vient 


SUR   QUELQUES  INTÉGRALES   DÉFINIES.  471 

p  P'  I  p  —  2n  p  —  2n   \ 

e"''ne-')  =  -£[j)\e^'  -e       '')        pr-3mod4. 
donc 

'"^"^    "f^+rirs(f;^+r:ïix5(fr^+- 

pEEl  mod4 


/•(e-^)  V^^ 


1  —  g— P*        o 


+  o:s(f)^+î:24:ir5(-|p+- 


p  —  3  mod  4. 
La  comparaison  avec  les  développements  (C)  et  (D)  donne  une  série 
de  formules  dont  les  premières  et  les  plus  simples  peuvent  s'écrire 


donc 

(2)     . 


(3)    .     .     .     .±{'']'  =----^yi''-]n     p:-:.  3  mod  4. 

La  formule  (3)  s'est  présentée  déjà  à  Dirichlet  dans  ces  célèbres  re- 
cherches sur  la  détermination  du  nombre  des  classes  des  formes  qua- 
dratiques à  deux  indéterminées ,  le  cas  le  plus  simple  p  =  S 

-^=1-1  +  1-1  +  1-1  +  ... 
3I/3  2^4         5^7         8  ^ 

se  trouve  dans  l'Introductio  in  Analysin  infinitorum  d'EuIer  (§  176). 


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